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Météorologie ou climatologie?


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Invité Guest

Bonsoir à toutes et à tous

Ceci est mon premier post sur ce site que je suis depuis longtemps. Tout d'abord, pour me présenter, je dirai que je suis chercheur dans un institut national (des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent on en cherche!). Je suis passionné par la météo (si c'était à refaire je crois que je changerais de cursus), je regarde les modèles avec mon oeil novice, peut-être un jour mettrai-je mon grain de sel dans les forums météo quand je serai assez sûr de moi.

Par contre, étant géochimiste, un de mes domaines de recherche est d'appliquer les études géochimiques à la climatologie et surtout la paléoclimatologie. Certains postulats écrits dans ce forum me font parfois bondir et je crois que très souvent ça vient du fait qu'on confond météorologie et climatologie.

Comme me l'a dit de façon imagée (mais très claire!) une collègue de travail "la météorologie, c'est le JT de 20h, la climatologie l'histoire."

De façon plus rigoureuse, le climat "n'est pas la météo moyenne comme on le dit souvent de façon inadéquate", mais "la somme de toutes les conditions météo statistiques d'une région" (j'ai piqué cette magnifique définition dans un bouquin américain dédié à des étudiants d'université US).

Prenant l'exemple du Minimum de Maunder (MM), il y a eu à cette époque les mêmes phénomènes météo qu'actuellement , il y a eu des étés de style 2003 et des hivers sibériens, des hivers doux et pluvieux et des étés frais et humides (il faut lire à ce propos le dernier ouvrage de Le Roy Ladurie). Seulement ces événements météo "frais" ou "froids" étaient plus fréquents qu'actuellement, aux contraires des événements "chauds" ou "doux".

Donc tirer des conclusions climatologiques sur un ou même deux hivers froids consécutifs ou inversement sur un été saharien est hors de propos.

On a eu dans les années 60 plusieurs années consécutives (relire à ce propos le livre de Guillaume Séchet) que n'auraient pas renié le MM. Et puis ça a changé 2-3 ans plus tard. Sont-ce des cycles climatiques à très courte période ou est-ce aléatoire? Ca dépasse un peu mes compétences de chercheur mais je crois que personne n'en sait rien en fait!

Il faut dire que l'attitude des médias et des scientifiques qu'ils interrogent est à la fois ambiguë et peu satisfaisante. "Mr/Mme Untel, est-ce que la canicule de 2003 est dûe au changement climatique?" Comme Mr/Mme Untel n'en sait rien, il/elle dit qu'il/elle n'en sait rien, que ce n'est pas impossible, mais qu'on le ne peut pas le dire. Ce qui scientifiquement est vrai! Et les médias traduisent : c'est "très possible", puis "fort possible" et puis ça devient "probable", etc etc...

Il est déplorable qu'il n'y ait plus de journalistes scientifiques dignes de ce nom (ou si peu), qui pouvaient décrypter et simplifier l'information destinée au grand public, sans la dénaturer pour autant.

Voili voilà, c'état ma première "humeur" sur ce forum.

A +

Kriss 45

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Posté(e)
34230 Paulhan - Centre Hérault

La remarque je pense est pertinente et je crois que tes definitions sont bonnes, y compris pour nous, il faut savoir moderer certains de nos enthousiasmes ou desillusions et ne pas tirer de conclusions trop hatives.

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Salut kriss

Je ne pense pas pour ma part que la frontière entre climatologie et météorologie soit aussi bétement tranchée que le signifie ta collègue. Réduire la météorologie au bulletin de prévision d'evelyne dhéliat c'est comme considérer que la littérature du 20ème siècle se résume au romans "Arlequin" (pour le côté glamour d'évelyne bien sur). Comme quoi on peut être savant et dire de grosses âneries dés lors que l'on s'aventure hors de son domaine de prédilection.

En ce qui me concerne je pense que climatologie et météorologie font partie d' une seule et même science, disons science de l'atmosphère et que les différences résident dans l'échelle spatiale et temporelle à laquelle on s'intéresse.....

En ce qui concerne la climatologie l'accent est plus porté sur de grandes échelles de temps et d'espace et sur les variations de certaines variables atmosphérique à ces échelles, en essayant bien sur de comprendre les mécanismes physique de ces variations. Il ne doit, à mon avis, en aucun cas s'agir de simples traitement de fichiers de données temporels avec l'arsenal des statistiques existant mais bien de compréhension de phénomènes physique.

