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jice

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Cirrocumulus

Cirrocumulus (3/24)

  1. Dire ceci est très différent que de se proclamer le deuxième chercheur au niveau mondial, après Dan Dorritie, à avoir insisté sur le risque du méthane sous forme de clathrates. Nos collègues américains n'ont attendu ni Dan Dorritie (dont on cherche encore les publications peer-review, les seules faisant foi dans le domaine des sciences dures) ni Alain Coustou pour discuter cela, y compris avec des approches quantitatives sur la diffusion de la chaleur et la cinétique de décomposition. Gordon MacDonald par exemple, cité par Sirius, travaillait à cela dès 1981 (livre publié en 1982) et affine ses calculs dans l'article cité par Sirius dans Climate Change en 1990. Le sud-africain Euan Nisbet publiait aussi son estimation - plus alarmiste - de la vitesse de décomposition dans son article paru dans Canadian Journal of Earth Sciences en 1989. Votre ouvrage grand public rédigé en français en 2005 (et non passé par le filtre peer-review) constitue une contribution intéressante. Tout comme j'espère celle que nous avons rédigée à quatre mains, publiée en 2006 par EDP Sciences. Pour autant, il convient de rendre à César ce qui appartient à César.
  2. Oui, et on peut ajouter par exemple l'article de Keith Kvenvolden paru en 1993: Mon lien Dans Reviews of Geophysics, qui comme son nom l'indique, publie exclusivement des articles de synthèse. Certes, il ne prévoyait alors pas dans cet article l'apocalypse pour le 1er ou le 2 octobre 2025 à 18h GMT. Alain, comment se fait-il qu'un moteur de recherche comme ISI Web of Knowledge ne renvoie aucune publication pour vous ? Les publications de David Archer, elles, sont faciles à identifier... Par ailleurs, je ne trouve aucune référence peer-review sur les hydrates pour Dan Dorritie.
  3. Heureusement que ni Euan Nisbet, ni James Kennett, ni David Archer (et j'en oublie sûrement) ne sont des adeptes de ce forum, sinon leur sang ne ferait qu'un tour à la lecture de ceci...
  4. Pour demeurer sur le sujet de ce fil et donner des sources (charte du forum), je signale à celles et ceux intéressés par la question des hydrates de méthane, leur formation, leur devenir et les analogues du passé qu'il existe un ouvrage de vulgarisation en français, publié par EDP Sciences et encore relativement récent (paru fin 2006) : Le méthane et le destin de la Terre, rédigé par quatre chercheurs français. Bonne lecture.
  5. Elle vient contredire car la composition de l'atmosphère ne s'homogénéise pas "plus ou moins après quelques mois". Le temps de vie (chimique) du méthane est de l'ordre de 10 ans. Or on observe en moyenne une différence de rapport de mélange de 150 ppbv (environ 8%) entre hautes latitudes nord et sud. Avec un temps de vie de 10 ans, ce gradient n'existerait pas si "l'atmosphère globale s'homogénéisait plus ou moins après quelques mois". Le temps d'échange inter-hémisphérique au travers de la barrière équatoriale est en moyenne de l'ordre d'un an et demi (détermination à partir notamment du SF6 et du Krypton-85). Or les changements de pente observés par la NOAA sont pratiquement synchrones à Alert ou Cape Grim. Pas pour rien que les gars de la NOAA eux-mêmes envisagent sérieusement d'autres scénarios.
  6. Conclusion bien trop hâtive. Les données les plus récentes que j'ai pu voir (présentées par les chercheurs de la NOAA/CMDL à l'EGU à Vienne en avril) indiquent que cette augmentation n'est pas cantonnée aux hautes latitudes nord. Notamment la station de Cap Grim en Tasmanie enregistre aussi une augmentation de CH4 en 2007 (on en voit un bout dans ce graphique de la NOAA). Cette observation pourrait par exemple résulter d'une modulation interannuelle dans les échanges tropo-strato.
