Aller au contenu
Les Forums d'Infoclimat

Ce tchat, hébergé sur une plateforme indépendante d'Infoclimat, est géré et modéré par une équipe autonome, sans lien avec l'Association.
Un compte séparé du site et du forum d'Infoclimat est nécessaire pour s'y connecter.

les prévi de pluie des modèles


Messages recommandés

Salut,

on dit souvent, et avec raison, de pas trop se fier aux cartes de précipitations de GFS.

Certes, d'un point de vue général, l'incertitude associée aux sorties des modèles, et de celui là aussi, dépasse de plusieurs ordres de grandeur la précision des données (ex: les pluies à 0.1mm près pour des périodes de 3h... ).

Il faudrait donc plutôt regarder les autres paramètres pour décider soi même de la possibilité ou non de précipitations.

Or, je trouve un peu présomptueux d'imaginer faire mieux que le modèle, d'autant plus qu'il existe aussi bien des incertitudes sur ce qui sous-tend la prévision de précipitations.

Finalement, la prévision de précipitation du modèle ne serait-elle pas la meilleure compte tenu des autres données, en gardant bien à l'esprit l'incertitude globale évidemment ?

Je sais pas si vous comprenez mon problème ;-)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Salut,

on dit souvent, et avec raison, de pas trop se fier aux cartes de précipitations de GFS.

Certes, d'un point de vue général, l'incertitude associée aux sorties des modèles, et de celui là aussi, dépasse de plusieurs ordres de grandeur la précision des données (ex: les pluies à 0.1mm près pour des périodes de 3h... ).

Il faudrait donc plutôt regarder les autres paramètres pour décider soi même de la possibilité ou non de précipitations.

Or, je trouve un peu présomptueux d'imaginer faire mieux que le modèle, d'autant plus qu'il existe aussi bien des incertitudes sur ce qui sous-tend la prévision de précipitations.

Finalement, la prévision de précipitation du modèle ne serait-elle pas la meilleure compte tenu des autres données, en gardant bien à l'esprit l'incertitude globale évidemment ?

Je sais pas si vous comprenez mon problème ;-)

Je comprend l'idée que tu met en avant. Le model reste quand meme un outil qui nous permet de nous faire une idée des cumuls de précipiations en fonction d' une situation météo donnée. Ce n'est pas tant une défaillance dans l'apréciation des précipitations mais plutot une mauvaise estimation de la position des centres d'action qu'il faut pointer du doigt. Et cela est tres difficile à prévoir. Comment savoir qu'à un lieu donné il pleuvera tant alors que l'on ne sait pas de maniere tres précise quel trajectoire peut prendre le passage perturbé?
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Oui, par exemple.

Je crois qu'il faut surtout mettre en doute les précipitations prévues quand celles-ci sont d'origines orageuses (du genre les noyaux de pluie de 50mm en 6h...) , car ça se joue à tellement petite échelle que le modèle est pratiquement incapable de le prévoir correctement.et on peut souvent déceler chez GFS des situations aberrantes, qui font penser que le modèle se trompe, sans vouloir être présompteux. default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Quand la situation n'est pas orageuse, je trouve que GFS est assez performant.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

OK, en gros le modèle pousse la logique des "si" à son maximum, jusqu'à une précision un peu dérisoire par rapport aux incertitudes prises à chaque "si".

Mais comment un être humain peut-il penser qu'un modèle a tort sur la position des centres d'actions, franchement vu la complexité de calcul, et le grand nombre de lois, ces choses là dépassent totalement notre champ d'investigation, il faut le reconnaître, non ?

Par contre, j'avoue que quelquefois il y a des situations qui me paraissent impossibles : par exemple il arrive qu'un modèle prévoit 20mm de pluie une journée avec du mistral plein pot, et ça c'est impossible, ça n'arrive jamais. Donc je reconnais qu'alors dans ce genre de situations on peut être tenté de dire que ça tourne pas rond, mais où ?

C'est un peu comme le réchauffement climatique, à mon avis on en est un peu réduit à commenter dans le vide, mais c'est dur de l'admettre.

Doc

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Oui, par exemple.

