Les trous à froid en France

[snowman43]

Voici quelques petites données de gel calculées entre octobre et mai du côté des Estables.

128 jours de gel au village des Estables

172 jours de gel en bas du village près de la rivière (300m du village, 40m plus bas) Une différence vraiment importante, surtout quand on tient compte du caractère très nébuleux de cette période froide. Je vous informe par la même occasion qu'une station météo temps réel (Vantage Pro 2) devrait tout prochainement être installée dans les narces de Chaudeyrolles.

[Sphagnum]

Voici quelques petites données de gel calculées entre octobre et mai du côté des Estables.

128 jours de gel au village des Estables

172 jours de gel en bas du village près de la rivière (300m du village, 40m plus bas)

Une différence vraiment importante, surtout quand on tient compte du caractère très nébuleux de cette période froide.

Je vous informe par la même occasion qu'une station météo temps réel (Vantage Pro 2) devrait tout prochainement être installée dans les narces de Chaudeyrolles.

Merci pour les infos, sais-tu de quel ordre est l'écart de température entre le village et le bas du village en conditions radiatives ?

De mon côté, j'ai du nouveau concernant un possible trou à froid que j'ai évoqué l'automne dernier. En faisant des recherches sur Combe noire (forêt de Mignovillard, Jura) et ses épicéas rabougris, je trouvais régulièrement des mentions de combes à gel dans la forêt du Risoux où le même phénomène était observé sur la végétation. Et bien je suis passé tout à l'heure à la Chaux-Sèche, située au coeur du Risoux et en partie sur la commune de Bellefontaine (Jura), et voici ce que j'y ai vu :

La ressemblance avec Combe noire est flagrante : pelouses sèches, rocailles, éboulis et larges dolines perdus au beau milieu d'une forêt d'épicéas. L'ambiance est toutefois plus subalpine et les cortèges floraux sont proches de ceux des alpages des Monts Jura (Crêt de la neige, etc.) bien qu'on ne soit qu'à 1200 m d'altitude environ : Nigritelles, Campanule en thyrse, Potentille de Crantz, Botryche, Sélaginelle, etc.

Mon regard fut rapidement attiré par les pentes des nombreuses dépressions sur lesquels croient des épicéas de forme familière.

En y regardant de plus près, il s'agit bien d'arbres rabougris et couverts de lichens comme on peut en observer à Combe noire.

La photo ci-dessus montre ce que je pense être le point bas.

Une dernière image de la partie sud de la Chaux-sèche. Je ne suis pas resté longtemps, la pluie arrivait, mais j'y repasserai prochainement.

S'agit-il d'un trou à froid à la hauteur de Combe noire et de la sèche de Gimel ? La végétation pseudo-alpine à 1200 m d'altitude seulement et les épicéas rabougris semblent en tout cas indiquer quelque chose de bien intéressant.

[snowman43]

Merci pour ces photos, une bien belle combe.

Merci pour les infos, sais-tu de quel ordre est l'écart de température entre le village et le bas du village en conditions radiatives ?

Généralement entre 4 et 5°C mais ça peut être plus lorsque toutes les conditions sont réunies. La baisse du mercure est limitée par le fait que la dépression n'est pas fermée et que l'air froid peut donc s'écouler vers la vallée. Des gelées plus fortes et fréquentes sont donc probablement observées un peu plus bas, près de la rivière au lieu dit la Vacheresse où la vallée est bien encaissée, recueille l'air froid d'un bassin versant plus important et se situe en plus juste avant un rétrécissement correspondant au virage fait par la rivière.

Certains en parlaient en tout début du topic, mais il y a sur le plateau Ardéchois un joli trou à froid à la tourbière de Sagne Redonde. En février 2010, le mercure y était descendu à -32°C. Comme le précise l'auteur, on ne devait pas être loin des -40°C en mars 2005 : http://umrespace.unice.fr/public_html/umr/spip/IMG/pdf/2011_1-F-Gregoire.pdf

[Sphagnum]

Suite à une investigation le 6 et 7 février 2012 les minimums étaient <.de 9 à12°C aux Chauvins, pour le lac des Mortes <.de 3 à 8°C

Bonsoir joselito, les minimums étaient inférieurs de 9 à 12°C aux Chauvins par rapport à quoi ?

Sinon, oui ça serait intéressant de suivre le site, en espérant qu'il ne soit pas trop exposé au vent.

[Sphagnum]

Merci pour ces photos, une bien belle combe.

Généralement entre 4 et 5°C mais ça peut être plus lorsque toutes les conditions sont réunies. La baisse du mercure est limitée par le fait que la dépression n'est pas fermée et que l'air froid peut donc s'écouler vers la vallée. Des gelées plus fortes et fréquentes sont donc probablement observées un peu plus bas, près de la rivière au lieu dit la Vacheresse où la vallée est bien encaissée, recueille l'air froid d'un bassin versant plus important et se situe en plus juste avant un rétrécissement correspondant au virage fait par la rivière.

Certains en parlaient en tout début du topic, mais il y a sur le plateau Ardéchois un joli trou à froid à la tourbière de Sagne Redonde. En février 2010, le mercure y était descendu à -32°C. Comme le précise l'auteur, on ne devait pas être loin des -40°C en mars 2005 : http://umrespace.unice.fr/public_html/umr/spip/IMG/pdf/2011_1-F-Gregoire.pdf

Merci pour les précisions, c'est à peu près l'écart moyen que j'ai observé cet hiver entre mon village et les marais (une dépression ouverte également) en conditions radiatives avec une pointe à 8°C d'écart lorsque les conditions étaient optimales. Très intéressant le pdf, merci !

[Sphagnum]

Bonjour, je suis passé ce matin au Creux du Croue (massif du Jura, canton de Vaud en Suisse), qui n'avait rien donné d'intéressant cet hiver d'après les températures relevées par 'joselito', et bien je n'y ai rien trouvé d'exceptionnel. Pourtant la cuvette est très belle avec une zone fermée d'environ 20 mètres de profondeur. Les épicéas n'y sont pas rabougris même sur les pentes sèches alors que j'en ai trouvé quelques uns dans la tourbière au fond de la doline de Chaudezembre à la Pesse (département du Jura). Au Creux du Croue, ça soufflait beaucoup, même au fond. Le site est peut être trop souvent soumis au vent pour que l'air froid y soit piégé. Malgré tout, peut être que ça fonctionne de temps en temps, mais pas de manière à impacter les épicéas.

[Sphagnum]

Les trous à froid jurassiens ont fonctionné cette nuit, il faisait -0,8°C au fond de la Sèche de Gimel vers 4h. Je suis parti à 5h15 pour Combe noire. Le bassin supérieur de l'Angillon (entre Andelot et Champagnole) était rempli de brume, le lac d'air froid atteignait le lieu-dit Bas du bois (commune de Supt). Après la forêt de la Joux, le plateau de Nozeroy était lui aussi couvert de brume, un petit lac d'air froid remplissait la moindre dépression, la voiture affichait 8°C à Censeau. À Combe noire le ressenti était franchement hivernal, j'aurais du prévoir des gants, une écharpe et un bonnet . J'ai relevé -2°C au thermomètre mini maxi au point bas vers 7h, heure à laquelle la végétation s'est sérieusement couverte de glace... le soleil s'est levé pas loin d'une heure plus tard !

