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Climat de Washington DC


THE_PHOENIX
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Salut Mathieu,

Washington est située malgré tout à une latitude plutôt basse, au niveau de la région méditerranéenne chez nous. Maintenant, je sais pas, si le cortège floristique est plus fournit à Washington qu'en Espagne, au Portugal ou en Italie.

Crabo

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Salut Mathieu,

Washington est située malgré tout à une latitude plutôt basse, au niveau de la région méditerranéenne chez nous. Maintenant, je sais pas, si le cortège floristique est plus fournit à Washington qu'en Espagne, au Portugal ou en Italie.

Crabo

Bonjour Crabo, Washington D.C. est situé à une latitude légèrement plus basse que celle de Cagliari au sud de la Sardaigne. Pour ce qui est du cortège floristique, je ne pourrais pas te répondre.

Cagliari : 39° 13' 0'' N

Washington D.C. : 38° 53' 42'' N

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Oui,

Je pense même que tu en as trop dit!

Je m'efforce de prendre un ton correct avec toi alors que tu perd patience dès qu'on te contredit.

Mets toi trois secondes à ma place ou à la place de quelqu'un qui cherche à apprendre

Je n'ai JAMAIS dénigré ta manière de voir les choses, ni les sources auxquelles tu te réfères. Fais de même avec celles que je cite.

Bon, ok, 'scuse...

Ok, je reconnais que j'affirme un peu trop fort ma vision.

Alors voilà, beaucoup plus sereinement, ce que je veux dire :

Je cherche PARTOUT sur le web ce que tu appelles "vegetation subtropicale". Encore une fois, je trouve la conception de la WWF comme première référence dans le domaine
Oui, je sais bien, et tu as raison, on ne trouve quasiment pas, sur le web public, les références sur lesquelles je me base. Ceci pour les raisons suivantes (mais je l'avais déjà un peu expliqué) :

1) la notion de végétation potentielle est très peu populaire (bien qu'il soit possible de trouver des cartes de la répartition des différents biomes climaciques et potentiels en cherchant dans chaque pays) : on présente beaucoup plus fréquemment des cartes faisant apparaître les grands ensembles floristiques actuellement en place.

2) la notion de végétation subtropicale (d'un point de vue botanique) est très confuse (de même que - et tu le dis souvent, et tu as raison - la définition même du terme "subtropical") : le plus souvent, sur le web public, on définit "végétation subtropicale" de deux manières :

2.1. la végétation qui se trouve dans les régions qui ont été climatiquement (donc un peu arbitrairement, je ne juge pas !) classifiées subtropicales

2.2. la définition botanique ou floristique de la WWF est une des meilleures (pour ne pas dire la bonne), et c'est exactement celle qui correspond à celle à laquelle je me fie : la WWF (comme tous les botanistes) considèrent "subtropicale" toute végétation ayant un lien de parenté, une physionomie et un métabolisme très proches de la végétation tropicale. D'ailleurs, la WWF range à juste titre la végétation subtropicale dans le même grand domaine que la végétation tropicale, comme tu l'as très justement remarqué. Le seul "problème" (pour moi) avec la WWF, c'est qu'ils utilisent la végétation actuellement en place. Ce n'est pas "malvenu", c'est très bien qu'ils procèdent ainsi, bien sûr ! Mais l'ennui, c'est que pour établir une classification basée sur les liens entre climat et végétation, il est préférable - pour ne pas dire nécessaire - de considérer la végétation potentielle, c'est à dire celle qui devrait être effectivement présente sans l'action de l'Homme. Et ça, la WWF ne le fait malheureusement pas.

2.3. Toutes ces définitions, tous ces concepts liant la définition de la végétation subtropicale (qu'on retrouve dans les liens de la WWF) avec la répartition géographique de la végétation potentielle, on les retrouve en fait dans des articles scientifiques (souvent payants, sauf si on a la chance de profiter d'une bibliothèque universitaire), ou dans des bouquins (scientifiques également) passionnants au passage ! (je te conseille "Ecology of Tropical and Subtropical Vegetation" (Heinrich Walter) qui est une vraie bible, mais bien d'autres encore...

