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relation gulf stream/petit age glaciaire


the fritz
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Messages recommandés

Comme on peut le voir, l’effet attendu d’un doublement de la masse du CO2 atmosphèrique va de 1,5 à 4,5 °C selon les modèles….

La valeur moyenne de 3,5°C que j'avais retenue est donc bien dans la fourchette d'évaluation.

Cela c'est la sensibilité climatique, bien sûr. Mais je parlais de l'effet direct du doublement, sans inclure justement les rétroactions. Si tu me relis quelques posts plus bas :

"Le forçage CO2 tout seul, même à 1000 ppm, ce n'est pas grand chose en réchauffement direct. On est obligé de passer par la case sensibilité climatique pour que cela prenne de l'ampleur"

2xCO2 "tout seul", cela fait environ 1°C

2xCO2 "avec les rétroactions", cela fait 1,5-4,5 °C dans les modèles actuels.

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Cela c'est la sensibilité climatique, bien sûr. Mais je parlais de l'effet direct du doublement, sans inclure justement les rétroactions. Si tu me relis quelques posts plus bas :

"Le forçage CO2 tout seul, même à 1000 ppm, ce n'est pas grand chose en réchauffement direct. On est obligé de passer par la case sensibilité climatique pour que cela prenne de l'ampleur"

2xCO2 "tout seul", cela fait environ 1°C

2xCO2 "avec les rétroactions", cela fait 1,5-4,5 °C dans les modèles actuels.

Voici le lien vers un autre texte de le Treut:http://e2phy.in2p3.fr/2003/actesLeTreut.doc

On peut voir que les seules rétroactions notables des modèles cités concernent H2O sous ses deux formes atmosphèriques : la vapeur d'eau et les nuages. Les différents modèles pataugent manifestement pour intégrer le niveau (et le sens) de la rétroaction résultante.

Personellement, j'ai raisonné comme si on devait avoir deux tendances opposées et s'annulant globalement: une augmentation modérée de la nébulosité troposphèrique (effet sur l'albédo) et une augmentation d'abord elle aussi modérée de la vapeur d'eau atmosphérique. Dans un second temps, la concentration en vapeur d'eau devrait augmenter et renforcer l'effet de serre...

Quant à l'océan, il joue globalement un rôle de réduction de la vitesse du réchauffement en raison de son inertie thermique.

Alain

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Voici le lien vers un autre texte de le Treut:

http://e2phy.in2p3.fr/2003/actesLeTreut.doc

On peut voir que les seules rétroactions notables des modèles cités concernent H2O sous ses deux formes atmosphèriques : la vapeur d'eau et les nuages. Les différents modèles pataugent manifestement pour intégrer le niveau (et le sens) de la rétroaction résultante.

Personellement, j'ai raisonné comme si on devait avoir deux tendances opposées et s'annulant globalement: une augmentation modérée de la nébulosité troposphèrique (effet sur l'albédo) et une augmentation d'abord elle aussi modérée de la vapeur d'eau atmosphérique. Dans un second temps, la concentration en vapeur d'eau devrait augmenter et renforcer l'effet de serre...

Quant à l'océan, il joue globalement un rôle de réduction de la vitesse du réchauffement en raison de son inertie thermique.

Bien que l'on dise prudemment que les tendances courtes ne signifient rien, surtout pour des variations de faible amplitude et avec la variabilité intrinsèque du climat, je pense quand même que la pente du réchauffement des vingt prochaines années va être un test assez décisif pour les différentes hypothèses, dont la tienne.

On mesure de mieux en mieux les différents paramètres les plus pertinents en terme de forçage (GES, irradiance, nébulosité). Donc, on va bien voir si la pente se maintient à 0,2°C/décennie, si elle s'accélère, si elle fléchit. Dans la logique forçage anthropique dominant / sensibilité élevée, il y a peu de chance que cela fléchisse durablement toutes choses égales par ailleurs (c'est-à-dire plus de cinq ou dix ans). Disons que un ∆T >ou= à 0,2°C/décennie pendant encore 20 ans, cela appuiera solidement la thèse anthropique. Baisse à 0,10-0,15°C/décennie, cela ne sera pas très clair comme signal. Baisse à 0-0,1°C/décennie, cela deviendra un signal de révisions nécessaires. Stagnation durable ou refroidissement, cela imposera des révisions.

