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Un cyclone à New York...


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NEW YORK (AP) -- Et si un ouragan dévastateur frappait New York? Un cyclone pourrait provoquer des inondations dans toute la ville et conduire à l'évacuation de plus de trois millions d'habitants, mais le débat fait rage sur le fait de savoir si «Big Apple» est vraiment prête à faire face à ce scénario catastrophe.

Un ouragan est susceptible de provoquer des scènes apocalyptiques dans la plus grande ville des Etats-Unis. Une marée de tempête pourrait ainsi submerger le quartier de Wall Street et provoquer des inondations dans le métro et les cinq grands quartiers de la ville.

La tempête pourrait également rendre les routes et les aéroports inaccessibles, causer des embouteillages monstres et déclencher l'évacuation de 3,3 millions d'habitants, une population six fois supérieure à celle de La Nouvelle-Orléans...

New York est rarement affectée par les ouragans: le dernier à l'avoir frappée remonte à 1938. Mais depuis les ravages récents de Katrina et de Rita dans le sud du pays, les New-Yorkais se demandent si leur cité pourrait faire face à un tel fléau.

«Il y a beaucoup de défauts techniques et de gestion dans le plan actuel» d'évacuation des autorités, s'inquiète Richard Brodsky, membre du conseil municipal et président d'une commission d'enquête sur la question. «Nous sommes incroyablement vulnérables et nos dirigeants sont là à nous dire d'avoir confiance en eux...»

Selon un récent sondage, 62% des New-Yorkais pensent qu'il ne serait pas possible d'évacuer leur quartier. Faux, rétorquent les responsables de la ville en charge des secours. La «Grosse Pomme» est prête à répondre aux risques cycloniques et la municipalité a dépêché des équipes à La Nouvelle-Orléans et au Texas pour tirer les leçons du passage de Katrina et de Rita, soulignent-ils.

«Il y a beaucoup de critiques et de débats publics, mais notre plan est opérationnel et nous sommes prêts», assure Jarrod Bernstein, porte-parole du Bureau de gestion des urgences (OEM) de New York.

Si la ville se trouve beaucoup plus au nord que les lieux habituellement touchés par les cyclones, elle est la troisième grande métropole américaine la plus vulnérable en cas d'ouragan, après La Nouvelle-Orléans et Miami.

Un ouragan majeur se produit à New York en moyenne tous les 90 ans. Et comme le dernier était le meurtrier «Long Island Express» en 1938, la ville pourrait bien être à nouveau frappée d'ici une vingtaine d'années.

«Si c'est arrivé par le passé, cela se reproduira», affirme l'expert en ouragan Nicholas Coch, professeur au Queens College. Il évoque par ailleurs un fait rarement mentionné: un ouragan au large de la côte nord des Etats-Unis se déplace à environ 55 km/h, c'est-à-dire trois fois plus vite qu'un cyclone au large du littoral sud.

Le plan de réaction de la ville pour un cyclone de catégorie 4 avec des vents soufflant à 250 km/h prendrait en charge l'évacuation de 3,3 millions d'habitants et l'hébergement temporaire de 800.000 déplacés, souligne M. Bernstein. L'OEM estime qu'il faudrait 18 heures pour évacuer seulement un million de personnes.

En septembre 1821, un ouragan avait soulevé une marée de quatre mètres, les fleuves East et Hudson inondant le bas Manhattan. Mais les dégâts et le bilan humain furent limités car à la zone était à l'époque peu peuplée.

Contrairement à La Nouvelle-Orléans, aucune partie de New York n'est sous le niveau de la mer. Mais la ville est nichée dans un coude entre le New Jersey et Long Island, ce qui la rend particulièrement vulnérable et pourrait même transformer un ouragan de catégorie 2 en cauchemar, selon les experts.

Une marée de tempête de neuf mètres serait particulièrement dangereuse, en transformant l'eau en «bulldozer géant balayant tout sur sont passage», précise un document de l'OEM.

