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Voici plus de 5 ans que je vis à Ajaccio et je ne suis pas encore arrivé a déterminer avec précision les raisons qui font que la brise marine varit d'intensité d'un jour a l'autre par conditions de beau temps.

le golfe d'ajaccio est sujet a la brise tres fréquement tandis que le golfe voisin au nord (lava) est tres souvent au calme. le golfe de Sagone subit moins la brise également.

on connait évidement la difference thermique entre mer et terre;qui a la mi-journée déclenche la brise;mais dans ce cas pourquoi il y a t'il des jours ou ce phénomène ne s'opère pas?

en effet,j'ai constaté que 2 journées ensoleillées ayant les mêmes t°max ( hors flux organisés et hors gradients de pressions resserrés) ne donnaient pas de résultat comparable.

la proximité des reliefs a t'elle une influence dans les cas ou de l'air froid circule en altitude?

afin que la brise marine soit amoindrit ou annulée;faut-il nécessairement une masse d'air tres homogene entre le sol et les altitudes élevées. grosso modo faut-il une masse d'air chaud en altitude?

merci de m'éclairer sur ce sujet

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Posté(e)
La-Chapelle-Saint-Florent - 49 (proche 44, bord Loire)

la proximité des reliefs a t'elle une influence

Sans aucun doute. Après je ne connais pas particulièrement la région ni tous les effets liés au vent, mais sans doute aussi un effet de gravité.
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Posté(e)
St Sébastien / Loire (44) ; Pleslin-trigavou (22)

En bretagne il y a sa beaucoup, par exemple en bretagne du nord quand un anticyclonique est sur la france et que la température monte très vite (ex : 25°c et la mer est a 15°c) la brise marine commence a souffler a partir de midi (en general) MAIS IL FAUT QUE LE VENT SOIT DE NORD pour avoir de la brise parce que si on a un vent de sud et ben c'est dans la bretagne sud qu'ils auront de la brise !

La brise souffle plus ou moins forte selon la différence de température entre l'air et l'eau de mer.

En été dès que l'on a un flux de nord les cotes de la manche on l'efet de brise. La brise commence a souffler en general vers 12h et s'arrete vers 17h (chez moi en tous cas et je suis a 12km de la mer en vol d'oiseau).

Dès fois la brise sur la côte commence a 9h et elle se termine a 22h.

C'est pour cela que en été on a la temérature MAXI de la journée vers 11h-12h !

voila comment marche la brise en bretagne default_tongue.png/emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">

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Oui Bastien mais la brise opere par definitio lorsqu'il n'y a pas de flux . Lorsque le flux vient du nord, il est normale que le vent vienne du nord et donc de la en en bretagne nord. Celui ci souffle donc sans doute plus fortement en journee que la nuit, mais continuera a souffler pendant toute la nuit.

En revanche si l'anticyclone est positionne sur la bretagne, je ne me souviens plus trop de l'effet produit en bretagne nord... Il me semble en effe qu'en ete on a une brise marine dans ces cas la, mais vraiment legere.

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Posté(e)
Le Grau-du-Roi

les brises peuvent s'instaler également lorsqu'il y a un flux peu rapide au sol, ici par exemple elle contrarie facilement le mistral en été, on a alors du mistral sur le nord du département, et de la brise sur le sud, entre les 2 une zone de calme (ou il fait généralement tres chaud) apelée "front de brise", la ou les 2 vents se "rencontrent", des cumulus se foment parfois grace aux courants ascendants qui naissent de cette rencontre.

En Bretagne le phénomène existe aussi mais moins souvent, il y a quelques jours d'ailleurs la bise de nord sur la côte nord de la bretagne soufflait malgré un bon flux de sud, les conditions étaient instables du coup ce sont carrément des orages qui se sont formés le long du front de brise (qui se confond dans certains cas aux fronts de rafales). l'existence de cette brise de nord accentue le forçage en basses couches lorsque le flux est au sud et permet le développement de tres belles celules, c'est un classique sur les côtes de la manche.

Sinon pour les variations de la bise selon les jours, elle dépend de pas mal de facteurs parfois différents d'une mer à l'autre, par exemple je me souviens avoir entendu je sais plus ou qu'en Méditerranée les brises avaient tendance s'atténuer les jours ou le sirroco souffle sur la mer.

