Chicken Posté(e) 26 septembre 2009 Metabief 25 (1000 m) Partager Posté(e) 26 septembre 2009 Jusqu'à présent je sais que pour avoir un phénomène d'inversion il faut : Absence de vent, ciel dégagé. Néanmoins concernant l'humidité relative, je n'arrive pas à savoir si une forte humidité accentue ce phénomène ou le ralentit... Idem pour le brouillard quel effet est-ce qu'il a ? Existe-t-il un "seuil" de température en dessous duquel on ne peut plus descendre malgres des conditions optimales ? Voilà j'espère trouver des réponses à ces questions que je me trimballe depuis quelques mois Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Guest Posté(e) 26 septembre 2009 Partager Posté(e) 26 septembre 2009 Salut, Je vais tenter d'apporter des éléments en résumant... L'inversion de température traduit le phénomène physique que l'air froid situé en basse couche ne se brasse pas avec les autres couches d'air et donc reste accumulé près du sol, l'air plus doux restant "posé" sur la poche d'air plus froid qui est donc plus lourde. Et cet air plus froid en basse couche est entretenue par le rayonnement infrarouge du sol qui se refroidit plus vite que l'air ambiant. Comme tu le soulignes, le vent favorise le brassage de l'air, et donc le mélange avec l'air plus doux, donc cela limite très fortement l'accumulation d'air froid au sol. Par ailleurs, lorsque le ciel est couvert, le rayonnement infrarouge issu des nuages maintient la douceur dans les basses couches. Normalement, au plus l'humidité est élevée, au moins cela favorise le rayonnement du sol, et donc la baisse de température. Le brouillard limite très fortement la chute des températures car le phénomène de condensation libère une grande quantité de chaleur. Pour le seuil de température, c'est difficile à dire car les grands froids que l'on rencontre dans les plus grandes vagues de froid sont justement les conséquences de ces phénomènes d'inversions thermiques, donc je pense que les seuils dépendent au cas par cas des conditions topographiques et climatologiques locales, on peut avoir un -50°C en Sibérie, mais pas en France. Mouthes en France est un site génial pour vivre des inversions thermiques spectaculaires, avec des différences de parfois 10°C sur quelques centaines de mètres, pourvu que l'on monte un peu en altitude... J'espère ne pas avoir dit de bétise . A+ Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Chicken Posté(e) 26 septembre 2009 Metabief 25 (1000 m) Auteur Partager Posté(e) 26 septembre 2009 Oui c'est bien parce que j'habite à 30 km de Mouthe et à 30 km de La Brevine que je m'intéresse à ce phénomène. C'est surtout la tourbière qui m'intrigue, elle fait augmenter l'humidité ambiante et pourtant Mouthe bat des records de froid... Peut-etre que l'humidité n'a pas ou peu d'effets et que c'est seulement la topographie qui joue ?.. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
hugogo Posté(e) 26 septembre 2009 Partager Posté(e) 26 septembre 2009 Misteph62 je ne suis pas d'accord sur un point: Ca n'est pas a cause de la topographie qu'on ne peut pas atteindre les -50 en France, mais a cause des jours trop longs: dans le nord de la Siberie ou dans le Yukon, le soleil ne se leve pas en hiver, donc forcement ca descend plus bas. Mais je pense que Mouthe et la Brevine ne sont pas loin niveau trou a froid. On a quand meme eu du -40 degres a la Brevine en 1987: -40 degres en Europe de l'ouest par 45/50 degres nord, c'est tout de meme pas mal, et il faut aller dasn l'ouest Russe [et assez loin] pour trouver des records de cette trempe a lattitude egale. Par ailleurs rien ne prouve qu'en Decembre 1879, janvier 1838, Decembre 1788 , janvier 1709 ou fevrier 1929 on n'ait pas atteint les -50 a Mouthe ou la Brevine. Personnellement ca ne m'etonnerai pas du tout. Cependant entierement d'accord pour l'humidite. