Aller au contenu

Ce tchat, hébergé sur une plateforme indépendante d'Infoclimat, est géré et modéré par une équipe autonome, sans lien avec l'Association.
Un compte séparé du site et du forum d'Infoclimat est nécessaire pour s'y connecter.

Volcanisme et climat


florent76
 Partager

Messages recommandés

Posté(e)
COLMAR OUEST (Haut-Rhin) Alt 192m

Stromboli et Etna (Sicile / Italie) :

Les guides conduisent à nouveau les groupes au sommet du Stromboli. L'alerte du 13 mai n'a duré qu'une journée. Un de mes amis faisait partie d'un des groupes guidés le 16 mai. L'activité était relativement intense ce jour-là. Les 5 bouches étaient bien visibles ; 3 d'entre elles étaient actives. Il y a eu 3 grosses explosions stromboliennes, venant de la même bouche. Les 2 autres faisaient entendre un dégazage bruyant.

Le 17 mai, l'activité était moins intense, avec deux explosions au cours d'une heure d'observation.

L'activité éruptive reste stable sur l'Etna. La lave continue à s'échapper avec un débit très modeste de la fracture située sur la partie haute de la Valle del Bove. Deux bouches distantes d'une centaine de mètres sur la fissure émettent des projections qui montent à quelques dizaines de mètres. La coulée s'arrête après avoir parcouru quelques centaines de mètres. Elle est très difficile d'accès. Le spectacle actuel ne justifie pas une prise de risque pour s'en approcher.

Liste de diffusion de L'Association Volcanologique Européenne [lave.news]

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • Réponses 2,8k
  • Créé
  • Dernière réponse

Les plus actifs

Les plus actifs

Messages populaires

Je ne savais où poster ce tweet faute de suivi réel du climat dans les pays au sud du Mexique. je le poste donc ici. Quand l'orage du ciel se combine avec l'orage de la Terre !    

Bouffée de chaleur garantie Ils explorent le cratère d'un volcan en éruption Sam Cossman, George Kourounis, Geoff Mackely et Brad Ambrose se sont rendus dans le Marum un cratère volcanique

Je suis allé à l'Etna la semaine dernière, il fumait, mais pas trop d'activité. Juste une coulée de lave aperçue de nuit sur le flanc Est du volcan.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
COLMAR OUEST (Haut-Rhin) Alt 192m

Je suis allé à l'Etna la semaine dernière, il fumait, mais pas trop d'activité. Juste une coulée de lave aperçue de nuit sur le flanc Est du volcan.

Y'en a qu'on de la chance ! default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Tu as vu la coulée qui plonge dans la vallée del bove, active depuis presque un mois maintenant. Pas de phénomènes explosifs pour le moment.

Par contre, si tu as des photos à partager sur ce topic, ça serait super cool ! default_happy.png/emoticons/happy@2x.png 2x" width="20" height="20">

Ju

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Etna, le 25 mai 2008:

img0192tu1.jpg

img0193ui0.jpg

Sortie de fumée sur le flanc du volcan:

25/05/08 15h28:

img0203fv6.jpg

25/05/08 15h30:

img0204fx6.jpg

J'ai une photo de nuit, avec une coulée de lave au loin, mais elle est très floue. Je la poste quand même:

img0256nl4.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
COLMAR OUEST (Haut-Rhin) Alt 192m

Merci ! default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

ça fait plaisir de voir la grande dame !

YOPLA !

ju

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
COLMAR OUEST (Haut-Rhin) Alt 192m

ça redeviens explosif sur les flans de l'Etna !

j'espère que ça va durer sur cette cam !

ju

ETNA EN LIVE

ALLEZ EN CAM 3

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Drancy (93), à environ 50 mètres d'altitude

ouais ça crachotte de temps en temps, faut être patient

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
COLMAR OUEST (Haut-Rhin) Alt 192m

ouais ça crachotte de temps en temps, faut être patient

Je pense qu'il y a pas mal de trafic sur la cam..

A suivre demain.

ju

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
COLMAR OUEST (Haut-Rhin) Alt 192m

En effet, ça crachote. J'aurai aimé voir ça la semaine dernière default_crying.gif

HE HOP, je viens de capturer une explosion à l'instant.

