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Prévision de la saturation de basse couche par inversion


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En terme de prévision, l’évolution du plafond stratiforme dans les inversions de BC est probablement une des plus grosses difficultés au niveau prévisionnel, avec, par exemple, des variations de prés de 10°C entre prévi à H+12 et observation …

Aujourd’hui n’a malheureusement pas dérogé à la règle.

En prévision, j’avais posté ça :

Demain pourrait être assez surprenante comme journée. Elle devrait commencer par une grisaille et une très grande fraîcheur, mais vers la mi-journée, les éclaircies ont de réelles chances d’apparaître très franchement avec dans l’après-midi un probable très beau soleil dans le ciel francilien.

Dans ces conditions, les températures devraient faire un sérieux bon et les 10°C devraient être largement atteint voire un peu dépassé.

Un petit point technique intéressant.

Sur le sondage de Trappes de ce midi, on voit bien la très belle inversion. Par contre, la partie « saturée » est particulièrement fine et donc très fragile.

Si on regarde les prévi de sondage NMM de Trappes, on remarque tout d’abord que la prévi à H+3 (aujourd’hui à 15H UTC) n’est pas terrible du tout dans les basses couches avec une mauvaise représentation de la couche saturée de l’inversion. La comparaison avec le sondage mesurée de 12H est assez frappante.

Le sondage prévu pour demain à la même heure est assez clair : le risque d’un plafond stratiforme à bel et bien disparu. Pourtant, on vient de voir que le modèle ne simule pas très bien la chose. Alors que faire ?

Aujourd’hui, des éclaircies ont réussi à percer. De plus, la couche saturée a complètement disparue dans le sondage prévu pour demain. La faible épaisseur de la couche concernée et l’observation d’aujourd’hui ainsi l’évolution prévue sont relativement concordantes.

Dans ces conditions, tout porte à croire que l’après-midi devrait être agréable. La dissipation devrait être un peu plus tardive à l’est et surtout au nord de l’IDF mais le soleil dans l’après-midi ne devrait généralement pas être compromis.

@+ default_whistling.gif

Christophe

Sauf que ça a clairement foiré.

Le but de l’ouverture de ce sujet est donc d’essayer de voire comment améliorer la prévi de ce genre de phénomène de façon rationnelle. De façon rationnelle, j’entends, de façon construite et réfléchie et non de dire bêtement qu’il n’y aura aucune évolution.

Dans ce cas, et vu les sorties de modèles disponibles j’ai du mal à voir comment on pouvait raisonnablement anticiper sur une telle tenue de cette couche saturée de très basse couche. Tout n’étais pas très clair comme je l’avais écrit, mais il y avait quand même tout un faisceau d’indice qui allait dans le sens d’une amélioration il me semble. J’ai sûrement mal analysé un truc, et il était probablement possible de faire mieux.

Ce serait donc sympa si des intervenants ont des idées plus précises en terme de démarche ou de méthode d’analyse prévisionnelle pour améliorer les résultats de ce genre de prévision.

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Salut, je ne vais peut-être pas t'aider grand chose mais j'aime bien aussi comprendre pourquoi les modèles se plantent.

On remarque que là NMM s'est surtout planté sur la température, ayant bien évalué le point de rosée. Je pense que c'est parce qu'il a mal prévu les nuages bas au départ et donc surestime l'insolation. Donc le sondage prévu est déjà faussé et l'analyser est à mon avis une erreur. NMM ne me paraît pas super- fiable sur les phénomènes de basse-couche. Je pense qu'en comparant avec d'autres modèles on peut déceler si NMM se plante ou pas, sachant qu'un modèle qui prévoit des nuages bas aura sans doute raison face à celui qui n'en prévoit pas default_flowers.gif

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Sincèrement météofun je pense pas qu'il soit possible de faire mieux, globalement dans ce genre de situ la moindre fluctuation intervient et chamboule la couche saturée. Ces jours ci, clairement on a assisté au classique du cauchemard des previ particulièrement à l'est de la région, à savoir que le brassage turbulent convectif ne se propage jusqu'au sommet de la couche saturée. Or pour un début novembre on été en droit de s'attendre à ce que les cellules convectives thermiques fassent leur boulot (à savoir uniformiser les thêta et les rapports de mélange dans les couches subissant ce fameux brassage). Globalement on allait tjs vers une desaturation quasiment jusqu'au sommet (sauf en seine et marne ou l'aspect brumeux était conservé toute la journée). Si on avait un sondage de la zone on pourrait déterminer facilement la température de dissipation, en prenant le segment de la couche saturée et surtout le sommet de cette couche. Par homogénéisation des thêtas

le profil va s'apparenter grossièrement à une adiabatique sèche. Et donc il suffit d'imaginer (si il n'y en a pas une qui passe par ce point) l'adiabatique sèche passant par le sommet de l'inversion et d'emprunter le tobbogan qui nous ramène adiabatiquement au sol et on a une approximation de la température de dissipation.

donc en gros il faudrait un RS du matin genre 6/7h locale là ou les brouillards ont tendance à être bien présents et de voir à peu près vers quoi la température doit tendre.

