Aller au contenu

Ce tchat, hébergé sur une plateforme indépendante d'Infoclimat, est géré et modéré par une équipe autonome, sans lien avec l'Association.
Un compte séparé du site et du forum d'Infoclimat est nécessaire pour s'y connecter.

Messages recommandés

Bonsoir à tous,

j'ai parcouru la partie prévisions/modèles du nouveau site et puis je suis tombé sur quelque chose que je n'avais jamais vu auparavant - en tout cas pas sous cette forme - à savoir les sondages GFS , exemple pour Grenoble : http://www.infoclima...S&&grenoble&

j'aimerais savoir de quoi il s'agit , et comment on interprète à la fois l'émagramme et l'hodographe (je savais même pas que ces mots existaient lol) en analysant le cas présent si possible

j'y comprends pour ainsi dire pas grand chose sinon rien.

merci d'avance

(désolé si la question a déjà été posée, il me semble que vous en faites parfois référence dans les prévisions à long terme mais j'ai pas vraiment approfondi la question)

PS : j'imagine que les sondages du modèle WRF fonctionnent de la même manière ?

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

L'hodographe sert a évaluer le cisaillement directionnel et le cisaillement de vitesse avec l'altitude, pas évident à lire en effet default_rolleyes.gif

Après pour l'emmagrame, tu as de bon sujet sur internet pour apprendre à les lires .

En rouge tu a la courbe de température, en bleu plein la courbe de la température humide pseudo-adiabatique, en bleu pointillé la courbe de la température du point de rosée .

Plus l’espace rouge est grand, plus la masse d’air est chaude

L’espace colorié en jaune représente l’humidité relative des couches atmosphériques : plus l’écart est grand, plus l’air est sec.

Il est important de connaitre l'utilité de ces paramètres savant de se lancer dans la lecture d'un radio-sondage default_flowers.gif

Si on fait le bilan, tu as une légère instabilité potentiel dans l'atmosphère de grenoble .

Mais pas de formation d'orage à prévoir pour le jour qui vient default_cool.png

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • Responsable Technique

MétéoCentre fournit de très bonnes explications sur les radiosondages : http://meteocentre.com/upper/rs_skewt.php?show=1&hist=0&date=20110820〈=fr&region=fr&stn=07145&hour=12&style=meteocentre

Pour les hodographes par contre, c'est assez peu exploité sur le net, donc j'ai pas grand chose à te montrer. Les couleurs sur le graphe de droite représentent les différents niveaux de l'atmosphère. Si tu considères que chaque point de la ligne brisée est un niveau de l'atmosphère, plus ce point est loin du centre, plus le vent est fort dans cette couche de l'atmosphère. La direction est donnée par la droite reliant ledit point au centre du graphe. À gauche, différents paramètres de l'atmo permettent d'affiner les risques...

Considérant que ces informations issues des données brutes des modèles sont peu fiables après 96h, nous avons volontairement restreint ces graphiques à l'intervalle +0h -> +96h.

Voilà pour l'aspect théorique, pour l'utilisation en situations orageuses, je laisse la parole aux plus experts.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Voilà pour l'aspect théorique, pour l'utilisation en situations orageuses, je laisse la parole aux plus experts.

L'hodographe sert aussi à prévoir la structure orageuse capable de se produire .

Vu que le cisaillement joue beaucoup sur l'organisation des orages, on peut par exemple prévoir si des sytèmes plutôt multicelulaire vont se produire ( par ex. si l'on a un cisaillement de vitesse assez fort, mais pas ou peu de cisaillement directionnel ) ou si des orages supercellulaire risque de se produirent ( si l'on a un cisaillement de vitesse et un cisaillement directionnel assez important avec l'altitude ) . default_flowers.gif

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Guest

L'hodographe sert aussi à prévoir la structure orageuse capable de se produire .

Vu que le cisaillement joue beaucoup sur l'organisation des orages, on peut par exemple prévoir si des sytèmes plutôt multicelulaire vont se produire ( par ex. si l'on a un cisaillement de vitesse assez fort, mais pas ou peu de cisaillement directionnel ) ou si des orages supercellulaire risque de se produirent ( si l'on a un cisaillement de vitesse et un cisaillement directionnel assez important avec l'altitude ) . default_flowers.gif

Ouaip, il faut aussi évaluer le cisaillement vis à vis de l'énergie de convection disponible. C'est pour cela aussi qu'on utilise le SRH, Storm Relative Helicity, qui aussi les dimensions d'une énergie spécifique (J/kg ou m²/s²) pour la comparer au CAPE aui a la même unité et voir le rapport entre les deux.

