Nicolas 17/69 Posté(e) 10 février 2009 Partager Posté(e) 10 février 2009 J'ai choisi de poster ici, mais si vous voulez déplacer ce topic après coup pas de blème. Sur cet article aucun lien n'est arbitrairement fait entre le phénomène de recul des côtes et le RC, comme on a pu souvent le voir ailleurs. On y parle surtout des tempêtes comme facteurs, dont l'action sur les côtes ne serait d'ailleurs pas proportionnel à la puissance. Et d'autres facteurs plus inattendus... Sur les îles charentaises, la côte peut reculer de 30 mètres Charles Aznavour n'y trouverait plus cette note romantique qu'il célébra. Au nord de l'île de Ré, la douce plage bordant le petit bois de Trousse-Chemise est un chaos dans lequel brûlent les racines dénudées de la pinède, où souches et ivraie végétale encombrent la laisse de mer, où le cordon dunaire disparu n'offre plus d'ultime rempart. L'érosion marine sape le trait de côte, contraint la forêt au recul, menace un site remarquable. Sur une longueur de 200 mètres, la mer grignote 30 mètres par an dans la profondeur du bois. Qu'une tempête s'abatte, et l'île abandonne un nouveau lambeau. Une morsure spectaculaire « Cet hiver, deux coups de tabac, dont celui du 23 au 24 janvier, ont fait reculer la côte de 10 mètres. » Fin observateur de cette déchirure, Philippe Pouvesle évoque l'histoire du site, où l'homme avait appris à gagner sur la mer, avant d'expérimenter l'acclimatation d'essences de résineux. Aujourd'hui, il en est réduit à une modeste tentative pour contenir la morsure, l'une parmi les plus spectaculaires des 450 kilomètres du littoral charentais. Les équipes de l'Office national des forêts rassemblent et alignent les branchages morts pour piéger le sable et créer des poches. Elles n'ont d'autre vocation que celles de fusibles qui nourrissent la houle de gros temps, retardant d'autant l'avancée des flots dans la pente douce du bois. Car la morsure du sel sur le système racinaire n'est pas moins crainte ni dévastatrice de cet habitat naturel que le déferlement des vagues. La destruction d'un épi, il y a deux ans, a apporté un début de solution. Mais très ponctuellement, explique le fonctionnaire de l'administration forestière. L'érosion que cette intervention a ralentie s'est décalée de quelques centaines de mètres, jusqu'aux abords d'un autre brise-lames. 10 mètres en 48 heures Ré n'a pas l'apanage des cicatrices. L'autre charentaise du ponant, Oléron, frémit aussi à l'approche de chaque tempête. Moins au nord, où le platin rocheux sait briser l'énergie de la houle, qu'au sud tendre et sableux. C'est entre Vertbois et la pointe de Maumusson (6 kilomètres) que la cicatrice est la plus profonde de tout le bas littoral charentais. Chargé de la gestion dunaire à l'ONF, Claude Dauge en précise l'ampleur : « Un recul annuel de 21 mètres au sud, de 3,5 m plus au nord. » Aussi curieux que cela puisse paraître au profane, les épisodes de gros temps ne sont pas forcément les plus dévastateurs. « Le 27 décembre 1999, le recul n'avait été que de 2 mètres. Par contre, j'ai pu observer des reculs de 8 à 10 mètres, en quarante-huit heures, alors qu'il n'y avait pas de tempête. Ce n'est que lorsque le cordon dunaire est atteint que tout s'amplifie. Depuis la plage, le phénomène est difficile à observer pour les personnes qui ne viennent pas régulièrement, parce que la falaise de sable que crée l'érosion, abrupte, s'adoucit en une pente régulière au fil du temps, lorsque le sable sèche et glisse. » Hier, à Ré et Oléron, les agents des forêts domaniales ont affûté les lames des tronçonneuses, rempli les réservoirs de carburant. Si la tempête qui leur était alors annoncée fait des ravages, ils savent qu'aucune urgence ne sera consacrée à la préservation du cordon dunaire. « La priorité sera de rétablir les axes de circulation. Et nous sommes prêts s'il y a un coup de chien ! » s'exclamait Philippe Pouvesle. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
backpichet Posté(e) 10 février 2009 Partager Posté(e) 10 février 2009 Reportage très intéressant En parlant de ca j'assiste moi aussi depuis quelque années chez moi à un recul des dunes bordant la plage et donc les dunes grignote de plus en plus de terrain Ca devient très inquietant Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Martini Posté(e) 10 février 2009 Altkirch 301m / Retzwiller 315m dans le Sundgau Partager Posté(e) 10 février 2009 Et que dire de la commune de Vias (34) ou le trait de cote a tellement reculé que des maisons sont presque des presqu'iles... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Sebaas Posté(e) 10 février 2009 Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37) Partager Posté(e) 10 février 2009 La preuve en image: http://www.infoclimat.fr/multimedia/photol...p?photoid=72307 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lolox Posté(e) 10 février 2009 Remiremont - Porte des Hautes Vosges (400 m) Partager Posté(e) 10 février 2009 Merci Nicolas pour ce reportage /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Je pense à Soulac/Mer en Gironde qui est très sérieusement menacée par le recul du littoral et qui a dû souffrir fortement des tempêtes du 24 Janvier et du 9/10 Février derniers /emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20"> Mais il faut savoir que les alternances recul/progression du littoral ont de tous temps existé, et dernièrement elles peuvent être aggravés par l'action humaine, et parfois des aménagements mal maitrisés. C'est sûr que sur la durée d'une vie humaine, on peut remarquer de très nettes évolutions si l'on est habitué à fréquenter régulièrement ou ponctuellement les même endroits côtiers. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
gerardlh Posté(e) 10 février 2009 Rouen Est 152 m. Partager Posté(e) 10 février 2009 Oui l'activité humaine sur les cotes du pays de Caux ( entre Le havre et Le Tréport ) la cote est constitué de falaises en craie de ~ 100m de haut avec de fine épaisseurs de silex qui forment à force d'érosion les galets et bien on a pas trouvé mieux que de les prélever pour faire des bouteilles en verre résultat les plage là ou les rivière se jettent dans la mer sont menacées par manque de galets . Maintenant le prélèvement est interdit . Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nicolas 17/69 Posté(e) 10 février 2009 Auteur Partager Posté(e) 10 février 2009 Avec vos témoignages je prends conscience que le phénomène est similaire un peu partout, à des degrès partout, et pas forcément irréversible. Mais il faut savoir que les alternances recul/progression du littoral ont de tous temps existé, et dernièrement elles peuvent être aggravés par l'action humaine, et parfois des aménagements mal maitrisés. C'est sûr que sur la durée d'une vie humaine, on peut remarquer de très nettes évolutions si l'on est habitué à fréquenter régulièrement ou ponctuellement les même endroits côtiers. Voilà qui aide à relativiser quand on commence, comme moi, à appréhender la montée des océans tant annoncée. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Damien49 Posté(e) 12 février 2009 La-Chapelle-Saint-Florent - 49 (proche 44, bord Loire) Partager Posté(e) 12 février 2009 Il faut savoir que c'est un phénomène très fréquent et naturel et que beaucoup de plages sont artificiellement réapprovisionnés en sable chaque année, ce qui fait qu'on ne se rend pas compte du recul naturel de certaines plages, sauf en cas de tempête qui sabote en quelques heures le travail de plusieurs années. Dans le sens inverse, certains littoraux eux se trouvent renforcés en sable de façon naturel chaque années et profitent encore plus lors des tempêtes. Chacun de ces endroits sont connus et calculables, il n'y a pas de hasard car dépendant de facteur géomorphologique et physique connus (couloir de houle par exemple). Et comme le dit lolox, beaucoup d'ouvrages censés protéger les littoraux ont fait plus de mal que de bien par le passé. Il semble que seul le réapprovisionnement en sable soit la méthode la plus efficace pour se protéger de l'érosion maritime qui est naturel et a toujours existé (peu de liens donc avec le réchauffement climatique actuel). Il n'y a donc rien de pire que les prélèvements de sable pour l'industrie ou autre et souvent un manque d'apport sédimentaire à un endroit x, aura un effet sur le trait de côte à un endroit y qui peut être situé à plusieurs 10aines de kilomètres, voir centaines même. A l'échelle du monde, ce manque d'apport sédimentaire, créateur d'érosion maritime est surtout lié aux barrages hydrauliques qui bloque les apports naturels de sédiments. Arf ça me rappelle mes cours passionnant de géographie des littoraux à la fac. Nostalgie Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lolox Posté(e) 12 février 2009 Remiremont - Porte des Hautes Vosges (400 m) Partager Posté(e) 12 février 2009 [...] Arf ça me rappelle mes cours passionnant de géographie des littoraux à la fac. Nostalgie A part pour répondre à ce post, est-ce que ces cours de géomorphologie littorale t'ont vraiment servis dans une autre finalité que de satisfaire une curiosité personnelle ? /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Arf, amertume de l'inutilité de certains contenus dans des formations c.ul-de-sac Mais c'était passionnant, hélas ! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nicolas 17/69 Posté(e) 12 février 2009 Auteur Partager Posté(e) 12 février 2009 Inutiles ces cours ? A voir... Les informations intéressantes de Damien plus haut ont contribué à davantage me rassurer quant à la mobilité "normale" et à petite échelle des littoraux, et de ce fait contribuent donc à lutter contre les rapprochements intempestifs avec le RC. Un peu de raison pour contrer toutes les idées reçues, ça n'a pas de prix. Et puis surtout, à partir du moment où on apprend quelque chose, ce n'est jamais inutile. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Lolox Posté(e) 12 février 2009 Remiremont - Porte des Hautes Vosges (400 m) Partager Posté(e) 12 février 2009 Inutiles ces cours ? A voir... Les informations intéressantes de Damien plus haut auront contribué encore plus à me rassurer quant à la mobilité "normale" et à petite échelle des littoraux, et contribuent donc à lutter contre les rapprochements intempestifs avec le RC. Un peu de raison pour contrer toutes les idées reçues, ça n'a pas de prix. Et puis surtout, à partir du moment où on apprend quelque chose, ce n'est jamais inutile. Dans le fond, je suis d'accord avec toi Nicolas /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Cependant - Désolé du HS - il faut avouer que j'ai une certaine "aigreur" par rapport à une formation que j'ai suivi en pensant qu'il serait vraiment utile (pour moi ou de futurs employeurs) d'avoir une vision transdisciplinaire, synthétique, et précise à la fois, des questions environnementales. En cela, j'étais conforté par mes formateurs (et autres Maitres de recherches) primés au nombre d'étudiants/chercheurs sous leur responsabilité et qui étaient très forts pour inciter tout un chacun à étudier une année de plus sur des thèmes de recherche qui servaient plus à étayer leurs propres publications qu'à se former à une fonction ou un emploi potentiel. Bref, au final, j'ai suivi une formation qui aurait été optimale pour me conduire à un poste d'enseignant-chercheur, mais sans aucun poste en vue, et qui n'a aucune valeur aux yeux d'un employeur du privé, quant au public je n'en parle même pas par charité. A cela, n'hésitons pas à rajouter une bonne dose de cooptation dans l'attribution de postes potentiellement adéquats aux compétences et connaissances acquises (conservatoires, associations, etc...). Résultat, on obtient un ancien doctorant très amer, qui après 5 ans d'enseignement en tant que vacataire se retrouve contraint au chômage avant d'être embauché à emploi niveau BAC payé au minimum sans grande perspective d'évolution /emoticons/sleep@2x.png 2x" width="20" height="20"> Fin du HS Mais en revanche, depuis le fin fond de ma Lorraine je suis bien calé en écologie littorale domaine dans lequel n'importe quel employeur préfèrera une personne formée en Bretagne par exemple /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> D'ailleurs, ce sujet me fait penser aux projets de carrière de sable "Off Shore" et qui mobilisent pas mal de monde en ce moment dans certains coins de Bretagne. On a des "chargés d'études" mandatés par les compagnies d'exploitation (SIC!) qui vienne expliquer que le fait de prélever plusieurs millier de tonnes de sable/année à même pas 10 Km au large de la cote, n'aura aucune répercussion visible sur le littoral. Au pire, quelques espèces pélagiques pourraient disparaitre de ces zones et migrer ailleurs, mais rien de bien méchant (et re-sic !). Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Damien49 Posté(e) 12 février 2009 La-Chapelle-Saint-Florent - 49 (proche 44, bord Loire) Partager Posté(e) 12 février 2009 Je n'ai pas trop envi de m'étaler sur le sujet (ou en privée), mais je dirais juste "par expérience", que je suis parfaitement d'accord avec lolox. /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Martini Posté(e) 12 février 2009 Altkirch 301m / Retzwiller 315m dans le Sundgau Partager Posté(e) 12 février 2009 Je fais des cours de gestion littoral, mais quoi de plus normal quand on est au bord de la méditerrannée avec des rivages qui subissent de plein fouet les dégats des barrages hydro qui retiennent tous les sédiments du rhone et ainsi provoque des reculs de plage sur le littoral gardois et ouest heraultais (sauf celle qui sont juste à l'ouest du petit rhone j'en convient) Ah ce cher Tony Rey il fait quand meme des cours passionant... Désolé du H.S. /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Guest Posté(e) 12 février 2009 Partager Posté(e) 12 février 2009 Je fais des cours de gestion littoral, mais quoi de plus normal quand on est au bord de la méditerrannée avec des rivages qui subissent de plein fouet les dégats des barrages hydro qui retiennent tous les sédiments du rhone et ainsi provoque des reculs de plage sur le littoral gardois et ouest heraultais (sauf celle qui sont juste à l'ouest du petit rhone j'en convient) Ah ce cher Tony Rey il fait quand meme des cours passionant... Oui le Tony... héhé! Tu as du voir aussi qu'il y avait pas mal de problèmes liés aux épis. Retenir le sable en un point provoque une érosion plus forte un peu plus loin, ce qui fait qu'on refait des épis plus loin et etc. etc. C'est ce qu'on a fait pendant longtemps, et c'est seulement aujourd'hui qu'on se rend compte que c'est pire que tout... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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