taf95 Posté(e) 3 mai 2012 Neubois (Bas-Rhin) Partager Posté(e) 3 mai 2012 Bonjour à tous. Petit retour à janvier 1985 ! La fameuse nuit du 16 au 17 janvier 1985 je suis tout près de la forêt de Montmorency (Val-d'Oise), habitant alors au Plessis-Bouchard. Le 16 à 19hHL (soit 18hTU), après une courte descente depuis la butte des Pins Brûlés, j'arrive au fond du TAF de la tourbière de la Cailleuse. Je n'entends que mes pas s'enfonçant dans la neige et le frottement rythmé de mes vêtements. Dans le faisceau de la lampe la surface de la neige brille comme des gemmes. Certes le ciel est totalement dégagé, mais je remarque que les étoiles sont un peu moins visibles que d'autres fois par ciel clair. Là-dessus, pour avoir une idée concernant la température de l'air ambiant, je m'approche du thermomètre min-max installé en 1972 contre un arbre à deux mètres de hauteur, en détournant mon haleine. Et alors c'est la surprise au niveau des graduations que je repère rapidement: à cette heure-ci on lit de l'ordre de -19°C. Oui déjà moins dix-neuf ! Il faut dire que je ne sens pas vraiment le froid qu'il fait, en effet l'air semble ne pas bouger du tout. Mais le froid est énorme à l'échelle de la région parisienne ! D'ailleurs ma présence à proximité du thermomètre va suffir, par mon haleine et mon rayonnement infrarouge, pour faire remonter de façon non négligeable l'indication de température. Prise de conscience que par ma présence sur les lieux la chaleur de mon corps est en train de jouer carrément sur l'indication du thermomètre, même de modifier très légèrement la température de l'air ambiant. Aussi, par respect pour la sentinelle thermique qui va témoigner du froid de cette nuit, surtout ne pas s'attarder ici ! En tout cas je pense à tout le temps qui va encore s'écouler jusqu'à la fin de cette longue nuit. Des heures et des heures. Niveau thermique, cela promet... En effet cela semble bien parti pour une nuit claire et calme. En plus il y a pas mal de neige au sol. Je prévois donc une descente de l'ordre de dix degrés, en me basant sur d'anciennes données: l'enregistrement annuel d'un thermographe sous abri que j'ai installé sur les lieux en 1978. Et en particulier sur la partie relative à une nuit claire et calme glaciale avec également neige au sol, celle du 5 au 6 janvier 1979, qui montra environ dix degrés de baisse entre 18hTU et 8hTU (d'environ -7°C à environ -17°C): http://img27.imagesh...7/152/003lw.jpg . Avant de remonter vers la voiture, j'essaie quand même de faire ce qu'il faut au niveau du thermomètre, pour avoir la meilleure estimation possible de la température de l'air au moment de mon passage (18hTU). Et ce n'est pas facile. En effet j'ai du mal à estimer correctement celle-ci, tant le rayonnement infrarouge de mes vêtements et surtout celui des parties nues de mon visage - environ cinquante-six degrés de différence entre la peau découverte et le thermomètre - , mais aussi mon haleine, jouent directement sur le volume de l'alcool du réservoir de l'appareil, comme déjà suggéré plus haut. Alors je m'éloigne un peu du thermomètre, pour revenir quelques minutes plus tard. Le temps de laisser celui-ci "récupérer", avant une lecture rapide. Je dirais même, faite de manière furtive. Vous voyez ce que je veux dire ? Finalement je m'efforce de me rappeler le niveau qu'indiquait le thermomètre juste à l'instant où je suis arrivé sur les lieux. On gardera donc -19°C. Seul au milieu de cet espace sombre et glacé, je ne m'y attarde pas trop, rejoignant vite fait la voiture laissée un peu plus haut au bord de la route, vers le sommet de la butte des Pins Brûlés. Le matin du 17, au moment où je m'en vais à Paris travailler, il me semble que le ciel au-dessus du Plessis-Bouchard comme