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2005 : année plus ou moins chaude que 1998 ?


charles.muller
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A la fin de l'année 2005 et au début de l'année 2006, il a été dit que 2005 était plus chaude que 1998. Puis, une certaine confusion s'est installée, certains le confirmant et d'autres le réfutant. Le bilan provisoire d'après ce que j'ai trouvé est le suivant.

Pour le Giss / Nasa : 2005 est très légèrement plus chaude que 1998 (anomalie +0,05°C, équivalent de la marge d'erreur)

Pour le CRU / Hadley / East Anglia : 2005 est moins chaud que 1998 (-0,1°C), plutôt équivalent à 2002 et 2003 (0,01°C de différence)

Pour l'OMM : 2005 est en seconde position derrière 1998 (-0,07°C), mais l'annonce a été curieusement faite le 15 décembre (elle promettait une confirmation en février, je n'ai rien trouvé).

Pour la NOAA : 2005 est impossible à distinguer de 1998 (-0,01°C ou +0,03°C au-dessus selon les corrections).

Première remarque : il existe encore 0,15°C de différence (+ la marge d'erreur) entre les bases internationales des stations. C'est quand même agaçant, cette imprécision persistante des données, vu que la différence entre l'amplitude du réchauffement actuel et celui des années 1920-40 ne doit pas être si éloignée de ces +0,15°C d'anomalie annuelle / décennale.

Sinon, sur cette carte mensualisée GISS, on voit que la chaleur 2005 n'a pas eu la même signature que la chaleur 1998 : pas de hausse extrême, mais pas de températures très fraîches non plus (une réduction globale de l'amplitude, en fait).

19952005nasagiss1rm.jpg

J'ai eu la curiosité de voir ce que disent les satellites pour cette période. Le graphique est ci-dessous, pour la mid-troposphère (Tmt) par rapport à la surface (Ts). 2005 est ici assez "loin" de 1998, mais de surcroît en dessous de 2002 et 2003 (aussi bien pour la base RSS que UAH). Les deux satellites confirment donc plutôt les données du CRU que celles de NOAA et GISS.

satsurf98050si.jpg

Un autre point est intéressant sur ce dernier graphique. Le pic d'El Nino en 1998 est bien sûr perceptible sur les trois enregistrements. Mais on constate aussi que les deux bases satellites "collent" beaucoup plus aux données de surface cette année-là. Ce n'est vrai ni avant, ni après sur la décennie concernée (et pas en 2005). Je n'ai pas vraiment d'hypothèse à ce sujet, notamment parce que je connais mal la signature El Niño d'un point de vue synoptique : avez-vous une idée ?

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Cette annonce de "record" de T pour 2005 a été faite par James Hansen, et ce dès l'automne 2005 (drôle de prévision !).

Comme on peut s'y attendre, la température la plus chaude donnée pour 2005 vient du GISS de la Nasa, insitut... dont Hansen est le directeur. Elle ne colle pas avec celle des autres instituts.

Bref, objectivement, je pense que cette annonce n'a aucune portée scientifique, uniquement médiatique.

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A la fin de l'année 2005 et au début de l'année 2006, il a été dit que 2005 était plus chaude que 1998. Puis, une certaine confusion s'est installée, certains le confirmant et d'autres le réfutant. Le bilan provisoire d'après ce que j'ai trouvé est le suivant.

Pour le Giss / Nasa : 2005 est très légèrement plus chaude que 1998 (anomalie +0,05°C, équivalent de la marge d'erreur)

Pour le CRU / Hadley / East Anglia : 2005 est moins chaud que 1998 (-0,1°C), plutôt équivalent à 2002 et 2003 (0,01°C de différence)

Pour l'OMM : 2005 est en seconde position derrière 1998 (-0,07°C), mais l'annonce a été curieusement faite le 15 décembre (elle promettait une confirmation en février, je n'ai rien trouvé).

Pour la NOAA : 2005 est impossible à distinguer de 1998 (-0,01°C ou +0,03°C au-dessus selon les corrections).

Première remarque : il existe encore 0,15°C de différence (+ la marge d'erreur) entre les bases internationales des stations. C'est quand même agaçant, cette imprécision persistante des données, vu que la différence entre l'amplitude du réchauffement actuel et celui des années 1920-40 ne doit pas être si éloignée de ces +0,15°C d'anomalie annuelle / décennale.

Sinon, sur cette carte mensualisée GISS, on voit que la chaleur 2005 n'a pas eu la même signature que la chaleur 1998 : pas de hausse extrême, mais pas de températures très fraîches non plus (une réduction globale de l'amplitude, en fait).

