geoman Posté(e) 19 février 2007 Partager Posté(e) 19 février 2007 Bonjour à tous, J'ai un dossier à présenter à l'oral dans le cadre de mon cour sur les risques naturels. J'ai choisi comme passionnant sujet : " les crues cévenoles: explication hydro-climatique". Ce dossier devra être présenter en trente minutes environ. Ce sujet nécessite de traiter différents points: - l'aspect météorologique en répertoriant dans un premier temps les différentes situations synoptiques suceptibles de produire un épisode cévenol. Il semble que pour avoir un épisode cévenol, il faut une dépression d'altitude entre l'Islande et Espagne. On parle d'orages en V pour caractériser ces flux chauds et humides vers le continent. Je lance un appel aux spécialistes (meteofun,js, damien49, cfr,gombervaux, cotissois...) pour une explication strictement météorologique voire physique (ce qui n'est pas du tout mon domaine). Situation de fin d'été Situation d'hiver - l'aspect géographique et climatologique: les précipitations se bloquent sur les cevennes. Et c'est toute la différence avec un phénomène méditerranéen. Les cumuls sont parfois impressionnant, supérieur à 300mm bien souvent. J'ai entendu parler vaguement de l'influence des vents OnShore qui poussent les masse d'eau vers la cote et bloque la dissipation de la crue vers la mer. - l'aspect pédologique: c'est le deuxieme aspect du dossier. S'il y a crue cela s'explique bien entendu par l'importance des précipiations mais aussi par l'incapacité des sols méditerranéens à absorber ces eaux. L'effet splash est dans ces cas là important et a une grande capacité érosive. - l'aspect hydrologique: la montée des eaux, leur pouvoir destructeur, la compétence du cours d'eau, l'aspect très irrégulier et torrentueux. Voilà, merci d'avoir parcouru ce post, et n'hésitez à apporter votre savoir sur la question. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Damien49 Posté(e) 19 février 2007 La-Chapelle-Saint-Florent - 49 (proche 44, bord Loire) Partager Posté(e) 19 février 2007 Merci pour m'avoir cité (mon égo en prend un coup lol). Par contre je suis désolé, je peux t'apporter des précisions sur les structures orageuses d'un point de vu général, mais en ce qui concerne les épisodes cévénnols (et plus généralement les situations orageuses locales - sauf ce qui concerne l'Ouest de la France), mes connaissances sont proches de zéro... Y'a lmk aussi qui s'y connait pas mal dans les épisodes cévénnols et bien d'autres également sans doute. Je crois aussi qu'il y a eut déjà des demandes d'explications sur les cévénnols dans le forum. Tu devrais peut être trouvé des choses déjà donné avec la fonction "Recherche" je pense. (je dit ça je suis pas sûr non plus, mais à voir quand même). Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
toto42 Posté(e) 19 février 2007 Clermont-Ferrand Partager Posté(e) 19 février 2007 Je peux te redonner un lien très intéressant qu'avait donné vincent63 sur les pluies dans le Sud de la France: http://www.languedoc-roussillon.ecologie.gouv.fr/meteocdrom/ On y trouve de nombreux exemples et quelques explications sur les phénomènes pluvieux. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
franck64 Posté(e) 19 février 2007 Partager Posté(e) 19 février 2007 Bonjour à tous, J'ai un dossier à présenter à l'oral dans le cadre de mon cour sur les risques naturels. J'ai choisi comme passionnant sujet : " les crues cévenoles: explication hydro-climatique". Ce dossier devra être présenter en trente minutes environ. Ce sujet nécessite de traiter différents points: - l'aspect météorologique en répertoriant dans un premier temps les différentes situations synoptiques suceptibles de produire un épisode cévenol. Il semble que pour avoir un épisode cévenol, il faut une dépression d'altitude entre l'Islande et Espagne. On parle d'orages en V pour caractériser ces flux chauds et humides vers le continent. Je lance un appel aux spécialistes (meteofun, damien49, cfr,gombervaux, cotissois...) pour une explication strictement météorologique voire physique (ce qui n'est pas du tout mon domaine). Situation de fin d'été Situation d'hiver - l'aspect géographique et climatologique: les précipitations se bloquent sur les cevennes. Et c'est toute la différence avec un phénomène