de la forêt de Montmorency, distante de seulement quelques kilomètres, est toujours bien dégagé. Aussi sur le moment je suis persuadé qu'en forêt le ciel est resté complètement dégagé toute la nuit et que de ce fait, au fond du TAF de la Cailleuse, la température a pu descendre très au-dessous de moins vingt. Plus tard dans la matinée, le ciel se trouve recouvert de nuages et cela conduit évidemment à un radoucissement progressif en forêt. Maintenant, dès le soir de ce 17 janvier je retourne au fond du TAF et relève la minimale. Surprise : "seulement" -22°C. Un peu déçu, il faut dire. Sans pouvoir apporter de réponse sur le moment. Plus tard je me suis procuré les relevés quotidiens du temps en France de janvier 1985, publiés par la Météorologie Nationale, pour y voir un peu plus clair. Mais cela ne m'a pas beaucoup éclairé sur la question. Récemment je l'ai posée à 'Météo78' en MP et il m'a répondu qu'à la station météo de St-Arnoult-en-Yvelines -28°C avait été relevé. Et même aux alentours de -30°C à celle de Fontainebleau. Il a suggéré qu'à la Cailleuse au cours de cette nuit-là une baisse de la température aurait pu être empêchée par une couverture nuageuse. Je me rappelle qu'auparavant 'psncf' a signalé sur le forum qu'à l'endroit où il habitait à l'époque, situé près de la lisière de la forêt de Montmorency, la température n'était pas descendue aussi bas qu'il ne l'avait prévu. Mais à ce propos il n'a pas parlé de nébulosité. Peut-être passera-t-il par là pour donner son avis ? Alors, des nuages cette nuit-là sur le Nord de l'IDF mais pas sur le Sud ? Pourquoi pas ? Je me rappelle aussi qu'il y avait une huitaine de centimètres de neige au sol au fond du TAF de la Cailleuse. Peut-être y en avait-il beaucoup plus dans d'autres coins d'IDF, comme St-Arnoult ou Fontainebleau ? Dans ce cas, la différence de température serait due à la différence d'épaisseur du manteau neigeux. A voir. Evidemment il y aurait aussi l'hypothèse de la présence, à l'approche du redoux, d'air trop doux en altitude, ce qui aurait pu provoquer un contre-rayonnement infrarouge accru, limitant le refroidissement nocturne des surfaces. Que sais-je ? Mais il est possible aussi - cependant je doute de cette idée de plus en plus - que le TAF de la Cailleuse ne soit tout simplement pas capable de produire de tels extrêmes thermiques, à cause tout simplement de sa morphologie. Je pense à la fuite de l'air froid au niveau de l'ouverture. Malheureusement je suis actuellement beaucoup trop loin de ce TAF et ne puis faire les observations ou des expériences qui permettraient peut-être de répondre. Qu'en pensez-vous ? Quelqu'un saurait-il plus précisément quelles furent les conditions météo sur le Nord de l'IDF cette nuit-là ? Notamment en ce qui concerne la nébulosité. En effet je pourrais m'être dit ce matin-là - il y a vingt-sept ans déjà - tout à fait à tort: "Il faisait beau hier soir, c'est pareil ce matin, alors il a dû faire beau toute la nuit". Marc. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
thib91 Posté(e) 4 mai 2012 Nancy Partager Posté(e) 4 mai 2012 Bonjour à tous. Petit retour à janvier 1985 ! Plus tard je me suis procuré les relevés quotidiens du temps en France de janvier 1985, publiés par la Météorologie Nationale, pour y voir un peu plus clair. Mais cela ne m'a pas beaucoup éclairé sur la question. Récemment je l'ai posée à 'Météo78' en MP et il m'a répondu qu'à la station météo de St-Arnoult-en-Yvelines -28°C avait été relevé. Et même aux alentours de -30°C à celle de Fontainebleau. Il a suggéré qu'à la Cailleuse au cours de cette nuit-là une baisse de la température aurait pu être empêchée par une couverture nuageuse. Je me rappelle qu'auparavant 'psncf' a signalé sur le forum