JBR

Avant de vous faire part aujourd’hui d’un projet qui me tient à cœur depuis déjà plusieurs années et qui est peut-être susceptible d’intéresser un grand nombre d’entre vous (passionnés et membres d’Infoclimat), il est nécessaire en guise d’introduction de faire tout d’abord le constat suivant. Malgré le développement des NTIC et de ce fabuleux média qu’est l’Internet, le secteur de la presse magazine résiste bien comme le confirment notamment plusieurs études menées en France et à travers l’Europe. Beaucoup pensaient que le papier serait vite dépassé par le numérique (plus "dynamique"), et pourtant, où que nous allions nous pouvons constater que des gens lisent toujours des magazines, dans les parcs, à la plage, dans les avions ou les trains, au bureau, etc. Les magazines restent donc très "tendance" (d’après une étude de l’APPM et la société Starcom), comme l’indique également le volume des ventes chaque année et malgré la forte concurrence qui existe dans ce secteur : ils permettent aux consommateurs de lire à leur guise, à leur rythme, selon leur goût, et surtout où, comment et quand ils le souhaitent. De plus, dans tous les autres médias, la publicité interrompt la lecture de l’information. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que les logiciels permettant de bloquer la publicité sur le Web aient tant de succès. Dans les magazines en revanche, la publicité est considérée comme un contenu qui apporte véritablement quelque chose, et plus particulièrement dans les magazines spécialisés où les annonceurs peuvent toucher un lectorat plus ciblé et potentiellement plus réceptif… D’autre part, une enquête FutuRIS a récemment révélé que 61,4% des Européens s’estimaient mal informés dans les domaines scientifiques et techniques. Pour évaluer l’usage des différents médias (TV, radio, presse écrite, magazines scientifiques, Internet, école ou université) par lesquels transite l’information scientifique, on a demandé aux personnes interrogées de les classer par ordre d’importance pour eux : au niveau européen et en France, l’usage de la TV arrive en tête devant la Presse et les magazines scientifiques, Internet arrivant encore aujourd’hui en dernière position. En outre, 65,8% estiment qu’il n’y a pas encore assez d’articles et d’émissions sur la science, mais 53,3% estiment que la plupart des journalistes traitant de sujets scientifiques n’ont pas la connaissance ou la formation nécessaire. Ce scepticisme de la part du public quant à la qualité de l’information a d’ailleurs conduit à deux autres voies de médiatisation : les cafés scientifiques ou les sites de discussion sur Internet qui permettent de débattre des questions scientifiques, et des revues ou magazines très spécialisés qui permettent de rechercher une information très précise et pointue sur des résultats de recherches. J’en viens donc à mon propos. En matière d’information sur la météorologie et la climatologie, aussi étrange que cela puisse paraître, il n’existe pas dans la presse aujourd’hui de magazine entièrement dédié aux météorologues amateurs et aux passionnés de climatologie, comme le sont par exemple pour les astronomes amateurs les magazines Ciel & Espace, Astronomie ou Astrosurf Magazine. A l’heure actuelle, il existe seulement des revues publiées par la Société Météorologique de France et Météo France comme La Météorologie (trimestriel) ou Met Mar (revue trimestrielle de météorologie marine), diffusées uniquement par abonnement. Dans la presse magazine, le passionné de climatologie "pioche" à droite et à gauche les infos qu’il recherche, dans des magazines comme La Recherche, Fusion, Science et Avenir, Pour la Science, Ciel et Espace ou Ushuaia Magazine : il est bien souvent contraint d’acheter le magazine pour un seul article (voire deux avec un peu de chance) qui l’intéresse véritablement. Si l’on en juge par l’engouement que suscitent chaque jour sur les forums d’Infoclimat la pratique de la météorologie, la climatologie et les enjeux environnementaux qui leur sont liés, la situation semble assez paradoxale. Qui plus est, on assiste depuis quelques temps à une véritable "démocratisation" de la météorologie et à un intérêt croissant pour les problèmes liés aux changements climatiques : il suffit de constater les ventes sans cesse en hausse d’appareils météorologiques toujours plus performants à destination du grand public, la fondation ici et là des toutes premières associations de météorologie, la part de plus en plus grande faite par les professeurs des collèges et lycées