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valerie

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Cirrus

Cirrus (1/24)

  1. La reconstruction de Mann figure dans le rapport de l'AR4 au côté de tous les autres efforts de quantification développés depuis le TAR. Il y a principalement 2 types de problèmes : 1) obtenir des reconstructions de température locale à partir de différents proxies et déterminer la fiabilité de ces reconstructions (signal annuel ou saisonnier? validité de la calibration obtenue sur la période instrumentale auparant? artefacts à l'échelle de plusieurs siècles? effets combinés précipitations / température?); 2) agglomérer de manière intelligente ces reconstructions locales pour estimer une température moyenne d'une grande zone (continents de l'hémisphère nord, hémisphère, globe). Je pense que Mann a fait un travail pionnier à partir des données disponibles à la fin du 20ème siècle, et qu'il a fait un travail soigneux d'estimation de la barre d'erreur. Le travail de Moberg est loin d'être abouti, c'est plutôt une tentative assez astucieuse de combiner des proxies qui n'ont pas une résolution annuelle mais pour lesquels on estime qu'ils préservent bien les varaitions lentes de la température (ex : données lacustres, paléocéanographiques) avec des proxies à résolution annuelle (ex : cernes). Le jeu de données utilisées dans son article de Nature est biaisé vers le secteur "Atlantique nord". Pour ma part, je pense qu'il faut obtenir de meilleures reconstructions climatiques locales, dans de grandes régions pour améliorer notre compréhension de l'amplitude des changements climatiques passés. Nous manquons de reconstructions quantitatives en région tempérée (où la dendrochronologie classique fonctionne mal car plusieurs facteurs affectent la croissance du bois), et surtout en région tropicale, pour le dernier millénaire. Le dernier rapport du GIEC illustre cela en montrant la carte des différentes archives utilisées pour le dernier millénaire pour différents intervalles de temps... Je souhaite également qu'on se débarrasse une fois pour toutes des idées reçues "européo-centriques" sur le "Petit Age de Glace" ou "l'Optimum médiéval", car ces termes suggèrent que les changements sont similaires à toutes les latitudes ("global") ce qui n'est pas systématiquement le cas. On a ainsi détecté (dans la limite de nos proxies) une période chaude "médiévale" en Antarctique mais ~150 ans après la période chaude "médiévale" du secteur nord atlantique. En ce qui concerne la cause des variations climatiques au dernier millénaire, 3 facteurs se superposent : - facteurs anthropiques (usage des sols, aérosols, gaz à effet de serre) qui deviennent dominants depuis qq décennies en terme de forçage radiatif, sans ambiguité; - facteurs radiatifs naturels (forçage solaire, volcanique); le forçage solaire a été récemment revu à la baisse par le groupe de J. Lean à l'échelle séculaire (fonctionnement étoiles); on observe une relation nette mais complexe entre éruptions volcaniques majeures et températures (complexe = différente selon les régions et les saisons); - variabilité interne du système climatique (couplage océan-atmosphère). Plusieurs efforts de construction de nouvelles séries de forçages et de nouvelles séries de reconstructions sont en cours (voir par ex PAGES Newsletter sur les forçages, sur le climat en Amérique du sud par ex). En France J. Guiot (CEREGE) coordonne un gros projet ANR dans cette direction.
  2. Pour banquise et climat, vous disposez de 2 sites qui mettent en ligne en temps "réel" le suivi par satellite de l'extension et de la zone couverte par la banquise (la différence est la prise en compte ou non des chenaux dans le calcul de la surface totale) : http://arctic.atmos.uiuc.edu/cryosphere/ (Université de l'Illinois, USA) http://www.nsidc.org/news/press/2007_seaic...0810_index.html (National Snow and Ice Data Center, USA) l'extension de banquise a atteint un minimum record depuis le mois d'août 2007 http://www.nsidc.org/news/press/2007_seaic...0904_extent.png (4.2 millions de km2 actuellement contre 8 millions de km" il y a 20 ans) http://www.nsidc.org/news/press/2007_seaic...04_augtrend.jpg - la vitesse de diminution a été exceptionnellement rapide au cours de l'été 2007 http://www.nsidc.org/news/press/2007_seaic..._timeseries.png - le passage du Nord Ouest est déjà libre de glaces http://www.nsidc.org/news/press/2007_seaic...70904_modis.png et tout cela est beaucoup plus rapide que les simulations climatiques ne le préfigurent : http://www.realclimate.org/images/bitz_fig4.jpg (comparaison de chaque projection avec les obs jusqu'en 2006) http://www.ucar.edu/news/releases/2007/ima..._extent6_sm.jpg (idem avec la moyenne des simulations) voir aussi Stroeve et al, GRL, 2007; Holland et al, GRL, 2006; Serreze et al, Science 2007. Valérie.