qu'à l'endroit où il habitait à l'époque, situé près de la lisière de la forêt de Montmorency, la température n'était pas descendue aussi bas qu'il ne l'avait prévu. Mais à ce propos il n'a pas parlé de nébulosité. Peut-être passera-t-il par là pour donner son avis ? A Marc. C'est à peu près au même niveau que les températures relevées dans les stations des plaines du sud Ile-de-France avec -19,8° à Melun et -19,6° à Brétigny-sur-Orge http://climat-du-gatinais.voila.net/Files/fontainebleau.txt Si vous avez le courage de décrypter ces lignes de code: il s'agit des relevées de la station MF du Bourget entre le 16 et 18 janvier 1985. http://www1.ncdc.noaa.gov/pub/orders/9311645634088dat.txt la liste des codes et leurs significations http://hurricane.ncdc.noaa.gov/cdo/3505doc.txt en ayant jeté un oeil rapidement la température minimum s'est établie vers -18° (tn officielle -18,2°) le 17 janvier entre 6h00 et 7h30 du matin, le ciel était clair (SKC CLR) sans nuages (CLG 722), la visibilité supérieure à 1km, avec un léger brouillard, la pression anticyclonique (1017hap) mais en baisse.Le vent soufflait faiblement (11km/h) depuis l'ENE (DIR 060). On ne connaît pas les conditions exactes de la nuit précédente, les données manquent avec un "trou" entre 19h30 le 16 et 6h00 le 17. On peut supposer, au regard des relevés de la journée du 17que les conditions ont peu évolué. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
taf95 Posté(e) 4 mai 2012 Neubois (Bas-Rhin) Auteur Partager Posté(e) 4 mai 2012 C'est à peu près au même niveau que les températures relevées dans les stations des plaines du sud Ile-de-France avec -19,8°C à Melun et -19,6°C à Brétigny-sur-Orge : http://climat-du-gatinais.voila.net/Files/fontainebleau.txt. Bonjour 'thib91', Oui, à l'époque j'ai vu ça sur Melun et Brétigny. Cette nuit-là la Cailleuse s'était située simplement légèrement au-dessous. Mais rien de bien spectaculaire, contrairement à ce que j'attendais ce matin du 17 janvier compte tenu de la clarté du ciel au-dessus du Plessis-Bouchard. Maintenant, je me demande bien d'où sort la température que je tiens de 'Météo78', ce -30°C concernant Fontainebleau, quand je vois le tableau du dessus (à Fontainebleau minimale de janvier 1985 : -19,6°C). Alors peut-être est-ce une question de stations situées à différents endroits ? Si vous avez le courage de décrypter ces lignes de code. Il s'agit des relevés de la station MF du Bourget entre le 16 et 18 janvier 1985 : http://www1.ncdc.noaa.gov/pub/orders/9311645634088dat.txt. La liste des codes et leurs significations : http://hurricane.ncdc.noaa.gov/cdo/3505doc.txt. Merci pour ce tableau relatif au Bourget et sa légende. Je rappelle que cette station est situé à une quinzaine de kilomètres de la Cailleuse à vol d'oiseau. Dommage bien sûr qu'il y ait ce vide de plusieurs heures, entre 19h30 et 06h00 (TU), durant la nuit concernée par la question. D'après 'thib91' la situation météo n'aurait pas changé entre les deux. Durant cette parenthèse, il n'y aurait pas eu d'évolution significative du temps, mise à part une petite baisse de la température (de 5 à 0°F) et du point de rosée (de 1 à -4°F). On peut penser aussi, d'après le tableau, qu'au Bourget le vent a présenté un niveau à peu près constant et non négligeable, de l'ordre 5 à 7 miles/heure, soit une dizaine de km/h. Maintenant je pense que l'anémométrie de cette nuit-là n'a pas empêché la présence d'un lac d'air froid dans le TAF de la Cailleuse, d'après ce que j'ai pu observer et ressentir lorsque le soir du 16 janvier je suis descendu de la butte des Pins Brûlés, aux environs de laquelle j'avais laissé la voiture, jusqu'au fond du TAF. Ce fut de la façon la plus directe, c'est-à-dire en suivant un thalweg, sans