Question sur les cycles

[TreizeVents]

Bonjour à tous,

Je sais que certain d'entre vous se basent sur les cycles passés, pour essayer de prévoir le temps dans les prochains mois. Entre cycles solaires, astronomiques, atmosphériques et cie, tout y passe ou presque.

Cependant, une question me trotte à l'esprit dès que l'on parle de ces cycles et que l'on s'en sert pour essayer de prévoir le temps à venir, et j'aimerais connaitre l'avis des prévisionnistes saisonniers du forum : étant donné que nous sommes tous d'accord (ou presque) pour convenir que le temps en France et en Europe s'est beaucoup réchauffé et en particulier dans les 10 à 20 dernières années, on peut convenir aussi que les conditions générales de l'atmosphère ont un peu changé. Par suite, comment utiliser des cycles passés depuis le début du siècle pour prévoir l'avenir, si l'on considère qu'en prenant le même état de l'atmosphère en 1950 et aujourd'hui, il y a de grandes chances que la situation n'évolue pas pareil ?

Sans aller jusqu'à annoncer comme le font souvent les médias avec un grand sourire que nous allons avoir de plus en plus de phénomènes extrêmes, on peut dire que nous verrons dans les prochaines années beaucoup de choses jamais vues auparavant (et c'est aussi naturel : l'atmosphère à toujours changé, et elle continuera). Je me souviens encore d'avoir lu une fois Mathieu dire que la circulation atmosphérique avait changé ces dernières années. Dans ce cas de figure, comment peut-on prévoir les évènements de demain en se basant sur ceux d'hier ?

En bref, ne devient-il pas désuet d'essayer de prévoir le temps à venir en disant : "nous avons été dans le même état en telle année 19xx, lors de cette année 19xx le temps a évolué ainsi, donc on peut prévoir que cela pareil aujourd'hui ?" J'ai l'impression que c'est un peu comme de traverser tout Paris en voiture avec une carte routière de 1950 : on peut y arriver, mais on a quand même de grandes chances de se retrouver à Clichy au lieu de Bobigny. Et de dire après "bah finalement j'étais pas si loin, ca aurait pu être pire"...

A vos claviers...

[florent76]

Par suite, comment utiliser des cycles passés depuis le début du siècle pour prévoir l'avenir, si l'on considère qu'en prenant le même état de l'atmosphère en 1950 et aujourd'hui, il y a de grandes chances que la situation n'évolue pas pareil ?

J'étudie de près comparativement les évolutions passés, présentes et futures. Le climat a également varié pu varier dans le passé pour diverses raisons, au premier rang desquelles l'activité solaire. Il n'empêche : d'après les études que j'ai pu réaliser et l'expérience accumulée jusqu'à présent, les situations évoluent toujours pour le moment de manière similaire, mais étant donné que nous sommes dans une période chaude, avec une tendance ces dernières années à verser plus facilement (ce qui se traduit par plus durablement) dans la chaleur avec les situations synoptiques reliées.

En flux zonal, on a observé plus régulièrement des flux de SW que de NW, en flux méridien à présent, des flux de sud plus présents que les flux de nord, surtout au regard de ce que l'on avait observé dans le passé pour des années au comportement similaire. Quelques exceptions confirment la régle qui s'est bâtie depuis 1988 et le froid fait parfois et de manière innatendue, de la résistance, mais encore faut-il vérifier si ce n'est pas que le pendant d'un plus fort transit de chaleur du sud vers le nord, forçant les masses d'air froid à quitter les hautes latitudes.

Je me permet de citer (je n'en connais pas d'autres) cette très bonne étude sur la direction des flux à 500 hPa sur l'Île de France de 1950 à 2003 . Cette étude montre bien la nette hausse des flux de SW en France parrallément à la hausse des température entre les deux dates. La tendance ne s'est inversé que depuis 2003 : cela se ressent toute suite : la chaleur reste souvent de mise, mais les températures ont stoppé leur progression en Europe de l'ouest. Dans le monde, c'est une autre histoire.

Reste à savoir si cette tendance qui favorise la chaleur sera durable telle qu'elle, si le réchauffement amorcée va encore s'accentuer, même si les facteurs naturels auraient tendance à le freiner dans les prochaines années.

Quel est l'avis des autres prévisionnistes ??

Florent.