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BTC

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  1. Comment Nathalie Bréda a pu mesurer une différence de 2,5 % de déperissement forestier par rapport à une année normale (0,2 %) ? Ca me laisse rêveur. Ensuite, avec qui elle a pu mesurer ça, l'ONF ? je le saurais, le DSF, j'ai un gros doute, ils n'ont pas ces chiffres. Cependant, c'est en effet ce que l'on a pu mesurer sur des résineux. Effectivement, le chiffre n'est pas faux, mais sur des feuillus, là elle est devin. En plus, faire la part des choses entre d'autres phénomènes actuels probablement liés au réchauffement, là, faut qu'elle m'explique parce que les spécialistes de la question ne s'avanturent pas à un tel ésotérisme. En effet, l'impact d'une sécheresse sur des résineux se mesure l'année suivante. L'arbre sèche sur place ou se fait démonter par les scolytes et ses copains. Par contre, sur les feuillus, il en est tout autrement. L'impact d'une sécheresse d'une ampleur équivalente à celle de 2003 se mesure sur une 10ène voir une 20ène d'années. En effet, le feuillu, infiniment plus complexe dans sa stratégie de défense peu lutter longtemps avant de succomber. Ce qui m'étonne également, c'est qu'on demande systématiquement à des chercheurs alors qu'il existe des organismes comme le Département Santé Forêt plus à même de répondre de ces phénomènes et qui surtout, sont capables de donner des chiffres assez fiables. Bref, je ne lui en veut pas, en plus, le journaliste a du faire ça un peu à sa sauce, c'est une image même si elle est fausse.
  2. BTC

    et la biodiversité ?

    Houla vache, quand j'ai lancé ce sujet, je ne pensais pas avoir un tel niveau dans le débat. Je suis très agréablement surpris. J'ai fais toutes mes études dans les facs méditerranéennes histoire de développer la connaissance en terme de milieu méditerranéo-montagnard. Moralité, je m'occupe d'environnement en Lorraine, après 5 années à Gap. Oarf. Bref, même si on sort du sujet d'origine, j'ai envie de répondre à l'aspect climacique méditerranéen. Même si effectivement, les incendies sont devenus récurant dans ce coin, les scientifiques locaux n'ont pas moins établi que le feu faisait parti de l'écologie méditerranéene. En effet, la plupart des espèces méditérranéennes sont inféodées aux incendies. Les plus évidents : pin d'Alep, Chêne Liège.... Donc le soit disant climax existant il y a 2500 ans, ce n'est pas dit qu'il n'aurait pas disparu à l'heure actuel avec ou sans l'homme. Il ne faut pas oublier que ce type de forêt a été la résultante fragile d'un climat plus frais quelques milliers d'années auparavant. Bon laissons là un débat glissant, limite ésotérique ou pas mal de spécialistes s'y sont cassés les dents. Concernant la barrière écologique qui est la mer méditerrannée. Notre diversité actuelle en europe est justement le fruit de cette fameuse barrière. Vous avez pu remarquer la pauvreté spécifique de nos forêts francaises : quelques chênes, un hêtre, quelques résineux (je ne parle pas des arbres pionniers). Par rapport au même essences sur le continent américain, en terme de diversité, on passe de 1 à 10 alors qu'il n'y a aucune raison particulière. Ben, si; il y en a une. Des glaciations sont passées par là. Les refroidissements assez brutals n'ont pas permi le franchissement de cette barrière pour un climat plus clément de l'autre côté contrairement à l'Amérique. En effet, là bas, la continuité avec le Mexique agrémenté d'une chaine de montagne a permis un continuum écologique évident pour toutes ces espèces. Enfin pour ce qui est des réserves (RBI, RBD, RNR, RN...) effectivement, une forêt multifonctionnelle (production, paysage, accueil) est aussi diversifiée que ces forêts non exploités depuis 60 ans. Plusieurs thèses (via notre feu Rameau) ont cependant démontrés qu'à long terme (si tant est qu'on ait ce luxe), la diversité forestière et paraforestière aura fait un bond. Par contre, les milieux ouverts qui actuellement souffrent de la disparition sylvopastorale se réduisent comme une peau de chagrin (recul de 40 000 ha en 10 ans dans les hautes Alpes). A climat constant, il faut aussi savoir ce qu'on veut. Soit des paysages vivants et un tissu agricole fort, soit une fermeture généralisée des milieux, disparition des paysages et une abolition de l'homme dans ces futures forêts (allez vous promener dans une RBI vous allez voir). En tout cas, si les sécheresses et coups de chauds de ces dernières années perdurent, la forêt que vous connaissez peu disparaitre en 10-15 ans.
  3. BTC

    et la biodiversité ?