Tu comprends donc que ce point 2.3. qui m'intéresse.

Tiens, voilà un lien intéressant de la WWF qui détaille chaque écorégion (sous-entendant donc chaque écosytème actuellement présent) :

http://wwf.panda.org/about_our_earth/ecoregions/ecoregion_list/

Enfin concernant la grande explication (en anglais) provenant de l'USDA (source qui a semble t'il une considération similaire à la tienne), cherche bien, dans tout l'article, ils ne parlent pas de végétation subtropicale. C'est dans LEUR classification, via le titre des zones 230, qu'il utilisent eux le terme de subtropical, mais pas dans l'article! Pour faire simple, les bois à "loblolly pine" sont classés comme étant subtropicaux par USDA (leur classification et pas LA classification -même eux ils n'ont pas la prétention de dire que leur classification est universelle-) et comme foret de conifères tempérées par WWF.
Tu as raison ! je viens de vérifier plus en profondeur, et effectivement, tous ces pins (dont le Loblolly pine) ne semblent pas apparentés au genre tropical, même si ceux-là évoluent dans ces régions pouvant être considérées subtropicales.

En revanche, si les arbres potentiellement présents dans la zone 230 ou 231 (celle allant jusqu'à Washington) ne semblent effectivement pas avoir d'origine tropicale, ce n'est pas le cas des herbes, telles la "Panicum". Celle-ci est clairement d'origine tropicale. C'est pour cette raison que cette zone de végétation potentielle a été considérée subtropicale.

Et c'est la définition que j'emploie : dès lors qu'il existe au moins une espèce (qu'elle soit herbeuse ou arborée) d'origine tropicale, alors on peut considérer la zone comme étant subtropicale (d'un point de vue floristique potentiel, donc).

Voilà, j'espère être plus clair. Et je comprends tout à fait qu'on puisse concevoir les choses différemment.

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Salut,

Concernant la classification de la WWF, je ne suis pas sur du tout qu'ils considèrent les plantes d'origines tropicales adaptées à des conditions tempérées, comme subtropicales. Il suffit de regarder Madère. La végétation sur place, laurisylve et autres plantes d'origine tropicales, est classée par cet organisme comme étant dans le biome forêts de feuillus et forêts mixtes tempérées. Cela implique qu'ils considèrent toute plante tropicale visiblement adaptée à des condition tempérées comme tempérée. Du coup, par rapport à leur vision, cela serait vraissemblablement le cas pour la végétation potentielle du sud est des États Unis.

Maintenant, c'est vraiment une histoire de définition, car quoi qu'il en soit, tous les organisations sont d'accord sur la nature de la végétation. Celle-ci sera d'origine tropicale pour certaines espèces à Washington, donc subtropicale pour les uns (USDA) tempérée pour d'autres (WWF).

En tous cas, ceux qui considèrent une végétation d'origine tropicale comme subtropicale, ont malgré tout des raisons parfaitement légitimes de le faire, je le conçois tout à fait.

Mais, au risque de me répéter, et te paraphraser un peu Dann, il existe différentes conceptions, toutes dignes d'interêt, dès lors que celles-ci sont fondées.

Crabo

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Concernant la classification de la WWF, je ne suis pas sur du tout qu'ils considèrent les plantes d'origines tropicales adaptées à des conditions tempérées, comme subtropicales. Il suffit de regarder Madère. La végétation sur place, laurisylve et autres plantes d'origine tropicales, est classée par cet organisme comme étant dans le biome forêts de feuillus et forêts mixtes tempérées.

Si, tu te trompes, tu n'as pas lu le chapitre correspondant.

Le voici (c'est le lien direct de la WWF traitant de la laurisylve de Macaronésie) :

http://worldwildlife.org/ecoregions/pa0425

Ils mentionnent donc très explicitement (et à plusieurs reprises) qu'il s'agit bien évidemment d'une forêt subtropicale :

« The Macaronesian subtropical mountain moist forest that characterizes Madeira and the Canary archipelagos has been termed "laurisilva" »

« This unique subtropical humid forest (very similar to permanent mountain cloud forest) constitutes an extremely important ecosystem type that is rare worldwide.»