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Posté(e)
La-Chapelle-Saint-Florent - 49 (proche 44, bord Loire)

Tu sors un peu du sujet, mais très intéréssant lmk. A noter que ces fameux fronts de brises où de l'orage se développent sont de très bons candidats ensuite pour générer des tubas et tes tornades/trombes de tybe B.

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Salut les amis ! default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> Tiens un revenant ! default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

Le problème de la brise est assez complexe …

Sa formation réside d’un déséquilibre régional. Dans le fond il faut chercher un peu plus loin que la seule différence de température entre la terre et la mer (qu’on va appeler rôle statique -c’est pas officiel, hein -). L’amplitude thermique à un rôle dynamique important.

Théoriquement on montre très facilement que le simplement d’avoir une discontinué de température (situation barocline) amène une circulation transverse (à savoir dans le cas présent, que la discontinuité entre une couche limite chaude sur les terre et froide au-dessus de la mer entraine un courant de la terre vers la mer en altitude et de la mer vers la terre en surface). C’est l’explication « statique ». Dans la pratique c’est beaucoup plus compliqué que ça sinon des jours avec de la brise, y’en aurait dès qu’il ferait beau, ce qui est très loin d’être le cas … On note d’ailleurs que si le réchauffement sur terre ne se poursuit pas cette situation s’arrête très rapidement puisque rapidement la situation retournerai à l’équilibre avec une advection chaude en altitude et froide en surface …

L’explication dynamique est assez simple à comprendre. De l’air qui s’échauffe c’est de l’air qui se dilate. On suppose que la situation est à l’équilibre à l’état l’initial (on n’impose pas nécessairement que le vent soit nul, mais qu’il respecte parfaitement l’équilibre géostrophique, c’est-à-dire que les forces de pression et de Coriolis se compensent parfaitement, autrement dit le vent suit exactement les lignes d’égale pression.). On imagine que la température de la couche limite (les basses couches) au-dessus de la mer n’évolue pas comparativement à celle au-dessus de la mer qui s’élève significativement.

Du coup, l’air prend plus de place (il se dilate) sur le continent et les isobare se trouvent inclinés. On a donc une rupture de l’équilibre : un gradient de pression apparait en haut de la couche limite et force le vent à s’écouler de la terre vers le large si le vent été nul à l’état initial. Dans le cas d’un vent à l’équilibre, on a une rupture de l’équilibre qui entraine une composante « cross isobarique ». Dans tout les cas on a donc de la divergence en altitude au-dessus des continents et une convergence au –dessus de la mer (le vent ne respecte plus l’équilibre géostrophique). La pression n’étant dans les conditions hydrostatique (parfaitement adaptée à la méso-échelle –échelle régionale-) rien d’autre que le poids de la colonne d’air, la divergence qui apparait force une baisse de pression en surface sur les continents et une petite hausse sur les océans. Du coup, on a le courant de surface de la mer vers la terre qui se met en place.

Pour schématiser l’état final : http://cimss.ssec.wisc.edu/wxwise/seabrz5.gif

Progressivement cette composante s’ajuste à Coriolis et le vent tourne donc vers la droite dans l’après-midi il fini par s’orienté plus ou moins parallèlement à la côte en fin de journée si la brise s’est établie suffisamment tôt. Si elle arrive trop tard elle n’a pas forcément le temps d’aller jusque là.

C’est exactement le même principe pour la brise de terre, mais avec une initialisation de la terre vers la mer et aussi une rotation vers la droite.

Voilà le principe de base mais qu’il est important d’avoir en tête, d’où ce rappel.

Ensuite il y a de nombreuses subtilités. Déjà en ce qui concerne la convection. On a coutume de dire que la convection aide la mise en place de la brise. En effet la convection sur terre force la convergence de basse couche. Elle tend donc à renforcer les gradients thermiques horizontaux, ce qui renforce les forces en jeu … C’est assez simple … De plus la ligne de convergence force l’air à s’élever à ce niveau. Donc la convection est un facteur important. Par exemple en Bretagne la brise est souvent très discrète sans convection sur les terres … Globalement on trouve ici une des raison qui explique pourquoi avec un bon ensoleillement un air frais pour la saison est souvent favorable à l’établissement de la brise … même si le différentiel de température est moins élevé.