    Effectivement, tu touches du doigt une évidence, en écologie, le vide n'existe pas. Ceci étant, on aura certe un comblement rapide d'espèces plus ou moins adaptés. D'une manière générale on aura pendant un temps relativement long un déséquilibre écologique qui va ressembler à un fameux foutoir. Je ne sais pas à quoi ça pourra ressembler mais je me base sur une expérience intéressante : Aux nord est des USA, la forêt climacique est composé d'espèces adapté aux incendies. En effet, les feux tout comme en Méditerranée font parti du paysage. De plus, la physionomie de cette forêt de gros arbres et gros écorces (pour résister aux incendies) est entrecoupée de prairies à Bison. Tout ce système fonctionne parfaitement avec un peu d'humain en prime. Il y a seulement un siècle, ces forêts ont été exploités, replantés et protégées des incendies. Au bout du compte, on se retrouve avec tout une écologie complètement boulversée (des essences pas adaptés, plus de prairie pour limiter les feux et plein de petits arbres d'espèce allochtones). Ces forêts composées de n'importe quoi et denses sont devenues des poudrières. De plus, c'est le bordel au niveau écologique, mycologique, épidémie et....énormes incendies. Tous ces phénomènes assez forts rendent la forêt quasiment inapte à l'exploitation (entre autres). elles sont devenues des pièges pour les animaux qui eux même ont parfois disparus. Bref, on peut donc considérer qu'à l'échelle écologique, 100 ans de boulversement c'est hyper rapide. Ce bordel, les copains de l'USDA Forest Service en sont bien conscients ('sont pas que cons les amerlocs). Cependant, ils ont estimé un retour à la normal en aidant un peu, dans deux à trois cents ans. Bref, ce phénomène catastrophique peu nous tomber dessus et c'est ce qui commence à arriver (épidémie à répétition par trop de stress en tout genre). Ca ne sera pas vide mais ça sera le bordel. Il faut savoir que le bordel écologique, il ne fait pas bon y vivre. Voila, je ne pense pas à la nature qui va se débrouiller sans nous, je pense à nous, à notre façon de vivre, à notre existance, tout ça tout ça.
  4. BTC

    et la biodiversité ?

    Grecale, on est bien d'accord, encore faut t'il comparer ce qui est comparable. Ce qui m'inquiète ce n'est pas ce qu'il va se passer dans 100-150 ans mais plutôt à l'échelle d'une vie d'un homme. Alex, à propos des insectes, tu oublis un petit détail plus que non négligeable. En effet, les invasions que tu vois sont le fait d'insectes ubiquistes. Et d'un point de vu biodiversité, il n'y en a pas tant que ça. Les autres insectes sont pour la plupart très spécialisés et parfois même complètement inféodés à tel ou tel habitat voir telle ou telle espèce (végétale, animale). Ils y en a des milliers pratiquement inconnus rien qu'en France, il suffit de discuter le coup avec des spécialistes pour s'en rendre compte. Bref, un brusque changement va éliminer nombre d'espèces qui elles mêmes vont faire disparaitre nombre d'insectes, qui eux même vont entrainer la disparition d'autres espèces qui auraient pu s'adapter à la température mais pas à la disparition du ou des insectes spécialisés. Grosse phrase pour expliquer qu'à échelle humaine et bien à échelle humaine, on peut avoir effet boule de neige. Cet effet, d'une manière ou d'une autre va nous concerner dans la vie de tous les jours. C'est à mon avis ça qu'il faut craindre le plus. On verra bien!
  5. Pour évaluer l'absorption du co2 par la biomass c'est relativement simple : calculer la matière organique accumulé soit dans le sol soit dans les océans. On pourrait croire que la forêt équatorial est un puit de carbone. Pas du tout, la décomposition d'un corp mort est tellement rapide que cette forêt consomme tout ce qu'elle stock. Autrement dit, c'est un système à circuit fermé. par contre, les forêts tempérées et même les forêts boréales mettent plus de temps à décomposer voir même pas du tout. On a alors une accumulation de co2 au sol. En mer, tout pareille, tout squelette est rapidement précipité au fond puis stocké. C'est très bien tout ça. Mais la capacité écologique à absorber du CO2 ne se mesure pas à l'échelle humaine. Autrement dit. Même si la biomass mondiale absorbe une partie de nos rejet, la majorité reste dans l'atmosphère (cf : un des topics ici présent). Bref, même si je sors un peu du sujet, ne pas compter sur la biomass pour rattraper tout ça.
  6. BTC

    et la biodiversité ?

