gbl Posté(e) 21 mai 2006 Partager Posté(e) 21 mai 2006 Bien sûr, nous vivons par définition dans un environnement humain et c'est plutôt lui qui nous intéresse en terme d'adaptation. Mais la question posée est : peut-on distinguer les causes du réchauffement actuel tel qu'il est mesuré et leur attribuer avec un certain degré de confiance une proportion d'effet? Pour répondre à cette question, il faut mesurer entre autres choses le poids relatif de l'urbanisation (de l'usage humain des sols en général, pour urbaniser ou pour cultiver). Or, je ne vois pas trop d'autres moyens pour cela que de comparer les zones humanisées des zones non humanisées. La banquise est en effet une zone intéressante pour cela, mais la variabilité annuelle et décennale de l'Arctique est particulièrement forte (pour des raisons naturelles de circulation générale et aussi sans doute des raisons anthropiques de remontée des émissions industrielles de l'HN). En plus, les données récentes des pôles ne sont pas très interprétables (l'Arctique s'est bien plus réchauffé que la moyenne, l'Antarctique est stable ou se refrodiit légérèrement). La phénologie est particulièrement utile dans ce domaine , car la végétation synthétise les paramètres climatiques . Or, toutes les études françaises ( INRA par ex.) et étrangères montrent une avance des phases phénologiques de 15 jours à 3 semaines depuis une cinquantaine d'années . Là, il n'y a pas d'effet urbain. Dans ma région beujolaise, aucun viticulteur ne met en doute le réchauffement Etude du Comité de Développement du Beaujolais Dates moyennes des vendanges 1971-80 : 16 septembre(3 octobre en 1978) 1981-90 : 14 septembre 1991-2000 : 4 septembre 2001-2005 : 2 septembre (11 août en 2003 !) L'avance est encore plus marquée dans le vignoble des Côtes du Rhône ( études de l'INRA sur le Châteauneuf -du-Pape) Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Patricia Régnier Posté(e) 21 mai 2006 Partager Posté(e) 21 mai 2006 Je ne suis pas membre de la SHF, mais j'ai participé au colloque de 2005 à la Communauté Urbaine de Lyon (où vous étiez d'ailleurs) , invité par mon ami Daniel Duband, en tant que membre de la Commission "Hydrologie " du Conseil Supérieur de la Météorologie (dont Daniel est le président). Si vous croyez que j'affabule, demandez à Daniel ! Par ailleurs, je lis souvent les CR des Colloques Je regrette de ne pouvoir me rendre à celui qui a lieu dans qq. jours, mais les frais d'inscription sont vraiment élevés...Il y a déjà les colloques de l'AIC, de la SMF etc. ! A propos de St-Auban, je ne sais pas où l'auteur a pris ces sources. Les miennes viennent de Météo-France et peuvent être vérifiées par tout le monde... Si vous le permettez je transmets un lien du site catnat qui répertorie les futurs colloques peut-être y en-a-t-il où les frais d'inscription sont moindres. Conférence climat et territoire 14/06/06 à Rennes 43 EURO Pour ce qui est des données de Metéo-France j'ai remarqué qu'elles pouvaient varier sensiblement par rapport à d'autres relevés à cause justement des différences liées à la topologie et autres paramètres locaux. Ces variations font que les débats entre vous tous soient aussi intenses et contradictoires. Pour ne citer que cet exemple : il m'est arrivé de voir de la neige sur une partie élevée de la route menant au bassin d'Arcachon, pourtant très plate et proche de la mer, alors que tout autour il n'y avait aucune autre modification climatique si ce n'est quelques gouttes de pluie par endroits. Plutôt atypique comme situation, ne trouvez-vous pas ? Elle m'a fait me poser certaines questions qui trouvent leurs réponses grâce aux idées du précurseur en matière d'astrométéorologie Albert Nodon. A l'ARFA nous pensons que l'émission de protons ou d'électrons sont à l'origine de ces perturbations. Si vous souhaitez plus de renseignements il vous est toujours possible de prendre contact avec Jean-Martin Meunier. Son site internet est inscrit dans ma signature "de l'activité du soleil sur le climat terrestre". Vous pourriez presque vous rencontrer étant géographiquement proches. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 21 mai 2006 Auteur Partager Posté(e) 21 mai 2006 La phénologie est particulièrement utile dans ce domaine , car la végétation synthétise les paramètres climatiques . Or, toutes les études françaises ( INRA par ex.) et étrangères montrent une avance des phases phénologiques de 15 jours à 3 semaines depuis une cinquantaine d'années . Là, il n'y a pas d'effet urbain. Dans ma région beujolaise, aucun viticulteur ne met en doute le réchauffement Etude du Comité de Développement du Beaujolais Dates moyennes des vendanges 1971-80 : 16 septembre(3 octobre en 1978) 1981-90 : 14 septembre 1991-2000 : 4 septembre 2001-2005 : 2 septembre (11 août en 2003 !) L'avance est encore plus marquée dans le vignoble des Côtes du Rhône ( études de l'INRA sur le Châteauneuf -du-Pape) Evitons les généralités : la question soulevée n'est pas de "mettre en doute le réchauffement", mais de quantifier l'influence urbaine (plus généralement l'usage humain du sol) dans ce réchauffement. La phénologie ne nous y aide guère, car elle permet seulement de vérifier de manière indirecte l'existence d'un réchauffement. La statistique des vignes est intéressante, mais nous ne sommes pas vraiment dans la situation de contrôle d'une terre sans influence humaine ! De surcroît, je ne sais si les vignes sont un indicateur principal de réchauffement ou d'insolation de surface. Cela revient un peu au même me direz vous... sauf que dans la seconde hypothèse, la précocité des vignes peut être un bon indicateur de l'influence du rayonnement plutôt que du CO2. Voici les chiffres de la plus importante étude phénologique réalisée, une méta-analyse concernant 1700 espèces (Parmesan 2003) : - Pour 99 espèces d'oiseaux, de végétaux alpins ou de papillons, on note un déplacement moyen vers le Nord de 6,1 km (ou d'un mètre d'altitude) par décennie. Qu'une espèce d'oiseau modifie son aire de 60 km en un siècle ou qu'une espèce d'herbe grimpe de 10 mètres en un siècle n'a rien d'un bouleversement dramatique. - Pour 172 espèces de végétaux (herbes, arbres) et d'animaux (papillons, amphibiens), on note une modification phénologique moyenne de précocité du calendrier printanier de 2,3 jours par décennie (23 jours en un siècle à conditions de réchauffement constantes). - Pour 678 espèces dont on dispose de données phénologiques sur le long terme, 196 n'ont pas de mouvement notable, 423 montrent des adaptations au réchauffement, 61 des adaptations au refroidissement. - Pour 920 espèces dont on dispose de données relatives à la distribution et à l'abondance, 460 ne présentent pas d'évolution significative, 372 évoluent conformément aux prédictions du réchauffement, 88 en sens inverse des prédictions (près des deux-tiers des espèces ne répondent donc pas localement au réchauffement supposé global). La phénologie est donc utile, mais il ne faut pas lui faire dire ce qu'elle ne dit pas, en l'occurrence que "toutes les études" confirment une avancée reflétant un réchauffement. D'une part, certaines espèces montrent une adptation au refroidissement ; d'autre part, un bon nombre n'ont pas d'évolution notable ; enfin, les indices phénologiques moyennisés sont assez modérés. J'accorde que dans l'ensemble, ils traduisent plutôt une adaptation au réchauffement... ce qui ne m'étonne pas puisque la Terre s'est dans l'ensemble légèrement réchauffée depuis un siècle, avec beaucoup de disparités locales. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
lc30 Posté(e) 21 mai 2006 Partager Posté(e) 21 mai 2006 A propos des dates des vendanges ..... avec quels cépages, dans quelles conditions d'exploitation ( labours, tailles, traitements, engrais, voire arrosages- ce qui se fait encore dans certines zones). Au sujet de la taille : vieux proverbe bordelais " taille long, taille court rien ne vaut la taille de mars". la taille a pour effet de faire monter la sève, n'importe quel vigneron le sait ! n'importe quel oléiculteur aussi ! Il est vrai qu'on trouve maintenant des gens qui taillent en janvier.... cela comporte des risques. Et qu'on taille beaucoup plus court, pour limiter la production, puis qu'encore on décharge les vignes pour encore diminuer la production ( AOC et VDQS). Si le ban de vendanges avait un sens jusqu'à l'apparrition du mildiou et du phylloxera, il n'a plus la même signification. Idem pour la date des moissons... Il faut voir que l'agriculture de grand-papa c'est fini depuis cinquante ans. un exemple sur la vigne : le chenin blanc qui donne l'un des meilleurs blancs de France était confiné en Anjou jusqu'à il ya quelques années... transplanté dans le midi - ce n'est pas ce qu'on a fait de mieux, car il vient trop tôt - il se récolte très tôt au mois d'août, bien avant les cépages locaux traditionnels. on prend alors la date des vendanges du chenin blanc comme date des vendanges. on se calme ! -- lc30 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
charles.muller Posté(e) 13 juin 2006 Auteur Partager Posté(e) 13 juin 2006 Je finis par me demander si l'argument "peer-reviewed" est si pertinent que cela. Bon c'est vrai on n'a pas grand-chose d'autre à se mettre sous la dent, mais manifestement, puisque deux études, également peer-reviewed, peuvent donner des résultats opposés, il faudrait peut-être adopter un autre critère d'appréciation. Je verrais bien, dans les domaines qui portent à controverse, un genre de notation, motivé, de la pertinence de telle ou telle étude, réalisé par l'ensemble des spécialistes du domaine en question. C'est certainement du domaine du rêve, mais le peer-review est manifestement à revoir. on pourra lire un article de Realclimate à ce sujet. Bon, cet article n'est pas "peer-reviewed" , mais il présente assez bien les tares de cette dernière appréciation. A propos du peer review, je signal une initiative de la revue Nature suite au scandale Hwang (le Coréen qui avait bidonné deux travaux de clonage thérapeutique) : http://blogs.nature.com/nature/peerreview/trial/ A titre expériemental, Nature soumet à tous les lecteurs des articles qui ont été acceptés et qui sont actuellement en train d'être relus par les pairs. Si l'on est compétent sur un domaine précis, on peut envoyer à Nature son propre commentaire du papier - dans la phase d'essai, cela n'aura aucun effet sur sa publication ou non. C'est un peu hors de notre portée (de la mienne sûrement), mais cela permet au moins de consulter de futurs articles en ligne. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
lc30 Posté(e) 13 juin 2006 Partager Posté(e) 13 juin 2006 A propos du peer-review on peut aussi citer une graosse gaffe de Nature sur la "mémoire de l'eau". il faut aussi noter que cette pratique est souvent d'un académisme inébranlable. D'abord parce que souvent les censeurs ( appelons un chat un chat) ne digèrent pas le fait de ne pas avoir découvert ce dont parle la publication Ensuite parce que quelques affaires peuvent les faire passer pour ridicules Sur le climat les barrages à une pensée qui n'est pas dans l'air du temps /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> sont nombreux même si les faits sont tétus. Les avertissements liés à des considérations politiques voire philosophique et le souci de financer leurs propres labos ( oh là là si on apprend que je n'ai pas trouvé cela ) créent des contraintes psychologiques évidentes. -- lc30 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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