Elle n’est cependant pas nécessaire, notamment dans les régions méditerranéennes. Dans ce cas, l’amplitude thermique très forte et rapide dans la matinée génère une forte réponse qui provoque une divergence en haut de couche limite assez importante, même sans la convection. On a alors la formation de ce qu’on appel une dépression thermique. Généralement la brise à alors une étendue géographique beaucoup plus grande. Ce cas fonctionne surtout dans les régions méditerranéennes puisque les sols sec et relativement dénudé réagissent très rapidement à l’ensoleillement. Par contre, dans le cas du Siroco évoqué par Imk on a généralement de l’air très chaud, donc l’amplitude thermique n’est pas assez forte pour générer la dépression thermique.

Le cas de la présence du vent synoptique est assez complexe. Il ne faut pas qu’il soit trop fort. Sinon il est aisé de comprendre que les différences locales sont gommées.

Ensuite, on se place dans le cas d’un vent synoptique pas trop fort. Il a tendance à déplacer la zone de gradient de température. Ainsi en mer, les brises sont souvent beaucoup plus sensible et étendu vers le large par petit vent de terre qui permet à la zone de gradient thermique de ce situer juste près des côtes c’est tout bon pour la brise en mer mais elle a du coup tendance parfois à moins rentrer dans les terres. De plus on a vu que la brise étant initié par le courant d’altitude, on va donc dans le sens du courant d’altitude. En cas d’un vent de mer, le gradient est plus décaler vers les terres. L’air marin pénètre donc franchement dans les terres mais en mer c’est nettement moins bon … De plus dans cette situation le courant d’altitude n’est pas favorisé.

On peut noter que c’est le cas simple mais dans la pratique la brise tourne vers la droite pour s’orienter avec Coriolis. L’influence du vent synoptique doit aussi en tenir compte. Ainsi, par exemple, en fin de nuit (et en cas de brise de terre) le vent est orienté plus ou moins parallèlement à la côte avec la côte à gauche quand on est face au vent. La reprise de la brise de jour sera plus facile si elle passe dans la continuité, c’est-à-dire avec un vent synoptique non pas complètement de la terre vers la mer, mais qui a une certaine composante à suivre le courant de retour de la brise de nuit fin de nuit (donc parallèlement à la côte avec la côte à droite lorsqu’on est face au courant de brise d’altitude) pour aider à la transition. Par exemple pour une côte orienté est-ouest avec la mer au sud et la terre au nord, un petit vent de nord-est est un must pour une brise marine qui s’établie tôt et franchement. Il est peut-être plus facile de comprendre avec ce petit schéma que j’ai fait ( http://images2.photomania.com/497684/1/rad2DF0C.gif ). Sur ce sujet il y a encore plein d’autres choses à dire … Il n’y a là que l’essentiel …

Maintenant vous savez certainement que la brise de terre est souvent moins puissante et moins étendue que la brise diurne. Vous avez tous les éléments pour l’expliquer avec ce que je viens de raconter …

Réponse :

1) En été durant la nuit la terre n’est que très légèrement plus froide que l’eau même pendant la nuit (quand elle ne reste pas plus chaude que l’eau même au petit matin …). En tout cas le différentiel de température est considérablement réduit par rapport à la journée.

2) La convection sur terre est initiée par la turbulence et les anomalies à l’échelle aérologique. C’est beaucoup moins le cas au-dessus de l’eau où la convection nocturne n’est que rarement présente.