26432833_m.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
COLMAR OUEST (Haut-Rhin) Alt 192m

Pour vous donner des nouvelles du Yellowstone, maitenant ça fait 2 mois que l'activité de la région est redevenu normal, heuresement. default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Et que veut dire "normale" quand on sait que ce site existe depuis quelques millions d'années ?

Je pense que c'est pas facile de donner l'état de santé d'un volcan avec 50 ans de données plus où moins précise...

Ju

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Guest

Pour vous donner des nouvelles du Yellowstone, maitenant ça fait 2 mois que l'activité de la région est redevenu normal, heuresement. default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Ouai bof toujours actif le coco :

yellow30608.png

ça date du 3 juin de cette année.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

http://volcanoes.usgs.gov/yvo/

En tout cas sur le site ou ils mettent chaque mois le rapport d'observation du Yellowstone, ils indiquent que l'activité est normal.

Je pense qu'il faut plutot faire confiance a eu. default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Je suis plutot du genre a aimer me faire peur, mais quand les observations disent que c'est normal je vais pas essayer de chercher le contraire juste pour mettre ce smiley default_huh.pngdefault_laugh.png

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
COLMAR OUEST (Haut-Rhin) Alt 192m

http://volcanoes.usgs.gov/yvo/

En tout cas sur le site ou ils mettent chaque mois le rapport d'observation du Yellowstone, ils indiquent que l'activité est normal.

Je pense qu'il faut plutot faire confiance a eu. default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Je suis plutot du genre a aimer me faire peur, mais quand les observations disent que c'est normal je vais pas essayer de chercher le contraire juste pour mettre ce smiley default_huh.pngdefault_laugh.png

Je ne vais pas trop insister mais comme je te disais, comment peut on parler de "normalité" sur un édifice qui est suivi correctement (en terme de technologie) depuis 50 ans sur une existence qui se compte en millions d'année...

Ou est la normalité la dedans ?

Sur 50 ans peut être mais ça ne représente rien.

Ju

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Bonsoir ,

LE 30 mai il y a eu quand même un incident au Yellowstone qui à entrainer de graves brulures à une femme qui était entran de visiter le parc au lieu dit "Paint Pots" sur un sentier baliser quand tout à coup le terrain à cédéer et elle sest retrouver le pied et une partie de sa jambe dans de l'eau presque à ébulition et acide !

Voici l'article complet ici ainsi qu'un analyse de la température de la chose :

http://www.localnews8.com/global/story.asp?s=8402425

Ceci étant quelque jours avant c'est la route d'accès qui s'est effondrée et si vous remarquer cest pas une fissure mais également un gros trou

http://www.localnews8.com/Global/story.asp?s=8317631

Bonne soirée

Huskyf

Ice Age Tv Admin

www.iceagetv.com default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Guest

http://volcanoes.usgs.gov/yvo/

En tout cas sur le site ou ils mettent chaque mois le rapport d'observation du Yellowstone, ils indiquent que l'activité est normal.

Je pense qu'il faut plutot faire confiance a eu. default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Je suis plutot du genre a aimer me faire peur, mais quand les observations disent que c'est normal je vais pas essayer de chercher le contraire juste pour mettre ce smiley default_huh.pngdefault_laugh.png

Pour eux tout est normal, jusqu'au boum.

Un petit aperçu du 5 juin 08 :

yellow50608.png

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Guest

Passage au niveau 3/4 du volcan indonésien Soputan.

Source VSI

Un panache de 13000m a été éjecté aujourd'hui et le passage en alerte rouge pour l'aviation décrétée!

ACTIV

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Drancy (93), à environ 50 mètres d'altitude

Petite nouvelle du Chaiten:

Le dernier bulletin mis en ligne par les volcanologues chiliens du SERNAGEOMIN indique que le dôme continue sa croissance. Un survol effectué le 03 juin a permis de constater que l'activité, et notamment les coulées pyroclastiques, ont carbonisé une surface de végétation d'environ 2500 hectares. La sismicité générale continue de décroitre lentement, mais les volcanologues précisent aussi que les secousses se divisent maintenant en deux groupes, distincts par la localisation de leurs épicentres. Le premier groupe de secousses prend naissance sous le dôme, alors que les foyers des secousses du second groupe se localise sur le pourtour de la caldera. La colonne éruptive diminue en parallèle avec la décroissance de la sismicité, et 'a pas dépassé les 3000 m d'alitude ces derniers jours (source: SERNAGEOMIN).