M. Brodsky continue à critiquer le plan d'évacuation de l'OEM en deux étapes. Initialement les évacués se rendraient dans l'un des 23 lieux d'accueil disséminés dans la ville. C'est seulement à ce moment-là qu'ils pourraient monter dans un bus ou une camionnette pour gagner un centre d'évacuation.

Mais il faudrait encore pouvoir convaincre les New-Yorkais du danger. «La plupart pensent que les ouragans ne se produisent que dans les région où il y a des palmiers», relève M. Coch.

Sur Internet: www.nyc.gov/hurricane

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Posté(e)
Dontreix - Creuse (23) - altitude : 720 m

A ce sujet, quelqu'un sait-il quel est le record de la vitesse du vent à New-York, et quelle est la fréquence des vents violents pour cette ville ?

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  • 4 years later...

La ville de New-York , se situe , de la même manière que toutes les localités du Nord-Est des Etats-Unis , sur la trajectoire possible de cyclones tropicaux .

Cependant , etant donné la latitude assez elevé de ces lieux, et donc des eaux plus fraiches les entourant , il est claire que les depressions tropicales en approche ont le temps de faiblir .

Toutefois les eaux chaudes du gulf stream restant à proximité , et la vitesse de deplacement rapide de ces tempetes, aux latitudes tempéré, permettent de compenser l' impact de la presence d' eau fraiche sur la puissance des cyclones .

Le cas de l' ouragan qui frappa long sland en 1938 , à l' est de New-york est bien connus .

Cet ouragan , comme la plupart de ces tempêtes , se forma à la manière d' une petite depression tropicale à l' ouest du cap vert .Cette derniere se renforça lors de son déplacement vers l' ouest , jusqu'à atteindre la catégorie 4 à 5 Ouragan ( intensité rare , surtout à l' époque ) . Puis , après un léger flechissement dans sa vitesse de deplacement ( du à l' ncurvation de sa trajectoire vers le nord ),il prit à nouveau de la vitesse , pour filer très rapidement en direction du Nord-Est des Etats-Unis . Ceci permit à la tempête d' impacter la cote américaine au niveau de long island en tant que Cyclone de Catégorie 3 . Cela fut attesté par une des stations météo de long island qui enregistra un creux barometrique de 946 hp accompagné pendant quelques minutes de vents moyens de 195 km/h avec une rafale de 300 km/h .Le Mur de L' Oeil effleura New-york , mais etant donné que la ville se situa sur le flanc ouest du cyclone ,ceci permit à la ville d' être soumis à des vents beaucoup moins violent que long-island . En effet , long island se situant sur le flanc est ,les vents y furent beaucoup plus violent du fait que la vitesse de deplacement très rapide de l' ouragan vinrent s' ajouter à la force des vents issus de la dépression .

Lien http://fr.wikipedia....gleterre_(1938)

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  • 11 months later...

D' après certains experts , l' ouragan Irene , circulant à cette heure à proximité d' hispaniola , pourrait concerné la région de new york , ce week end .

Dans le cas où ce secteur soit affecté , la puissance du phénomene risque de dépendre essentelement de la trajectoire plus ou moin maritime

de la depression .

Potentielement , on pourrait donc s' attendre ( pourquoi pas , dans le pire des cas , au cas ou sa trajectoire lui ferait longer les côtes ( au nord d' hatteras )) ,

à l' impact d' un ouragan de catégorie 2 à 3 , sur les secteurs de Washington et New-York .

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Invité Guest

L'ouragan Floyd a déjà montré que c'était difficile d'attaquer NYC par le Sud Ouest et la plupart des modèles montrent que Irene ne serait au maximum qu'un ouragan de Catégorie 2. Pour l'instant, je reste très sceptique tant qu'à un impact majeur sur NYC par l'onde de tempête. Le plus gros risque sera très classiquement la flotte à mon avis. L'échéance est lointaine et rien n'assure qu'Irene parvienne à garder une intensité de catégorie 2 après avoir longé toute la côte. Rien qu'aujourd'hui avec Hispaniola, elle vient de se prendre une grande claque malgré une très belle structure hier soir.