Maintenant, c'est vraiment une histoire de définition, car quoi qu'il en soit, tous les organisations sont d'accord sur la nature de la végétation. Celle-ci sera d'origine tropicale pour certaines espèces à Washington, donc subtropicale pour les uns (USDA) tempérée pour d'autres (WWF).
En fait, moi je pense vraiment que la définition botanique est la même pour la WWF ou pour l'UDSA, mais les différences proviennent du fait que, comme je l'ai dit plus haut, la WWF ne considère que la végétation en place actuellement. Or, dans une grande partie du sud-est des USA, la végétation présente actuellement n'est pas (n'est plus, elle a été décimée) subtropicale (donc pas d'origine tropicale) mais bien tempérée, et c'est donc pour cette raison que la WWF parle de forêt tempérée pour cette partie des USA.

En tous cas, ceux qui considèrent une végétation d'origine tropicale comme subtropicale, ont malgré tout des raisons parfaitement légitimes de le faire, je le conçois tout à fait.

Merci !

Mais c'est aussi ce que fait la WWF... je t'assure !

Ce qui est juste dommage avec la WWF, c'est qu'ils ne font pas la distinction entre les plantes xériques arides subtropicales, tropicales ou "tempérées".

Mais, au risque de me répéter, et te paraphraser un peu Dann, il existe différentes conceptions, toutes dignes d'interêt, dès lors que celles-ci sont fondées.
Nous sommes d'accord.
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Hello Dann,

Je ne me trompe qu'à moitié en fait.

Car en effet, les plantes des laurisylves de Madère sont bien considérées comme subtropicales.

Mais, la classification de la WWF les maintient malgré tout dans le biome tempéré, tout simplement, je pense, parce que ces essences subtropicales sont mixées à des plantes tempérées.

Finalement, ce n'est vraiment qu'une histoire de classification, car tout le monde s'accorde sur la nature des végétaux.

Pour l'USDA la représentation d'une espèce subtropicale suffit à classifier une écorégion comme subtropicale, alors que cela semble être l'inverse pour la WWF.

Du coup, je pense que par rapport à la végétation potentielle de Washington, le coin serait classifié comme Madère, forêts mixes tempérées, pour la WWF.

Mais il serait intéressant de voir quand même, une vision élargie au monde et notamment à l'Europe de la classification communiquée par l'USDA.

Crabo

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Oui, je sais bien, et tu as raison, on ne trouve quasiment pas, sur le web public, les références sur lesquelles je me base. Ceci pour les raisons suivantes (mais je l'avais déjà un peu expliqué) :

1) la notion de végétation potentielle est très peu populaire (bien qu'il soit possible de trouver des cartes de la répartition des différents biomes climaciques et potentiels en cherchant dans chaque pays) : on présente beaucoup plus fréquemment des cartes faisant apparaître les grands ensembles floristiques actuellement en place.

Bonjour à tous,

Cette notion de "végétation potentielle" pour la région de Washington me gêne doublement :

1 Comment la déterminer ? Si on ne peut pas l'observer, il faut la déterminer par la climatologie ce qui fait que l'on tourne en rond : la climatologie est déterminée par la végatation potentielle qui elle-même est déterminée par la climatologie, etc ....

2 Pourquoi cette notion serait-elle nécessaire pour la région de Washington ? Il existe bien d'autres régions du monde où l'action humaine est très forte et il n'empêche que la végétation climacique ressurgit (sous des formes plus ou moins altérées il est vrai) dès qu'elle peut. On le voit très bien en Europe Occidentale où, sur des espaces qui sont défrichés depuis des siècles voire dès millénaires, cette végétation climacique facilement identifiable ressurgit en permanence.

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Cette notion de "végétation potentielle" pour la région de Washington me gêne doublement :

1 Comment la déterminer ? Si on ne peut pas l'observer, il faut la déterminer par la climatologie ce qui fait que l'on tourne en rond : la climatologie est déterminée par la végatation potentielle qui elle-même est déterminée par la climatologie, etc ....