19952005nasagiss1rm.jpg

J'ai eu la curiosité de voir ce que disent les satellites pour cette période. Le graphique est ci-dessous, pour la mid-troposphère (Tmt) par rapport à la surface (Ts). 2005 est ici assez "loin" de 1998, mais de surcroît en dessous de 2002 et 2003 (aussi bien pour la base RSS que UAH). Les deux satellites confirment donc plutôt les données du CRU que celles de NOAA et GISS.

satsurf98050si.jpg

Un autre point est intéressant sur ce dernier graphique. Le pic d'El Nino en 1998 est bien sûr perceptible sur les trois enregistrements. Mais on constate aussi que les deux bases satellites "collent" beaucoup plus aux données de surface cette année-là. Ce n'est vrai ni avant, ni après sur la décennie concernée (et pas en 2005). Je n'ai pas vraiment d'hypothèse à ce sujet, notamment parce que je connais mal la signature El Niño d'un point de vue synoptique : avez-vous une idée ?

quelques éléments de réponse à la relative incohérence des chiffres présentés et en restant dans la non-polémique:

1-l'année météo de l'OMM est décembre-novembre

c'est curieux mais c'est comme çà

la période de réf est 61-90

2-les résultats du CRU concernent aussi cette période.

la période de réf est 61-90

3-la moyenne D-N est identique ou presque à la moyenne J-D et donc ce point n'a aucune importance

4-les chiffres du GISS concernent l'année calendaire et se réfèrent à la période 51-80

5-la période 61-90 est plus chaude que la période 51-80 de 0.064°C.

En conséquence si on s'en réfère à 61-90 pour les 3 organismes sus-cités on obtient pour anomalies 2005/1998

CRU = OMM (ce qui ne doit pas être une coïncidence)= 0.48°C/0.54°C

GISS = 0.556/0.496°C

NOAA(smith&reynolds data) ramenées à 61-90 =0.53°C/0.50°C

si l'on prend la moyenne des 3 organismes on obtient:

0.522/0.512°C sous réserve qu'OMM=CRU

les variations 2005/1998 sont dans les 3 cas comprises entre 0.03 et0.06°C en valeur absolue, mais c'est vrai en sens inverse.

c'est peut-être agaçant mais des variations de +-0.06°C ne sont pas significatives et on ne peut pas dire que 2005 est plus chaude que 1998 et inversement.

Ceci est d'ailleurs tout à fait reconnu par le GISS.

Concernant les températures de la mi-tropo tenir compte là aussi de la marge d'erreur.

Pour l'épisode El Nino son influence globale, d'après le GISS, aurait été de +0.2°C en 1998.

concernant NOAA/NCDC la période de référence est 1880-2004

voir une petite explication de cet organisme au sujet des différences entre tous ces organismes:

The time series on the left shows that the global annual temperature for combined land and ocean surfaces in 2005 was 0.58°C (1.04°F) above average, ranking 2nd. The time series from the improved Smith & Reynolds data set on the right provides a global temperature of 0.62°C (1.12°F) above the 1880-2004 mean, while 1998 was 0.59°C (1.06°F) above average. This data set also provides for the calculation of uncertainties in global temperature attributable to factors such as changes in spatial coverage and evolving observing methods. The range of uncertainty is shown for each year with the uncertainty bounds smaller in more recent years as sampling and random errors decrease with time due to improved coverage and better instruments and measurement techniques.

When calculating global temperatures, NCDC scientists, as well as those at NASA and in the United Kingdom, use methods that address areas of the globe with sparse observations or measurement biases. The various methodologies result in very small differences (on the order of a few hundredths of a degree Celsius) between the global temperature estimates, and these differences can affect individual yearly rankings. Although the ranking of individual years may differ slightly from data set to data set, all records indicate that during the past century, global surface temperatures have increased at a rate near 0.6°C/century (1.1°F/century), but the trend has been three times larger since 1976, with some of the largest temperature increases occurring in the high latitudes

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Concernant les températures de la mi-tropo tenir compte là aussi de la marge d'erreur.

Sans doute, mais même dans leurs marges d'erreur, les deux séries satellite sont d'accord pour placer 2005 derrière 1998, 2002 et 2003 (qui avaient elles aussi la même marge d'erreur de toute façon) et comme les ballons sondes correspondent à peu près, soit avec l'une soit avec l'autre, cela fait pas mal de séries convergentes en troposphère.