méditerranéen. Les cumuls sont parfois impressionnant, supérieur à 300mm bien souvent. J'ai entendu parler vaguement de l'influence des vents OnShore qui poussent les masse d'eau vers la cote et bloque la dissipation de la crue vers la mer. - l'aspect pédologique: c'est le deuxieme aspect du dossier. S'il y a crue cela s'explique bien entendu par l'importance des précipiations mais aussi par l'incapacité des sols méditerranéens à absorber ces eaux. L'effet splash est dans ces cas là important et a une grande capacité érosive. - l'aspect hydrologique: la montée des eaux, leur pouvoir destructeur, la compétence du cours d'eau, l'aspect très irrégulier et torrentueux. Voilà, merci d'avoir parcouru ce post, et n'hésitez à apporter votre savoir sur la question. Je te conseille l'excellent livre du géographe Freddy Vinet " crues et inondations dans la France méditerranéenne, l'exemple des crues de novembre 1999". Il revient sur les causes météorologiques, hydrologiques et anthropiques. Je te conseille également le site internet de la dde du gard (historique des crues cévenoles, avec des chiffres nombreux) Par contre, tu ne peux parler de l'incapacité des sols méditerranéens à absorber l'eau. En général, ce sont des sols perméables permettant de retenir plus de 100 mm. Bien sûr, lorqu'il tombe plus de 200 ou 300 mm, le révoir hydrique est vite saturé. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Cotissois 31 Posté(e) 19 février 2007 Brest Partager Posté(e) 19 février 2007 Pareil, merci du soutien mais les orages méditerrannéens sont un phénomène assez spécial qu'il faut pouvoir vivre pour comprendre. Sur nos cartes, on voit d'innombrables impacts de foudre, des fortes intensités radar, des belles températures des nuages, mais vu depuis des centaines de km on ne se rend pas compte. En première approche, pour avoir de puissants orages il faut une forte instabilité verticale et la dynamique d'anomalies d'altitude. L'anomalie d'altitude est certes dépressionnaire mais surtout crée des zones de fortes ascendances et d'autres de fortes subsidences (courants descendants). Lorsqu'une zone de fortes ascendances se superpose à un air déjà instable en surface, alors évidemment l'effet est double, ce qui provoque de puissants courants verticaux sur toute la hauteur de la troposphère. C'est un premier élément de réponse /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
yvo Posté(e) 19 février 2007 Partager Posté(e) 19 février 2007 Voilà un début de réponse même si je ne suis pas de la région. Cela te donnera une première idée, aux spécialistes de continuer d’approfondir et surtout de lire des documents sur ces phénomènes. Tout d’abord ce type de phénomène se produit en automne, septembre-octobre, lorsque la méditerranée est chaude. A cette période, si dans le sud l’arrière saison est encore belle et presque estivale, au nord du pays, le temps commence à changer, les masses d'air froid en altitude venues du pôle nord commencent à descendre. On commence à retrouver sur les cartes du moyen étage de l’atmosphère (5000m soit 500hPa), des températures assez froides de -20° parfois -25° (alors qu’en été on a -15°). Les hostilités débutent souvent avec une zone de basses pressions, (en altitude 500hpa) qui va descendre assez bas dans le sud, souvent en direction de l’Espagne ou du Portugal. Cette zone prendra soit la forme d'un talweg, toujours d’altitude, soit d’une goutte froide, c'est-à-dire une zone de basses pressions isolée et fermée (anomalies de Tropo). Les pressions, ici le géopententiel, vont s’organiser autour de ces bas géopententiels. Les lignes de pressions à cette altitude (isohypses) vont souvent être dirigées sur la méditerranée dans une direction Ouest-Est. Par contre la dépression au sol s’organisera d’une autre façon avec un léger décalage par rapport à l’altitude. On retrouvera, toujours dans cette région, des isobares dirigés maintenant du Sud vers le Nord. Ces isobares remonteront vers la vallée du Rhône et les régions limitrophes et apporteront de l’air chaud et humide venu de la mer qui viendront buter sur les premières « montagnes » que sont les Cévennes. Cet air chaud et humide va favoriser les orages, d’une part par l’instabilité et d’autre part par un effet orographique avec son