Néanmoins, pour ceux qui sont intéressés, voici une projection de l'onde de tempête d'un catégorie 3 se déplaçant à 65 km/h au Nord Nord Est et à marée haute :

clipboard01pw.jpg

Et la même pour un catégorie 2 :

clipboard02pi.jpg

Cependant, des plans d'évacuations ont déjà été établis en coordination avec la FEMA et les autorités fédérales par le gouvernement :

http://www.nyc.gov/html/oem/html/hazards/storms_stormsurge.shtml

http://www.nyc.gov/html/oem/downloads/pdf/hurricane_map_english.pdf

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Invité Guest

Un peu d'histoire quand même, et quelques réflexions. Une onde de tempête arrive sur le flanc droit d'un cyclone (dans le sens de son déplacement). Pour avoir une grosse onde de tempête sur NYC, il faut donc un ouragan qui passe à l'Ouest de la ville, donc à l'intérieur des terres. D'où le fait que l'événement soit très peu probable, bien cela ce soit déjà produit.

Une autre configuration, sans doute la plus dévastatrice pour NYC, est un ouragan qui avance vers le Nord Ouest et s'échoue au Nord du New Jersey. La forme de la baie et de l'estuaire provoquerait alors un goulot d'étranglement qui décuplerait les effets de l'onde de tempête. Cette trajectoire ne s'est jamais produite cependant dans l'Histoire connue des ouragans pour la simple raison que cela signifierait le chamboulement de tous les centres d'actions météorologiques. Une absence de déviation vers le Nord Est s'est déjà produit dans l'Atlantique à des occasions où l'anticyclone des Bermudes était très retiré au Nord. C'est le cas de Hugo ou Isabel, mais dans l'histoire connue des ouragans cette circulation inhabituelle n'a jamais été plus au Nord que Cap Hatteras.

De ces remarques, on tire le fait qu'en réalité, la plupart des ouragans qui sont réputés avoir affecté NYC on plus exactement affecté Long Island, avec un échouage entre NYC et Long Island. Le Long Island Expresse de 1938 (ou Great New England Hurricane) a ainsi essentiellement affecté Long Island et la Nouvelle Angleterre tel que son nom l'indique. NYC sans ai tiré avec quelques grosses rafales et de la pluie, sans plus. De même pour the Great Atlantic Hurricane, Carol (très similaire à l'ouragan de 1938 soit dit en passant), Edna...

Le dernier précédent pour NYC remonte en réalité à 1821, avec un ouragan de catégorie estimée 3 qui a su se maintenir jusqu'à frapper NYC. À l'époque, la ville n'était pas encore très développé et l'impact fut limité. Il s'agit cependant là de la véritable référence en matière de dévastation de la ville, le seul majeur a avoir directement frappé la ville.

http://en.wikipedia.org/wiki/1821_Norfolk_and_Long_Island_hurricane

Dans l'histoire récente, Floyd avait quelques similitudes avec l'ouragan de 1821 mais n'a pas su maintenir son intensité jusqu'à NYC. Les principaux dommages occasionnées par Floyd sont liés, comme souvent, aux inondations.

C'est pour cette raison que je doute autant de la possibilité d'un impact majeur par l'onde d'Irene par l'onde de tempête. Les conditions et la trajectoires doivent être quasiment parfaite et quand on voit les modèles qui laisse la pression remontée largement à l'approche de NYC alors qu'ils ont surestimés le renforcement d'Irene au large d'Hispaniola, je préfère attendre un peu avant d'envisager sérieusement la possibilité d'un retour de l'ouragan de 1821.