Bonjour Yves,

En fait, tu confonds la classification climatologique (que l'on cherche à déterminer à partir de plusieurs concepts) et les conditions climatiques (qui, elles, ne dépendent de "personne", ni de rien) : ces conditions climatiques (températures, précipitations, ensoleillement, etc...) sont ce qu'elles sont. Elles ne dépendent nullement de la végétation (potentielle ou non). C'est bien la végétation qui dépend des conditions climatiques.

Donc en fait, la végétation potentielle est déterminée par les conditions climatiques (et non par la "climatologie").

Et c'est là qu'entrent en jeu les botanistes et les climatologues : car les uns savent quelle est l'écologie de telle ou telle espèce, c'est à dire qu'ils savent quelles sont les conditions climatiques les plus adéquates pour tel ou tel type de plante. Les botanistes sont donc en mesure de dire quels types d'espèces végétales peuplaient un endroit donné avant que l'Homme ne s'y trouve. Quant aux les climatologues, ils sont en mesure de dire quelles étaient les conditions climatiques qui régnaient dans ce lieu à ce moment là. Surtout qu'en Amérique du Nord, la présence humaine ayant eu un impact majeur sur l'environnement est très récente : tout au plus 400 ans. Donc il est très facile pour les climatologues de déterminer avec précisions quelle étaient les conditions climatiques de l'époque.

2 Pourquoi cette notion serait-elle nécessaire pour la région de Washington ? Il existe bien d'autres régions du monde où l'action humaine est très forte et il n'empêche que la végétation climacique ressurgit (sous des formes plus ou moins altérées il est vrai) dès qu'elle peut. On le voit très bien en Europe Occidentale où, sur des espaces qui sont défrichés depuis des siècles voire dès millénaires, cette végétation climacique facilement identifiable ressurgit en permanence.
C'est une question très pertinente ! Je vais tenter d'y répondre le plus clairement possible...

Comme tu l'as très justement souligné, en Europe occidentale, et notamment sur les rives méditerranéennes, la présence humaine est assez ancienne, et, effectivement, les forêts "originelles" qui s'y trouvaient ont été régulièrement défrichée, brûlées, exploitées, transformées... et ce depuis près de 8 à 10000 ans ! Depuis maintenant une petite centaine d'années, les Hommes qui vivent dans ces régions défrichent de moins en moins les forêts qui repoussent peu à peu. Seulement voilà : en région méditerranéenne française, par exemple, l'arbre qui dominait était le chêne pubescent. Mais il a tellement été défriché, qu'il s'est peu à peu fait remplacer par le chêne vert (celui-ci n'intéressait pas trop les Hommes). Le chêne vert a donc gagné du terrain, et, étant donné qu'il se satisfaisait également des conditions climatiques qui régnaient (et celles qui règnent aujourd'hui également), alors il a fini par s'imposer. Aujourd'hui, un nouvel état d'équilibre a été atteint, mais il s'agit d'un équilibre secondaire. Ce n'est pas l'état de climax. Si tu veux, les dégâts sur le chêne pubescent ont été tellement forts (et sur une très grande période de temps), qu'un nouvel équilibre "artificiel" s'est créé.

C'est la même chose par exemple en Ecosse : la forêt calédonienne (le dernier prolongement occidental de la forêt subarctique (ici, en climat subpolaire océanique) qui régnait sur une grande partie des terres intérieures du pays a été défrichée, et l'on n'en retrouve plus qu'un petit peuplement protégé de quelques hectares aujourd'hui.

http://en.wikipedia.org/wiki/Caledonian_Forest

Le problème, c'est qu'en Ecosse, les vents sont très forts et constants. Or, sans la protection des autres arbres, aucune graine ne peut germer désormais. Au point qu'un nouvel état de "pseudo-climax" a été atteint : si on ne fait rien, la lande restera le seul biome caractéristique des Highlands.

Et c'est la même chose pour beaucoup d'autres espèces européennes.