[Sphagnum]

Combe noire : -2.2 C° H=6h38

Bonjour 'joselito' et merci pour les données.

Je vois que je m'en sors pas si mal niveau précision avec mon vieux thermomètre mini maxi !

[riri vertacorien]

4.9° à la Source du Doub, 3.4° à la brévine ce matin en comparaison

Merci pour le suivi .

Premier coup de frais aussi sur le Vercors avec 5.4° à Lans et 4.7° à Méaudre

[taf95]

Bonjour à tous.

Si en cette fin d'été 2013 il vous reste du souffle et de la patience pour me lire, vous allez pouvoir me suivre par le récit et par l'image sur la balade que j'ai pu faire au plateau de Komna (massif du Triglav, Alpes juliennes en Slovénie). C'était le 24 juillet dernier. Dès le départ de la randonnée, je visais avant tout Lepa Komna, partie de ce plateau karstique situé à l'ouest du lac Bohinj et richement pourvu en dolines. C'était bien sûr pour découvrir la petite vallée Mrzla Komna, située au coeur de Lepa Komna. Vous vous en seriez doutés ? C'est une balade de l'après-midi, entre midi et 20h HL (heure légale de France), soit TU + 2h, pour être précis. A noter que l'heure légale de Slovénie se calquait sur celle de France.

L'après-midi de la veille nous sommes arrivés de Kaposvar en Hongrie, via Ljubljana écrasé par la chaleur sous un ciel sombre annonçant l'approche de l'orage, ce qui nous changea du beau temps subi lors des quelques jours passés plus à l'est.

Ce mercredi 24 juillet nous laissons donc la voiture au parking de la Savica à Ukanc, un peu au-dessus du lac Bohinj. C'est au pied de la falaise qui conduit au vaste plateau de Komna. La montée dure 2h1/2. Ceci aboutit à la rupture de pente qui marque le commencement du plateau. On part de 653m au parking, pour atteindre 1513m à Planina Na Kraju déjà situé bien à l'intérieur du plateau. D'abord il y a de nombreux lacets (on les voit bien sur la carte au 1/25000 "Bohinj" de Sidarta). On est alors dans l'étage montagnard pour un bon moment. La pente est très raide, mais le sentier est bien tracé et le paysage traversé superbe avec sa forêt naturelle mixte (feuillus et conifères) qui s'accroche jusqu'aux parois abruptes. Vers la fin de la montée on passe presque d'un coup dans l'étage subalpin. Ce changement d'étage se produit un peu avant la rupture de pente qui marque l'arrivée sur le plateau et la fin des efforts. Il est très net. Le paysage s'éclaircit alors, on passe en effet d'une forêt dense à une forêt-parc très lâche où abonde une variété du Pin de montagne, le Pin nain ou Pin Mugo.

Notons que c'est un pin avec plusieurs troncs et au port plutôt rampant. Quelques mètres de haut, pas plus. Un arbuste en somme. Dans cette partie des Alpes, on ne trouve pas la variété érigée, le Pin à crochets (uncinata), si typique des Alpes occidentales. Le Pin nain donne un caractère très spécial au paysage de ce haut plateau qu'est le Komna. En effet il y est omniprésent et par son port et sa couleur en rend toujours l'aspect très austère, comme mes images vont le suggérer. Cependant quelques mélèzes apportent ici ou là une teinte plus claire à la belle saison et font comme ailleurs dans les Alpes des taches de couleur jaune dès que l'automne arrive.

Sur une courte distance la végétation près du sol s'étoffe, fournissant finalement une belle prairie, bien colorée car riche en fleurs variées. C'est un paysage plus ou moins ouvert, un paysage de prairie où l'on peine à trouver un véritable arbre et où affleurent quelques blocs de calcaire blanc comme neige.

Ce matin-là la forêt du parc national est encore mouillée. En effet l'après-midi de la veille un orage est passé sur le massif du Triglav. Aussi lors de notre arrivée dans la vallée de Bohinj le paysage était détrempé sous un ciel encore bien chargé. En fait l'orage aperçu de Kranj une heure auparavant venait de déverser sa pluie sur la région de Bohinj, y faisant baisser la température, auparavant caniculaire comme elle l'avait été en Hongrie à notre départ et durant notre approche des Alpes juliennes par l'Est de la Slovénie. Là c'était beaucoup plus supportable que les 34°C notés au thermomètre de la voiture lors du passage par les confins nord de Ljubljana. L'orage de la veille a fait baisser la température vers 14°C en fin d'après-midi. C'était certes frais, mais très agréable. On respirait enfin.

Le matin du jour de la balade le ciel est encore couvert. Et cela sent de nouveau l'orage, vu la température qui est de nouveau en hausse et cette humidité de l'air qui ne peut pas baisser. Aussi je m'équipe d'un parapluie, on ne sait jamais. Et surtout d'un parapluie... en bois ! A.-M. elle, a sa cape de randonnée. Dès les premiers pas sur le sentier on peut entendre les premiers grondements de l'orage qui s'annonce. Aussi la forêt est de moins en moins lumineuse. De toute évidence il va pleuvoir avec cet orage en approche.

Quelques gouttes discrètes d'abord, auxquelles fait suite une pluie persistante et de plus en plus forte. Cela n'est pas près de s'arrêter. On sort donc cape de pluie ou parapluie. Le mien est petit, aussi je porte mon sac à dos contre le ventre. C'est surtout pour les cartes à préserver de la flotte. Sans sac étanche... Il pleut tellement fort que la pluie arrive à passer à travers le tissu du parapluie. Ce que je sens n'ai pas dû à des éclaboussures, mais à un manque d'étanchéité. Cela promet... En effet aujourd'hui je n'ai rien d'autre contre la pluie. Quant à A.-M. qui file devant, elle est sous sa cape, au sec. Enfin, c'est ce qu'elle m'a dit plus tard... J'évite les capes de randonnée soi-disant étanches, parce qu'elles fuient aux coutures et qu'il y a toujours un cordon ou un autre qui pendouille et va s'accrocher aux rochers ou à la végétation en bord de chemin au risque de te faire trébucher. Contre le rafraîchissement : une polaire dans le sac à dos. Mais elle va se mouiller elle aussi, si ça continue comme ça. On monte, on monte...

Je suis vraiment intéressé par la découverte de ce qu'il y a plus haut. Le plateau de Komna et ses dolines ! La limite de ce plateau ne passe pas loin du lac Bohinj, en tout cas beaucoup moins que je ne pensais. Il ne s'agit que de quelques kilomètres à vol d'oiseau. Avec le temps qu'il fait en ce début d'après-midi, encore faudrait-il ne pas avoir à rebrousser chemin à cause d'une détérioration du ressenti.