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Pour couronner le tout un seisme de 5.9 vient de toucher toute la cote est des Etats unis

http://fr.news.yahoo.com/un-s%C3%A9isme-magnitude-6-frappe-la-c%C3%B4te-est-181100281.html

décidément y a de l'animation en ce moment sur la cote est des states, prophétie biblique?

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Posté(e)
Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37)

De sorte à éviter la dispersion, j'ai ouvert un sujet dédié à Irène qui compile tous les messages qui ont été postés à son sujet: http://forums.infocl...-ouragan-irene/

Et au passage, mes plus sincères remerciements et félicitations à Paix qui nous fait un suivi de très haut niveau! flowers.gif

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Invité Guest

Je reviens un peu sur le sujet, après le passage d'Irene et la certitude que les esprits ne sont plus échauffés default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">

La vulnérabilité de NYC tient à plusieurs raisons que je vais simplement évoquer.

Trivialement, NYC est vulnérable car exposé potentiellement aux ouragans.

Sinon, la côte forme un véritable entonnoir qui canalise l'onde dans la baie inférieur de New York, puis lui fait remonter l'Hudson et l'East River. Au passage, si l'Hudson est déjà en crue, chose que ne peut pas intégrer le SLOSH pour l'instant, c'est sans doute dans la baie supérieur de NYC que va se résoudre le conflit entre deux puissants afflux opposés. Et la baie supérieur de NYC baigne Manhattan...

La vulnérabilité de NYC tient aussi au manque total de relief. C'est une ville côtière où l'altitude est très faible, au bord d'un plateau continental qui permet à l'onde de tempête de se concentrer et de s'empiler sans problème.

Cela tient aussi au rôle de NYC dans l'économie des États Unis d'Amérique.

Il y a, comme à chaque fois, deux facettes. Un aléas naturel d'une part, un enjeu humain de l'autre. Les deux donnent un risque. Comme le montre l'ouragan de 1821, dont je parlerais plus tard, l’aléa à toujours été présent, mais le risque faible car pratiquement aucun enjeu humain.

Donc, l'aléa. Océan, c'est pour désigner tout morceau d'eau salée ou douce qui est affecté par une onde de tempête, histoire de faire simple....

On va aussi considérer que nous sommes dans l'Hémisphère Nord. Dans l'hémisphère Sud, c'est la même chose à peu de chose près, à l'exception que tout est inversé à cause de la force de Coriolis...

Trivialement, une onde de tempête, c'est de la flotte qui se trouve là où elle ne devrait pas l'être.

Bon allez, maintenant, on détaille.

À une station d'enregistrement du niveau de l'océan, on connait le niveau moyen de l'océan. Ce niveau moyen, variable d'une station à l'autre, est placé arbitrairement à zéro, c'est pour cela qu'il s'agit du niveau zéro. On mesure donc les hausses et les baisses de niveau par rapport au niveau moyen de la station.

La station mesure uniquement la hauteur totale de l'océan par rapport à ce zéro. Si on a le niveau zéro, on peut aussi prévoir les marées, qui seront une hausse (marée haute) ou une baisse (marée basse) de ce niveau. Et dans un monde parfait, la hauteur mesurée à la station serait la hauteur prévue suite à la marée.

Dans une tempête, le niveau de l'océan mesuré à la station montera bien au dessus du niveau théorique de la marée. Ce niveau mesuré sera appelé marée de tempête. Si maintenant, on soustrait à la hauteur de la marée de tempête, qui est la valeur mesurée, la hauteur de la marée, on obtient l'excédent non prévu par les marée. Il s'agit de l'onde de tempête, la flotte qui n'est pas sa place.

La marée de tempête est donc envisageable également comme étant la somme de la marée, et de l'onde de tempête. Si la marée est basse, l'onde de tempête restera de toute façon identique, mais la marée de tempête sera atténuée. Le contraire se produira à marée haute.