Enfin, c'est un peu comme cela que je vois les choses, et j'espère que l'on ne sera pas dans la zone à signal difficile à interpréter.

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Bien que l'on dise prudemment que les tendances courtes ne signifient rien, surtout pour des variations de faible amplitude et avec la variabilité intrinsèque du climat, je pense quand même que la pente du réchauffement des vingt prochaines années va être un test assez décisif pour les différentes hypothèses, dont la tienne.

(...)

Enfin, c'est un peu comme cela que je vois les choses, et j'espère que l'on ne sera pas dans la zone à signal difficile à interpréter.

J'espére aussi que quelque chose viendra infirmer mes prévisions. C'est dans une vingtaine d'années environ que la tendance pourrait fortement s'accélérer avec

1) la disparition du glaçon dans le verre d'eau, je veux dire la fonte estivale de l'essentiel de la banquise arctique;

2) le début de la déstabilisation des gisements de clathrates, à commencer par celui de la mer de Beaufort (au nord de l'Alaska).

Mais sans attendre aussi longtemps, deux tests pourraient faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre : 1) la forte extension des zones de dégel du permafrost avec accroissement du CH4 atmosphèrique (dont la proportion est relativement stabilisée depuis des années) ; et 2) L'accélération des pertes nettes de glace par le Groenland et les glaciers terrestres.

S'il en est ainsi, il deviendra vraiment difficile d'ignorer ma modelisation , déjà confortée par ce que j'analyse comme le seuil climatique de 2005...

Je ne voudrais seulement pas que l'on reste les bras croisés dans l'attente d'une preuve absolue : quand (ou si) elle arrivera, c'est qu'il sera déjà trop tard pour pouvoir faire autre chose que de limiter les dégats...

Alain

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J

Mais sans attendre aussi longtemps, deux tests pourraient faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre : 1) la forte extension des zones de dégel du permafrost avec accroissement du CH4 atmosphèrique (dont la proportion est relativement stabilisée depuis des années) ; et 2) L'accélération des pertes nettes de glace par le Groenland et les glaciers terrestres.

Oui mais par exemple, j'imagine que le permafrost a déjà beaucoup fondu au cours du réchauffement récent 1979-2006, notamment au Nord de l'Amérique du Nord (Canada, Alsaka) qui a connu le rythme le plus soutenu. Comment expliques-tu que ce phénomène ne se soit justement pas traduit par une tendance à la hausse du CH4 (à son accélération) ? Et accessoirement, que certaines analyses des zones dégelées et terrestrialisées montrent que le bilan carbone intégré est négatif (c'est-à-dire les pertes de CH4 compensées par les captures CO2) ?
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Oui mais par exemple, j'imagine que le permafrost a déjà beaucoup fondu au cours du réchauffement récent 1979-2006, notamment au Nord de l'Amérique du Nord (Canada, Alsaka) qui a connu le rythme le plus soutenu. Comment expliques-tu que ce phénomène ne se soit justement pas traduit par une tendance à la hausse du CH4 (à son accélération) ? Et accessoirement, que certaines analyses des zones dégelées et terrestrialisées montrent que le bilan carbone intégré est négatif (c'est-à-dire les pertes de CH4 compensées par les captures CO2) ?

J'attendais que l'augmentation du CH4 atmosphérique soit détectable à partir de la fin de l'été 2006 (je l'avais écrit sur un des forums). j'ai été tout d'abord surpris qu'il n'en fut pas ainsi, jusqu'à ce que d'autres observations me fournissent une explication probable à cette apparente anomalie.Rappellons-nous que le méthane est aussi appelé gaz des marais. Il provient en majeure partie des milieux humides (et donc pas seulement des élevages de bovins! default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> ) Or ces milieux humides ont très fortement reculé en zone tropicale, parallélement à leur extension en Sibérie. Par exemple, le niveau de l'Amazone a baissé de plusieurs mètres (on a même parlé de 7 mètres, si je me souviens bien!), provoquant l'asséchement de centaines de milliers, voire de millions de Km² de zones humides.