3) Le refroidissement nocturne est beaucoup plus lent que le réchauffement diurne

Enfin pour revenir au vent du nord en Bretagne. On comprend que ça peut être du à un petit effet de brise. Mais il n’y a pas que ça comme effet thermique. Notamment au petit matin l’air très stable près du sol rend le vent très faible. Il peut rapidement s’échauffer. Au cours de l’échauffement le brassage s’accentue et le vent s’homogénéise davantage dans la couche limite avec une accélération près du sol. Du coup l’air frai marin arrive plus rapidement en peut de temps plus loin dans les terres en ne se réchauffant peut. Je ne connais pas ton cas précis mais ça peut aussi être ça …

Et puis pour terminer une image : http://images2.photomania.com/497684/1/rad71AAC.jpg (regarder la Bretagne) qui montre qu’il n’y a pas forcément besoin d’avoir des cycles de brises parfaits pour que l’effet soit important. Si on compare l’image satellite avec les observations ( http://www.meteociel.com/cartes_obs/carteo...07&heure=16 ) on note bien une sérieuse convergence, mais de brise au sens stricte du terme. Le vent synoptique était d’est. http://www2.wetter3.de/Archiv/DWD/07032712_DWD_Analyse.gif

Pour la Corse, je ne connais pas la baie d’Ajaccio mais avec les montagnes et les bises de pentes associées ça complique sérieusement la configuration, surtout que ça évolue avec l’orientation du soleil sur les pentes.

Voilà, pardon d’avoir été un peu long mais j’espère que c’était intéressant et compréhensible … default_happy.png/emoticons/happy@2x.png 2x" width="20" height="20">

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Je ne reviendrai pas sur la théorie développée bien en détail par Météofun.

Perso, par suivi régulier des situations en Bretagne, je peux dire que la brise a une direction préférentielle. Si la brise de mer s'établit de façon assez régulière sur à peine quelques kilomètres en été, il y a toujours un vent synoptique qui l'emporte, créant un gradient nord-sud (la plupart du temps, le vent de nord l'emporte, refroidissant le nord-Bretagne et réchauffant le sud)

En fin d'après-midi, la brise s'invite de façon parfois brutale dans les terres, parce qu'on a souvent une dépression "thermique" sur la région Pays-de-la-Loire qui s'amplifie. Notamment quand un thalweg d'altitude arrive, expliquant les nombreux fronts "blancs" en Bretagne qui n'est pas capable de créer de dépressions "thermiques" par manque d'influence continentale.

Bref, c'est très difficile d'isoler la seule composante de brise parce que ça joue beaucoup à l'échelle synoptique.

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merci pour toutes ces bonnes explications. phénomène décidement bien complexe. reste que je connais des baies ici ou la brise ne se forme que tres rarement alors que dans le meme temps elle est significative sur Ajaccio. de quoi se torturer l'esprit!

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  • 2 months later...

Par exemple en Bretagne la brise est souvent très discrète sans convection sur les terres …

Je me permets simplement de faire remonter ce topic histoire de me contredire un peu mais je trouve que le cas est très intéressant …Comme je l’ai rappelé ci-dessus, j’avais dit que la plupart du temps, en Bretagne, la brise était associée à un minimum de convection. Le mardi 22 Juillet à eu lieu tout le contraire dans un cas absolument remarquable. Une belle brise c’est installée dans un ciel tout bleu mais surtout remarquablement bien prévu par les modèles. On va notamment s’intéresser au sud de la Bretagne.

Regardons les prévisions de WRF-NMM :

brise_tableyku5_mini.png

Sur cette table il y a l’évolution heure après heure. On note que la brise est prévue commencer à pointer le bout de son nez vers 13h locale (changement total de direction du vent entre 12 et 13h sur les côtes du sud de la Bretagne). Au début le vent reste très faible et assez orthogonal à la côte puis il s’oriente de plus en plus parallèlement à elle en se renforçant avec un cordon de vent plus fort près des côtes.

On peut noter que dans cette situation de vent synoptique au nord-est c’est la côte sous le vent qui est favorisée et non la Bretagne nord (la zone de convergence principale à lieu peu dans l’intérieur des côtes de la Bretagne sud. C’est classique : l’effet de brise renforce les gradients de températures sous le vent et non au vent, ce qui accélère sa mise en place. C’est très visible sur cette carte des températures par exemple :

http://images.meteociel.fr/im/149/nmm-0-8-rza2.png

Si on compare avec les observations, on note qu’à 13h locale la brise est en cours d’installation :

http://images.meteociel.fr/im/7914/08-07-2..._dir_dejah0.gif

Alors qu’à 16h, elle est bien installée, le modèle n’est pas mauvais du tout sur le coup …

http://images.meteociel.fr/im/568/08-07-22...dir_deghuc2.gif

Si on regarde par exemple sur l’île de Groix :

http://www.infoclimat.fr/archives/index.ph...mp;d=2008-07-22

L’arrivée de la brise est très nette entre 12 et 13h locale. On note qu’elle n’est pas forcément particulièrement forte.

