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C'est tout-à-fait ça! Après la grande question c'est: pourquoi y a-t-il ce bourrelet de ceinture subtropicale qui forme une cloque de manière récurrente sur l'Europe médiane (en lien avec une plongée des basses pressions sur les Açores / Proche atlantique et Russie/Proche-Orient?? Pourquoi cela ne se produit-il pas sur d'autres régions de l'hémisphère nord? Pourquoi cette récurrence se fait-elle précisément sur nous? Quelles sont les causes concrètes (la cause 1re étant sans doute le RC) ? Le réchauffement des eaux de la Méditerranée joue-t-il un rôle là-dedans? La proximité du plus grand désert du monde, le Sahara, juste sous nos fesses, et la réhumidication du Sahel jouent-elles un rôle? Je n'ai encore jamais lu d'article scientifique qui propose des hypothèses crédibles à ce phénomène.

Trop beau la comparaison entre février et août 2023, c'est l'hiver et l'été austral au cœur de l'Europe! Par Lausanne, on n'a qu'une pluie légère: Je me doutais donc pas qu'il avait neigé si bas la nuit dernière dans le Haut-Valais. Saas Grund est en effet très bas, peut-être le coin le plus bas où il a neigé. Ce soir, il y a encore de la neige à Arolla à 2000m. Même si de telles chutes de neige sont rares en août, elles ne sont pas du tout exceptionnelles, contrairement à la canicule de la semaine passée et ses records sans précédents historiques. Malheureusement, j'imagine déjà comme les climatosceptiques vont essayer d'exploiter ces images de neige à leur avantage...

Moi j'ai été me réfugier pendant la nuit à Crans Montana (et oui, je suis en réfugié climatique) où c'était agréable avec un vent frais (16°C d'après métésuisse). Mais en plaine l'horreur continue. Cette canicule, qui devait prendre fin jeudi, ne cesse de se prolonger. Et j'espère que le radar prévisionnel se plante car il prévoit, pour cet après-midi, des orages et de la pluie partout, sauf en Suisse romande. C'est d'ailleurs assez agaçant tous ces petites cellules orageuses qui se forment à la hauteur de Sierre ou en Singine, qui dérivent ensuite en Suisse allemande où elles "explosent" littéralement, alors que chez nous pas une goutte...

Hier je suis monté à la cabane Rossier ou cabane de la Dent Blanche à 3500 m d'altitude, au-dessus de Ferpècle (Var d'Hérens), pensant échapper à la canicule... Ce que j'y ai trouvé était affolant. je précise que j'y monte 1x par an depuis 4 ans. Arrivé vers la cabane, comme chaque année, je décide de m'allonger tranquille sur une pierre pour faire un somme en admirant le haut glacier de Ferpècle. Les autres années, je devais trouver un endroit abrité du vent, face au sud et enfiler mon gros pull et mon kway coupe-vent. Mais là, je suis resté en T-shirt. Et après quelques minutes, je me suis rendu compte que je brûlais littéralement de chaleur en plein soleil. Au point que j'ai finalement dû me déplacer sur un versant exposé au vent afin de supporter le soleil (il n'y avait pas de coin ombragé), et le tout en T-shirt, pendant 1 heure sans bouger. Le bout de glacier à traverser est désormais entrecoupé de zones de rochers qui ont émergé. Et inutile de dire que le glacier ruisselait de partout. Sur toute sa surface pratiquement, il y avait 2-3 cm d'eau qui s'écoulait en nappes. Ensuite, je lève les yeux vers le sommet de la Dent Blanche à 4300m d'altitude, et là stupeur! je vois jaillir de tous les côtés depuis le sommet des mini cascades d'eau, chose impensable à cette altitude. Enfin en redescendant le soir en vallée, les habituels petits ruisseaux qu'on franchissait normalement en sautant par dessus s'étaient scindés en de multiples bras, dont certains était comme des petites rivières. Par endroit c'était limite marécageux tant ça coulait de partout. Quant au petit torrent tranquille il était devenu puissant et menaçant. Impossible de les traverser en sautant sans se mouiller. J'ai était obligé de poser plusieurs fois les pieds dans le lit de ces ruisseaux devenus rivières, ce qui ne m'était jamais arrivé les autres années. Bref une rando mémorable mais aussi très inquiétante. L'annonce météosuisse de ce matin a confirmé mes impressions que c'était sans précédent dans notre histoire.