En ce qui concerne la météorologie les échelles étudiées vont (en gros) de l'echelle microscopique (pour ceux par exemple qui s'intéressent à la chimie atmosphérique) à l'échelle synoptique et même au-dela (incluant notamment l'échelle synoptique avec les phénomènes de cyclogénèse, frontogénèse etc.....). L'étude se fait donc le plus souvent sur des périodes de temps plus courtes mais le but reste le même, la mise en lumière et la compréhension des phénomènes physique impliqués. La prévision météorologique en elle même découle de la compréhension de ces phénomènes et de leur représentation au travers de modèles numériques et représente, à mon sens, le lien, si important et si souvent recherché (voir éxigé par quelques personnages politiques) entre recherche fondamentale sur la compréhension des phénomènes et application concrete et tangible pour le grand public.

En ce qui concerne ce forum je pense, comme torrent, que c'est plus souvent par trop plein d'enthousiasme ou de certitudes que péchent les "forumers" plutôt que par un mélange des genres. Les formules toutes faites et les certitudes indéboulonables ne sont-elles pas les premières ennemies des chercheurs......

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Invité Guest

Bonsoir lds,

Je me suis mal fait comprendre.

Quand je compare la météorologie (et non pas la "météo") au JT de 20 h et la climatologie à l'histoire, je ne pensais pas du tout à la météo pré-machée de 20 h 45.

Ce à quoi je pensais, c'était à la "grande" actualité politique. Pour prendre un exemple, la signature des accords d'Oslo a été à juste titre un événement énorme, dont on pensait qu'il pourrait déterminer la suite de l'Histoire. Pourtant, en 30 ans, disons de Septembre Noir à la construction du mur de Jérusalem, peut-on dire que le "climat historique" a réellement changé? C'est à ça que je pensais, la météorologie, c'est l'immédiat, la climatologie l'histoire. Je ne porte évidemment pas de jugement de valeur entre la météorologie (et non pas la "météo") et la climatologie. J'espère m'être mieux fait comprendre sur ce point.

Bien sûr que météorologie et climatologie sont liées, mais comme tu le dis c'est une question d'échelle. Mais relier à différentes échelles des phénomènes naturels liés et associés, c'est quasiment ce qui est le plus difficile, le plus complexe et ce pour toutes les disciplines scientifiques.

Comme je l'ai dit, la définition "statistique" du climat ne vient pas de moi, mais des climatologues. Est-elle juste? En tous cas elle m'a séduit. Quand on demande aux météorologues et aux climatologues les plus reconnus comment pourrait se traduire un réchauffement du climat, lorsqu'ils répondent "eh bien, les étés du type 2003 seraient plus fréquents", on y est bien !

Sinon la teneur de mon post était juste un "appel à la prudence". J'ai lu sur ces forums divers jugements selon lesquels le flux zonal qui a "disparu", l'été 2003, le second début Mars glacial en 2 ans, étaient le signe d'un changement du climat. Je ne dis même pas que c'est faux, mais qu'on n'en sait rien. Actuellement personne n'est capable, pour autant que je sache, d'affirmer qu'il y a relation de causalité directe, dans un sens comme dans l'autre, entre tel ou tel événement météorologique et un changement du climat (pour autant que le climat ait jamais été stable dans l'histoire de la Terre, ce dont je doute). C'est tout ce que je voulais dire.

Pour terminer sur ton dernier paragraphe, tu as parfaitement raison. Ceci dit, tu prêches un convaincu. Quand on me demande de définir ce qu'est la recherche, je dis "avant tout chercher s'est se tromper!" (je ne sais pas si c'est une formule toute faite, en tous cas c'est ce que je crois, je ne pense pas l'avoir jamais lue ailleurs, mais je peux me tromper, la mémoire n'est jamais infaillible). Bien sûr il y a la nature humaine, mais la démarche scientifique au sens de Descartes, c'est d'abord le doute. Les chercheurs n'ont jamais, ne doivent jamais avoir de certitudes, ils n'ont que des doutes. C'est aussi pour ça que le "message" est souvent difficile à faire passer.

A +

Kriss 45

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Moi, dont la formation première a été l'économie, je compare les rapports entre météorologie et climatologie à ceux qui existent entre conjoncture et structure.

La conjoncture est emminement variable et imprévisible sur le long terme, alors que la structure est composées d'éléments caractéristiques agencés de manière plus ou moins cohérente et relativement stable dans le temps.

Alain Coustou

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