SEcheresse en RP: Pourquoi ??

[frc63]

Bonjour,

Je constate une fois de plus, sur les cartes de pluvo d'infoclimat, que la RP est en pleine secheresse. Bon, ça pourait etre "pas de chance", mais non :

Les moyennes trentenales voire centenales de villes comme Paris ou pire, Chartres, sont parmi les plus faibles de France !

Les trois autres zones les plus seches de France metropolitaine (basse vallée du rhone-Provence, plaines de Limage, plaine d'Alsace) Sont seches pour des raison physiquement et meteorologiquement tres simples à identifier : Mistral pour l'une, et effet de foehn s'exerçant sur les flux d'ouest humide pour les deux autres.

Mais pour la RP, rien de tout cela, pas d'explications aussi evidentes. En effet, Chartres ne connais pas de vent particulier, n'est pas soumis à quelque foehn que ce soit, pourtant la moyenne pluvio sur 30 ans et de 580 mm valeur qui n'est nettement battue que par la region de Marseille en France ! En effet, tres rares sont les zones en France qui passent sous la barre des 600 mm/an sur une periode trentenale, quelques unes: Istres, Colmar, Clermont, Chartres...

Alors quid, pourquoi cette pluviometrie faible de façon tres durable vers Chartres ou meme Paris ???

Si quelqu'un a une explication, je suis preneur !

Amicalement,

François

[41350]

Propositions:

-effet urbain qui aurait tendance a diminuer les precipitations

-grandes plaines cerealieres/villes: les precipitations sont attirees par les forets. Au sud elles foncent vers la Sologne, au nord je ne sais pas. J'habite a la limite entre la Sologne et la Beauce et il n'y a pas photo, toutes les precipitations stagnent et se renforcent en traversant la Sologne. En ete beaucoup d'orages eclatent en Sologne, tres peu de l'autre cote de la Loire (voir jamais sur la Loire meme car la Sologne aspire tout).

De plus on sait bien (en amazonie par exemple) que la foret genere et attire les pluies. Une bonne partie du probleme est la je pense. Je fais une etude sur le climat en France depuis Jules Cesar et j'ai constate que le climat varie en fonction de l'etendue des forets (enfin partiellement en ce qui concerne les precipitations seulement). Avant JC, la Gaule avait un climat extremement humide (la Provence etait de vastes etendues d'etang, marais et lacs dans les vallees), il pleuvait en permanence en Gaule repportait Jules Cesar dans son Journal intime. Les forets etaient impenetrable, l'eau croupissait avant de rentrer dans le sol dit-il egalement. Toutes les etudes montrent une etendue de la foret a cette epoque: elle recouvrait toute la France Beauce incluse.

-les montagnes a l'est (Vosges, Jura, Morvan) ne sont pas assez proches de la Beauce qui ne beneficie pas de l'effet d'"entassement" des nuages. Les montagnes attireraient-elles les nuages en plus de les retenir?

[nico78]

Difficile de parler d'effet de foehn mais la Beauce et son prolongement vers le Nord jusqu'en Essonne sont sous le vent des collines du Perche...l'effet est moindre mais joue tout de même (comme pour le bassin rennais par exemple)..A une échelle plus fine au sein de l'IDF, les plateaux des Yvelines sont plus humides que la vallée de la Seine en Essonne aussi "sous le vent". Il s'agit d'accentuations d'un "déficit" général du bassin parisien comme le bassin de Londres, aux tendances océaniques dégradées, avec des pluies uniformément réparties sur l'année sans excès pour les orages estivaux et "atténuées" lors des flux d'ouest classiques...

[Nemlod]

l'effet urbain je ne pense pas, comme je disait sur un autre sujet regarder en IDF:

On voit bien que paris ne fait pas ilot de sécheresse comme celà est fait pour les températures.

[Fred Decker]

Les écarts de précipitations au sein même de l'Eure-et-Loir sont importants, avec un minimum moyen de précipitations au sud-est de Chartres à moins de 540 mm par an (donc pas de phénomène urbain) et un maximum dans le Perche (extrême sud-ouest du département (plus de 800 mm). Un minimum de précipitations (moins de 600 mm) s'étend en gros de Dreux à Orléans.

La cause? Le Perche (et le Faux Perche) justement, qui "épuisent" une partie des précipitations lors de passages pluvieux, (surtout d'octobre à mars). Les pluies se réactivent ensuite bien plus loin à l'est de Paris...

A+

Fred D.

[Altitude600]

41350 dit que l'effet urbain aurait tendance à faire diminuer les précipitations...

En cas d'orages nocturnes, j'ai tendance à penser le contraire.

Voici quelques années, un violent orage a frappé la ville d'Issoire "capitale européenne de l'aluminium". Des avis se sont exprimés, émettant l'hypothèse qu'au passage sur la ville, la chaleur dégagée par les usines métallurgiques avait accentué la puissance de l'orage qui phénomène aggravant, se retrouvait "bloqué" par les premières pentes du Livradois...

La même ville a eu vu en hiver par vent de Nord des neiges "artificielles" qui ont recouvert les quartiers au vent "des usines" de plusieurs cm de neige...

Peut-être lors de pluies fines l'effet urbain joue-t-il à contrario, atténuant l'importance du météore..

Comment estimer le bilan final de "l'effet urbain"?

[florent76]

Fred Decker indique l'exacte réponse : ce sont bien les reliefs ou du moins ici leur absence qui expliquent que le Bassin Parisien soit plus sec que toutes les zones alentours.

A grande échelle, les premiers reliefs continentaux rencontrés de la Bretagne au Perche ou les collines du Limousin selon la provenance des flux "épuisent" effectivement une partie des précipitations.

A l'échelle locale, la présence d'un relief si petit soit-il dans la zone créé un petit effet de foenn dans la zone sous le vent d'où la sécheresse de l'Essonne... tandis que la Beauce est sèche parce que pas le moindre relief ne favorise ici la condensation.

C'est ce qui explique que la ligne bleue des Vosges, à l'extrême est du Bassin parisien voit se déverser sur elle les plus fortes précipitations de tout le nord de la France : c'est en effet le tout premier relief supérieur à 1000 mètres à faire barrage au flux d'ouest.

Florent.