Et si on regarde le ciel :

http://images.meteociel.fr/im/4532/cVqYUw7uKaqbfak0.jpg

Pas un seul nuage. Et effectivement les cas de brises en Bretagne sous un ciel parfaitement pur ne sont pas si fréquent … Souvent la convection (ou plutôt la limite avec la « non-convection » sur la mer est nécessaire pour déclencher la brise avec notamment le renforcement des gradients de température par la convergence ainsi générée. Ici pas besoin de ça visiblement. Ce qui est possible, c’est la convection sèche (sans nuages) joue un peu le même rôle mais n’est pas visible (pas de nuage pour la visualiser). En revanche, mais sans ça ça marche dans ce cas précis puisque les modèles sont bien entendu incapables de simuler explicitement la petite convection (convection peu profonde et "moyennement profonde") et très clairement NMM à vue le coup (avec une maille de 0.1°, il va de soit que le NMM de Météociel est incapable de gérer explicitement cette échelle de convection, c’est paramétré !. Petite remarque hors-sujet en passant, même sur le NMM de Météociel la convection profonde de petite taille ou de taille moyenne est très mal représenté explicitement, seuls les MCS peuvent être correctement décrit avec une maille de 0.1°, même pour un modèle Non-Hydrostatique). Pour en revenir à la brise, il a très clairement autre chose que l'action secondaire de la convection peu profonde sèche.

Regardons cette carte à 7h du matin :

http://images.meteociel.fr/im/303/08-07-22...eraturexzh8.gif

On remarque que les températures sont terriblement froides pour la saison dans l’intérieur des terres sur la Bretagne. En conséquence avec l’ensoleillement elles ont fait un très gros bon en cours de journée en réchauffant efficacement toute la couche limite. Il faut alors reprendre le mécanisme que j’expliquais dans mon post précédent avec l'augementation des épaisseurs qui entraine la création d’une divergence en haut de la couche limite, ce qui provoque une baisse de pression en surface.

http://images.meteociel.fr/im/7084/nmm-2-6-wij8.png

On voit remarquablement bien l’anomalie basse de pression dans les terres bretonnes. Le modèle est très explicite sur le sujet. On est dans un cas à l’échelle régional avec un vent synoptique qui viens de la terre : la brise s’étend loin au large.

On remarque aussi qu’en altitude le flux est très peu perturbé, même à 925 hPa !

http://images.meteociel.fr/im/6617/nmm-8-7-spy3.png On note que la perturbation est concentrée uniquement dans les très basses couches.

Et enfin, on note sur la dernière image du panel (le 23 à 1h) que le vent est retourné au nord-est.

Enfin, et je dirai que je laisse le meilleur pour la fin, c’est la prévision d’ARPEGE, pourtant pas si fin que ça :

Prévision pour 13h locale : http://images.meteociel.fr/im/3843/vent_M4USDQ7DX5meo8.gif

Prévision pour 19h locale : http://images.meteociel.fr/im/181/vent_HCIFG17DX5jbe7.gif

C’est sûr que c’est moins clair que sur NMM, mais on voit très bien qu’il se passe quelque chose. C’est très clair. C’est pas fréquent du tout une telle prévision sur la Bretagne pour un modèle de cette maille.

Au final, ce qu’on peut retenir de ce cas c’est un cas typique très marqué quasi idéal. On comprend parfois mieux avec ce genre de cas réel. Ce qui le rend si distinctif c’est sont absence de nécessité de convergence côtière notable par convection, ce qui n’est pas si fréquent en Bretagne (ce n’est pas non plus rare, il ne faut pas exagérer …). On est dans un cas typique de « dépression thermique à la sauce Méditerranéenne ». Mais surtout c’est sa prévisibilité absolument excellente, conséquence directe du point précédent et du forçage qui est resté régional et non local. Même ARPEGE a anticipé le coup, mais on ne pouvait le quantifier. NMM permet d’affiner l’estimation. On a aussi noté que dans les faits la brise est restée faible à modérée : dans ce genre de cas les modèles à maille fine l’anticipe très bien, on court à notre perte si veux rajouter toute une flopée de nœuds à la vitesse prévue sous prétexte que le modèle passera à travers alors que là ce n’était pas le cas. Par contre, ce n’est pas facile de savoir si le modèle va sous-estimer ou pas … Ici l’absence évidente de convection « humide » d’ampleur même limité, devait nous aiguiller dans la bonne voie.