Activ

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Petite nouvelle du Chaiten:

Le dernier bulletin mis en ligne par les volcanologues chiliens du SERNAGEOMIN indique que le dôme continue sa croissance. Un survol effectué le 03 juin a permis de constater que l'activité, et notamment les coulées pyroclastiques, ont carbonisé une surface de végétation d'environ 2500 hectares. La sismicité générale continue de décroitre lentement, mais les volcanologues précisent aussi que les secousses se divisent maintenant en deux groupes, distincts par la localisation de leurs épicentres. Le premier groupe de secousses prend naissance sous le dôme, alors que les foyers des secousses du second groupe se localise sur le pourtour de la caldera. La colonne éruptive diminue en parallèle avec la décroissance de la sismicité, et 'a pas dépassé les 3000 m d'alitude ces derniers jours (source: SERNAGEOMIN).

Activ

et bien, une risque d'explosion plus forte pour la suite ?
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
COLMAR OUEST (Haut-Rhin) Alt 192m

Tout a fait !

Et pourquoi cela justifie ce risque ?

Je pense pas que l'on puisse le savoir...

Ju

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Les conséquences climatiques des événements majeurs du paléovolcanisme constituent un sujet que j'avais autrefois abordé dans le forum d'évolution du climat - pour l'instant hélas fermé - mais qui trouve plus logiquement sa place ici.

Je consacre ce post à une étude que j'avais publiée sur la longue crise des trapps de Sibérie et la transition Permien-Trias (voici quelque 251 ou 252 millions d'années).

LA PLUS GRANDE DES EXTINCTIONS DE MASSE

Comment la vie a presque disparu de la Terre voici 252 millions d’années lors de la transition Permien/Trias

La connaissance du passé de la terre nous permet-elle de nous faire une idée des risques que peut nous faire courir l’accroissement de l’effet de serre ?

Oui, car une telle situation s’est produite déjà à plusieurs reprises sur notre planète, quoique de manière bien moins rapide que maintenant.

Le plus meurtrier de ces événements est survenu voici un peu plus de deux cent cinquante millions d’années et marque nettement la fin du Permien, dernière période de l’ère primaire. Son déroulement et ses conséquences sont maintenant bien connus des géologues et des paléontologues, même si certaine éléments d'explication restent du domaine de l'hypothése.

L’extinction de la fin du Permien et ses conséquences

Au cours de ces dernières années, un certain nombre de chercheurs, essentiellement des géologues, mais aussi quelques climatologues et des chimistes, ont progressivement réussi à préciser, à modéliser et finalement à expliquer l’extinction de masse qui a vu l’anéantissement de plus de 80 % des espèces animales et végétales de la surface de la terre à l’époque de la transition Permien/Trias, à quelque 252 millions d’années de notre ère. Plus précisément, le taux de disparition semble avoir été sensiblement plus important pour les espèces animales et végétales marines (près de 95 %) que pour les espèces terrestres (70 à 75 %).

C’est pendant cette période qu’ont, en particulier, disparu la majeure partie des nombreuses espèces de thérapsidés, ou reptiles mammaliens, les prédécesseurs et, pour certains, les ancêtres directs et lointains des mammifères, qui régnaient sur la terre en cette fin de l’ère primaire. Les espèces anéanties n’étaient pas négligeables. Les plus grosses – les dicynodontes – avaient la taille d’un hippopotame, tandis que certains prédateurs – les dinogorgons – disposaient de dents de sabre longues de trente centimètres . C’est à la suite de cette hécatombe que les crocodiliens et les dinosaures, probablement issus des reptiles thécodontes, sont apparus et ont occupé de nombreuses niches écologiques. Les dinosaures ont pu ainsi se répandre sur le globe, qu’ils ont dominé pendant quelque cent soixante millions d’années. Quand aux très rares espèces de reptiles mammaliens survivantes, l’une d’entre elles a évolué jusqu’à aboutir aux véritables mammifères. Ces animaux, dont certains sont à l’origine de nos lointains ancêtres, ont vécu à l’ombre des dinosaures jusqu’à l’anéantissement général de ces derniers voici soixante cinq millions d’années.