Je crois qu'il faut surtout mettre en doute les précipitations prévues quand celles-ci sont d'origines orageuses (du genre les noyaux de pluie de 50mm en 6h...) , car ça se joue à tellement petite échelle que le modèle est pratiquement incapable de le prévoir correctement.et on peut souvent déceler chez GFS des situations aberrantes, qui font penser que le modèle se trompe, sans vouloir être présompteux. default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Quand la situation n'est pas orageuse, je trouve que GFS est assez performant.

C'est vrai, il y a aussi une question d'échelle, de prise en compte de choses locales, et la question des orages, très localisés. Mais là aussi, un modèle à maille plus fine serait toujours meilleur que des suppositions à faible paramètre de calcul, ce qu'on est capable de faire avec notre cerveau.
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Je tente une réponse difficle avec mes connaissances, en espérant ne pas me tromper.

La partie qu'on ne peut pas vraiment contester dans un modèle c'est la partie à grande échelle : on ne peut pas prévoir le déplacement et l'évolution des centres d'actions mieux qu'un modèle, surtout à l'échéance de plusieurs jours. Ou alors pas avec des méthodes déterministes (pas par le calcul exact quoi). Ce qu'on peut corriger ce sont tous les effets locaux, et les aberrations du modèle. Je pense que les prévisionnistes professionnels en parleront mieux que moi puisque c'est leur boulot d'expertiser les modèles ! default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Le problème c'est que ça dépend de la situ synoptique,

Comme on l'a déjà dit plusieurs fois, GFS n'est pas un pro de la convection étant donné son maillage. Dans ce cas là, on peut être capable de remettre en cause le modèle en regardant les fantaisies des VV (très exagérées), VV qui engendrent des noyaux de pressions plus faibles qui modifient le champ de vent (vent dévié vers le centre du noyau, création de convergence) et par conséquent le tourbillon de basse couche.

Forcement comme une augmentation de TA est la signature d'une bonne dynamique favorable à la convection, il ne manque plus que en basse couche les thêta E soit élevées (humidité et chaleur associée) et hop, c'est bon tu peux être sur que le modèle va te mettre un super noyau de precip...

C'est là qu'il faut nuancer la prévi et que l'homme doit intervenir, il ne s'agit pas de faire mieux que le modèle mais d'anticiper les erreurs dues à son comportement.

Le gros pb des situ convective c'est aussi la 1.5PVU que les modèles peuvent mal appréhender et ça a pas mal de conséquences par la suite, pour cela on compare les champs d'humidité de l'étage moyen, la 1.5PVU et l'image sat réglée sur la vapeur d'eau.

Du coup si y a décallage d'une anomalie de tropo on pourra rectifier, c'est d'ailleurs ce qui devrait se faire à MF d'ici peu de temps si mes souvenirs sont bons avec correction d'un run de modèle possible.

Pour les fronts on contrôle les marqueurs frontogénétiques, là l'expérience des situ passées est tout de même nécessaire. D'ailleurs c'est là qu'on se rend compte que tout dépend d'interactions entre les différents paramètres et que la notion de centre d'action est un peu superficielle.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Or, je trouve un peu présomptueux d'imaginer faire mieux que le modèle, d'autant plus qu'il existe aussi bien des incertitudes sur ce qui sous-tend la prévision de précipitations.

Pas du tout. les modèles sont pas bon du tout:Les modèles actuels utilisent l'approximation hydrostatique dans leurs calculs de convection et donc des précipitations.

Le résultat des calculs de quantités d'eau au sol se fait par saturation forcée des cellules d'altitude puis en appliquant l'équation hydrostatique.

Tu trouveras cette équation sur le web.

Définition de l'hypothèse hydrostatique sur le site de MF :

L'hypothèse hydrostatique affirme que l'on en droit d'appliquer l' équation hydrostatique aux points de la basse atmosphère et de la moyenne atmosphère situés sur une même verticale ou, autrement dit, que l'on est fondé à supposer qu'à tout instant, les forces s'y exerçant verticalement sur une parcelle d' air donnée sont pratiquement identiques à celles auxquelles celle-ci serait soumise si à ce même instant elle se trouvait à l'état de repos. Cette hypothèse, dans la mesure où elle est valide, permet alors d'utiliser en météorologie la relation de l'équation hydrostatique, qui associe les petites variations verticales de la pression atmosphérique aux petites variations correspondantes de l'altitude à travers le produit de l' accélération de la pesanteur par la masse volumique de la parcelle qui s'élève ou s'abaisse verticalement.

