Volcano tour en Sicile - Paroxysme de l'Etna et activité strombolienne

Météo78 · 25 août

Bonjour à tous,

Lors de mon dernier voyage en Sicile, en 2019, j'avais pu expérimenter un petit paroxysme de l'Etna en surprise totale, sans aucune préparation dans les bus 4x4 à touristes de la station Sud. Depuis, j'ai potassé quelques peu le volcan, étudié les points de vue et les accès afin d'être plus libre dessus. C'est ainsi qu'en 2024, 5 ans plus tard, me revoilà sur les pentes de l'Etna déterminé à le sentir vivre.

Entre temps, je me suis marié. Ma femme, d'origine Philippine vient donc d'un des pays les plus volcaniques au monde ( 54 volcans actifs sur son territoire )... C'est pourtant la première fois qu'elle a l'occasion de monter sur un volcan en activité! Les règles y sont infiniment plus strictes qu'ici et ce que nous nous apprêtons à faire sur l'Etna mérite la prison là bas. (A vrai dire, pas vraiment légal en Italie non plus)

...Non sans un peu de frustration car un paroxysme a eu lieu le Week-End avant notre arrivée, ils se produisent en moyenne tous les 1 à 6 mois.

Nous avons pris un hôtel face au volcan prêt à grimper dessus à toute occasion, et les paramètres de l'INGV disponibles en continu et en temps réel sur le portable.

1er jour

Au lendemain de notre arrivée, l'activité est élevée mais raisonnable... C'est donc avec quelques 1 700km dans les pattes que nous partons pour un trek de 15km et 1 200m de d+ en direction des cratères Barbagallo, à 3 000m avec une vue directe sur le Voragine, actif actuellement.

La route qui mène à l'accès Sud est couverte des cendres et lapilis du Week-End dernier, en particulier dans les villages où les habitants les ont accumulés le long des trottoirs sous forme de tas comme pour une sorte de neige noire...

1]

Rapide check au trémor, tout est bon. Nous sommes dans un jaune faiblement ascendant, à la limite du rouge. L'idéal pour assister à une belle activité strombolienne avec quelques fontaines de lave. Malheureusement, à notre arrivée à 3 000m, dans le brouillard, ma compagne fait une bonne grosse crise d'angoisse avec les détonations du Voragine relativement proche ( ça reste sa première fois sur un volcan actif ) et la lumière rougeoyante qui perce comme un halo dans le brouillard n'est pas des plus rassurantes. Je suis donc contraint de redescendre un peu jusqu'à la cote 2 700, au milieu des coulées de 2003.

Depuis la nouvelle cote choisie, en dehors du brouillard, les derniers rayons du soleil éclairent le champ de lave dans une ambiance lunaire...

2]

Avec la tombée de la nuit, nous voyons les dernières lignes de frontales des groupes guidés quitter le volcan. Nous nous retrouvons pratiquement seuls alors que l'activité commence à se dévoiler dans le crépuscule. Les cratères Barbagallo sont ceux qui se trouvent sous le panache de droite, issu du cratère Sud-Est, point où nous nous trouvions plus tôt. Le Voragine dépasse quant à lui sous la colonne de fumées de gauche.

3]

Nous reprenons un peu d'altitude pour dégager la vue sur le Voragine... Le spectacle peut commencer.

4]

5]

Certains se content de clubs de vacances, perso j'aime bien ce genre de photo souvenir, ça a de la gueule auprès des collègues.

6]

Une autre vue sans mon gros...

7]

Nous bougeons régulièrement pour varier la compo et les photos sur le cratère.

8]

Nous repartirons pour une longue descente et rentrons à l'hôtel à 4h du matin. Demain, debout 7h pour le Stromboli !

2ème jour

Je serais plus bref sur cet épisode car suite à l'activité du Voragine la nuit passée, nous étions épuisés et le Stromboli, dont les accès sont beaucoup plus surveillés, est moins accessible. Les sensations et images sont donc moins impressionnantes. Il y a un aspect "tourisme de masse" et de contrôle trop important par rapport à mes habitudes dans la Nature.

Le volcan nous aura tout de même gâté des quelques explosions de cendres durant le trajet en bateau et la visite des îles environnantes comme ici, Panarea.

