catlino

D'ailleurs, on parle botanique. C'est peut être un peu tôt pour herboriser?

Vologne viendrait de la langue alémanique parlée par les marcaires du Val de Munster: Vollgrass ou Linaigrette (Eriophorum). Quel rapport? Que ces vallées étaient autrefois marécageuses et remplies de tourbières où poussaient en abondance ces plantes cotonneuses. D'ailleurs, sur les anciennes cartes, on trouve "Colline de Vologne" qui désigne non pas les sommets, mais cette vallée de la Moselotte. Encore une particularité de la Bresse. Carte des Vosges, édition 1931 Club Vosgien.

😪 Snifff!

Ce matin, vers 9h, l'eau de fonte regelait à la faveur d'un brutal refroidissement, la RD417 était une patinoire. Ça s'est rapidement arrangé. Voici deux obs de terrain. Je ne mettrai pas tout car il y a eu des dizaines de départs d'avalanches suite au fort redoux pluvieux. Versant sud du Hohneck avec de belles fissures. Sur un versant nord/est, une vaste plaque s'est rompue jusqu'au sol. L'épaisseur est de plusieurs mètres. C'est une grosse quantité de neige qui est descendue.

Quel gaspillage! Quand on pense à toute cette belle neige qui est retroussée, ballottée, fanée. Chez-nous, on la récupère, on la transporte, on l’étale là où ça manque. Et si on pouvait la mettre au frais, la conserver pour l'année prochaine. En attendant, aujourd'hui c'était douche à tous les étages, vent, + 3°C, brouillard, route des crêtes transformée en torrent et pourtant des courageux skieurs parcouraient les pistes nordique des 3 Fours. Étonnant qu'avec toute cette flotte qui tombe le manteau neigeux se conserve en forêt. Route des crêtes 1992.

Une observation d'un de nos collègue: Claude R. Départ d'une avalanche de plaque, en forêt dans le secteur de Rouge Gazon. Même en sous bois, on peut se faire coffrer.

Chez nos voisins, il y aussi des risque en montagne. Le 30 janvier 2015, il y avait eu deux victimes d'avalanches dans le même massif. https://www.dna.fr/faits-divers-justice/2021/02/01/avalanche-en-foret-noire-une-femme-grievement-blessee https://www.badische-zeitung.de/wanderin-schwebt-nach-absturz-am-feldberg-in-lebensgefahr

Ce matin, les crêtes baignaient dans un brouillard épais. Il faisait 2°C, les hêtres dégoulinaient. En forêt, vers 1200 m, on compte 100% de recouvrement, avec une épaisseur moyenne de 30 à 50 cm. Neige "pourrie" en surface mais compacte au sol. De nombreux arbres et branches cassées par les neiges lourdes de la semaine passée, encombrent les sentiers. Parfois on se sent observé.

De passage à Longemer. Il y a encore de la marge avant que le chalet dérive sur le lac.

Et 50 d’épaisseur de glace sur l'interfluve du Grand Valtin. 😆

Effectivement. Que tout devient compliqué dans ce monde en folie. 🙄 Dérogation pour ceci, autorisation pour cela... On va faire autrement. 😉 http://nivose-vosges.org/le-piege-est-tendu/

Pour le moment, ce n'est pas le moment d'aller chatouiller le manteau neigeux dans les couloirs. Avec le redoux, fort risque d'avalanches.

C'est un phénomène qui se reproduit parfois. Je vous les ai déjà ressorties ces images. Précisément à la même date, est-ce un hasard? On voit bien la tourbière qui est inondée et le cône du delta de la Vologne dans le lac de Retournemer. Là haut, les Hautes Chaumes ravagées par la pluie qui tombait sans arrêts durant des jours. Longemer, c'était Venise les pieds dans l'eau.

Dans les hautes Vosges, le manteau neigeux est loin d'être stabilisé. Même en forêt le risque de départs d'avalanches est présent. http://www.data-avalanche.org/avalanche/1611522023779

Hier matin, proche de l'auberge du Pied du Hohneck: Une femme qui restait quasiment au milieu de la route enneigé. De l'autre coté la famille D... avec les gamins, le chien fou qui tire sur la laisse à moulinet. A peine la place de passer. Je roule tout doucement au cas ou quelque chose se passe et je demande à la femme pourquoi elle ne se mets pas sur le coté car elle risque de se faire renverser. Réponse idiote à la limite de l’agressivité... Au retour, une voiture qui me coupe la route pour se garer en face (elle pouvait juste attendre que je passe). Comme un troupeau de touristes occupait la place de parking, elle s'arrête carrément en travers de la route. Heureusement, je roule lentement, j'ai de bons pneus neige. Je suis surpris que les accidents corporels ne se multiplient pas sur cette route des crêtes. Je passe sur le reste des comportements, on a matière à écrire un bouquin.

Ce matin, dans le secteur du Kastelberg, ce n'était pas la "patrouille des couloirs", mais plutôt "la bredouille"! Circulez, pas grand chose à voir. Si, en regardant vers l'est durant un court moment, apparaît sous le nuage l'arrête rocheuse des Spitz... Le vent du sud soulevait des nuages de poudreuse par près de -7°C. Cette neige balayée par le vent va faire progresser les corniches et "plaquer" les pentes du versant alsacien. Avec ce qui va encore tomber en neige, et si le vent se renforce, on peut envisager de gros départs dans tous les couloirs.