L’extinction du Trias a donc été « à deux doigts » d’empêcher l’apparition de l’homme sur la Terre, du moins de l’homme tel que nous le connaissons.

La recherche du tueur : les premiers suspects

Les recherches géologiques effectuées, en particulier dans le bassin du Karoo en République Sud-Africaine, par Peter Ward , David Montgomery et Roger Smith montrent que l’on est passé d’une couche de terrains très riches en fossiles à une strate « biologiquement désertique » en quelques dizaines de milliers d’années. Cette durée de la phase de transition Permien/Trias, ainsi que, dans une moindre mesure, la quasi absence d’iridium – un métal lourd qui se retrouve essentiellement dans les astéroïdes les plus denses et dont la présence dans une couche géologique constitue un marqueur sûr pour identifier un impact météoritique massif, quelque-soit son ancienneté – dans les sédiments de cette époque, permettent d’écarter définitivement l’explication de l’extinction massive par la seule chute d’un météore géant , proposée par le géologue britannique Adrian Jones et son équipe dans les années 90. Cette hypothèse avait été ensuite perfectionnée par son auteur en 2002, par sa combinaison avec l’épisode des « trapps » de Sibérie que l’impact était censé avoir provoqué.

L’explication faisant appel à un météore géant – de l’ordre de 15 à 20 kilomètres de diamètre – avait également été envisagée par les Américains Douglass H. Erwin , Michael Rampino , Luann Becker et Robert Pureda tant qu’il était possible de penser que l’extinction de masse s’était produite en un temps très court. Michael Rampino, tout en restant prudent sur les conclusions à en tirer, pensait avoir identifié en 2000 deux bassins circulaires dont les diamètres respectifs étaient 300 et 200 Km, aux antipodes des trapps de Sibérie, entre les îles Falkland et la Terre de Feu. Plus tard, cette localisation lui fera suggérer que la fracture de l’écorce terrestre à l’origine des remontées basaltiques des trapps était due à l’impact des deux astéroïdes dont il pensait qu’ils avaient créé les structures circulaires observées.

Luann Becker et Robert Pureda situent le cratère dû à l’impact de l’astéroïde qu’ils accusent en un lieu bien différent, dans une zone située au nord-ouest de l’Australie. Ils pensent y avoir détecté un cratère d’impact qu’ils ont nommé Bedout et qu’ils ont étudié sur place en février 2003.

Toutefois le géologue Gregory Retallack, de l’université d’Oregon, avait vainement recherché les traces d’iridium qu’aurait dû laisser un choc météorique majeur, tel celui d’un astéroïde de 20 km de diamètre envisagé par Adrian Jones, notamment sur le continent antarctique. Or l’absence du marqueur iridium aurait dû faire tout de suite faire peser un sérieux doute sur cette hypothèse.

L’autre explication alors envisagée, notamment par l’Américain Paul Renne et le Français Vincent Courtillot, était celle de l’incidence catastrophique de la crise volcanique majeure qui a abouti à la constitution des « trapps » de Sibérie, au cours de la transition Permien/Trias. Ces gigantesques empilements de laves s’étalent sur deux à trois millions de kilomètres carrés, dessinant parfois de gigantesques terrasses en escaliers.

Vincent Courtillot, dressant un panorama dantesque de cet épisode volcanique extraordinaire qui aurait duré plusieurs centaines de milliers d’années, explique qu’il a eu une double conséquence globale sur le climat du Permien. D’abord une série d’épisodes de froid, « hivers volcaniques » dus à l’assombrissement provoqué par la masse des poussières et des cendres obscurcissant l’atmosphère et faisant obstacle à la pénétration du rayonnement solaire. Ensuite un lent et inexorable réchauffement provoqué par la diffusion et l’accumulation du dioxyde de carbone (CO2) issu du dégazage massif des laves.