L'un a donc compensé l'autre. Plus de méthane provenant des marécages et tourbières de Sibérie et moins provenant des marécages d'Amazonie.

Bien sûr, il n'y a pas eu que la Sibérie à connaître une accélération du dégel du permafrost, pas plus qu'il n'y a que l'Amazonie à avoir perdu des zones humides. Ainsi, le lac Tchad s'est retréci comme peau de chagrin, perdant plus de 90% de sa superficie depuis 1990...

Alain

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Rappellons-nous que le méthane est aussi appelé gaz des marais. Il provient en majeure partie des milieux humides (et donc pas seulement des élevages de bovins! default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20"> ) Or ces milieux humides ont très fortement reculé en zone tropicale, parallélement à leur extension en Sibérie. Par exemple, le niveau de l'Amazone a baissé de plusieurs mètres (on a même parlé de 7 mètres, si je me souviens bien!), provoquant l'asséchement de centaines de milliers, voire de millions de Km² de zones humides.

L'un a donc compensé l'autre. Plus de méthane provenant des marécages et tourbières de Sibérie et moins provenant des marécages d'Amazonie.

Je n'ai rien contre cette hypothèse, mais il faudrait la quantifier. Dans l'ensemble, le cycle hydrologique s'est intensifié au cours du XXe siècle (Huntington 2006), donc je suppose que les zones humides ont en moyenne augmenté au cours de la même période, car les précipitations ne sont pas tombées que dans les océans. Quant à la sécheresse amazonienne dont tu parles, c'est un phénomène très récent, qui n'est pas susceptible d'affecter les tendances longues 1980-2005 du CH4.

A propos de cette sécheresse, un papier intéressant de Zeng 2006. On voit que le lien habituellement avancé avec les SST Pacifique tropical ENSO n'est pas si évident :

http://www.atmos.umd.edu/~zeng/papers/Zeng...zon_drought.pdf

Les schéma en page 14 sur les précipitations amazoniennes indique clairement qu'il ne faut pas chercher là une explication pour la décélération pluridécennale du CH4.

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Je n'ai rien contre cette hypothèse, mais il faudrait la quantifier. Dans l'ensemble, le cycle hydrologique s'est intensifié au cours du XXe siècle (Huntington 2006), donc je suppose que les zones humides ont en moyenne augmenté au cours de la même période, car les précipitations ne sont pas tombées que dans les océans. Quant à la sécheresse amazonienne dont tu parles, c'est un phénomène très récent, qui n'est pas susceptible d'affecter les tendances longues 1980-2005 du CH4.

Les schéma en page 14 sur les précipitations amazoniennes indique clairement qu'il ne faut pas chercher là une explication pour la décélération pluridécennale du CH4.

Je sais bien que la sécheresse amazonienne est un phénoméne récent. Mais justement, l'accélération du dégel des zones de permafrost est lui aussi un phénoméne récent : un million de Km² en 2005, rien que pour la Sibérie occidentale. C'est la coîncidence des dâtes qui explique à mon avis la poursuite de la stagnation du CH4 en 2005 et 2006, en dépit de l'importance des émissions de méthane à partir de la Sibérie.Quant à la décélération pluridecennale, c'est une autre question, possiblement liée à la relativement faible durée de présence moyenne des molécules de CH4 dans l'atmosphère (une douzaine d'années) : Cette faible durée entraine un plafonnement de la quantité de méthane en l'absence d'une accélération nette des émissions.

Bien sûr; ce serait mieux de pouvoir mieux quantifier ces hypothèses. Espérons que les recherches nécessaires seront entreprises...

Alain

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Je sais bien que la sécheresse amazonienne est un phénoméne récent. Mais justement, l'accélération du dégel des zones de permafrost est lui aussi un phénoméne récent : un million de Km² en 2005, rien que pour la Sibérie occidentale. C'est la coîncidence des dâtes qui explique à mon avis la poursuite de la stagnation du CH4 en 2005 et 2006, en dépit de l'importance des émissions de méthane à partir de la Sibérie.

