Aller au contenu
Les Forums d'Infoclimat

Ce tchat, hébergé sur une plateforme indépendante d'Infoclimat, est géré et modéré par une équipe autonome, sans lien avec l'Association.
Un compte séparé du site et du forum d'Infoclimat est nécessaire pour s'y connecter.

Nouvelle étude sur les effets du RC sur les hivers Américains


Hugo_HK
 Partager

Messages recommandés

Bonjour, 

 

Ce sujet a deja ete abordé sur le forum plusieurs fois ces dernieres années, et voila qu'une etude scientifique relance le débat: le RC et ses effets sur le vortex polaire aurait tendance a augmenter la probabilité de vagues de froid sur le continent Américain.

 

En essayant de resumer, mais je ne comprends pas tout donc un peu d'aide des experts serait la bienvenue:

 

  • le RC contribue a faire fondre la glace d'hiver dans les mers de Kara et de Barents (du Groenland a la Nouvelle Zemble / Siberie Occidentale)
  • L'etude soutient que la fonte de la banquise sur les mers de Barents/Kara a tendance a augmenter la probabilité d'avoir des hautes pressions sur l'Europe et la Russie jusqu'a L'Oural, alors que les chutes de neiges augmentent sur la Sibérie.
  • La fonte des glaces en Barents/Kara contribue aussi a 'étirer' ('stretch' en Anglais') le vortex polaire au niveau du pole, ce qui tend a augmenter le risque de vague de froid a l'Est des rocheuses aux US, ainsi qu'en Aise de l'Est (VDF en Chine plus tot cette année par exemple

 

Pour moi l'article n'est pas clair sur le lien entre les hautes pressions sur l'Alaska / le Pacifique Nord et la fonte de glaces en Barents / Kara par contre: mon interpretation serait que les hautes pressions sur l'Europe et l'Ouest Russe amenent des poussées chaudes sur cette partie de l'Arctique, ce qui scinde le vortex polaire en deux, l'une partie coulant sur l'Asie de l'Est via l'anticyclone Sibérien, l'autre s'écoulant sur les US? et je ne comprends pas trop le lien avec la hausse des precipitations neigeuses en Sibérie: plus de neige en automne donc un anticyclone Sibérien plus puissant a l'Est de l'Oural?

 

Apriori pas d'infos sur les VDF en Europe, la situation atmosphérique décrite est plutôt vague: pression hautes sur l'Europe du Nord, ca peut vouloir dire des choses tres differences selon si les hautes pressions sont sur la Scandinavie / Islande (Froid en Europe - on n'en prend pas le chemin) ou sur l'Allemagne / France / Moscou (tres doux plus au Nord, pas de gros froid en Europe).

 

Le lien:

 

https://phys.org/news/2021-09-reveals-extreme-winter-weather-arctic.html

 

Lien en Francais (un peu plus de sensationnalisme et je ne suis pas sur d'être d'accord avec la traduction 'pousse le jet stream vers le Sud': pour moi c'est plutôt une hausse des ondulations (un jet plus mou et plus ondulant)... mais peut être que je me trompe?

 

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1821267/changement-climat-arctique-froid-etats-unis

 

 

  • Haha 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Il y a 15 heures, Hugo_HK a dit :

Bonjour, 

 

Ce sujet a deja ete abordé sur le forum plusieurs fois ces dernieres années, et voila qu'une etude scientifique relance le débat: le RC et ses effets sur le vortex polaire aurait tendance a augmenter la probabilité de vagues de froid sur le continent Américain.

 

En essayant de resumer, mais je ne comprends pas tout donc un peu d'aide des experts serait la bienvenue:

  • le RC contribue a faire fondre la glace d'hiver dans les mers de Kara et de Barents (du Groenland a la Nouvelle Zemble / Siberie Occidentale) [...]

 

L'étude n'est pas entièrement nouvelle, en ce sens qu'elle reprend une piste pas mal étudiée depuis déjà plus de dix ans. Voir par exemple A link between reduced Barents-Kara sea ice and cold winter extremes over northern continents, étude qui date de 2010. Et ce n'est que la première de toute une floppée d'études sur le sujet.