Retour de puissantes rafales sur Lausanne-Sallaz. Un arbre vient d'être arraché à 15 mètres de mon balcon, dans le vallon de la Vuachère. Apparemment c'est dû à cette puissante cellule qui remonte la crête du Jura.

Sur Lausanne on vient d'essuyer un joli orage, qui semble s'être formé in situ sur Lausanne même. Bonnes rafales, fortes pluies pendant 5 minutes et nombreux tonnerres au loin. Ca a fait chuter la t° qui n'est plus que de +22° sur mon balcon, alors que météosuisse indique encore 31°C à Genève. Gros contraste thermique entre les 2 grandes cités de l'arc lémanique.

C'est vrai, j'ai peut-être un peu noirci le tableau. J'étais surtout frustré qu'il n'ait neigé que faiblement durant tout l'épisode. Sur la route à 1475m, j'ai mesuré 29cm en tout à 11h. Mais c'est vrai que la couche était très mouillée et donc bien tassée. Je suis pas monté plus haut mais c'est bien possible que la couche y ait été plus volumineuse.

Bonjour, épisode assez décevant sur Crans Montana, alors que météosuisse annonçait des quantités potentiellement importantes. Finalement j'ai mesuré 13cm vendredi matin, puis 18 nouveaux cm entre vendredi soir et ce matin (après tassement puisqu'elle est déjà très mouillée). Toute la nuit il a neigé sans discontinuer faiblement, des flocons très fins. Ce matin, mauvaise surprise: le redoux est déjà là. Il fait +1°C et ça semble être en train de tourner en pluie. La neige est bien mouillée en tous cas. Pour une fois, les fonds de vallée de la rive gauche (Arolla, Zinal, Zermatt) et la région de La Fouly (là par contre, c'est habituel) ont eu le double par rapport à nous, à vue d'œil.

Mouais, ce changement de régime ressemble de plus en plus à un cadeau empoisonné. Pour les stations de basses altitudes et le bas des pistes, on pouvait espérer, il y a quelques jours encore, qu'elles auraient enfin droit au salut tant attendu pour tenir jusqu'à la fin mars. Pas de chance, finalement ce sera au contraire le coup de grâce! Avec un lessivage propre en ordre en dessous de 2000m, voire de plus haut encpre, qui ne pardonnera pas. Pour les stations au revers comme Nendaz, où le manteau neigeux de la mi-janvier s'est assez bien maintenu, il aurait finalement été préférable de continuer sur ce temps sec avec des gelées nocturnes. Mais bon, d'un autre côté on ne va pas se plaindre d'avoir enfin de la pluie. Et on se dira, pour se consoler, que cet apport neigeux en haute montagne limitera la casse des glaciers cet été...

Moi j'ai passé toute la journée au centre de Lausanne au bureau, où il est tombé env 6cm. Ce soir, je remonte à La Sallaz et je découvre, médusé, 23cm cumulés depuis hier sur les surfaces froides. Je pensais pas que je serais aussi bien servi. Grosse différence entre 500m (le centre) et 600m La Sallaz. Magnifique épisode!

Je suis rentré sur Lausanne en cours de journée pour le taf et là je mesure 9-10cm de neige très collante à la Sallaz. Finalement on a tous été servis. Ce qui était drôle c'est que dans le Chablais, la partie vaudoise était au vert alors que la partie valaisanne en aval de Monthey était au blanc. Ligne de démarcation très nette au milieu de la plaine, sans doute due au foehn qui a soufflé sur Aigle et épargné la partie valaisanne

En effet, la région Mont-Blanc Martigny en première ligne. Bon à Crans on en a eu pas mal la semaine passée, je me plains pas. Ce matin je confirme 20cm pour tout l'épisode entre hier midi et cette nuit

C'est fou il neige plus en plaine qu'en montagne. Je suis à Crans et depuis ce matin il est tombé entre 15 et 20cm.

