Michel-Chx

Oui toute la différence est là, un été moyen actuellement était un été chaud en 1981-2010. Donc il faudrait bien des étés frais, de mai à fin septembre, les glaciers se rechargeraient en altitude, et l'ablation serait plus faible aux altitudes moyennes et basses.

Mai 2022 : Juillet 2024 : La langue terminale en train de se disloquer.

Bonjour EXPRESS04 Avant toute pause, il va d'abord falloir que le glacier "digère" les canicules successives de ces dernières années. Ce sera difficile, car son épaisseur est plus faible que ce que l'on imaginait, proche du socle rocheux, assez haut. Donc recul quasi certain avant que tout ceci s'équilibre. Cette année, il y a excédent de neige au-dessus de 2800/3000 m. Ce qui est positif... si ce n'est pas à nouveau anéanti cet été. Mai démarre plutôt humide et pas de canicule en vue dans le mois. Il faudrait cela plusieurs années pour espérer une pause. Quant à une crue, il est très réactif, mais il faudrait des conditions humides et fraiches plusieurs étés pour que cela se réalise, après cette éventuelle pause. Cela s'est déjà produit, donc c'est toujours possible que cela se reproduise, mais quand ? Là, parlons en décennies, une, deux, trois, personne ne peut l'affirmer, ni le nier. Si, madame soleil et ses canicules...

L'accumulation est importante vers 2500 m, et très importante encore plus haut, mais bien déficitaire sur les langues en dessous de 2200 m environ. Donc peu de protection au niveau Mer de glace et autres langues glaciaires, mais bassins d'altitude nettement plus chargés que la moyenne.

C'est ce qu'il reste d'une poche d'eau qui s'est située au niveau du grand plateau. Ce n'est étonnant que pour les journalistes. C'est un peu comme le petit lac sous glaciaire dont on a tant parlé cet été, dramatisé à outrance par la presse. J'ai même lu "Chamonix a peur" ! Eux n'ont peur de rien pour faire vendre.

Là, on comprend que le lit de glacier n'est pas une cuvette, mais une raide pente rocheuse assez régulière. Il ne semble pas y avoir de surcreusement (à ce niveau).

Situation désastreuse au glacier des Bossons. C'est la perte de glace sur une grosse épaisseur, due principalement aux deux derniers étés, qui provoque cela. On ne l'imaginait pas si rapidement, ne connaissant pas l'épaisseur du glacier à ce niveau. Il va sans doute perdre 200 ou 300 m de dénivelé en peu de temps. Son aspect de long glacier dans la pente sera considérablement modifié.

On verra ce qu'il en est, mais Chamonix météo dit pour mardi : "Fortes précipitations, toute la journée - limite pluie-neige vers 2800 m, en baisse le soir - quantité de neige possible vers 2800-3000 m depuis lundi matin : 150-200 cm de neige travaillée par des vents tempétueux".

Sur Radio Mont Blanc, cette vidéo explique les travaux engagés. https://www.instagram.com/reel/CvZ-s-aO5NW/?id=3159832383129883478_1477028103

Regardez la photo 3 et 16. C'est l'emplacement du lac, de dessous, puis de dessus avec les prémices de sa formation. 2012, donc bien plus ancien qu'on ne se l'imagine. http://glaciers-climat.fr/Bossons_gros_plans/Bossons_gros_plans.html

Je suppose que ce lac existait depuis longtemps, mais n'était pas visible, recouvert par la voute de glace. Dès qu'il est apparu, des chamoniards ont pénétré sous la voute eu Kayak, spectacle fabuleux et vaste. Donc c'est le recul de la voute de glace qui le rend de plus en plus visible, il occupe sans doute tout le surcreusement qui se découvre désormais. D'ailleurs le torrent dans lequel il se déverse existe depuis toujours. Il a parfois de courtes, mais fortes crues causées par de gros orages.

Le terme "inondations dans la vallée" est très exagéré (très journalistique...). En cas de vidange brutale, le torrent vers lequel il s'écoule gonflerait et pourrait faire quelques dégâts comme tous les torrents de montagne le connaissent parfois en cas de crue brutale. Difficile d'imaginer qu'il se vidange vraiment brutalement tant il est enclavé dans les rochers issus de la moraine. Ce n'est en rien comme la poche de Tête rousse. Autre chose, "apparu comme un OVNI"... Non, il y a 4 ou 5 ans au moins qu'un petit lac s'est formé sous un pont de glace et un peu en aval, mais il a pris du volume progressivement, et des travaux ont déjà été effectués pour qu'il puisse mieux s'écouler, en creusant sa sortie naturelle vers le torrent secondaire naturel. Là, ils font autre chose, ils lui ouvrent un nouveau passage directement dans la glace, puis la roche, afin que l'eau soit évacuée directement au centre, dans l'écoulement permanent continuel, vers la cuvette en contrebas du glacier où est le torrent principal, sans reformer ce petit lac, ni l'eau s'accumuler. D'ailleurs, c'est un très joli petit lac qui a attiré beaucoup de photographes montagnards.

Le 16 juillet 2023, la perte d'épaisseur est bien visible, mais c'est en juillet alors que la photo de 2022 était en mai.

On voit très bien que l'épaisse couverture rocheuse réduit la fonte de la glace par rapport au reste du glacier, et forme comme un gros Dirt-cône (ci-dessous sur la Mer de glace).

Vidéo >>> Jérôme : Juin 2022. Tentative de déco depuis le sommet du Mont Blanc, déco Vallot. Sans titre 1.bmp

Si la couverture rocheuse protectrice n'était pas aussi importante, depuis des années, sans doute que la langue terminale se situerait à l'aplomb du Montenvers, ou pire au niveau de la grotte.

La Mer de glace le 19 mai 2022.

Oui, le bout de cette langue terminale est en cours de désintégration. Espérons un été frais et humide, sans canicule.

Aujourd'hui 17 mai 2022. Après un hiver qui a connu un déficit neigeux important, au moins -50 %.

Pour admirer ou découvrir le massif, quoi de mieux qu'un vol en parapente ? Et pour en connaitre l'aérologie particulière ! Images d'une partie de son activité, assistance au décollage d'élèves, vols biplaces. De Planpraz Brévent, à Chamonix le Bouchet. Vols avec Wings et 360°. Voile biplace "Air Sports Chamonix" et sa voile biplace perso "Sora2 Supair". Vidéo : Le "bureau" plein air d'Adrien, moniteur de Parapente à Chamonix.

La Mer de Glace depuis le Chapeau.

Tu as raison, mais si la langue était à nu, avec seulement de la poussière sableuse, je pense qu'il n'en resterait plus grand-chose, sauf directement sous la chute de séracs.

Oui, ce n'est que la chute de séracs qui peu compenser la fonte de cette langue terminale, mais il n'y a pas d'augmentation d'épaisseur sur le plateau supérieur, au contraire, car un été meilleur ne change pas la tendance à la perte d’épaisseur de ce plateau, son bassin d'alimentation n'est pas bien élevé en altitude, donc je crains bien qu'on ne soit pas près de voir la cuvette reprendre du volume. Photo, le plateau supérieur, long, plat, peu alimentés par ses glaciers affluents, donc avec une grande inertie qui n'augure rien de bon. Pourtant, on a vu dans les années 1960/90 une forte poussée très spectaculaire, voir sur ce lien de la page Glacier d'Argentière.

La Langue terminale du Glacier d'Argentière, langue de reconstitution sous la fracture du glacier, qui s'est bien réduite en deux ans, mais assez bien protégée par une importante couverture rocheuse.