  7. Il n'y a pas d'indication à ce stade que les dégazages observés au large du Spitzberg ont débuté récemment. Peut-être observe-t-on simplement un phénomène mis en place depuis le début de l'Holocène. A ce stade, je crois que personne ne peut trancher ce point. Les Anglais ont effectué des mesures des isotopes du méthane dans l'atmosphère en bordure de l'Arctique. Ces mesures ne nécessitent pas de réviser le bilan du méthane en incorporant aujourd'hui une grosse contribution due à des dégazages d'hydrates. Ce qui ne veut pas dire que le sujet n'est pas d'importance, mais il est trop tôt pour crier au loup. Par ailleurs il ne faut pas perdre de vue que l'essentiel du méthane dégazé à l'interface eau-sédiment est ensuite oxydé par des bactéries méthanotrophes dans la colonne d'eau, et retourne donc dans le cycle du carbone océanique. Les mesures de pression partielle de méthane effectuées à l'interface eau-sédiment et à l'interface eau-atmosphère donnent des différences considérables, y compris là où Semiletov a conduit ses observations.
  8. Pour aller un peu au-delà des positions manichéennes sceptiques ou alarmistes, je propose ce texte écrit par Jean-Charles Hourcade, Directeur de Recherche CNRS et directeur du CIRED (Centre International de Recherche sur l'Environnement et le Développement), et son collègue Venance Journé, à propos du risque climatique, la recherche, la communication et le débat publique. Ce texte vient en conclusion d'une analyse critique du livre de Lomborg. La science et la gestion médiatique des controverses Le fond de l’affaire devrait être simple. Nous sommes comme des randonneurs qui interrogent des guides de montagne sur l’état d’une vire. Tous disent qu’elle est encombrée de neige ou de glace, certains penchant pour la neige, d’autres pour la glace. Vient un homme d’allure sportive, maître nageur de profession, randonneur à ses heures et qui nous assure que ces guides sont incompétents ou qu’ils nous effraient pour qu’on loue une course, qu’il n’a pas neigé et que de toute façon le soleil fera vite son oeuvre. Que faire ? Renoncer à la randonnée ? Partir en baskets ? Ou, par précaution, prendre des crampons ? Or, comme nous le contait Flaubert, il y a dans notre monde des Monsieur Homais, esprits forts auxquels « on ne la fait pas ». La difficulté vient du fait que notre information n’est pas directe en ces matières. Elle nous est fournie par des médiateurs et il est naturel que, parmi eux, il y ait une proportion non négligeable de M. Homais. M. Homais peut être un académicien et brillant chroniqueur, un ancien ministre de formation scientifique, un journaliste au sens critique aiguisé. La question devient alors : comment se fait-il que, adepte du doute systématique face aux guides certifiés, M. Homais devienne si crédule vis-à-vis du maître nageur ? Une part de la réponse vient de sa réaction d’exaspération contre les Cassandre qui manient un catastrophisme hyperbolique ; une autre part vient, plus fondamentalement, du rapport à la science et à l’incertain. Stephen Schneider pousse un cri du coeur légitime mais inefficace lorsqu’il met en cause « la responsabilité et le rôle de l’éditeur : pourquoi la maison Cambridge University Press a-t-elle donné son imprimatur à un texte polémique ? A-t-elle expertisé le livre avec compétence ? » Mais le même éditeur publie aussi les Rapports du GIEC, n’est-ce pas ? L’information est aussi une marchandise : un coup de catastrophisme, un coup de « Que fait le gouvernement ? », un coup de « Tout cela est bien compliqué », un coup de « Beaucoup de bruit pour rien » ou de « Encore un truc des Verts ». Rien de tel pour retenir l’attention du lecteur, de l’auditeur, du téléspectateur. Ce mécanisme joue pleinement dans le sens de l’idée que « toutes les paroles se valent », qu’il n’y a plus d’autorité légitime pour dire le vrai, même la science. Celle-ci n’est-elle pas faite d’incertitudes et de controverses ? Chacun se sentant Monsieur Homais, les guides de montagne et le maître nageur alors en droit de « bricoler » sa science, rien de tel que, au nom du pluralisme, la mise en scène du seul contre tous, celui qui démasque la perversité des « grands appareils ». M. Homais devenu chroniqueur fait dès lors merveille. Certes, on peut penser que choisir le maître nageur pour partir en montagne n’est pas très sage. Mais cet argument d’autorité ne valant plus dans un espace public où, comme à Athènes, les sophistes l’emportent sur Socrate, mieux vaut d’abord rappeler que la méfiance est un sentiment aussi manipulable que la crédulité. À trop en jouer, les Homais, dont on peut comprendre l’agacement contre un certain catastrophisme, soumettent le citoyen à des vagues d’informations contradictoires et non hiérarchisées qui lui font perdre le sens du audivi alteram partem, de l’échange argumenté des désaccords. Source de violence « douce », cette perte de sens est dangereuse lorsqu’il faut agir raisonnablement face à des questions pour lesquelles la raison ne peut trancher à temps. Les scientifiques doivent alors, non pas « imposer leur science » mais rappeler qu’aucun échange productif ne peut se faire sans des règles qui impliquent lenteur et validation réciproque, et que le contribuable les paie pour qu’ils suivent ces règles. Reste que trois minutes (ou une colonne) de Lomborg plus trois minutes (ou une colonne) sur un travail de milliers de scientifiques pendant plusieurs années ne permettent pas au citoyen d’accéder aux services que pourtant il finance. Les scientifiques doivent-ils se transformer en communicants ? Mais le temps et les règles de la communication ne sont pas le temps et les règles du débat public, qui ne sont pas le temps et les règles de la recherche. Ce n’est pas en confondant ces trois plans qu’on gardera à la connaissance scientifique son statut de bien public, c’est en veillant à leur articulation. L’affaire Lomborg devrait inciter à accélérer les réflexions communes en ce sens, tant les réponses sont loin d’aller de soi. Sur ce, je vous laisse, le devoir de "tourisme climatique" (copyright P.-E.) m'appelle. Au mieux, je suis de retour dans trois mois.