faire le crochet par la route des Fonds. Au Bourget il y a quand même durant la nuit une baisse de la pression réduite au niveau de la mer (entre 1024,3 hpa à 18h00 TU et 1017,0 hpa à 06h00 TU). C'est bien l'annonce du changement de temps qui va suivre en Ile-de-France, avec le redoux venant lentement de l'océan. Qu'en déduit-on ? L'arrivée d'air doux en altitude sur le Nord de l'IDF. Cela doit rendre compte de ce que j'ai noté, lorsque je me suis trouvé au fond du TAF de la Cailleuse ce soir-là. Une certaine opacité du ciel. Même si des étoiles étaient encore visibles, celles qu'on voyait l'étaient faiblement. Le ciel était un peu terne. Il n'était pas aussi limpide, aussi noir que lors d'autres soirs précédents, il ne présentait plus le scintillement de multiples étoiles. Cela a dû jouer sur l'évolution de la température au fond du TAF durant la nuit, en augmentant le contre-rayonnement infrarouge. Ainsi s'expliquerait pourquoi la température, déjà extrêmement basse en tout début de soirée (environ -19°C à 18h TU), n'a pas pu s'abaisser beaucoup par la suite. Finalement ce serait bien ça la cause de l'atténuation du refroidissement : l'arrivée progressive d'air doux sur la région parisienne en altitude. Maintenant il y a quelque chose qui ne peut pas être exclus : au fond du TAF il aurait pu se former du brouillard au cours de la nuit, mais après mon passage en soirée bien entendu. Voir à ce propos l'évolution du point de rosée à la station du Bourget, où celui-ci est resté proche de la température réelle de l'air, mais sans jamais l'atteindre, ce qui explique l'absence de formation de brouillard, même s'il est mentionné une brume légère ("mist") entravant faiblement la visibilité. A la Cailleuse cela a peut-être été différent, le TAF et ses environs sablonneux ayant je pense de plus grandes capacités de refroidissement de l'air. Et dans ce cas, c'est carrément de "fog" qu'on pourrait parler. En ayant jeté un oeil rapidement, la température minimum s'est établie vers -18°C (tn officielle -18,2°C) le 17 janvier entre 6h00 et 7h30 du matin, le ciel était clair (SKC CLR), sans nuages (CLG 722), la visibilité supérieure à 1km, avec un léger brouillard, la pression anticyclonique (1017 hpa) mais en baisse. Le vent soufflait faiblement (11 km/h) depuis l'ENE (DIR 060). On ne connaît pas les conditions exactes de la nuit précédente, les données manquent avec un "trou" entre 19h30 le 16 et 6h00 le 17. On peut supposer, au regard des relevés de la journée du 17, que les conditions ont peu évolué. Oui, une matinée glaciale, mais discrètement le redoux était déjà en marche. D'ailleurs je me rappelle bien qu'en IDF il ne fut pas brutal du tout. Contrairement aux froids féroces qui l'avaient précédé. Marc. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
thib91 Posté(e) 7 mai 2012 Nancy Partager Posté(e) 7 mai 2012 Bonjour 'thib91'. Au Bourget il y a quand même durant la nuit une baisse de la pression réduite au niveau de la mer (entre 1024,3hpa à 18h00TU et 1017,0hpa à 06h00TU). C'est bien l'annonce du changement de temps qui va suivre en Ile-de-France, avec le redoux venant lentement de l'océan. Qu'en déduit-on ? L'arrivée d'air doux en altitude sur le Nord de l'IDF. Cela doit rendre compte de ce que j'ai noté, lorsque je me suis trouvé au fond du TAF de la Cailleuse ce soir-là. Une certaine opacité du ciel. Même si des étoiles étaient encore visibles, celles qu'on voyait l'étaient faiblement. Le ciel était un peu terne. Il n'était pas aussi limpide, aussi noir que lors d'autres soirs précédents, il ne présentait plus le scintillement de multiples étoiles. Cela a dû jouer sur l'évolution de la température au fond du TAF durant la nuit, en augmentant le contre-rayonnement