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Origine de la récurrence de la goutte froide ibérique


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Posté(e)
Clermont-Ferrand (63)

Le printemps pointe son nez, et revoilà modélisée une cousine de la fameuse goutte froide à l'origine de la désormais non moins connue "pompe à chaleur" ou encore du renommé "coup de chalumeau"...

Plus sérieusement, je me questionne sur cette configuration récurrente, et assez spécifique de l'Europe de l'Ouest. Je veux dire, la GF, se retrouve sur le Portugal, ou à son large, mais pas sur l'Italie, il me semble que ce n'est pas aléatoire quoi. Ça ressemble peut-être à d'autres configurations de goutte froide récurrente, vers la Californie peut-être ?

De plus, il me semble qu'auparavant, cette configuration était plutôt rare.

 

J'ai deux questions en une : est-ce que mes impréssions ne sont qu'un biais ? Et si non, est-ce qu'il y a des explications, à cette synoptique ? Des explications qui ne se mordent pas la queue (pas "Là parce que cet anticyclone gonfle..." parce que dans ce cas je veux comprendre pourquoi il gonfle...)

 

J'ai longtemps entendu les études sur l'effet du changement climatique sur le Jet Stream et ses ondulations, qui pourraient expliquer les blocages omega plus récurrent, mais ça n'explique pas, à mes yeux le fait que ce soit "souvent les mêmes" qui tombent du côté chaud.

 

Je veux bien des pistes de réponses minimes ou complètes !

Merci IC !

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Il semble assez clair qu'il existe une tendance à la hausse des minimums atlantiques d'été, avec une contribution significative à l'intensification des chaleurs en Europe de l'Ouest.

On peut expliquer chaque cas d'un point de vue météorologique, mais l'origine de cette tendance reste un sujet de recherche.

Il peut s'agir de variabilité naturelle multi-décennale, d'un effet dû au changement climatique, d'une combinaison des deux...

 

https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029/2023GL104435

https://www.nature.com/articles/s43247-023-01096-7

https://www.nature.com/articles/s41467-023-42143-3

 

Pour la géographie, l'Est de l'Atlantique (comme l'Est du Pacifique) se situe en sortie diffluente de jet.

Les ondes de Rossby tendent à déferler de façon préférentielle dans ces régions ce qui explique la fréquence élevée des blocages, cut-offs, etc.

Modifié par Higurashi
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Posté(e)
Ports-sur-Vienne (37)

En Méditerranée, il y'a trois configurations possibles

  1. Développement d'une onde à partir de l'ondulation d'un front froid issu d'une perturbation Atlantique 
  2. Une cyclogenèse secondaire en flux de Sud à Sud-Ouest, à l'avant d'un talweg où d'une goutte froide ibérique 
  3. Un développement directement entre la péninsule Ibérique et la Méditerranée par interaction barocline en de l'air froid en altitude et de l'air plus chaud et humide dans les basses couches. 

Par rapport à tes questions, ce sont les possibilités 1 et 2 qui vont t'intéresser. Dans la possibilité n°2, il s'agit d'un rac relativement fréquent entre l'automne et le début du printemps, ça n'arrive peut-être pas tout les ans mais on le voit tout de même de manière récurrente (du moins depuis 15 ans que je fais de la météo, j'ai vu ce genre de configuration pas mal de fois quand même). 

 

Dans le premier cas, il s'agit d'un front froid bloqué dans sa progression vers l'Est du bassin Atlantique en faveur de hautes pressions présentent sur l'Ouest du continent, il s'agit généralement d'un anticyclone coiffé d'une dorsale d'altitude qui est propulsée via un flux général de secteur Sud à Sud-Ouest (propulsion de hauts géopotentiels depuis l'Afrique vers l'Europe). En règle générale, cette perturbation va venir se loger en fin de vie (dû aux hautes pressions) au-dessus de la Méditerranée et s'isoler entre le golfe du Lion et l'Italie, on peut d'ailleurs assister dans certains cas à un creusement dépressionnaire provoquant ainsi une nouvelle frontogenèse (développement d'une dépression en interaction avec un front préexistant). C'est une configuration qu'on voit de manière assez fréquente en saison froide, mais quasiment pas en saison chaude. 

 

J'espère que j'ai répondu en partie à ton questionnement, n'hésite pas à me dire si ça t'a aidé où s'il reste encore des zones d'ombre. 

 

Pour le second cas, il s'agit de dépressions qui se creusent sous un flux de Sud à Sud-Ouest à l'avant d'un talweg où d'une goutte froide généralement déjà présente et qui provient de l'océan. C'est souvent qu'on observe ce genre de cas sur le golfe du Lion en flux de Sud à Sud-Est dans les basses couches, l'air doux et humide qui en provient peut se mettre à onduler entre la Catalogne, les Baléares où encore le delta du Rhône (en plus des reliefs environnants qui jouent un rôle assez crucial également). Si ces anomalies entrent en interaction avec des anomalies plus froides en provenance de l'Ouest, un creusement peut se produire sur l'Ouest du bassin méditerranéen (faible amplitude). 

 

 

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Posté(e)
Clermont-Ferrand (63)

Bonjour tout le monde, merci pour vos réponses,

 

@_sb Après ton illustration, dans le topic du 18 mars au 24 mars 2024, je me suis penché plus en profondeur sur les ondes de Rossby.

Si je comprends, une situation de blocage liée aux ondes de Rossby, survient lorque la vitesse de phase du jet stream est nulle. On a alors un jet stream avec des particules d'air qui se déplacent, toujours, la "zone de virage" de ce flux est immobile. J'ai cru comprendre que cette vitesse peut également être positive mais également négative.

La grande question est alors comment le RC va influencer ces oscillations, ces  vitesses de phase, etc... Est-ce que c'est ça ? J'ai pas dit de bêtises ?

 

@Météodu37 j'ai l'impression que ta réponse complète superbement l'illustration de _sb (ou l'inverse !) mais j'ai du mal à faire le lien entre ces deux approches : est-ce que ces 3 cas (ou l'un des trois) peuvent être reliés à une synoptique résultante d'une onde de Rossby ?

 

@Higurashi Merci pour les articles !!! Je vais regarder ça et je pense que ça me permettra égaalement de pointer plus précisement ce que j'ai du mal à saisir dans la réponse de Météodu37

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Il y a un modèle d'ondes de Rossby stationnaires quand la vitesse de phase des ondes est nulle, mais un blocage (au sens usuel) implique une condition supplémentaire qui est le déferlement. 

On a alors isolement d'une bulle chaude anticyclonique au nord d'une bulle froide cyclonique (symétrique dans un bloc REX comme illustré ci-dessous, asymétrique dans les autres).

En faisant ça, on gomme le gradient latitudinal moyen qui permet aux systèmes météorologiques de se propager vers l'est.

 

Schematic-2-D-projection-of-Rossby-wave-upper-level-jet-stream-and-breaking-way-to_W640.jpg.94088a2170c94b216cb0a50241673850.jpg

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