FredT34 Posté(e) 15 février 2008 Partager Posté(e) 15 février 2008 La synthèse quotidienne de l'actualité islandaise de IcelandReview vient de livrer des infos sur l'évolution récente des glaciers en Islande. Voici une traduction (google + reprise perso)... ****************** A une exception près, tous les glacier d'Islande ont reculé l'an dernier, certains de près de 100 mètres, selon de nouvelles données de l'Agence nationale de l'énergie, issues de 47 stations de recherche situées à proximité des glaciers à travers le pays. Les glaciers reculent à un taux anormalement élevé. "Nous n'avons jamais connu les glaciers reculant si vite avant", déclare le géologue du National Energy Authority Oddur Sigurdsson, au quotidien Morgunbladid. Les glaciers islandais ont fondu plus vite pendant les dix dernières années que durant les années 1930 et 1940, époque à laquelle les températures étaient également anormalement élevées. Sigurdsson dit qu'il est naturel pour les glaciers de se retirer ou de s'étendre chaque année, et plus le glacier est grand, plus il avance ou recule. Actuellement, des terres enfouies sous les glaces depuis 1550 sont visibles. Lorsque les colons sont arrivés en Islande dans le 9ème siècle de notre ère, le climat était plus chaud qu'aujourd'hui. Il a ensuite refroidi progressivement jusqu'au début du 19e siècle, lorsque le climat a recommencé à se réchauffer. "Il est juste de dire que ce que les glaciers ont gagné en volume [après le 16ème siècle] a fondu au cours des 100 dernières années. Au 16e siècle, la taille des glaciers était similaire à l'actuelle", a déclaré Sigurdsson. *************************** Un reportage récent sur France 2 (que j'ai extrait) montrait déjà cet effet. Je trouve dommage que les données relevées en Islande soient aussi peu analysées. 1) ils ont d'excellents scientifiques locaux 2) un accès relativement facile aux glaciers (en tout cas plus facile qu'au Groenland, un bon 4x4 suffit...) 3) des données historiques très fiables et complètes sur plus de 1000 ans, l'ile étant habitée et documentée sur toutes les côtes 4) quasiment pas de pollution thermique, il y a 100.000 habitants sur 100.000 km² [et 200.000 dans la petite zone de la capitale] Je suppose que ces infos sont collectées dans le cadre d'un projet de l'année polaire internationale, peut-être celui-ci, qui explique bien l'intérêt de la recherche sur les glaciers en Islande. Impossible de trouver plus d'infos sur le journal Morgunbladid, je vais essayer d'avoir plus d'infos d'Oddur. Il me semble que ces infos (avancée puis recul récent des glaciers) sont en phase avec l'évolution au Groenland, non ? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Just1 Posté(e) 15 février 2008 Agde (34) littoral ouest Hérault Partager Posté(e) 15 février 2008 Je trouve dommage que les données relevées en Islande soient aussi peu analysées. 1) ils ont d'excellents scientifiques locaux 2) un accès relativement facile aux glaciers (en tout cas plus facile qu'au Groenland, un bon 4x4 suffit...) 3) des données historiques très fiables et complètes sur plus de 1000 ans, l'ile étant habitée et documentée sur toutes les côtes 4) quasiment pas de pollution thermique, il y a 100.000 habitants sur 100.000 km² [et 200.000 dans la petite zone de la capitale] Je suis d'accord avec toi.Sur l'article, on trouve 1 exemple qui pourrait quantifier l'optimum médiéval d'une manière plus sûre que les reconstitutions faites par ordinateur : "Lorsque les colons sont arrivés en Islande dans le 9ème siècle de notre ère, le climat était plus chaud qu'aujourd'hui" Et un autre qui montre l'état des glaciers sur cette région "Des terres enfouies sous les glaces depuis 1550 sont visibles (...) Au 16e siècle, la taille des glaciers était similaire à l'actuelle"... En 100 ans, les glaciers ont donc reculé, correspondant à une fonte de 4 siècles (20ème siècle - 16ème siècle). Il resterait encore ""6 siècles"" (16ème - 10ème) de glace pour retrouver les terres enfouies à l'optimum médiéval. LA question est : En combien de temps ces ""6 siècles"" vont ils fondre ?? 150 ans si le RC reste sur la même pente, 50 ans si le RC s'accélère comme le prévoit le GIEC ou même si personne n'y croit, vont ils vraiment fondre ? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ljos Posté(e) 15 février 2008 Bellevaux - Chablais - 1150m Partager Posté(e) 15 février 2008 ... perso ce qui me gène avec ce genre d'étude c'est qu'on ne parle que de la fonte du front des glaciers ... et jamais ou presque du bilan total de la masse de glace d'un glacier. ... ça font au front (le contraire serait étonnant) ... mais qu'en est-t-il sur la zone d'accumulation de ces glaciers ? par ex, dans les Alpes on parle de la fonte au front des glaciers ... on parle moins de la hausse de 25% du volume de glace de la calotte du Mt Blanc .... en Europe du Nord, le volume de précipitation a augmenté ... donc le volume des chutes de neige sur les zones d'accumulation également ... or, on sait que le volume de glace est intimement lié aux précipitations neigeuses sur la zone d'accumulation. bref, j'aimerais bien voir un bilan global sur le volume total du glacier et voir l'évolution par tranche : zone de fonte, zone de transport et zone d'accumulation ... ... car ne pourrait-on pas avoir une crue glaciaire dans qqes années en conséquence à l'accumulation de glace dans la zone supérieure ? comme on peut le voir en Patagonie par ex ... ou comme on a pu le voir il y a qqes années au glacier des Bossons dans les Alpes ... même si ce dernier recule drastiquement en ce moment ... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
FredT34 Posté(e) 15 février 2008 Auteur Partager Posté(e) 15 février 2008 LA question est : En combien de temps ces ""6 siècles"" vont ils fondre ?? 150 ans si le RC reste sur la même pente, 50 ans si le RC s'accélère comme le prévoit le GIEC ou même si personne n'y croit, vont ils vraiment fondre ? Oui, mais il me semble peu vraisemblable que la glace se soit empilée à un rythme linéaire... Donc l'étendue, le volume et l'épaisseur accumulés pendant les 350 ans entre 1550 et 1900 (pour faire simple) ne sont peut-être/certainement pas les mêmes qu'entre [874 (mal documentée !)] disons, 1200 et 1550, autre période de 350 ans. Donc, pas de durée linéaire de fonte. Il me semble me souvenir de ce reportage vidéo, où un scientifique islandais parlait de "disparition des glaciers dans 200 ans".Je crois que j'ai des cartes de l'emplacement des glaciers durant ces derniers siècles (et des emplacements des fermes), sur la côte Sud. Je vais essayer d'y jeter un oeil, évaluer quelle était la distance entre les fermes en 1200 ou 1000, 1500 et 1900 - ce serait au moins un indicateur d'étendue (à défaut de masse). Par comparaison, la Wikipedia sur le recul des glaciers indique: La nation insulaire d'Atlantique Nord qu'est l'Islande abrite le Vatnajökull, qui est la plus grande calotte glaciaire d'Europe. Le glacier de Breiðamerkurjökull est l'un des glaciers d'exutoire du Vatnajökull, et a reculé d'au moins 2 km entre 1973 et 2004. Au début du XXe siècle, le Breiðamerkurjökull s'est prolongé de 250 m dans l'océan, mais depuis 2004, son terminus a reculé de trois kilomètres à l'intérieur des terres. Ce recul du glacier a mis à jour une lagune qui s'étend rapidement et qui est remplie d'icebergs vêlés du front du glacier. La lagune a 110 m de profondeur et a presque doublé de taille entre 1994 et 2004. Tous les glaciers d'exutoire du Vatnajökull sauf un, soit approximativement 40 glaciers, reculaient en l'an 2000. En Islande, des 34 glaciers étudiés entre 1995 et 2000, 28 se sont avérés reculer, quatre étaient stables et deux avançaient. Donc la situation s'est effectivement aggravée (1 seul glacier ne recule pas selon ces dernières nouvelles - même si je suis conscient que le nombre de glaciers étudiés n'est pas cité dans cette coupure de presse). Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
FredT34 Posté(e) 15 février 2008 Auteur Partager Posté(e) 15 février 2008 Ha ben j'avais pas vu le message de Ljos... Ca tombe bien, j'ai creusé un peu et trouvé des infos. Oddur Sigurðsson (hé oui, une lettre bizarre) est aussi membre (et ancien président je crois) de la ICELAND GLACIOLOGICAL SOCIETY. J'essaie de le contacter... mais bon je ne parle pas islandais, alors c'est galère sur les sites. Mais bon je vais l'avoir! La chouette page http://www.hi.is/~oi/icelandic_glaciers.htm est écrite par Ólafur Ingólfsson, prof de géologie glaciaire et quaternaire à l'université d'Islande. "My main research interests are glacial and climatic developments in the polar regions and Iceland, as well as processes of glacial erosion and deposition. I have spent many months on fieldwork over the years on Iceland, Greenland, Svalbard, Western Siberia and in Antarctica." Et pfouh, il a une liste de publications terrible... Donc http://www.hi.is/~oi/icelandic_glaciers.htm indique : que l'extension maximale des glaciers islandais (petit age de glace) a eu lieu vers 1890-1920 ; que depuis 1930 les glaciers montrent une forte réactivité aux variations du climat: retrait important entre 1930 et 1940, refroidissement après 1940 et reprise de l'avance de nombreux glaciers autour de 1970. Réchauffement depuis 1985 et reprise du retrait, tous les glaciers à "langue" se retirent, les calottes perdent de l'épaisseur à cause de la fonte estivale. La perte globale de superficie est évaluée à 0.2% par an, soit 20 à 30 km par an. A ce rythme, la plupart des glaciers islandais auront fondu dans 500 ans. Ces variations depuis 1930 semblent principalement dues à des variations de température, car il n'y a pas eu de variation à long terme des précipitations durant cette période (il fournit les liens vers les relevés de précipitations). Ainsi, le Vatnajökull est passé de 8538 km² en 1958 à 8160 km² en 2000 [il est désormais moins étendu que la Corse]. J'ai l'impression que cette page date de 2005, mais je vais lui demander confirmation... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Alain Coustou Posté(e) 15 février 2008 Partager Posté(e) 15 février 2008 Quand l'Islande a été ainsi nommée par ses premiers habitants, les glaces y étaient déjà nombreuses. Islande signifie "terre de glace" (= ice land). Par ailleurs, il est absolument vrai que le suivi des glaciers doit tenir compte de leur recul éventuel en longueur, mais aussi de l'évolution de leur épaisseur et de la rapidité avec laquelle se déroulent les changements. L'évolution de leur épaisseur dépend surtout à la fois des températures, de l'altitude et des précipitations. Normal donc que des calottes ou des glaciers de haute altitude continuent à croître en épaisseur. Le RC tend à accroitre le taux d'humidité de l'atmosphère, donc des précipitations qui, à haute altitude prennent la forme de neige. Alain Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
zazou Posté(e) 15 février 2008 Partager Posté(e) 15 février 2008 ... perso ce qui me gène avec ce genre d'étude c'est qu'on ne parle que de la fonte du front des glaciers ... et jamais ou presque du bilan total de la masse de glace d'un glacier. ... ça font au front (le contraire serait étonnant) ... mais qu'en est-t-il sur la zone d'accumulation de ces glaciers ? par ex, dans les Alpes on parle de la fonte au front des glaciers ... on parle moins de la hausse de 25% du volume de glace de la calotte du Mt Blanc .... en Europe du Nord, le volume de précipitation a augmenté ... donc le volume des chutes de neige sur les zones d'accumulation également ... or, on sait que le volume de glace est intimement lié aux précipitations neigeuses sur la zone d'accumulation. bref, j'aimerais bien voir un bilan global sur le volume total du glacier et voir l'évolution par tranche : zone de fonte, zone de transport et zone d'accumulation ... ... car ne pourrait-on pas avoir une crue glaciaire dans qqes années en conséquence à l'accumulation de glace dans la zone supérieure ? comme on peut le voir en Patagonie par ex ... ou comme on a pu le voir il y a qqes années au glacier des Bossons dans les Alpes ... même si ce dernier recule drastiquement en ce moment ... Lis le chapitre "neige, glace et sols gelés" du dernier rapport du GIEC. Tu verras qu'ils ne parlent pas que du front des glaciers. Mais bien du volume de glace. Ca saute aux yeux que ce volume diminue massivement, et aussi en Patagonie contrairement à ce que tu dis. Une figure vaut mieux qu'un long discours. La Patagonie est en rouge... : Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ljos Posté(e) 19 février 2008 Bellevaux - Chablais - 1150m Partager Posté(e) 19 février 2008 Lis le chapitre "neige, glace et sols gelés" du dernier rapport du GIEC. Tu verras qu'ils ne parlent pas que du front des glaciers. Mais bien du volume de glace. Ca saute aux yeux que ce volume diminue massivement, et aussi en Patagonie contrairement à ce que tu dis. Une figure vaut mieux qu'un long discours. La Patagonie est en rouge... : ah mais je ne conteste pas le fait que le volume global baisse, ce que j'aimerais savoir c'est comment évolue chaque secteur des glaciers .... et notamment l'évolution du volume de glace dans la zone d'accumulation des glaciers .... l'exemple du Mt Blanc est quand même assez flagrant ... et je pense qu'à moyen terme, si le volume des glaces augmente dans la zone d'accumulation (due notamment à une hausse des précipitations ... je pense que dans les Alpes du Nord et l'Europe du Nord c'est le cas), on peut assister dans 10, 20 ou 30 ans à des crues glaciaires à moyenne altitude ... je pense que d'ici 20 ans on va se retrouver dans les Alpes avec un profil du glacier complètement chamboulé avec une zone d'accumulation très épaisse (surtout pour les glaciers ayant une "source" en haute altitude) et une zone de fonte en très net retrait ... à l'image des glaciers andins qui fondent drastiquement en dessous de 5000m et très peu au dessus, ça pose des pb notamment de chute de serac car le front se transforme peu à peu en falaise de glace plutôt qu'en langue glaciaire... Je pense que l'étude des précipitations est vraiment importante pour l'évolution futur des glaciers ... avec un bel ex : le glacier du Kilimandjaro qui disparait à la fois à cause de la hausse des températures, mais également à cause de la raréfaction des précipitations dans cette région ... la zone d'accumulation ... n'accumule plus : la source se tarit et le glacier disparait, même si la dynamique d'un glacier de calotte sur édifice volcanique est bien différente de la dynamique d'un glacier alpin. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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