9]

Ou encore d'un peu plus près, lors de notre arrivée sur Stromboli.

10]

Après un bain de 2h dans une eau à +32°C ( qui nous fait d'autant plus croire être sous d'autres latitudes... ), nous quittons l'île non sans un dernier regard sur son sommet.

11]

Arrivée, peu après le coucher du Soleil, à la Sciara del Fuoco... Le chemin d'accès est interdit même avec un guide. Quant à la distance tenue avec le bateau, n'en parlons pas. L'activité, pourtant bien présente, se résuma à quelques tâches rougeoyante au loin avec une armée de touristes s'exclamant à chaque lueur.

12]

J'aurais quand même pu attraper quelques petites choses avec le 200mm en forçant. Notons l'ancien panorama toujours visible sur le plateau sommital, au-dessus des cratères actifs.

13]

Mais la déception n'allait pas s'arrêter là. Sur le retour je regarde le trémor de l'Etna sur l'INGV...

Un coup d'oeil rapide sur le pont du bateau... Le paroxysme de l'Etna qui débute est visible à plus de 100km 😭 Le niveau de seum atteint des records légendaires, proches de la Belgique...

Fort heureusement, un paroxysme se déroule généralement en 3 étapes: la hausse avec une activité strombolienne renforcée, et des explosions régulières de lave. Ensuite, le pic à proprement parler avec des fontaines de lave situées généralement entre 500 et 1200m sur l'Etna, puis une chute brutale de la pression avec une fin rapide de l'activité. Nous sommes donc encore au milieu de la phase montante. Arrivé au port, le mode chasse est activé comme pour les orages. Pas le temps de se changer ni de manger, direction l'Etna Est, à 1h de route. Au niveau de Taormina, le sommet rougeoyant se dévoile, toujours en activité strombolienne "renforcée". Les grandes fontaines de lave n'ont pas encore débuté !

Premier point de vue, au niveau d'un village sous le Valle del Bove... Le volcan commence à vraiment s'activer et les premières fontaines ( de taille encore modestes... Vous allez voir ). Un panache de cendres commence à être recraché et à s'étaler.

14]

Première prise sérieuse, un peu surexposée pour vous faire prendre une idée des dimensions ( à comparer avec la photo précédente et comptant le fait que l'Etna mesure 3356m à ce moment ! ).

15]

Quelques minutes plus tard, le pic du paroxysme se met en place. C'est parti!

16]

En quelques minutes, la fontaine de lave atteint environ 1 000m de haut... 1/3 de la hauteur de ce volcan d'une taille déjà imposante... Je suis stupéfait !

17]

Le panache de cendres quant à lui monte à 9km au-dessus du cratère, soit 2km de plus que la dernière fois où il n'avait s'agit que d'une seule explosion qui avait atteint 7km. Et comble du spectacle, un premier éclair jaillit de la sorte d'enclume qui se forme au-dessus de nous... En plus du grondement sourd du volcan, le tonnerre d'un orage volcanique s'ajoute.

18]

Vous pouvez, sur cette image, voir la puissance des explosions dans la fontaine de lave qui projettent les cendres et les particules de lave en fusion dans une forme similaire à une onde de choc.

19]

Suite à l'apparition d'un deuxième éclair volcanique, et à une légère diminution de l'activité, nous nous approchons quelques peu du sommet du volcan, en direction du Valle del Bove pour sortir des arbres... Avec une vue large, nous pouvons constater le rideau de lapilis et de cendres qui retombe à gauche. Des chutes de cendres nous concernaient à cet instant.

20]

Rapidement, les fontaines de lave reprennent en intensité, avec une vue plus détaillée car un peu plus proche... Sur de nombreuses images, je retrouverais cette sorte d'onde de choc.

21]

22]

S'ensuit d'un spectacle assez durable (~30min) d'une fontaine de lave à nouveau impressionnante. Celle-ci mesurait alors entre 500 et 800m de haut... Nous en profitons pour continuer d'approcher le Voragine par la bordure Nord du Valle del Bove, nous atteindrons une distance d'environ 4.2km par rapport au cratère. Le bruit devenait vraiment impressionnant!

23]