Pour l'instant on n'y est pas, mais par moment je pense quand même à l'éventualité de l'hypothermie. On risque en effet de se refroidir progressivement, à cause de l'intensité de la pluie qui finirait par mouiller mais aussi de la baisse de la température de l'air due à l'orage et à l'augmentation de l'altitude. Aussi je me dis plus d'une fois que cette balade risque d'être pliée rapidement si la pluie continue ou surtout vient à empirer. En plus il y a des rafales qui rabattent la pluie de côté et refroidissent. Ces conditions durent toute la montée, soit 2h1/2.

Vers le subalpin, le sentier est presque recouvert par une végétation basse détrempée qui ne demande qu'à se décharger de l'eau sur le passant. Nécessité de frapper les branches basses avec le parapluie ouvert ou, surtout, la canne de randonnée. Et puis, lors de l'arrivée sur le plateau, la pluie s'atténue. On a droit à des vues dégagées sur la vallée de Bohinj, mais des nappes de nuages bas empêchent de voir le fond avec le lac et des volutes masquent en partie le haut des versants.

Nous apercevons un grand refuge, situé en hauteur sur le bord du plateau (Dom na Komni), mais nous ne nous y rendrons pas. En effet je tiens à arriver à Lepa Komna le plus tôt possible, craignant une nouvelle aggravation du temps. Il ne pleut plus certes, mais l'humidité de l'air et l'aspect du ciel ne promettent pas une amélioration. Il reste donc à passer entre les gouttes et les éclairs qui ne devraient pas tarder à réapparaître. Et en plein subalpin, les éclairs c'est plus dangereux qu'au sein d'une forêt dense comme celle que nous venons de quitter.

Je suis pris entre le désir de m'attarder un peu le long du chemin pour observer de haut la dépression fermée de Luknja et celui de rejoindre le plus vite celle de Planina Na Kraju, d'où nous partirions en direction de Lepa Komna. A.-M. est déjà bien devant, invisible. Et cet orage qui menace ! Mais il ne pleut pas. Enfin, pas encore...

Je profite donc de cette accalmie, pour faire quelques photos de Luknja au passage. En voici une : http://www.casimages.com/img.php?i=13081402124114568611463827.jpg. Le chemin suit en effet le haut du flanc est de la doline et on a de celle-ci des vues magnifiques avec toutes ces montagnes à l'arrière-plan. C'est un trou très vaste, très profond aussi. Le point bas est à l'altitude de 1429m. Dom na Komni, situé au bord de la dépression, affiche 1520m d'altitude. A proximité du refuge se trouve le col (1485m). Vous voyez la différence entre le point bas et le col ? Vraiment impressionnant, ce TAF. Du chemin on voit même le fond, mais seulement par intermittence, à la faveur de trouées suffisantes dans le couvert forestier. Le fond est couvert de prairie, même si ce creux est très boisé. Il y a de grands arbres, mais ils sont en haut des versants qui par endroit sont très raides au point même de produire des falaises. Aussi, le facteur de vision du ciel ne doit pas être optimal dans ce cas. Pourtant Luknja est un TAF très sévère, presqu'autant que Planina Govnjac ou même Mrzla Komna - également situés sur le Komna -, comme le montrent divers articles. Comme environnement, cela me ferait penser à la doline Gruenloch en Autriche, d'après les images que j'en ai vues. En tout cas, pour commencer avec les TAF de Slovénie, Luknja c'est bien beau.

J'atteins Planina Na Kraju, où m'attend A.-M., et son petit refuge (Bogatinom, alt. 1513m). C'est un carrefour, j'essaie donc de repérer le sentier qui va en direction de Lepa Komna. Pas évident. Le large chemin que nous venons de suivre jusque-là continue vers le mont Bogatin. Ce n'est donc pas dans cette direction qu'il faut aller. Mais de l'endroit où nous sommes le sentier pour Lepa Komna est invisible. Et nous ne savons où le prendre, ce qui m'énerve. Je trébuche, glisse et m'affale sur les graviers du chemin. C'est le côté droit qui prend. La hanche me retient ainsi que le genou. Je me suis rattrapé avec les mains, freinant la chute... Le pantalon a eu un accroc, constaté plus tard. Surtout le genou a été écorché par le gravier et est en sang.

Et puis voilà qu'il recommence à tonner, alors que le ciel s'assombrit de nouveau. Bientôt les premières gouttes. Il faut touver une planque, car nous sommes trop exposés. Et puis mouillé comme on est, on commence à se refroidir ; mais cela a pris du temps, puisque nous bougions toujours jusqu'à présent. Alors, direction le refuge, situé tout près et en contrebas. Quelques dizaines de mètres de prairie parcourus dans la crainte des éclairs. Nous sommes enfin au sec.

Impatient, je fais des allées et venues entre l'intérieur du refuge et l'extérieur. Mais l'orage ne fait que se renforcer et le vent est frigorifiant. Décourageant ! Je me vois privé de voir comment c'est là-haut, vers Lepa Komna. Collation et discussions avec des randonneurs aident à passer le temps. Mais j'ai autre chose en vue !

Arrivés jusqu'à ce point après s'être tapé toute cette montée, on ne va quand même pas être empêché d'accéder à Lepa Komna qui commence à deux pas d'ici. Et surtout, la petite vallée Mrzla Komna - le plus performant des TAF de Komna et même un des plus performants de Slovénie avec celui de Hribarice situé non loin mais côté Triglav et Kanjavec - ne se trouve qu'à un kilomètre et demi ou deux d'ici, à vol d'oiseau.

Je viens de repérer par où le sentier doit passer, en examinant de nouveau ma carte au 1/25000. Aussi, depuis une des doubles fenêtres du refuge, celle qui nous sert à voir vers l'extérieur, je vois enfin l'itinéraire se profiler au loin. Mais il pleut encore et encore et le vent s'est même accentué. De quoi décourager de sortir. Le sentier, sinueux, s'éloigne de Na Kraju, en montant vers un col parmi des Pins nains qui tapissent la prairie subalpine de façon discontinue. Au-delà de ce col commence Lepa Komna. Ce sentier, c'est bien l'accès pour la petite vallée Mrzla Komna. On approche, ouf ! Et le col, c'est Turska vratca, à 1603m d'alt. selon la carte. Donc le point le plus haut de la balade prévue : http://www.casimages.com/img.php?i=13081403113514568611463991.jpg.

