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Renaud Brochiero

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Tout ce qui a été posté par Renaud Brochiero

  1. 318.5 mm à Argelès sur mer après les 1.5 mm du 1er décembre. Il manque 500 mm pour atteindre la moyenne annuelle.
  2. Bonsoir, Le préfet des PO prolonge l arrêté de sécheresse de 2 mois sur le département. 6 mm de pluie à Perpignan, le cauchemar continue. On arrive en plus sur décembre et janvier qui sont en moyenne des mois plutôt secs en Roussillon. Je partage l avis de boubou07. Les températures seules ne jouent pas un rôle majeur. C est un facteur aggravant. Le nerf de la guerre reste l eau. En parlant de facteur aggravant, la tramontane de la semaine dernière a fini d assécher totalement les plantes herbacées qui paraissent brûlées. Scène surréaliste qui malheureusement devient le quotidien des catalans. Les prévisions à moyenne échéance annoncent le retour d un flux d ouest. La France devrait être copieusement servie, parfois de manière excessive sauf... Chercher l'erreur... encore une fois la bande littorale allant de cerbère à la camargue. Il faudra peut être modifié l intitulé de ce topic !
  3. Je parle bien évidemment de la Massane dans la traversée d'Argelès. Dans la réserve naturelle, il y a en effet un petit écoulement qui persiste. J'ai croisé le conservateur de la réserve début novembre qui m'a indiqué qu'à leur station météo, le cumul glissant sur les 12 derniers, était de 400 mm pour un moyenne annuelle comprise entre 1100 et 1200 mm. Période hors norme avec cet été, 40°C dépassés pour la première fois à cette station. La hêtraie est vraiment en souffrance avec des arbres qui débourraient fin octobre. Le cycle de ces hêtres est totalement déréglé.
  4. Situation de blocage en flux de nord favorable pour la grande majorité de la chaîne pyreneenne, il était temps. Cela pourra commencer à combler une partie du déficit vers le piémont du 31, du 09, des hautes Corbières et du Capcir. A l inverse, sécheresse qui persiste et s aggrave sur la partie la plus orientale de la chaîne pyreneenne (massif du Canigou et des Alberes) où la tramontane se déchaîne et renforce l assèchement. Des rafales prévues à plus de 100 km/h pendant plusieurs jours consécutifs. La Massane, à Argeles est à sec depuis maintenant 18 mois. 14 mm en octobre, 13 mm certainement pour terminer le mois de novembre au lieu de 220 à 240 mm cumulés sur ces 2 mois (normalement les plus arrosés de l'année). 317 mm depuis le début de cette année. Il manque 500 mm ! On croise les doigts pour que le froid en embuscade déboule sur la Méditerranée et qu une goutte froide se forme en voulant bien se placer entre la côte catalane et les îles Baleares. 🙏
  5. Oui, tout ce secteur est dans une situation de stress hydrique remarquable depuis maintenant 18 mois. L arrivée d une forte tramontane pour au moins une semaine va aggraver la situation. Les rosées matinales vont s effacer accentuant à nouveau les risques d incendies favorisés en cela par une forte mortalité de la végétation arbustive. On attend impatiemment dans le 66, l est du 11 et l ouest 34 qu une dépression veuille bien se creuser entre Barcelone et les îles Baleares pour enfin nous arroser copieusement. Si, en plus, elle pouvait un peu stagner, ce serait top ! Le problème, c est que généralement, ce type de situation survient entre les mois d octobre et de novembre. En espérant que ce soit décalé pour le dernier mois de l année !
  6. Ces 2 territoires (haut vallespir et cerdagne) se rapprochent du climat continental seulement sur la répartition des précipitations. Ils s en écartent fortement au niveau des températures. Malgré l altitude, leur situation méridionale se traduit par des températures bien plus élevées que les autres territoires ayant des altitudes comparables. Concernant l ensoleillement, grosse différence également pour la période hivernale. Vallespir et cerdagne sont parmi les zones les plus ensoleillées de France au même titre que les vallées des Alpes du sud. A l inverse, nos territoires français à tendance continentales sont souvent concernés par des nuages bas persistants lors des anticyclone d hiver.
