Ciel bleu azur , sans une trainée d'avion !

[pochetteblanche]

Incroyable !

Je ne sais pas si un sujet a été ouvert sur ce sujet mais nous vivons des moments historiques

Qui nous ? des millions , peut être 400 millions d'européens , qui retrouvont un ciel digne du début du siècle passé, avant l'invention de l'aviation !

Pas une trainée d'avion dans le ciel

(Même pendant le 11 septembre les avions continuaient leur ronde)

J'en ai profité pour quitter Paris et aller sur la côte Normande

Et la le choc tellement ca semblait irréel.

Face à un horizon dégagé j'ai découvert un ciel d'un bleu immaculé

et d'une beauté à donner des frissons.

On voudrait que ca dure toujours mais la logique économique et une "éventuelle" acalmie du volcan islandais passeront par là

J'espère que vous avez admiré la même chose que moi

Demain en tout cas ça continue

[stephdu74]

Dans un sens il faut en profiter et de l'autre c'est un retour en arrière comme tu dis.

Il manque quelque chose dans le ciel!

Mais par ici une averse modérée a sans doute dissiper les cendres probables qu'on peut avoir par ici...

[Lilas]

j'ai pensé exactement la même chose.

Un ciel pur et nu. Du bleu, rien que du bleu. Pas le moindre signe de l'ère.

C'est unique, pour un peu on se prendrait à rêver d'un autre temps...

[taf95]

Incroyable! Je ne sais pas si un sujet a été ouvert sur ce thème, mais nous vivons des moments historiques. Qui nous? Des millions, peut-être 400 millions d'européens, qui retrouvons un ciel digne du début du siècle passé, avant l'invention de l'aviation! Pas une traînée d'avion dans le ciel (même pendant le 11 septembre les avions continuaient leur ronde).

J'en ai profité pour quitter Paris et aller sur la côte normande. Et là le choc, tellement ça semblait irréel. Face à un horizon dégagé, j'ai découvert un ciel d'un bleu immaculé et d'une beauté à donner des frissons.

On voudrait que ça dure toujours, mais la logique économique et une "éventuelle" accalmie du volcan islandais passeront par là.

Bonjour.De mon côté, une réflexion de même nature m'est venue d'un coup à l'esprit. A l'annonce par mon frère, au téléphone, jeudi 15 avril au soir, de l'explosion d'un volcan en Islande, de la formation d'un panache de cendres volcaniques et des conséquences de celui-ci sur le trafic des avions, je n'ai pas pensé tout de suite que notre ciel, en Europe, était sur le point de se débarrasser complètement, ce d'ailleurs pour un temps non défini, de toutes ces nuisances que sont traînées d'avions, pollution chimique et bruits occasionnés par ces engins.

Nous sommes tous, sur cette terre, tellement habitués à tout cela, qu'on n'y pense même plus en terme de nuisances. Cela semble normal en effet qu'à tout instant des aéronefs de toutes sortes sillonnent le ciel, sous à peu près toutes les latitudes et longitudes du monde. En tout cas conséquence de ce mouvement: le ciel est enlaidi, en plus il est empesté par les gaz rejetés par ceux-ci, d'ailleurs aussi très bruyants il faut dire. En plus, non seulement le ciel trinque à cause de tout ça, mais c'est également le cas des paysages qui sont au-dessous.

C'est en Ile-de-France que j'ai habité au début. J'y suis resté jusqu'à 1985. La plus grande partie de cette période, c'est à Saint-Leu-la-Forêt, dans le Val-d'Oise, que j'ai résidé. C'était juste en bordure de la forêt de Montmorency, dont j'ai déjà parlé sur le forum d'IC, à propos du topoclimat si particulier d'un trou à froid situé au coeur de cette forêt, le TAF de la tourbière de la Cailleuse. Ce nom dira peut-être quelque chose à certains de ceux qui me liront.

Au tout début, la seule plate-forme aéroportuaire du coin, c'était celle du Bourget, située à l'est de la forêt et quand même à une quinzaine de kilomètres de St-Leu à vol d'oiseau. Autant dire que le bruit des avions, je n'ai pas le souvenir de l'avoir entendu au début. En tout cas il me semble que ce n'était ni un problème, ni un sujet de conversation. A cette époque le trafic aérien était peu important et c'était Orly, situé de l'autre côté de Paris et donc à plusieurs dizaines de kilomètres, qui devait assurer l'essentiel.

Saint-Leu et la forêt voisine n'étaient donc pas affectés de façon significative par le mouvement des avions. Mais cela fut le cas plus tard par suite de la mise en service de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, à une vingtaine de kilomètres de St-Leu. En forêt donc, il n'y avait pas encore ces bruits, plus tard si caractéristiques de l'avion suivant qu'il venait de décoller de là-bas et prenait déjà de l'altitude en vrombissant bruyamment ou bien qu'il s'apprêtait à atterrir en produisant plutôt une sorte de sifflement, un chuintement je dirais. Pas encore l'odeur si spéciale du kérosène qui plus tard pouvait être distinguée dans l'air des bois par temps calme. Pas encore cette vision franchement intimidante qu'on pouvait avoir plus tard, au moment où, survolant la forêt à très basse altitude au cours de sa procédure d'approche, l'avion, souvent énorme, donnait l'impression de surgir de l'horizon en se détachant de plus en plus nettement entre les branches des arbres. Cette impression de surgissement était plus forte, si c'était du fond du TAF de la Cailleuse que j'avais le loisir d'être surpris par l'arrivée du monstre: un effet de l'encaissement des lieux.