dans les programmes scolaires aux changements climatiques, la publication d’ouvrages à destination du grand public comme dernièrement celui de Guillaume Séchet, le succès remporté par l’exposition Climax à la Cité des Sciences et de l’Industrie ou par des films comme Twister et Le Jour d’après, etc. Par conséquent, je pense qu’il existe aujourd’hui un réel créneau pour un magazine entièrement consacré à la pratique de la météorologie et à la climatologie, et qui s’adresserait aux météorologues/climatologues amateurs, du débutant au passionné. L’éveil des consciences en matière d’environnement notamment passe par la connaissance : la diffusion de l’information et la médiation scientifique en sont d’ailleurs les principaux moteurs. La périodicité de parution d’un tel magazine resterait à définir (mensuel ou bimestriel ?). Dossiers thématiques, actualités (selon des éclairages différents), cours, chroniques du temps passé, prévisions (saisonnières), tests de matériels, comptes rendus d’ouvrages, manifestations et conférences, portfolio (photos de phénomènes météos prises par des passionnés), sélection de sites internet, etc., telles sont quelques-unes des rubriques qui pourraient constituer ce nouveau magazine. Comme c’est le cas par exemple pour Astrosurf Magazine, l’équipe de la rédaction pourrait être constituée par des météorologues/climatologues amateurs et certains articles pourraient être ponctuellement écrits par des professionnels. Tout le monde pourrait soumettre un article, apporter sa contribution ou son témoignage, de l’amateur au professionnel (météorologue, professeur, chercheur, doctorant) : un comité de lecture composé à la fois d’amateurs et de professionnels apporterait la caution scientifique et s’assurerait que l’article est conforme à la ligne éditoriale et qu’il ne comporte pas d’erreur. On sait qu’il existe actuellement une pénurie de journalistes scientifiques mais pas de passionnés. Amateurs éclairés et professionnels se côtoient tous les jours sur Infoclimat, et bon nombre d’entre eux auraient les qualités requises pour participer à l’élaboration d’un ou plusieurs numéros. De nombreuses passions trouvent un écho dans la presse magazine. Pourquoi la météo et la climatologie n’auraient-elles pas aussi leur magazine ? La création d’une telle revue pourrait peut-être être envisagée dans le cadre d’un partenariat avec le site internet et l’association Infoclimat, ou en être tout simplement l’émanation à l’instar de l’Association Française d’Astronomie (AFA) qui a fondé le magazine Ciel & Espace. Dans une telle configuration, le magazine et le site internet sont tout à fait complémentaires ; c’est un moyen de promouvoir l’un et l’autre, de façon réciproque. C’est également un facteur de réussite et un moyen de fidéliser les lecteurs et les internautes. Pour assurer la pérennité d’un magazine ou d’une revue, il est toujours primordial de s’assurer avant son lancement qu’il existe de réelles attentes et un réservoir suffisant de lecteurs intéressés : si l’on se réfère au nombre chaque jour toujours plus important de connections sur le site Infoclimat, on constate qu’il existe d’ores et déjà une véritable communauté de passionnés susceptibles d’être intéressés par un tel magazine. Dans le cadre d’une étude de marché (à laquelle je me livre depuis quelques temps), un site internet comme Infoclimat est un outil inestimable pour connaître le nombre de personnes potentiellement intéressées par un tel magazine et surtout qui seraient prêtes à s’y abonner. Cet élément est primordial, surtout lorsque l’on sait que pour bénéficier d’un agrément de la commission paritaire et bénéficier d’avantages fiscaux (TVA à 2,1% au lieu de 5,5% ou 19,6%) et postaux, il faut que le nombre d’abonnements soit proche de 50% du tirage au terme de la période de lancement… Géographe et climatologue de formation, et pour avoir travaillé dans l’édition, la publicité et la communication depuis plusieurs années, je suis persuadé qu’un tel projet peut aboutir, pour autant que l’équipe (seulement 3 ou 4 personnes au départ) soit composée de personnes motivées et qui sachent s’impliquer. Trouvez-vous l’idée séduisante ? Quel intérêt porteriez-vous à un tel magazine et quelles seraient vos attentes ? Qui serait prêt à se lancer avec moi dans l'aventure ? J’attends ici vos réactions, vos avis et vos suggestions. Je serais aussi reconnaissant aux instigateurs et responsables du site Infoclimat de donner leur sentiment à ce sujet. Vous pouvez aussi me contacter par mail. Cordialement.