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Météo78 Posté(e) 26 septembre 2009 Tourrette-Levens (06) 420m Partager Posté(e) 26 septembre 2009 voici les 4exemples de nuits les plus courant dans un TAF le rectangle blanc est la position de la station, les traits rouges représentent le rayonnement infrarouge émis par le sol ou autres et le bleuissement clair représente la zone la plus froide 1: le ciel est couvert par des stratus, l'inversion est bien là mais le rayonnement infrarouge émis par le sol est renvoyé sur ce dernier ainsi que ceux émis par les nuages eux même de ce fait si il fait 0° en haut, en bas la température sera positive et n'aura pas tendance a bouger d'un poil (parfois on perd moins d'un degré par nuits dans ces cas) tandis que dans la couche nuageuse qui elle perd un peu de rayonnement il fait plus froid (ça arrive souvent) et dans ce cas le brouillard est source de fraicheur 2: le vent souffle et mélange tout le lac d'air froid a l'air ambiant, sauf zone abritées qui perdent peu de chaleur la température est très homogène même si le rayonnement est tout a fait correct 3:le brouillard est fruit de la condensation par rayonnement et est plaqué au sol, il correspond donc au lac d'air froid et se fait alimenter en air froid depuis les collines environnantes mais en bloquant les rayons infrarouge la température varie peu dedans, mais plus que par ciel couvert 4: situation parfaite, pas de vent ni de brouillard dans ce cas le lac d'air froid se fait alimenter par les coteaux mais se régénère de lui même par l'échange thermique entre le sol et l'air, les contrastes sont très forts et encore plus si il y a neige au sol, des écarts allants jusque a 10° peuvent être observés par une simple nuit étoilée surtout si l'air est sec (pas de brumes quelconques) Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
taf95 Posté(e) 27 septembre 2009 Neubois (Bas-Rhin) Partager Posté(e) 27 septembre 2009 Bonjour 'Chicken'. Je découvre ce topic. Mais comme il est très tard, je me contenterai, dans un premier temps, de te signaler en particulier plusieurs topics traitant de ces questions: 'Trous à froid en France' et 'La Brévine/Mouthe, au forum 'Climatologie', 'petite balade dans un monde un peu plus hivernal que Paris', au forum 'Photos, vidéos et matériel de prise de vue', enfin les topics mensuels 'Suivi du temps en Ile-de-France' concernant décembre 2008, février 2009 etc... Dans le premier topic tu trouveras notamment un post bourré de liens vers photos mais aussi articles de journalistes et de scientifiques: 'taf95' 03 mai 2009 - 01:56, mais les références sont en anglais. Dans le deuxième tu trouveras un post où je parle de Mouthe et sa tourbière: 'taf95' 18 septembre 2009 - 17:18. Dans le troisième, plusieurs posts concernent un TAF situé en forêt de Montmorency (Val-d'oise), que j'ai étudié autrefois (TAF de la tourbière de la Cailleuse). Les topics mensuels montrent le commencement des discussions sur ce TAF francilien; ces discussions se sont faites ultérieurement sur le troisième topic, plus approprié. Toutefois immédiatement je ferai une remarque à propos de la tourbière de Mouthe, pour te rassurer sur ses capacités de refroidissement. Que je ne peux que supposer, compte tenu du relief environnant, évidemment très particulier, mais aussi de l'aspect de la tourbière même (relief, végétation etc...). En effet je n'y ai pas fait de mesures. En ce qui concerne l'humidité atmosphérique, il faut bien garder en tête que lorsqu'il fait très froid la concentration en vapeur d'eau de l'air ne peut être que très faible! Quand il fait très froid, le sol d'une tourbière est gelé sur une certaine profondeur qui peut être importante, les mares sont bien sûr prises par la glace, au moins en surface, et la vapeur d'eau contenue dans l'air qui est au-dessus de la tourbière gelée est obligatoirement très faible, puisqu'il est très froid. En plus il peut y avoir de la neige