Toutefois, le géologue américain Peter Ward a pu évaluer à 4 ou 5 degrés l’augmentation maximale de température qui en aurait résulté. L’épisode volcanique majeur des trapps de Sibérie, qu’il ait été initié par un choc météoritique ou qu’il soit du à une fracture de l’écorce terrestre liée à un phénomène tectonique, a donc incontestablement joué un rôle. Il ne suffit cependant pas à lui seul à expliquer la disparition de la presque totalité de la vie sur Terre. Il fallait alors chercher une cause complémentaire pour expliquer l’extinction de 70 à 75 des espèces animales et végétales terrestres et de près de 95 % des espèces marines ainsi que le très faible nombre de rescapés de la plupart des rares espèces survivantes, à la suite du bouleversement des écosystèmes et de la rupture des chaînes alimentaires.

La probable culpabilité du méthane : de l’élévation de température…

Finalement, le déroulement de l’extinction et sa très probable explication seront trouvés grâce aux travaux de Paul Wignall et de Gerald Dickens.

Le géologue britannique Paul Wignall découvrit, à la suite d’une campagne de prospection géologique menée au Groenland à la fin des années 90, que l’extinction du Permien/Trias s’est déroulée en 80 000 ans environ et en trois phases : Une phase d’extinction assez progressive des espèces terrestres durant 40 à 45 000 ans, un phase beaucoup plus brève d’extinction presque totale des espèces océaniques et une période de quelque 30 000 ans d’achèvement de l’extinction terrestre.

Indépendamment, le géologue et spécialiste américain de l’énergie Gerald Dickens remarqua que les quantités de carbone 12 – le plus courant des isotopes du carbone, normalement associé au CH4 dans les clathrates ou hydrates de méthane océaniques – retrouvées dans les sédiments datant du maximum thermique du Paléocéne-Eocéne (MTPE) ne pouvaient s’expliquer que par la libération d’énormes quantités de méthane dans l’atmosphère. Ces clathrates résultent de l’encagement de molécules de gaz dans de la glace d’eau sous certaines conditions de température et de pression. Bien qu’initialement relative à un événement ultérieur de l’histoire de la Terre, l’observation de Dickens devait fournir à Paul Wignall les éléments qui lui manquaient encore pour expliquer sa propre découverte d’une extinction en trois phases étalées sur 80 000 ans, de la fin du Permien au début du Trias.

Les clathrates océaniques constituent actuellement des gisements gigantesques dont certains sont à la limite de l’instabilité et il est absolument certain que de tels gisements, qui tendent à se reconstituer naturellement sous certaines conditions avec la décomposition et la fermentation de matières organiques, existaient également à la fin du Permien.

A cette époque, les épanchements de lave à l’origine des trapps de Sibérie ont bien été responsables d’une très progressive élévation de température atmosphérique de près de cinq degrés Celsius en quelques dizaines de milliers d’années, suivie d’une élévation comparable de la température des océans. Mais ce réchauffement a aussi entraîné en quelques milliers d’années la gazéification de milliers de milliards de tonnes de clathrates d’origine généralement biologique et jusque là maintenus à l’état solide par le froid ou la pression des fonds océaniques.

Résultat : une élévation de cinq degrés supplémentaires de la température, le méthane CH4 étant, à masse égale, un gaz vingt-trois fois plus efficace que le CO2 comme gaz à effet de serre à l’échelle du siècle et constituant un des précurseurs du dioxyde de carbone ainsi que nous le verrons un peu plus loin.

Au total, une montée de dix degrés environ, déjà suffisante pour expliquer l’extinction de masse.

… à l’accusation d’asphyxie.

A cette cause, se serait alors ajoutée une seconde épreuve, presque aussi catastrophique selon le Britannique Paul Wignall et les Américains Retallack et Sheldon : l’asphyxie par anoxie (défaut d’oxygène) d’une grande partie des êtres vivants, dans les océans d’abord et surtout (c'est une certitude), sur terre ensuite (c'est une simple hypothèse).

D’une part, la croissance de la concentration en méthane des eaux marines pourrait expliquer la mort par anoxie de multiples organismes marins. De nombreux animaux pélagiques n’auraient en effet probablement pas pu survivre à la saturation des eaux océaniques par le méthane provenant de la gazéification des clathrates.