Or deviner si le bilan radiatif du sol sera suffisamment positif, ça relève de l'impossible parce que cela dépend de l'épaisseur de la couche saturée sur plusieurs heures or elle est dépendante de tas de petits phénomènes notamment à son sommet (turbulence de mélange). Mais je suppose que si le sol est déjà humidifié par des brouillards persistants cela influe aussi. Cela dépend bien entendu des variations de vents (et les plus petites jouent)

Etant donné que l'on ne peut pas avoir de sondages matinaux et que les modèles gèrent très mal (et cela même pour les plus performant comme aladin) l'humidité des premiers mètres de l'atmosphère, on est condamné à s'en remettre au domaine de l'empirique... hélas et je comprends d'autant plus houyo qui défend ses collègues sur un autre topic du forum.

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Bonsoir à tous,

J'ai pas encore pris le temps de lire les réactions précédentes et je vais le faire default_flowers.gif

Toutefois, je tenais rapidement à vous donner ces deux liens qui traitent de ce qui s'est fait à mf pour essayer d'améliorer la prévision des phénomènes de basse couche. J'ai fais vite avec juste une recherche avec pour mot clé cobel -isba. L'idée est de vous donner le point de départ. On doit sans doute pouvoir trouver de l'info plus complète.

CNRM

une autre site qui en parle plus largement

Voilà...

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En écoutant les prévisions de MF sur France Inter ou France Info (à ce propos erreur ce minuit de bulletin sur France Inter, bon bulletin sur France Info), il était tout de même envisagé que les vents de Sud-Est soient suffisamment forts pour dissiper ces phénomènes de basses couches, or les vents ont été quasiment inexistant expliquant sans doute la persistance des St. Ce déficit de vent est-il dû par contre à une erreur de prévision du resserement des isobares, je ne sais pas ?

Olivier.

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Voilà, j'ai lu.

Météofun, je ne pense pas que tu puisses te reprocher grand chose sur ce coup. Tu as pris un sondage et tu l'as analysé.

(en plus faut relativiser,en haute-normandie par exemple, ça s'est bien dégagé, et il a fait nettement plus beau qu'hier..)

En pratique, on utilise en plus l'humidité à 1000 hpa ou 975 selon les cas pour avoir un balisage spatial des poches d'humidité (en gros, les zones >80%). Ca permet de voir comment le modèle voit la dissipation/formation de "toute cette grisaille".

C'est une aide supplémentaire mais là encore c'est loin de marcher à tous les coups. Ce qui est frustrant, c'est que des fois ça marche quand même très très bien.

Pour revenir sur le cas des radiosondages prévus, je répèterais ce qu'on m'a dis un jour: "ce sont des usines à gaz à utiliser avec précaution" mais on ne peut pas s'en passer.

Pour moi, un sondage qui présente une inversion jusque 900 hpa même s'il ne sature pas est un sondage qui va me pourrir la journée. 1 chance sur 2 de prévoir le contraire de ce qu'il se passera.

En gros, je rejoint js, ca reste très compliqué (on va finir par se demander ce qui n'est pas compliqué en météo...).

C'est du "bidouillage".

-->Radiosondage prévu (pour autant qu'on puisse leur faire confiance).

-->humidité à 1000 hpa ou 975 hpa (pour autant également qu'on puisse leur faire confiance).

-->le flux de basse couche.

-->Comparaison des tetaprimes (ou tpe) avec celles de la veille pour voir si il y a un véritable changement de masse d'air ou si on peut tenter (?) un copier/coller (qui a dit fainéant? default_blink.png ) du temps de la veille.

Voilà en gros ce qui me vient à l'esprit concernant ces phénomènes de basse couche.

Un dernier truc quand même qui reste d'ailleurs le plus important: l'expèrience. Un météo avec plus d'ancienneté que moi pourrait sans doute te donner quelques trucs de magicien default_flowers.gif .

La balle est dans le camps de la recherche.

à plus...

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En pratique, on utilise en plus l'humidité à 1000 hpa ou 975 selon les cas pour avoir un balisage spatial des poches d'humidité (en gros, les zones >80%). Ca permet de voir comment le modèle voit la dissipation/formation de "toute cette grisaille".

même méthode, mais sur la médit , je ne descend pas en dessous de la 900.
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Merci beaucoup à tous pour vos réponses default_huh.png . C’est très intéressant d’avoir le retour de professionnels. Merci aussi pour les liens Houyo et ta méthode détaillée.

Pour Cotissois, c’est vrai la situation était biaisée dés le départ puisque les coupes qu’on pouvais avoir ne montraient aucune condensation même à H+3 ...

Pour Olivier, c’est vrai que le vent a été plus faible que prévu … Mais on est un peu dans la situation de l’œuf et la poule (rétroaction positive). Si les basses couches avaient plus chauffées, il est probable que le vent se serait renforcé sous l’influence du brassage évoqué par js.

Amicalement,

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Merci beaucoup à tous pour vos réponses default_blink.png . C'est très intéressant d'avoir le retour de professionnels. Merci aussi pour les liens Houyo et ta méthode détaillée.