Un petit dessin, pour être plus clair. L'onde de tempête est faible, mais elle est poussé par une forte marée, ce qui fait que la marée de tempête est élevée. En anglais, marée se dit tide, marée de tempête se dit storm tide, et onde de tempête se dit storm surge :

figure15.jpg

Et concrètement sur une station (Battery Park à NYC) :

surcoteirnenyc.png

Et une précision, en anglais un mot, shallow, désigne ce qui est peu profond. Malheureusement, ce mot n'existe pas en français, à part le bidouillage « peu profond » et le mot superficiel qui parfois peut passer.

L'instant de maths à présent... tout ceci peut être évalué assez précisément par cette équation

Sp=(0,070*ΔP)*FSFM

Sp est le niveau de l'onde de tempête en mètre.

ΔP est la différence de pression avec la pression minimale P0 telle que ΔP=1010-P0

FS est le « shoaling factor », absolument intraduissible en français, qui désigne un peu près le facteur de correction de la profondeur de l'océan. Shoal désigne quelque chose qui est peu profond, mais n'a pas exactement la même signification que shallow. Pour faire simple, plus le fond de l'océan remonte doucement et reste plat, plus le shoaling factor est élevé. En regardeant l'équation, on voit tout de suite qu'un plus grand shoaling factor fait monter l'onde de tempête, ce qui est tout à fait en cohérence avec les deux cas décrits précédemment.

Le shoaling factor ressemble à ceci :

42a.jpg

Ce qui précéde nécessite tout de même une explication. Le shoaling factor est la petite courbe rouge, et la lecture du facteur se fait sur l'axe de droite. L'axe des abscisse situe différent lieux. On part de la frontière entre Mexique et Texas, et on arrive en Floride. Tous les noms de lieux se retrouvent facilement sur Wikipedia si vous êtes totalement perdu.

Le petit encart à droite, avec les jolis courbes vertes, donne trois profils de plancher océanique. L'axe des abscisses est en haut, et se dirige vers la droite. C'est la distance en milles depuis la côte. L'axe de droite donne la profondeur. La courbe notée point côtier 10, reprend le profil depuis Timbalier Bay. Un fond qui remonte brusquement, ce qui se retrouve avec un faible shoaling factor. La courbe notée point côtier 12, reprend le profil depuis Biloxi. Un fond plutôt plat et continu, donc un fort shoaling factor.

La courbe bleu du bas est un des éléments qui permet le calcul du shoaling factor. Il s'agit de l'éloignement à la côte de la profondeur 10 brasses, c'est à dire 20 mètres quasiment.

FM, graphiquement pour être plus clair. Quand l'ouragan tape à 80° par rapport à la côte, c'est à dire avec un angle légèrement fermé, l'onde est concentré près du centre de l'ouragan, le facteur est donc le plus élevé dans ce cas.

43ad.jpg

Ce calcul permet de plutôt bon résultat :

Pour Katrina, 8.5 m estimée pour une onde mesurée de 7.9 - 8.5 m

Pour Rita, 5.2 m estimée pour une onde mesurée de 4.9 - 5.5 m

Mais aussi des résultats plus inexacts :

Pour Ike, 4,1 m pour 5,9 à 6,5 m mesuré.

Cette disparité est liée au rayon de l'ouragan qui n'est pas pris en compte.

Pour Katrina, son rayon était assez étendu, mais l'estimation est plutôt juste. Alors que pour Ike, même si le rayon soit encore plus grand, l'estimation est franchement à côté.

Ceci s'explique principalement par le fait que la formule donnée est volontairement simplifiée, et la description de l'ouragan se résume à sa pression.

Pour Katrina, elle s'est échoué en catégorie 3, avec des vents de 110 nœuds, mais une pression de catégorie 4 avec 928 hecto Pascals. Cependant, et c'est ici que c'est important, la pression était représentative de Katrina, dans le sens que les vents n'étaient certes pas très violent, mais son rayon était très large. Elle était catégorie 3 mais développait une énergie (par exemple mesuré par l'IKE) de catégorie 4. Si la pression était représentative des vents uniquement, la pression aurait du être de 950 hecto Pascals environ, soit une correction de 20 hecto Pascals.