au sol, ce qui isole encore plus l'air de la chaleur du sous-sol: si en plus la neige est suffisamment épaisse et aérée, c'est-à-dire poudreuse, la situation peut devenir extrême sur le plan thermique... Que se passe-t'il alors la nuit dans une tourbière située au fond d'un trou à froid, si dans la région où est ce TAF il fait très froid, le ciel est dégagé et il n'y a pas de vent? A ce propos je pense notamment aux tourbières de la Cailleuse en Ile-de-France et de Mouthe en Franche-Comté, non loin de chez toi. Suivez-moi: Le rayonnement infrarouge net à la surface de la tourbière est très fort et de ce fait cette surface se refroidit très rapidement, ainsi que par conséquent l'air au-dessus par simple transfert de chaleur sensible. Comme il n'y a presque plus de vapeur d'eau dans l'air, s'il s'en condense sous forme de gelée blanche, c'est négligeable en terme de quantité comme de libération de chaleur latente. En tout cas résultat: la concentration en vapeur d'eau diminue encore un peu! Par conséquent le contre-rayonnement infrarouge est encore réduit, d'où une nouvelle augmentation du rayonnement net! Et ainsi de suite, il y a refroidissement continuel de la surface et par conséquent de l'air au-dessus de la tourbière. Evidemment on va finir par trouver une limite à cet abaissement. Ce peut être tout simplement le lever du soleil, où tout peut enfin se réchauffer après la nuit. Sinon, c'est-à-dire si cette limite est atteinte avant, que ce soit à la Cailleuse ou à Mouthe durant une nuit d'hiver mais aussi en tourbière lapone durant la nuit polaire, ce qui va limiter ce refroidissement avant le lever du soleil, ce ne peut plus être que le flux géothermique. Si le sol est couvert de neige, ce flux est très limité, comme on a vu plus haut. On voit ainsi que dans des conditions de nuits radiatives, la température peut tomber extrêmement bas dans une tourbière recouverte par la neige, surtout s'il s'agit d'une bonne épaisseur de poudreuse offrant une bonne isolation thermique comme un édredon ou un duvet polaire. Enfin si cette tourbière a le bonheur d'être située au fond d'un trou à froid (la Cailleuse, Mouthe...), le niveau thermique atteint peut être encore plus bas que dans le cas contraire, parce que cette situation topographique particulière donne de l'avance au froid, à cause du développement précoce d'un lac d'air froid. Il faut dire que dans ce cas il fera dans un premier temps anormalement froid, suite à une baisse vertigineuse de la température due à la descente de l'air froid vers le fond du TAF où se trouve la tourbière. Mais pour la suite, tout dépend de l'aptitude du couvert végétal et d'une éventuelle couche de neige à limiter le flux géothermique, cette fuite incessante de chaleur sensible vers le haut, pour que la température puisse ou non continuer cette descente inexorable vers les abysses. En résumé on voit bien ce qu'il doit se passer dans une tourbière située au fond d'un TAF en hiver, durant un coup de froid, par nuit radiative (ciel étoilé, absence de vent), avec un sol gelé et enneigé, dès lors qu'il n'y a pratiquement plus de chaleur latente à dégager dans le milieu ambiant. En été, au-dessus d'un milieu humide, comme une tourbière, ce qu'il se passe est évidemment complètement différent. En effet il fait beaucoup plus chaud, on a donc beaucoup plus de vapeur d'eau dans l'air. Il y a alors la nuit, à cause du refroidissement de l'air dû au rayonnement infrarouge net de la surface, un risque majeur de condensation dans l'air lui-même, avec formation de brume et même de brouillard épais qui par effet de serre limite dorénavant toute tentative de refroidissement. Marc. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Chicken Posté(e) 27 septembre 2009 Metabief 25 (1000 m) Auteur Partager Posté(e) 27 septembre 2009 Merci pour ces explications j'ai compris Je vais aller voir le topic dont tu parles ^^ Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Guest Posté(e) 27 septembre 2009 Partager Posté(e) 27 septembre 2009 Oui c'est bien parce que j'habite à 30 km de Mouthe et à 30 km de La Brevine que je m'intéresse à ce phénomène. C'est surtout la tourbière qui m'intrigue, elle fait augmenter l'humidité ambiante et pourtant Mouthe bat des records de froid... Peut-etre que l'humidité n'a pas ou peu d'effets et que c'est seulement la topographie qui joue ?.. La tourbe présente la particularité d'être constituée à près de 90% d'eau, c'est donc un bon conducteur thermique et surtout ce type de sol gel donc très vite. On ne peut donc pas dire qu'il y a de l'humidité en période de froid gélif près d'une tourbière. Misteph62 je ne suis pas d'accord sur un point: Ca n'est pas a cause de la topographie qu'on ne peut pas atteindre les -50 en France, mais a cause des jours trop longs: dans le nord de la Siberie ou dans le Yukon, le soleil ne se leve pas en hiver, donc forcement ca descend plus bas. Salut Hugogo, si tu lis bien ma phrase, j'ai dit "topographie ET climatologie", naturellement je ne mets pas sur le compte de la topographie le fait qu'on n'atteigne pas -50°C en France mais plutôt de la climatologie (influence océanique notamment). D'ailleurs, j'aurais pu ajouter "géographie" aussi, car cela dépend évidemment de la surface de la zone de terre concernée et de la latitude... Il ne faut pas oublier non plus que le handicap de la France pour atteindre des très basses valeurs est la présence maritime et océanique proche laissant peu de surface "terrestres" pour constituer un grand réservoir de froid, comme en sibérie ou canada par exemple. Je sais qu'en climato la nature joue des surprises, mais -50°C en France, il n'y a pas d'échos écris de telles valeurs, ça paraît quand même très difficile à atteindre... Entre -41 et -50, il y a quand même un "gouffre". J'attend de voir. A+ Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Météofun Posté(e) 28 septembre 2009 Partager Posté(e) 28 septembre 2009 Pour ceux que ça interesse je reviens sur certains points : Jusqu'à présent je sais que pour avoir un phénomène d'inversion il faut : Absence de vent, ciel dégagé. Pas forcément : certaines advection froide de basse couche se produisent avec un vent marqué : c’est parfois le cas dans certains cas de flux d’est continentaux (mais effectivement, dans ce cas, sauf temporairement la nuit, l’inversion n’est pas situé dès le niveau du sol mais un peu plus haut). De même les inversions présentent avec une chape de nuage bas sont monnaie courante, même si leur mise en place est un peut différente de ce qu’on peut connaître avec un ciel clair et que là aussi l’inversion n’est pas au niveau du sol mais juste au sommet de la couche de nuage.Idem pour le brouillard quel effet est-ce qu'il a ? Par une inversion en ciel clair on peut par exemple voir se former le brouillard d’abord près du sol : à partir de là la température ne remonte pas encore mais en tout cas elle arrête de descendre, essentiellement du fait que le brouillard est à une température très proche de l’air au niveau du sol et envoie un flux infra-rouge vers le sol quasiment égale à celui qui le quitte. L’apport d’énergie latente par la condensation n’est pas complètement négligeable dans l’affaire mais agit au second ordre et de plus il ne fait que ralentir le refroidissement et non réchauffer l’atmosphère car si la condensation se poursuit c’est bien que le refroidissement s’accentue.Etant donné que le refroidissement par le bas c’est arrêté avec l’arrivé du brouillard l’air se mélange un peu par turbulence. Dans ce cas, près du sol, la température peut avoir tendance à remonter, tandis que plus haut elle s’abaisse, et ceci pour deux raison : d’une part parce que initialement une partie de l’air froid près du sol monte en altitude tandis que l’air chaud situé plus