Je suis un peu étonné du chiffre : un million de km2 rien que pour 2005 ? Ce que j'avais lu pour la Sibérie faisait état d'un processus long, étalé sur les 3°C de réchauffement constaté depuis quarante ans, et non d'un phénomène rapide en une seule année. De sorte que les émissions de CH4 à chaque dégel printanier / estival du permafrost me semblaient elles aussi continues sur la période, et donc théoriquement perceptibles sur les tendances 1980-2005.
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Je suis un peu étonné du chiffre : un million de km2 rien que pour 2005 ? Ce que j'avais lu pour la Sibérie faisait état d'un processus long, étalé sur les 3°C de réchauffement constaté depuis quarante ans, et non d'un phénomène rapide en une seule année. De sorte que les émissions de CH4 à chaque dégel printanier / estival du permafrost me semblaient elles aussi continues sur la période, et donc théoriquement perceptibles sur les tendances 1980-2005.

Voici une référence :• 11 August 2005 - NewScientist.com news service

• Climate warning as Siberia melts - by Fred Pearce

THE world's largest frozen peat bog is melting. An area stretching for a million square kilometres across the permafrost of western Siberia is turning into a mass of shallow lakes as the ground melts, according to Russian researchers just back from the region.

The sudden melting of a bog the size of France and Germany combined could unleash billions of tonnes of methane, a potent greenhouse gas, into the atmosphere.

The news of the dramatic transformation of one of the world's least visited landscapes comes from Sergei Kirpotin, a botanist at Tomsk State University, Russia, and Judith Marquand at the University of Oxford.

Kirpotin describes an "ecological landslide that is probably irreversible and is undoubtedly connected to climatic warming". He says that the entire western Siberian sub-Arctic region has begun to melt, and this "has all happened in the last three or four years".

What was until recently a featureless expanse of frozen peat is turning into a watery landscape of lakes, some more than a kilometre across. Kirpotin suspects that some unknown critical threshold has been crossed, triggering the melting.

Comme tu peux le lire, Kirpotin, cité par Fred Pearce, affirme (je traduis) : " La totalité de la région sub-arctique occidentale de la Sibérie a commencé à dégeler et ceci est entièrement survenu dans les trois ou quatre dernières années".

Le réchauffement de la Sibérie aurait commencé semble t-il voici une quarantaine d'années, très lentement et irrégulièrement tout d'abord, atteignant finalement environ +3°C en 2005.

Kirpotin fait comme moi logiquement allusion au franchissement d'un seuil, le phénoméne s'étant soudainement accéléré en 2005 avec environ un million de Km² dégelés en profondeur pour la seule Sibérie occidentale, alors qu'il ne concernait "que" quelques milliers de Km² jusque là...

Il y a eu par ailleurs des conséquences possibles sur la DNA et particulièrement sur le Gulf Stream. Une partie des eaux de fonte a alors abouti par ruisselement dans l'Océan Arctique, contribuant à en réduire la salinité de surface et peut-être à réduire le nombre des "puits" de plongée terminale en profondeur des eaux du GS...

Alain

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Hé, Fritz, je m'en tiens aux données.

Un réchauffement qui a nécessité quelque 10 000 ans lors de la transition Paléocène/Eocène, suivi d'une période de quelque 60 000 ans avant que la richesse biologique des océans retrouve un niveau comparable à celui du Paléocène. C'est bien plus lent que maintenant. Admettons que la hausse des températures ait été de 8 °C en 10 000 ans: celà fait 0,08°C par siècle contre 0,8 (dix fois plus) au 20ème siècle. Et pourtant l'événement du PETM est arrivé de manière très rapide pour un événement climatique naturel non lié à une catastrophe volcanique ou météoritique...

De même, tu écris que la remontée du niveau de l'océan a été de 2 à 3 m entre - 18 000 et - 12 000 ans. Donc environ 2,5 m en 6000 ans. Soit une moyenne de 4 cm environ par siècle, contre 16 cm (d'après toi) au cours du 20ème siècle (quatre fois plus).