Heureusement, l'orage finit enfin par passer. Nous sortons, pour en finir avec cette attente qui m'a semblé interminable. Certes il pleut encore un peu et on entend toujours des coups de tonnerre, mais je ne vois pas les éclairs. Le phénomène doit s'être éloigné. Ouf encore ! Entre-temps j'ai pris des repères. Désormais je m'oriente au milieu de ce plateau où tout se ressemble. Aussi, je vais directement au point de départ du sentier menant à Mrzla Komna. Il est temps de monter, car il est déjà aux alentours de 16h. On passe ce premier col après une raide montée en zigzag.

Entrée à Lepa Komna ! Et puis on longe une dépression fermée qui s'étend à notre droite. Sur la carte c'est en contrebas de Lepa rusa, mais je ne connais pas son nom, si elle en a un. Au nord du col se trouve son point bas (1585m), ce qui indiquerait que l'espace clos est peu profond (à peine 20m). Cette dépression, peu encaissée, est très boisée (essentiellement du Pin Mugo). Et on en voit le fond, sous forme de taches de prairie. Je fais quelques photos d'ensemble, mais c'est surtout parce que c'est beau : http://www.casimages.com/img.php i=13081402484314568611463910.jpg, http://www.casimages.com/img.php?i=13081402511114568611463912.jpg, http://www.casimages.com/img.phpi=13081402132414568611463828.jpg. En effet dans la littérature je n'ai encore rien vu concernant ce creux... Et puis, un autre col fait sortir de cette dépression.

Au-delà, le sentier longe à mi-pente une autre dépression fermée, de petites dimensions : http://www.casimages.com/img.php?i=13081402471414568611463909.jpg, http://www.casimages.com/img.php?i=13081402450114568611463904.jpg. C'est une autre doline de Lepa Komna. Elle est allongée et l'espace clos est également peu profond. Le point bas est à 1590m. Au moment où j'y arrive, je me dis, un peu déçu bien entendu, que Mrzla Komna pourrait bien être ça. Au bout de quelques minutes je n'arrive pas à reconnaître dans cette petite dépression les paysages de Mrzla Komna que j'ai vus sur des images. D'ailleurs mon doute ne se prolonge pas plus longtemps. En effet cette doline, sans nom elle aussi, nous conduit à un autre col.

A ce col démarre une longue descente conduisant vers une autre dépression fermée :

http://www.casimages.com/img.php?i=13081402440014568611463903.jpg, http://www.casimages.com/img.php?i=13081404193114568611464191.jpg, http://www.casimages.com/img.php?i=13081402423114568611463902.jpg, http://www.casimages.com/img.php?i=13081402411014568611463901.jpg, http://www.casimages.com/img.php?i=13081402401514568611463900.jpg.

Celle-ci s'oriente un peu vers la gauche par rapport à la ligne à peu près droite que suit le sentier depuis le refuge de Planina Na Kraju jusqu'ici.

Nous sommes enfin arrivés à Mrzla Komna, le TAF emblématique du plateau de Komna. -49,1°C de température minimale absolue relevés au fond de cette petite vallée sur une période quand même très courte (quelques années), par une équipe de chercheurs en climatologie de l'université de Ljubljana. Cela eut lieu le 9 janvier 2009. Evidemment c'est énorme en soi. A cette température l'humain ne peut pas respirer librement, et s'il le tente il va carrément suffoquer. Cet air ne peut être inspiré directement. L'organisme le refuse tel quel. Un rejet pour risque de gelure aux poumons, tout simplement. Et surtout ces -49,1°C, c'est énorme pour quelques années seulement d'enregistrement. Aussi, compte tenu de la statistique, il est évident que ça promet de passer la barre des -50°C dans un futur proche !

Pourtant, le site ne paie pas de mine : http://www.casimages.com/img.php?i=13081402390014568611463892.jpg. Regardez bien ses dimensions, elles ne sont nullement remarquables, mais plutôt médiocres je dirais. Déjà on sait que la profondeur maximale de l'espace clos n'est que d'une vingtaine de mètres, c'est vraiment moyen. De plus la largeur de celui-ci n'est que de 150m. Par contre le facteur de vision du ciel doit être optimal dans cette petite doline. C'est bien ce sur quoi les chercheurs ont insisté dans leurs rapports scientifiques sur cette dépression. Pour être descendu jusqu'au fond, là où se trouve la station, certes je trouve qu'il n'est pas très encaissé : http://www.casimages.com/img.php?i=13081402375814568611463870.jpg. En tout cas à partir de l'emplacement de la station on voit pas mal de ciel. En effet les pentes environnantes ne sont pas très raides, si l'on compare avec Luknja par exemple.

A voir les pentes de la dépression, je pense aussi que la superficie des sources d'air froid de Mrzla Komna - la zone de chalandise comme on dit - est relativement vaste par rapport aux dimensions réduites de son espace clos. Par ailleurs et surtout, je me demande si cette petite vallée ne s'inscrirait pas dans une dépression fermée de dimension bien supérieure, comme le font les sèches de Gimel et des Amburnex, creusant le plancher de la combe étendue des Amburnex, ou comme le font aussi les concavités inscrites sur le plancher de l'immense dépression fermée du Grandvaux, pour ne prendre que des exemples jurassiens. Pour trancher - à moins que ce n'ait déjà été fait par les chercheurs slovènes -, il faudrait examiner attentivement les courbes de niveau sur le secteur Lepa Komna. La carte que je me suis procurée neuve sur place est certes très détaillée de ce point de vue, mais reste difficile à lire. Avant tout parce qu'elle est très fragile au niveau des plis, ce qui fait perdre à ce niveau le cours des isohypses à cause de l'usure.

En tout cas Mrzla Komna est une dépression fermée incroyablement performante sur le plan du climat local, puisqu'en rigueur thermique elle dépasse toutes les autres étudiées de l'immense champ de dolines situé à l'ouest du lac Bohinj et au-dessus. Il y a bien une autre doline très performante sur ce plateau ondulé de Komna, mais elle n'appartient pas à la partie Lepa Komna, mais à la partie Spodnja Komna. Il s'agit de Planina Govnjac, doline située, par rapport à Mrzla Komna, dans la direction du sud. Et c'est vers cette autre doline qu'on trouve aussi la dépression fermée de Krosnja etc...

Le sentier traversant Mrzla Komna ne passe pas par le fond. Il se contente de le contourner, restant en hauteur. Aussi, du sentier on voit bien le fond. C'est là qu'est installé le poteau en bois qui est supposé supporter les appareils de mesures des slovènes. Comme déjà dit, j'y descends depuis le sentier. C'est en me frayant un chemin dans la prairie en pente jonchée de rochers en calcaire bien blanc. Aux passages délicats je m'aide de ramures de Pins Mugo auxquelles je m'accroche pour ne pas tomber, tant les flancs de la doline sont pentus à certains endroits. On se tord facilement les pieds sur ce terrain instable et très irrégulier : http://www.casimages.com/img.php?i=13081402260714568611463838.jpg. J'arrive enfin à la station, disons plutôt au mât : http://www.casimages.com/img.php?i=13081402291614568611463843.jpg, http://www.casimages.com/img.php?i=13081402365014568611463868.jpg.

