charles.muller Posté(e) 28 mai 2006 Partager Posté(e) 28 mai 2006 Il y a des études dont on parle beaucoup et d'autres bien moins. On peut vivre en ce moment un exemple typique de cette médiatisation différentielle à partir d'une même base d'informations, en l'occurrence les nouveaux articles des Geophysical Research Letters (volume 33, numéro 10, mai 2006). Si vous allez sur les sites d'Eurekalert, ScienceDaily, ou si vous recevez les mail de Nature Alert et Science News, vous entendrez beaucoup parler en ce moment de deux travaux (Scheffer 2006, Torn 2006) estimant que le modèles ne prennent pas assez en cause les rétroactions positives de l'augmentation CO2 et que les fourchettes hautes des estimations actuelles doivent être encore réhaussées. En revanche, vous aurez bien plus de mal à trouver des gros titres sur l'étude de Klotzbach (même volume, même numéro) montrant qu'il n'existe aucune tendance claire dans l'intensité des cyclones liée au réchauffement entre 1986 et 2005, sur l'étude d'Andreadidis et al. (même volume, même numéro) montrant que les précipitations ont augmenté aux Etats-Unis dans la seconde partie du XXe siècle et que les sécheresses sont globalement devenues plus rares et plus courtes, sur l'étude de Loáiciga (même volume, même numéro) concluant que les changement de salinité depuis deux siècles (0,61‰ sur 35‰) et d'acidité dans le siècle à venir (0,19 pH pour un doublement CO2) sont négligeables à l'échelle de temps considérée. Voici donc, "en direct" et "en concentré" si je puis dire, comment on crée l'illusion médiatique d'un consensus scientifique sur la gravité du réchauffement. Deux études citées et commentées un peu partout alors qu'elles ne font jamais qu'une enième prospective 2100 (peut-être très valable d'ailleurs, là n'est pas la question) ; trois études peu ou pas citées du tout, alors qu'elles livrent des mesures du réel (et aussi des estimations pour Loáiciga) ne correspondant pas aux représentations dominantes du moment. Références des papiers cités : Scheffer, Marten; Brovkin, Victor; Cox, Peter M. Positive feedback between global warming and atmospheric CO2 concentration inferred from past climate change Geophys. Res. Lett., Vol. 33, No. 10, L10702 10.1029/2005GL025044 Torn, Margaret S.; Harte, John Missing feedbacks, asymmetric uncertainties, and the underestimation of future warming Geophys. Res. Lett., Vol. 33, No. 10, L10703 10.1029/2005GL025540 Klotzbach, Philip J. Trends in global tropical cyclone activity over the past twenty years (1986–2005) Geophys. Res. Lett., Vol. 33, No. 10, L10805 10.1029/2006GL025881 Andreadis, Konstantinos M.; Lettenmaier, Dennis P. Trends in 20th century drought over the continental United States Geophys. Res. Lett., Vol. 33, No. 10, L10403 10.1029/2006GL025711 Loáiciga, Hugo A. Modern-age buildup of CO2 and its effects on seawater acidity and salinity Geophys. Res. Lett., Vol. 33, No. 10, L10605 10.1029/2006GL026305 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
lc30 Posté(e) 28 mai 2006 Partager Posté(e) 28 mai 2006 les politiciens de tout bord ne souhaitent entendre que ce dont ils ont voté la vérité. Pour le reste pas mal de chercheurs ne vivent que des subsides délivrés par ces politiciens et à la seule condition que les conclusions soient tirées avant les prémisses et conformes à leurs souhaits..... le climat n'est pas le seul domaine où cela s'exerce, j'ai l'expérience des soit-disants solutions pour régler les crues des cadereaux nîmois, du Vidourle, des gardons, du Rhône. En france ils ne se sont pas encore attaqués aux crues de l'Amazone mais cela ne saurait tarder ! pauvre recherche ! -- lc30 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Posté(e) 30 mai 2006 Partager Posté(e) 30 mai 2006 En revanche, vous aurez bien plus de mal à trouver des gros titres sur l'étude de Klotzbach (même volume, même numéro) montrant qu'il n'existe aucune tendance claire dans l'intensité des cyclones liée au réchauffement entre 1986 et 2005, sur l'étude d'Andreadidis et al. (même volume, même numéro) montrant que les précipitations ont augmenté aux Etats-Unis dans la seconde partie du XXe siècle et que les sécheresses sont globalement devenues plus rares et plus courtes, sur l'étude de Loáiciga (même volume, même numéro) concluant que les changement de salinité depuis deux siècles (0,61‰ sur 35‰) et d'acidité dans le siècle à venir (0,19 pH pour un doublement CO2) sont négligeables à l'échelle de temps considérée. personnellement, ayant survolé les abstracts de ces études, je ne leur rien ai trouvé qui mérite des gros titres. L'étude sur les cyclones c'est du rabâché, ultra-connu. Cette étude rappelle en outre qu'il y a une forte augmentation de la puissance des cyclones dans l'Atlantique Nord, une forte diminution de cette dernière dans le Pacifique Nord-est et globalement une faible augmentation de cette puissance.Il faudrait en savoir un peu plus, mais cette étude précise qu'il y a d'autres facteurs qui agissent, en même temps que la hausse des SST pour expliquer l'augmentation de puissance des cyclones. L'étude sur la salinité me surprend un peu puisqu'il s'agit d'un simple calcul de dilution des eaux actuelles par les eaux douces continentales. Concernant le pH, il est envisagé une baisse du pH de 0.19 globalement , en moyenne et à l'échelle de plusieurs siècles sur l'ensemble des eaux océaniques en cas de doublement de la teneur. Alors que la baisse constatée est de 0.09 depuis l'ère pré-industrielle. Ce chiffre de 0.19 envisagé est un peu en-deçà( presque moitié moins en fait) des 0.3 à 0.4 calculés par d'autres études. Il faudrait connaître les hypothèses de départ pour statuer sur un calcul relativement basique de chimie minérale. Chacun sait que cette baisse de pH globale est accompagnée par des baisses locales bien plus préjudiciables.Et notamment en surface. Des phénomènes de stratification du fait de l'augmentation de température pouvant se produire, l'augmentation globale de pH ne veut rien dire en soi. Sur le fait qu'il y ait plus de précipitations sur les US cela confirme certaines hypothèses du RC. En bref rien de très nouveau dans ces études. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 30 mai 2006 Auteur Partager Posté(e) 30 mai 2006 personnellement, ayant survolé les abstracts de ces études, je ne leur rien ai trouvé qui mérite des gros titres. L'étude sur les cyclones c'est du rabâché, ultra-connu. Cette étude rappelle en outre qu'il y a une forte augmentation de la puissance des cyclones dans l'Atlantique Nord, une forte diminution de cette dernière dans le Pacifique Nord-est et globalement une faible augmentation de cette puissance.Il faudrait en savoir un peu plus, mais cette étude précise qu'il y a d'autres facteurs qui agissent, en même temps que la hausse des SST pour expliquer l'augmentation de puissance des cyclones. L'étude sur la salinité me surprend un peu puisqu'il s'agit d'un simple calcul de dilution des eaux actuelles par les eaux douces continentales. Concernant le pH, il est envisagé une baisse du pH de 0.19 globalement , en moyenne et à l'échelle de plusieurs siècles sur l'ensemble des eaux océaniques en cas de doublement de la teneur. Alors que la baisse constatée est de 0.09 depuis l'ère pré-industrielle. Ce chiffre de 0.19 envisagé est un peu en-deçà( presque moitié moins en fait) des 0.3 à 0.4 calculés par d'autres études. Il faudrait connaître les hypothèses de départ pour statuer sur un calcul relativement basique de chimie minérale. Chacun sait que cette baisse de pH globale est accompagnée par des baisses locales bien plus préjudiciables.Et notamment en surface. Des phénomènes de stratification du fait de l'augmentation de température pouvant se produire, l'augmentation globale de pH ne veut rien dire en soi. Sur le fait qu'il y ait plus de précipitations sur les US cela confirme certaines hypothèses du RC. En bref rien de très nouveau dans ces études. Et qui y a-t-il au juste de "très nouveau" dans les enièmes simulations de modèles qui modifient légèrement la fourchette haute des prévisions 2100 et que l'on voit recensées partout ? Excuse-moi, mais en matière d'"ultra connu" et de "rabaché", cela se pose là. Ta présentation de l'article sur les cyclones est assez faussée puisqu'on sait bien (on en a bcp parlé ici) qu'il y a un vif débat en cours chez les spécialistes depuis 2005. Quand Webster et Emanuel ont publié l'année dernière leurs études sur l'augmentation de l'intensité des cyclones, que n'a-t-on lu et entendu à l'époque ! Il est assez étonnant qu'une recherche sur le même sujet paraissant quelques mois plus tard ne provoque aucune discussion. A ma connaissance, c'est d'ailleurs la première en peer-review, à part la réponse de Chan à Webster. Sinon, au-delà de l'abstract, l'auteur considère très clairement que l'hypothétique augmentation d'intensité liée au réchauffement global est un artefact dû à la mauvaise qualité des mesures avant le milieu des années 1980. La légère augmentation que tu soulignes s'est tenue à la fin des années 80 et au début des années 1990, pas sur la période récente de réchauffement 1995-2005. Tu trouveras sur mon site une recension complète du papier, avec les différents éléments factuels qui le poussent à cette conclusion. Mais je dois te laisser, l'actualité climatique va très vite et je vois sur Nature un gros titre sur un autre papier passionnant : selon un modèle, le CO2 en hausse pourrait augmenter d'ici 2050 la croissance du sumac radicant ou lierre toxique (Toxicodendron radicans), qui provoque nombre d'allergies cutanées chez les jardiniers américains. Une telle nouvelle sensationnelle mérite assurément la "une" de nature.news... /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Posté(e) 30 mai 2006 Partager Posté(e) 30 mai 2006 Ta présentation de l'article sur les cyclones est assez faussée puisqu'on sait bien (on en a bcp parlé ici) qu'il y a un vif débat en cours chez les spécialistes depuis 2005. Quand Webster et Emanuel ont publié l'année dernière leurs études sur l'augmentation de l'intensité des cyclones, que n'a-t-on lu et entendu à l'époque ! Il est assez étonnant qu'une recherche sur le même sujet paraissant quelques mois plus tard ne provoque aucune discussion. A ma connaissance, c'est d'ailleurs la première en peer-review, à part la réponse de Chan à Webster. Sinon, au-delà de l'abstract, l'auteur considère très clairement que l'hypothétique augmentation d'intensité liée au réchauffement global est un artefact dû à la mauvaise qualité des mesures avant le milieu des années 1980. La légère augmentation que tu soulignes s'est tenue à la fin des années 80 et au début des années 1990, pas sur la période récente de réchauffement 1995-2005. Tu trouveras sur mon site une recension complète du papier, avec les différents éléments factuels qui le poussent à cette conclusion. Non désolé. Il n'y a pas débat concernant l'intensité des cyclones sur l'AN. Tout le monde reconnait et même ton article vraiment pas très original, que cette intensité a augmenté au cours des dernières décades. Donc rien de neuf de ce côté là. Quant au fait que la très légère augmentation globale ne soit pas due au réchauffement, personne ne peut en être sûr. Il y a simplement une bonne probabilité pour que ce soit le cas. Ne pas reconnaître que l'augmentation des SST est un facteur aggravant est une hérésie complète et même l'auteur que tu cites le reconnaît à demi-mots. Mais je dois te laisser, l'actualité climatique va très vite et je vois sur Nature un gros titre sur un autre papier passionnant : selon un modèle, le CO2 en hausse pourrait augmenter d'ici 2050 la croissance du sumac radicant ou lierre toxique (Toxicodendron radicans), qui provoque nombre d'allergies cutanées chez les jardiniers américains. Une telle nouvelle sensationnelle mérite assurément la "une" de nature.news très drôle. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 30 mai 2006 Auteur Partager Posté(e) 30 mai 2006 Non désolé. Il n'y a pas débat concernant l'intensité des cyclones sur l'AN. Tout le monde reconnait et même ton article vraiment pas très original, que cette intensité a augmenté au cours des dernières décades. Donc rien de neuf de ce côté là. Quant au fait que la très légère augmentation globale ne soit pas due au réchauffement, personne ne peut en être sûr. Il y a simplement une bonne probabilité pour que ce soit le cas. Ne pas reconnaître que l'augmentation des SST est un facteur aggravant est une hérésie complète et même l'auteur que tu cites le reconnaît à demi-mots. C'est moi qui suis désolé, mais : a- l'article parle des cyclones à l'échelle globale (pas seulement l'AN) entre 1986 et 2005. b- il y a débat sur cette question (globale et non AN) depuis l'an dernier et je doute que tu l'ignores. c- que les SST jouent un rôle dans la cyclogenèse c'est une chose. Mais l'auteur montre justement qu'il n'y a pas corrélation intensité / SST sur tous les bassins, et qu'il n'y a pas non plus corrélation claire entre réchauffement global et SST (puisque l'intensité cyclonique à l'échelle globale n'est pas maximale depuis 10 ans), sans doute en raison de la variabilité interannuelle forte des temp. de surface des océans (et aussi parce que la hausse des SST est une chose, mais que la cyclogenèse fait aussi appel à des conditions atmosphériques). d- tous les experts des cyclones reconnaissent que la question est complexe. Ils ne parviennent déjà pas à comprendre pourquoi le nb de cyclone varie si peu (alors que s'il suffisait de SST en hausse, le nombre et pas seulement l'intensité devrait aussi augmenter). e- tu as tout à fait le droit de considérer que cette étude peu intéressante sur un sujet archi-connu ne mérite pas que l'on en parle. Il faut simplement que tu précises aussi, par souci d'objectivité, que les études précédentes sur l'intensité des cyclones à l'éhelle globale ne méritaient pas non plus que l'on en parle autant. très drôle. Non, je trouve que cette surenchère à laquelle même les plus grandes revues scientifiques cèdent oscille entre le lassant et le ridicule. Mais en un sens, tant mieux : les médias ont presque toujours besoin d'aller dans l'excès avant de revenir à un traitement plus rationnel de l'info. Alors, qu'ils débitent au maximum leur c**** sur le réchauffement responsable de tous les maux de la planète, cela accélérera le moment nécessaire du retour à la normal. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Posté(e) 30 mai 2006 Partager Posté(e) 30 mai 2006 C'est moi qui suis désolé, mais : a- l'article parle des cyclones à l'échelle globale (pas seulement l'AN) entre 1986 et 2005. b- il y a débat sur cette question (globale et non AN) depuis l'an dernier et je doute que tu l'ignores. c- que les SST jouent un rôle dans la cyclogenèse c'est une chose. Mais l'auteur montre justement qu'il n'y a pas corrélation intensité / SST sur tous les bassins, et qu'il n'y a pas non plus corrélation claire entre réchauffement global et SST (puisque l'intensité cyclonique à l'échelle globale n'est pas maximale depuis 10 ans), sans doute en raison de la variabilité interannuelle forte des temp. de surface des océans (et aussi parce que la hausse des SST est une chose, mais que la cyclogenèse fait aussi appel à des conditions atmosphériques). d- tous les experts des cyclones reconnaissent que la question est complexe. Ils ne parviennent déjà pas à comprendre pourquoi le nb de cyclone varie si peu (alors que s'il suffisait de SST en hausse, le nombre et pas seulement l'intensité devrait aussi augmenter). e- tu as tout à fait le droit de considérer que cette étude peu intéressante sur un sujet archi-connu ne mérite pas que l'on en parle. Il faut simplement que tu précises aussi, par souci d'objectivité, que les études précédentes sur l'intensité des cyclones à l'éhelle globale ne méritaient pas non plus que l'on en parle autant. La question serait de savoir quelle a été l'évolution des SST dans les différents bassins. Ensuite on pourrait voir s'il y a, bassin par bassin, une corrélation ou pas. Nous avons déjà dit que les SST, pour primordiales qu'elles étaient (c'est une évidence thermodynamique), n'étaient pas le seul paramètre intervenant dans la cyclogénèse. Le régime des vents est un de ces paramètres. Je ne sais pas si l'étude en question examine les autes paramètres intervenant dans la génèse et l'intensité des cyclones. L'auteur en parle t'il et a t'il une explication, au moins une hypothèse? Là ce serait une info intéressante. Ceci dit, il n'y a aucun doute, la quantité d'énergie contenue dans les cyclones est bien fonction directe de la chaleur latente et donc des SST. Qu'il y ait des variations multi-décennales dans la fréquence et l'intensité des cyclones fait l'objet d'un consensus assez large pour être retenu. Mais ces variations se superposent à une tendance de fond en amplifiant et en atténuant les effets selon ses oscillations. C'est cette tendance de fond qu'il est très difficile, pour cause de relativement faible variation, pour le moment, des SST. Mais les cyclones violents de l'année dernière sur l'AN étaient bien associés à des SST très élevées sur de grandes distances. C'est un fait. Il faut faire attention aussi au fait que les SST ne mesurent que la température de surface( comme leur nom l'indique) disons les 10 premiers mètres. Mais on sait bien qu'il faut un minimum de 60 m d'épaisseur d'eau chaude pour qu'un cyclone se développe et qu'il gagne en puissance. Qu'en est-il exactement de ce paramètre "épaisseur d'eau chaude" dans l'étude en question? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 30 mai 2006 Auteur Partager Posté(e) 30 mai 2006 La question serait de savoir quelle a été l'évolution des SST dans les différents bassins. Ensuite on pourrait voir s'il y a, bassin par bassin, une corrélation ou pas. [...] L'auteur n'a pas examiné tous les points que tu signales - ce qui n'est pas très étonnant, car ce n'est pas l'objet de son étude (cf. Emanuel 2005 et Webster 2005 auxquels cette étude répond). Ci-dessous, tu trouves les principales infos du papier. Je ne souhaite pas entrer ici dans un débat de fond sur les cyclones, ou il faut le faire sur un autre post. Les animateurs d'IC ont à juste titre replacer mon post dans cette catégorie : il ne concerne pas la qualité intrinsèque des travaux, mais le choix de leur médiatisation. Je maintiens que celle-ci témoigne d'un penchant quasi-obsessionnel à faire de la publicité à la moindre étude relevant un impact négatif du réchauffement, au détriment d'une présentation plus équilibrée de ce qui paraît dans la littérature. Le modèle du brave Loáiciga aurait conclu que le pH des océans allait grandement baisser dans le siècle à venir, il n'aurait eu aucune difficulté à voir son communiqué de presse diffusé un peu partout, comme cela a été fait à de multiples reprises pour des travaux similaires. Mais comme il n'entonne pas le (nouveau) refrain dramatisant de l'acidification accélérée, cela n'intéresse pas les éditeurs. *** Plusieurs auteurs (Emanuel 2005, Webster 2005) ont trouvé une augmentation dans l'intensité des cyclones au cours des 35 dernières années et l'ont rapportée à la hausse des températures de surface de la mer (SST), elle-même liée au réchauffement global. Philip Klotzbach (Département des sciences de l'atmosphère, Université du Colorado) a examiné les données disponibles sur les vingt dernières années, soit 1986-2005, au cours desquelles les SST ont augmenté de 0,2-0,4°C selon les estimations. Il a utilisé deux paramètres d'évaluation : le nombre de cyclones de catégories 4 et 5 et l'index ACE (Accumulated Cyclone Energy). L'index ACE a connu une forte augmentation dans le bassin Nord-Atlantique et une forte baisse dans le bassin Pacifique Nord-Est. On trouve ailleurs des tendances peu significatives à la hausse ou à la baisse. Sur l'ensemble des bassins, l'indice ACE a légèrement augmenté au cours de la période étudiée, mais les tendances sur les seize années les plus récentes (1990-2005) sont au contraire à la baisse. Ce sont pourtant les années les plus chaudes, et de loin. Concernant les catégories 4 et 5, les deux régions ayant connu des tendances les plus significatives des deux dernières décennies (Nord-Atlantique, Pacifique Nord-Est) ne montrent pas de tendances claires (47 cyclones sur 1986-1995, 48 cyclones sur 1996-2006). Concernant l'ensemble des bassins, on trouve une hausse globale de 10% des cyclones 4-5. L'auteur souligne cependant que l'essentiel de cette hausse tient aux cyclones de l'Hémisphère Sud de la fin des années 1980 et du début des années 1990, dont la qualité des analyses est parfois débattue. Depuis 1990, on ne trouve que très peu de changements alors que le réchauffement s'est accéléré. Il existe une corrélation positive et significative entre l'indice ACE, les températures de surface (SST) et le nombre de cyclones 4-5 pour les bassins Nord-Atlantique et Pacifique Nord-Est. Cette corrélation est en revanche absente des autres bassins cycloniques, ce qui indique que "d'autres facteurs comme l'état d'El Niño ENSO, le cisaillement vertical des vents, l'humidité de la troposphère moyenne [...] jouent un rôle critique pour déterminer l'intensité attendue d'une saison cyclonique". Conclusion de Philip Klotzbach : "Ces résultats indiquent qu'il y a eu très peu de tendance dans l'activité cyclonique des vingt dernières années et qu'une large partie de l'augmentation importante trouvée par Emanuel 2005 ou Webster 2005 est probablement due à la qualité médiocre des bases de données avant le milieu des années 1980". Référence Klotzbach P.J. (2006), Trends in global tropical cyclone activity over the past twenty years (1986–2005), Geoph. Res. Lett., 33, doi 10.1029/2006GL025881. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Posté(e) 30 mai 2006 Partager Posté(e) 30 mai 2006 L'auteur n'a pas examiné tous les points que tu signales - ce qui n'est pas très étonnant, car ce n'est pas l'objet de son étude (cf. Emanuel 2005 et Webster 2005 auxquels cette étude répond). Ci-dessous, tu trouves les principales infos du papier. Je ne souhaite pas entrer ici dans un débat de fond sur les cyclones, ou il faut le faire sur un autre post. Les animateurs d'IC ont à juste titre replacer mon post dans cette catégorie : il ne concerne pas la qualité intrinsèque des travaux, mais le choix de leur médiatisation. Je maintiens que celle-ci témoigne d'un penchant quasi-obsessionnel à faire de la publicité à la moindre étude relevant un impact négatif du réchauffement, au détriment d'une présentation plus équilibrée de ce qui paraît dans la littérature. Le modèle du brave Loáiciga aurait conclu que le pH des océans allait grandement baisser dans le siècle à venir, il n'aurait eu aucune difficulté à voir son communiqué de presse diffusé un peu partout, comme cela a été fait à de multiples reprises pour des travaux similaires. Mais comme il n'entonne pas le (nouveau) refrain dramatisant de l'acidification accélérée, cela n'intéresse pas les éditeurs. *** oui j'ai bien compris le sens et le but de ton propos. Mais j'ai considéré que les exemples choisis n'étaient pas très bons et ne pouvaient donc attirer l'attention des éditiorialistes ni des équipes de rédaction des journaux scientifiques. Il est sûr aussi que les sceptiques, au sens négateurs du RC et de ses conséquences, ne peuvent, par définition, accepter des journaux comme Nature, dont, clairement, les collaborateurs sont intimement persuadés de la réalité du réchauffement, de ses causes anthropiques, et de la gravité de ses conséquences. Il est donc clair qu'ils ont choisi leur camp et je ne saurais, évidemment, les en blâmer. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 31 mai 2006 Auteur Partager Posté(e) 31 mai 2006 Mais j'ai considéré que les exemples choisis n'étaient pas très bons et ne pouvaient donc attirer l'attention des éditiorialistes ni des équipes de rédaction des journaux scientifiques. Certes, mais d'un point de vue médiatique (et non scientifique), tu ne l'as pas démontré. Un rédacteur qui considérait à l'automne 2005 que la question de l'intensité des cyclones méritaient un long papier peut difficilement justifier que la même question n'a plus aucun intérêt au printemps 2006. Comme ce rédacteur n'a généralement pas la compétence pour dire que l'étude du printemps 2006 est biaisée (ce qu'est censé vérifier le comité de lecture des GRL), il fait le choix de ne pas en parler pour d'autres raisons. Notamment pour la raison simple que l'information "il n'y a pas de tendance claire dans l'intensité des cyclones" n'est pas vendeuse. Il est sûr aussi que les sceptiques, au sens négateurs du RC et de ses conséquences, ne peuvent, par définition, accepter des journaux comme Nature, dont, clairement, les collaborateurs sont intimement persuadés de la réalité du réchauffement, de ses causes anthropiques, et de la gravité de ses conséquences. Il est donc clair qu'ils ont choisi leur camp et je ne saurais, évidemment, les en blâmer. J'accepte volontiers ce qui paraît dans Nature ou Science, comme dans toute revue peer-reviewed. En revanche, ce qui est mis en avant sur leur site ou leurs "highlights" pour des raisons d'attractivité éditoriale et commerciale, cela m'intéresse beaucoup moins, sinon à titre de symptôme de l'air du temps. Mais je ne m'en fais guère : les modes n'ont qu'un temps. Il y a cinq ans, la moindre tentative ratée de clonage d'une cellule souche de singe faisait trois pages de commentaires élogieux sur les quasi-prouesses et quasi-conséquences de la quasi-réussite de l'équipe. Et puis on se lasse. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Posté(e) 31 mai 2006 Partager Posté(e) 31 mai 2006 Notamment pour la raison simple que l'information "il n'y a pas de tendance claire dans l'intensité des cyclones" n'est pas vendeuse. Oui, les journaux doivent vivre et ce n'est pas à toi que je vais l'apprendre. Combien y a t'il de notes ou d'études scientifiques qui sortent par semaine? Des dizaines de milliers sans doute, dans tous les domaines. Il est donc très difficile, sinon impossible, non seulement de connaître toutes ces études, mais également de faire un choix objectif et indépendant de l'attractivité qu'il est capable de susciter. Par contre je ne crois pas que tout ceci soit uniquement une affaire de "mode". Ce n'est pas à mon sens parce que cette histoire de RC exploite le besoin que les gens ont de se faire un peu peur qu'on peut en conclure que tout article envisageant des conséquences négatives soit une élucubration. Quant aux "highlights" que tu souhaiterais voir un peu mieux mis en évidence il faudrait peut-être aller voir aussi de l'autre côté de l'Atlantique ou pas mal de journaux généralistes ayant pignon sur rue ne se font guère de violence pour les publier. Au Washington Post par exemple : (extrait de Realclimate) The Washington Post has published a second op-ed in as many days about global warming ("Spinning Global Warming", By Robert D. Novak, Page A19, April 03, 2006--story is no longer available on the website, but the Chicago Sun Times version is available here). In this one, Novak claims that Hansen in 1988 over-predicted global warming by 400% (a story originated by Pat Michaels and subsequently propagated by Michael Crichton). Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 31 mai 2006 Auteur Partager Posté(e) 31 mai 2006 Ce n'est pas à mon sens parce que cette histoire de RC exploite le besoin que les gens ont de se faire un peu peur qu'on peut en conclure que tout article envisageant des conséquences négatives soit une élucubration. Entièrement d'accord : mon propos concerne le traitement médiatique des recherhes et non leur validité scientifique. Quant aux "highlights" que tu souhaiterais voir un peu mieux mis en évidence il faudrait peut-être aller voir aussi de l'autre côté de l'Atlantique ou pas mal de journaux généralistes ayant pignon sur rue ne se font guère de violence pour les publier. Il faudrait en effet analyser la question en détail et de manière quantifiée, en prenant quelques recherches comparables (mais aux conclusions inverses) et en observant leurs nb de citations dans la base LexisNexis. Le service est hélas payant et coûteux. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 31 mai 2006 Auteur Partager Posté(e) 31 mai 2006 Coup de chance, on va peut-être avoir un test en grandeur nature. Sur Eurekalert (AAAS) ce matin (lien ci-dessous), je vois un communiqué sur un travail tout récent de Mann, Estate et Emanuel concluant que l'intensité des cyclones de l'AN est liée au réchauffement anthropique. Voilà un sujet d'étude "archi-connue" (comme tu disais de Klotzbach), ne concernant que l'AN (donc plus limité), dont la conclusion est inverse (le réchauffement anthropique est coupable) : va-t-elle avoir le même destin ? Sur Eurekalert en tout cas, ils n'ont pas jugé utile à ma connaissance de parler de Klotzbach, ce qui fait déjà une inégalité de traitement. Ce doit être la même chose sur ScienceDaily, puisqu'ils sélectionnent dans 90% des cas les mêmes communiqués. http://www.eurekalert.org/bysubject/atmospheric.php Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Posté(e) 31 mai 2006 Partager Posté(e) 31 mai 2006 Coup de chance, on va peut-être avoir un test en grandeur nature. Sur Eurekalert (AAAS) ce matin (lien ci-dessous), je vois un communiqué sur un travail tout récent de Mann, Estate et Emanuel concluant que l'intensité des cyclones de l'AN est liée au réchauffement anthropique. Voilà un sujet d'étude "archi-connue" (comme tu disais de Klotzbach), ne concernant que l'AN (donc plus limité), dont la conclusion est inverse (le réchauffement anthropique est coupable) : va-t-elle avoir le même destin ? Sur Eurekalert en tout cas, ils n'ont pas jugé utile à ma connaissance de parler de Klotzbach, ce qui fait déjà une inégalité de traitement. Ce doit être la même chose sur ScienceDaily, puisqu'ils sélectionnent dans 90% des cas les mêmes communiqués. http://www.eurekalert.org/bysubject/atmospheric.php Attention je ne voulais pas dire qu'il y avait égalité de traitement entre les différents auteurs et les différentes publications. Il est bien clair que les thèses sceptiques (pour parler de façon générale) ou plus neutres ont la portion congrue dans les différents organes de presse ou médiatiques et même dans ceux qui sont spécialisés. Comme je l'ai déjà dit, il manque d'un organisme critique objectif de notation des différentes études. Mais c'est un voeu pieux et complètement utopique. Tant que les études peer-reviewed (faute de mieux) sont publiées quelque part (car après tout tu as pu voir l'étude de Klotzbach sur Geophysical review, de mémoire) cela peut passer. Ceci dit rien n'empêche, sauf le temps et l'argent sans doute, de créer des organismes plus "objectifs" de diffusion des différentes études et thèses. Et qui sait, peut-être que Climat-sceptique ... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 31 mai 2006 Auteur Partager Posté(e) 31 mai 2006 Attention je ne voulais pas dire qu'il y avait égalité de traitement entre les différents auteurs et les différentes publications. Il est bien clair que les thèses sceptiques (pour parler de façon générale) ou plus neutres ont la portion congrue dans les différents organes de presse ou médiatiques et même dans ceux qui sont spécialisés. Comme je l'ai déjà dit, il manque d'un organisme critique objectif de notation des différentes études. Mais c'est un voeu pieux et complètement utopique. Tant que les études peer-reviewed (faute de mieux) sont publiées quelque part (car après tout tu as pu voir l'étude de Klotzbach sur Geophysical review, de mémoire) cela peut passer. Ceci dit rien n'empêche, sauf le temps et l'argent sans doute, de créer des organismes plus "objectifs" de diffusion des différentes études et thèses. Et qui sait, peut-être que Climat-sceptique ... J'ai repris le débat (sur l'angle du contenu, qui est quand même plus intéressant) dans un autre Forum. Bien d'accord avec toi sur la nécessité d'une sorte d'"Observatoire" qui fasse le point domaine par domaine sur l'état de la recherche, en signalant au moins de manière neutre l'existence de tous les travaux, notamment et surtout quand leurs conclusions sont contradictoires. En un sens, c'est ce que fait le GIEC dans une bonne part de ses rapports... mais le hic est bien sûr la part restante, objet de conflits récurrents. Climat Sceptique est pour l'instant dédié au côté obscur de la force pour contrebalancer la surcharge médiatique en sens inverse, mais à terme, si je croise des bonnes volontés de l'"autre camp", je serai tout prêt à collaborer au projet commun d'un tel Observatoire. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 31 mai 2006 Auteur Partager Posté(e) 31 mai 2006 Impressionant. 48 heures après la parution du communiqué de Mann, State et Emanuel sur les cyclones, voici ce qu'on peut déjà trouver sur Google News : Climate change responsible for increased hurricanes: Research Hindu, India - 5 hours ago May 31: Human induced climate change, rather than naturally occurring ocean cycles, may be responsible for the recent increases in frequency and strength of ... Global warming responsible for more Atlantic hurricanes: study People's Daily Online, China - 5 hours ago More and stronger North Atlantic hurricanes may be attributed to human-induced climate warming rather than natural ocean cycles, scientists reported on Tuesday ... Climate change and hurricanes: New evidence Seattle Post Intelligencer - 8 hours ago By JOHN SCHWARTZ. Climate researchers at Purdue University and the Massachusetts Institute of Technology separately reported new ... 2 Studies Link Global Warming to Greater Power of Hurricanes New York Times, United States - 13 hours ago Climate researchers at Purdue University and the Massachusetts Institute of Technology separately reported new evidence yesterday supporting the idea that ... Cyclone strength linked with sea temps United Press International - 42 minutes ago WEST LAFAYETTE, Ind., May 31 (UPI) -- Purdue University climate researchers say 40 years of rising sea-surface temperatures are linked to more globally intense ... Hurricanes to Unleash Dormant, Hidden Power LiveScience.com, NY - 10 hours ago Kerry Emanuel sparked a debate among his colleagues last year when he published a paper linking the trend of increasingly strong Atlantic Ocean hurricanes ... Warming Oceans Linked to Global Rise of Cyclone Intensity Newswise (press release) - May 30, 2006 Newswise — Climate researchers at Purdue University have concluded in a new study that rising sea-surface temperatures over the past 40 years are linked to a ... Dangers of sea surface warming Scenta.co.uk, UK - 30 minutes ago Researchers have found further proof that human-induced climate change, rather than ocean cycles, is responsible for the recent increase in hurricanes. ... Climate change responsible for increased hurricanes Penn State Live, PA - 20 hours ago University Park, Pa. – Human induced climate change, rather than naturally occurring ocean cycles, may be responsible for the ... Research Links Warming Oceans to Global Rise of Cyclone Intensity PlanetSave.com, ME - 21 hours ago WEST LAFAYETTE, Ind., May 30 (AScribe Newswire) -- Climate researchers at Purdue University have concluded in a new study that rising sea-surface temperatures ... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
