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Récurrence des printemps dits pourris et des printemps dits chauds et ensoleillés


Sasha_félix
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Bonjour, 

 

Avec l'actualité de ces dernières semaines, et le traitement médiatique du temps météorologique de ces dernières semaines, je me poses des questions sur la récurrence des printemps instables depuis les années 1970-80 dans le cadre de la France métropolitaine. Et je me dis que parler des printemps instables, il faut aussi parler des printemps à situation météorologiques contraires. 

Premièrement, la récurrence des printemps dits instables, ressentis pourris, avec un temps majoritairement pluvieux, humide, avec des semaines aux ressentis froids ou frais. 

Deuxièmement, la récurrence des printemps plus stables, plus secs, et plus ensoleillés.

Un troisième point que je trouverais intéressant c'est sur le ressenti de printemps pourri, sur cette expression. Est ce qu'il est possible d'identifier un moment où elle est devenue plus utilisée par les médias, et par les personnes? 

Je trouves intéressant de créer un sujet autour de cette question du printemps.

Sur les printemps pourris, on peut déjà comptabiliser 2021, 2013. 

 

Est ce que mes questions sont suffisamment claires? 

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Grenoble - Eybens
Il y a 22 heures, Sasha_félix a dit :

Bonjour, 

 

Avec l'actualité de ces dernières semaines, et le traitement médiatique du temps météorologique de ces dernières semaines, je me poses des questions sur la récurrence des printemps instables depuis les années 1970-80 dans le cadre de la France métropolitaine. Et je me dis que parler des printemps instables, il faut aussi parler des printemps à situation météorologiques contraires. 

Premièrement, la récurrence des printemps dits instables, ressentis pourris, avec un temps majoritairement pluvieux, humide, avec des semaines aux ressentis froids ou frais. 

Deuxièmement, la récurrence des printemps plus stables, plus secs, et plus ensoleillés.

Un troisième point que je trouverais intéressant c'est sur le ressenti de printemps pourri, sur cette expression. Est ce qu'il est possible d'identifier un moment où elle est devenue plus utilisée par les médias, et par les personnes? 

Je trouves intéressant de créer un sujet autour de cette question du printemps.

Sur les printemps pourris, on peut déjà comptabiliser 2021, 2013. 

 

Est ce que mes questions sont suffisamment claires? 

 

J'étais enfant dans les années 1970, ado dans les années 1980

Je me souviens qu'à l'époque, on se préoccupait et parlait avant tout des étés "pourris" ... 😉

Car il y avait déjà de quoi faire de ce côté-là : si tu regardes notamment les relevés (sur IC) de la série des étés 1977 à 1981, même 1982 pour la moitié nord du pays, tu seras peut-être stupéfait par certaines périodes ... En ces étés 1977 à 1982, les journalistes parlaient beaucoup de la météo pour 2 raisons :

- le tourisme estival pour tous  était en plein essor (essor qui avait commencé dans les années 60)

- ces étés assez calamiteux faisaient suite au magnifique été 1976 on avait goûté aux plaisirs d'un superbe été, donc c'était d'autant plus frustrant de voir s'enchaîner des étés qui en étaient si  loin ...

A partir de 1983, les étés ont été globalement plus chauds et plus ensoleillés, même si bien sûr ce ne sont pas les "standards" actuels (notamment en terme de température)

 

On parlait donc moins des printemps pourris, principalement parce que quand les médias parlent de la météo, c'est en pensant au tourisme

Or à l'époque, le tourisme était beaucoup plus concentré sur l'été, surtout juillet-août.

Pas de RTT, pour la majorité des gens, les congés , c'était 4 semaines jusqu'en 1981, 5 semaines à partir de 1982, point.

Et les congés étaient souvent imposés par l'employeur en été, sans possibilité de fractionnement (c'était souvent le cas dans les usines, notamment)

 

Le printemps pourri, ça a surtout commencé à intéresser les médias dans les années 2000, avec l'apparition des RTT  et la tendance au fractionnement des congés

Quant à définir, ce qu'est un printemps "pourri" ....il y a une forte part de subjectivité ... pour moi, par exemple, une journée d'été "pourrie", c'est une journée où la tx ne dépasse pas 20°; mais ça reste très subjectif ...

 

 

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J'avais fait un petit truc justement en 2013, je remonte en le remettant en forme le fil :

 

Bon, je vous avais dit que je regarderais un peu mieux quand j'aurais davantage de temps cette histoire des étés maussades qui feraient régulièrement suite aux printemps ayant eux-mêmes été maussades. J'ai compilé davantage de données, et cette fois-ci nous allons travailler avec trois indicateurs : les températures moyennes bien entendu, les durées d'ensoleillement, et le nombre de jours avec précipitations supérieures ou égales à 1 mm (je pense que vous serez d'accord pour dire qu'une semaine avec sept jours à 2 mm, aura toutes les chances d'être bien plus maussade en ressenti qu'une semaine avec un seul jour où il est tombé 40 mm sous un orage).