En effet, point d'instruments accrochés à ce support : http://www.casimages.com/img.php?i=13081402310314568611463844.jpg. C'est l'été. Ils ont dû être retirés après la saison froide, le site étant alors rendu moins intéressant climatiquement par l'absence de la neige, dont la présence au sol peut être si pourvoyeuse de froid. Mais c'est peut-être aussi du fait de la fréquentation trop importante à la belle saison, ce qui mettrait les appareils en danger de vandalisme davantage qu'en hiver. Je prends quelques photos de la station ou de ce qu'il en reste, en montrant l'emplacement au sein de l'ensemble de la doline. Il s'agit d'un poteau en bois fixé au sol par une barre de métal et stabilisé par des étais obliques en bois eux aussi et le tout est flanqué de grosses pierres. Cela fait en tout cas sacrément bricolage. Mais après tout, pourquoi pas ?

Pour finir, je trouve que Mrzla Komna fait penser aux paysages de la doline Campoluzzo dans les Alpes italiennes, d'après les images que j'en ai vues.

Comme le temps passe et qu'il faut bien redescendre dans la vallée avant la venue de la nuit, nous ne poursuivrons pas plus loin sur le sentier, ce qui sinon aurait permis de varier les points de vue. On est bien obligé de se contenter de ce qu'on a vu et de ne pas traîner. Entre-temps la pluie a cessé et j'ai rangé mon parapluie. A.-M. file devant comme à l'accoutumée.

Sur le chemin du retour je m'attarde à différents points repérés à l'aller, pour faire d'autres photos. Même que je fais pour cela de brèves incursions dans les massifs de Pin Mugo. Le ciel est toujours bien gris, mais il ne pleut plus du tout et le tonnerre a complètement cessé. C'est bien plus tranquille qu'à l'aller. Mais je suis seul et en arrière. A.-M. est en effet loin devant, en général invisible car tellement loin. Aussi je fais attention à ne pas me faire piéger par un aven. C'est le pire danger de ce genre de région - exactement comme sur les hauts plateaux du Vercors. J'en ai vu un à la montée, juste en bordure du chemin. Mais à cet endroit très fréquenté il était fermé par une grille. Mais ici, loin de la fréquentation, un aven pourrait ne pas être fermé ! Là est le danger...

Finalement nous nous retrouvons en bas du sentier qui nous a conduits jusqu'à Mrzla Komna, c'est à proximité du refuge de Planina Na Kraju. Mais déjà A.-M. file devant. Alors je m'attarde encore, pour photographier Luknja une nouvelle fois : http://www.casimages.com/img.php?i=13081402525214568611463921.jpg, http://www.casimages.com/img.php?i=13081402560614568611463926.jpg. Et enfin, voici la grande descente en direction du parking, exactement par le même chemin qu'à la montée.

En effet il est un peu trop tard pour se risquer sur l'autre itinéraire de descente, celui passant par le lac (Crno jezero). Il est environ 20h, lorsque nous arrivons au bord de la rivière M. Savica. Deux choses nous surprennent alors.

Le torrent, gonflé par les pluies récentes, est en crue. Le bruit est particulier : un son très aigu. C'est un crissement continu, qui fait étrangement mal aux oreilles. Comme les ultrasons d'un sonicateur. Son provenant sans doute du mouvement des graviers qui forment la sole du torrent. Ce son strident doit être dû aux chocs et aux frottements des cailloux les uns par rapport aux autres. Cela ressemble à ce qu'on entend au bord du Rhin lors d'une crue, mais ici à Bohinj le phénomène est beaucoup plus prononcé.

Et puis ce soir-là il y a cette brume qui enveloppe la rivière en pente. L'air doux environnant se refroidit au contact de l'eau glaciale du torrent. Comme cet air est très humide après l'orage, il a vite fait d'atteindre le point de condensation. Ce qui induit cette brume. Une brume très froide, qui diffuse jusque sur le parking à partir de la rivière. Il fait donc beaucoup plus frais sur le parking que plus haut sur le chemin qui descend du plateau.

Cette balade nous fit rencontrer des fleurs variées (gentiane, arnica etc...) et de nombreuses salamandres noires. Celles-ci traînaient sur les chemins, profitant de la pluie et de la fraîcheur apportées par les orages qui ont mis fin à la chaleur et la sécheresse des jours précédents. En tout cas, ce jour-là nous n'avons pas été embêtés par le soleil, puisque pratiquement il ne s'est pas montré. Et nous ne fûmes pas écrasés par la chaleur, surtout au retour en soirée, où il ne faisait qu'environ +14°C au thermo-voiture au moment où nous longeâmes le lac Bohinj.

Auteur des images : Jean-Marc Chipoulet (©). APN : Olympus µ 1030 SW.

Marc.

[Thundik81]

Merci Marc pour ton compte-rendu de voyage.

Je ne sais pas si tu as atteint la Mrzla Komna. nos amis slovènes ont installé beaucoup de stations dans la région.

En 2009, il y avait celles là (et depuis il doit y avoir eu du changement) :

Pour te repérer utilises le portail géographique slovène :

http://gis.arso.gov.si/atlasokolja/profile.aspx?id=Atlas_Okolja_AXL%40Arso&initialExtent=404273%2C128921%2C13.22917

J'ai pointé la Mrzla Komna (46.297603,13.752603 ; le point à 1592,5 m d'alt.) donc n'utilises que le zoom et Podlage en haut à gauche pour naviguer entre cartes et photos aériennes (bientôt l'IR !!!)

Hier matin à la station LTHE de la Darbounouse 1,7°C à 7h00 (ce n'est pas bien descendu en fin de nuit).

[Sphagnum]

Bonjour Marc, merci pour ce récit, c'est toujours un plaisir de te lire et ça donne envie d'aller y faire un tour !

Merci pour le lien 'Thundik81', c'est exactement ce qu'il me manquait.

[Sphagnum]

Bonjour et merci "Thundik81"

Ce matin à la Combe noire : -1.8C° H=5.03

Merci. T'es allé y faire un tour au petit matin à ce que je vois. Il y avait quelques nuages, un peu de vent, de la brume ? Le refroidissement semble avoir été perturbé en fin de nuit.

Pour la sèche de Gimel : -3,3°C vers 4h.

[Sphagnum]

Oui dommage, quelques stratus sinon pas de vent pas de brume du moins vers approximativement...6h15

J'ai observé la même chose à Andelot, la Tn est de 6,6°C à 5h50 alors qu'il y a deux jours c'était vers 6h45. Je ne relève pas la température aux marais, mais ça a du descendre à 3,5-4°C je pense.

[Sphagnum]

Merci pour les photos Marc, ces paysages sont spectaculaires. Je ne m'attendais à ce que les pins soient aussi petits et rampants, les quelques pins mugos plantés à Combe noire sont nettement plus grands, mais le climat de Combe noire, bien que sévère, n'est pas le même. Pour suivre les courbes de niveau, ça devrait être plus simple sur le site du portail géographique slovène dont le lien a été donné par 'Thundik81' ci-dessus.