Pour être applicable, l'hypothèse hydrostatique exige que les valeurs numériques du poids et de la poussée d'Archimède s'exerçant sur une parcelle d'air aient un ordre de grandeur bien plus grand que celui des autres forces verticales auxquelles elle est soumise : les évaluations montrent que tel est bien le cas pour la force de Coriolis et, au moins en atmosphère libre , pour la force de frottement ; en revanche, la force associée à l'accélération verticale de l'air n'est raisonnablement négligeable que lorsqu'on envisage les ascendances et subsidences à une échelle spatio-temporelle suffisamment grande, qui est pratiquement l' échelle synoptique ou une échelle supérieure. Une conséquence de ce constat est que les modèles numériques qui étudient, en météorologie, des phénomènes de convection tels que les orages sont obligatoirement des modèles non hydrostatiques , car l'échelle de tels phénomènes est inférieure à l'échelle synoptique et les accélérations verticales qu'ils développent sont trop importantes pour accepter l'hypothèse hydrostatique.

Celle-ci n'en reste pas moins l'un des fondements de la météorologie aux échelles courantes d' observation et de prévision : associée à l' équation d'état de l'air (humide), elle donne accès à l'étude de la structure verticale de l' atmosphère , décrit en particulier les variations de la pression et de la température avec l'altitude, fournit une méthode de calcul de la pression réduite au niveau de la mer et permet de substituer la pression à l'altitude en qualité de coordonnée verticale dans le système d'équations traité par les modèles numériques de prévision ; ces emplois de l'hypothèse hydrostatique nécessitent toutefois son affinement par le recours à deux notions — le géopotentiel et la température virtuelle — qui tempèrent les risques de simplification abusive relativement aux variations de l'accélération de la pesanteur et de l' humidité .

Les précipitations sont celles du modèle si celui-ci est non-hydrostatique.

C'est le cas du méso-nh et du futur arome de MF

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

J'ai peur que "doc" soit un peu perdu...

J'en profite pour une petite question : je rejoins la remarque de js13120 sur GFS. On sait qu'il est hydrostatique, que donc il paramétrise la convection, et que les résultats au niveau des ascendances sont parfois délirantes ! pour ne pas dire aberrantes... Est-ce qu'Arpège présente le même problème ? Ou est-ce que le modèle américain est le seul à partir en live dans ces situations orageuses sensibles ? default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

J'ai peur que "doc" soit un peu perdu...

Lol, c'est clair que j'ai pas les notions pour bien comprendre, mais ce que je semble comprendre c'est qu'en gros les modèles font des approximations pour appliquer certaines lois au cours de la détermination des précipitations.

Or ces approximations sont abusives, et on sait dans une certaine mesure corriger "à la main", ces abus.

Question1: c'est bon j'ai compris en gros le principe ou pas ?

En tout cas si c'est ça ça me va bien, mais j'en conclus quand même qu'à mon échelle j'en suis réduit à commenter les sorties du modèle, parce que les corrections dont tu parles, il faudrait que je retourne un peu à l'école avant d'en être capable.

Bilan : les pluies orageuses sont très dures à prévoir et il faut pas trop s'emballer sur les modèles.

Question2: les histoires de CAPE LI Theta e etc... ça permettrait au couillon de base que je suis d'être un peu mieux informé sur ce qui se passe ou ça reviendrait à de la masturbation intellectuelle qui m'avancera pas à grand chose ? Je veux dire : à regarder ça est-ce que je pourrais me faire une idée plus précise des éventuelles précipitations que ce que le modèle me propose ?