  9. On va essayer de faire le HS relativement court... Je suis personnellement favorable à rapprocher autant que faire se peut les chercheurs du grand public ou du public averti. Après c'est une question d'efficacité et de gestion de notre temps de travail. Plutôt que d'intervenir sur un forum particulier (ce qui effectivement serait profitable aux utilisateurs du forum, mais seulement à eux), il faudrait plutôt un forum plus général, type Futura-Sciences. J'ai plaidé auprès de nos tutelles pour aller en ce sens. Il existe un support de vulgarisation français, la lettre PIGB-France, qu'il faudrait faire évoluer en quelque chose d'interactif. Il faudrait aussi que cet effort des chercheurs soit reconnu : d'une part dans l'évaluation de leur travail (pour l'instant la communication hors publications n'a pas grande "valeur ajoutée"...), d'autre part en évitant qu'ils se sentent pris à partie systématiquement, avec les sous-entendus habituels d'être des suppôts d'associations écolos (j'ai personnellement passé plus de 150 heures dans les avions cette année... ) ou des assoiffés de crédits (ni plus ni moins que n'importe quel chercheur qui a besoin de moyens pour faire aboutir sa recherche).
  10. Tu as parfaitement le droit de discuter n'importe quel résultat scientifique. Il faut juste que tu t'appuyes sur autre chose que la pseudo-formation d'hydrates de CO2 à -50°C et une pression partielle de 0,35 mbar... Quant à nous sortir Jaworowski du chapeau, je trouve que tu as été un peu long à la détente... Mais l'avoir exhumé démontre sans aucun doute tes qualités à reconnaître le bon grain de l'ivraie parmi les chercheurs.
  11. Au-delà des points de définition soulevés à bon escient par Meteor, je m’interroge sur la portée et l’intérêt de ce sondage IC. L’échantillon sondé étant constitué pour l’essentiel (1) de passionnés de météorologie, certains ayant une culture scientifique, d’autres non ; ceux-ci ne vont pas nécessairement suivre la littérature scientifique climatique à la source ; (2) de personnes sceptiques (et non de chercheurs sceptiques) qui occupent les forums à écouler leurs idées ; celles-ci vont mettre en avant leurs différentes sources sceptiques habituelles ; (3) de personnes alarmistes ou réalistes (et non de chercheurs alarmistes ou réalistes) qui font la même chose que les personnes sceptiques. L’échantillon loupe complètement la population la plus pertinente : celle des chercheurs en activité, travaillant dans le domaine très général « océan-atmosphère ». Nous ne sommes apparemment que trois sur ce forum (wetterfrosch, sirius et moi). Or en France, on compte pas moins de 800 chercheurs travaillant dans les différents organismes de recherche sur différents aspects de la composante océan-atmosphère du système climatique. En ajoutant ceux qui travaillent sur les surfaces et interfaces continentales, on dépasse allègrement le millier. Ces chercheurs, comme n’importe quel chercheur de n’importe quel domaine scientifique, produisent de la science et épluchent la littérature scientifique constituée de plusieurs milliers d’articles par an, parus dans les revues à peer-review. Ils constatent comme moi que la part de publications sceptiques, au sens défini par Meteor, est en quantité négligeable par rapport aux autres. Quand la réflexion scientifique sceptique de qualité existe (par exemple Lindzen), elle n’est pas traîtée par-dessus la jambe. Les idées intéressantes de Lindzen sur l’effet des nuages sont testées au regard des données satellite. J’étais il y a deux ans à un colloque restreint sur la recherche climatique où Lindzen était invité, ainsi que Le Treut, Rahmstorf, Planton, Jones par exemple. Nos discussions étaient saines, dépassionnées, bien loin des affrontements que certains veulent faire croire par média ou forum interposé. Mettons les 800 chercheurs français « océan-atmosphère » comme membres de ce forum, et le résultat du sondage sera bien différent de celui que tu obtiendras éventuellement ici. Mais voilà : les chercheurs en question ont bien d’autres choses à faire (ce qui me conduira notamment à ne pas m’éterniser plus que cela sur IC. Le travail de terrain m’appelle… ).