    Côté ONF, disons plutôt, à mon très humble avis, si le climat continu dans cette lancée à savoir un redoutable réchauffement, la faune et la flore n'aura franchement pas le temps de suivre. On aura alors des conséquences à court terme redoutable (qui dit perte de diversité floristique, dis perte de diversité faunistique notamment les insectes). On évalue très mal le rôle des insectes en écologie. La seule chose qu'on peut assurer, c'est qu'ils sont crucials pour l'équilibre écologique. Alors certe, la nature va retrouver un équilibre tôt ou tard. Ce sera certainement à un rythme qui nous sera probablement fatal. Que va t'il se passer? Ben si je le savais, je veux bien qu'on m'appelle "Dieu". Pour ce qui est des habitats relique que l'on découvre un peu partout en France (grace notamment aux études liées à Natura 2000), je suis d'accord pour considérer ces niches écologiques comme étant l'origine d'un redéploiment, à partir du moment où le réchauffement ou le refroidissment n'est pas brutal. Je ne suis pas alarmiste mais seulement préoccupé. Cependant, comme tout le monde, j'espère que le climat européen restera proche de celui qu'il est pour le moment.
  7. BTC

    et la biodiversité ?

    Je suis effroyablement d'accord avec toi. Et je suis très agréablement surpris de lire autant de pragmatisme à tout crin dans ce forum. Content également de voir que tu as compris ce micro-test "écologue" et non "écolo". Cher collègue, content de te connaitre. Ce qui est marrant, c'est que je suis tombé sur un émission traitant exactement de la même chose hier sur France Inter : interview de chercheurs INRA lorraine. Si le réchauffement se confirme (et non le refroidissement) leur verdict est sans appel, leur proposition de gestion correspond à ce que tu viens d'écrire.
  8. BTC

    et la biodiversité ?

    Concernant les espèces endémiques les dégats sont déjà présents. On va prendre l'exemple d'une seule espèce : le grand tétras. Même si plusieurs facteurs sont la cause de la diminution de sa population en france et partout ailleurs, il commence à y avoir des études prouvant que le facteur essentiel de sa disparition est d'ordre climatique. Une étude vient d'être terminée en écosse qui après un financement énorme pour limiter tous les facteurs de disparition de l'espèce, on constate que la population continue à s'éteindre. L'étude du climat a été révélateur : trop chaud en avril, trop humide en juin. Dans les Vosges et le Jura, l'espèce est à bout de souffle. Nous allons faire prochainement des études climat histoire de bien comprendre ce phénomène. Je crains un résultat négatif. Concernant la gestion monospécifique. là faut pas chercher un forestier, je reprend mon souffle. D'une part on sort du contexte mais en plus je vois que les idées reçus ont la tête dure. Je suppose que vu ton vocab d'écologue, tu as fais des études dans le domaine. Tu sais donc qu'une forêt ne se fait pas en 5 minutes. Le cas de l'épicéa est le fruit d'une gestion datant de plus de 50 ans et parfois même ancestrale. Les plantation résineuses FFN qui est finalement une erreur (finalisée début 70) sont en terme de gestion des vieilleries. Des vieilleries toujours très visibles effectivement. Nous sommes en train de récolter ces arbres inadaptés et qui dépérissent relativement tôt. De plus, la tempête lothar nous a révélé ce qu'on savait déjà, une parfaite incompatibilité écologique. Autre détail, les arbres des Vosges, à ton avis c'est quoi : la hêtraie sapinière. Si tu te ballades en forêt et notamment ces anciennes plantations, tu verras quoi, de la hêtraie sapinière en régénération. Concernant les abeilles, je suis plus inquiet pour elle avec les épendages insecticides que les errements climatiques. Un coup de froid ne remet pas en cause leur existance. Va en montagne et tu verras des ruches en fond de vallon capables de se prendre une chute de température de 20°c en une nuit.
  9. BTC

    et la biodiversité ?

