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Annees 1990 plus chaudes que les annees 2000?
Pierre (Caen) a répondu à un sujet de hugogo dans Climatologie
Voici les moyennes thermiques décennales pour la station de Caen-Carpiquet : années 60 (1960-1969) : 10,2°C ; années 70 : 10,4°C années 80 : 10,8°C; années 90 : 11,3°C années 2000 (2000-2009) : 11,5°C Même si la fin des années 2000 est marquée par une tendance à la baisse, plus prononcée pour les températures minimales (en comparaison avec les valeurs très élevées de 1999 et 2002...), cette décennie reste légèrement plus chaude que la précédente. Globalement, c'est surtout par rapport aux décennies antérieures que les années 1990 et 2000 se différencient nettement. Toutes les saisons sont concernées par le réchauffement. Cependant, pour certaines saisons, celui-ci n'empêche pas une forte variabilité interannuelle. Pour la période 1990-2009, l'écart-type (écart moyen par rapport à la moyenne des 20 années) est deux fois plus important en hiver qu'au printemps. Si on compare les valeurs les plus élevées et les plus basses des 20 dernières années au printemps et à l'automne, voilà ce que l'on obtient : pour le printemps, 8,8°C en 1996 et 11,2°C en 1999 et 2003 soit une différence de 2,4°C. Pour l'automne : 9,7°C en 1993 et 14,2°C en 2006 soit une différence de 4,5°C ! Ainsi, le printemps se réchauffe tout en étant la saison la plus "stable" thermiquement, alors que l'été et, surtout, l'automne et l'hiver sont marqués par de forts contrastes d'une année sur l'autre, avec une tendance incontestable au réchauffement. On pourra attribuer cela au fait que les situations synoptiques sont souvent bien affirmées, tranchées et durables en saison froide, et qu'une même configuration peut s'imposer pratiquement toute la saison : les flux zonaux d'W seront quasi-permanents certaines année (1995, 2007...) et quasi-absents d'autres années avec des blocages récurrents (1996, 2006). Au printemps, les centres d'action sont moins affirmés et circulent assez librement : l'ensemble des configurations synoptiques possibles parviennent alors plus ou moins à se manifester chaque année, avec aussi bien des flux de SW que de NE, d'où une variabilité thermique plus faible. -
Il est vrai que ces chiffres sont importants, ce premier semestre n'est pas sans rappeler les records de 1976 et 1990 (où les durés annuelles avaient dépassé 2000 heures). Les vents de NE fréquents et soutenus tout au long du printemps ont souvent dégagé le ciel : un peu comme une ambiance de mistral ! Plus généralement, le nord-ouest de la France connaît un ensoleillement généreux depuis 2008, après une assez longue période relativement déficitaire. Ce regain d'ensoleillement coïncide d'ailleurs avec un léger rafraîchissement. Après l'ambiance zonale de "secteur chaud de perturbation" d'il y a une dizaine d'années (douceur, pluies, peu de soleil : seulement 1450 heures à Caen en 2000 !), le front froid a fini par passer !
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Une sécheresse qui commence déjà à se montrer...