Les coulées d'air froid qui ont affecté il y a plusieurs jours l'Europe occidentale ont gagné les pays du Maghreb et l'Algérie en particulier. Conséquence du déplacement vers le sud de ces masses d'air froid anticyclonique, de puissantes remontées d'air chaud et humide se sont produites à l'avant et ont occasionné d'importantes pluies dans le Sahara algérien, dans une région habituellement plus arrosée en période estivale. Il est tombé 16 mm de pluie en 24h dans la ville de Djanet (SE algérien), entre dimanche 6 mars (6h UTC) et lundi 7 mars (6h), ce qui est assez exceptionnel puisque la normale pour un mois de mars n'est que de 2 mm et la normale sur l'année seulement de 22 mm. A In Amenas, il est tombé 18 mm, ce qui représente la quantité moyenne de précipitations sur une année entière ! Enfin dans le sud de l'Algérie, on a enregistré 9 mm de pluie à Tamanrasset, la normale sur l'année étant de 47 mm.

Suite des événements... Toujours sur l'île de Takaroa (au NE de l'archipel des Tuamotu), il est tombé au total 274 mm entre le mardi 22 et le vendredi 25 février. La normale pour un mois de février n'est que de 131 mm. Un peu plus au sud, en Polynésie française, il est tombé dans l'atoll Hao 128 mm de pluie entre le 25 février (0h UTC) et le 26 février (6h UTC), alors que la normale pour tout le mois de février est de 174 mm. Plus à l'ouest, dans l'archipel des Vanuatu, il est tombé 121 mm de pluie en 24h à Sola, entre le 28 février (minuit) et le 1er mars (minuit), avec un cumul pluviométrique s'élevant à 242 mm sur les 4 derniers jours du mois de février. Sur l'île de Vanua Lava, on a également relevé 221 mm entre le 26 février (12h) et le 1er mars (12h). Avec le cyclone PERCY du 25 février au 4 mars, il s'agit de la 5e perturbation tropicale sur 8 née à l'est du 180e méridien ; ce cyclone tropical a atteint le stade 5 comme le cyclone OLAF, et a provoqué du 27/02 au 02/03 d'importants dégâts et de fortes précipitations dans le nord des îles Cook et plusieurs archipels du Pacifique sud (notamment l'île Swain et l'île de Pukapuka). Il serait d'ailleurs intéressant de connaître précisément les quantités de précipitations mesurées en février dans les différents archipels du Pacifique sud, même si l'on sait déjà qu'ils sont très largement excédentaires par rapport aux normales... Ces fortes pluies se poursuivent également en ce début de mois de mars, notamment dans l'archipel des îles Fiji : il est tombé notamment 121 mm en 6h à Nausori, le 3 mars entre 6h et 12h UTC, la normale pour le mois de mars étant de 412 mm. Sur l'île de Vunisea, on a relevé 334 mm en l'espace de 36 heures, entre le 03/03 (0h) et le 04/03 (12h UTC), la normale pour un mois de mars n'étant que de 304 mm. Sur l'île Vetu également, près de la capitale Suva, on a enregistré de fortes pluies : 277 mm entre le 1er mars (12h) et le 03 mars (0h). Des pluies torrentielles ont affecté l'île de Kandavu entre le 2 et le 4 mars : en 3 jours, il est tombé plus de 500 mm, dont 267 mm dans la seule journée du 4 mars. Enfin, depuis le début du mois de mars, on peut signaler que 2 nouvelles perturbations tropicales sont nées dans la zone du Pacifique sud : la tempête tropicale RAE, née le 6 mars à l'est du 180e méridien (soit la 6e sur 10), et le cyclone tropical INGRID (de catégorie 4) qui aborde actuellement la presqu'île d'York en Australie.