 

Pour réaliser une compilation entre ces trois valeurs, j'ai calculé pour chaque année l'écart de température, d'ensoleillement et de jours de précipitations par rapport à la moyenne des années précédentes, et j'ai divisé chaque série par son écart type avant de les additionner. C'est assez sommaire, mais ce n'est pas trop mal pour ce genre d'exercice. Concrètement, pour ceux qui auraient l'impression que je leur parle en hébreu, j'ai déterminé pour chaque printemps et chaque été un indice compris oscillant globalement entre -5 et +5, et marquant son caractère par rapport aux 10 années précédentes. Plus l'indice est négatif, plus la saison a été maussade (températures déficitaires, ensoleillement déficitaire, jours de précipitations excédentaires), et plus il est positif plus au contraire la saison a été belle.

 

Petit rappel, il s'agit d'indices calculés à partir de moyennes nationales, pas la peine de me dire que mon tableau vaut rien parce que telle année est notée plutôt sèche alors que chez vous elle a été humide. Le seul indice sur lequel je suis peut-être léger c'est l'ensoleillement car il est difficile de trouver beaucoup de données sur ce paramètre et le nombre de stations utilisées est du coup peut-être un peu faible même si j'ai fait au mieux pour bien répartir. Je précise qu'il s'agit aussi de moyennes trimestrielles, qui peuvent cacher un mois inverse. Même avec août pas au top (c'est le moins qu'on puisse dire), l'été 2006 a été chaud et bien ensoleillé en moyenne.

 

 

tableauh.thumb.png.90dbfb72e98c797b56307aa91b8c633c.png

 

 

 

Cela étant, une petite chose sur laquelle j'insiste à nouveau, c'est sur ces questions de changement climatique qui peuvent influer sur nos ressentis, car ici vous en avez un bel exemple. Tous les indices présentés ici, ainsi que le -5,5 de ce printemps 2013, sont calculés par rapport à la moyenne des dix années précédentes qui sont un peu nos marqueurs de comparaison pour le ressenti.

 

Ce qui fait exploser le ressenti maussade de ce printemps 2013, c'est qu'il survient après une longue série de printemps plutôt chauds, bien ensoleillés et secs. D'où cette valeur record de -5,5. Maintenant, si je refais les mêmes calculs par rapport à la moyenne de la période d'étude soit 1950 - 2009 au lieu de prendre seulement en compte les dix années précédentes, l'indice du printemps 2013 n'est plus que de -2,8. D'une certaine manière, le -5,5 est l'indice "humain" de ce printemps, le -2,8 étant son indice "climatique" :

 

tableauc.thumb.png.d8dcf0472f49ae35cee9102b7d971856.png

 

D'ailleurs, c'est la même chose avec le printemps 1962 : indice "humain" de -4,8, mais "climatique" de -2,3 : c'est un printemps maussade sans être catastrophique, qui survient après une belle série de 8 beaux printemps sur les 10 années précédentes. A l'inverse, le printemps 1986 a un indice "climatologique" catastrophique de -4,2, mais de seulement -2,3 en indice "humain" car survenant après 8 printemps déjà très maussades sur les dix années précédentes.

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Posté(e)
Grenoble - Eybens
Le 23/05/2024 à 11:35, TreizeVents a dit :

Cela étant, une petite chose sur laquelle j'insiste à nouveau, c'est sur ces questions de changement climatique qui peuvent influer sur nos ressentis, car ici vous en avez un bel exemple. Tous les indices présentés ici, ainsi que le -5,5 de ce printemps 2013, sont calculés par rapport à la moyenne des dix années précédentes qui sont un peu nos marqueurs de comparaison pour le ressenti.

 

Ce qui fait exploser le ressenti maussade de ce printemps 2013, c'est qu'il survient après une longue série de printemps plutôt chauds, bien ensoleillés et secs. D'où cette valeur record de -5,5. Maintenant, si je refais les mêmes calculs par rapport à la moyenne de la période d'étude soit 1950 - 2009 au lieu de prendre seulement en compte les dix années précédentes, l'indice du printemps 2013 n'est plus que de -2,8. D'une certaine manière, le -5,5 est l'indice "humain" de ce printemps, le -2,8 étant son indice "climatique" :

 

Ton étude est super intéressante, merci 😉

Je cite souvent ce fameux printemps 2013, dont je me souviens très bien.

Dans l'Isère, il est effectivement le moins ensoleillé des années 2000.

Sur le ressenti, je suis d'accord avec ton idée qu'il faut resituer le contexte des printemps précédents, mais  il peut y avoir eu aussi un phénomène de "ras le bol" à l'échelle  d'une année ...

Je me souviens que ce printemps 2013 semblait interminable,  également car il faisait  suite à un hiver 2012-2013 et un automne 2012 déjà très sombres . Les chiffres de la  station de Grenoble Saint-Geoirs le confirment d'ailleurs : il y  a eu 9 mois consécutifs déficitaires en insolation (par rapport aux normales 1981-2010), de septembre 2012 à mai 2013 inclus (le mois de juin 2013 était lui, pile dans la normale)

Une telle série de mois déficitaires ne s'est pas reproduite depuis, et elle n'avait pas dû se produire si souvent dans le passé.

Grenoble Saint-Geoirs - écart à la normale d'insolation mensuelle (1981-2010)

septembre 2012 -18%
octobre 2012 -17%
novembre 2012 -2%
décembre 2012 -7%
janvier 2013 - 24%
février 2013 -13%
mars 2013 -23%
avril 2013 -24%
mai 2013 -37%

 

 

Modifié par Dionysos
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