Voilà, comme la météo ce n’est pas que tempête et orage, je trouvais ce cas intéressant à documenter. Et comme je devais le faire par ailleurs, je trouvais que je pouvais vous en faire pars si ça intéresse certains qui passe dans le coin. default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> Mais il y a encore surement beaucoup à dire dessus.

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Pour parler de la région il y a à chaque flux de nord-est en hiver un renforcement du vent, surtout en soirée et dans la nuit, cette brise de terre (qui atteint souvent 50km/h) va de Laval à Saint-Nazaire et entraîne des températures plus froides à Saint-Nazaire qu'ici par exemple, ce vent souffle tant que le flux général reste à l'est nord-est, en décembre 2007 ça avait duré 15 jours !

On remarque que les températures sont terriblement froides pour la saison dans l’intérieur des terres sur la Bretagne

Non, c'est juste frais à très frais, si tu regardes une carte topographique (http://www.mtholyoke.edu/courses/nvaget/230/cartes/4francerelief.jpg) tu verras qu'il y a pas mal de "collines" très rapprochées, ce qui fait que ça se refroidit facilement dans les creux.

En tout cas merci pour tes interventions.

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Brillante démonstration Christophe default_happy.png/emoticons/happy@2x.png 2x" width="20" height="20">

Tu mets en évidence un phénomène que je ne soupçonnais pas : la brise sous le vent.

Cet épisode du 22 juillet m'a d'ailleurs joliment planté la prévision en prévoyant 24°C à Belle-Ile contre 20°C de mesuré. GFS 0.5 montrait des signes de retournement de vent pourtant mais je les ai négligé.

Notons que cet effet est surtout visible au sud de la Bretagne car au nord pour avoir un gros réchauffement il faut un flux de SE et par nature le vent synoptique tend alors à accélérer de secteur E en Manche, donc la prévision est plus facile.

Néanmoins dans des situations caniculaires de flux de SE type août 2003, la brise de nord est souvent arrivée très brutalement (fameuse perte de 20°C à DInard http://meteociel.com/temps-reel/obs_villes...&envoyer=OK ) témoignant un soudain déséquilibre sans doute lié à la convection sèche sur les terres, n'ayant pas eu le loisir de s'ajuster à Coriolis.

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Posté(e)
La-Chapelle-Saint-Florent - 49 (proche 44, bord Loire)

Toujours un plaisir de te lire météofun. default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

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Salut ^^ merci à vous …

Notons que cet effet est surtout visible au sud de la Bretagne car au nord pour avoir un gros réchauffement il faut un flux de SE et par nature le vent synoptique tend alors à accélérer de secteur E en Manche, donc la prévision est plus facile.

Je reviens juste là-dessus … Par exemple on a eu le cas le 24 juillet dernier.http://images.meteociel.fr/im/325/08-07-24...eratureofc1.gif

http://images.meteociel.fr/im/3241/08-07-2...dir_degzep0.gif

Mais généralement en passant de la terre vers la mer il y a moins de frottement donc le vent est moins à droite en théorie. Donc s’il est de direction est-sud-est dans les terres par exemple il n’a pas tendance à tourner davantage à l’est en mer, mais plutôt l’inverse. Après, il y a l’effet de la canalisation, mais dans la Manche elle est plutôt limitée au large de la Bretagne par flux de secteur est (élargissement important, présence du Cotentin en amont, …), au contraire de la Normandie et plus au nord où cette canalisation est bien plus sensible. Cet ajustement à l’est est du, au moins en partie, à la courbure du flux synoptique.

http://manati.orbit.nesdis.noaa.gov/img/hi..._qf.map?572,157

http://www2.wetter3.de/Archiv/DWD/08072412_DWD_Analyse.gif

Et effectivement dans ce cas, peu de chance de brise sur les côtes de Bretagne nord au contraire des côtes sud de la Bretagne par flux de nord-est. Cela se comprend en fait assez bien dans le sens dans ce genre de situation (flux de sud-est) le réchauffement des basses couches a déjà bien eu lieu depuis un bout et on a plutôt une advection chaude, ce qui n’est pas du tout favorable à la brise par augmentation des épaisseurs au contraire des côtes sud de la Bretagne par un petit flux de nord-est après une advection froide. Je pense que la différence de comportement réside plutôt à ce niveau.