soulèvement dû aux montagnes, les Cévennes. Cet instabilité va être forte du fait d’un air froid (-20° à 5000m). Les Cumulonimbus vont se former et prendre encore de la hauteur avec tout cet apport d’humidité et de chaleur au sol et du froid en altitude. Certains seront extrêmement importants, dépassant les enclumes (sommets perforants), ce qui se traduira par une température extrêmement glacée au sommet. Mais très souvent les épisodes Cévenoles sont caractérisés par des orages particuliers que sont les orages en V, de la famille des MCS (système convectif Mesoscale). Au départ, le vent de basse couche est orienté Sud-Nord ou Sud Est, par contre en altitude le vent est orienté en gros Sud Ouest. On constate que ces vents ne sont pas dirigés dans le même sens, c’est ce qu’on appelle un cisaillement directionnel. Cela accentue encore la dangerosité des orages. Ces orages en forme de V se forment et se régénèrent sur place, au même endroit, à la base du V. Etant donné l’altitude, les sommets des nuages sont emportés dans le sens du vent , souvent un JetStream, ce qui donne cet aspect de traîne axé dans le sens du vent d’altitude. Ces orages sont très violents et donne beaucoup de pluie et sur place. Autre caractéristique de ce système, les courants entrants et descendants sont complètement séparés. Ce dernier passant sur la masse humide des fortes pluies va être absorbé d’un seul bloc par le flux ascendant. Le système bien rodé continue pendant plusieurs jours, aussi longtemps que les vents resteront dans ces mêmes directions. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
geoman Posté(e) 19 février 2007 Auteur Partager Posté(e) 19 février 2007 Voilà un début de réponse même si je ne suis pas de la région. Cela te donnera une première idée, aux spécialistes de continuer d’approfondir et surtout de lire des documents sur ces phénomènes. Tout d’abord ce type de phénomène se produit en automne, septembre-octobre, lorsque la méditerranée est chaude. A cette période, si dans le sud l’arrière saison est encore belle et presque estivale, au nord du pays, le temps commence à changer, les masses d'air froid en altitude venues du pôle nord commencent à descendre. On commence à retrouver sur les cartes du moyen étage de l’atmosphère (5000m soit 500hPa), des températures assez froides de -20° parfois -25° (alors qu’en été on a -15°). Les hostilités débutent souvent avec une zone de basses pressions, (en altitude 500hpa) qui va descendre assez bas dans le sud, souvent en direction de l’Espagne ou du Portugal. Cette zone prendra soit la forme d'un talweg, toujours d’altitude, soit d’une goutte froide, c'est-à-dire une zone de basses pressions isolée et fermée (anomalies de Tropo). Les pressions, ici le géopententiel, vont s’organiser autour de ces bas géopententiels. Les lignes de pressions à cette altitude (isohypses) vont souvent être dirigées sur la méditerranée dans une direction Ouest-Est. Par contre la dépression au sol s’organisera d’une autre façon avec un léger décalage par rapport à l’altitude. On retrouvera, toujours dans cette région, des isobares dirigés maintenant du Sud vers le Nord. Ces isobares remonteront vers la vallée du Rhône et les régions limitrophes et apporteront de l’air chaud et humide venu de la mer qui viendront buter sur les premières « montagnes » que sont les Cévennes. Cet air chaud et humide va favoriser les orages, d’une part par l’instabilité et d’autre part par un effet orographique avec son soulèvement dû aux montagnes, les Cévennes. Cet instabilité va être forte du fait d’un air froid (-20° à 5000m). Les Cumulonimbus vont se former et prendre encore de la hauteur avec tout cet apport d’humidité et de chaleur au sol et du froid en altitude. Certains seront extrêmement importants, dépassant les enclumes (sommets perforants), ce qui se traduira par une température extrêmement glacée au sommet. Mais très souvent les épisodes Cévenoles sont caractérisés par des orages particuliers que sont les orages en V, de la famille des MCS (système convectif Mesoscale). Au départ, le vent de basse couche est orienté Sud-Nord ou Sud Est, par contre en altitude le vent est orienté en gros Sud Ouest. On constate que ces vents ne sont pas dirigés dans le même sens, c’est ce qu’on appelle