haut se retrouve plus bas et en plus par les mouvements adiabatiques l’air qui s’élève se refroidie dans dis que l’air qui descend se réchauffe. Dans la pratique on observe plus un mélange (donc une homogénéisation des températures) plus ou moins rapide avec l’intensité de la turbulence. Quand je parle d’homogénéisation c’est en tenant compte du fait que la turbulence tend à « neutraliser » le profil thermique, c’est-à-dire que progressivement on a une température qui décroit du sol jusqu’à l’inversion (la couche de nuage est située juste sous celle-ci). Jusqu’à présent j’ai parlé de turbulence : elle est nécessaire pour casser la stabilité de l’inversion initiale présente dans les très basses couches qui rend l’atmosphère très stable et qui n’a pas du tout envie de se mélanger. Il y a toujours un petit peu de turbulence (mais très faible par calme plat et air très stable), mais c’est bien sur beaucoup plus efficace s’il y a un peu de vent. Une fois le profil homogénéisé, le réchauffement près du sol est parfois important par rapport à la période avant brouillard où l’inversion débutait dès le niveau du sol. Du coup, souvent, l’échauffement est suffisamment important pour que le brouillard s’évapore au niveau du sol et évolue en stratus très bas. Il faut parfois l’aide du faible réchauffement diurne avec la petite part de rayonnement qui arrive encore à atteindre le sol, et d’autres fois ce n’est pas suffisant et on reste dans le brouillard, très joli l’hiver lorsqu’il est givrant ! Et autre chose, moins le profil est stable plus turbulence devient marquée : donc pour casser l’inversion l’évolution est lente au début et s’accélère vers la fin. Une fois que le brouillard est formé, le refroidissement par perte radiative se fait par le haut de la couche de brouillard puisque c’est elle qui émet vers l’espace beaucoup de rayonnement sans en recevoir trop en retour. Du coup le refroidissement à lieu par le haut, ce qui accélère le brassage par petites boucles convectives et/ou turbulence dans la couche situé entre le sol et cette inversion. En ce qui concerne l'humidité atmosphérique, il faut bien garder en tête que lorsqu'il fait très froid la concentration en vapeur d'eau de l'air ne peut être que très faible! [...] Le rayonnement infrarouge net à la surface de la tourbière est très fort et de ce fait cette surface se refroidit très rapidement, ainsi que par conséquent l'air au-dessus par simple transfert de chaleur sensible. Comme il n'y a presque plus de vapeur d'eau dans l'air, s'il s'en condense sous forme de gelée blanche, c'est négligeable en terme de quantité comme de libération de chaleur latente. En tout cas résultat: la concentration en vapeur d'eau diminue encore un peu! Par conséquent le contre-rayonnement infrarouge est encore réduit, d'où une nouvelle augmentation du rayonnement net! Et ainsi de suite, il y a refroidissement continuel de la surface et par conséquent de l'air au-dessus de la tourbière. Ce qui est important dans l’affaire de l’effet de Serre avec l’humidité contenue dans la colonne d’air, ce n’est pas l’humidité présente dans les premiers mètres et même dizaines de mètres glaciaux (là c’est vrai qu’elle est nécessairement très faible et ça ne change justement quasiment rien), mais c’est plutôt le contenu en humidité de l’air plus doux situé au-dessus de l’inversion. Les variations d’humidité à ce niveau ont beaucoup plus d’importance, particulièrement pour les zones situées à basse altitude.Evidemment on va finir par trouver une limite à cet abaissement. Ce peut être tout simplement le lever du soleil, où tout peut enfin se réchauffer après la nuit. Sinon, c'est-à-dire si cette limite est atteinte avant, que ce soit à la Cailleuse ou à Mouthe durant une nuit d'hiver mais aussi en tourbière lapone durant la nuit polaire, ce qui va limiter ce refroidissement avant le lever du soleil, ce ne peut