  7. Le climat du Haut-Vallespir ne peut pas vraiment être rapproché du climat pontique, du climat des hauteurs de Gênes ou du climat océanique du pays basque concernant la répartition des précipitations. Il est singulier sur ce point de vue car le minimum est observé pendant l'hiver où les pluies océaniques sont bloquées efficacement par les hauts reliefs (à la différence des autres saisons où elles sont réactivées). A ce titre, le minimum hivernal se retrouve aussi vers le Conflent et la Cerdagne voisine ou alors plus loin vers la plaine de la Limagne et la plaine d'Alsace, abrités du flux d'ouest dominant en hiver (ainsi que depuis 3 semaines où le flux d'ouest est particulièrement vigoureux). Le climat pontique et celui du pays basque se distinguent à l'inverse par un maximum de précipitations pendant la période hivernale. Le climat de Gênes est typiquement méditerranéen pour les précipitations avec un minimum estival (relatif) et un maximum (très marqué) en automne (lié à la fréquence importante des épisodes méditerranéens). Le point commun avec le climat pontique, du pays basque et des hauteurs de Gênes réside dans l'abondance des précipitations annuelles, partout supérieures à 1000 mm. D'un point de vue des répartitions des pluies, le Haut-Vallespir a plus de similitudes avec un climat continental. Si on prend comme référence la sécheresse estivale comme paramètre clé pour définir le climat méditerranéen, le Haut-Vallespir n'appartient pas à ce climat - là malgré sa proximité avec la mer. Le seul élément pouvant le rapprocher de ce climat, ce sont les fortes pluies d'octobre (mais très irrégulières car le nombre d'épisodes méditerranéens est bien plus faible que vers le golfe de Gênes et vers les Cévennes même si les abats d'eau peuvent être aussi élevés voire davantage en lien avec des montagnes plus élevées). Pour conclure, les espèces présentes et la luxuriance relative de la végétation du Haut-Vallespir provient de la répartition des précipitations, les pluies étant efficaces car centrées sur la période chaude où la végétation est en croissance (printemps, été et automne).
  8. Je te rejoins sur ton analyse mais de manière nuancée. Dans la mesure où la vallée du tech est orientée grosso modo est ouest, il faut prendre en compte plusieurs paramètres pour comprendre la répartition de la végétation. Outre les facteurs climatiques, les facteurs topographiques et les facteurs edaphiques vont jouer un rôle essentiel et ce, d autant plus, qu on se retrouve en zone de montagne. L exposition, la pente, l altitude, le relief, mais aussi la profondeur du sol, la réserve en eau utile, le microclimat associé vont conditionner le type de végétation. Alors, je te répond de manière affirmative en ubac, c est à dire en versant exposé au nord à partir d Amelie et d Arles sur les sols profonds, le microclimat plus frais, plus humide et moins ensoleillé permet de rencontrer cette végétation plus luxuriante jusqu en fond de vallée (frênes communs, merisiers, châtaigniers, robiniers faux acacia). A l inverse, le caractère méditerranéen reste très affirmé du côté d Amelie et d Arles sur les versants exposés au sud (soulanes), bien ensoleillés, plus chauds et plus secs, sur les sols superficiels à roche mère affleurante et dont la réserve en eau est faible. La végétation est dominée par les chênes sempervirents (verts et liège) associés à des chênes pubescents et les espèces méditerranéennes compagnes dans les clairières (divers cistes, bruyère arborescente, nerprun, filaire et genévrier cade, lavande stechade). Comme je t ai dit dans un message précédent, la transition est définitive quelque soit les facteurs topographiques et edaphiques au dessus du tech, au niveau du site de la baillanouse. Cette transition a lieu a une altitude basse puisque l altitude où le chêne vert disparaît est voisine de 600 à 650 m, bien inférieure à celle de la vallée de la têt où les cistes et les chênes verts dépassent allègrement les 1000 m. En pj, voici une carte des isohyetes des PO et les relevés de la station du Tech provenant du livre Météo de la France, tous les climats localité par localité de Jacques Kessler réalisée à partir de la moyenne 1951-1980. Intéressant à partir de ces relevés de voir la particularité en terme de précipitations de la localité du tech, comparé aux autres stations. La répartition des pluies n est pas vraiment méditerranéenne à l exception du mois d'octobre. Quand on compare avec les températures actuelles, cela fait réfléchir. Les 1.5 degrés fixés par la cop de Paris sont plus que dépassés... En complément, la photo de couverture du rapport évoqué dans un post précédent.