Je me permets quand même de m'emballer sur ce qui vient mercredi et jeudi dans le sud est, ça fait tellement soif de partout...

merci à plus

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

En tout cas si c'est ça ça me va bien, mais j'en conclus quand même qu'à mon échelle j'en suis réduit à commenter les sorties du modèle, parce que les corrections dont tu parles, il faudrait que je retourne un peu à l'école avant d'en être capable.

Bilan : les pluies orageuses sont très dures à prévoir et il faut pas trop s'emballer sur les modèles.

Question2: les histoires de CAPE LI Theta e etc... ça permettrait au couillon de base que je suis d'être un peu mieux informé sur ce qui se passe ou ça reviendrait à de la masturbation intellectuelle qui m'avancera pas à grand chose ? Je veux dire : à regarder ça est-ce que je pourrais me faire une idée plus précise des éventuelles précipitations que ce que le modèle me propose ?

Malheureusement c'est loin d'être de la masturbation intellectuelle mais plutôt le BA-ba de la météorologie prévisionnelle.

Autrement dit y a que comme ça que tu sauras pourquoi tu as prevu tel ou tel truc, pourquoi le modèle se plante et par la même occasion toi aussi lol.

C'est d'ailleurs ça qu'il y a de drôle avec ceux qui se croient bien plus doué que les previ de MF (et qui ne mourront certainement pas d'un exès d'humilité), c'est que quand ils ont vu juste ils savent pas forcement pourquoi. Je sais ça peut paraître méchant dit comme ça, mais certains comportements sont parfois pénibles sur ce sujet.

Je croise les doigts pour un bel épisode dans le SE default_stuart.gif

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Or ces approximations sont abusives, et on sait dans une certaine mesure corriger "à la main", ces abus.

Question1: c'est bon j'ai compris en gros le principe ou pas ?

T'as compris mais tu charries quand tu parles d'abus.Parle de raccourcis, d'approximation , pas d'abus.

L'abus, c'est plutôt du genre : le rôle dynamique donné par certains à "l'anticyclone des açores", ou à la "dépression du golfe de gênes". default_stuart.gif

à l'autre question sur les modèles et l'orage:

- On voit par les hypothèse hydrostatiques que dans la réailté, dès la convection démarrée, il n'y aura plus concervation de la Théta e.

-On sait aussi que l'orage crée du tourbillon. (par conséquence, du TA)

Mais le modèle ne sait pas l'évaluer.

Le produit des 2, le TP , n'est donc pas conservé.

La conservation du TP étant la base des calculs du modèle, on comprend qu'il soit en vrac pendant et au dessus de l'orage.

Edit:

J'ai trouvé ça sur internet:

Résumé

Ca me parait plus que correct.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

C'est d'ailleurs ça qu'il y a de drôle avec ceux qui se croient bien plus doué que les previ de MF (et qui ne mourront certainement pas d'un exès d'humilité), c'est que quand ils ont vu juste ils savent pas forcement pourquoi. Je sais ça peut paraître méchant dit comme ça, mais certains comportements sont parfois pénibles sur ce sujet.

Effectivement, j'ai remarqué que de nombreux commentateurs tout juste capable de voir la couleur dont est peint leur département sur le site MF, ne comprennent la moindre phrase du glossaire du même site mais ne tarissent pas de nous innonder de leur avis autorisé default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Le problème est intéressant et plusieurs réponses ont déjà été apportées.

Les précipitations sont ce qu’on appel un paramètre final, c’est-à-dire que la réponse du modèle sur ce paramètre dépend de la réponse du modèle sur d’autre paramètres. On a une répercutions, et donc une amplifications des erreurs jusqu’aux précipitation. Ce qui est rassurant, c’est de ce dire que lorsque le modèle a vu juste les précipitations, il y a des chances pour que le reste de la prévi soit tout à fait honnête (à l’exception des paramètres proches du sol dans le cas des modèles hydrostatique). Le soucis, c’est que ça, on ne le sait qu’à posteriori. On est donc contraint de faire des supputations.