Alors, dans l'est et le sud-est des Etats-Unis, c'est le même phénomène : après des défrichements intensifs de la forêt mixte originelle (composée d'espèces tempérées et subtropicales - telles certaines formes de laurisylves -), seules les espèces tempérées ont repris le dessus, malgré des conditions climatiques toujours propices au développement des espèces subtropicales. La raison provient sans doute du fait que les espèces subtropicales ont dû être "privilégiées" par les Hommes (bois de chauffe, constructions), et que, finalement, en nombre restreint, elles n'ont sans doute pas résisté à la compétition avec les espèces tempérées, plus "coriaces", et probablement plus à leur aise dans un milieu doux. Ces dernières ont pu proliférer, ne laissant aucune chances aux espèces subtropicales. Et un état de "pseudo-climax" s'est donc installé, ici aussi. On parle également de pseudo-climax car le phénomène de défrichement systématique s'est arrêté depuis peu, donc on ne sait pas trop si, en ne touchant plus rien et en laissant faire le temps, l'état actuel resterait tel quel.

Mais si les Hommes n'avaient eu aucune influence, alors la bande est et sud-est des USA serait recouverte de cette forêt subtropicale mixte, qui serait la vraie forêt climacique ou potentielle.

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Bonjour Yves,

En fait, tu confonds la classification climatologique (que l'on cherche à déterminer à partir de plusieurs concepts) et les conditions climatiques (qui, elles, ne dépendent de "personne", ni de rien) : ces conditions climatiques (températures, précipitations, ensoleillement, etc...) sont ce qu'elles sont. Elles ne dépendent nullement de la végétation (potentielle ou non). C'est bien la végétation qui dépend des conditions climatiques.

Donc en fait, la végétation potentielle est déterminée par les conditions climatiques (et non par la "climatologie").

Et c'est là qu'entrent en jeu les botanistes et les climatologues : car les uns savent quelle est l'écologie de telle ou telle espèce, c'est à dire qu'ils savent quelles sont les conditions climatiques les plus adéquates pour tel ou tel type de plante. Les botanistes sont donc en mesure de dire quels types d'espèces végétales peuplaient un endroit donné avant que l'Homme ne s'y trouve. Quant aux les climatologues, ils sont en mesure de dire quelles étaient les conditions climatiques qui régnaient dans ce lieu à ce moment là. Surtout qu'en Amérique du Nord, la présence humaine ayant eu un impact majeur sur l'environnement est très récente : tout au plus 400 ans. Donc il est très facile pour les climatologues de déterminer avec précisions quelle étaient les conditions climatiques de l'époque.

C'est une question très pertinente ! Je vais tenter d'y répondre le plus clairement possible...

Comme tu l'as très justement souligné, en Europe occidentale, et notamment sur les rives méditerranéennes, la présence humaine est assez ancienne, et, effectivement, les forêts "originelles" qui s'y trouvaient ont été régulièrement défrichée, brûlées, exploitées, transformées... et ce depuis près de 8 à 10000 ans ! Depuis maintenant une petite centaine d'années, les Hommes qui vivent dans ces régions défrichent de moins en moins les forêts qui repoussent peu à peu. Seulement voilà : en région méditerranéenne française, par exemple, l'arbre qui dominait était le chêne pubescent. Mais il a tellement été défriché, qu'il s'est peu à peu fait remplacer par le chêne vert (celui-ci n'intéressait pas trop les Hommes). Le chêne vert a donc gagné du terrain, et, étant donné qu'il se satisfaisait également des conditions climatiques qui régnaient (et celles qui règnent aujourd'hui également), alors il a fini par s'imposer. Aujourd'hui, un nouvel état d'équilibre a été atteint, mais il s'agit d'un équilibre secondaire. Ce n'est pas l'état de climax. Si tu veux, les dégâts sur le chêne pubescent ont été tellement forts (et sur une très grande période de temps), qu'un nouvel équilibre "artificiel" s'est créé.

C'est la même chose par exemple en Ecosse : la forêt calédonienne (le dernier prolongement occidental de la forêt subarctique (ici, en climat subpolaire océanique) qui régnait sur une grande partie des terres intérieures du pays a été défrichée, et l'on n'en retrouve plus qu'un petit peuplement protégé de quelques hectares aujourd'hui.

http://en.wikipedia.org/wiki/Caledonian_Forest

Le problème, c'est qu'en Ecosse, les vents sont très forts et constants. Or, sans la protection des autres arbres, aucune graine ne peut germer désormais. Au point qu'un nouvel état de "pseudo-climax" a été atteint : si on ne fait rien, la lande restera le seul biome caractéristique des Highlands.

