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Pour refroidir la terre !


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La prochaine bataille du climat

par Stéphane Foucart

La question de savoir si l'homme est le principal responsable du changement climatique en cours est bel et bien close. Elle l'est en réalité depuis plusieurs années, mais la médiatisation des quelques rares personnalités qui, aux marges extrêmes de la communauté scientifique, persistent à en nier la réalité ou la cause principale, jette régulièrement un léger trouble dans l'opinion.

Et si, après tout, ce "réchauffement" n'était qu'une invention de quelques climatologues en mal de budgets ? Et si, quand bien même le réchauffement était réel, l'homme n'y avait qu'une part minime ? Et si, quand bien même la responsabilité de l'homme venait à être démontrée, ce changement climatique était au pire une évolution sans grande importance, au mieux une bénédiction pour l'humanité ?

Ce trépied rhétorique, sur lequel s'appuient les "climato-sceptiques", vient à nouveau de s'effondrer. La dernière synthèse du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), rendue à Paris le 2 février, l'affirme sans ambiguïté : la Terre se réchauffe et le principal responsable de ce changement est l'homme.

On serait tenté d'y voir la fin des débats scientifiques sur la question climatique. Il n'en est rien. Une autre bataille est sur le point de s'engager. Celle de la "géo-ingénierie globale", c'est-à-dire de la mise en oeuvre de technologies déployées à l'échelle de la planète et visant, ni plus ni moins, à la refroidir.

Selon le quotidien britannique The Guardian, l'administration américaine exerce des pressions pour introduir ces technologies dans la synthèse du groupe III du GIEC, qui doit rendre sa copie le 4 mai à Bangkok (Thaïlande). Alors que le groupeI planche sur les éléments scientifiques de compréhension et d'anticipation du réchauffement, le groupe III travaille, lui, sur les "mesures d'atténuation" du phénomène. Dans la dernière version de sa synthèse, rendue publique en 2001, il n'était question que des technologies de capture et de stockage géologique du dioxyde de carbone (CO2), voire d'accumuler ce dernier dans les profondeurs des océans. Rien de plus.

La géo-ingénierie climatique fait horreur à une grande part de la communauté scientifique. Mais, comme il y a eu des "climato-sceptiques", il y aura des "géo-ingénieristes".

Paul Crutzen, Prix Nobel de chimie pour ses travaux sur l'ozone stratosphérique, a été l'un des premiers à faire tomber le tabou autour de ces idées. Dans un long entretien accordé au mensuel La Recherche, en juillet 2006, il a exposé en détail le projet d'injecter dans la stratosphère plusieurs centaines de milliers de tonnes de soufre afin de faire écran à une part du rayonnement solaire. En mimant ainsi l'effet des grandes éruptions volcaniques, comme celle du Pinatubo en 1991, il serait possible de faire baisser la température moyenne de la Terre de 0,5 oC environ pour une durée d'environ deux ans.

A la suite de M. Crutzen, plusieurs chercheurs, généralement américains, ont publié dans la littérature scientifique de tels modèles de géo-ingénierie climatique. Quels sont-ils ? Au choix : "ensemencement" des océans avec des nutriments ferreux pour accroître la productivité planctonique et accentuer le piégeage du CO2 atmosphérique par ces organismes ; envoi d'une constellation de sondes-parasols entre le Soleil et la Terre, pour réfléchir une part du rayonnement ; diffusion de particules réfléchissantes dans la haute atmosphère, etc.

Bien sûr, la majorité de ces propositions théoriques ne sont pas à usage immédiat. "Il faut, disent en substance leurs auteurs, travailler sur ces sujets pour se préparer à une possible accélération imprévue et plus grave qu'escompté de la machine climatique." Il ne s'agit pas, en tout cas, de science-fiction. Certains s'aventurent même à chiffrer le budget de tel ou tel dispositif... Roger Angel (université d'Arizona) indique par exemple (en septembre 2006 dans les Proceedings of the National Academy of Sciences) un coût de l'ordre de 0,5 % du produit intérieur brut (PIB) mondial sur vingt-cinq ans, pour le déploiement de sondes-parasols entre le Soleil et la Terre - soit "quelques milliers de milliards de dollars".

On voit bien le péril. Les "climato-sceptiques" qui, hier encore, avaient l'oreille complaisante de la Maison Blanche pourraient dans les prochaines années être remplacés par des "géo-ingénieristes" animés par la conviction que l'homme peut influer, comme bon lui semble, sur le climat. Le message serait finalement très semblable : surtout ne rien changer, non plus parce qu'il n'y a pas de certitudes scientifiques, mais au contraire parce qu'il y a celle de pouvoir, un jour, défaire ce qui a été fait.

LE REMÈDE PIRE QUE LE MAL

Pour une majorité de spécialistes du climat, l'argument ne vaut pas. Les conséquences collatérales de ces dispositifs sont non seulement inconnues avec précision, mais pourraient se révéler pires que le mal. "L'injection d'aérosols perturberait un phénomène naturel appelé oscillation arctique, ce qui provoquerait des réchauffements locaux en hiver dans certaines régions, le refroidissement se concentrant sur d'autres, expliquait récemment le climatologue Edouard Bard (Le Monde du 2 octobre 2006). Ainsi, lors de l'hiver qui a suivi l'éruption du Pinatubo, la baisse importante des températures en mer Rouge a entraîné un mélange des eaux de surface et une remontée d'éléments nutritifs. Le résultat a été une prolifération d'algues qui ont asphyxié les récifs coralliens. Des effets sur la croissance des plantes terrestres ont aussi été détectés à l'échelle mondiale." A l'évidence, les scientifiques ont encore un immense travail à accomplir pour anticiper, région par région, les effets de telle ou telle géo-ingénierie.

Les dispositifs classiques de capture et de stockage du carbone - qui ne pourront être mis en oeuvre à moyen terme dans les secteurs de l'agriculture et des transports, grands émetteurs de CO2 - ne permettront pas d'éviter, à l'horizon de la fin du siècle, un réchauffement dangereux pour l'humanité. Pour montrer quelque efficacité, ils devront nécessairement s'accompagner d'un profond changement dans les modes de production, d'un effort de recherche considérable dans le domaine des énergies non émettrices. Sur ces questions, un consensus semble se dégager.

La prochaine bataille du climat sera celle de savoir si, oui ou non, il faut tenter d'intervenir à dessein sur la machine climatique. Ce sera, en somme, celle de l'arrogance contre l'humilité.

Article paru dans Le Monde dans l'édition du 21/02/2007

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Posté(e)
Aix-en-Provence (et fût un temps avec des relevés sur Ventabren)

Si on refroidit la Terre on ne saura jamais si le GIEC avait vu juste;

Si on refroidit la Terre ceux qui disaient qu'elle ne se réchauffait pas avaient raison;

Si on refroidit la Terre alors là on sera sûr que c'est l'Homme;

Si on refroidit la Terre alors ça sera pire que le réchauffement;

default_laugh.pngdefault_clover.gifdefault_clover.gifdefault_innocent.gifdefault_laugh.png

A+!

Alex.

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Peut etre que la météorite qui doit heurter la terre le 13 avril 2036 projettera-t-elle suffisamment de poussière dans l'atmosphère pour enrayer le RC et qu'il n'y aura plus besoin de faire quoi que ce soit,cette météorite sera peut etre notre salut default_stuart.gif

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