À Noter aussi que la dénomination énagramme est, en toute rigueur abusive. C'est un SkewT (pour les rossbeefs) ou un énagramme à 45°. Les "vrais" énagrammmes ont les isothermes à la verticale.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Ouaip, il faut aussi évaluer le cisaillement vis à vis de l'énergie de convection disponible. C'est pour cela aussi qu'on utilise le SRH, Storm Relative Helicity, qui aussi les dimensions d'une énergie spécifique (J/kg ou m²/s²) pour la comparer au CAPE aui a la même unité et voir le rapport entre les deux.

Oui default_cool.png
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Guest

Vous trouverez en effet tout ce que vous voulez sur Internet, mais je rajouterais quelques éléments qui me semblent manquant souvent.

Pour présenter un peu déjà, parce que les sondages ne tombent pas du ciel.

Bon, en thermodynamique, il existe des tas de diagrammes, le diagramme (P,v), le diagramme de Mollier, ..., l'énagramme,... et encore d'autre, ... etc... (liste absolument non exhaustive default_laugh.png )

En thermodynamique, toutes les variables d'états sont liées et cela permet de caractériser facilement un système et son évolution. On prend un diagramme avec les variables d'états à notre disposition, on balance dessus tout ce que l'on sait, et on lit tout ce que l'on veut savoir.

Tous ces diagrammes ont donc pour point commun de représenter un ensemble de variable d'état permettant de caractériser la thermodynamique d'un système. Entre autre variables d'état, on trouve la température, la pression, le volume spécifique,... (re, liste non exhaustive default_laugh.png ).

Chaque diagramme a son utilisation spécifique (industrie, aéronautique, météorologie,... ).

En météorologie, on s'intéresse à un fluide particulier qui est l'air humide. On va donc utiliser des diagrammes spécifiques à la météorologie.

Ces diagrammes sont au nombres de 4 : l'émagramme, le SkewT, le Téphigramme, et le diagramme de Stüve. Ces diagrammes décrivent l'état de l'atmosphère à la verticale d'un lieu. Ils intègrent donc comme variable, l'altitude, la température, l'humidité, plus quelques autres variables qui font leurs spécificités à chacun.

Quel est l'intérêt du SkewT en particulier ? Le SkewT est sans doute le plus répandu. De plus, une unité d'aire est proportionnelle à une unité d'énergie spécifique, c'est-à-dire des J/kg (si cela vous rappelle le CAPE ou autre chose de ce genre, c'est normal default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20"> ). Autrement dit, si vous savez délimiter une aire sur votre SkewT, vous avec directement l'énergie spécifique. De plus, on peut utiliser la méthode de la parcelle avec. On se prend un petit volume d'air, et on le balade un peu partout dans le diagramme en respectant la thermo, et on voit ce qu'il devient. Il faut savoir aussi que comme pour les METAR ou autre, les SkewT sont rigoureusement standardisés de par le monde, et un SkewT de Gyëgu suivra les même standard qu'un SkewT de Ougadougou ou un de Saint Yreix la Perche.

Toujours dans le genre, remarque pas forcément inutile, les diagrammes de Infoclimat sont lourdement barbouillés, et quitte à mettre les pieds dans le plat, je trouve cela un peu dommageable. Il peut être intéressant de travailler "à la main". Cela fait travailler le poignet droit (c'est important, la souplesse et la vigueur du poignet droit default_shifty.gif ), et plus généralement cela permet de mieux comprendre l'atmosphère. De plus, on peut tracer d'autres choses, et éviter les interprétations hâtives.

Entre autre chose, la plage rouge et la plage jaune qui est porté sur les SkewT n'apporte pas grand chose

Rouge: L'espace qui sépare l'adiabatique saturée Theta'w10 [°C] de la courbe bleue (continue) est colorié en rouge, quand cette dernière est déportée vers la droite de cette Theta'w de référence. Plus il y a de rouge, plus la masse d'air est chaude.

et
Jaune: L'espace qui sépare la courbe bleue (continue) de la courbe d'état (rouge) est colorié ainsi à l'origine (voir ci-dessous à vert le cas particulier). Il offre une représentation empirique de l'humidité relative des couches atmosphériques. Plus l'écart est grand, plus l'air est sec. Dans le cas contraire, la superposition de ces courbes signifie saturation (hr = 100%), nuage (en altitude) ou brouillard (au sol).