Comment peux-tu alors dire que la vitesse de "notre réchauffement actuel fait triste mine" à coté de ces deux événements passés ?

Je pense que si tu étais logique avec tes propres chiffres, c'est bien toi qui devrais "retourner ta veste", comme tu me le suggères si aimablement ! default_ohmy.png/emoticons/ohmy@2x.png 2x" width="20" height="20">

En toute cordialité, bien sûr...

Alain

Désolé Alain, j'ai fais une grosse boulette dans mon post; ce n'était pas 2 à 3 m entre -18000 et - 12000 ans mais 2 à 3 m par siècle entre ces dates , ce qui fait une remontée du niveau de la mer de 20x la remontée actuelle; ce n'était ni un test , ni un piège et je suis désolé que vous vous soyez précipité sur ces chiffres ; mais tout bon paléoclimatologue devrait savoir que la remontée du niveau de la mer entre le maximum glaciaire du Wûrm et le début de L'Holocène est de 120 m.

Concernant le PETM il n' y a pas non plus de comparaison possible ; il faudrait en effet arrêter de comparer des variations de température sans comparer en même temps le volume d'atmosphère ou d'océan qu'affectent ces variations de température, et entre autre mettre aussi la chaleur latente de formation ou de fusion de la glace dans la balance ; pour le PETM, tout l'océan a participé à ces variations de température, alors qu'actuellement on se limite à la troposphère et une petite couche de surface de l'océan.

En somme , si vous m'avez compris, il faudrait cessez de parler de température et commencer à raisonner en quantité de chaleur.Cela permettrait de faire des bilans un peu plus réalistes

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The Fritz (citation) :

"Désolé Alain, j'ai fais une grosse boulette dans mon post; ce n'était pas 2 à 3 m entre -18000 et - 12000 ans mais 2 à 3 m par siècle entre ces dates , ce qui fait une remontée du niveau de la mer de 20x la remontée actuelle; ce n'était ni un test , ni un piège et je suis désolé que vous vous soyez précipité sur ces chiffres ; mais tout bon paléoclimatologue devrait savoir que la remontée du niveau de la mer entre le maximum glaciaire du Wûrm et le début de L'Holocène est de 120 m."

Tu es tout excusé et je préfére ça, encore que...

Entre - 18000 et - 12000 ans, ça fait 60 siècles. 120 mètres de remontée, ça fait en moyenne un maximum de 2 m par siècle. En réalité moins, parceque la remontée (effectivement au total d'environ 120m depuis la dernière glaciation) n'était pas achevée et s'est poursuivie au cours des millénaires qui ont suivi.

Et puis "tout bon paléoclimatologue devrait savoir" qu'il peut exister des seuils de déclenchement ou d'accélération de phénoménes. La montée des eaux n'a probablement pas été régulière dans le temps.

De même, il n'en sera pas non plus ainsi à l'avenir: la montée des eaux s'accélérera très probablement dans les prochaines décennies. Et il n'est pas impossible que plusieurs seuils ou paliers soient successivement franchis, en fonction surtout du rythme du réchauffement global...

De toute manière, la masse des glaces susceptibles de fondre dans l'Arctique (essentiellement la nappe glaciaire du Groenland) est maintenant considérablement plus faible que lors de la dernière glaciation: environ 2 millions de Km3 contre environ 50 millions alors, soit 25 fois moins ! Même un réchauffement très rapide ne pourrait donc plus faire fondre des glaces qui n'existent plus !

Quant à la nappe polaire antarctique (environ 30 millions de Km3), elle est extrémement stable depuis des dizaines de milliers d'années et il faudrait un très fort réchauffement, prolongé sur une longue période pour entrainer éventuellement sa fonte. Ce n'est peut-être pas impossible dans l'avenir, mais nous n'en sommes pas là, même dans le cadre de mes prévisions de réchauffement à l'horizon 2050 !

Alain

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Voici une référence :

• 11 August 2005 - NewScientist.com news service

• Climate warning as Siberia melts - by Fred Pearce

THE world's largest frozen peat bog is melting. An area stretching for a million square kilometres across the permafrost of western Siberia is turning into a mass of shallow lakes as the ground melts, according to Russian researchers just back from the region.

