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Littérature et météo


max87
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Posté(e)
Isle (Haute-Vienne), 300m.

Ce topic est destiné à accueillir des passages commentés (ou non) de littérature en lien avec la météo, le climat, les saisons...

 

Je commence avec l'incipit d'une chanson de Bernart de Ventadour, dans une version originale d'abord, puis en traduction.

 

Tant ai mo cor ple de joya,

Tot me desnatura ;

Flor blancha, vermelh'e groya

Me par la freyura,

C'ab lo ven et ab la ploya

Me creis l'aventura,

Per que mos pretz mont'e poya

E mos chans melhura.

Tan ai al cor d'amor

De joi e de doussor,

Per que-l gels me sembla flor

E la nous verdura.

 

J'ai le cœur si plein de joie,

Qu'il transmue Nature :

C'est fleur blanche, vermeille et jaune

Qu'est pour moi frimas ;

Avec le vent et la pluie

S'accroît mon bonheur.

Aussi mon Prix grandit, monte ;

Et mon chant s'épure.

J'ai tant d'amour au cœur

De joie et de douceur,

Que gelée me semble fleur,

Et neige verdure.

 

Nous avons ici un texte profondément antithétique, sans doute pour souligner l'exaltation extrême du troubadour. 

Aussi, et pour utiliser le jargon du forum, nous avons ici la chanson d'un hivernophile, ce qui est rare dans ce type de textes appartenant au genre des reverdies et qui ont plutôt pour cadre le printemps. En effet, la nature (ou Nature en tant qu'allégorie) est le miroir de l'état d'âme du poète. Le Prix est la valeur que le poète donne à l'amour, mais dans un cadre hivernal. La joie du troubadour est au-dessus des considérations banales du "il fait beau parce qu'il fait soleil et chaud". Il sort ici d'un lieu commun trop persistant et je pense que l'on peut s'en inspirer.

 

 

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  • 5 months later...
Posté(e)
Isle (Haute-Vienne), 300m.

Amateurs de littérature, je vous livre aujourd'hui un rondeau de Charles d'Orléans (1391-1465). 

 

Hiver, vous n'êtes qu'un vilain.

Été est plaisant et gentil :

En témoigne Mai et Avril

Qui l'escortent soir et matin.

 

Été revêt champs, bois et fleurs

De son pavillon de verdure

Et de maintes autres couleurs

Par l'ordonnance de Nature.

 

Mais vous, Hiver, trop êtes plein

De neige, vent, pluie et grésil ;

On vous doit bannir en exil !

Sans point flatter, je parle plain :

Hiver, vous n'êtes qu'un vilain.

 

J'attends vos commentaires avec impatience ! 

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Posté(e)
Isle (Haute-Vienne), 300m.
Il y a 6 heures, _sb a dit :

Charles a été ouï manifestement ...!

Mais exactement, à force de mépriser l'hiver, la parole aurait pris un pouvoir performatif ! 🤣

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