Pour Ike, la pression était assez basse à l'échouage, soit 950 hecto Pascals, mais les vents restaient plutôt soutenus pour une telle pression avec des vents de 95 nœuds alors que le rayon d'Ike était exceptionnel. Pour retrouver l'onde de tempête produite par Ike, il faudrait considérer une pression de 920 hecto Pascals, soit une correction de 30 hecto Pascals. Si on mesure en énergie, par exemple l'IKE, Ike était plus puissant que bien des catégories 4 et se comparait effectivement à de forts catégorie 4 ou des catégorie 5, en cohérence avec une pression de 920 hPa théorique.

En aparté, si Ike avait atteint la catégorie 4, ou même 3, dans le Golfe du Mexique, en gardant le même rayon, cela aurait été impressionnant. Les scènes de dévastations sont déjà irréelles, mais avec des vents encore plus forts cela auraient dépassé l'entendement.

C'est la principale faiblesse de cette formule, elle ne tient pas suffisamment compte de la structure de l'ouragan. Un ouragan très large aura toujours une onde plus dévastatrice.

Maintenant, on pourrait essayer de trouver exactement le facteur correctif de la pression en fonction des vents et du rayon de l'ouragan, mais là cela devient technique...

Sinon, il existe un modèle plus précis, le Sea, Lake and Overland Surge from Hurricanes.

Pour les anglophones, on notera le jeu de mots avec slosh...

Le SLOSH est un modèle numérique déterministe. On le nourrit de données sur l'ouragan, tel que le champ de vent, la pression, le déplacement. On le laisse mouliner, et cela donne une simulation. Les limitations de cette méthode sont évidente. Rien n'assure que les données fournient soient exactes, ou que le SLOSH soit exact. De ce constat, il existe trois type de produits.

Le premier est celui bien connu de la probabilité de hauteur d'onde de tempête (un truc de ce genre pour Irene par exemple, lien temporaire : http://www.nhc.noaa.gov/psurgegraphics_at4.shtml?gm ).

Le SLOSH mouline avec les données d'un ouragan menaçant les USA, dans ce cas Irene. Différentes simulations sont menés, en modifiant notamment la prévision de l'ouragan en fonction des marges d'erreurs passées. Et on regroupe le tout sous forme probabiliste. Ce produit est purement opérationnel, c'est-à-dire 48 heures ou moins avant impact. Un ouragan menace les USA, il sera là demain 0800Z pétantes, les décideurs doivent savoir évaluer l'impact particulier de cet ouragan.

Le deuxième est le MEOW, Maximum Envelope Of Water. Cette fois-ci, on fait courir le SLOSH avec une catégorie d'ouragan particulier (par exemple un catégorie 4 arrivant sur NYC à une vitesse de 75 km/h au Nord Nord Ouest) et on en tire l'onde maximum générée par ce type d'événement. Cette fois-ci, l'utilisation est opérationnelle, mais dans une optique temporelle plus large. Il reste employé à moins de 48 heures d'échéance pour mettre en balance l'avance probabiliste et voir si cela pourrait être pire. Cela sert aussi durant la semaine précédente, quand on peut déjà anticiper quel type d’ouragan touchera la côte. Cela fournit une enveloppe maximum et permet de préparer les évacuations en particulier.

Le troisième est le MOM, Maximum Of Maximum. On prend tout les MEOW d'une catégorie d'ouragan, on les fout ensemble, et paf cela fait un MOM. Le MOM est clairement là pour l'anticipation. Un ouragan particulier ne produira jamais le MOM. Cela permet cependant d'évaluer l'aléas pour les côtes.

Les limites du SLOSH sont principalement les suivantes. Une absence de modélisation des marées. On peut compenser ce défaut en faisant varier le niveau de référence, mais cela reste une béquille. Une absence de prise en compte des cours d'eau, de leurs inondations et des précipitations. Enfin, il n'intégre pas non plus les vagues.