Pierre (Caen) a répondu à un sujet dans Climatologie
On peut parler de sécheresse, au sens hydrique du terme, lorsque la réserve utile du sol (c'est à dire l'eau capillaire retenue dans le sol et mobilisable par les plantes, qui peut s'exprimer en mm) devient insuffisante pour assurer les besoins en eau des végétaux. A l'arrivée de la saison chaude, si les précipitations sont trop faibles, les plantes peuvent, dans un premier temps, solliciter la réserve utile (reconstituée au cours de l'hiver). Cette réserve est généralement importante sur les sols argileux. Lorsque la réserve s'épuise et qu'il ne pleut toujours pas, la situation devient préoccupante. Dans le Calvados, lors de la grande sécheresse de 1976, la réserve utile était nulle dès le mois de juin, je ne sais pas ce qu'il en est cette année... Plus généralement, sur le plan pluviométrique, la situation est moins grave puisque le printemps sec a été précédé d'un hiver assez bien arrosé alors que le déficit avait démarré plus tôt en 1976. Cependant, ce printemps 2010 a également été marqué par des vents de NE fréquents et soutenus, même en situation anticyclonique (merci les brises marines !), chassant les nuages et les rares averses vers l'intérieur, d'où un fort ensoleillement : tout cela n'a rien arrangé. En cette saison (à l'automne et au début de l'hiver, c'est très différent !) les flux de N/NE maritimes sont généralement synonymes de fraîcheur et de stabilité sur les régions voisines de la Manche, ce qui ne favorise pas les précipitations. -
Présente moi ton département
Pierre (Caen) a répondu à un sujet de stonio22 dans Météo, environnement et société
Le Calvados est un département côtier en forme de "rentrant" entre le Cotentin et la péninsule Cauchoise. Le sud-ouest, peu peuplé, est dominé par les Collines-de-Normandie (Massif Armoricain) avec des altitudes de 300/350 mètres. Le reste du département, plus urbanisé, appartient au Bassin-Parisien : on distingue, d'ouest en est, le Bessin, la Campagne-de-Caen (plateaux calcaires, grandes cultures) et le Pays-d'Auge (plateaux argileux, bocage). Le trait essentiel, comme l'ensemble des régions voisines de la Manche, reste la variabilité du temps avec des ciels changeants. Même si l'insolation est assez modeste (environ 1700 heures/ans à Caen et Deauville), il est plutôt rare que le ciel reste gris toute la journée, en particulier près du littoral. Les collines du sud-ouest reçoivent 1000 à 1200 mm de pluie par ans alors que la Campagne-de-Caen n'en reçoit que 600 à 700 mm. Les secteurs situés à l'est des reliefs sont ainsi en position d'abris face aux perturbatons océaniques qui, dans la majorité des cas, arrivent par le sud-ouest même si, en saison chaude, les averses orageuses ont tendance à devenir plus fréquentes dans les flux de SW instables, notamment sur le Bessin. Dans les cas, plus éphémères, ou ce sont des flux de N/NW qui accompagnent les systèmes perturbés, les précipitations sont plus régulières et copieuses sur le nord du département. Grésil et coups de tonnerre sont relativement fréquents dans les ciels de traîne, en toute saison. La neige cependant est rare et, en général, il ne fait jamais assez froid pour qu'elle tienne au sol, sauf sur les hauteurs. Les températures sont en effet bien celles d'un climat océanique (environ 5°C en hivers et 17°C en été à Caen) avec des amplitudes diurnes et annuelles faibles près du littoral mais déjà plus importantes dans les vallées abritées du sud du département. Par temps estival, les plateaux calcaires de la région de Caen chauffent assez vites avant l'arrivée des brises marines qui pénètrent parfois loin dans les terres, entraînant des contrastes thermiques importants entre deux lieux rapprochés. Globalement, l'humidité et le vent omniprésent font que la température réelle ne correspond pas toujours à la température ressentie. -
phénomènes meteorologiques mémorables des années 2000
Pierre (Caen) a répondu à un sujet de mike dans Climatologie