On ne va pas aller loin avec juste ces deux plages et le CAPE/LI... (enfin, on avance un peu, certes, mais c'est comme la différence entre un Munster frais et un Munster bien fait) Il existe des tas de truc marrant qu'on se faire avec un SkewT, qui va de calculer le DAPE à envisager la nébulosité possible en passant par la masturbation intellectuelle avec toutes les variables d'états de l'atmosphère.

Je vais prendre l'exemple du DAPE, ou DCAPE pour les tordus. C'est la surface (entre un niveau donné et le sol) entre la pseudo adiabatique humide de la température potentielle du thermomètre mouillé à un niveau donné et la courbe de température. Si on comprend d'où sort le DAPE, on sait comment le construire sur le SkewT, et réciproquement. Et si on comprend d'où sort le DAPE, cela est un élément qui permet de mieux comprendre d'où sortent entre autre chose : les supercellules LP, les courants descendants, les tornades, les fronts de rafales, les microrafales sèches, l’affaiblissement des cyclone tropicaux, pourquoi la surface jaune,...

Les sondages sont des outils puissants qu'ils est important de comprendre je penses. Pour laisser votre poignet droit à de plus saines occupations, ils existent quand même des logiciels qui permettent de travailler les SkewT sans trop d’effort.

http://moe.met.fsu.edu/~rhart/software/skew.html

...

C'est juste pour causer avec un responsable technique.. Le LI, c'est mieux en Kelvin qu'en J/kg default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • Responsable Technique

Vous trouverez en effet tout ce que vous voulez sur Internet, mais je rajouterais quelques éléments qui me semblent manquant souvent.

Pour présenter un peu déjà, parce que les sondages ne tombent pas du ciel.

Bon, en thermodynamique, il existe des tas de diagrammes, le diagramme (P,v), le diagramme de Mollier, ..., l'énagramme,... et encore d'autre, ... etc... (liste absolument non exhaustive default_laugh.png )

En thermodynamique, toutes les variables d'états sont liées et cela permet de caractériser facilement un système et son évolution. On prend un diagramme avec les variables d'états à notre disposition, on balance dessus tout ce que l'on sait, et on lit tout ce que l'on veut savoir.

Tous ces diagrammes ont donc pour point commun de représenter un ensemble de variable d'état permettant de caractériser la thermodynamique d'un système. Entre autre variables d'état, on trouve la température, la pression, le volume spécifique,... (re, liste non exhaustive default_laugh.png ).

Chaque diagramme a son utilisation spécifique (industrie, aéronautique, météorologie,... ).

En météorologie, on s'intéresse à un fluide particulier qui est l'air humide. On va donc utiliser des diagrammes spécifiques à la météorologie.

Ces diagrammes sont au nombres de 4 : l'émagramme, le SkewT, le Téphigramme, et le diagramme de Stüve. Ces diagrammes décrivent l'état de l'atmosphère à la verticale d'un lieu. Ils intègrent donc comme variable, l'altitude, la température, l'humidité, plus quelques autres variables qui font leurs spécificités à chacun.

Quel est l'intérêt du SkewT en particulier ? Le SkewT est sans doute le plus répandu. De plus, une unité d'aire est proportionnelle à une unité d'énergie spécifique, c'est-à-dire des J/kg (si cela vous rappelle le CAPE ou autre chose de ce genre, c'est normal default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20"> ). Autrement dit, si vous savez délimiter une aire sur votre SkewT, vous avec directement l'énergie spécifique. De plus, on peut utiliser la méthode de la parcelle avec. On se prend un petit volume d'air, et on le balade un peu partout dans le diagramme en respectant la thermo, et on voit ce qu'il devient. Il faut savoir aussi que comme pour les METAR ou autre, les SkewT sont rigoureusement standardisés de par le monde, et un SkewT de Gyëgu suivra les même standard qu'un SkewT de Ougadougou ou un de Saint Yreix la Perche.