plus être que le flux géothermique. Si le sol est couvert de neige, ce flux est très limité, comme on a vu plus haut. On voit ainsi que dans des conditions de nuits radiatives, la température peut tomber extrêmement bas dans une tourbière recouverte par la neige, surtout s'il s'agit d'une bonne épaisseur de poudreuse offrant une bonne isolation thermique comme un édredon ou un duvet polaire. Enfin si cette tourbière a le bonheur d'être située au fond d'un trou à froid (la Cailleuse, Mouthe...), le niveau thermique atteint peut être encore plus bas que dans le cas contraire, parce que cette situation topographique particulière donne de l'avance au froid, à cause du développement précoce d'un lac d'air froid. Il faut dire que dans ce cas il fera dans un premier temps anormalement froid, suite à une baisse vertigineuse de la température due à la descente de l'air froid vers le fond du TAF où se trouve la tourbière. Mais pour la suite, tout dépend de l'aptitude du couvert végétal et d'une éventuelle couche de neige à limiter le flux géothermique, cette fuite incessante de chaleur sensible vers le haut, pour que la température puisse ou non continuer cette descente inexorable vers les abysses. Les flux de chaleur en provenance du sol sont très faibles, surtout à partir du moment où on atteint une certaine durée et que les sols ont pu se refroidir dans les premiers décimètres, voire mètres. Mais c’est vrai qu’ils existent et sont parfois bien visibles en faisant fondre par le sol la neige très isolante tandis qu’il fait très froid au-dessus. Mais c’est plus sur le raisonnement scientifique qu’il y a un problème.Même lorsque la température s’est stabilisée à un point très bas, la surface du sol continue à être plus froide que l’air suite à la différence entre le rayonnement émis et le rayonnement reçu, et donc à refroidir l’air, avec ou sans flux de chaleur en provenance du sol. Alors évidement s’il n’y avait pas ces flux de chaleur la température de surface serait peut-être encore plus froide (il faudrait quand même regarder les ordres de grandeur et voir si c’est réellement significatif à ce niveau). Mais il n’empêche que le sol continue à refroidir l’air en dépit de ces flux de chaleur du sol. Si la température s’est stabilisé c’est que l’air n’est jamais complètement statique et que la micro-turbulence permet à l’air de se renouveler lentement mais c’est suffisamment efficace pour stabiliser la température. Alors il y a certaines situation où il faut un différentiel énorme en température pour que se soit efficace (et d’autant plus que la stabilité est très importante) avec donc un niveau de stabilité très bas. La raison directe de l’arrêt de la baisse des températures est à chercher de ce côté. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Gombervaux Posté(e) 28 septembre 2009 Partager Posté(e) 28 septembre 2009 Même lorsque la température s'est stabilisée à un point très bas (ou pas), la surface du sol continue... (on s'en fout), avec ou sans flux de chaleur en provenance du sol. Oui c'est là l'important: A un moment faut savoir isoler le système pour ne pas tomber dans le cas particulier. Quand le système est stable, son évolution ne dépend plus que de l'apport ou non de chaleur du au rayonnement solaire. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