Et c'est la même chose pour beaucoup d'autres espèces européennes.

Alors, dans l'est et le sud-est des Etats-Unis, c'est le même phénomène : après des défrichements intensifs de la forêt mixte originelle (composée d'espèces tempérées et subtropicales - telles certaines formes de laurisylves -), seules les espèces tempérées ont repris le dessus, malgré des conditions climatiques toujours propices au développement des espèces subtropicales. La raison provient sans doute du fait que les espèces subtropicales ont dû être "privilégiées" par les Hommes (bois de chauffe, constructions), et que, finalement, en nombre restreint, elles n'ont sans doute pas résisté à la compétition avec les espèces tempérées, plus "coriaces", et probablement plus à leur aise dans un milieu doux. Ces dernières ont pu proliférer, ne laissant aucune chances aux espèces subtropicales. Et un état de "pseudo-climax" s'est donc installé, ici aussi. On parle également de pseudo-climax car le phénomène de défrichement systématique s'est arrêté depuis peu, donc on ne sait pas trop si, en ne touchant plus rien et en laissant faire le temps, l'état actuel resterait tel quel.

Mais si les Hommes n'avaient eu aucune influence, alors la bande est et sud-est des USA serait recouverte de cette forêt subtropicale mixte, qui serait la vraie forêt climacique ou potentielle.

Tu fais bien d'utiliser le terme mixte, car elles ne sont pas "pures".

Je pense que plus on va vers le nord et donc vers Washington, plus les essences subtropicales se font rares voire très peu représentées. C'est pour cela aussi, je pense, qu'est utilisée l'appellation "foret tempérée mixte".

C'est logique selon moi, car, des plantes méditerranéennes par exemple, s'exportent parfois au delà du biome mediterraneen. Donc un seul représentant d'une espèce ne devrait pas suffire à faire basculer une zone dans un biome ou dans un autre. Il faut qu'un véritable écosystème se mette en place autour d'un ensemble bioclimatique particulier.

Crabo

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Effectivement, Washington DC est a l’extrême limite nord du climat subtropical (moi je le catégorise tempéré chaud). Le climat a des hivers bien froids mais pas davantage qu'en Alsace ou en Lorraine. La saison de végétation est longue: elle dure environ 8 mois, ce qui similaire a ce qu'on trouve au Pays Basque. Après les essences qui y poussent doivent être adaptées a des saisons biens marqués avec canicule l'été et blizzard l'hiver.

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Tu fais bien d'utiliser le terme mixte, car elles ne sont pas "pures".

Je pense que plus on va vers le nord et donc vers Washington, plus les essences subtropicales se font rares voire très peu représentées.

C'est bien ça.

C'est pour cela aussi, je pense, qu'est utilisée l'appellation "foret tempérée mixte". C'est logique selon moi, car, des plantes méditerranéennes par exemple, s'exportent parfois au delà du biome mediterraneen. Donc un seul représentant d'une espèce ne devrait pas suffire à faire basculer une zone dans un biome ou dans un autre. Il faut qu'un véritable écosystème se mette en place autour d'un ensemble bioclimatique particulier.

Attention quand même : comme tu as pu le voir, ils parlent bien de forêt subtropicale pour évoquer la laurisylve de Macaronésie... je pense par ailleurs que, même dans ton esprit, il ne fait pas de doute quant à cette appellation s'agissant de cette forêt dont bien des espèces qui la constituent possèdent clairement des liens de parenté avec les espèces tropicales.

Maintenant, je t'avoue que je ne comprends pas pourquoi la WWF parle également de "forêt tempérée mixte", alors qu'ils associent les forêts subtropicales aux forêts tropicales... il faudrait leur demander.

Je ne pense pas que ce soit pour la raison que tu évoques. En effet, il faut savoir que dans toutes les forêts subtropicales, il existe des essences tempérées qui côtoient les espèces subtropicales. Le biome "tropical" arrive lorsque plus aucune espèce tempérée ne côtoie à l'état naturel les espèces tropicales et subtropicales.