Pour Cotissois, c'est vrai la situation était biaisée dés le départ puisque les coupes qu'on pouvais avoir ne montraient aucune condensation même à H+3 ...

Pour Olivier, c'est vrai que le vent a été plus faible que prévu … Mais on est un peu dans la situation de l'œuf et la poule (rétroaction positive). Si les basses couches avaient plus chauffées, il est probable que le vent se serait renforcé sous l'influence du brassage évoqué par js.

Amicalement,

Oui, mais dans ce cas ce n'est pas un vent dû à un resserrement des isobares, est-ce que le vent prévu ce jour-ci était dû simplement à une hausse de la température ou au contraire à un gradient de pression plus important, si c'était le second cas, c'est peut-être alors simplement une petite erreur dans la prévision de ce gradient qui a impliqué moins de vent que prévu.

Mais c'est vrai qu'on n'est pas loin de l'oeuf et de la poule ! default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

Olivier.

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  • 1 month later...
Posté(e)
Dontreix - Creuse (23) - altitude : 720 m

Bonsoir,

Il y a des averses très locales mais ponctuellement modérées cet après-midi en région parisienne, en particulier chez moi. Cela était il prévu malgré les presque 1030 hpa ?

Et sinon, cela peut-il modifier les prévisions en matière de phénomènes de BC ?

En gros peut-on s'attendre sur les zones où il a plut à la mise en place de brouillards plus denses qu'ailleurs ??

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Oui ça augmente encore un peu plus l'humidité des premiers mètres au dessus du sol, le temps nécessaire pour atteindre la saturation est amoindrit. Quand on a une averse les rapports de mélange sont modifiés donc plus tu as d'eau contenue dans une certaine quantité d'air à condenser plus le brouillard sera dense... généralement pour avoir un ordre de grandeur pour un brouillard la quantité d'eau condensé doit être supérieure ou égale à 0.5g par kg d'air sec.

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Le moins que l'on puisse dire, c'est que la situation actuelle est un véritable laboratoire sur le sujet, et ce n'est pas fini ...

Dernière surprise en date : aujourd'hui. Je ne m'attendais pas du tout à voire une telle évolution nuageuse sur la France ...

Si on prend le RS de Trappes de la nuit, il est encore assez sec. Il laisse entrevoir la possible formation de brouillards locaux, mais près de l'inversion, on est loin de la saturation (tout est relatif quand même). Le RS de 12h UTC est par contre sans ambigüité : la saturation est bien présente. Le point de rosée n'a pas trop bougé, par contre la température s'est bien refroidie. Il semble que se soit là la raison, par rapport à ce qu'on pouvait attendre hier, c'est assez surprenant. Peut-être que certains ont des avis plus précis ? D'ailleurs, plus globalement, il n'y a pas eu de levée des nuages bas sur de nombreuses régions contrairement à ce qu'on pouvait espérer hier ...

En tout cas pour le reste, la situation est tout à fait remarquable mais classique, à commencer par les 13,4°C de Bourg-Saint-Maurice qui sont à comparer avec les -2°C de Lyon. De même, les 12,6°C à Embrun ou les 11,4 à Selonnet ou encore 11,5 à Mende. L'influence de l'inversion est bien mise en évidence, le phénomène doit être renforcé par un effet de foehn dans les Alpes avec le vent de secteur est. C'est d'ailleurs bien visible lorsqu'on regarde de vent à Bourg-Saint-Maurice. Au passage, et à propos de foehn, sympatiques les températures en Corse sur la carte. A Mende, on a une évolution classique avec une inversion peu épaisse la nuit qui disparaît en journée pour se reformer le soir.

Autre point remarquable : quasiment 8°C à Charleville-Mézières. On voit bien sur les RS que l'inversion diminue de plus en plus d'épaisseur comme à Meiningen (à 00h UTC et 12h UTC) ou, plus proche, à Nancy (le 22 à 12h et le 23 à 12h. Dans ces conditions, l'air compressé arrive de plus en plus bas et il suffi d'un rien pour briser l'inversion. Avec environ 8°C, l'inversion n'est pas complètement détruite, mais elle est déjà bien entamée. La situation s'était déjà produite l'année dernière mais de façon plus accentuée. Pour la suite, il semble que la compression de basse couche diminue un peu. L'inversion devrait alors arrêter de descendre, mais c'est à confirmer. Ce n'est pas complètement impossible (mais pas le plus probable je pense) que l'inversion saute : dans ce cas, on dépassera sans problème les 10 voire 12°C en température maximale à Charleville-Mézière avec un beau soleil (ça peut faire drôle entre Noël et le jour de l'an !). Mais là on est est dans la prévi ...

En plus de la carte de température, les cartes du point de rosée et de l'humidié relative résument bien la situation. L'image satellite nous montre bien toutes les zones où les brouillards et nuages bas ne se sont pas levés en France : saisissant.

PS : je ne sais pas si c'est le bon endroit pour évoquer ce sujet, mais je trouveque c'est interressant de faire ce petit message global sur les phénomènes de BC du jour.

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