Finalement à Crans Montana, à l'ombre, je mesure entre 45 et 55cm selon les endroits. Pas mal donc 😎

Ce matin, à Crans-Montana (1490m alt.) réveil par le ballet des chasses-neige, des camions évacuant la neige et des détonations de déclenchement des avalanches qui se succèdent. Je mesure 42cm sur le toit de ma voiture. Il pourrait donc y avoir 45cm au sol. Je mesurerai plus tard au sol. Enfin, une véritable ambiance hivernale😉

Bonsoir, je suis à Crans (1490m alt.) en ce début de semaine. Il a neigé toute la soirée d'abord faiblement puis modérément par moment fort. J'évalue à 20cm de tombé la nuit passée, 10-12cm tombés cet après-midi et ce soir. La couche au sol atteint ce soir env 32cm, alors que dimanche matin c'était complètement vert.

Bonjour, C'était plutôt l'effet conjugué du manque de précipitations et de la chaleur/douceur des mois d'automne qui retardait l'ouverture des pistes. En effet, comme les automnes sont devenus chauds/doux, aucune couche de fond ne parvient à se former durablement aux mois d'octobre/novembre. Quand bien même on arrive à décrocher un flux de nord neigeux au mois d'octobre/novembre, il est systématiquement suivi d'une longue période chaude qui fait entièrement fondre toute la neige tombée. Et tout est à recommencer! C'est pourquoi, on débute presque toujours le mois de décembre au vert et alors c'est le gros stress car il ne reste plus que 3 semaines, top chrono, pour former une couche de fond et rattraper le retard perdu en automne. C'est forcément une situation hyper aléatoire. Il suffit qu'on ait 2 semaines anticycloniques début décembre et c'est râpé pour les fêtes. Avant le RC ce problème n'existait pas car au-dessus de 1300m, une première couche de fond se formait entre le 1er octobre et le 30 novembre. Du coup, les années où les débuts décembre étaient secs, il y avait au moins la première couche de fond qui permettait de s'en sortir. Et les années avec début décembre humide, on avait carrément une double couche pour les fêtes de Noël.

Je suis partant mais alors je pose mes conditions 😄: un mayen situé dans un secteur à fortes chutes de neige et au moins à plus de 1600m. Sans vouloir vexer les hérensards et les anniviards, les fonds de vallée sud de la rive gauche ne me semblent pas les plus arrosés ou alors trop aléatoire. Les fonds de vallée nord de la rive droite me semblent beaucoup plus prometteurs (Fafleralp dans le Lötschental, Riederalp, Bettmeralp, Belalp?) Pour ma part, j'ai récemment acheté un mini pied-à-terre à 1490m pour pouvoir savourer les derniers hivers avec encore de la neige à cette altitude. Sur ce, bonne et heureuse année à tous en espérant que 2023 soit plus humide et plus frais/froid que 2022 😁

Descendu en station je constate avec surprise qu'il neige encore à Vermala 1650m. C'est très faible et mouillé donc ça semble être la limite. Finalement on a limité les dégâts aujd et, pour une fois, le front froid a été plus abondant que le front chaud. Maintenant à voir les dégâts que causera la vague de chaleur...

Idem par ici au Cry d'Err 2250m à Crans Montana. Neige fine mais drue. Et ambiance disco pour l'après-ski sous la tente

Je vois qu'on est plusieurs à quitter lâchement le navire (la plaine et sa douceur insipide et anachronique) pour aller chercher le saint Graal sur les hauteurs de nos montagnes 😅

Bonjour, j'ai passé la nuit à Crans Montana où il est tombé 6cm. Elle sera éphémère mais au moins ça donne une ambiance hivernale ce matin.