Des températures également très élevées les 5 et 6 mars... Tx du 05/03/2005 : +13,6°C à Narsarsuaq +10,8°C à Kangerlussuaq (sur la côte ouest) +5,6°C à Nuuk Dans la nuit du 5 au 6 mars, la station de Kangerlussuaq a enregistré une Tn de +7°C, soit 29°C au-dessus de la normale pour les Tn en mars !

Dans la nuit de mardi 01/03 à mercredi 02/03/2005, on a enregistré une Tn de -33,7°C à La Brévine. En Suisse, la nuit de lundi 28/02 à mardi 01/03/2005 a été également la plus froide depuis 1901. Le 01/03/2005 d'ailleurs, un nouveau record de Tn abs. a été enregistré à Berne avec -15,6°C. Le précédent record datait du 5 mars 1949 avec -14,1°C. Avec une Tn de -11,8°C, Neuchâtel a égalé son record de mars 1971. A Zurich, le thermomètre est descendu jusqu'à -14,1°C mais le record de mars 1971 (-14,4°C) n'a pas été battu. ----------------------------------------------------------------------------------- Tn du 07/03/2005 : Albstadt-Degerfeld : -31,9°C Kleines Matterhorn (Suisse) : -29,5°C Sonnebühl : -28,8°C Pian Rosa (Italie) : -26,8°C Sonnblick : -26,0°C Zugspitze : -25,1°C

En ce début de mois de mars, les températures sont toujours aussi élevées dans la partie sud et sud-ouest du Groenland. Des Tx et des Tn exceptionnellement élevées pour un mois de mars, notamment au cours de la journée du vendredi 4 mars dont voici les valeurs les plus remarquables pour ce jour : Tx de +12,3°C et Tn de +4,1°C à Narsarsuaq, Tx de +9,3°C et Tn de 6,0°C à Qaqortoq, Tx de +10,7°C et Tn de -4,3°C à Kangerlussuaq (Sondrestromfjord), Tx de +10,6°C et Tn de +1,6°C à Nuuk (Godthaab), Tx de +8,3°C à Ilulissat (Jakobshavn), et Tx de -14°C à Summit (3208 m d'altitude).

Encore merci weather.bordeaux pour toutes les données et statistiques que tu nous communiques régulièrement sur ce forum. Des bilans toujours clairs, précis et complets...