un cisaillement directionnel. Cela accentue encore la dangerosité des orages. Ces orages en forme de V se forment et se régénèrent sur place, au même endroit, à la base du V. Etant donné l’altitude, les sommets des nuages sont emportés dans le sens du vent , souvent un JetStream, ce qui donne cet aspect de traîne axé dans le sens du vent d’altitude. Ces orages sont très violents et donne beaucoup de pluie et sur place. Autre caractéristique de ce système, les courants entrants et descendants sont complètement séparés. Ce dernier passant sur la masse humide des fortes pluies va être absorbé d’un seul bloc par le flux ascendant. Le système bien rodé continue pendant plusieurs jours, aussi longtemps que les vents resteront dans ces mêmes directions. Un grand merci pour cette réponse portant sur des aspects techniques que j'ai du mal à trouver en bibliographie. Je remerci aussi les autres forumeurs participants. J'ai une question qui finalment entre bien dans le cadre de la problématique des risques: ces phénomènes cévenols sont ils prévisibles à l'avance ou plutôt quel est leur dégré de prévisibilité? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
geoman Posté(e) 19 février 2007 Auteur Partager Posté(e) 19 février 2007 Je te conseille l'excellent livre du géographe Freddy Vinet " crues et inondations dans la France méditerranéenne, l'exemple des crues de novembre 1999". Il revient sur les causes météorologiques, hydrologiques et anthropiques. Je te conseille également le site internet de la dde du gard (historique des crues cévenoles, avec des chiffres nombreux) Par contre, tu ne peux parler de l'incapacité des sols méditerranéens à absorber l'eau. En général, ce sont des sols perméables permettant de retenir plus de 100 mm. Bien sûr, lorqu'il tombe plus de 200 ou 300 mm, le révoir hydrique est vite saturé. Merci pour le livre je connaissais pas du tout. Pour ce qui est des sols, je reste persuadé que ma recherche doit explorer ce champs, sachant qu'il est bien connu que dans certains types de sols, l'eau s'infiltre mieux que dans d'autres. Par ailleurs, il me semble qu'à la manière des oueds dans les milieux semi arides et arides, l'eau ne s'infiltre pas lors d'orages et s'écoule extrèmement brutalement, dans la mesure ou le sol est sec et dur en raison de la sécheresse. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Damien49 Posté(e) 19 février 2007 La-Chapelle-Saint-Florent - 49 (proche 44, bord Loire) Partager Posté(e) 19 février 2007 Si je peux apporter ma petite pierre ^^ Mais très souvent les épisodes Cévenoles sont caractérisés par des orages particuliers que sont les orages en V, de la famille des MCS (système convectif Mesoscale) Orage en V et MCS (circulaire par ex) sont deux sous catégories différentes de la famille des orages multicellulaires pour être exacte. Mais c'est vrai que le terme de systeme convectif de méso-échelle (SCME) est aussi utilisé pour désigner à la fois les MCS et les orages en V (et d'autres encore). Donc t'as pas tord non plus. Les spécialistes (américains nottament) sont pas encore tous d'accord entre eux. Perso je prefere parler de MCS seulement pour parler d'un type particulier d'orage et non pour parler de la catégorie. Ou alors j'utilise le terme de multicellulaire, voir de SCME. Enfin on trouvera toujours à redire de toute façon. Y'a même des spécialistes qui mettent les supercellules dans la catégorie monocellulaire. J'vous jure on est pas sorti de l'auberge. Faudra qu'un jour l'OMM tranche une fois pour toute ^^ Voili voila pour moi... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ggene 30 Posté(e) 19 février 2007 Anduze (Gard, piémont Cévenol) Partager Posté(e) 19 février 2007 Je te conseille l'excellent livre du géographe Freddy Vinet " crues et inondations dans la France méditerranéenne, l'exemple des crues de novembre 1999". Il revient sur les causes météorologiques, hydrologiques et anthropiques. Je te conseille également le site internet de la dde du gard (historique des crues cévenoles, avec des chiffres nombreux) Oui effectivement trés bon livre de Freddy Vinet je te le conseil, il est d'ailleurs Maitre de conférence à l'université Paul Valéry de Montpellier et je l'ai eut au premier semestre en climatologie, trés bon prof! Sinon