anecdote Posté(e) 31 mai 2006 Partager Posté(e) 31 mai 2006 En effet ! Je crois qu'on peut remercier C.Müller d'avoir décortiqué le catastrophisme climatique et d'avoir montré qu'il est sans fondement. Ca devrait rassurer bon nb d'internautes d'IC. Merci Charles Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 1 juin 2006 Auteur Partager Posté(e) 1 juin 2006 En effet ! Je crois qu'on peut remercier C.Müller d'avoir décortiqué le catastrophisme climatique et d'avoir montré qu'il est sans fondement. Ca devrait rassurer bon nb d'internautes d'IC. Merci Charles C'est moi qui te remercie mais note bien que cette étude du catastrophisme médiatique reste neutre sur la valeur scientifique des études concernées. Cela expose simplement comment, sur un débat en cours, les médias font leur choix à base documentaire égale et créent un imaginaire de la catastrophe imminente propice à leur chiffre de vente ou à leur recette publicitaire. Hélas, j'imagine que cela n'est pas sans retombées concrètes à terme sur le financement sélectif des chercheurs et des labos, puisque les pouvoirs médiatiques, économiques et politiques sont de plus en plus imbriqués. L'effet des médias ne fonctionne pas que dans un sens (vers le grand public) : c'est aussi devenu pour les politiques un indicateur de tendance utile pour construire leur popularité. Et donc opérer ostensiblement leurs choix budgétaires pour la recherche. PS : comme indiqué dans la discussion plus haut sur les cyclones, il se trouve qu'il y avait un second article tout aussi récent (10 mai) concluant lui aussi que le signal anthropique sur l'intensité des cyclones est indétectable sur l'Atlantique. Pour un journaliste, deux papiers sur un même thème représente théoriquement le cas de figure idéal pour un commentaire. Il n'y a rien eu pour ces deux premiers papiers (en ordre chronologique). Si j'ajoute les deux papiers "alarmistes" (Mann Emanuel + Huber), cela fait quatre recherches en tir groupé qui auraient pu donner lieu à une synthèse balancée, mentionnant les conclusions contradictoires. Malheureusement, seules deux recherches ont droit au coup de projecteur. Les journalistes scientifiques sont comme moi (enfin... les plus consciencieux ) : ils regardent en théorie à la source. Visiblement, une source leur plaisait et une autre non. A moins qu'ils se soient contentés de recopier les communiqués de presse, procédure déontologiquement lamentable mais ô combien répandue chez mes paresseux collègues. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 1 juin 2006 Auteur Partager Posté(e) 1 juin 2006 Tant qu'à faire, je continue le comptage de la propagande autoréplicative sur Google. Admirez quand même le bel effort d'originalité sur les titres, avec si peu de mots. Pour l'instant, mes braves collègues français n'ont pas encore réagi. Mais vu comment ils travaillent à base de traducteurs automatiques , cela ne vas pas tarder à apparaître sur Le Monde, Libération, Sciences & Avenir / Nouvel Obs... Studies link global warming to greater number of hurricanes ... Monsters and Critics.com, UK - 3 hours ago Washington - Global warming is affecting not only the strength but also the increased number of hurricanes witnessed in the North Atlantic, two studies said ... 2 new studies link hurricane intensity and global warming International Herald Tribune, France - 8 hours ago Climate researchers at Purdue University and the Massachusetts Institute of Technology separately reported new evidence Tuesday supporting the idea that global ... Cyclone strength linked with sea temps Monsters and Critics.com, UK - 9 hours ago WEST LAFAYETTE, IN, United States (UPI) -- Purdue University climate researchers say 40 years of rising sea-surface temperatures are linked to more globally ... Climate change and hurricanes: New evidence Seattle Post Intelligencer - 18 hours ago By JOHN SCHWARTZ. Climate researchers at Purdue University and the Massachusetts Institute of Technology separately reported new ... Purdue research ties global warming to hurricane frequency The Courier-Journal, IN - 8 hours ago By Tanya Brown. A Purdue University researcher has outlined in a new study that a substantial link exists between rising sea-surface ... Rising sea-surface temperatures linked to stronger hurricanes ... Earthtimes.org - 9 hours ago Stronger hurricanes are a result of global warming, researchers said yesterday. Two separate teams of climate researchers said they ... San Francisco Chronicle, USA - 14 hours ago Climate researchers at Purdue University and the Massachusetts Institute of Technology separately reported new evidence Tuesday supporting the idea that global ... Cyclone Strength Linked With Sea Temps Post Chronicle - 8 hours ago by UPI Wire. WEST LAFAYETTE, Ind. - May 31, 2006 (UPI) -- Purdue University climate researchers say 40 years of rising sea-surface ... Cyclone strength linked with sea temps DailyIndia.com, NY - 9 hours ago WEST LAFAYETTE, Ind., May 31 (UPI) -- Purdue University climate researchers say 40 years of rising sea-surface temperatures are linked to more globally intense ... Cyclone strength linked with sea temps Political Gateway, FL - 10 hours ago WEST LAFAYETTE, Ind., May 31 (UPI) -- Purdue University climate researchers say 40 years of rising sea-surface temperatures are linked to more globally intense ... 2 Studies Link Global Warming To Greater Power Of Hurricanes Free Internet Press, NY - 16 hours ago Climate researchers at Purdue University and the Massachusetts Institute of Technology separately reported new evidence Tuesday supporting the idea that global ... Warming Oceans Linked to Global Rise of Cyclone Intensity PhysOrg.com, VA - May 30, 2006 Climate researchers at Purdue University have concluded in a new study that rising sea-surface temperatures over the past 40 years are linked to a trend of ... Research Links Warming Oceans to Global Rise of Cyclone Intensity AScribe - May 30, 2006 WEST LAFAYETTE, Ind., May 30 (AScribe Newswire) -- Climate researchers at Purdue University have concluded in a new study that rising sea-surface temperatures ... Warming Oceans Linked to Global Rise of Cyclone Intensity YubaNet, CA - May 30, 2006 Climate researchers at Purdue University have concluded in a new study that rising sea-surface temperatures over the past 40 years are linked to a trend of ... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