 

Sur ce point, on peut d'ailleurs relever que le mécanisme n'est pas si clair. On trouve une corrélation importante entre le retrait de la banquise en automne dans les secteurs de Kara / Laptev et le comportement du vortex polaire, avec donc en cascade des liaisons avec des indices comme la NAO/AO, la répartition hivernales des anomalies thermiques à l'échelle de l'hémisphère, ou encore l'occurrence d'épisodes hivernaux extrêmes aux latitudes moyennes ; mais corrélation est-elle forcément raison ? Ce n'est pas parce que les deux évoluent de la même manière sur une période qui est in fine assez courte, qu'ils sont forcément liés dans une relation cause / effet.

 

L'étude North Atlantic Oscillation in winter is largely insensitive to autumn Barents-Kara sea ice variability sortie il y a peu de temps le résume assez bien :

 

Citation

Arctic sea ice extent in autumn is significantly correlated with the winter North Atlantic Oscillation (NAO) in the satellite era. However, questions about the robustness and reproducibility of the relationship persist. [...]. Furthermore, we show that the winter circulation signals during these periods are consistent with observations and not driven by sea ice.

 

L'extension de la banquise en automne (dans la région Barents-Kara) présente une corrélation significative avec l'indice NAO hivernal, mais des doutes subsistent sur l'existence d'un réel mécanisme de cause à effet et les modélisations présentées ici n'indiquent pas que l'évolution de la banquise influerait sur le comportement de la NAO.

  • J'aime 3
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Incertitudes que relate d'ailleurs très bien le dernier rapport du GIEC (Box 10.1).

 

In conclusion, there is low confidence in the relative contribution of Arctic warming to mid-latitude atmospheric changes compared to other drivers. Future climate change could affect mid-latitude variability in a number of ways that are still to be clarified, and which may also include the influence of Arctic warming. The linkages between the Arctic warming and the mid-latitude circulation is an example of contrasting lines of evidence that cannot yet be reconciled (Section 10.5).

  • J'aime 2
  • Merci 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Melun (surtout), montois (Donnemarie-dontilly) dans l'Est 77 (parfois)

Au delà de l'étude et des hypothèses liées à une banquise de plus en plus ténue et un VP malmené il faudrait voir les statistiques d'augmentation des vagues de froid intense en Amérique et extrême Orient, à nos latitudes. Je doute que la tendance soit très différente de la notre, à savoir une chute drastique et linéaire. 

Mais je peux me tromper. Simple intuition. 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

3 hours ago, edd said:

Au delà de l'étude et des hypothèses liées à une banquise de plus en plus ténue et un VP malmené il faudrait voir les statistiques d'augmentation des vagues de froid intense en Amérique et extrême Orient, à nos latitudes. Je doute que la tendance soit très différente de la notre, à savoir une chute drastique et linéaire. 

Mais je peux me tromper. Simple intuition. 

 

La par contre je ne suis pas d'accord. Depuis 2010, il ya eu un grand nombre de vagues de froid sur les US, et certains mois assez dantesques.

 

Les VDF de Fevrier 2011, de l'hiver 2013/2014 notamment, le mois de Fevrier 2015 (Potomac complètement pris par les glaces a Washington, la East river avait commence a geler a NY), Janvier 2019...

 

Et biensur 2021, ca fait une vague de froid tous les deux ans sur les 10 dernières années. 

 

Pas une etude officielle biensur mais pour moi la tendance a l'air plutôt clair: malgré un contexte de RC, la partie centrale et Est des US a connu des VDF intenses et régulières sur les 10 dernieres années.

  • J'aime 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Melun (surtout), montois (Donnemarie-dontilly) dans l'Est 77 (parfois)
Il y a 7 heures, Hugo_HK a dit :

 

La par contre je ne suis pas d'accord. Depuis 2010, il ya eu un grand nombre de vagues de froid sur les US, et certains mois assez dantesques.

 

Les VDF de Fevrier 2011, de l'hiver 2013/2014 notamment, le mois de Fevrier 2015 (Potomac complètement pris par les glaces a Washington, la East river avait commence a geler a NY), Janvier 2019...

 

Et biensur 2021, ca fait une vague de froid tous les deux ans sur les 10 dernières années. 

 

Pas une etude officielle biensur mais pour moi la tendance a l'air plutôt clair: malgré un contexte de RC, la partie centrale et Est des US a connu des VDF intenses et régulières sur les 10 dernieres années.

 

C'est sur, et Denver est d'ailleurs un des rares endroits du monde à être peu réchauffé ces dernières années (mais cet été vient tout bousculer). 

Après, les artic blast et décrochement de VP aux usa ça fait partie de l'hiver, en alternance avec de la douceur. Il fait rarement froid durablement ni doux durablement. 