Toujours dans le genre, remarque pas forcément inutile, les diagrammes de Infoclimat sont lourdement barbouillés, et quitte à mettre les pieds dans le plat, je trouve cela un peu dommageable. Il peut être intéressant de travailler "à la main". Cela fait travailler le poignet droit (c'est important, la souplesse et la vigueur du poignet droit default_shifty.gif ), et plus généralement cela permet de mieux comprendre l'atmosphère. De plus, on peut tracer d'autres choses, et éviter les interprétations hâtives.

Entre autre chose, la plage rouge et la plage jaune qui est porté sur les SkewT n'apporte pas grand chose

et

On ne va pas aller loin avec juste ces deux plages et le CAPE/LI... (enfin, on avance un peu, certes, mais c'est comme la différence entre un Munster frais et un Munster bien fait)

Il existe des tas de truc marrant qu'on se faire avec un SkewT, qui va de calculer le DAPE à envisager la nébulosité possible en passant par la masturbation intellectuelle avec toutes les variables d'états de l'atmosphère.

Je vais prendre l'exemple du DAPE, ou DCAPE pour les tordus. C'est la surface (d'un niveau donné au sol) entre la pseudo adiabatique humide de la température potentielle du thermomètre mouillé à un niveau donné et la courbe de température. Si on comprend d'où sort le DAPE, on sait comment le construire sur le SkewT, et réciproquement. Et si on comprend d'où sort le DAPE, cela est un élément qui permet de mieux comprendre d'où sortent entre autre chose : les supercellules LP, les courants descendants, les tornades, les fronts de rafales, les microrafales sèches, l’affaiblissement des cyclone tropicaux, pourquoi la surface jaune,...

Les sondages sont des outils puissants qu'ils est important de comprendre je penses. Pour laisser votre poignet droit à de plus saines occupations, ils existent quand même des logiciels qui permettent de travailler les SkewT sans trop d’effort.

http://moe.met.fsu.edu/~rhart/software/skew.html

C'est juste pour causer avec un responsable technique.. Le LI, c'est mieux en Kelvin qu'en J/kg default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

Petite erreur pour l'unité du LI en effet. Je note tes remarques... default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Guest

Suite à une demande, je m'en vais ici pour le bon plaisir de ce qui auront l'heur de me lire, vous entretenir un peu plus de sujets tel que la température du thermomètre mouillé, température pseudo potentielle du thermomètre mouillé, du pourquoi la surface jaune, du Downdraft Available Potential Energy (DAPE). Je présente mes excuses d’avance, mais pour des raisons techniques pas totalement indépendante de ma volonté, je ne peux pas créer de SkewT pour l'instant. Je vais donc devoir faire avec les images que j'ai pour expliquer l'intérêt du SkewT. Et comme chacun doit le savoir maintenant, je suis très visuel default_innocent.gif . Mais ce n'est pas grave, on va faire avec.

Dans tous ce qui suit, je suppose que le lecteur sait trouver la température, le point rosée, la pression d'une altitude quelconque, sait faire la différence entre l'adiabatique humide et l'adiabatique sèche. Mon propos est totalement orienté vers l'utilisation du SkewT, particulièrement en situation orageuse, et aller plus loin que le simple couple CAPE/LI. je rappelle aussi que par habitude très anglo-saxonne, je parle de SkewT pour un énagramme à 45°, ce qui était bien le sujet de départ default_whistling.gif

Déjà, un diagramme prévisionnel made in GFS barbouillé à la volée pour discuter du potentiel de la vague orageuse du 27/28 Juin 2011. C'est un sondage H+66 pour un endroit quelque part, en Flandres, je ne sais absolument pas où. J'avais sorti ce sondage juste pour une discussion très générale du potentiel de cette vague orageuse, et le lieu exact ou la qualité du barbouillage n'avait aucune espèce d'importance. J'y reviendrais souvent.

sondagegfs455167660.png

Commençons avec un petit mot sur le CAPE/LI.

CAPE, Convective Available Potential Energy, en français EPCD, Énergie Potentielle de Convection Disponible, est une énergie spécifique. La surface d'un SkewT est proportionnel à une énergie spécifique, il est donc possible de calculer l'EPCD directement sur un SkewT. Le CAPE se calcule en connaissant trois points, le LCL (lifting condensation level), le LFC (Level of Free Convection) et l'EL (Equilibrium Level).