Par contre, le SLOSH est un modèle très performant pour ce qu'on lui demande de faire.

Le NHC fournit un SLOSH display qui permet de visualiser les données MEOW/MOM du SLOSH avec une taille des vents de force ouragan de 85 kilomètres de diamètre si je ne me trompe pas. En fouillant un peu, on le trouve sur Internet (je ne sais plus où je l'ai trouvé...)

Pour les USA, il y a trois grandes villes qui sont reconnus particulièrement vulnérable : New Orleans, Louisiana ; Miami, Florida ; New York City, New York.

Pour New Orleans, le problème est déjà réglé. Pour Miami, cela s'est déjà produit en 1926 : http://en.wikipedia.org/wiki/1926_Miami_hurricane et cela se reproduira (Andrew a été un événement venteux plus qu'aquatique). Pour NYC, le précédent le plus proche est l'ouragan de 1821 : http://en.wikipedia.org/wiki/1821_Norfolk_and_Long_Island_hurricane

Pour NYC, puisque c'est là le sujet, voici le pire MOM qui puisse être, celui des catégories 4 à marée haute. Ce n'est pas triste :

clipboard01ov.jpg

Comme le montre cette simulation et l'ouragan de 1821, une onde de tempête de 4 à 5 mètres inonderait Lower Manhattan et donc le centre économique de la ville et du pays. Sans compte Rockaway qui est complétement noyé (environ 100 000 habitants), de même pour Conney Island (environ 60 000 habitants),.... Pour donner une idée de ce que peut provoquer le passage d'une onde de tempête importante sur ce genre de presque île habité, les images d'Ike sur la Bolivar peninsula donnent une bonne idée :

http://coastal.er.usgs.gov/hurricanes/ike/photo-comparisons/index.html

http://coastal.er.usgs.gov/hurricanes/ike/photo-comparisons/bolivar.html

Ike_PhotoPair_crystal_bch_TX_Loc1LG.jpg

On s'imagine la même chose pour Rockaway, et on comprend mieux la certaine fébrilité des autorités face au risque des cyclones tropicaux...

Un gars à récemment tenter d'estimer les dégâts que pourraient provoquer un cyclone tropical à NYC. C'est un article de blog, mais sa méthodo tient la route donc pourquoi pas :

fivethirtyeighthurrican.jpg

http://fivethirtyeight.blogs.nytimes.com/2011/08/26/new-york-hurricane-could-be-multibillion-dollar-catastrophe/

Pour donner une échelle, en dollars de 2004, données ajustées pour l'inflation, on a les précédents :

Hurricane Katrina : 81.0 milliards $

Hurricane Andrew : 26.5 milliard $

Hurricane Wilma : 20.6 milliard $

De plus, il y a un problème d'érosion costale qui pourrait survenir. Rockaway Peninsula ou Lower Manhattan n'étant pas totalement stable. Si une inondation majeure survient, il est de l'ordre du possible que ces deux péninsules soient profondément remodelés, voire s'effondre partiellement dans l'Océan.

Il y a donc un risque réel à NYC, d'autant que la hausse du niveau de la mer n'arrange rien...

Partant de là, comme le disait TreizeVents, il existe un plan d'urgence à NYC pour gérer cette situation :

http://www.nyc.gov/html/oem/html/hazards/storms_stormsurge.shtml

http://www.nyc.gov/html/oem/downloads/pdf/hurricane_map_english.pdf

Le plus gros risque reste le manque de préparation. J'avais eu une fois un sondage à sujet de 1000 new yorkais "représentatif", mais je n'arrive pas à remettre la main dessus. Il montrait que la moitié de la population n'était pas préparé à un ouragan, et que certain ne connaissaient même pas le plan d'évacuation. En espérant qu'Irene est un peu réveillé les consciences...

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