Il me paraît logique de considérer qu'on entre dans le domaine subtropical dès lors qu'au moins une espèce subtropicale est capable de se développer à l'état naturel, puisque cela indique qu'à partir de là, les conditions climatiques ont passé un certain seuil de "subtropicalité".

Je pense que ce n'est pas la même chose pour les espèces méditerranéennes, puisque ces espèces sont elles aussi des espèces (botaniquement parlant) tempérées.

Mais je comprends que ces choix de seuils puissent ne pas faire consensus.

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Je pense que notre divergence est là, précisément.

Car, je comprends que Madère puisse être effectivement classée en tempéré, car elle se trouve dans la zone géographique tempérée.

Pour ma part, je trouve que cela se tient complètement, car il ne fait absolument aucun doute que Washington soit, géographiquement et climatologiquement en domaine tempéré. Je rappelle que la zone tempérée est sur le plan géographique comprise entre la zone tropicale chaude et la zone polaire froide.

Washington ne peut être selon moi, subtropicale, que si on considère ce terme comme représentant une branche de la zone tempérée. Ce que font assez logiquement certaines classifications.

Je pense que cette végétation subtropicale s'est "coupée" de la végétation tropicale en s'adaptant à des régions au climats tempérés, plus rudes.

Je rappelle que le mois le plus froid à Washington flirte quand même avec le 0.

Après, sur la page WWF décrivant la région qui nous intéresse, http://worldwildlife.org/ecoregions/na0413, ils parlent de la végétation présente avant les invasions européennes, donc la végétation vraisemblablement climacique, et ils n'utilisent pas pour la décrire les mêmes termes que pour Madère.

Faudrait surtout leur demander ce qu'ils entendent par végétation subtropicale.

Crabo

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Washington ne peut être selon moi, subtropicale, que si on considère ce terme comme représentant une branche de la zone tempérée. Ce que font assez logiquement certaines classifications.

Je pense que cette végétation subtropicale s'est "coupée" de la végétation tropicale en s'adaptant à des régions au climats tempérés, plus rudes.

Je suis parfaitement d'accord avec ça.

Pour moi, le climat subtropical fait partie du grand domaine climatique tempéré.

Et la végétation subtropicale (dont on retrouve une ou plusieurs espèces dans les régions au climat dit subtropical) possède des liens de parenté très forts avec la végétation tropicale. Mais que, comme tu le dis très justement, cette végétation est "devenue" subtropicale puisqu'elle a dû s'adapter à des conditions plus rudes, effectivement.

Alors, étant donné que l'US Forest Service (l'équivalent de l'IFN français) précise qu'au moins une espèce subtropicale (donc d'origine taxonomique tropicale) règne dans cet écosystème "231" (il s'agit de l'herbe "Panicum"), alors j'en déduis comme eux que ce biome est subtropical.

http://www.fs.fed.us/land/ecosysmgmt/colorimagemap/images/231.html

Maintenant, je conçois tout à fait que tu ne sois pas d'accord, en ce sens que tu penses qu'il faudrait qu'il y ait au moins la moitié des espèces qui soient subtropicales pour considérer cet écosystème comme étant subtropical.

Le tout étant de définir clairement les choses.

Mais c'est vrai qu'il faudrait lever le doute auprès de la WWF, il faudrait savoir comment ils déterminent leurs ensembles.

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  • 5 months later...
Posté(e)
New York (Harlem) - occasionnellement Paris & Besançon

Je reviens un coup sur ce topic.

Je me souviens que le temps était très orageux l'été...

Je profite de ta réactivation du topic pour y ajouter mon post smile.png

Etant en grand manque d'orages et m’apprêtant à partir à Washington ce mois-ci, je voulais savoir si on a des statistiques sur le nombre de jours orageux que connaît la ville en moyenne en Août.

Aussi, s'agit-il d'orages liés à un front, d'orages de chaleur ou autres ?

Et permettent-ils de rafraîchir l'air ?

Parce que le temps estival j'aime bien mais l'été de Washington me semble trop chaud pour moi ermm.gif

Merci d'avance flowers.gif

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