[taf95]

Bonjour Taf95,

J’ai survolé ton message et cela me donne des idées pour mes prochaines journées "disons de repos". Je vais me procurer une carte du secteur, afin de "zieuter" cela en détail et relire ton texte.

Bonjour 'joselito'.

Voici ce qu'il s'est passé, concernant mon passage par les Alpes. Notre fille aînée ayant choisi de faire un petit arrêt dans ses études, elle avait décidé il y a quelques mois d'aller passer une année dans un autre pays européen dans le cadre du service volontaire. Elle avait donc choisi la Hongrie et de ce fait devait commencer son service le lundi 15 juillet. Le lui ai donc proposé qu'on la déménage en voiture avec ses affaires pour une année et notamment ce qu'il faut pour passer l'hiver hongrois. On pensait partir le 10 ou 11 juillet et passer par la Slovénie via Salzbourg, ce qui nous aurait permis d'y faire un peu de montagne en sa compagnie. Et puis on aurait continué vers la Hongrie où on l'aurait déposée avant de poursuivre notre périple pendant encore deux semaines au maximum. En effet il y avait cette date-butoir du 26 juillet où mon épouse devait être rentrée le soir pour démarrer une rando de son côté le lendemain. J'ai donc projeté de rester quelques jours en Hongrie avant de retourner en Slovénie. Ceci nous aurait permis de connaître un peu mieux ce pays alpin, puisque nous aurions randonné en montagne plusieurs jours. Là-dessus nous serions revenus en Alsace via Salzbourg en faisant un petit crochet par les Préalpes d'Autriche et la Forêt de Bavière. Ceci m'aurait permis sans doute de visiter davantage de TAF, notamment d'autres TAF slovènes, mais aussi le TAF bavarois de Funtensee, qui est pratiquement sur la route du retour et même Gruenloch qui n'est pas très loin de Salzbourg.

C'est un événement familial malheureux mais prévisible qui nous a obligés à retarder ce départ en Hongrie de plus d'une semaine. Dès qu'elle a pu, notre fille est partie de son côté, ce qui lui a permis de limiter son retard. Nous avons pu la rejoindre ensuite et lui apporter ses affaires, mais nous ne sommes partis que le 19 juillet. Il ne restait plus qu'une semaine pour faire l'aller et le retour. Un vrai gâchis. Mais quand ça ne veut pas... Bon, on a fini par partir, car on ressentait la nécessité de voir autre chose que cette Alsace omniprésente dans nos vies. Mais comme projet, cela devenait limite, surtout par rapport aux distances à parcourir. Bon, quand même on avait des affaires à déposer...

Cela se fit au pas de course évidemment. Pas de Slovénie à l'aller, il fallut tracer. Trois jours passés aux alentours du lac Balaton et de Kaposvar, puis retour par la... Slovénie. Enfin ! Maintenant direction Bohinj bien entendu. En arrivant je ne pensais pas avoir l'occasion de voir le plateau de Komna. J'avais l'impression que cet endroit était très retiré et donc inaccessible aux visiteurs de passage que nous étions devenus bien malgré nous. Le premier soir, nous étions au restaurant avec sur la table une carte du coin faisant office de nappe en papier. C'était d'ailleurs très joli, je l'ai gardée. Y étaient représentés les atouts de la région de Bohinj avec les Alpes juliennes et le lac. En attendant, je me suis mis à la regarder de plus près et c'est à ce moment que je me suis aperçu que le Komna était très près de Bohinj. Etaient indiqués en effet Spodnja Komna mais aussi Lepa Komna ! J'étais content. Le vent tournait en notre faveur... enfin. Plutôt en ma faveur, parce que ces histoires de TAF ne plaisent pas à tout le monde... Le lendemain, après en avoir pris connaissance rapidement chez le marchand, j'ai acheté la carte du coin au 1/25000. L'indication de Mrzla Komna était visible, comme celles de Govnjac et Luknja et bien d'autres noms, notamment Pokljuka, me disaient quelque chose. Ce soir-là, en sortant du restaurant, j'étais à peu près sûr que nous serions le lendemain à Mrzla Komna. C'était d'ailleurs la seule occasion, car il fallait déjà envisager le retour en France. La question d'actualité était réduite à : orage ou pas orage ? Voilà tout. Plus tard nous avons passé certes une nuit à Königsee en Bavière, mais nous n'avons pas eu assez de temps pour aller au Funtensee. Il nous manquait un jour exactement. J'enrageais.

Voilà donc ce qu'il s'est passé.

Marc.

[Thundik81]

Merci Marc pour les photos que je découvre ce soir. Avec celles-ci pas de doute sur la station visitée (moi aussi je n'avais que pu survoler ton passionnant récit).

Stations suivies du secteur lors du mémoire de TROT :

Photo aériennes des stations (pour les 3 dernières l'échelle est mieux adaptée... j'aurais dû tout faire ainsi) :

http://tinyurl.com/Atlas-MrzlaKomna

http://tinyurl.com/Atlas-PlaninaPoljanica

http://tinyurl.com/Atlas-KrajKala

http://tinyurl.com/Atlas-Luknja

http://tinyurl.com/Atlas-PlaninaGovnjac

http://tinyurl.com/Atlas-Krosnja

http://tinyurl.com/Atlas-SneznaKonta

J'espère que tu ne m'en voudras pas de donner les liens directs vers tes images en grand format (plus simple à récupérer mais désavantage de ne pas avoir /topic/17358-les-trous-a-froid-en-france/page-90#entry2190284'>les descriptions) :

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402124114568611463827.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402132414568611463828.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402260714568611463838.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402291614568611463843.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402310314568611463844.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402365014568611463868.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402375814568611463870.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402390014568611463892.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402401514568611463900.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402411014568611463901.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402423114568611463902.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402440014568611463903.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402450114568611463904.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402471414568611463909.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402484314568611463910.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402511114568611463912.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402525214568611463921.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081402560614568611463926.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081403113514568611463991.jpg

http://nsm08.casimages.com/img/2013/08/14/13081404193114568611464191.jpg

Courage après tous les moments difficiles que tu as eu à surmonter.

[Sphagnum]

Merci pour les liens 'Thundik81'. Ce matin : -2,6°C au fond de la Sèche de Gimel vers 4h.

[EXPRESS04]

Tn 4.8 à selonnet 04 . Alt 1000m

[taf95]

J'espère que tu ne m'en voudras pas de donner les liens directs vers tes images en grand format (plus simple à récupérer mais désavantage de ne pas avoir les descriptions). Courage après tous les moments difficiles que tu as eu à surmonter.

Bonjour 'Thundik81'.