infrarouge. Ainsi s'expliquerait pourquoi la température, déjà extrêmement basse en tout début de soirée (environ -19°C à 18hTU), n'aura pas pu s'abaisser beaucoup par la suite. Finalement ce serait bien ça la cause de l'atténuation du refroidissement: l'arrivée progressive d'air doux sur la région parisienne en altitude. Maintenant il y a quelque chose qui ne peut pas être exclus: au fond du TAF il aurait pu se former du brouillard au cours de la nuit, mais après mon passage en soirée bien entendu. Voir à ce propos l'évolution du point de rosée à la station du Bourget, où celui-ci est resté proche de la température réelle de l'air, mais sans jamais l'atteindre, ce qui explique l'absence de formation de brouillard, même s'il est mentionné une brume légère ("mist") entravant faiblement la visibilité. A la Cailleuse cela a peut-être été différent, le TAF et ses environs sablonneux ayant je pense de plus grandes capacités de refroidissement de l'air. Et dans ce cas, c'est carrément de "fog" qu'on pourrait parler. Oui, une matinée glaciale, mais discrètement le redoux était déjà en marche. D'ailleurs je me rappelle bien qu'en IDF il ne fut pas brutal du tout. Contrairement aux froids féroces qui l'avaient précédé. Marc. Vos souvenir semblent parfaitement justes, les cartes d'archives de la situation synops de l'époque corroborent vos observations. Le 15 janvier l'alimentation en air glacial venue d'Europe de l'Est est encore en place sur le pays, avec même une petite goutte froide occasionnant sans doute quelques chutes de neige http://www.wetterzen...00119850115.gif Cette alimentation est coupée entre le 15 et 16 janvier http://www.wetterzentrale.de/pics/archive/ra/1985/Rrea00119850116.gif, l'air froid venue de l'est entre en interaction avec les anomalies basses présentes sur le proche Atlantique et dès le 17 une dépression se crée dans le Golf de Gascogne redressant peu à peu le flux au SSO http://www.wetterzentrale.de/pics/archive/ra/1985/Rrea00119850117.gif apportant en quelques heure une masse d'air nettement plus douce sur le pays http://www.wetterzentrale.de/pics/archive/ra/1985/Rrea00219850118.gif. En basse couche le redoux mis un peu plus de temps à se mettre en place avec un tjrs humide et froid les 18 et 19 (sans doute de la bruine glacée brrr!), il fallut attendre le 20 pour voir le thermomètre passer franchement dans le positif http://www.meteociel...is=1&annee=1985 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
taf95 Posté(e) 19 février 2013 Neubois (Bas-Rhin) Auteur Partager Posté(e) 19 février 2013 Bonjour. Dans le message d'introduction de ce topic j'ai dit ceci : Je me rappelle qu'auparavant 'psncf' a signalé sur le forum qu'à l'endroit où il habitait à l'époque, situé près de la lisière de la forêt de Montmorency, la température n'était pas descendue aussi bas qu'il ne l'avait prévu. Mais à ce propos il n'a pas parlé de nébulosité. Peut-être passera-t-il par là pour donner son avis ? Supposant que 'psncf' n'avait pas vu ce topic, je l'ai contacté par MP le 2 juillet dernier : Il y a plusieurs semaines j'ai initié un sujet au forum de climatologie : Pourquoi seulement -22°C au fond du trou à froid de la Cailleuse ? Comme on peut s'en douter, ça concernait janvier 1985. Il n'y a eu que quelques réponses. Peut-être n'as-tu pas vu ce topic. Me rappelant que sur un certain topic d'IC - à l'instant je ne me rappelle pas le titre de celui dont il s'agit - tu as fait des commentaires au sujet des observations météorologiques que tu avais faites à Saint-Leu-la-Forêt au cours de la nuit du 16 au 17 janvier 1985 et au petit matin - ces observations t'avaient déçu -, je me suis dit que tu aurais peut-être quelques réponses à donner à cette question. Si tu pouvais apporter