Aller au contenu

Ce tchat, hébergé sur une plateforme indépendante d'Infoclimat, est géré et modéré par une équipe autonome, sans lien avec l'Association.
Un compte séparé du site et du forum d'Infoclimat est nécessaire pour s'y connecter.

Soleil et climat depuis 2000 ans


charles.muller
 Partager

Messages recommandés

Pour info, recension d'un papier récent qui m'a été transmis par son auteur principal. Une pièce de plus dans le dossier du rayonnement, vu sous l'angle des précipitations et de la circulation générale plutôt que celui (habituel) des températures.

***

Les reconstructions paléoclimatiques s’intéressent habituellement aux températures. L’équipe de K.A. Maasch (Université du Maine) s’est penchée sur la variation d’autres facteurs tout aussi significatifs de la circulation générale océan-atmosphère, notamment les variations hydrologiques (précipitations, évotranspiration, sécheresses).

Huit proxies de bonne résolution (annuelle à décennale) ont été utilisés dans cette étude, à différentes latitudes allant de l’Arctique à l’Antarctique :

- potassium (K+) dans le forage GISP2 (Arctique)

- isotope 18 de l’oxygène (O18) à Punta Laguna (Amérique centrale)

- titanium (Ti) dans le bassin de Cariaco (Amérique centrale)

- niveau du lac Naivasha (Afrique équatoriale)

- diatomées du lac Victoria (Afrique équatoriale)

- isotope 13 du carbone (C13) d’un spéléothème de Makapansgat (Afrique australe)

- fer (Fe) dans le forage GeoB 3313 (Amérique latine)

- sodium (Na+) dans le forage Siple Dome (Antarctique).

Les variations de ces proxies ont été analysées sur les 2000 dernières années, et comparées aux variations des gaz à effet de serre (taux de CO2 et CH4 dans les bulles d’air des forages), des éruptions volcaniques (taux de SO4 dans les dépôts des forages) ainsi qu’à celles de l’irradiance solaire (évaluée par le carbone 14 et contrôlée par le béryllium 10).

Les auteurs parviennent à deux conclusions.

D’abord, les proxies co-varient dans les périodes de l’Optimum Médiéval (OM) et du Petit Age Glaciaire (PAG), ce qui tend à indiquer ces deux événements ont bien été des phénomènes climatiques globaux, et non limités à l’Hémisphère Nord ou à la zone Atlantique. L’association est particulièrement bien marquée pour le PAG.

Ensuite, le facteur de premier ordre expliquant les variations des proxies est le forçage solaire. Six des huit proxies montrent une claire association entre la variabilité solaire (évaluée par C14) et la variabilité atmosphérique-hydrologique à l’échelle globale (schéma ci-dessous, proxies précédemment énumérés de a à h). Les deux autres (spéléothème africain et bassin centre-américain de Cariaco) suivent les structures générales, mais avec une plus forte variabilité.

foragemaasch8wo.jpg

En revanche, ni les évolutions des gaz à effet de serre ni celles des aérosols volcaniques ne montrent d’association avec les variables étudiées.

Conclusion : les variations d’irradiance et d’insolation sont les premiers facteurs de la variabilité climatique au cours des 2000 dernières années. Elles n’influencent pas seulement les températures, mais également la circulation générale atmosphérique et le régime des précipitations. Le Petit Age Glaciaire a été une réalité à l’échelle de la planète et le réchauffement moderne en est l’issue.

Référence

Maasch K.A. et al. (2005), A 2000-year context for modern climate change, Geografiska Annaler, 87a, 7-15.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

une précision en ce qui concerne les spéléothèmes : ils sont très sensibles à ce qui se passe en surface. En particulier aux cultures sur brulis. Ce qui fut le cas en Afrique, et peut être aux U.S.A.

--

lc30

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Conclusion : les variations d’irradiance et d’insolation sont les premiers facteurs de la variabilité climatique au cours des 2000 dernières années. Elles n’influencent pas seulement les températures, mais également la circulation générale atmosphérique et le régime des précipitations. Le Petit Age Glaciaire a été une réalité à l’échelle de la planète et le réchauffement moderne en est l’issue.

les corrélations dont tu parles ne me semblent bonnes que pour a, d, e, h mais moins pour les autres.

Et en général pour l'ensemble des courbes la corrélation vers l'époque récente semble un peu plus floue.

En outre on ne voit pas bien l'OM.

Concernant l'irradiance solaire , je ne comprends pas bien la courbe rouge.

Elle est en inverse ou en direct?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Concernant l'irradiance solaire , je ne comprends pas bien la courbe rouge.

Elle est en inverse ou en direct?

Elle est en inverse (la production des isotopes Be10 observés dans les glaces et C14 observés dans les anneaux de croissance est inversement proportionnelle à l'activité solaire ; la courbe rouge est le ∆C14, plus elle est élevée et moins l'activité solaire est supposée forte).

En effet, la signature de l'OM est moins nette à l'échelle globale que celle du PAG.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
 Partager

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...