Les plus évidentes sont effectivement celles des précipitations orageuses sur les modèles à mailles larges hydrostatiques (type GFS). On parle de phénomènes sous-mailles, qui ont été décrits par Cotissois et Js. Pour illustrer ça, je recite un message que j’avait écrit il y a quelque temps avec un cas marrant :

Je trouve les sorties de GFS trop drôle ce soir. En maille fine, on voit dés 18H UTC mardi soir une forte poussée qui évolue (alors là tenez-vous bien) en une sorte de monstrueux atoll (MDR) à 21H UTC pour finir avec une seconde double couronne plus faible à 00HUTC (qui est aussi visible sur Wetter3). On dirait vraiment une onde de choc : ce qui en dit vraiment long sur l’échelle fine de ce modèle dans la prévi d'orage !

Evidemment, avec de telles cartes, impossible de faire confiance au modèle : tout était faussé. Pourtant, sur ce coup là, des cartes très similaires dans la localisation géographique et le timing apparaissaient à chaque run à partir de J-3 environ. Dans des cas comme celui-là, on peut en déduire qu’il va effectivement se passer quelque chose. Globalement, la localisation et le timing ne sont pas trop mal gérés si on considère une vision d’ensemble avec un certain lissage et une anticipation du déroulement de la situation par analogie et extrapolation de cas antérieurs. Mais déjà là, il s’agie d’une véritable analyse (loin de se limiter à l’étude direct des sorties brutes de précipitation) avec compréhension du phénomène et regard sur les autres paramètres (on y reviendra). Dans pareil cas, s’il y a correspondance entre les valeurs du modèle et la réalité, c’est du pur hasard (ou presque). Mais ça, c’était pour une vague orageuse franche, généralisée, et plutôt bien organisée. Dans les cas moins clairs (les plus fréquent - et de loin), la situation sortie du modèle peut être vraiment confuse. Et seule l’expertise (au sens analyse complète) peut permettre une anticipation, avec des résultats plus ou moins aléatoire en fonction des cas et de l’habilité de « l’expert ». L’utilisation des RS et des coupes verticales est absolument déterminante. C’est seulement comme cela qu’on peut essayer de « quantifier » l’impact de cette petite invasion sèche de basse couche ou regarder les conséquences possibles des évolutions de cette inversion à 900 hPa qui faiblit de jour en jour, etc ...

Pour ce genre d’évolution orageuse, on va imaginer deux exemples assez caractéristiques. Dans les deux cas GFS nous prévoie des précipitations convectives de l’ordre de 1mm. Dans un premier cas, on analyse, par RS, un air très instable dans les couches moyennes, mais beaucoup moins dans les basses couches avec un air terriblement sec. En faite, on a une sérieuse invasion fraîche d’altitude mais une dynamique excessivement faible. Là, on peut prévoir une assez forte probabilité de subir quelques averses issues de l’étage moyen dans l’après-midi. On surveillera l’évolution de l’étage moyen (Ac et Cu) dans la journée. Globalement, on peut effectivement s’attendre à un petit mm, ou un peu moins si l’air en basse couche est un peu plus chaud que prévu.

Dans le second cas, l’air en basse couche est assez humide, mais une inversion très marquée devrait transformer cette journée en fournaise. Une analyse des RS nous montre pourtant un affaiblissement de cette dernière et la situation est peu claire pour la fin de journée. C’est typiquement l’exemple où on peut s’attendre à un faible risque d’orage, mais potentiellement très virulent (CAPE et CIN importantes), d’autant que cet air sec d’altitude avec ce petit cisaillement devrait permettre l’établissement de puissantes descendances et un bon entretient du système. Ici, en cas d’orage, les 50mm sont possibles, mais on a de grande chance de passer sa journée à cuire au soleil.

Ces deux exemples, un peu bidon, inventés de toute pièce nous montrent que les précipitations ne sont qu’une indication parmi d’autres.

Ensuite, et Cotissois l’a dit, les performances sont beaucoup plus intéressantes pour les précipitations stratiformes généralisé. Il y a plusieurs raisons à cela. Déjà, ce sont des phénomènes de grande échelle, donc bien décrits par le modèle. Ensuite, les mouvements verticaux sont beaucoup plus faibles et l’hypothèse hydrostatique, évoqué par Gombervaux, y est moins fausse. Cela dit, la variabilité iner-run reste la règle et la lecture directe reste à proscrire.