taf95 Posté(e) 28 septembre 2009 Neubois (Bas-Rhin) Partager Posté(e) 28 septembre 2009 Ce qui est important dans l’affaire de l’effet de serre avec l’humidité contenue dans la colonne d’air, ce n’est pas l’humidité présente dans les premiers mètres et même dizaines de mètres glaciaux(là c’est vrai qu’elle est nécessairement très faible et ça ne change justement quasiment rien), mais c’est plutôt le contenu en humidité de l’air plus doux situé au-dessus de l’inversion. Les variations d’humidité à ce niveau ont beaucoup plus d’importance, particulièrement pour les zones situées à basse altitude. Ah, oui. Au-dessus du lac d'air froid, épais d'une trentaine de mètres au maximum au trou à froid de la tourbière de la Cailleuse par exemple, l'air est évidemment moins froid et peut donc être beaucoup plus concentré en vapeur d'eau que plus bas au-dessus de la tourbière. Celui-ci envoie bien sûr des rayons infrarouges dans toutes les directions. Ceux dirigés vers le bas sont absorbés par la surface de la tourbière, y participant ainsi au contre-rayonnement infrarouge, comme peut le faire en plus le terrain environnant, évidemment plus chaud que la surface de la tourbière: versants en contrebas desquels est située la tourbière, étalée sur le fond du trou à froid, couronne de végétation l'entourant, tout autre écran etc... A ce propos merci 'Météofun' d'avoir attiré mon attention sur ce point particulier de l'air au-dessus de la zone de gradient thermique inversé. Lors de la préparation d'un message: 'taf95' 03 mai 2009 - 01:56 au topic: 'Trous à froid en France', j'avais mis en liens plusieurs articles, dont un notamment appuyait sur ces idées; il s'agit de: "Minimum Temperatures, Diurnal Temperature Ranges, and Temperature Inversions in Limestone Sinkholes of Different Size and Shapes" par C.D. Whiteman, T. Haiden, B. Pospichal, S. Eisenbach, et R. Steinacker, à: Journal of Applied Meteorology, Août 2004, volume 43, 1224-1236. Lien: http://imgi.uibk.ac.at/MEhrendorfer/classes/th_sem_ws0506/whiteman_haiden_2004.pdf . Cette discussion m'a rappelé l'existence de cet article. Il montre notamment le bilan thermique et radiatif durant la phase ou la température de surface du sol est stable. A voir page 1233 la figure 9: "Idealized three-layer model of surface cooling". Ce que tu dis et cet article me donnent des idées pour la compréhension de ce qui s'est passé au fond du TAF de la Cailleuse certaines des nuits radiatives de l'année météorologique juin 1978 - mai 1979, durant laquelle un thermographe était installé dans la tourbière. Certaines nuits la descente est d'abord très raide puis moins pentue jusqu'au lever du soleil, mais d'autres nuits présentent au-delà de la classique descente rapide une température à peu près constante à partir des alentours de minuit et ce jusqu'au lever du soleil. Sur mettons huit heures ou même dix heures, l'amplitude thermique n'est que d'un °C! Exemple: nuit du 13 au 14 novembre 1978 (TU): à 15h entre 8°C et 9°C, chute raide, à 18h 0°C, chute lente, à 22h -2°C, à minuit -2,5°C ,à 2h -2,5°C, à 4h -2,4°C, à 6h -2,6°C, à 8h -2°C, remontée classique. Lien: http://img18.imageshack.us/img18/7873/004gm.jpg (APN Olympus mju 1030 SW). Il faudrait que j'exhume les conditions synoptiques de l'époque pour commencer à comprendre ces tracés curieux de la courbe thermique. Même lorsque la température s’est stabilisée à un point très bas,la surface du sol continue à être plus froide que l’air suite à la différence entre le rayonnement émis et le rayonnement reçu, et donc à refroidir l’air, avec ou sans flux de chaleur en provenance du sol. Alors évidemment s’il n’y avait pas ces flux de chaleur la température de surface serait peut-être encore plus froide (il faudrait quand même regarder les ordres de grandeur et voir si c’est réellement significatif à ce niveau). Mais il n’empêche que le sol continue à refroidir l’air en dépit de ces flux de chaleur du sol. Si la température s’est stabilisé c’est que l’air n’est jamais complètement statique et que la micro-turbulence permet à l’air de se renouveler lentement mais c’est suffisamment efficace pour stabiliser la température. Alors il y a certaines situation où il faut un différentiel énorme en température pour que ce soit efficace (et d’autant plus que la stabilité est très importante) avec donc un niveau de stabilité très bas. La raison directe de l’arrêt de la baisse des températures est à chercher de ce côté. En somme, si la température de l'air au-dessus de la tourbière est à un moment donné stable, comme on peut l'observer sur un thermographe, c'est que celle de la surface du sol est également stabilisée à un certain niveau, niveau auquel elle se maintient parce que la somme de la quantité de chaleur sensible reçue du sol sous-jacent (flux géothermique) et de celle reçue de l'air qui glisse sur la surface à mettons quelques centimètres par seconde, est égale à la quantité de chaleur prélevée par le rayonnement infrarouge net de cette surface. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Météofun Posté(e) 30 septembre 2009 Partager Posté(e) 30 septembre 2009 Il faudrait que j'exhume les conditions synoptiques de l'époque pour commencer à comprendre ces tracés curieux de la courbe thermique. Et même ‘taf95’ pour aller plus loin et avoir une idée des raisons physiques (conditions thermodynamiques, dynamiques et/ou radiatives), on ne peut pas se contenter uniquement des conditions synoptiques. Je ne sais pas ce que tu disposes comme données, mais un thermogramme est beaucoup trop limité : se serait beaucoup mieux (et à la limite avant même les conditions synoptiques) d’avoir plus d’info sur les conditions locales (humidité et vent notamment, mais aussi éventuellement couverture nuageuse et sa hauteur, brouillard éventuel, …). Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
taf95 Posté(e) 13 octobre 2009 Neubois (Bas-Rhin) Partager Posté(e) 13 octobre 2009 Et même ‘taf95’ pour aller plus loin et avoir une idée des raisons physiques (conditions thermodynamiques, dynamiques et/ou radiatives), on ne peut pas se contenter uniquement des conditions synoptiques. Conditions synoptiques, car je voulais savoir s'il existait en Ile-de-France, bien entendu exclues les situations de trop forte anémométrie, des directions du vent régional incapables d'empêcher la stagnation d'air froid au trou à froid de la Cailleuse par nuit radiative. Le TAF faisant partie d'une dépression coupant la forêt de Montmorency en son milieu et orientée de façon presque zonale, grosso modo de l'ouest-nord-ouest à l'est-sud-est, j'ai en effet toujours supposé que le moindre vent d'ouest ou d'est devait être défavorable à la stagnation, car, venant de ces directions, l'air devait forcément suivre cette dépression allongée et ainsi facilement en balayer les sources d'air froid, empêchant ainsi toute descente d'air froid au fond du TAF, c'est-à-dire tout vent catabatique. Et de ce fait toute stagnation. Conséquence de cette supposition, un vent de direction méridienne semblait moins défavorable à la stagnation. Je ne sais pas de quelles données tu disposes, mais un thermogramme est beaucoup trop limité: ce serait beaucoup mieux (et à la limite avant même les conditions synoptiques) d'avoir plus d'info sur les conditions locales (humidité et vent notamment, mais aussi éventuellement couverture nuageuse et sa hauteur, brouillard éventuel,...). S'il était placé non loin d'un thermomètre min-max à l'air libre qui, lui, a pu servir pendant à peu près 25 ans, le thermographe sous abri n'a fonctionné malheureusement que pendant un peu plus d'une année. A part ça, ni baromètre, ni hygromètre. Je notais la clarté du ciel, parfois quelques observations sur la hauteur du plafond nuageux. Et puis la clarté de l'air, brume ou brouillard. Sa mobilité. Pas d'anémomètre. Pendant quelques mois une girouette bricolée, très fragile, m'a donné des indications sur le vent catabatique. Elle n'a pas duré. Il y avait aussi l'impression: lourdeur ou sécheresse de l'air. Enfin rosée, gelée blanche, givre, verglas, neige au sol etc... Evidemment, je n'étais pas constamment sur place pour noter ce qui se passait au fond de ce TAF. Alors l'aspect lacuneux des observations... Marc. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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