Clathrates ou hydrates de méthane

[Alain Coustou]

Le magazine de vulgarisation scientifique Science & Vie vient de publier un article sur les clathrates (sous-titré "Une bombe climatique tapie au fond des mers ?") dans son numéro de septembre 2005. On y trouve une partie de ce que je décris dans mes écrits depuis plus d'un an ("L'effet Venus" a été écrit début 2004 et publié en avril de la même année).

L'article cite quelques auteurs, dont l'Américain David Archer (pour des travaux datés de novembre 2004) et le Français Thibault de garidel (pour un article également publié en 2004). Il ignore par contre totalement ma contribution à l'analyse de ce risque, alors qu'aucun ouvrage n'est, à ma connaissance, aussi complet à ce sujet que "Terre, fin de partie ?".

Que penser de cet article ?

Le descriptif est globalement correct, malgré quelques approximations. Ainsi le méthane y est qualifié de GES 20 fois plus puissant que le CO2, alors que son PRG réel est égal à 23 à l'échelle du siècle et dépasse 60 à l'échelle d'une vingtaine d'années.

L'énorme lacune est ailleurs. Il n'est nulle part signalé que 98% des gisements de clathrates sont à moins de 4°C de leur point de déstabilisation et à moins de 1000 m de profondeur. Pas plus que le fait que certains sont déjà à à peine 0,5°C de ce point de fusion... Or le réchauffement des eaux a commencé à se faire sentir jusqu'à un km de profondeur. C'est ce réchauffement qui est responsable d'environ les 3/4 de la hausse du niveau des mers déjà constatée, en raison de la dilatation des eaux qu'il entraine...

De plus, le lien n'est pas fait avec l'évolution de la banquise et du permafrost des toundras, les auteurs raisonnant comme si le réchauffement continuerait à un rythme aussi lent que par le passé. Or nous savons que les toundras se comportent maintenant de plus en plus en fontaines de méthane (mes prévisions les concernant pour cet été sont maintenant totalement vérifiées) et que le risque existe d'une nette accélération de l'effet de serre.

Il me semble donc que le délai de mille ans qui nous resterait avant le déclenchement de la bombe du méthane (sauf déstabilisation précoce par une tentative d'exploitation) est - hélas ! - exagérement "optimiste".

En fait, il existe selon moi un énorme risque de voir les gigantesques gisements de l'Arctique commencer à être déstabilisés dans une vingtaine d'années environ, ce qui provoquerait le début d'une "réaction en chaîne" si nous n'avons rien fait pour ralentir - et même bloquer - la dérive climatique. En effet, ces gisements sont à la fois massifs et peu profonds. De plus l'Arctique se réchauffe au moins 6 fois plus rapidement que le reste de la planète...

Un dernier mot concernant le principal auteur cité dans l'article: David Archer connait l'existence de "Terre, fin de partie?" et a récemment manifesté de l'intéret pour ma thèse.

Par ailleurs, je reviens de Belgique. J'ai donné près de Liège deux conférences portant l'une sur le climat (j'y ai développé ma thèse) et l'autre sur les tours aérogénératrices. Un ministre belge venu à titre privé assister à mes conférences s'est montré en particulier très intéressé par ce projet de centrale aérogénératrice et est reparti avec un dossier complet.

[Damien49]

Peut être devrais-tu leur envoyé un courrier. Il arrive souvent qu'ils fassent un erratum.

[xav28]

Merci pour tes précisions, moi qui lit très souvent se magazine à titre culturel ... il est vrai que de leur envoyé un courrier serait sympa, même voir s'il se porterait sur tes recherches.

Et encore merci pour cette précision qui fait "froid" dans le dos ...

[Invité]

Un dernier mot concernant le principal auteur cité dans l'article: David Archer connait l'existence de "Terre, fin de partie?" et a récemment manifesté de l'intéret pour ma thèse.

oui d'ailleurs si tu te souviens je l'avais contacté au sujet des clathrates de la zone Arctique.Il m'avait dit qu'il avait envisagé les clathrates sur un plan global et qu'il comptait bien étudier cette zone beaucoup plus sensible.

Il est surtout spécialisé dans les relations atmosphère/océan au niveau chimique et biochimique.

En tous cas il semble très ouvert et assez sympa ce qui ne gâte rien.

tu connais peut-être son site

à plus

[Alain Coustou]

Un dernier mot concernant le principal auteur cité dans l'article: David Archer connait l'existence de "Terre, fin de partie?" et a récemment manifesté de l'intéret pour ma thèse.

oui d'ailleurs si tu te souviens je l'avais contacté au sujet des clathrates de la zone Arctique.Il m'avait dit qu'il avait envisagé les clathrates sur un plan global et qu'il comptait bien étudier cette zone beaucoup plus sensible.

Il est surtout spécialisé dans les relations atmosphère/océan au niveau chimique et biochimique.

En tous cas il semble très ouvert et assez sympa ce qui ne gâte rien.

tu connais peut-être son site

à plus

Je m'en souviens et je te remercie pour m'en avoir alors informé.J'ai envoyé un Email très explicite à Science & Vie;

Amitiés

[El Nino]

Te souviens-tu du nom du Ministre Belge qui est reparti avec tout un dossier ?

[Alain Coustou]

Te souviens-tu du nom du Ministre Belge qui est reparti avec tout un dossier ?

Oui, naturellement. Il s'agit de José Daras, ministre de l'écologie, très sympathique.J'en profite pour signaler que "Terre, fin de partie?" est maintenant en souscription à prix préférentiel aux éditions Eons pendant 4 semaines. Il sera envoyé aux souscripteurs aussitôt après. Il s'agira en fait d'une véritable seconde édition, imprimée, revue, corrigée et légérement augmentée par rapport à l'actuelle édition en Ebook (qui sera elle même revue). http://www.eons.fr

[El Nino]

Très sympathique et très hypocrite surtout ... Ne te fie pas à cet homme-là qui te poignarde dans ton dos une fois que tu as le dos tourné. C'est un écologiste qui a renié ses idées, comme les "socialistes".

[Alain Coustou]

Tu m'excuseras, El Nino, mais comment dire... Je ne tiens absolument pas à rentrer dans des discussions relatives à des reproches personnels, surtout quand ils concernent les amis belges de mon propre pays. Je préférerais infiniment qu'on en revienne au sujet de ce lien, à savoir les clathrates.

Bien cordialement,

Alain