Autre point et qui procède de la même remarque de fond : la marge d'erreur n'explique pas non plus (sauf coïncidence, mais c'est un peu frustrant) pourquoi les satellites enregistrent "mieux" tous les deux la hausse de surface en 1998 que dans les autres années. On voit qu'ils sont à 0,1°C de différence, alors que la "norme" pour les autres années est plutôt un écart de 0,2-0,3°C. Un réchauffement El Niño a-t-il la même signature troposphérique qu'un réchauffement GES (sur le plan théorique, j'entends) ?

Sinon, merci pour la recherche sur les bases de données surface. Je dois dire que la diversité des années de référence (1951-80, 1961-90, 1880-2004) reste une énigme à mes yeux : je ne vois pas ce qu'elle apporte, à part de la confusion.

Pour le GISS, l'explication donnée est la suivante, en note 8 de cette page :

http://data.giss.nasa.gov/gistemp/2005/

Analyses of global temperature change by different groups, particularly, ours (NASA GISS), the NOAA National Climate Data Center (NCDC), and the combination of the British Meteorological Office and the University of East Anglia (BMO/UEA), are generally in close agreement, as shown, e.g., in reference 5. The ranking of individual years, however, depends upon differences of only a few hundredths of a degree, which is finer than the accuracy that any method can achieve given observational limitations.

One large source of differences is the attempt in the GISS method to estimate the temperature anomaly for all areas that have at least one station located within 1200 km, using weights for these stations that decrease linearly with distance from the station.At any given point the temperature anomaly estimated in this way can be substantially in error, but the increased coverage usually allows an improved estimate of the global temperature anomaly, as judged from tests made with spatially and temporally complete data sets generated by a general circulation model. However, in some cases this method can increase error by giving undue weight to one isolated station with anomalous temperature.

Another source of difference is the method of averaging over the world, given the fact that data is not available everywhere. In the GISS method, we divide the Earth in four latitude belts. Within each belt the region with data is weighted by area. The anomaly for the entire belt is then taken as the anomaly for the portion of the belt that has data. The global anomaly is then the area-weighted mean of the four belts. This method gives equal weight to the hemispheres, but if one of the belts has little data that is not actually representative of the entire belt, substantial error can occur.

The land (meteorological stations) data sets have substantial commonality, but they are not identical. Our approach, described in more detail in references 1, 4 and 7, uses GHCN (Global Historical Climatology Network) data, adjusting urban station data so that the long-term trend of the urban station matches that of neighboring rural stations, with the distinction between urban and rural based on either population or nightlights observed by satellite.

Our ocean data is the "OI" analysis of Reynolds and Smith (2) for the period of satellite data, i.e., after 1982. Earlier ocean data is from Rayner et al. (3). These two ocean data sets are combined by working with anomalies for both data sets and defining anomalies relative to a common period, specifically 1982-1992.

Il est aussi dit (corps principal) :

The map shows that current warmth is nearly ubiquitous and largest at high latitudes in the Northern Hemisphere. Our ranking of 2005 as warmer than 1998 is a result mainly of the large positive Arctic anomaly. Excluding the region north of 75N, 1998 is warmer than 2005. If the entire Arctic Ocean were excluded, the ranking of 2005 may be even lower.

Je me demande si les deux données doivent être mis en rapport (très peu de stations auPôle Nord, donc interpolation/extrapolation à partir des rares données). En tout cas, je vois mal comment le GISS fait pour obtenir des données fiables sur une région dans l'hypothèse où il n'a qu'une station paumée sur 1200 km. Le mieux serait quand même d'exclure les régions concernées des moyennes globales en attendant une meilleure couverture, surtout quand on sait les imprécisions des enregistrements de base dans les stations météo (voir nos discussions détaillée sur les différents biais de mesure, parfois très importants, dans les thread effet urbain entre autres).

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Je me demande si les deux données doivent être mis en rapport (très peu de stations auPôle Nord, donc interpolation/extrapolation à partir des rares données). En tout cas, je vois mal comment le GISS fait pour obtenir des données fiables sur une région dans l'hypothèse où il n'a qu'une station paumée sur 1200 km. Le mieux serait quand même d'exclure les régions concernées des moyennes globales en attendant une meilleure couverture, surtout quand on sait les imprécisions des enregistrements de base dans les stations météo (voir nos discussions détaillée sur les différents biais de mesure, parfois très importants, dans les thread effet urbain entre autres).

Merci d'avoir approfondi ce point.Cest sans doute une des raisons qui expliquent la différence avec les autres organismes.

Mais ces derniers disposent-ils de plus de points de mesure en Arctique?

Pas évident.

Une étude bande par bande serait souhaitable, mais je n'ai pas trop le courage ni le temps de m'y mettre.

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