  9. Bonne idée. Ce serait super intéressant d y installer une station météo mais il est vrai que le secteur est très peu peuplé et parfois tres encaissé. Concernant la localisation, les différences microclimatiques sont extrêmement prononcées. Les conditions sont radicalement différentes entre corsavy et mantet. Il y a également de sacrées variations au sein d une même vallée. C est le cas par exemple de la vallée du riuferrer proche de corsavy. Cet affluent se jette dans le tech à Arles sur tech. Il passe à leca, un petit hameau très verdoyant à pratiquement 1000 m d altitude. Cet endroit reçoit de bonnes précipitations par orages orographiques. En remontant le torrent, les conditions humides persistent jusqu'à la cabane du faig située vers 1500 m d altitude à la limite haute de la hêtraie. Au fur et mesure de la montée, en se rapprochant de la ligne de crête entre le puig del roc nègre, la porteille de leca et le puig de tres vents, les conditions s assechent fortement au delà de 2000 à 2200 m. J ai eu l occasion de m en rendre compte en suivant les échos radars lors de précipitations orageuses mais aussi en randonnant dans ce secteur, les écarts d humidité sont flagrants au niveau des sols et sur l'état de la végétation. C est vraiment remarquable. Ce serait intéressant de pouvoir chiffrer ces écarts en terme de précipitations.
  10. Bonjour, Habitant dans les PO depuis plus de 20 ans, passionné à la fois de météo et de botanique, je confirme que le haut vallespir est un territoire atypique d un point de vue climatique et donc par conséquent d un point de vue botanique. La dissymétrie très marquée entre les 2 lignes de crêtes (de 1000 à 1500 m d écart) ainsi que l orientation de la vallée font que cette zone est particulièrement humide. Le maximum annuel avoisine les 1600 mm vers corsavy, Prats de mollo reçoit quant à elle entre 1100 et 1200 mm par an. Les mois de mai à août recueillent en moyenne des hauteurs d eau supérieures à 100 mm. Ces pluies sont liés généralement des situations orageuses estivales et à une réactivation locale des perturbations océaniques qui se prolonge également sur le côté espagnol. L automne est également bien arrosé, les pluies majoritaires venant de la Méditerranée. Le minimum est observé en hiver, de décembre à février. L effet orographique, la dissymétrie d altitude entre les 2 lignes de crête, les températures plutôt douces pour cette altitude sont les principales explications de ce microclimat très particulier. En prenant l été 2003, connu pour ses températures extrêmes, la partie supérieure du bassin versant du Tech a reçu des abats d eau considerables entre juin et août, les cumuls vers la preste, le costabonne et le col d are ont dépassé les 1000 mm. Des orages caniculaires, peu mobiles et favorisés par l orographie sont à l origine de ces valeurs inédites. En regardant l allure des précipitations, il n y a pas de mois secs en haut vallespir alors que la plaine et le littoral subissent une forte sécheresse estivale. Il en résulte une végétation singulière retrouvée plus classiquement en région atlantique. Il n en demeure pas moins que l ouverture sur l Espagne permet à de nombreuses espèces ibériques d être présentes et à certaines espèces typiquement méditerranéennes de remonter jusqu'à la zone de la baillanouse (glissement de terrain de grande ampleur survenu lors de l aiguat de 1940) dans les zones abritées, en soulane (adrets) sur des sols squelettiques à faible réserve hydrique. Pour information, Jean Pierre Vigneau, agrégé de géographie et docteur es lettres et sciences humaines a écrit un ouvrage intitulé clilat et climats des Pyrénées orientales. Malgré ce constat, des signes nouveaux apparaissent depuis 2 à 3 ans. La diminution progressive des perturbations atlantiques (qui sont plus septentrionales désormais) et la présence de longues périodes stables en été (moins de marais barometriques et d'air froid en altitude) qui espacent parfois de plusieurs semaines les pluies orageuses, couplées à des températures en hausse font souffrir cette végétation. Des bouleaux, des frênes, des châtaigniers, des hêtres voire même des myrtilliers et des framboisiers ont montré des signes de fragilité voire de dépérissements. Pour mémoire, Serralongue (à 770 m) a dépassé les 40 degrés cet été tandis que la Llau (900 m) les a fortement approché.