Belle stratigraphie. On voit très bien les différentes strates et les croûtes de regel. C'est le mille feuille typiquement vosgien. As-tu sondé pour vérifier qu'il n'y avait personne dessous?

Exact Nunbora. Les couches superficielles soufrent surtout d'évaporation ou sublimation due à ce vent "tiède" (4°C à 0 heure et des rafales à 70 km/h avec une humidité de 70%) . Ça croque le manteau neigeux en surface. Et puis il y a le tassement par les précipitations sous forme de pluie. Tiens! Il commence à pleuvoir à Ban de Laveline par 9°C. En revanche, les neiges plus anciennes, la sous-couche, de MV 300 à 350 kg/m, résistent mieux. Il ne faudrait pas non plus que cela dure plus longtemps. On est passé de 130 cm à 115 en deux jours au Markstein. Ces conditions entraînent une forte déstabilisation du manteau neigeux. Ça va purger dans tous les couloirs d'avalanches.

Il est rare de voir la plaine du Rhin aussi blanche. La Forêt-Noire semble bien chargée de neige elle aussi. Bel "effet chasse neige" sur les corniches du Grand Dagobert. J'ai enregistré une moyenne de 27 km/h et une rafale maxi à 52 km/h à l'anémomètre manuel. Ça ne faisait que débuter. + 3°C à ce moment. En revanche, la neige reste sèche et froide.

Principauté de Salm en Vosges, mes racines.

On ne peut juger de la qualité du manteau neigeux à partir d'une photo. Pour s'en assurer, il faut être sur le terrain , sonder, tester et seulement à partir de ce moment, on peut juger de l'état réel de stabilité de la neige précisément à ce moment et à cet endroit. En mars 2016, certains cornichons diplômés ont utilisé l'hélicoptère pour prendre des photos des corniches et faire passer le message risque d'avalanche 4 sur 5. Et 15 jours après, aucune avalanche n'avait été signalée. 😁 Cela n'est pas sans ressembler à l'épisode des "avions renifleurs". C'était sous Giscard. L'affaire des Avions renifleurs est une affaire d'escroquerie qui a lieu entre 1975 et 1979 au détriment d'Elf Aquitaine, entreprise publique française à l'époque. Elle débouche sur un scandale politico-financier en 1983. Il s'agit du financement très coûteux d’un appareil fantaisiste censé détecter les gisements de pétrole. Un dispositif étant embarqué à bord d'un avion, le simple survol d'une zone aurait suffi à localiser à coup sûr les gisements. Source Wikipédia. Ceci dit, sur cette photo, on est versant sud du Hohneck. La neige n'est pas du tout la même que versant nord des Spitz ou du Hohneck. L'alimentation par le vent, le rayonnement sont totalement différents. Samedi, aux heures chaudes, il faisait - 6°C. Le lendemain, dimanche, 98 % d'humidité, brouillard, vent, les conditions avaient radicalement changé. On vous l'a déjà dit: l’étude de la neige, ça ne se fait pas depuis un clavier et un écran d'ordinateur. Il faut être dedans. Sinon, un jour, les cols blancs tireront partie des commentaires piochés sur le web pour décider d'interdire le ski de rando, la trottinette, la raquette et le rallye neige sur la route des crêtes.

Tout dépendra de ceux qui fer Tout dépendra des compétences réelles de celui ou de ceux qui feront l'étude nivologique. On a parfois déniché des perles dans certains rapports, ou certaines études faites à posteriori.

Voila, précisément le couloir, il part à gauche de la ferme du Schaefferthal et du Blaufels. Regardez bien en bas vous avez une vague de sondage . Cela donne l'échelle de ces couloirs du versant nord du Petit Hohneck. Au zoom, les secouristes, pompiers et gendarmes, qui sondent dans le dépôt de l'avalanche. Photos NIV'o.s.e. Des précédents dans le même secteur, notamment le 13/03/2005. http://www.data-avalanche.org/avalanche/50000773 Et en 1976 dans un couloir du Rothried, à gauche sur la photo.

Il ne faut plus parler de coulées. Cela ne veut rien dire. Il y a un mot pour désigner ce phénomène: avalanches, et parfois elles tuent. https://www.vosgesmatin.fr/faits-divers-justice/2021/01/17/des-personnes-recherchees-apres-une-coulee-de-neige-dans-les-vosges https://www.lalsace.fr/ https://remiremontvallees.com/2021/01/17/le-hohneck-les-recherches-reprendront-ce-lundi-pour-le-deuxieme-skieur-emporte-par-une-coulee-de-neige/ Nous avons des collègues qui participent aux secours. On en saura plus demain. Nous avions lancé une alerte sur le réseau NIV'o.s.e. le 13 janvier. "Le passage d'un ou plusieurs skieurs sur forte pente risque de déstabiliser le manteau neigeux. C'est une situation fréquente à cette époque de l'année. Il nous faudra compléter cette observation par un sondage en fin de semaine, la météo très changeante modifiant rapidement ces conditions." Ce qui a été confirmé par le sondage suivant le 15 janvier.