    A ma connaissance, nous n'en sommes pas là. je ne connais pas d'études de remontés d'espèces, si ce n'est, des découvertes récentes par les naturalistes. Si certains d'entre vous ont ça, je suis preneur. Il existe aussi des simulations de remontés d'espèces forestière à partir de modèles climatique de réchauffement. Ce type de modèle permet d'imager le changement climatique à partir des caractéristiques stationnelles. Pour ma part, je reste terre à terre : mesure de l'aspect santé (protocole d'analyse). Je me permet avec d'autres, des extrapollations prudentes mais ce n'est pas là notre rôle en tant que gestionnaire bien évidemment. Une idée peut être mauvaise, est effectivement d'accompagner ce réchauffement. Ca ne s'est jamais fait. On peut tout de même faire des extrapollations stationels d'accord, mais pour quelle climats : - continental ; - ultraocénique ; - méditerranéen ; - ou tout simplement, un refroidissement (gulf-strem...). Bref, ça nous préoccupe et ce forum (entre autres) est pour moi un sacré atout pour suivre les dernières infos à ce sujet. Je vous en remercie tous d'ailleurs parce que grace à vous, nous allons peut être avoir une longueur d'avance dans notre gestion fu ture.
  10. BTC

    et la biodiversité ?

    Merci pour ton rappel Alex. Effectivement, c'est ce qu'on apprend en paléo-pallinologie et paléo-climatologie. Ce dont tu parles est donc des phénomènes passés. On peut donner des exemples d'espèces qui ont su trouver refuge et d'autres pas pendant le dernier gros coup de refroidissement. Par exemple, on peut comparer la variété de Chènes et de résineux en europe et aux States pour rester dans le contexte forestier : - beaucoup d'espèces aux states parce que refuge aux méxique en période froide ; - peu d'espèces en europe, la Méditerranée ayant joué un rôle de barrière. Tu complètes par des phénomènes récents certe mais dans mon texte, je tiens seulement à attirer l'attention de ce phénomène au niveau national. Ces phénomènes que nous surveillons (INRA, ONF, DSF, IFN...) sont en train de se confirmer. Oui, là, devant nous. Très sérieusement, en terme de gestion forestière, nous sommes très vigilant et ne savons comment anticiper le phénomène. Si tant est qu'il soit possible d'anticiper. Attention, je ne veux pas non plus qu'on rentre dans un débat à deux balles : zavez qu'à laisser faire la nature. Ceci étant, en Lorraine, nous sommes en train de réfléchir à des essences plus méridionaux. Très bien, mais si le cortège faunistique et floristique ne suit pas, on fait quoi ? Ce n'est pas un raisonnement alarmiste parce que ce n'est pas encore dramatique. Seulement proccupant. De toute façon, peut importe le changement, la nature se débrouillera très bien pour retrouver un équilibre. Je pense surtout à nous. Allons nous être capable de supporter un tel changement ? Pour l'instant, je reste optimiste mais sceptique.
  11. BTC

    et la biodiversité ?

    Et oui, petit nouveau sur ce site fabuleux que je consulte depuis un an, je me permet de causer dans cette rubrique. Je bosse à l'ONF et m'occupe entre autres de l'aspect santé forêts. Alors forcément, je suis au courant de ce qui se passe en moment et aussi des conséquences sur la faune et la flore en France. Hors contexte politico-ésotérique, si le réchauffement se confirme (quelqu'il soit), on va assister à un phénomène autant qu'étrange que catastrophique : l'extinction en masse de notre faune et notre flore bien de chez nous. En effet, un plante, un arbre et tout ça fonctionne et se développe grace à une incroyable complexité de relations entre les autres espèces (les insectes, les oiseaux, les autres plantes...). Le réchauffement auquel nous assistons est tellement brutal à l'échelle temporelle de la biodiversité que la très grande majorité du cortège floristique et faunistique ne va pas avoir le temps de remonter vers le nord. Il n'y aura pas certe une désertification au sens paysager du terme mais un appauvrissement drastique de la biodiversité. Tout ça n'est pas sans conscéquence et on ne sait pas encore comment ça va aboutir. Tout ce que je peux dire c'est qu'à l'heure actuelle, même en cherchant à être très prudent dans nos pronostiques, c'est que le réchauffement est en train d'attaquer sérieusement nos forêts. En effet, on assiste à une attaque en ligne d'épidémies et d'affaiblissements liés aux sécheresses (2003; 2005 si si) et aux tempêtes (Lothar). Ce sont des choses qui ont toujours existé certe, mais pas tout à la fois. Les gestionnaires et chercheurs sont inquiets même si pour le moment, la forêt française reste encore en forme dans sa globalité. Voilà, je tenais à vous en parler parce que pour nous qui ne sommes extrèmement tributaires de notre milieu, nous risquons de plus souffrir de cet aupauvrissement que de la chaleur.
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