  11. Bonjour, Un petit point de situation dans le 66 où la situation hydrique ne s améliore pas à la différence de la majorité des régions françaises. 299 mm depuis le début d année à Argelès sur mer au pied des Alberes où le foehn souffle violemment ces derniers temps contribuant à finir d assécher des sols qui n ont plus reçu de véritables épisodes pluvieux depuis mars 2022. La moyenne annuelle étant de 850 mm par an, le déficit cumulé en 19 mois est énorme. La majorité du département est en situation de crise sécheresse depuis le 10 mai de cette année. La quasi totalité des végétaux méditerranéens, pourtant sélectionnés pour leur aptitude à résister aux sécheresses, est en grande souffrance. On constate de nombreuses descentes de cimes ainsi que la présence de sciures à la base de nombreux chênes verts, pubescents et liège, indiquant la presence d insectes dans leurs troncs. Des chênes pubescents plus que centenaires sont morts et continuent à mourir. Sur les sols supeficiels littoraux du massif des Alberes, sur les versants sud, sud ouest et ouest, les conditions météo actuelles sonnent le glas des derniers chênes. Seuls les pins d alep et les pins pignons résistent difficilement grâce à leur système racinaire superficiel qui leur permet de se refaire une santé lors des faibles pluies tombées ces derniers mois. La situation est malheureusement analogue sur une grande partie du 66, toute la partie est du 11 et l ouest 34. En effet, cette zone présente une certaine unité d un point de vue climatique. Pour cela, on attend avec impatience qu un flux perturbé venant de la péninsule ibérique se mette en place avec une orientation des vents en surface à l est sud est d ici le printemps prochain. Souvent, c est au mois de novembre (voire au mois de mars avril) que ce type de situation se mettait en place. En attendant, la sécheresse met lentement à rude épreuve la nature catalane ainsi que son agriculture. La croissance démographique (+100 000 habitants prévus dans les 15 prochaines années sur la plaine du Roussillon et la côte catalane) représente une consommation supplémentaire annuelle de 5 millions de m3 d eau potable par an. Vu la situation actuelle et les prévisions liées au dérèglement climatique, il serait urgent que les politiques locaux tiennent compte de ces différents paramètres et modifient rapidement les perspectives de développement local. En espérant que la situation se débloque rapidement.
  12. Bonjour à tous, C est clair que les prévisions ne sont guère encourageantes pour la partie ouest du Languedoc Roussillon, littoral 13 et plaine orientale de la Corse à moyen terme. En espérant vivement qu un véritable flux d est se mette en place vers la mi novembre et nous amène des pluies conséquentes. Aucun épisode notable sur le littoral du 66 depuis mars 2022... Seulement 9 mm pour octobre 2023 à Argelès alors que la moyenne mensuelle est largement supérieure à 100. L attente commence à être très très longue !
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