La détermination du LCL à un niveau donné (ici la surface). On part de la température au niveau donné, et on laisse une parcelle d'air se refroidir. L'air se refroidit en longeant l'adiabatique sèche car il n'est pas saturé. Dans le même temps, le rapport de mélange est constant. On refroidit l'air sans toucher à sa vapeur d'eau.

On trace donc deux courbes, une qui part du Td et est parallèle à une iso-rapport de mélange. Une deuxième qui part de la température et est parallèle à une adiabatique sèche. L'intersection des deux deux est le LCL. Plus le LCL est bas, plus l'air est humide, avec à la limité LCL = niveau donné si l'air est saturé.

La détermination du LFC à un niveau donné (ici la surface). On part du LCL, et on suit une adiabatique humide (puisque l'air est saturé), jusqu'à intersecté la courbe de température (la courbe à suivre est celle en tireté noir et vert fluo). C'est la méthode de la parcelle, puisqu'on se chope une parcelle d'air et on la ballade dans le diagramme. Ainsi, l'adiabatique humide qu'on trace est la température de la parcelle d'air, à la différence de la courbe rouge qui est la température de l'environnement.

Deux cas.

Si on n'intersecte pas la courbe de température. L'air est stable.

Si on l'intersecte (on arrive toujours par la gauche). On continue jusqu'à l’intersecter de nouveau (on arrive par la droite cette fois-ci). Ce deuxième point d'intersection est l'EL. Dans notre cas, l'EL est à 200 hPa environ.

Le CAPE est simplement la surface entre la température de l'environnement (en rouge), et l'adiabatique humide, qui est donc aussi la température de la parcelle d'air, qu'on vient de tracer (noir et vert fluo).

Le CAPE peut être calculé pour différent niveaux. Ici, je suis parti de la surface (SBCAPE, Surface Base CAPE), mais on peut chercher aussi le CAPE maximum (MUCAPE, Most Unstable CAPE), le CAPE sur une moyenne des 100 premiers hPA (MLCAPE, Mixed Layer CAPE), …

Le LI, Liftex Index, est la « largeur » de la surface du CAPE. C'est la différence entre la température de la particule soulevée et de l'environnement. Ici, le LI tourne à -10 Kelvin.

En gros, le CAPE est lié à la vitesse des ascendances alors que le LI est lié à l'accélération verticale. À deux diagrammes avec même CAPE, c'est donc celui où le LI est le plus bas que les ascendances risque d'être plus violentes.

Le CIN, Convective Inhibition, est représenté en bleu clair. C'est une surface « négative » où la parcelle d'air est plus froide que l'environnement et où il faut donc forcer pour la faire grimper.

Il existe un autre point, le CCL ou Convection Condensation Level.

Trivialement, c'est la base du nuage. On part du Td à la surface, on suit une iso-rapport de mélange jusqu'à couper la courbe de température. Physiquement, c'est la température à laquelle l'eau condense simplement.

Un autre SkewT, pompé d'un document dont je ne retrouve pas l'adresse (j’espère que personne ne m'en voudra trop...)

clipboard01zd.jpg

Ici, le CIN est très important, et le CAPE faible. Il n'y aura donc probablement pas d'orages, sauf forçages d'altitudes conséquents.

Une fois passer les préliminaires, on va attaquer le vif du sujet.

La température du thermomètre mouillé déjà. En Anglais, wet-bulb temperature (ils en ont même fait un verbe, to wet-bulb). Elle se note Tw. Physiquement, c’est la température de l'air refroidi par évaporation d'eau jusqu'à saturation de la phase vapeur.

Sur le SkewT, le Tw se détermine d'une manière très similaire au LCL. On part de la température, et on refroidi l'air en longeant une adiabatique sèche car il n'est pas saturé. Donc, le rapport de mélange reste le même. On trace donc deux courbes, une qui part du Td et est parallèle à une iso-rapport de mélange. Une deuxième qui part de la température et est parallèle à une adiabatique sèche. L'intersection des deux deux est le LCL. Sauf qu'on cherche le Tw … Il faut donc une étape supplémentaire, qui est de ramené l'air saturé au niveau de départ en longeant une adiabatique humide. Cette dernière étape est uniquement une construction sur le SkewT et ne représente pas une réalité physique intrinsèque au Tw.