  12. En parlant de sélection arbitraire, je trouve ici le propos amusant : Sowers 2006 est évoqué pour disculper les hydrates de méthane. Pourtant c'est une étude reposant sur l'analyse des carottes de glace. Or les sceptiques ne manquent pas pour lister toutes sortes de biais possibles de ces analyses, quand il s'agit de parler de l'évolution temporelle du rapport de mélange des GES (cf par exemple le fil de Pierre-Ernest, ou ce brave Jaworowski qui n'a pas dû toucher de la glace depuis la dernière fois qu'il a dégivré son congélateur...). Bref, on prend quand ça arrange, on jette quand ça n'arrange pas. Approche scientifique s'il en est...
  13. Et pourtant un sceptique (qui - je l'espère - ne compte pas parmi tes grands copains ) n'a pas hésité une seconde à faire une analogie très osée entre Al Gore et Joseph Goebbels. C'est à voir et entendre ici : Sterling Burnett, Exxon Mobil et les "lapsus" révélateurs
  14. Pour MIS11, on n'en sait vraiment pas grand chose, hélas. Pour le dernier interglaciaire en revanche, il y a une convergence des données vers une augmentation du niveau des mers de 4 à 6 m par rapport à aujourd'hui. Plusieurs informations indirectes suggèrent que le sud de la calotte du Groenland avait disparu, mais ce ne serait pas suffisant pour expliquer l'amplitude de l'augmentation du niveau des mers. Une partie de l'Antarctique de l'Ouest y aurait donc aussi contribué. Plus largement pour une synthèse des observations couvrant le domaine Arctique durant MIS5e (dernier interglaciaire), je t'invite à lire la synthèse du projet CAPE (Circum-Arctic PaleoEnvironments) sur cette période, parue dans Quaternary Science Reviews cette année : CAPE-Last Interglacial Project Members Bonne lecture. PS : pour Hearty, je ne commente pas. Il s'agit d'un résumé d'une présentation à l'AGU de San Francisco et non d'un article passé par le filtre du peer-review. Il n'y a pas de "contrôle qualité" sur les résumés de ce type de conférence.
  15. Désolé, ma réponse va certainement te laisser sur ta faim. Nous disposons de beaucoup moins de données quantitatives de qualité sur MIS11 que sur l'Holocène par exemple. C'est une période certainement d'un très grand intérêt et la communauté y travaille. Mais on ne trouve pas partout à la surface de la planète des enregistrements fiables, détaillés et bien datés couvrant cette période de temps. Il y a beaucoup de débat à propos du niveau des mers durant le MIS11. Les corrections tectoniques ne sont vraiment pas négligeables sur 400.000 ans, et elles sont en même temps difficiles à quantifier. La dernière fois que j'ai entendu Jerry Mc Manus s'exprimer à ce propos, il convergeait plutôt vers une estimation d'un niveau des mers similaire à l'Holocène. Mais on ne peut pas parler d'une conclusion ferme et définitive, avec un chiffre précis. Concernant la température, il y a de nouvelles estimations, mais elles viennent d'être soumises à Nature donc je ne peux pas en parler. Pour la petite histoire, en 2005 un important regroupement de chercheurs européens a proposé un projet ambitieux pour améliorer la connaissance quantitative de l'état et de la variabilité du climat des derniers interglaciaires, y compris le MIS11, tout en y associant la communauté des modélisateurs. Projet soumis à l'Europe. Il n'a pas été financé. Bruxelles lui a préféré un projet focalisant sur les derniers 1000 ans...
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