D’autre part, le méthane CH4 est un gaz chimiquement très réactif et ne reste stable dans l’atmosphère que pendant un temps géologiquement court et variable en fonction de divers facteurs : de huit à quinze ans en général pour la moitié du gaz initialement émis, tout au plus environ une centaine d’année pour les dernières molécules. Cette relativement faible durée de vie ne l’empêche pas d’avoir, à masse initiale égale) un PRG (potentiel direct de réchauffement global) actuellement estimée à 62 pour 20 ans, à 23 pour un siècle et à 7 pour 500 ans (source: GIEC)). Il finit par être oxydé et donne naissance à divers composés et à du dioxyde de carbone CO2, ce dernier étant lui-même un gaz à effet de serre. Cette oxydation ne peut se faire qu’au détriment de l’oxygène atmosphérique.

Sans rendre aucunement l’atmosphère irrespirable, la réduction du taux d’oxygène a pu alors contribuer à la disparition d’espèces animales tributaires d'une forte proportion d'oxygène et déjà fragilisées par le réchauffement climatique.

La prise en compte du méthane dans un modèle numérique réalisée en 2003 par l’Américain Gavin A. Schmidt parait confirmer la théorie de Paul Wignall, bien que certains experts du GIEC restent encore sceptiques. En France, Frédéric Fluteau considère lui aussi cette explication comme probable et Gilles Ramstein pense de son coté qu’il faudra tenir compte de ce rôle du méthane dans les modèles d’évolution climatique de notre globe, la question étant de déterminer la masse des clathrates océaniques susceptibles d’être déstabilisés par l’actuel réchauffement des eaux marines.

Pour aller un peu plus loin :

Le Panorama du Permien.

Le Permien a constitué la sixième et dernière période du Paléozoïque (Ere primaire) et a duré une quarantaine de millions d’années, jusqu’à la transition avec le Trias voici 252 millions d’années.

Après un début très froid – la transition Carbonifère-Permien avait peut-être constitué l’épisode le plus froid des 560 derniers millions d’années – le Permien a connu un lent réchauffement pendant la majeure partie de son déroulement, entraînant la disparition des glaces qui avaient marqué la fin du Carbonifère. Parallèlement, les conditions climatiques ont évolué vers plus de sécheresse et la concentration en oxygène des océans semble s’être réduite , peut-être en liaison avec la libération très progressive du méthane en provenance des gisements de clathrates les moins profonds et l’affaiblissement de la circulation thermohaline du Permien. Dans les années précédant le début de la crise volcanique de Sibérie, la température moyenne de la Terre semble avoir été légèrement supérieure à la température actuelle.

Durant tout le Permien, les thérapsidés ou reptiles mammaliens ont régné sur la Terre. Ces lointains prédécesseurs des mammifères présentaient encore des caractères très archaïques – dont certains se retrouvent encore actuellement chez les plus « primitifs » des mammifères, les ornithorynques d’Australie – avec leurs membres déjetés sur le coté (comme pour les lézards et les crocodiles), leur queue de reptile et leur reproduction ovipare. Mais déjà, les « ancêtres » des dinosaures – les reptiles thécodontes – attendaient leur heure.

Ces animaux vivaient sur une Terre géographiquement très différente de celle que nous connaissons : Un super-continent unique, la Pangée, regroupait l’immense majorité des terres émergées, encerclant un océan intérieur, la Téthys, véritable et gigantesque « mer méditerranée » du Permien.

Le déroulement de la crise de la fin du Permien.

Le dernier million d’années du Permien a été marqué par un épisode volcanique paroxystique d’une intensité et d’une durée exceptionnelles. Les remontées magmatiques se succédèrent de manière plus ou moins rapprochées en Sibérie Centrale pendant des centaines de milliers d’années. Elles ont entraîné l’épanchement de fantastiques couches de laves sur plusieurs millions de Km². Il est à peine possible de s’imaginer le spectacle dantesque de cet océan de lave et du gigantesque rideau de flamme et de fumées qui s’étendait parfois sur plus d’un millier de kilomètres, faisant rougeoyer le ciel. Simultanément, la diffusion d’énormes quantités de cendres et de poussières masquait partiellement le rayonnement solaire sur toute la Terre.

Très probablement, la planète a d’abord connu un véritable « hiver volcanique » après chacun des paroxysmes éruptifs, entraînant pendant des années un net refroidissement atmosphérique et la réapparition des glaces aux hautes latitudes. Ce retour provisoire du froid et la réduction de la photosynthèse qui accompagnaient périodiquement l’obscurcissement du ciel sur une très grande surface contribuèrent sans aucun doute à fragiliser l’écosystème.