On comprend bien dès lors que plus l'air est sec, plus il sera possible de le refroidir par évaporation. Donc, plus le Tw est loin T, plus l'air est sec. D'où la surface jaune.

Mais, à mon avis, on s'en fout un peu. Il suffit de regarder l'HR et le Td et on voit bien si l'air est sec ou pas.

Un intérêt plus important du Tw est de fournir un première ébauche de modélisation des rafales descendantes.

En effet, un des moyen de refroidir l'air par évaporation est la pluie. Si l'air est sec, bien plus de pluie pourra s'évaporer, refroidissant d'autant l'air. Et comme chacun le sait, l'air froid, c'est plus dense que l'air chaud et cela tombe donc sur le plancher des vaches. Il existe donc un équivalent au CAPE pour les mouvement descendants et qui s'appelle DAPE, Downdraft Available Potentiel Energy. Au contraire du CAPE, le DAPE est une surface négative avec donc une accélération vers le bas. On a aussi, comme pour le CAPE, la relation à la grosse louche :

w = racine ( 2*DAPE )

C'est de la grosse louche, mais c'est exact dans le sens où l'accélération verticale est bien directement fonction du DAPE. De plus, le DAPE est aussi une énergie spécifique, en J/kg, donc on peut le comparer au CAPE et au SRH, des énergies spécifiques eux aussi.

On comprend ainsi pourquoi les micro-rafales sèches. Quand de l'air qui se casse la g****e à la vitesse de disons 30 m/s (DAPE de 500 J/kg) vient à rencontrer une surface dure comme le sol, la dispersion latérale en micro-rafales promet d'être mémorable.

Donc, pour calculer le DAPE, on part de la température du thermomètre mouillé, et on suit une adiabatique humide (puisque l'air est désormais saturé) jusqu'à la surface. C'est ici la ligne pointillé grise, qui représente le chemin suivi par la parcelle d'air, et qui délimite une superficie qui est le DAPE. Deux remarques. Il n'existe pas de règle absolu pour déterminer le niveau d'où on part. On recommande souvent la région où le Tw est minimum. Dans la pratique, prendre arbitrairement 700 (ce que j'ai fais ) ou 600 hPa marche bien aussi.

D'autre part, le DAPE est vraiment un maximum. Dans la pratique, la rafale descendante ne suivra pas toujours l'adiabatique humide.

Le DAPE permet également de prévoir le refroidissement de l'air en arrivant au sol. Lors d'un orage, il se constitue une réserve d'air froid en surface (suffit de regarder la température d'une station avant et après un orage. La chute est parfois spectaculaire...) . La force de cette réserve d'air froid, dans le sens de la différence de température dans la réserve et l'environnement, est un élément important.

Entre autre, c'est cet air froid qui fait les fronts de rafales, qui ont certaines caractéristiques de front froid. C'est notamment un élément important des lignes de grains, où se constituent un véritable mini front froid le long de la ligne qui alimente la convection.

Cet air froid explique aussi pourquoi l'intrusion d'air sec détruit les cyclones tropicaux. Les fronts de rafales sous un cyclone tropical vus par un satellite, c'est joli. Mais cela signifie que l'air chaud et humide qui alimente le cyclone tropical est maintenu à distance par le front de rafales, et remplacé par de l'air froid. Sans compter que l'air sec en lui même affaibli les ascendances.

Une image pour montrer la différence entre un environnement humide, avec un Tw élevée, et un environnement sec avec un Tw bas (j'ai l'adresse cette fois-ci, elle est même écrite en bas, mais je ne suis pas sûr d'avoir le droit de sortir ainsi du matériel pour le coup...)

captureqa.png

Une remarque, pour ceux qui veulent réfléchir un peu plus loin encore. La méthode suivit pour calculer le DAPE revient en fait à chercher la température pseudo potentielle du thermomètre mouillé θw (ouf default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20"> ) pour une parcelle d'air. Or, le θw est un paramètre conservatif. Donc, en théorie, une rafale descendante ne modifie pas les caractéristiques de l'air. Après, avec la pratique, il y a un peu plus de marge quand même...