Au cours de cet hiver 2004-2005, les chutes de neige ont été particulièrement abondantes sur toute la façade orientale de l'Asie. Dans la péninsule du Kamchatka, l'épaisseur du manteau neigeux est la plus importante depuis 67 ans : dans la ville de Petropavlovsk-Kamchtasky, les dernières chutes de neige du début du mois de mars ont porté l'épaisseur de la couche de neige à 289 cm (le 4 mars), soit le double de la normale. Il faut remonter à 1938 pour retrouver une telle épaisseur de neige. Les hivers 1997 et 1999 avaient été également très neigeux, mais n'avaient pas atteint un tel niveau. En février 2005, d'importantes chutes de neige ont apporté l'équivalent de 2 mois de précipitations. On retiendra en particulier les fortes chutes de neige du 26 février. En outre, il faut souligner que les chutes de neige qui ont eu lieu au cours des 4 premiers jours du mois de mars représentent à elles seules la moitié de la normale pour un mois de mars : en effet, il est tombé 50 cm de neige fraîche entre mardi 1er et vendredi 4 mars. Plus au sud, l'hiver 2004-2005 a été le plus meurtrier au Japon depuis 19 ans : selon un bilan publié le 28/02/2005 par les autorités nippones, 61 personnes dans tout le Japon sont décédées depuis le mois de décembre, principalement en raison des abondantes chutes de neige qui ont affecté le pays. L'hiver 1985/86 avait fait lui 82 victimes. Le nord du pays a été particulièrement touché par les chutes de neige : à Aomori par exemple, dans le nord de l'île de Honshu, la couche de neige atteignait 172 cm le 2 mars. Ce week-end, la Corée a dû également faire face à de très importantes chutes de neige : à Pusan, il est tombé 37,5 cm de neige en 15 heures, entre samedi 05/03 (15h) et dimanche 06/03 (6h). Il s'agit ici des plus importantes chutes de neige depuis un siècle. Ces chutes de neige ont également paralysé d'autres villes, comme Pohang et Ulsan où l'on a relevé des cumuls de 20 cm. Si les précipitations ont été abondantes cet hiver sur toute la façade est de l'Asie, au nord du 30e parallèle, le contraste est saisissant avec la sécheresse qui affecte l'extrême sud de la Chine et surtout la Thaïlande de façon plus dramatique. Cette sécheresse affecte plus particulièrement les provinces littorales du centre et du sud de la Thaïlande. Dans la province de Tây Nguyên, les cours d'eau ont atteint leur niveau le plus faible depuis au moins 10 ans. Des dizaines de milliers d'hectares de caféiers ont été détruits. Dans la province de Dac Lac, 2800 ha de riz sont ravagés, dont 1100 ha totalement détruits, et 68000 ha de caféiers souffrent du manque d'eau. En outre, dans la province de Binh Thuân, le bétail meurt par milliers.

Ce sujet a déjà été évoqué sur un autre post. On peut toujours lire cet article ici...

Comme je l'avais déjà signalé alors dans un autre post, c'est d'ailleurs au cours de cette dernière décade qu'un nouveau record de Tx en février a été enregistré sur la côte orientale du Groenland : à Illoqqortoormuit (Scoresbysund) exactement, le thermomètre est monté jusqu'à +15,9°C le 22/02/2005. Le précédent record sur la côte orientale du Groenland datait du 23/02/1965 avec seulement +8,0°C enregistré au Kap Tobin. Cette anomalie thermique positive ne s'est pas limitée en surface, bien au contraire puisqu'à la station de Summit située à 3208 m d'altitude, on a enregistré une Tx de -11°C le 20/02/2005 : il s'agit aussi du nouveau record de Tx abs. pour un mois de février depuis 1991 (soit depuis le début des observations à la station), le précédent record datait du 22/02/1993 avec -17,9°C (source : DMI).

Bien évidemment, le froid a également touché le Danemark ces derniers jours. Le 04/03/2005 au matin, la Tn la plus basse a été relevée à Tune (près d'Aarhus) et à Roskilde (près de Copenhague) : -20,2°C. Il ne s'agit pas d'un nouveau record de Tn pour le mois de mars, mais de la Tn la plus basse observée au Danemark depuis mars 1987 : en effet, on avait enregistré jusqu'à -25,6°C à Aalborg le 06/03/1987. Le record de Tn abs. au Danemark pour le mois de mars est toujours de -27,0°C...

A Groningen, le thermomètre est descendu jusqu'à -18,4°C ce matin, soit 19,5°C en dessous de la Tn moyenne pour un mois de mars. Le mercure n'est remonté qu'à -2,2°C à 15h UTC, soit 10°C en dessous de la Tx moyenne pour le mois de mars. Quant à Wageningen, je ne connais pas exactement la Tn observée ce matin dans cette ville. Wageningen détenait jusqu'à aujourd'hui le record national de Tn abs. pour le mois de mars avec -18,7°C le 07/03/1971. Avec -20,7°C ce matin, Marknesse détient désormais le nouveau record national de Tn abs. pour le mois de mars.