Les précipitations découlent des lois de la dynamique. Avoir des sorties sur des paramètres dynamiques pertinents, comme on peut en avoir sur Wetter3 ou Météociel, permet d’avoir une vue plus large de la situation. Non seulement, ce type de carte nous permet de progresser en météo, pour la compréhension des phénomènes, mais en plus, en remontant plus en amont, on peut regarder où il y a des risques de « bugg ». Pour cela, c’est clair qu’il faut une sacrée expérience, et avoir le point de vue d’un professionnel serait effectivement une excellente idée. Par exemple, pour reprendre ce qu’a dit Js, on peut regarder la mise en phase entre une anomalie de tropo et les thêtaE. En comparent les sorties antérieurs et les autres modèle, on peut faire des extrapolations sur cette mise en phase, et donc sur l’intensité et la gestion spatio-temporelle de l’événement. On peut aussi compléter avec un coup d’œil sur les advections de température via les variations d’épaisseur, par exemple. On peut aussi s’interroger sur les conséquences de cette petite advection de Ta aux couches moyennes dans cette traîne (j’aime pas trop se mot d’ailleurs) pour l’instant pas trop active. Là, la liste est vaste, il y a tant de choses …Il ne faut pas hésiter à imprimer une carte et à la griffonner, faire des annotations écrites, … pour tenter de voir si le front à des chances de se réactiver ou non au-dessus de telle région par exemple. Il faut chercher les transformations et évolutions possibles, y compris celles non anticipées par le modèle. C’est un vrai jeu de piste ! Il faut bien voire que le modèle fait un calcul bête et méchant et n’à aucune vision d’ensemble, contrairement à l’œil humain qui regarde une carte. Pour nous aider à anticiper sur ce que n’a pas « vu » ce run, on peut s’aider des runs précédents, des autres modèles et des prévisions d’ensembles. De ce point de vu, c’est vrai que je rejoins Cotissois, la position des centres d’actions (même s’ils ne révèlent pas grand-chose sur la dynamique) peut nous permettre de faire des ajustements sur GFS (le plus complet des modèles dans les champs disponibles sur le Net). Pour les situations non orageuse, les corrections « à la main » dont tu parles doc, ce situ à ce niveau et non dans une remise en cause des précipitations sans remettre en cause le reste comme on peut le faire pour les situations orageuses.

Petite parenthèse d’ailleurs, j’ai découvert aujourd'hui que sur le site météo portugais on trouve des champs peu connus du CEP. On a les advections de températures à 850 hPa et les valeurs du paramètre frontal thermique (PFT) moyen sur la couche 850-500 hPa. A voire ce que vaut cette carte avec le temps. C’est pas grand-chose, mais d’un coup ce model devient intéressant du point de vu dynamique. A défaut d’avoir plus de paramètres, on se contentera de comparaisons plus poussées avec GFS, mais c’est déjà beaucoup.

Le PFT permet de matérialiser les signatures frontales au niveau des plus fortes valeurs. En faite, c’est la variation du gradient thermique à un niveau donnée dans la direction de ce gradient. Voici un lien qui explique ça (aller à « basic » puis à « Thermal Front Parameter »). Fin de la parenthèse.

Pour la plus courte échéance, l’observation nous permet de voir le dérapage du modèle. Js a souligné l’image vapeur pour la dynamique d’altitude, mais on a aussi les observations de surface, les autres images sat, les RADAR, … Autant de données qui peuvent nous permettre de percevoir là où le modèle à commencer à déraper, et de tenter d’en tirer les conséquences et les ajustements nécessaires. Les modèles à mailles fines sont bien sûr intéressants, mais je trouve que ceux qui sont disponible sur le net souffrent d’une certaine inconstance. Cotissois à déjà parlé des effets locaux, et c’est clair qu’à ce niveau, l’expérience est un plus.

Enfin, j’ai une question pour Gombervaux (ou d’autres). J’imagine que le futur Arôme ne mise pas sur la conservation du TP quand même. Parce que sinon j’imagine pas le bazar avec la libération de chaleur latente lors des mouvements convectifs qui y sont simulés.