The sudden melting of a bog the size of France and Germany combined could unleash billions of tonnes of methane, a potent greenhouse gas, into the atmosphere.

The news of the dramatic transformation of one of the world's least visited landscapes comes from Sergei Kirpotin, a botanist at Tomsk State University, Russia, and Judith Marquand at the University of Oxford.

Kirpotin describes an "ecological landslide that is probably irreversible and is undoubtedly connected to climatic warming". He says that the entire western Siberian sub-Arctic region has begun to melt, and this "has all happened in the last three or four years".

What was until recently a featureless expanse of frozen peat is turning into a watery landscape of lakes, some more than a kilometre across. Kirpotin suspects that some unknown critical threshold has been crossed, triggering the melting.

Comme tu peux le lire, Kirpotin, cité par Fred Pearce, affirme (je traduis) : " La totalité de la région sub-arctique occidentale de la Sibérie a commencé à dégeler et ceci est entièrement survenu dans les trois ou quatre dernières années".

Le réchauffement de la Sibérie aurait commencé semble t-il voici une quarantaine d'années, très lentement et irrégulièrement tout d'abord, atteignant finalement environ +3°C en 2005.

Kirpotin fait comme moi logiquement allusion au franchissement d'un seuil, le phénoméne s'étant soudainement accéléré en 2005 avec environ un million de Km² dégelés en profondeur pour la seule Sibérie occidentale, alors qu'il ne concernait "que" quelques milliers de Km² jusque là...

Merci de la référence. Je suis assez étonné par les déclarations de Kirpotin. J'ai fait une recherche sur son nom et dans cette présentation qu'il fait de la région (avec de très belles photos par ailleurs pour visualiser le phénomène), il n'indique pas spécialement que tout s'est passé dans les dernières années. On voit d'ailleurs en page 7 de cette présentation des photos de 1999 sur la fonte du permafrost au nord de la Sibérie occidentale, et cette fonte semble bien engagée puisque la végétation est déjà développée à cette date. Ce n'est pas compatible avec un phénomène brusque en 2002-2006.

S'il y a un peer-review plutôt qu'un propos rapporté par un journaliste, cela m'intéresse toujours. Parce que les journalistes, on sait ce qu'ils font dire aux chercheurs default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Présentation de Serguei Kirpotin sur la Sibérie occidentale et les effets du RC :

http://nerin.scert.ru/docs/NELDA-Workshop-...3c-Kirpotin.pdf

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Présentation de Serguei Kirpotin sur la Sibérie occidentale et les effets du RC :

http://nerin.scert.ru/docs/NELDA-Workshop-...3c-Kirpotin.pdf

Un bien bel album. Dommage qu'il y ait si peu de texte et pour ainsi dire pas de précisions chiffrées...En particulier, il n'y a dans ce recueil rien sur les superficies concernées année par année... Kirpotin est un botaniste. Il semble s'être intéressé d'abord aux espéces végétales concernées en fonction de l'évolution de leur environnement, plutot quà la quantification de cette évolution.

Moi aussi, je suis preneur, si quelqu'un dispose de données plus complétes que celles dont j'ai fait état dans mes posts et dans mon livre...

Alain

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Dans Smith 2005, extraits ci-dessous, tu avais des données sur les lacs (un proxy du dégel). A noter deux mouvements contradictoires en Sibérie (second paragraphe) : les lacs augmentent en nombre et en surperficie dans l'ancienne zone à permafrost permanent, mais diminuent plus au sud.

Dans la mesure où ces lacs émettent du CH4 (Walter 2006 dans Nature le mois dernier), le bilan doit donc être fait globalement, pas seulement sur la zone de fonte au Nord.

Sinon, ces données sur les lacs indiquent un mouvement progressif depuis 30 ans (en accord avec les hausses de T enregistrées sur la zone), mais il n'y a hélas rien sur la période très récente 2000-2005.