J'avais déjà eu l'occasion de signaler quelques records en Allemagne dans un autre post : je signale juste que la Tn enregistrée à Stuttgart le 1er mars est de -18,6°C et non de -18,8°C (source DWD). J'ajoute à cette liste 2 records supplémentaires tombés le 1er mars : -17,2°C à Freudenstadt (précédent record : -15,9°C le 5 mars 1971) -13,6°C à Mannheim (précédent record : -12,2°C le 6 mars 1971)

Ce matin, plusieurs stations des Pays-Bas ont enregistré des records de froid pour un mois de mars. Le record de -18,7°C détenu par Wageningen depuis le 7 mars 1971 a été largement battu. La Tn la plus basse a été relevée à Marknesse : -20,7°C. Il s'agit de la température la plus froide enregistrée au mois de mars depuis le début du XXe siècle et même depuis 1845. En effet, du 13 au 16 mars 1845, des températures de -20°C avaient été relevées dans le pays, et le record absolu serait détenu par la ville de Groningen avec -21°C le 14/03/1845 (source KNMI). Carte des températures minimales relevées ce matin :

En Espagne, le mois de février s'est achevé par de fortes pluies dans la partie sud du pays : à Gibraltar en particulier, il est tombé 339 mm de pluie en 54 heures, de dimanche 27/02/2005 (6h) à mardi 01/03/2005 (12h UTC). Le 28/02/2005, il a également fortement neigé dans toute la moitié nord du pays : notamment à Léon, à Oviedo, Burgos et Barcelone. De façon plus insolite, les chutes de neige ont affecté également l'Andalousie et la ville de Grenade notamment. A l'arrière de la dépression qui s'est progressivement déplacée vers l'est, l'air foid a gagné la majeure partie du pays le jour suivant. Quelques Tn relevées le 01/03/2005 : -4,5°C à San-Sebastian -2,4°C à Oviedo -10,6°C à Léon (914 m) -10,8°C à Burgos (894 m) -12,0°C à Soria (1083 m) -10,4°C à Teruel (916 m) -6,5°C à Logrono (363 m) -4,2°C à Tolède (516 m) -3,5°C à Albacète (704 m) Avec -8,0°C, Valladolid a égalisé son record de Tn pour un mois de mars. Avec -8,8°C, Salamanque a établi un nouveau record de Tn pour un mois de mars (le précédent record était de -7°C). Avec -5,6°C, Saragosse enregistre également un nouveau record (le précédent record était de -3°C). Enfin Madrid Barajas (631 m) a établi un nouveau record de Tn pour mars avec -5,6°C le 01/03/2005.

A Oslo Gardermoen, la température est descendue jusqu'à -21,9°C le 02/03/2005 et n'a pas dépassé -7,1°C au plus "chaud" de la journée. Et encore plus fort le 03/03/2005 : la température est descendue jusqu'à -23,0°C. Il s'agit de températures très inférieures à la normale pour un mois de mars et bien plus basses que celles enregistrées tout au long de l'hiver 2004-2005 (DJF).

Question froid, la Norvège n'est pas en reste... Le 02/03/2005 au matin, on a enregistré des Tn record pour un début de mois de mars en plusieurs endroits : les valeurs les plus basses ont été relevées à Roros Flyplass avec -39,4°C et à Drevsjo avec -37,2°C. Dans la nuit de mardi à mercredi 02/03/2005, la Tn la plus élevée du pays n'était que de -1,1°C à Vaeroy. Le contraste est saisissant entre ce début de mois de mars et l'hiver 2004-2005 (moyenne DJF). En effet, dans l'extrême nord de la Norvège en particulier, cet hiver a été particulièrement clément : à Svalbard Lufthavn, la Tm de cet hiver (DJF) s'élève à -7,0°C, soit la moyenne la plus élevée depuis le début des observations en 1912. Il en est de même à Hopen : la Tm de -4,4°C est la plus élevée depuis le début des observations à la station depuis 1945.