ton grain de sel sur le topic approprié, ce serait bienvenu. Mais en vain. C'est tout à fait par hasard que je viens de retrouver le message où 'psncf' s'est exprimé à propos de cette nuit-là. C'est au suivi du temps en Ile-de-France pour décembre 2008 (# 978) : Je me rappelle encore ce matin-là où la veille la température n'avait pas dépassé -11°C au maximum. J'ai vu le ciel s'éclaircir en soirée et la température fléchir à -16°C à 20h sur mon balcon au 6 ème étage. Le lendemain matin j'étais un peu déçu, car je ne relevai que -18°C, le ciel s'étant couvert de stratus. C'était le 17/01/1985. Finalement la réponse à la question initiale de ce topic semble bien apportée par ce témoignage de 'psncf', qui à l'époque ne se trouvait qu'à quelques kilomètres à vol d'oiseau du fond du TAF de la Cailleuse. L'arrivée de stratus ! Marc. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
sastrugis Posté(e) 8 mars 2013 Partager Posté(e) 8 mars 2013 bonjour TAF95, je lis par hasard ton post d'il y a bien longtemps... Merci pour ton récit de cette nuit mémorable pour les thermomètres ! Les -20 à près de -25°C avaient été très courants cette nuit-là au NE de la zone (contre seulement -13 à -14°C dans Paris par effet urbain !) Pour savoir s'il y a un "problème" pour ce TAF, il serait peut-être utile de l'enfumer une nuit par temps clair et calme et voir si les fumées/fumigènes stagnent bien au fond ou bien s'échappent, ce qui expliquerait que le trou ne creusent pas davantage les valeurs minimales. Je te mets en MP les données de TN pour l'IDF et les dpts de l'Oise et de l'Aisne pour la nuit du 17/01/1985. bonne soirée ! Sastrugis Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
taf95 Posté(e) 9 mars 2013 Neubois (Bas-Rhin) Auteur Partager Posté(e) 9 mars 2013 (modifié) Bonjour 'sastrugis'. Ne sachant pas quel est ton lieu (Ile-de-France ou autre), pas plus si tu as déjà pris connaissance sur le forum d'Infoclimat ou par un autre moyen de l'observation d'un topo-climat particulier au fond de la cuvette où se trouve la tourbière de la Cailleuse (forêt de Montmorency), je vais faire comme si tu débarquais. Vers le début des années quatre-vingt j'ai signalé par divers articles parus à la revue La Météorologie mais aussi ailleurs, l'observation au fond de cette cuvette d'un topo-climat bien particulier. Il ressortait de ces études qu'il s'agissait bien d'un TAF. Notamment d'un creux à gel ! Mais je n'entre pas dans le détail de ça ici. Je me suis inscrit mi-décembre 2008 sur le forum d'Infoclimat, pour discuter de cette question de topo-climatologie, comme d'autres questions de météo. Suivre, sur le suivi du temps en Ile-de-France de décembre 2008, à partir de mon message du 15 décembre, date de mon inscription à IC : /topic/37059-suivi-du-temps-en-ile-de-france/page__st__880#entry872775'>http://forums.infocl...880#entry872775. Des propos qui ont duré jusqu'à la fin du mois. C'était essentiellement avec 'math92' et 'psncf' qui justement habite tout près de la forêt et donc non loin du TAF. Bien avant ils s'étaient déjà posé des questions sur le climat de la forêt de Montmorency. J'arrivai donc à point. Puis, comme ces propos devaient sortir des topics mensuels de suivi du temps en Ile-de-France, nous avons continué nos discussions ailleurs, notamment sur deux autres topics. Un ouvert à cette occasion par 'math92' : " Petite balade dans un monde un peu plus hivernal que Paris ", au forum traitant de la photographie. Un autre, créé antérieurement par 'Emma' sur le forum de climatologie : " Les trous à froid en France." Enfin, depuis cette époque certains messages concernant le TAF de la Cailleuse ont atterri dans d'autres topics, ils sont donc plus difficiles à retrouver... Maintenant, concernant