Non bien sûr, tu as bien fait de fournir ces autres liens pour Lepa Komna. Merci de l'avoir fait. Me suis gouré au moment de la saisie, ne m'étant même pas demandé s'il existait une autre façon. Etant si heureux après la récupération de mon ordinateur... Par ailleurs, et même si j'ai connu pire, oui ce fut un milieu d'été un peu difficile avec ce décès dans la belle famille. Mais tout cela est tout à fait naturel, on n'arrête pas le temps. Merci aussi.

Cela me fait plaisir de voir qu'inévitablement le topic va se réactiver avec l'arrivée de la saison froide. J'en ai été privé des semaines, suite à la panne de mon ordinateur, survenue le 25 juin sans crier gare (impossibilité d'ouvrir Windows). D'où un long silence de ma part. Problème de disque dur finalement. Ayant traîné avant de faire réparer l'ordi. à côté en quelques jours, il a été récupéré le 6 août. Mais je n'ai pas perdu les données qui étaient sur le disque dur, notamment les images. Cela a pu être transféré. De toute façon, je sauve les images sur un disque externe (un seul pour l'instant).

Marc.

[taf95]

Bonjour.

Concernant le Jura franco-suisse, c'est bien que 'joselito' puisse suivre la Combe Noire, l'Abbaye et la Sèche de Gimel durant une année glissante. Intéressants aussi le projet de suivi météo aux narces de Chaudeyrolles, dévoilé par 'snowman49', et les données de celui-ci sur le haut et le bas du village des Estables. Et puis Sagne Redonde pourrait surprendre en effet.

J'ai lu avec intérêt le récit de 'Sphagnum' sur la Chaux-Sèche dans le massif du Risoux. Là aussi ce serait bon d'y faire dans un premier temps quelques mesures de température. A noter qu'il y a quelques mois on a parlé de la forêt du Risoux sur ce topic. 'Sphagnum' est passé par le Creux du Croue qui pose question et sur lequel on reviendra. Enfin j'ai bien apprécié la description qu'il a faite de sa balade du 12 août dernier vers Combe Noire. L'image montre bien le lac d'air froid, matérialisé par quelques bancs de brume. A propos des phénomènes microphysiques concernant l'eau, qu'on peut observer dans les TAF fermés, notamment à Gruenloch, je viens de lire un article très instructif, à lire lentement cependant : "Effect of Dewfall and Frostfall on Nighttime Cooling in a Small, Closed Basin", par C. David Whiteman, Stephan F. J. De Wekker, Thomas Haiden. Journal of applied meteorology and climatology, janvier 2007, vol 46, p. 3-13 : http://journals.ametsoc.org/doi/pdf/10.1175/JAM2453.1.

Concernant le pays de 'riri vertacorien', je me demande si quelque chose a été installé au fond de la cuvette de Darbounouze. En effet on n'a aucune nouvelle du projet... Par ailleurs j'aimerais revenir sur le comportement de certaines dépressions fermées du Vercors et du Dévoluy, celles qui sont à une altitude nettement supérieure à celle de Darbounouze. D'ailleurs on en a déjà parlé ici. Côté Vercors on trouve ça sur la crête au-dessus de Villard-de-Lans, côté Dévoluy c'est sur le plateau où se trouve le Pic de Bure. Je me pose toujours des questions à leur sujet, concernant les températures minimales journalières.

Et c'est surtout à cause de ce qui a été montré par des chercheurs des universités de Vienne et Graz sur trois TAF fermés du Steiermark, situés à proximité les uns des autres. Augstwiesenalm, alt.1324m (Totes Gebirge) ; Grafenbergalm, alt.1738m et Scheichenspitzkar, alt.2384m (Dachsteingruppe). Il s'agit de "Temperaturbeobachtungen in Dolinen in den Nördlichen Kalkalpen", par David Eckart, Reinhold Lazar et Manfred Dorninger : http://www.austroclim.at/fileadmin/user_upload/ppt_10.Klimatag/Tagungsband_Klimatag2008.pdf (voir : Poster n°3). Ils trouvent en effet que sur une même courte période (hiver 2007-2008) le plus élevé (Scheichenspitzkar) présente relativement peu (7x) de températures minimales journalières inférieures à -30°C par comparaison avec ses voisins de plus basse altitude (Grafenbergalm : 16x, Augstwiesenalm : 11x), mais qu'à Scheichenspitzkar la température minimale journalière la plus basse (Tnn) est avec -48,4°C bien inférieure à celles respectives des deux autres cas (-42,9°C et -38,7°C). A noter que dans chacun des cas la Tnn est la Tn du 2 janvier 2008. Cela traduirait une sensibilité au vent plus importante à Scheichenspitzkar qu'ailleurs, limitant le nombre des nuits favorables au refroidissement. Par contre lorsque ces conditions seraient réunies, la température pourrait descendre excessivement bas au point bas de cette doline : http://postimg.org/image/q8quzpy9n/. Ce qui montrerait sa potentialité.

Marc.

[Sphagnum]

Bonjour,

Je surveille depuis Mai 2013 à quelques kilomètres de Mignovillars, un petit coin qui ne paie pas de mine. Végétations identiques et températures similaires à la Combe Noire.

Voici les infos :

D55 direction Mouthe

Centre de Mignovillars se situant à 2.2kms à vol d'oiseau

Altitude : 902m

Emplacement central :

46°46’55.96N

06°08’49.18E

A surveiller !

Bonjour 'joselito', c'est très intéressant ce que tu nous rapportes. J'irai y faire un tour à mon retour de vacances. D'après les cartes topographiques, la zone fermée est petite et peu profonde, et ne semble pas particulièrement favorable à de forts refroidissements. Sur les photos aériennes, on devine des conifères, des feuillus et de petits arbustes. De combien de degrés est l'écart entre cet endroit et Combe noire en moyenne ? Il faudrait voir ce que l'endroit peut donner en hiver.

Bonjour.

Concernant le Jura franco-suisse, c'est bien que 'joselito' puisse suivre la Combe Noire, l'Abbaye et la Sèche de Gimel durant une année glissante. Intéressants aussi le projet de suivi météo aux narces de Chaudeyrolles, dévoilé par 'snowman49', et les données de celui-ci sur le haut et le bas du village des Estables. Et puis Sagne Redonde pourrait surprendre en effet.

J'ai lu avec intérêt le récit de 'Sphagnum' sur la Chaux-Sèche dans le massif du Risoux. Là aussi ce serait bon d'y faire dans un premier temps quelques mesures de température. A noter qu'il y a quelques mois on a parlé de la forêt du Risoux sur ce topic. 'Sphagnum' est passé par le Creux du Croue qui pose question et sur lequel on reviendra. Enfin j'ai bien apprécié la description qu'il a faite de sa balade du 12 août dernier vers Combe Noire. L'image montre bien le lac d'air froid, matérialisé par quelques bancs de brume. A propos des phénomènes microphysiques concernant l'eau, qu'on peut observer dans les TAF fermés, notamment à Gruenloch, je viens de lire un article très instructif, à lire lentement cependant : "Effect of Dewfall and Frostfall on Nighttime Cooling in a Small, Closed Basin", par C. David Whiteman, Stephan F. J. De Wekker, Thomas Haiden. Journal of applied meteorology and climatology, janvier 2007, vol 46, p. 3-13 : http://journals.ametsoc.org/doi/pdf/10.1175/JAM2453.1.