Et voilà, on a fait le tour du Tw, du θw , du DAPE, de la surface jaune. Ce n'est qu'un petit aperçu des possibilités offertes par le SkewT. Je terminerais avec deux documents qui permettent d'aller encore plus loin dans les raffinements avec un SkewT :

http://www.estofex.org/files/scriptie.pdf

http://www.cs.ubc.ca/~tmm/courses/old533/projects/sancho/proposal/documents/Skew-T-Manual.pdf

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Le CIN, Convective Inhibition, est représenté en bleu clair. C'est une surface « négative » où la parcelle d'air est plus froide que l'environnement et où il faut donc forcer pour la faire grimper.

Je ne comprend pas bien ce terme, par exemple aujourd'hui au nord-est, la CIN est elevé et la parcelle d'air est loin d'être fraiche, c'est même la plus chaude de france default_sleep.png/emoticons/sleep@2x.png 2x" width="20" height="20">
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Guest

L'air est trop chaud justement en basses couches, d'où l'importance du sondage et de son interprétation...

sondagegfs48735530.png

Si on prend une parcelle d'air et qu'on la force à s'élever, sa température va évoluer selon la ligne noir à flèche rouge dans un premier temps (adiabatique sèche, l'air est humide mais non saturé). Puis, à la saturation (LCL), l'air devient saturé. La température suit alors une pseudo adiabatique humide selon le pointillé noir à flèche rouge. Ce n'est que vers 700 hPa que la parcelle d'air est plus chaude que son environnement (LFC). On aurait pu continuer à tracer la pseudo adiabatique humide jusqu'au niveau d'équilibre (l'EL), vers 200 hPa, mais là n'est pas le propos.

Tant que la parcelle d'air est plus froide que l'environnement, c'est une surface "négative" dans le sens où la parcelle d'air est plus froide donc plus dense et à tendance à descendre et non à monter. Il faut donc des forçages (une divergence en sortie droit de jet est un cas classique par exemple) pour forcer l'air à rejoindre le LFC.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Guest

Ah, les inversions... Un SkewT aussi, c'est bien pratique pour parler inversion default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">

Dans la courbe de température, on a effectivement à un moment la température qui augmente à un moment avec l'altitude, mais attention les isothermes sont à 45°C. Donc une température constante sur un SkewT sera une droite de pente 1 et il ne faut pas se laisser impressionner par une courbe de température qui part vers la droite. Une "vrai" inversion, c'est une température quasiment plate.

Mais même ici le terme inversion est adapté, elle n'est juste pas très spectaculaire. C'est une inversion de subsidence, avec le gros mammouth sur nous dans un flux de Sud en altitude et des mouvements descendants, alors qu'en surface le flux est d'Est.

À noter, pour continuer sur une autre vision du CIN et de l'inversion. Il a été montré que les orages se développant avec un fort CIN sont généralement plus violent. Cela peut sembler paradoxal de prime abord. En fait, si on réfléchit un peu, cela signifie que les forçages d’altitude, les éléments dynamiques, ont réussi à forcer l'air à passer le CIN. Donc, entre la dynamique d’altitude pour arriver à allumer le truc et les éléments purement thermodynamique, cela peut péter sévère. C'est un cas qui arrive parfois en Été justement avec une inversion de subsidence. Une fois qu'on a passer l'inversion, les orages peuvent être violent.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Guest

Après, cela dépend aussi où vous êtes. Chez moi, il y a bien des cumulus vers le Nord, au bord de la zone orageuse. Mais aussi de ma tête, il n'y a que deux trois fractus et humilis un peu esseulés. Et à mon avis en Côte d'Or d'où j'ai sorti de Skew-T, le ciel doit être bleu.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Après, cela dépend aussi où vous êtes. Chez moi, il y a bien des cumulus vers le Nord, au bord de la zone orageuse. Mais aussi de ma tête, il n'y a que deux trois fractus et humilis un peu esseulés. Et à mon avis en Côte d'Or d'où j'ai sorti de Skew-T, le ciel doit être bleu.

Donc par exemple un Skew-T avec une CIN importante empêche également la formation de cumulus ?

C'est bon à savoir default_laugh.png

Après je pense que tout les ciels sans nuage ne sont pas tous dut à une CIN importante, l'humidité, la pression et tout ça, ça joue aussi default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Guest

Cela dépend... Si les basses couches sont humides, avec une inversion de subsidences, on va avoir des stratocumulus en basses couches. En fait, si les basses couches sont humides, vous avec un petit réservoir de CAPE dans la couche limite. Avec le réchauffement diurne, cela convecte, mais vu que l'inversion de subsidence est juste au dessus, gros gros CIN, et paf les cumulus s'écrasent sur l'inversion.

