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Impact sur les glaciers?


Messages recommandés

Bonjour,Les précipitations, même s'il fait doux , doivent se faire sous forme solide à haute altitude. Vu qu'elles sont importantes, cela a-t-il un effet bénéfique pour "recharger" les neiges qui alimentent nos glaciers.

En clair, même s'il est doux, cet hiver est-il une bonne chose pour nos glaciers?

@+

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bonjour

Intuitivement je dirais hiver doux en France = fonte des glaciers français ou du moins peu de rechargement en neige,

mais en étant plus rigoureux je ne vois que les cartes statistiques de température à l'altitude des glaciers en question (on trouve ça où ? 850hPa Temp sur Wetterzentrale topkarten par exemple ?) .

Selon les situations il peut faire plus froid ou plus chaud en altitude qu'au sol, donc la température au sol n'est certainement pas le meilleur critère, un hiver doux en plaine comme cette année ne veut pas forcément dire inférieur aux moyennes au sommet du Mont Blanc.

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Chaque glacier à ses caractéristiques et réagira différemment selon son altitude, son exposition etc...mais pour les Alpes quelques invariants semblent régir le comportement global des glaciers.

Plus que la douceur ou le froid en hiver c'est le caractère humide de la saison hivernale en haute montagne (d'octobre à mai) qui permet une bonne recharge des glaciers. Hors sous nos latitudes les hivers doux sont généralement associé à un temps humide sous l'influence de l'Atlantique.

Compte-tenu de l'altitude des glaciers et surtout de leurs bassins d'accumulation (là ou la neige s'accumule et se transforme en glace) un hiver doux et humide en plaine est souvent plus positif car neigeux en altitude que les hivers froids qui sont traditionnellement plus secs. Au delà de 2000/2500m d'altitude, où se situe la plupart des glaciers et même 3000m pour les bassins d'accumulation, la part de précipitation sous forme de pluie est particulièrement faible voir nul lors de l'hiver. En effet l'altitude garantie un froid constant même avec +12/13° en plaine sous la pluie la limite pluie/neige dépassera rarement les 2000/2200 mètres d'altitude.

Le pire hiver pour les glaciers est un hiver doux et sec comme il y en a eu à la fin des années 80 début et au des années 90 ou en 2006/2007. Ils sont généralement associés à l'omniprésence de hautes pressions d'origines subtropicales anormalement positionnées sur le bassin méditerranéen et une partie de l'Europe. Dans ce cas il fait doux en altitude (masse d'air d'origine subtropicale) et surtout sec (hautes pressions). Paradoxalement au cœur de l'hiver météo ce type de configuration peu donner du froid en plaine, les fameuses "inversions" liées au bilan radiatifs négatifs à cette époque de l'année (les apports solaires sont insuffisants pour réchauffer les sols qui se refroidissent rapidement par effet radiatifs et refroidissement mécaniquement les basses couches de l'atmosphère) tandis qu'il fait très doux en montagne.

Au delà de la saison hivernale, la saison estivale est sans doute la plus déterminante pour les glaciers. Un été frais et pluvieux est la meilleur garantie de leurs survies. La plupart des grandes avancées glaciaires des derniers siècles sont avant tout le fait de périodes estivales fraîches et humides plus que d'hivers froids. Lorsque l'été est frais et humide le glacier est moins exposé aux rayons du soleil et peut-être régulièrement alimenté en neige au delà de 2500/3000m d'altitude. L'apport en neige devient donc supérieur à la fonte de glace=>le glacier est bien alimenté, il grossit.

Les étés très chauds et secs sont en revanche ravageurs surtout s'ils succèdent à un hiver moyennement ou faiblement neigeux car la couche de neige précipitées pendant la saison hivernale fond plus rapidement et n'a pas le temps de se transformer en glace. Le volume de glace qui fond est supérieur à l'apport neigeux=> le glacier est moins alimenté, il recul.

Dans la réalité c'est bien plus complexe mais schématiquement cela fonctionne ainsi.

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Posté(e)
Tourrette-Levens (06) 420m

Les étés très chauds et secs sont en revanche ravageurs surtout s'ils succèdent à un hiver moyennement ou faiblement neigeux car la couche de neige précipitées pendant la saison hivernale fond plus rapidement et n'a pas le temps de se transformer en glace. Le volume de glace qui fond est supérieur à l'apport neigeux=> le glacier est moins alimenté, il recul.