Tout à changé, par contre, au moment où la plate-forme de Roissy fut mise en exploitation. Ce qui était jusqu'alors pour plus tard est dès lors devenu la réalité. C'était, il me semble, à la fin des années 60 ou au début des 70. Désormais, en forêt se réalisaient les conditions que je viens de décrire.

Ultérieurement, la mise en service de liaisons par l'avion Concorde au départ de Roissy ajouta encore une couche à tout ce négatif. A cette époque-là, pour continuer de vivre à St-Leu, il fallait pouvoir encaisser le bruit des avions classiques mais en plus résister au niveau sonore incroyable que produisait Concorde lorsque, venant de décoller, il survolait déjà les coteaux de St-Leu à plein gaz, prenant de l'altitude. On l'entendait venir alors qu'il était encore loin ("C'est Concorde qui arrive!").

Quelques secondes après, lors de son passage au-dessus de nos têtes ou avec un léger décalage, un bruit d'enfer! C'était un craquement continu, vraiment infernal qui venait d'en haut, rien à voir avec le bruit du Boeing747 ou d'un Airbus340. C'était un supersonique de taille et en pleine accélération qui passait, rien moins.

Sans insonorisation de l'appareil, le bruit était maximal. Je le revis à cet instant, en le décrivant. Les vitres de la maison vibraient. Cela se voyait. Je suppose qu'elles le faisaient autant que lors d'un coup de tonnerre. Mais avec Concorde la vibration durait longtemps. Il ne s'agissait pas d'un coup et puis s'en va. Le craquement, oui c'est bien de cela qu'il s'agissait, s'étendait sur plusieurs secondes, avec un crescendo et une descente évidemment. A en piquer des crises de nerf à chaque fois, surtout au moment où ce bruit était au paroxysme.

Aujourd'hui et jusqu'à nouvel ordre, en Europe, les avions sont cloués au sol. C'est à cause du danger énorme que poserait sur des avions en l'air le nuage de cendres volcaniques émis de façon continue par le volcan.

Quand on voit le ciel désormais débarrassé, mais évidemment de façon tout-à-fait provisoire, on peut quand même se prendre à rêver que cela durera toujours. J'ai commencé à ressentir il n'y a qu'un jour ou deux, je ne sais plus exactement, ce regret d'un ciel sans avion et cette nostalgie a continué. Ainsi une prise de conscience de l'intérêt de ce qui était en train de se passer m'est arrivée avec un certain retard par rapport à l'annonce qu'on m'a faite de l'éruption, preuve de conditionnement.

Je me dis que de cette situation qui n'est pas faite pour durer, eh bien, profitons au maximum! Un tel clouage au sol des avions, c'est une aubaine extraordinaire dont tout amateur d'un ciel propre et non bruyant peut bénéficier. Et aux messieurs de la logique économique je dirais cela sans remords...

De mon côté, ce ne peut être qu'un voeu car je suis trop éloigné de ces lieux: j'aimerais à ces heures, exceptionnelles il faut bien le dire, me retrouver au coeur de la forêt de Montmorency, en pleine tourbière de la Cailleuse, pour y jouir d'une nouveauté passagère, un ciel enfin totalement naturel. Ouf!

Marc.

[Mastrale07/69]

Après le récit précédent, j'imagine un peu mieux le cauchemar de vivre à côté d'un aéroport, on est confronté dans ce cas-là au paroxysme de la nuisance sonore et je plains vraiment les habitants proches de Roissy. Mais j'ajouterai qu'un plus grand nombre de gens souffrent davantage du bruit provenant du trafic routier, moins intense certes mais tellement plus répandu. Le bruit est avec la pollution le plus grand fléau de notre époque depuis un siècle.

Quant aux trainées provenant des avions dans le ciel, mon ciel bleu n'est pas totalement immaculé mais heureusement il n'est pas trop balafré dans mon petit coin.

[Lilas]

Très beau texte, très belle évocation, réaliste. Finalement on est tous assez d'accord... Profitons.

[philippe43]

meme moi qui vit en campagne jai apprecié ce beau ciel bleu et plus de bourdonnement lointain!

[Stev]

Sur tous les plans, c'est un bonheur, on revient dans les années avant l'aviation.

[Cyrilleb]

C'est vrai que l'arrêt du transport aérien nous permet de profiter d'un vrai ciel bleu. Pour ceux qui ont l'occasion de voir des cirrus, c'est l'occasion inespérée de voir se former ces nuages sans que les avions y soient pour quelque chose.

Mais il faut pas se leurrer, pas besoin d'arrêter le transport aérien pour avoir un ciel totalement bleu! La formation des traînées de condensation dépend du taux d'humidité en altitude, si celui-ci est bas, pas de traînées, même s'il y a des avions!

Quelques exemples, des journées sans doute normales au niveau du transport aérien:

Photolive 1

Photolive 2

Photolive 3

Photolive 4

...où sont les traînées?

[Lilas]

Han la mauvaise foi !

C'est vrai que le ciel est parfaitement bleu sur ces photos, mais admets que c'est tout de même plus rare non ?