Visiblité : une bonne lecteure des cartes ?

[Klape]

Bonjour,

Essayer de prévoir la visibilité a toujours était une chose qui m'intéresse beaucoup, cela fais 3/4 ans que je regarde les cartes et maintenant je sais prévoir les conditions de très bonne visibilité autour du golf de Gênes mais j'aimerai essayer d'approcher un aspect plus "météorologique" de la chose.

Ci dessous j'ai 3 cartes  :

 

J'aimerai savoir si ma lecture des cartes est correcte, notamment pour la coupe des vitesse verticales et pour le PVU 1.5.

Avec le  passage de la dépression sur la France,  une dépression va se former sur le var (992hpa) qui va atteindre 989hpa en fin d'après-midi. A son passage nous passerons, à Marseille,d'un flux de Sud à un flux d'Ouest . Au passage de la dépression, la hauteur de la tropopause dynamique va chuter et atteindre 3500m d'altitude par endroit. Il va donc y avoir intrusion d'air très sec de la stratosphère dans l'atmosphère. La coupe d'Arome entre Marseille et Perpignan nous donne la coupe des vitesses verticales. On voit qu'à l'avant du front avant l'arrivé de la basse tropopause , il y a effet d'ascendance,  (et là je suis pas sur de moi) les particules s'élève et monte en altitude.  Ensuite on voit qu'il y a une subsidence (valeurs positives) qui emmène vers le sol l’intrusion d'air sec stratosphérique. On remarque que les valeurs de subsidence sont positives à partir de 750hpa environ (2500m) jusqu'au sol, ce qui va plaquer cet air au sol. On note que la tropopause dynamique atteint 3500m d'altitude (650hpa) Mais là je comprend plus trop la logique des choses puisque sur la coupe (partie droite) à partir de 700hpa on a de l'ascendance, donc je sais pas trop ce que fais cette intrusion d'air stratosphérique .. elle atteint jamais le sol, ou bien il y a d'autre mécanisme que j'interprète mal ou que je n'ai pas inclus qui pourrait m'aider ?

 

Merci à vous pour vos réponses.

Antoine.

[_sb]

Salut !

Je n'avais pas compris ta question et je ne la comprends toujours pas, je pense !

L'arrivée d'une ano basse crée de la divergence, ce qui engendre une sorte d'appel d'air boostant les ascendances.

L'air troposphérique et l'air stratosphérique ont des caractéristiques différentes et la tropopause les sépare. Leurs comportements respectifs obéissent à des évolutions différentes, l'interaction n'est pas du tout totale. Lors d'évènements convectifs puissants les ascendances peuvent « boursoufler » la tropopause : ce n'est pas de l'air troposhérique qui s'infiltre dans la stratosphère mais une déformation locale de la tropopause. Dans ton cas, la tropopause se déforme dans le sens inverse et l'air stratosphérique pénètre à des altitudes plus basses mais tu as toujours la démarcation. Grossièrement, chacun reste de son côté.

Si tu remplis à moitié une baignoire et que tu agites vigoureusement l'eau, des vagues se propagent représentant les ano hautes (crêtes des vagues) et basses (creux entre deux vagues). La hauteur de la surface de l'eau par rapport au fond de la baignoire va osciller autour d'un niveau médian sans pour autant dire que de l'air est entré dans l'eau : eau et air ont leur propre évolutions dépendantes de leurs caractéristiques physiques et la surface se déforme.

J’interprète ta question ainsi ...

[Klape]

Salut Sb,

C'est très probable que ma question soit confuse, puisque je ne suis moi même pas sur de savoir de quoi je parle !

Ton explication est très clair !

Avec ce topic je voulais avoir une explication plus schématique et technique à la prévision des jours de grande visibilité, en me concentrant sur la relation entre anomalie de tropopause et air sec/''pur'',  car jusqu'à présent je fais ce de manière empirique et non pas scientifique comme tu as pu le voir sur l'autre topic.  

 

Modifié 22 janvier 2020 par Klape

[_sb]

Je ne pense pas qu'il y ait un lien direct entre les deux. Un front froid est souvent associé avec une anomalie basse de tropo. Après son passage, la visibilité est généralement grandement améliorée mais c'est un ensemble concomitant de paramètres dont l'anomalie n'est qu'une composante.

 

Certains sites comme meteologix fournissent directement ce paramètre calculé par les modèles. C'est le cas pour IFS, COSMO D1 et D7 (meteo suisse), COSMO NL (kmi) notamment. IC le fournit également pour son WRF. GFS le propose dans ses gribs via NOMADS. Aucune idée de leur pertinence / fiabilité mais le lien ci-dessous, très technique de MF relatif aux calculs de ce paramètre dans AROME, indique que de nombreux biais existent générés par la difficulté du calcul :

http://www.meteo.fr/cic/meetings/2018/AMA/presentations/AMA_1402/13- presentation_AMAs2018_Visi.pdf

 

Moins technique mais qui ne répond pas à ta question :

http://infoclimat.org/MeteoALecole/ressources_scientifiques/AF - Mesure de la visibilité.pdf

 

Ton approche empirique fondée sur ton expérience enrichie est peut-être la meilleure !

L'inclusion des paramètres en lien avec l'humidité semble relativement (!) simple. Le contenu en aérosol de tailles différentes semble être beaucoup plus ardu.

 

EDIT :

Histoire de garder une trace et de penser aux collègues intéressés :

https://confluence.ecmwf.int/display/FUG/9.4+Visibility

https://www.stat.washington.edu/~raftery/Research/PDF/Chmielecki2011.pdf

EDIT 2 :

https://www.wmo.int/aemp/sites/default/files/Poster_Zarochentsev_Session_1_AeroMetSci-2017.pdf

EDIT 3 :

E.Marthinsen MSc Thesis.pdf

https://www.umr-cnrm.fr/aladin/IMG/pdf/bent-2.pdf

 

Modifié 22 janvier 2020 par _sb