Concernant le pays de 'riri vertacorien', je me demande si quelque chose a été installé au fond de la cuvette de Darbounouze. En effet on n'a aucune nouvelle du projet... Par ailleurs j'aimerais revenir sur le comportement de certaines dépressions fermées du Vercors et du Dévoluy, celles qui sont à une altitude nettement supérieure à celle de Darbounouze. D'ailleurs on en a déjà parlé ici. Côté Vercors, on trouve ça sur la crête au-dessus de Villard-de-Lans, côté Dévoluy c'est sur le plateau où se trouve le Pic de Bure. Je me pose toujours des questions à leur sujet, concernant les températures minimales journalières. Et c'est surtout à cause de ce qui a été montré par des chercheurs de Klagenfurt sur trois TAF fermés du Steiermark, situés à proximité les uns des autres. Ils trouvent en effet que sur une même courte période, le plus élevé (Scheichenspitzkar, alt. 2360m) présente relativement peu de températures minimales journalières inférieures à -30°C par comparaison avec ses voisins de plus basse altitude, mais qu'à Scheichenspitzkar la température minimale journalière la plus basse (Tnn), est avec -48,7°C bien inférieure à celles respectives des deux autres cas. Ce qui traduirait une sensibilité au vent plus importante à Scheichenspitzkar qu'ailleurs, limitant le nombre des nuits favorables au refroidissement. Par contre lorsque ces conditions seraient réunies, la température pourrait descendre excessivement bas au point bas de cette doline. Ce qui montrerait sa potentialité.

Marc.

Bonjour Marc, je pense qu'il faut absolument commencer à suivre la Chaux-Sèche du Risoux. J'avais cité l'hiver dernier une thèse qui parlait des gélifracts si particuliers que l'on observe dans certaines combes à froid du Jura dans lesquelles le calcaire est soumis à des gelées intenses et des amplitudes thermiques énormes. Sont mentionnées la Sèche des Amburnex, la Combe de la Valouse (au sud-ouest des Amburnex), Combe noire et... la Chaux-Sèche. Tous ces lieux partagent des caractéristiques qui semblent propres aux puissants trous à froid : rabougrissement des épicéas et cryoturbation.

"Elles apparaissent dans certaines cuvettes très froides, sujettes aux inversions thermiques, même pendant la belle saison {Combe-Noire, F. 1201 Mouthe, 504/180; Chaux-Sèche, F. 1241 Marchairuz, 499,3/157 ; région du Crêt-de-la-Neige et Combe-de-la-Valouse, F. 1241 Marchairuz, 502,9/150,2). Tous ces lieux sont caractérisés par une végétation arborescente rabougrie, arrêtée dans son développement normal par ce milieu glacial. C'est aussi à cause de ce microclimat spécial que se développent quelques microformes particulières du relief (planche 24). Nous voulons parler des espaces recouverts de cailloutis- entourant quelquefois des petites surfaces de végétation - qui ne sont pas sans rappeler les sols polygonaux des pays arctiques. Ces pierriers se situent sur des terrains peu ou moyennement inclinés couverts d'une végétation herbeuse.

Il s'agit somme toute d'un placage mince de matériaux autochtones dont la masse est sujette à des phénomènes de cryoturbation et de gélifluxion. Sans ces mouvements de géliturbation, ces espaces seraient colonisés par la végétation. Le phénomène n'agit toutefois que dans certaines conditions que nous n'avons pas réussi à définir. De plus, il ne se manifeste pas tous les ans ; ainsi, la comparaison photographique à une année d'intervalle n'a pas permis de mettre en évidence un déplacement généralisé des éclats. A la Combe-de-la-Valouse une forme particulière de cryoturbation frappe l'attention de l'observateur. Elle se présente sous l'aspect de boursoufflures de gros blocs branlants (0,3 à 1 m) entassés les uns sur les autres. Vu de loin, l'ensemble rappelle des bourrelets de solifluxion. Les matériaux fins sont absents à la surface ainsi que les végétaux. Seuls quelques arbustes ou conifères rabougris, disposés en frange, limitent les coulées. Bien que surmontés d'affleurements rocheux, il ne semble pas qu'il s'agisse de blocs détachés et roulés sur une pente. D'autres phénomènes cryergiques doivent être responsables de l'édification de ces formes, qui révèlent un mécanisme de soulèvement par cryoturbation. De nos jours, leur évolution semble être interrompue; en effet, nos marquages n'ont révélé aucun mouvement dans les blocs pendant les 3 dernières années." [align=right](PANCZA, A. 1979. Contribution à l'étude des formations périglaciaires dans le Jura)[/align]

[Thundik81]

Bonjour,

Je surveille depuis Mai 2013 à quelques kilomètres de Mignovillars, un petit coin qui ne paie pas de mine. Végétations identiques et températures similaires à la Combe Noire.

Voici les infos :

D55 direction Mouthe

Centre de Mignovillars se situant à 2.2kms à vol d'oiseau

Altitude : 902m

Emplacement central :

46°46’55.96N

06°08’49.18E

A surveiller !

Tu es sûr des coordonnées ? (en WGS84 ?)

Sur Geoportail : http://www.geoportail.gouv.fr/accueil?c=6.146994,46.782211&z=0.000021457672120657332&l=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(0)&l=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.3D::GEOPORTAIL:OGC:WMTS==aggregate(1)&permalink=yes

Sur Google Maps : https://maps.google.fr/maps?q=46°46’55.96N,06°08’49.18E

Car si c'est mesuré dans la combe on est sous 880m d'alt.

Le petit nom du terroir c'est Fontaignaux (cf cadastre napoléonien ; actu tout est appelé Prés Coulons). Un nom courant pour les bas fonds humides !

PS : Mignovillard avec un -d à la fin

[pablo25]

j'ai un bon coin à TAF à la mouille mougnon, j'ai soigné la propriétaire et je n'ai pas osé lui demander de mettre un thermo sur son terrain...argggg

je vous mettrai une photo, mais c'est une combe encaissée et serrée (1080m environ), où le soleil est absent l'hiver

je guette sa prochaine venue

[Thundik81]

j'ai un bon coin à TAF à la mouille mougnon, j'ai soigné la propriétaire et je n'ai pas osé lui demander de mettre un thermo sur son terrain...argggg

je vous mettrai une photo, mais c'est une combe encaissée et serrée (1080m environ), où le soleil est absent l'hiver

je guette sa prochaine venue

Oui tu nous en avais déjà parlé... cela paie pas de mine non plus comme ça (SwissTopo).