Comme je le signalais déjà dans un autre post, la Suède connaît elle aussi des températures anormalement basses pour un début de mois de mars : après avoir connu sa nuit la plus froide de l'hiver dans la nuit de lundi à mardi 01/03/2005 où le thermomètre est descendu jusqu'à -39,7°C à Gielas, on a battu des records de froid dans le sud du pays (province de Götaland). On a relevé notamment -22,2°C à Ulricehamn le 02/03/2005 : il s'agit de la plus basse Tn pour un mois de mars depuis le début des observations en 1892. Le précédent record datait de mars 1987 avec -21,8°C. Le 02/03/2005, on a enregistré une Tn de -16,2°C à Göteborg et -21,6°C à Boras : il s'agit respectivement de deux nouveaux records pour un mois de mars depuis 1965. La température est même descendue jusqu'à -24°C à l'aéroport Arlanda (près de Stockholm). De plus, l'épaisseur de la couche de neige dans le sud du pays est particulièrement importante en ce début de mois de mars : à Ronneby/Kallinge par exemple, on relevait une épaisseur de 44 cm le 02/03/2005 au matin, soit l'épaisseur la plus importante depuis mars 1979.

Ces données ont été relevées tout au long du mois de février sur différents sites. Cependant, je me suis aperçu aujourd'hui que le site suédois du SMHI en avait fait autant en dressant quasiment le même inventaire. Concernant l'Australie, on peut remarquer que le mois de février 2005 a été particulièrement chaud dans certaines régions. On peut retrouver toutes les valeurs journalières sur l'excellent site australien www.australianweathernews.com. Sur ce même site, on trouve une Tx de +51,8°C à Portland (Cashmore Airport) le 17/02/2005 et même... +58,7°C à Lookout Hill le 14/02 ! Cette valeur me paraît très élevée, est-ce une erreur ? Une vérification s'impose car si cette valeur est confirmée, cela constituerait tout bonnement le record absolu de haute température dans le monde, dépassant le record détenu par El Azizia (Libye) depuis le 13/09/1922. Par la même occasion, il s'agirait du nouveau record pour l'Australie, devançant les +53,1°C enregistrés à Cloncurry le 16/01/1889 et les +50,7°C à Oodnadatta du 02/01/1960 (la Tx observée à Oodnadatta est d'ailleurs considérée comme le record officiel pour l'Australie car jugée plus fiable sur le plan des conditions d'observation). Dans le cas contraire, seule la Tx de +51,8°C enregistrée à Portland le 17/02 serait retenue et pourrait constituer un nouveau record pour l'Australie...

Quelques extrêmes de température et de précipitation relevés par continent en février 2005 : Europe 26,8°C le 12/02 à Murcie (Espagne) -37,4°C le 15 à Nikkaluokta (Suède) 166 mm le 28 à Gibraltar 510 cm de neige au Saentis (Suisse) : épaisseur maximale relevée au cours du mois Asie 41,2°C le 19 à Tak (Thaïlande) -55,4°C le 16 à Ojmjakon (Sibérie) 160 mm le 10 à Jakarta (Indonésie) Arctique 16,0°C le 19 à Paamiut et Nanortalik (Groenland) -52,2°C le 10 à Summit (3200 m, Groenland) Amérique du Nord 41,0°C le 8 à Acatlan (Mexique) -49,3°C le 3 à Dawson (Canada) 164 mm le 4 à Lajitas (Mexique) Amérique du Sud 43,8°C le 21 à Las Lomitas (Argentine) -2,6°C le 1 à Bariloche (Argentine) 256 mm le 15 à San Joaquin (Bolivie) Antarctique 14,3°C le 10 sur la Base San Martin -59,5°C le 26 au Dome CII (3250 m) Afrique 46,5°C le 6 à Vredendal (Afrique du Sud) -8,5°C le 18 à El Bayadh (Algérie) 202 mm le 16 à Saint-Denis (La Réunion) Australie/Océanie 47,5°C le 17 à Onslow Airport (Australie) (et le même jour : 51,8°C à Portland/Cashmore Airport) -4,5°C le 4 à Thredbo (Australie) (et même -5,2°C à Charlotte Pass/Kosciusko chalet le 14) 372 mm le 6 à Maopoopo (Wallis et Futuna)