la question posée ici, je pense que la solution se trouve dans une arrivée plus ou moins précoce de stratus au cours de la nuit, comme je l'ai suggéré un peu plus haut compte tenu d'une remarque précieuse de 'psncf'. Cela a dû arrêter la baisse de température. Je tiens à rappeler, comme signalé au début de ce topic, que le 16 janvier à 19hHL (soit 18hTU) il faisait déjà -19°C au fond du TAF. Il était donc encore très tôt. Par conséquent, j'avancerai sans trop me mouiller semble-t-il, que sans ces stratus la température serait descendue jusqu'à un niveau de l'ordre de -30°C. Mettons -29°C (-19°C moins 10°C suivant l'extrapolation exposée au message initial). Par ailleurs pour revenir à la nuit du 5 au 6 janvier 1979, mentionnée comme référence dans le message initial, il ressort d'après Météociel qu'à la station régionale Météo France du Bourget la température n'est descendue que jusqu'à -10°C ; tandis qu'au thermographe sous abri installé au fond du TAF de la Cailleuse ça s'est abaissé jusqu'à -17,1°C comme déjà dit (à peine plus bas au thermomètre min-max à l'air libre installé au fond du TAF, avec -17,9°C). Je retiendrai donc 7,1°C de différence entre les deux. Cette nuit-là n'est qu'un exemple visant à montrer quel peut être l'écart entre la température minimale sous abri du Bourget et celle du fond du TAF de la Cailleuse lors d'une nuit radiative en Ile-de-France avec neige au sol. Si dans la matinée du 17 janvier 1985 j'avais pris en compte ce genre d'écart (soit 7,1°C) et en plus connu la température minimale du Bourget (-18,2°C), eh bien au moment de partir à Paris, constatant qu'il faisait beau à Plessis-Bouchard (à seulement quelques kilomètres du TAF à vol d'oiseau) et pensant, mais à tort, que cela avait été le cas toute la nuit, je me serais sans doute dit qu'au thermographe en question, s'il avait été maintenu sous abri au fond du TAF, la température serait descendue jusque vers -25,3°C (c'est-à-dire -18,2°C moins 7,1°C) et qu'elle avait dû descendre au thermomètre min-max à l'air libre au fond du TAF jusque vers -26,1°C. Maintenant il faut tenir compte que si la nuit du 16 au 17 janvier 1985 les stratus n'étaient pas arrivés sur le Val-d'Oise pour voiler le ciel à un moment donné et donc limiter la baisse de la température de l'air tant au Bourget qu'à la Cailleuse, au Bourget la température minimale aurait été forcément plus basse qu'elle ne l'a été en réalité avec ces -18,2°C, étant donné que le refroidissement radiatif nocturne y aurait été plus long qu'en réalité. Mais alors, de combien plus basse ? Là, c'est difficile de répondre. Je dirai : probablement plusieurs degrés. Alors mettons 5°C. Ce qui pour le Bourget aurait conduit à environ -23,2°C, constituant une valeur historique pour la station. Ces quelques degrés de différence seraient à répercuter également dans le calcul de la température minimale au thermomètre min-max à l'air libre au fond du TAF de la Cailleuse - ce qui peut-être ne serait même pas suffisant. Mais pour éviter tout délire, en rester là : environ -27,0°C (-22,0°C moins 5°C). Bien sûr ce n'est qu'un mirage, puisqu'en réalité la minimale n'est que de -22,0°C. On voit donc qu'avec ce deuxième calcul de température minimale en l'absence de stratus le résultat (environ -27,0°C) se rapproche de ce à quoi on est arrivé avec la première extrapolation, c'est-à-dire les -29°C cités plus haut. Maintenant tout ceci est très spéculatif, j'en conviens. Mais aujourd'hui cela permet de rêver de circonstances météorologiques locales que de nos jours on ne peut pratiquement plus trouver en plaine française, sauf à aller les chercher dans les trous à froid les plus puissants une fois tous les vingt ou trente ans. La nostalgie du petit âge glaciaire, en