Faudrait donc étudier les stat de récurrence et d'intensité de ces décrochements.

J'ai souvenir d'une situation exceptionnelle l'automne dernier (je crois) avec des mensuels de froid battus de loin dans les rocky (situ assez inédite dans le monde), mais je crois que la plupart des absolus de froid sont rarement menacés.

 

Après je laisse aussi place au doute, il est possible qu'on ait des transitions plus rapides et plus brusques, mais je pense que l'extrême chaud sera en proba plus intense que l'extrême froid en raison de réserves au pôle bien amoindries.

 

Autre hypothèse encore, des artic blast moins fréquents mais tout aussi intenses avec des décrochages plus puissants qu'avant qui viennent littéralement vider le pôle de son froid (et je vous dis pas les anomalies + sur la banquise dans ces cas là). 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Il y a 14 heures, edd a dit :

Au delà de l'étude et des hypothèses liées à une banquise de plus en plus ténue et un VP malmené il faudrait voir les statistiques d'augmentation des vagues de froid intense en Amérique et extrême Orient, à nos latitudes. Je doute que la tendance soit très différente de la notre, à savoir une chute drastique et linéaire.

 

C'est assez compliqué de caractériser une évolution sur des phénomènes extrêmes car cela dépend beaucoup de la manière dont on va les définir ; néanmoins en se basant sur les seules moyennes thermiques on peut relever que les hivers aux latitudes moyennes de l'hémisphère nord se sont refroidis sur les deux dernières décennies. Ci-dessous les tendances observées sur le trimestre hivernal sur la période 2001-2013, c'est très parlant :

 

HNW.png.f9c03094516caeb1b7c4e80e29ccdffd.png

 

Je n'ai pas pris le temps de chercher une carte plus récente, mais la tendance ne n'est pas inversée depuis 2013. Au point d'ailleurs que ce refroidissement hivernal des continents génère un hiatus sur l'évolution des températures des terres de tout l'hémisphère nord sur le trimestre DJF : par exemple sur les données fournies par la NOAA, la tendance est quasiment plate depuis 2005 soit sur 15 ans. On n'en n'a pas forcément conscience ici car l'Europe a été en grande partie à l'écart de cette tendance, mais en Asie et en Amérique du Nord, le constat d'un retour en force de "grands hivers" depuis plusieurs années est particulièrement prégnant.

 

  • J'aime 3
  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Melun (surtout), montois (Donnemarie-dontilly) dans l'Est 77 (parfois)

D'accord je ne pensais pas que c'était à ce point 

Ça me fait qd même un peu cogiter, au vu notamment des records de chauds hivernaux qui se sont enchaînés à bering il y a qq années (détroit dégagé tout l'hiver), régulièrement en Russie d'Europe et aussi le long de l'Arctique sibérien (ce qu'on voit du reste en partie sur la figure). 

 

On aurait donc une frontière eurasienne sur l'Oural et une frontière américaine en Hudson...

 

Affaire à suivre c'est intéressant en tous cas ! Ça limite peut-être la casse pour le pergelisol le plus méridional. Ou pas du tout car de toute façon il est recouvert de neige... 

 

Tu aurais la même carte en été ? 

 

 

 

 

 

 

 

Modifié par edd
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

il y a 49 minutes, Higurashi a dit :

@TreizeVents Quelle est la source des données de la figure ?

 

Voir dans le papier :

Huang, J., Xie, Y., Guan, X. et al. The dynamics of the warming hiatus over the Northern Hemisphere. Clim Dyn 48, 429–446 (2017). https://doi.org/10.1007/s00382-016-3085-8

  • J'aime 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Il y a 2 heures, Higurashi a dit :

Merci.

 

En prenant en compte les années les plus récentes, le tableau est quand même bien différent.

 

Effectivement, en allant trop vite je me suis loupé dans la sélection NOAA. Et effectivement aussi, n'ayant pas trop actualisé mes références depuis environ trois ans, j'ai un peu loupé la rectification de tendance sur les dernières années suite à plusieurs hivers particulièrement chauds après le coup de boost de l'El Niño de 2016.

 

Le "coup de mou" de la période 2000/2015 (à quelque chose près) reste néanmoins bien visible sur les anomalies terrestres de la NOAA en Amérique du nord et en Asie :

 

 

NH.thumb.png.798d05d550eacd4ed386068fe23579b2.png

  • J'aime 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
 Partager

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...