je te conseille un autre bouquin excellent aussi de Pierre Miquel "Excés climatiques sur la montagne Languedocienne et conséquences catastrophiques" il y a notament un chapitre sur les crues Cévennols. J'ai trouv aussi sur le site de la Diren L-R http://www.languedoc-roussillon.ecologie.gouv.fr/ un article téléchargeable sur les régimes hydrologiques des cours d'eau du Languedoc-Roussillon http://www.languedoc-roussillon.ecologie.g...te/direnweb.zip si ca peut t'aider....... Tiens aussi le retour d'expérience des crues de septembre 2002: http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/crues_gard.pdf Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
yvo Posté(e) 20 février 2007 Partager Posté(e) 20 février 2007 Un grand merci pour cette réponse portant sur des aspects techniques que j'ai du mal à trouver en bibliographie. Je remerci aussi les autres forumeurs participants. J'ai une question qui finalment entre bien dans le cadre de la problématique des risques: ces phénomènes cévenols sont ils prévisibles à l'avance ou plutôt quel est leur dégré de prévisibilité? Question prévisibilité c’est difficile de répondre, je ne pense que cela se détecte longtemps à l’avance avec certitude, enfin je suppose, je ne suis pas météorologue. Premièrement, on ne peut pas avoir une confiance absolue des modèles et de la sortie des cartes, plusieurs jours à l’avance, même pour MF. Deuxièmement, un tout petit décalage de qq centaines de km et rien ne se passe. Ce sont certainement là toutes les difficultés de la prévision. Heureusement ces phénomènes ne se produisent pas systématiquement, il faut la conjonction de plusieurs paramètres. De toute façon c’est MeteoFrance qui décidera de l’alerte. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
geoman Posté(e) 23 février 2007 Auteur Partager Posté(e) 23 février 2007 Les pressions, ici le géopententiel, vont s’organiser autour de ces bas géopententiels. Les lignes de pressions à cette altitude (isohypses) vont souvent être dirigées sur la méditerranée dans une direction Ouest-Est. Par contre la dépression au sol s’organisera d’une autre façon avec un léger décalage par rapport à l’altitude. On retrouvera, toujours dans cette région, des isobares dirigés maintenant du Sud vers le Nord. Ces isobares remonteront vers la vallée du Rhône et les régions limitrophes et apporteront de l’air chaud et humide venu de la mer qui viendront buter sur les premières « montagnes » que sont les Cévennes. J'ai quelques questions justement. Qu'est ce qui fait qu'en altitude, les pressions vont se diriger selon une direction Ouest-Est? Si j'ai bien compris il existe deux trajectoires différentes: une trajectoire de la dépression au sol (sud nord) et une trajectoire de la dépression en altitude (ouest-est)? Que veut dire "un léger décalage par rapport à l'altitude"? Je suis un peu pointilleux je sais, mais j'ai vraiment envie de bien comprendre le phénomène. Merci. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Cotissois 31 Posté(e) 23 février 2007 Brest Partager Posté(e) 23 février 2007 Il faut surtout voir les vents induits par les anomalies dépressionnaires, plutôt que le déplacement des dépressions. Le gros risque des crues orageuses c'est la stationnarité des pluies. Lorsque les flux sont stationnaires mais bien organisés, un orage peut se permettre de rester bloqué sur le relief en étant continuellement alimenté en surface par des vents forts. Le fait que les vents tournent avec l'altitude permet à l'orage d'acquérir une organisation 3D plus performante, et le fait que le vent augmente avec l'altitude favorise de forts mouvements verticaux. Un orage en V est justement un orage stationnaire avec un fort vent en altitude (explique le panache nuageux). Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
geoman Posté(e) 24 février 2007 Auteur Partager Posté(e) 24 février 2007 Merci Cotissois. Je parlerais très furtivement des orages en V, mais mon objectif c'est d'être compris le mieux possible par tous...Donc de pas faire trop compliquer. Je souhaiterais par contre m'attarder sur le commentaire de la formation d'une goutte froide d'altitude et son évolution jusqu'à la péninsule ibérique. Sachant que l'instabilité vient en grande partie de la présence d'air froid en altitude (carte 500hpa), et d'air plus chaud au sol, est il intéressant de comparer les valeurs du bas géopotentiel avec celles des cartes des températures à 850hpa? Exemple: épisode cévenol du 8 et 9 septembre 2002, 6Septembre 7Septembre 8Septembre 9Septembre Merci de votre participation. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