somme. A ce propos, il y a de quoi se demander si au fond du TAF de la Cailleuse la température ne serait pas descendue encore plus bas qu'en janvier 1985 (-22,0°C), durant une autre vague de froid, plus ancienne : celle, courte mais très dure, du 12 au 19 janvier 1966. Pour moi les ressentis d'alors ont été pires que ceux de l'hiver antérieur 1962-1963. Et pour ressentir de nouveau, après mi-janvier 1966, quelque chose de ressemblant, il m'a fallu attendre janvier 1985 avec l'extérieur des hanches pelé par le froid, soit près de vingt ans. J'ai bien connu janvier 1966, mais jusqu'à cette époque je n'avais pas encore fait la moindre observation météorologique concernant le TAF de la Cailleuse, pourtant situé très près de là où j'habitais en ce temps-là (les hauts de Saint-Leu-la-Forêt). A vol d'oiseau le centre du TAF, situé à la jonction de deux vallons (vallon principal et vallon sud ou affluent), n'est en effet qu'à deux kilomètres grosso modo. Lors de ces grands froids de début 1966, certes très passagers (quelques jours seulement), je ne suis même pas descendu au fond du TAF une seule fois, si mes souvenirs sont exacts. En effet à cette époque je n'étais encore intéressé ni par les tourbières, ni par les trous à froid. Je me suis donc contenté d'une balade à vélo sur les routes enneigées du plateau ; et d'un peu de luge sur les pentes de la butte des Pins brûlés avec des copains, mais sans descendre au fond du TAF. Ce n'est qu'un peu plus tard, précisément fin 1967 avec l'entrée en fac, que je me mets à découvrir les intérêts multiples des bas-fonds de l'Ouest de la forêt de Montmorency (présence de tourbières et climat local froid). Marc. Modifié 23 mars 2020 par taf95 Correction d'une température du Bourget (Météociel) Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
taf95 Posté(e) 18 avril 2013 Neubois (Bas-Rhin) Auteur Partager Posté(e) 18 avril 2013 Philippe ('psncf'), que j'ai cité plus haut et qui habite non loin de ce TAF, a parfaitement décrit en février dernier la façon dont il le percevait : Ayant étudié un temps et modestement le TAF de la Cailleuse à Montmorency, il fallait que les conditions synoptiques soient au top pour permettre la constitution d'un lac d'air froid et ainsi permettre à la température de sombrer dans les abysses et s'il y avait le moindre grain de sable "la mayonnaise ne prenait pas".Bien dit ! C'est au suivi du temps en Ile-de-France pour février 2013 (# 846). Pour rappel, le fond du TAF de la Cailleuse, c'est comme ça : http://img21.imageshack.us/img21/9232/040hx.jpg Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
taf95 Posté(e) 9 décembre Neubois (Bas-Rhin) Auteur Partager Posté(e) 9 décembre Concernant mon article Les grands froids de janvier 1985 aux tourbières de la Cailleuse, paru dans la revue La Météorologie 7ème Série - n°10 Décembre 1985, pp. 31-33, j'apporte deux compléments d'information : 1) à la légende de l'image en page 33, lire plutôt : << Durant la nuit suivante, la température est descendue à moins 18,3°. >> Il s'agit de la nuit du 5 au 6 et non de celle du 4 au 5. 2) au paragraphe en page 32, lire plutôt : << Le lendemain 17, avant le lever du soleil, on relevait à la tourbière le minimum le plus bas de la période : -22°, le ciel étant alors toujours clair, mais se couvrant ensuite rapidement en cours de matinée (Stratus). >> 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
MeteoTracker Posté(e) il y a 19 heures Partager Posté(e) il y a 19 heures L'équipe MeteoTracker souhaite collaborer avec des passionnés pour analyser des situations de froid extrême telles que trou a froids. Contactez-nous. 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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