Le micro-climat du Pays Basque

[Fred06]

Il ne faut pas exagérer, Biarritz et les environs, c'est environ 20-21°C en Tm juillet-août, alors que Nice-Menton, c'est plutôt dans les 23-24°C. Ce n'est pas rien, 3°C d'écart...!

Même en Txm, on avoisine les 24-25°C maximum sur la côte basque, alors qu'on atteint 27-28°C sur la côte entre Nice et Menton. Toujours ces 3°C d'écart.

Crois-moi, c'est ça qui empêche la culture des agrumes dans le pays basque.

ps : j'avais pas vu la réponse de "Canada Goose".

Bonjour à tous

Pour la culture des agrumes, il y a aussi la Tnn : -12,7°C à Biarritz en 1985, à mon avis, c'est rédhibitoire. A Nice, cette Tnn n'est que de - 7,5°C, c'est largement plus supportable pour ces végétaux.

En fait, le Pays Basque n'est pas particulièrement clément en ce qui concerne les records de froid surtout si on consdère la latitude et la position littorale, Nettement plus au nord, la Tnn de Brest n'est que de -10,9°C, encore plus au nord et en position un peu plus continentale, la Tnn de Dunkerque n'est que de -13,4°C.

Bonsoir,

Je pense dans ce cas là que la fréquence des températures contraignantes à la stabilisation d'une espèce, au développement endémique d'une certaine population de plantes, d'arbres, etc.. ou à la culture est plus importante qu'un événement isolé. L'étude de périodes de retour semble également plus évocateur selon les limites définies pour chaque espèce. Evidemment, comme dit plus haut, de très nombreux facteurs sont à prendre en compte. Une pluviométrie importante peut être un bon apport et une valeur ajoutée à la chaude humidité ambiante des lieux pour certaines espèces. Cette pluviométrie peut être un plus pour le littoral basque même si un plus faible ensoleillement est sûrement source de contrariété pour des espèces gourmandes en soleil.

En exemple, plus que comparer la Tnn possible, si l'on parle de fréquence, les périodes de plusieurs années sans gel sur l'Est de la zone azuréenne, les côtes Nord-Est de la Corse et plus spontanément du côté du Var sont de fait. Certains de ces secteurs approchent même des 6 à 8 années sans gel notamment au niveau de la zone de l'Est de Nice à Menton/San Remo ou le Cap Corse. Les gelées même lorsqu'elles se produisent sont généralement faibles. La valeur extrême façonne également la fiabilité de l'espèce à s'y installer mais si cette valeur extrême est rare et ponctuelle, l'acclimatation réagit en conséquence.

Comparer la station de Biarritz Parme avec Nice Aéroport c'est comme comparer Marignane avec Marseille Corniche!

La comparaison devrait plutôt se faire avec la station de Cannes, toutes les deux ne sont pas strictement en bord de mer.

Du coup, la Tnn de Cannes en 1985 est de -12.0°C relativement proche donc de la Tnn de Biarritz.

Il faudrait avoir les données de la Pointe de Socoa, située en bord de mer.

[...]

Bonsoir,

Je souhaite apporter quelques précisions à tout ça et sur les idées reçues.

Il faut savoir qu'il y a plusieurs grosses spécificités sur la côte azuréenne qui bien sûr sont difficiles à prendre en compte et à appréhender sans étude approfondie sur une très longue durée de la climato mais encore plus spécifiquement de la topographie particulière des lieux. Trois secteurs se distinguent sur la bande côtière, le secteurs cannois, le secteur niçois et les alentours de la frontière italienne entre Nice et Savone (station Menton : alt. >200m, Saint-Jean-Cap Ferrat >130m). Le ressenti matinal sera d'ailleurs différent où l'on se trouve sur la côte.

Et là on peut renvoyer, entre autres, au climato-géographe Pierre Carrega, qui a souvent porté ses études sur les conséquences de la topographie dans l'analyse.

À conditions de prises de températures égales, il n'est pas rares de voir 6 à 8° d'écart en Tn, parfois plus, progressivement d'Ouest en Est et pas seulement en bord de mer mais également positivement dans les terres littorales, en allant vers l'intérieur. Tout se joue avec la topographie des lieux. Il est impossible de comparer l'Ouest de Cannes au secteur niçois (on peut prendre Carros comme station à plus de 10 km dans les terres au Nord de Nice qui est plus doux que Cannes-Mandelieu, littorale à 400m de la mer) et encore moins comparé à la frontière.

La station de Nice-aéro, contrairement aux idées reçues, se situe dans le secteur le plus "frais" du secteur côtier Nice-Menton, sous l'emprise des brises de Nord venant de la vallée du Var et des brises de vallées contrairement aux absences de brises plus à l'Est, ou aux brises "sèches" sous l'effet d'une compression adiabatique.

Une VP2 à Nice-centre-Ouest, pas du tout au bord de mer chiffre même régulièrement plus en Tn que Nice-aéro et plus on va vers l'Est, plus la paroi pré-alpine est protectrice des versants Sud.

L'influence maritime, aidée par la dépression géographique du Golfe de Gènes et par une barrière massive au Nord, est importante pour les secteurs exposés à l'Est de Nice mais pas seulement.. Evidemment, le contraste sera ainsi saisissant si l'on se retrouve dans une vallée encaissée et la différence dans les coeurs de vallée sera importante (froide) avec les secteurs Sud plus loins dans les terres où les gelées peuvent être peu fréquentes même "loin" de la mer.

Le post de Tony résume parfaitement les différences très nettes soumises aux conditions topographiques de la zone azuréenne.

[Chri]

Un grand merci Fred06 pour ce long topo. On en sait plus maintenant sur la spécificité du climat de Nice Aéroport.

Le souci est que les médias citent toujours cette station sur leur carte.

Pas facile de comparer surtout si il existe de grandes disparités dans un petit secteur comme la côte d'azur...

A noter que le littoral basque est orienté nord ouest et donc sujet aux descentes humides et fraîches de nord ouest.

Acontrario le littoral de la côte d'azur, orienté sud est est donc protégé de ces flux polaires maritimes.

Ca doit expliquer en partie les différences majeures entre le climat des deux régions.

[Louis 64]

Plus personne sur ce sujet?Quel dommage!Un si beau pays.