  3. - côté données Il existe des synthèses pour la période du moyen Holocène (6000 BP) effectuées par les palynologues qui estiment plusieurs variables (températures des mois les plus froids, les plus chauds, de la saison de croissance, bilan hydrologique) à partir de la fonction de réponse de la végétation. Voir http://www.clim-past.net/3/499/2007/cp-3-499-2007.pdf (Climate of the Past, en ligne, accès libre). - côté modèles de climat / végétation Des simulations ont été conduites de manière standardisées pour la même période : prise en compte des changements d'orbite terrestre et de différents couplages (océan/atmosphère, océan/atmosphère/végétation). Voir les cartes disponibles sur : http://pmip2.lsce.ipsl.fr/, database, synthesis maps.
  4. Les historiens suggèrent que le terme de Groenland a également pu provenir du terme "Gruntland" ("terre de fondation") utilisé pour les premières cartes. Deux sagas islandaises rapportent le terme de "groenland" effectivement comme "un bon nom" pour attirer de nouveaux colons. Les études conduites sur les lacs ou les tourbières du Groenland ont montré que les franges sud du Groenland ont été continuement couverts de végétation depuis environ 7000 ans. Actuellement on y trouve des baies, champignons, quelques cultures typiques de l'Arctique (choux etc en plein air), des plantes fourragères (élevage de moutons). La saison de croissance est assez courte (juin-août) et très variable aussi bien d'une année à l'autre que d'une décennie à l'autre. La température maximale atteint souvent 15-20°C dans les zones de bord de mer au sud du Groenland en été. L'année 2007 a été particulièrement sèche et "chaude" dans la zone du sud-ouest. Le travail sur l'ADN trouvé au fond des carottages de Dye 3 et Summit me semble encore préliminaire. On ne peut pas exclure une déglaciation partielle du sud Groenland au cours du dernier million d'années, soit pendant l'Eemien, soit pendant les périodes interglaciaires longues (MIS11 par exemple). L'analyse de la glace du forage Dye3 ne permet pas d'affirmer qu'il y reste de la glace du dernier interglaciaire (valeurs isotopiques élevées) sans ambiguité (problème de datation, préservation de cette glace ancienne, forée il y a plusieurs décennies). Les morceaux de glace mélangés au voisinage du socle rocheux de Summit (forages GRIP et GISP2) ont été datés en utilisant la composition de l'air piégé et en identifiant quand c'était possible sans ambiguité les intervalles de temps à partir des séries de référence obtenues en Antarctique (Vostok). Il a été démontré qu'il y a de la glace de l'Eemien et au-delà. Le forage de NorthGRIP permet de remonter sur un peu plus de 120 000 ans et a montré que la calotte du nord Groenland a probablement été peu affectée par le réchauffement de l'Eemien (estimé à +5°C dans cette zone). Un nouveau forage profond va démarrer en 2008 à NEEM (nord ouest du Groenland, entre NGRIP et Thule) dans l'espoir d'obtenir un enregistrement climatique complet du dernier interglaciaire ainsi que de nouvelles contraintes sur la réaction de la calotte du Groenland : http://www.nbi.ku.dk/page162181.htm.
  5. Bonjour, En ce qui concerne les variations de températures au cours du dernier millénaire, le chapitre "paléoclimat" du dernier rapport du GIEC fournit des éléments assez détaillés. Vous trouverez la version initiale (en anglais) sur : http://ipcc-wg1.ucar.edu/wg1/wg1-report.html (chapitre 6) et une tentative de traduction en français sur : http://www.lsce.ipsl.fr/Pisp/24/valerie.masson-delmotte.html, rubrique "grand public", Traduction en français du chapitre "Paléoclimat" du 4ème rapport du GIEC : IPCC-Chap6-traduction-corr.pdf Valérie.
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