Pour Caen et le Calvados, voici les évènements climatiques exceptionnels dont on reparlera probablement longtemps : -L'année 2000 très pluvieuse (913.6 mm à Caen-Carpiquet) mais surtout la pluviométrie importante entre octobre 2000 et avril 2001 (770 mm sur sept mois au lieu des 440 habituels !) qui s'est traduite, à plusieurs reprises, par des débordements de cours d'eau et, chose plus rare, des remontées de nappes phréatiques avec des inondations dans la Campagne (calcaire...) de Caen. -L'été 2003 particulièrement chaud aussi bien pour les températures minimales que maximales. A Caen, on relève 19,3°C pour juin, juillet et août réunis soit 3°C de plus que la moyenne ! -L'excédent thermique marqué et persistant entre l'été 2006 et le printemps 2007, avec une "pointe" à l'automne 2006 : moyenne de 14,2°C à Caen-Carpiquet pour septembre, octobre et novembre réunis ! (moyenne 1950-2000 : 11,3°C). S'agissant maintenant des évènements météorologiques ponctuels, on retiendra : -l'épisode orageux du 1er juin 2003, avec 71,8 mm en 24 heures (dont 37,4 mm en une heure) à St-Gatien-des-Bois, entraînant coulées de boue à Trouville et Touques (Le Pays-de-Caux voisin a connu des évènements comparables en mai 2000). -le record absolu de chaleur battu le 5 août 2003 à Caen-Carpiquet : 38,9°C. -les 93 mm tombés (de manière assez étalée...) à Caen-Carpiquet le 25 juin 2006. Globalement, pour ce qui est des phénomènes météorologiques violents (tempêtes, orages, grêle...) ces années 2000 apparaissent plus "calmes" que les années 1990. Pour conclure, on peut constater qu'après les années 90 très "océaniques" (nombreuses années à NAO positives, flux zonal bien établi, tempêtes hivernales fréquentes...), le climat prend une allure un plus "continentale" lors de la seconde moitié des années 2000 : automnes et hivers plus calmes et anticycloniques, étés plus dépressionnaires (juillet notamment). Le film climatique de ces années 2000 rappelle plutôt celui des années 80 : début de décennie doux et bien pluvieux (1981; 2000-2001) suivi d'un été chaud (1983;2003). Importance des circulations méridiennes ensuite, avec coups de froid en hivers (1985 et 1986; 2006...), puis retour en force du flux zonal (1988; 2007). L'ambiance aride du début de l'automne 2009 rappelle d'ailleurs un peu la sécheresse sévère d'il y'a exactement 20 ans, en 1989. -
Evolution températures moyennes mensuelles à Caen (1968-1987 et 1988-2
Pierre (Caen) a posté un sujet dans Climatologie
Bonjours, A partir de la base de données de Météo-France, j'ai comparé les températures moyennes mensuelles à Caen-Carpiquet calculées sur deux périodes : 1968-1987 et 1988-2007. Sans surprise, un réchauffement est constaté, particulièrement pour la saison froide (aussi bien pour les températures minimales que maximales) : novembre: +0,2°C décembre: +0,4°C janvier : +1,2°C février : +1,6°C mars : +1,4°C avril : +0,9°C On remarque que le réchauffement est marqué pour janvier, février et mars, plus modéré en avril et faible en novembre et décembre. En principe, les températures moyennes se situent à environ 5°C (moy 1950-2000) en janvier et février, elles baissent avant et remontent sensiblement ensuite. Seulement, rares sont les années (comme 2003 et 2006) où le minimum thermique se situe effectivement sur ces deux mois. Depuis vingt ans, c'est le scénario suivant qui a tendance à se répéter: -temps anticyclonique calme et froid avec gelées en novembre ou décembre suivi d'un net radoucissement ensuite, lié à l'installation des flux océaniques. exemples : décembre 1992 : 5,6°C et janvier 1993 : 7,8°C décembre 2001 : 4,3°C et janvier 2002 : 6,7°C -En mars et avril, une tendance au rafraîchissement (ou absence de réchauffement), avec éventuellement petites gelées et chutes de neige tardives dans une ambiance souvent perturbée. exemples : mars 1989 : 9,9°C et avril 1989 : 7,7°C février 1995 : 8,9°C et mars 1995 : 7°C février 2007 : 8.3°C et mars 2007 : 7,6°C La saison 2007-2008 est finalement bien représentative de cette tendance :froid et gelées fortes en décembre, excédent thermique marqué en janvier et février, beaucoup plus limité en mars et avril où les premières et dernières chutes de neige se manifestent.