yvo Posté(e) 25 février 2007 Partager Posté(e) 25 février 2007 Je vais tenter d’expliquer simplement la formation d’une goutte froide, les pro corrigeront bien entendu. Une goutte froide se forme souvent de deux façons différentes. La première est une suite « logique » d’un talweg d’altitude (5000m ou 500hPa), c'est-à-dire que les bas géopententiels situés au nord de l’Atlantique vont former petit à petit une excroissance en forme de coin s’enfonçant dans des Ht géopotentiels situés au sud (voir ta carte du 6 sep 0h). Les exemples ne collent pas tout à fait à mes explications à cause de la situation géographique. Cette excroissance se dirige en général vers les basses latitudes en prenant de l’ampleur (accroissement du Tourbillon (Ta) dû à Coriolis), voir le principe de la carte du 7sep 0h. C’est pour cette raison que l’on trouve souvent un Talweg descendant jusque vers le sud de l’Espagne, voir le Maroc. C’est justement dans cette partie sud du Talweg que le phénomène est le plus actif, l’atmosphère est bien chahuté (baroclinie importante, isothermes les plus froides, Ta très actifs…). Par contre, dans la partie nord de ce talweg, l’atmosphère s’équilibre doucement, les Tourbillons sont de moins en moins actifs (diminuent en valeur) et bientôt le géopotentiel augmente. C’est une image simpliste, évidemment. Si le phénomène continue, les Ht géopentotiels autour de la partie nord du Talweg vont enserrer petit à petit le nord du Talweg. Ils viendront couper la liaison entre les bas géopotentiels nord atlantique du départ et ce Talweg. La Goutte Froide est formée, voir la carte du 8 sep 0h. Maintenant cette GF (ayant en son sein des T° plus froides par rapport à l'extérieur, baroclinie importante) va devenir très active, elle va tourner sur elle-même, comme une toupie, dans un sens cyclonique. Etant entourée de Ht Geop., elle aura du mal à s’échapper un peu à l’image d’une goutte d’eau au fond d’un verre. Ce phénomène peut durer pendant des jours, voir des semaines. Sa trajectoire sera également cyclonique en descendant puis remontant. Elle aura du mal à s'évacuer, elle devra se combler sur place. Ce système va engendrer du mauvais temps sur son passage, elle peut gâcher des semaines de vacances. On peut parler de mini-dépression. Une parenthèse, tout s’équilibre dans l’atmosphère. A la droite (Hémisphère Nord) des bas géop d’un Talweg on trouvera une dorsale de Ht geop et ainsi de suite, on aura une succession de Talwegs et de dorsales. La deuxième façon de produire une GF peut être une anomalie de Tropo isolée. Pour l’instabilité, c’est autre chose. On peut évidemment regarder les cartes 850hPa et 500hPa comme base, mais il faudra compléter avec l’humidité à tous les étages, voir les coupes de l’atmosphère, le CAPE, etc… Pour les épisodes Cévenoles, c'est en premier la T° de la mer, chaude en fin d'été, début automne qui va générer une évaporation importante et donner cette grande humidité à l'air. cette derniere sera transportée le plus rapidement en direction du continent. Ensuite, comme le disait très bien Cotissois22, c'est la stationnarité des pluies sur le relief qui va engendrer les inondations. J’espère que mes explications ne seront pas entacher d’erreurs et que les pros voudront bien les corriger et de compléter si possible. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Gombervaux Posté(e) 25 février 2007 Partager Posté(e) 25 février 2007 Ma vision est complètement différente: 1 - conditions en basse couches: fort différentiel de température (anomalie chaude) proximité de la tempé mer. jet de basse couche important, convergence presque systématique. 2 - vers la 600 : advection d'air sec 3 - à la tropo : forte anomalie basse avec un bon rapide de jet. Si manque une de ces conditions, pas d'épisode med. Pour le cévenol, c'est le cas particulier du jet de basse couche qui se canalise dans la vallée du Rhône. Je veux bien aller chercher le souffle du battement d'aile de papillon sur l'islande, mais faut pas dec. Ca se passe d'abord sur place. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Damien49 Posté(e) 26 février 2007 La-Chapelle-Saint-Florent - 49 (proche 44, bord Loire) Partager Posté(e) 26 février 2007 Un orage en V est justement un orage stationnaire avec un fort vent en altitude (explique le panache nuageux). En effet, mais je nuancerais un peu la phrase quand même en disant que c'est "à peu près" stationnaire. C'est surtout le fait qu'il s'agit d'un orage à propagation rétrograde avec un très fort courant ascendant qui est entretenu de façon très durable. La stabilité de l'organisation de ce type d'orage à formation arrière est surtout dût à un cisaillement directionnel important et la présence en effet d'une goutte froide en altitude surtout. Enfin les conditions 1 2 et 3 de Gombervaux sont essentielles et explique bien le phénomene de "couvercle" qui a très souvent lieu dans ce type d'orage à formation très rapide. Concernant les épisodes Cévénoles proprement dit, j'imagine que le forçage du couvercle, doit être d'origine orographique avec le Massif Central. Yop qu'est-ce que je fous encore là à cette heure moi /emoticons/ohmy@2x.png 2x" width="20" height="20"> Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Cotissois 31 Posté(e) 26 février 2007 Brest Partager Posté(e) 26 février 2007 Accordé le "quasi-stationnaire" /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Rétrograde c'est pareil, c'est pas toujours le cas je pense. Ca veut dire "à contre-courant" non ? Je comprends la vision de Gombervaux, mais c'est un niveau sans doute un peu trop relevé. Yvo a détaillé le phénomène de "goutte froide", sauf qu'à la fin l'anomalie de tropopause n'est pas un autre phénomène, mais bien le même vu d'une façon plus moderne. C'est même l'explication la plus originelle. Mais l'anomalie de tropopause est une notion qui n'a pas encore été adoptée par le grand public, la faute aux cartes de fronts trop utilisées pour faire passer la pilule de la dynamique atmosphérique. Néanmoins, l'initiative de parler de thalwegs ou "goutte froide" et du dynamisme associé (ce qui implique de préciser la relation entre jets d'altitude, zones de divergence et anomalie de tropopause) serait courageuse et en phase avec les connaissances actuelles Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Damien49 Posté(e) 26 février 2007 La-Chapelle-Saint-Florent - 49 (proche 44, bord Loire) Partager Posté(e) 26 février 2007 Hé hé oui tu as raison Cotissois pour la relation goutte froide et anomalie de tropopause. Mais j'aime bien perso parler de goutte froide quand même, car c'est très très très souvent quand même une bulle isolée en méditérannée, ce que la notion d'anomalie de tropopause ne révele pas. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
yvo Posté(e) 26 février 2007 Partager Posté(e) 26 février 2007 Accordé le "quasi-stationnaire" Rétrograde c'est pareil, c'est pas toujours le cas je pense. Ca veut dire "à contre-courant" non ? Je comprends la vision de Gombervaux, mais c'est un niveau sans doute un peu trop relevé. Yvo a détaillé le phénomène de "goutte froide", sauf qu'à la fin l'anomalie de tropopause n'est pas un autre phénomène, mais bien le même vu d'une façon plus moderne. C'est même l'explication la plus originelle. Mais l'anomalie de tropopause est une notion qui n'a pas encore été adoptée par le grand public, la faute aux cartes de fronts trop utilisées pour faire passer la pilule de la dynamique atmosphérique. Néanmoins, l'initiative de parler de thalwegs ou "goutte froide" et du dynamisme associé (ce qui implique de préciser la relation entre jets d'altitude, zones de divergence et anomalie de tropopause) serait courageuse et en phase avec les connaissances actuelles /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> Tout à fait, mon but était de faire quelque chose de simple à présenter à une personne qui ne semble pas toujours connaître les théories modernes. Alors, il m' a semblé plus judicieux de rester avec des "vieilles" théories même si cela fait bondir Gombervaux. Moi j'aime bien, ça un côté enfantin ! L'erreur était peut être de mélanger ma "goutte froide" et l'anomalie de Tropo. /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">Je ne voyais un exposé du style anomalie de Tropo avec repliement accompagné d'un forçage en altitude, avec de fortes divergences et des vitesses verticales élevées.... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Gombervaux Posté(e) 26 février 2007 Partager Posté(e) 26 février 2007 Hé hé oui tu as raison Cotissois pour la relation goutte froide et anomalie de tropopause. Mais j'aime bien perso parler de goutte froide quand même, car c'est très très très souvent quand même une bulle isolée en méditérannée, ce que la notion d'anomalie de tropopause ne révele pas. Tiens celle là elle est pas isolée Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Damien49 Posté(e) 26 février 2007 La-Chapelle-Saint-Florent - 49 (proche 44, bord Loire) Partager Posté(e) 26 février 2007 Euh j'ai pas compris Gombervaux... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Gombervaux Posté(e) 26 février 2007 Partager Posté(e) 26 février 2007 Euh j'ai pas compris Gombervaux... En cas de goutte froide, le lavage du nez avec du sérum physiologique est aussi important . La deuxième ligne de défense passe par la prise de vitamine C, présente notamment dans les agrumes et les kiwis. Quant aux personnes allergiques, elles peuvent anticiper et se protéger au début de l’hiver par la prise d’un antihistaminique. doctissimo Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Damien49 Posté(e) 26 février 2007 La-Chapelle-Saint-Florent - 49 (proche 44, bord Loire) Partager Posté(e) 26 février 2007 C'est pas bien de se moquer. Pour ma défense, je parlais de la signification littérale de l'expression que je trouve sympa et non du sens scientifique... Mais bon t'as raison, je sais bien... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Météofun Posté(e) 26 février 2007 Partager Posté(e) 26 février 2007 Bon, j’arrive un peu après la soupe (j’étais en vacances …) mais c’est un sujet intéressant ! Pour être claire, il faut éviter la confusion entre épisode Méditerranéen de type Cévenol et épisode Méditerranéen orageux … Sur le sujet, je me permet de mettre /index.php?showtopic=17767'>en lien un topic qui en parle. Il est plus simpliste que toutes les notions qui sont abordées là, mais pour un sujet général comme le tien Géoman, ça peut peut-être servir … Je reviens notamment sur l’importance de la goutte froide (au sens des anomalies thermiques liées à l’anomalie de tropo). Les forçages d’altitude dus notamment aux advections de TA ne sont pas vraiment évoqués. Généralement dans les épisodes Méditerranéen, l’ « effet couvercle » n’est pas forcément très fort (en tout cas moins que dans certaines configurations orageuses d’été par exemple) mais peut être néanmoins déterminant … Dans certains complexes pluvio-intable qui arrivent de la mer, l’effet couvercle (si on tient à une image dénuée de son explication) est même quasiment inexistant avec des poussées convectives un peu partout. Lorsqu’il est plus présent, le relief peut servir à forcer la convection lorsque le flux de BC est dynamique (cas de la Corse évoqué dans le topic que j’ai mis en lien, ou des Cévennes le 17 aout 2006. C’est souvent signe que la dynamique d’altitude et les forçages de BC (sauf orographique) sont un peu faiblards (bien que parfois forts) pour les conditions d’instabilités en question. C’est ce type de situation qui fait un lien entre le phénomène Cévenol (pluies stratiforme orographique pur) et le phénomène orageux. Lorsque les forçages sont plus importants, que l’air sec d’altitude est bien présent, et que d’autres facteurs sont présents (convergence local de BC, anomalie thermique de petite échelle, …) des orages violents peuvent se mettre en place sans la nécessité du forçage orographique. Le cisaillement de vent (et notamment l’hélicité) étant alors un facteur déterminant dans l’organisation des cellules. En cas de goutte froide, le lavage du nez avec du sérum physiologique est aussi important . D’où l’expression « avoir la goutte au nez » comme ton avatar le montre si bien … /emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20"> Pardon, là c’est franchement gamin, j’ai un peu honte … Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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