Smith L.C. et al. 2005, Disappearing Arctic Lakes, Science, 308, p. 1429 :

Between 1973 and 1997–98, the total number of large lakes (those >40 ha) decreased from 10,882 to 9712, a decline of 1170 or ~11% (SOM text). Most did not disappear altogether, but instead shrank to sizes below 40 ha. Total regional lake surface area decreased by 93,000 ha, a ~6% decline. One hundred and twenty-five lakes vanished completely and are now revegetated, as indicated by sharp increases in near-infrared reflectance (Fig. 1, B and C). Subsequent monitoring of these former lakebeds (2000 to 2004) confirms that none have refilled since 1997–98. These lakes are therefore considered to be permanently drained.

The regional totals indicate a net decline in Siberian lake cover but mask an interesting spatial pattern. In continuous permafrost, total lake area increased by 13,300 ha (12%), and lake numbers rose from 1148 in 1973 + to 1197 by 1997–98 (+4%) (Fig. 1D). This trend of net lake growth in continuous permafrost stands in sharp contrast with more southerly zones of discontinuous, sporadic, and isolated permafrost, all of which experienced net declines in total lake number (–9%, –5%, and –6%, respectively) andinarea (–13%, –12%, and –11%) (Fig. 1D). These declines have outpaced lake gains in the north, lending an overall loss to the region.

Voir aussi Walter K.M. 2006, Methane bubbling from Siberian thaw lakes as a positive feedback to climate warming, Nature, 443, 71-75

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En fait au-delà des statistiques de fonte, ce que je saisis mal est l'existence de phénomènes non linéaires dans le dégel du permafrost. Pour les glaciers comme le Groenland ou les plateformes de l'Antarctique, je vois bien que des processus comme la lubrification entraînent, au-delà d'un certain seuil, un affaissement brusque et conséquent.

Mais je me représente le permafrost comme une couche terrestre gelée en profondeur, où l'effet de la chaleur de surface est assez linéaire (plus cela chauffe, plus cela fond), sans "surprise" comparable aux glaciers. J'ignore en fait à quoi ressemblent les modèles glaciologiques du permafrost, donc il existe peut-être des effets de seuil théoriques. Il m'intéresse le cas échéant de les connaître puisqu'il faut sans doute passer par eux pour comprendre un éventuel changement brusque en 2000-2005, ou même anticiper un changement de la sorte au cours du siècle.

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En fait au-delà des statistiques de fonte, ce que je saisis mal est l'existence de phénomènes non linéaires dans le dégel du permafrost. Pour les glaciers comme le Groenland ou les plateformes de l'Antarctique, je vois bien que des processus comme la lubrification entraînent, au-delà d'un certain seuil, un affaissement brusque et conséquent.

Mais je me représente le permafrost comme une couche terrestre gelée en profondeur, où l'effet de la chaleur de surface est assez linéaire (plus cela chauffe, plus cela fond), sans "surprise" comparable aux glaciers. J'ignore en fait à quoi ressemblent les modèles glaciologiques du permafrost, donc il existe peut-être des effets de seuil théoriques. Il m'intéresse le cas échéant de les connaître puisqu'il faut sans doute passer par eux pour comprendre un éventuel changement brusque en 2000-2005, ou même anticiper un changement de la sorte au cours du siècle.

Un exemple de phénoméne non linéaire (effet de seuil) concernant le permafrost ? ;Quand la température moyenne d'une zone de sol jusqu'alors gelé en permanence dépasse zéro degrés sur une partie de son épaisseur. Tout simplement.

Cette situation peut provenir de l'addition de deux effets : 1) le réchauffement climatique (+3°C en Sibérie occidentale en 40 ans); et 2) l'enclenchement de la reprise de la fermentation bactérienne (réaction exothermique suffisante pour empêcher le regel total en profondeur pendant l'hiver sibérien). Combinée avec le phénoméne de transmission en profondeur (par l'eau des lacs de fonte) de calories provenant du soleil estival, vous pouvez avoir très rapidement un dégel du permafrost sur de larges superficies, dégel irréversible.

Seul peut alors encore se produire un regel saisonnier sur une faible épaisseur dans les zones où le phénoméne "fontaines de méthane" reste modéré.

Ces mécanismes sont corroborés par l'observation mais leur apparition n'est ni instantanée, ni générale...

Alain

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