En Suisse, la nuit de lundi à mardi a été la plus froide depuis 1901. Le 01/03/2005, un nouveau record de Tn abs. a été enregistré à Berne avec -15,6°C. Le précédent record datait du 5 mars 1949 avec -14,1°C. Avec une Tn de -11,8°C, Neuchâtel a égalé son record de mars 1971. A Zurich, le thermomètre est descendu jusqu'à -14,1°C mais le record de mars 1971 (-14,4°C) n'a pas été battu.

-38,5°C au Glattalp à 6h10. Et seulement -37,3°C au Funtensee ce matin... Hum ! décevant...

A consulter sur le site de Fred Decker, la liste des stations françaises qui ont battu des records de froid depuis le 1er mars. Cliquer sur la bannière située sur la page d'accueil ou ici.

En ce qui concerne la Tn d'hier enregistrée à Saugues, les valeurs divergent suivant les sources : -27,5°C pour certains, -28,4°C ou -29,5°C pour d'autres. L'AFP signalait hier -29,5°C dans l'une de ses dépêches (tout comme TF1 dans son JT du soir), puis -28,4°C dans une autre dépêche. Comment expliquer cette dérive et surtout quelle est la Tn réellement enregistrée à Saugues ?...

Confirmation de plusieurs records de froid en Italie pour un mois de mars : Tn du 01/03/2005 : -9,7°C à Bologne (précédent record : -8,6°C en mars 1963) -6,4°C à Trieste (précédent record : -6,3°C en mars 1971) -10,7°C à Bolzano (précédent record : -9,6°C en mars 1963) -10,5°C à Forli (précédent record : -8,4°C) -12,6°C à Piacenza (précédent record : -12,2°C en mars 1963) -10,0°C à Udine (précédent record : -9,2°C en mars 1971) -21,0°C à Monte Cimone (2165 m) (précédent record : -20,8°C) -11,2°C à Ronchi dei Legionari (précédent record : -11,0°C en mars 1971) -21,6°C à Passo Rolle (-13,6°C en mars 1963) Tn du 02/03/2005 : -11,8°C à Ronchi dei Legionari (précédent record : -11,2°C hier !) -10,4°C à Vérone Villafranca (égale le précédent record de mars 1949) -7,7°C à Bergame Orio al Serio (nouveau record sur les 30 dernières années) -10,0°C à Malpensa (précédent record : -9,2°C en mars 1963) -6,3°C à Firenze (-5,8°C en mars 1963 et mars 1971) -12,2°C à Piacenza (record : -12,6°C hier) -9,3°C à Forli (record : -10,5°C hier) -9,9°C à Turin Caselle (record : -10,5°C en mars 1971) -6,8°C à Milan Linate (record : -7,4°C en mars 1971) -2,5°C à Gênes (2e Tn la plus basse derrière celle de mars 1971 avec -3,2°C) -4,4°C à Rome Fiumicino (record : -4,6°C en mars 1987) -10,0°C à Vincenza (nouveau record à confirmer) -10,0°C à Arezzo (record ?) -10,2°C à Trevico (record ?) -8,6°C à Brescia Ghedi (record ?) -7,5°C à Ferrare (record ?)