Pénétration des perturbations dans l'air froid

[Nunatak]

Bonjour à tous,

Question naïve mais que je me pose en fait depuis un moment : quels sont les paramètres favorisant ou limitant la pénétration des perturbations atmosphériques dans de l'air froid ?

Si je prends l'exemple de la semaine dernière, une perturbation s'est arrêtée/évaporée aux portes de l'IDF en raison, comme on l'entend souvent, de la présence d'air froid à l'est qui aurait "empêché" sa progression. Pourtant, quelques jours avant, une autre perturbation avait pénétré par le bénélux en flux de NO en donnant quantité de neige sur ces régions, dans un air plus froid encore.

N'est-ce pas un abus de langage de dire que l'air froid "bloque" ces flux d'ouest humides, quand c'est en fait une question de pression ? car si l'air froid bloquait vraiment les perturbations, il ne neigerait pas souvent...

Merci d'avance pour vos éclaircissements !

[Cotissois 31]

Bonjour,

Face à une masse d'air froid, il y a généralement 2 cas :

Soit le rouleau du front chaud ne "tourne plus" (frontolyse) à cause d'une trop forte stabilité du côté froid ou un manque de flux général. Les précipitations disparaissent.

Soit le flux "parallèle" augmente, favorisant un front stationnaire. Le rouleau frontal "tourne bien" mais sans faire progresser l'air chaud. Les précipitations sont assurées, même du côté froid. Très recherché par les amateurs de neige sans redoux.

[Kuban]

Bonjour Nunatak,

Ce qui donne naissance aux perturbations, ce sont les conflits de masse d'air. Ces conflits sont présents au sol et/ou en altitude (on voit bien les gradients à 1500 m par exemple, notamment en utilisant des paramètres conservatifs tels que thetaE et theta'w).

Le devenir des perturbations dépend des vents horizontaux sur la verticale et donc les centres d'actions qui les pilotent. (Pas seulement mais je simplifie.)

L'air froid ne bloque rien du tout, du moins en altitude. Il n'y a qu'à regarder la perturbation attendue vendredi : à 850 hPa, l'air froid se fait dégager sans problème. La raison est le flux dynamique et relativement laminaire en altitude.

Au sol en revanche, c'est une autre affaire. Le vent y est souvent moins affirmé : le redoux est dans ce cas plus difficile. De plus, l'air froid est plus dense et a tendance à la subsidence. Ceci plus les sols froids et l'enneigement éventuel font que l'on va régulièrement plutôt assister à une situation de mélange : les masses d'air vont se mélanger. Il y a aura donc un redoux mais limité. Une deuxième perturbation derrière achèvera généralement le travail en flux d'ouest.

Pour vendredi, vers l'IdF sur Arpège par exemple, les vents au sol sont de sud faible à modéré avant le passage de la perturbation, puis de sud-ouest faible après. Ce n'est pas très dynamique, surtout derrière la perturbation où l'on devine même une petite cellule anticyclonique de surface. Avec les températures 2 m et surtout les radiosondages, on voit que l'air océanique ne rentre que difficilement et lentement sur la région, d'où un redoux limité et des températures maxi prévues vers 3°C sur ce modèle.

[Nunatak]

Merci beaucoup à vous deux pour vos réponses !

[du 25]

Bonjour,

Face à une masse d'air froid, il y a généralement 2 cas :

Soit le rouleau du front chaud ne "tourne plus" (frontolyse) à cause d'une trop forte stabilité du côté froid ou un manque de flux général. Les précipitations disparaissent.

Soit le flux "parallèle" augmente, favorisant un front stationnaire. Le rouleau frontal "tourne bien" mais sans faire progresser l'air chaud. Les précipitations sont assurées, même du côté froid. Très recherché par les amateurs de neige sans redoux.

Tu aurais pas une carte pour illustrer ta deuxième phrase ou un schéma ? /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20" />