Sur un petit dessin. C'est le même sondage que tout à l'heure, sauf que j'ai rajouté à la main un d'humidité en basses couches, rien que pour emm... embêter les bourguignons default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20"> . C'est complétement fictif comme sondage, et pas forcément très réaliste non plus au passage, mais c'est juste pour l'illustration (on ne se moque pas de mes petits nuages default_thumbup.gif )

sondagegfs48735230.png

C'est de là que sort la fameuse grisaille anticyclonique. Quand on a flux d'air anticyclonique mais humide en basses couches, vous avez un ciel très gris. D'où le fait qu'avoir un anticyclone sur Albion la Blanche n'est pas forcément une très bonne option. On va se ramasser un flux de Nord Ouest certes anticycloniques, mais très humide et donc avec un sacré placard de nuages bas...

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Merci, c'est bien expliqué default_happy.png/emoticons/happy@2x.png 2x" width="20" height="20">

Reste un petit trucs que j'aimerais savoir, les orages qui se forme par exemple avec une pression de 1020 hpa, ça donnerait quoi comme diagramme thermodynamique ? Merci default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Guest

Merci, c'est bien expliqué default_happy.png/emoticons/happy@2x.png 2x" width="20" height="20">

Reste un petit trucs que j'aimerais savoir, les orages qui se forme par exemple avec une pression de 1020 hpa, ça donnerait quoi comme diagramme thermodynamique ? Merci default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

La même chose qu'un orage à 1010 hPa... Ce n'est pas parce que la pression est légèrement anticyclonique qu'on ne peut pas avoir de développement orageux.

Je n'ai pas d'exemples de situations orageuse avec un 1020, mais le fait que la pression soit de 1020 hPa ne garantit pas du beau temps, loin de là.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

La même chose qu'un orage à 1010 hPa... Ce n'est pas parce que la pression est légèrement anticyclonique qu'on ne peut pas avoir de développement orageux.

Je n'ai pas d'exemples de situations orageuse avec un 1020, mais le fait que la pression soit de 1020 hPa ne garantit pas du beau temps, loin de là.

Oui, si les forcages sont suffisant pour vaincre la pression, c'est logique que des nuages se forme default_ph34r.png/emoticons/ph34r@2x.png 2x" width="20" height="20">
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Guest

Ouaip, tout à fait. Pour la petite histoire, il y a même un cyclone tropical dont j'ai perdu le nom qui s'est développé dans l'anticyclone des Bermudes. Il avait des caractéristiques qui ressemblait de mémoire à quelque chose comme pression minimale de 1015 hPa et plus grand isobare fermé de 1020 hPa. Je vais essayer de fouiller un peu voir si je le retrouve. Comme quoi, à cœur vaillant rien d'impossible.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Guest

Je viens de fouiller un peu les archives du NHC, j'ai Hermine qui sort mais il me semble qu'il y en avait eu un autre où la chose était plus spectaculaire encore. Je vais continuer de secouer le cocotier, on verra bien ce qu'il tombe.

http://www.nhc.noaa.gov/pdf/TCR-AL082004_Hermine.pdf

27 / 1800 29.0 65.2 1016 25 tropical depression28 / 0000 29.0 65.7 1016 25 "28 / 0600 29.1 66.2 1016 25 "28 / 1200 29.2 66.6 1015 30 "28 / 1800 29.7 67.2 1015 30 tropical depression29 / 0000 30.1 68.4 1014 30 "29 / 0600 30.5 69.2 1014 30 "29 / 1200 31.1 69.8 1012 35 tropical storm29 / 1800 31.8 70.5 1005 40 "30 / 0000 32.6 71.1 1005 40 "30 / 0600 33.8 71.5 1002 50 "30 / 1200 35.8 71.5 1007 45 "30 / 1800 37.6 71.4 1008 45 "31 / 0000 39.9 71.3 1011 35 "31 / 0600 41.5 70.9 1012 35 "31 / 1200 43.1 70.5 1014 25 extratropical31/ 1800 Absorbed by a cold front

(la date, l'heure, la latitude, la longitude, la pression, le vent en nœuds, la classification)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...