Néanmoins dans des situations caniculaires de flux de SE type août 2003, la brise de nord est souvent arrivée très brutalement (fameuse perte de 20°C à DInard http://meteociel.com/temps-reel/obs_villes...&envoyer=OK ) témoignant un soudain déséquilibre sans doute lié à la convection sèche sur les terres, n'ayant pas eu le loisir de s'ajuster à Coriolis.

Sinon en 2003 c’est encore différent. Là c’est plus du tout l’échelle de la brise … C’est une entrée maritime en bonne et du forme à grande échelle régionale avec la dépression thermique (y’avait de quoi en avoir une ! ! lol) sur la France.http://www.wetterzentrale.de/archive/2003/...cka20030806.gif

La hausse de pression est beaucoup trop importante pour que ce soit un simple phénomène de brise.

http://meteociel.com/temps-reel/obs_villes...&envoyer=OK

Elle s’est étendu jusque sur Rennes en début de nuit, là encore, c’est pas une brise …

http://meteociel.com/temps-reel/obs_villes...&envoyer=OK

D’ailleurs on remarque (c’est de l’IR donc il faut regarder attentivement) les nuages bas sur la sat de 00h le 6 aout sur la pointe de la Bretagne.

http://www.sat.dundee.ac.uk/xrit/000.0E/ME..._2_S1_grid.jpeg

(enregistrement gratuit à cette page pour lire la photo : http://www.sat.dundee.ac.uk/registerql.html )

Après, peut-être que la convection peu profonde sèche a pu (et même certainement a du) jouer un rôle, mais je ne pense pas que ce soit la raison principale. Après, c’est juste mon interprétation, mais il y en a surement d’autres … D'ailleurs, je ne pense pas que je m'oppose ce que tu dis.

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Peut-être faudrait-il préciser le mot "brise" parce que clairement dans de nombreuses situations, il y a toujours une influence et une advection froide au sol d'envergure peut influencer la dynamique.

Pour notre épisode, il n'y avait pas de net front froid ( http://www.wetterzentrale.de/archive/ra2/2...a2003080600.gif ) mais une orientation progressive du vent à l'ouest. Après il faut voir jusqu'à quel point on peut considérer l'origine thermique.

Sinon je ne considérais pas le mot "flux" comme vent au sol évidemment donc je ne dis pas qu'en mer le vent tourne plus à l'Est mais que comme sur les terres il tend à couper les isobares. L'effet de rugosité qui indiquerait que le vent suit plus les isobares en mer que dans les terres est certes vrai théoriquement.

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  • 1 month later...

Peut-être faudrait-il préciser le mot "brise"

Effectivement …Je pense qu’on peut distinguer 3 cas principaux :

1) Effet de brise pur et petite convection. C’est le cas classique en Manche et Atlantique.

2) Effet de brise marquée par une dépression thermique régionale et qui restent relativement indépendant de la dynamique à plus grande échelle : c’est le cas classique en Méditerranée ou le cas évoqué plus haut pour la Bretagne sud.

3) Effets thermiques à grande échelle régionaux et sensiblement influencée par la synoptique ou au moins de la dynamique sous-synoptique (genre Galerne ou le cas de 2003).

Après, c’est sûr, on peut faire tous les cloisonnements et tris qu’on veux, mais c’est sur que les imbrications d’échelle sont la règle en météo … L’important c’est de comprendre la dynamique et le phénomène en question finalement.

Mais j’avoue que si tu as des idées un peu plus précises sur la question … Ce qui est marrant c’est que dans les bouquins de dynamique ils en restent parfois qu’à l’explication statique de la circulation de Bjerknes pour évoquer la brise de façon idéalisée …

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