anecdote Posté(e) 1 juin 2006 Partager Posté(e) 1 juin 2006 Et voilà ! L'AFP a pris le relais : jeudi 1 juin 2006, 9h39 Le réchauffement climatique expliquerait l'intensité des cyclones Photo agrandir la photo WASHINGTON (AFP) - Le réchauffement climatique pourrait expliquer une plus grande intensité des cyclones en faisant monter la température à la surface des océans, selon deux études scientifiques publiées mercredi aux Etats-Unis, à la veille du début de la saison des cyclones. Cette thèse est l'objet depuis longtemps d'une controverse dans la communauté scientifique. Ces deux nouvelles études tendent à établir une étroite relation entre l'intensité cyclonique et le réchauffement de l'atmosphère due à l'accumulation des gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone (CO2), tout en soulignant que ce réchauffement n'explique pas tout. "Il apparaît qu'il y a une forte relation historique entre les variations de température à la surface de l'océan atlantique et l'activité cyclonique tropicale, depuis le 19e siècle", indiquent Michael Mann, professeur associé de météorologie à l'université de Pennsylvanie (est) et Kerry Emanuel, professeur de sciences atmosphériques au MIT (Massachusetts institute of technology) près de Boston (nord est), dans une étude devant être publiée dans la revue EOS de la Société de géophysique américaine. Mais "la cause de l'augmentation des températures à la surface de l'océan demeure une question ouverte", soulignent cependant ces deux chercheurs dans un communiqué de l'université de Pennsylvanie. "Un des facteurs doit être le réchauffement à la surface des océans sur l'ensemble du globe alors que la montée des températures des eaux tropicales de l'Atlantique suit étroitement l'augmentation des températures observée sur l'ensemble des océans". Mais, notent ces scientifiques, "cette fluctuation globale des températures n'explique pas tout le phénomène cyclonique". Dans une autre étude, publiée dans Geophysical Research Letters, un climatologue de l'université Purdue (Indiana, nord), Matthew Huber conclut que la montée des températures depuis 40 ans à la surface des océans semble liée à la tendance actuelle à une plus grande intensité de cyclones tropicaux. "Il s'agit d'un résultat important car, selon nos mesures, l'activité cyclonique tropicale a doublé depuis ces dernières décennies avec un réchauffement de la surface des eaux tropicales de l'Atlantique de seulement un quart de degré, alors qu'on prévoit une augmentation de deux degrés Celsius à la surface des eaux océaniques du globe d'ici la fin du siècle", dit-il. La saison des cyclones dans l'Atlantique qui dure six mois, débute officiellement jeudi et les experts américains prévoient la formation possible de dix cyclones majeurs dont quatre pourraient frapper le sud des Etats-Unis encore meurtri par les ravages du cyclone Katrina de l'été dernier. Katrina, classé catégorie 3 sur l'échelle Saffir-Simpson qui en compte 5, a fait plus de 1.300 morts et provoqué des destructions matérielles considérables à La Nouvelle-Orléans, dans les Etats de Louisiane et du Mississippi fin août 2005. Avec 15 cyclones sur 28 tempêtes tropicales dans l'Atlantique, 2005 a été une année record. Sept des quinze cyclones ont atteint ou dépassé la catégorie 3, un chiffre inégalé. Ces cyclones ont provoqué au total plus de cent milliards de dollars de dégâts l'an dernier, un montant également sans précédent. On sélectionne ce qui fait peur et on tait le reste. ou comment manipuler l'opinion publique. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 1 juin 2006 Auteur Partager Posté(e) 1 juin 2006 Et hop, comme prévu, après l'AFP voici le Nouvel Obs / Sciences et Avenir qui s'y colle. Au passage, Emanuel et Mann voient leurs affectations inversées, l'article de Webster dans Science est rajeuni d'une année ("mars dernier"... 2005, et non 2006), Huber passe à la trappe... et bien sûr toujours aucune trace de Klotzbach ni de Michaels et al. Derrière la force des ouragans, la main de l’homme Alors que commence la saison 2006 de tempêtes sur l’Atlantique nord, les scientifiques apportent de nouvelles preuves de l’influence des activités humaines sur la formation des ouragans. Deux types de pollutions, les aérosols et les gaz à effet de serre, influenceraient l’intensité des tempêtes tropicales, selon de nouveaux travaux. La saison 2005, marquée par de violents ouragans comme Katrina, Dennis ou Wilma, a relancé le débat sur l’impact du réchauffement climatique sur ces tempêtes, qui dépendent notamment de la température de surface des océans. Une étude publiée en mars dernier dans Science affirmait déjà que l’augmentation de la surface des océans était la principale cause de l’intensification des ouragans depuis 35 ans (lire ci-contre). Certains suggèrent qu’un cycle climatique naturel, l’oscillation Atlantique multi-décennale (AMO), où les phases froides et chaudes de l’océan Atlantique nord alternent tous les 20 à 40 ans, est impliqué. Pour éclaircir ce point, Kerry Emanuel (Penn State University) et Michael Mann (MIT) ont comparé l’impact des différents facteurs impliqués depuis le 19ème siècle. Ils en déduisent que l’AMO n’a pas d’impact, ou peu. En revanche, les activités humaines jouent un rôle de premier plan. Les températures de surface augmentent sur l’Atlantique comme sur le reste du globe, observent les deux chercheurs. Cependant, entre 1950 et 1980 une phase de refroidissement marque l’Atlantique. Emanuel et Mann expliquent cette tendance par l’augmentation de la concentration d’aérosols dans l’atmosphère. Ces polluants ont un effet parasol en bloquant les rayons du soleil. Depuis les années 1990, avec l’amélioration des normes de pollution, les aérosols ont diminué, poursuivent Emanuel et Mann. L’effet ‘’refroidissant’’ diminue et les températures de surface augmentent, suivant la tendance globale au réchauffement. Ces travaux vont alimenter le débat théorique tandis que les côtes américaines, les Caraïbes et l’Amérique Centrale se préparent à une nouvelle saison cyclonique difficile, avec un minimum de 10 ouragans annoncés par les prévisionnistes. Cécile Dumas (01/06/06) Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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