Puis la température commença à remonter sans même attendre la fin de l’épanchement des trapps volcaniques de Sibérie. Le dégazage qui découlait de ces phénoménales éruptions entraînait l’accumulation de quantités toujours plus importantes de dioxyde de carbone, provoquant ainsi un accroissement de l’effet de serre aboutissant à une montée de température de 4 à 5°C. En quelques quarante mille ans, une partie de la faune et de la flore continentales disparurent. C’est alors que l’élévation thermique des océans entraîna la libération du méthane contenu dans les gisements de clathrates avec une triple conséquence :

- D’abord l’asphyxie de la plupart des organismes marins – plantes et animaux marins – ayant jusque là survécu à la hausse des températures océaniques.

- Ensuite une nouvelle montée de la chaleur atmosphérique avec la diffusion progressive du méthane. Au total, la hausse des températures a du atteindre une dizaine de degrés, suffisante pour créer un climat de type saharien à la latitude actuelle de la France. La montée aurait pu être plus importante encore, mais le volume de clathrates en jeu était sans doute moins considérable que celui qui existe maintenant : Il n’existait pas de permafrost et une partie du méthane des gisements s’était déjà diffusée pendant les dizaines de millions d’années de très lent réchauffement du Permien, avant d’être progressivement éliminée de l’atmosphère par oxydation. Sans cette réaction chimique naturelle, qui fait disparaître la majeure partie des molécules de CH4 dans un laps de temps compris entre huit ans et une vingtaine d’années environ , l’effet de serre eut atteint un niveau bien plus important et il n’est pas sûr que quoi que soit eut pu alors survivre malgré un rayonnement solaire à peu près 2 % plus faible que de nos jours.

- Enfin le processus d’oxydation du méthane – pouvant entraîner soit l'apparition de divers composés, soit l’absorption de deux molécules d’oxygène O2 pour chaque molécule de CH4 en créant du gaz carbonique et de l’eau – a peut-être entraîné la mort par anoxie (manque d’oxygène) d’une fraction des espèces animales encore existantes. De plus le taux de CO2 atmosphérique avait alors atteint un niveau très élevé et il a fallu des centaines de milliers d’années, des millions peut-être, avant le retour à la normale des températures et de la composition atmosphérique.

Au total, la très grande majorité des espèces animales et végétales disparurent en l’espace d’environ quatre vingt mille ans.

Le destin des espèces survivantes.

Non seulement de 80 à 90 % des espèces avaient été anéanties, mais la majeure partie de la Terre se retrouva à l’état de désert stérile. Pendant des centaines de milliers d’années, les couches géologiques ne font apparaître aucune trace de vie. Sauf dans ce qu’il est convenu d’appeler des « aires refuges », dont l’une des mieux étudiées se situait au sud de la Thétis, la grande mer intérieure du Permien et du Trias, à peu près au niveau de l’actuelle Arabie Saoudite.

Quoiqu’il en soit, presque toutes les formes de vie macroscopiques avaient été éliminées. Les seules espèces notables de reptiles mammaliens à avoir difficilement survécu semblent avoir été le lystrosaurus, un herbivore d’environ deux mètres de long, et plusieurs espèces de cynodontes, de petits thérapsidés à fourrure apparus à la fin du Permien, tel le thrinaxodon qui avait la taille d’un chat. Ce dernier – ou une espèce voisine – pourrait avoir été l’ancêtre de tous les mammifères et donc le notre.

Quand aux véritables mammifères, ils apparurent une trentaine de millions d’années après le début du Trias et étaient des animaux de petite taille. Il leur fallait bien cela pour pouvoir se dissimuler et échapper aux derniers grands thérapsidés carnivores et surtout aux nouveaux maîtres de la Terre : les dinosaures qui allaient régner jusqu’à la fin du mésozoïque, cent soixante millions d’années plus tard.

Alain

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
COLMAR OUEST (Haut-Rhin) Alt 192m

Passionnant Alain ! mais tu as déjà presque tout dit pour développer ce sujet ! en tout cas, c'est très instructif default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> .

Ju

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
 Partager

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...