En fait, s’il y a quelque chose à retenir de ce long post qui ne sert pas à grand-chose, c’est : « Jamais on ne pourra se substituer au modèle, mais on pourra toujours en discuter les sorties ».

@+

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

On pourrait d'ailleur ajouter à notre check list un autre phénomène qui est tout à fait visible sur les radars...

Y a du creusement secondaire dans l'air actuellement, je le situerais sud de l'aisne en ce moment.

Or si on suit le modèle on est simplement dans l'axe d'un tawleg :

http://www.wetterzentrale.de/pics/Rmgfs061.gif

Autrement dit, à cause de sa maille le modèle ne crée pas un noyau dépressionnaire bien définie. Cela dit, le modèle peut suggérer ce cas de figure après une analyse plus approfondie...

Par exemple, il faut déjà s'intéresser à la tropo bien accidentée :

http://www.meteociel.fr/modeles_gfs/run/6-454.GIF

Puis suivre les basses couches :

http://www.meteociel.fr/modeles_gfs/run/6-100.GIF

http://www.meteociel.fr/modeles_gfs/run/6-308.GIF

Globalement, des petites bulles de thêta E chaudes sont transportées depuis l'angleterre à la basse normandie, ensuite avec le jet de basse couche, les particules d'air les plus chaudes sont transportées vers l'avant du talweg tandis qu'à l'arrière du talweg, de l'air à peine plus frais s'engouffre (TPE 34°C) depuis le pas de calais.

Au niveau TA qui permet d'en savoir plus sur le dynamisme des structures en basses couches du fait du cisaillement et de la convergence des vents, le modèle crée un ptit noyau :

http://www.meteociel.fr/modeles_gfs/run/3-175.GIF

http://www.meteociel.fr/modeles_gfs/run/6-175.GIF

Ce qui pêche apparement ce sont les VV :

http://www.meteociel.fr/modeles_gfs/run/6-107.GIF

Pas véritablement favorable à la création d'un noyau dépressionnaire secondaire, oui mais c'est vraisemblablement sans compter sur le dynamisme d'altitude interagissant avec les basses couches.

C'est subtil mais si on cadre mieux le creusement dépressionnaire, on cerne mieux les précipitations prévues par le modèle.

Génial ton post météofun, rien à ajouter à tout ce qui a été dit.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Ca tend à tourbilloner c'est vrai. Les modèles ne voient pas vraiment de suite, mais vu qu'on discute des failles des modèles default_blink.png

Réponse très détaillée de Meteofun, et j'ai tendance à aller dans le même sens en observant abusivement Wetter3 par rapport aux autres sites, aussi Meteociel default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> J'aime bien la conclusion, qui me paraît très à-propos (avec ma seule expérience amateur bien sûr)

Pour donner du concret, citons le modèle NMM4 qui se targue d'être non-hydrostatique (NMM22 ne l'est pas d'après le site Meteoblue) :

http://pages.unibas.ch/geo/mcr/3d/meteo/nmm4/VVL7069.JPG

à comparer avec GFS version fine :

http://www2.wetter3.de/Animation_12_UTC_05Grad/60_20.gif

pluies associées :

http://www.meteociel.fr/modeles_gfs/run/60-574.GIF pour GFS

http://pages.unibas.ch/geo/mcr/3d/meteo/nmm4/PCP0369.JPG pour NMM4

Là on voit que les prévisions de GFS sont réalistes pour la pluie. default_sad.png/emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20"> (la prochaine fois faudra trouver une situation où GFS n'est pas réaliste...lol )

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

J’imagine que le futur Arôme ne mise pas sur la conservation du TP quand même. Parce que sinon j’imagine pas le bazar avec la libération de chaleur latente lors des mouvements convectifs qui y sont simulés.

Je connais personne qui bosse sur Arome, ni même sur MesoNh. default_blink.png On a croisé ici même quelqu'un qui a bossé sur MesoNh.

Ca me fout assez les boules de ne l'avoir jamais vu tourner, ce modèle là.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 2 weeks later...

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
 Partager

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...