Les caloriphiles ou estivophiles n'hésitent pas à dégainer le terme "froid" dès que les TX ne dépassent pas les 20°C ou 22°C en été, donc il est tout-à-fait légitime de parler de vague de chaleur hivernale pour désigner ce qui nous tombe sur la tronche en ce moment. C'est surtout que le terme "douceur" ne suffit plus pour désigner l'épisode actuel. Pour moi, un épisode doux en hiver ça correspond à des températures de 5°C au-dessus de la norme (ce qui est devenu presque normal je l'avoue). Avec ce qu'on subit en ce moment (10°C à 15°C au-dessus des normes 60-90), on se retrouve dans une tout autre dimension. Il faut donc d'autres termes, un nouveau vocabulaire pour mettre des mots sur ce que nous endurons.

Je l'ai lu nulle part. Je constate simplement la réalité du terrain et j’essaye de comprendre la puissante mutation climatique que subit l’Europe de l’Ouest (j’apprécierais d’ailleurs que les climatologues professionnels nous aident à comprendre mais ils ne semblent pas s’intéresser au phénomène). 1) Concernant la disparition des grands froids en Europe, mon hypothèse est la suivante : les grands froids se forment sur les grandes étendues polaires blanches, couvertes de neige. Il existe 2 principaux congélateurs : la Sibérie et le Canada, auquel s’ajoutait autrefois la banquise enneigée des régions polaires. Ainsi, avant le RC, les 2 principaux congélateurs étaient reliés par un large pont de banquise permettant aux grands froids de circuler entre l’Amérique du Nord, le Groenland et la Sibérie en passant au nord de la Scandinavie. De temps en temps une partie de ce froid était aspiré du nord de la Scandinavie vers le sud, en direction de nos régions. Aujourd’hui, l’océan arctique est trop chaud, la banquise se forme trop tardivement et est moins étendue. Résultat, le pont de banquise reliant les 2 grandes masses continentales n’est plus assez large pour permettre une circulation polaire des grands froids. Au nord de la Scandinavie, l’air est donc tout juste frais. Les flux de nord ne nous amènent plus de neige en plaine. 2) Concernant l’ultradomination des flux de sud-ouest sur l’Europe de l’Ouest (quand je vois la situation actuelle aux USA, le plus hallucinant ce n’est pas le froid mais cette puissante dépression reliée aux hautes pressions polaires canadiennes et la succession chaque hiver de profonds thalweg aux racines polaires qui plongent comme dans du beurre dans le continent américain, sans rencontrer aucune résistance. Pour nous européens, une telle situation est devenue de la pure science-fiction : ça n’arrive tout simplement plus), la seule explication que j’ai est que le système à hautes pressions perpétuelles du tropique du cancer sur l’Afrique du Nord (qui est à l’origine du plus grand désert du monde : le Sahara) s’est tout simplement dilaté et étalé en direction du sud de l’Europe. Le système dépressionnaire tempéré est ainsi repoussé au nord de l’Europe et nous, dans la partie centrale de l’Europe de l’Ouest, nous nous trouvons en permanence en marge de ce gigantesque système anticyclonique, à l’arrivée de l’air chaud transféré depuis les Canaries ou le Sahara par l’anticyclone. Aux USA, il y a certes des zones sèches au sud mais rien à voir avec le Sahara. Par ailleurs le congélateur canadien peut envoyer régulièrement de l’air glacial très au sud. Les thalwegs descendent très au sud et ne sont pas barrés par un système anticyclonique puissant comme celui qui stagne en permanence sur le sud de l’Europe. Voilà ce que j’appelle la nouvelle configuration climatique européenne, radicalement différente de celle des USA et qui explique pourquoi le RC est si faible aux USA et 4 fois plus puissant en Europe de l’Ouest.

On comprend mieux pourquoi, en Europe, on est et on restera pour les 3 prochaines semaines 10 à 15 degrés au-dessus de la norme 60-90. Et pourquoi les pistes de ski inférieures à 2000m seront au vert dans quelques heures. C'est nous qui payons pour les USA et ce sera désormais ainsi pour toujours à cause de la nouvelle configuration climatique mondiale.