Dans la réalité c'est bien plus complexe mais schématiquement cela fonctionne ainsi.

Tout à fait d'accord sur l'ensemble de ton message sauf cette petite partie.

En été, lorsqu'il fait chaud et sec, des orages naissent fréquemment en montagne et ce, dès 12h voire plus tôt. J'en ai fait l'expérience surprenante cet été: la canicule assommait tout le pays et même d'avantage le quart sud-est et pourtant, perché sur un glacier vers 3500m je pouvais marcher dans le la fraîche tombée la veille (et pas qu'un peu!). Au moment où les orages ont commencé à éclater sur le massif ça a été le blizzard avec une température autour de 0°, plutôt original au milieu d'un mois aussi chaud.

A 3200m au pied du glacier sur les pistes de ski d'été des deux alpes, les conditions étaient celles de l'hiver sous une pertu' océanique vers 1500m. La photo a été prise le 19 juillet peu avant l'éclatement des orages du jour.

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Et voici la carte des températures du jour... Qui est loin d'être une journée d'été fraîche, et pourtant on est également très loin du glacier gris.

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Ce facteur n'est pas à sous estimer.

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Intéressant ton post Meteo78 default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Toutefois ton message est à nuancer en fonction de l'altitude du bassin d'alimentation. Pour les glaciers très hauts (au-delà de 3500 m d'altitude) les orages de chaleur apportent quasi à coup sûr des chutes de neige qui peuvent être abondantes. Mais entre 2800 et 3500 m ces orages peuvent s'accompagner d'une pluie torrentielle qui "lessive" allègrement les glaciers. Pour ces glaciers tempérés d'altitude modeste mieux vaudrait un été sec même chaud (ce qui s'apparenterait pour eux à un redoux blanc sur une couche de neige en hiver, alors que la pluie accélère d'autant plus la fusion).

Autre facteur: les orages d'été caniculaire ne sont pas fixes, et sont très locaux. Donc si un glacier peut se faire gaver de neige un jour J, le lendemain il peut très bien être épargné par ces orages qui iront frapper un autre massif.

C'est pour cela que je pense que les étés frais et pluvieux en plaine sont plus favorables: les précipitations sont plus homogènes sur le massif et sont très fréquentes. La neige peut même y tomber largement en-dessous de la ligne d'équilibre du glacier (en août 2006 il neigeait assez régulièrement même à 2400 m dans les Alpes du Nord, et le manteau neigeux s'accumulait largement à 3000 m).

L'année idéale pour un glacier alpin est sans doute un flux d'Ouest rectiligne et continu pendant la saison froide (octobre à avril) et des gouttes froides isolées en plein sur la France pendant l'été dans une masse d'air fraîche. Là on a un apport de précipitations très conséquent et énormément de neige au-dessus de 2000 m sans problème.

D'ailleurs j'ai une question qui me passe par la tête pendant que j'écris ça: a-t-il déjà plu au sommet du Mont-Blanc? confused1.gif

Neigepassion.

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Merci pour vos réponses, donc pour résumer, si j'ai compris

Hiver doux ne signifie pas la cata pour recharger la neige en haute altitude

Et c'est avant tout les conditions locales de l'été qui dégrade le glacier.

Ca se joue sur l'ensemble de l'année (ou du siècle)

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Posté(e)
Saint Jean de la Porte - 455m (73)

En tout cas on peut atteindre les 3 degrés au sommet du Mont blanc vers Juillet/Août ( l'iso 0° peut monter très haut à cette période ).

Oui l'iso 0° s'envole parfois autour des 5000m, très rarement, mais uniquement en conditions sèches il me semble.

Je ne suis pas persuadé que l'on puisse avoir cette configuration en situation perturbée. Si une personne éclairée pouvait nous apporter ses lumières sur ce point, je ne voudrais pas être catégorique, même si ma conviction m'y invite...191769.gif

Edit: et pour compléter, je pense effectivement qu'il faut surtout beaucoup de précipitations pour alimenter le bassin... d'alimentation justement... Un froid sec ne servira pas à grand chose, si ce n'est préserver mieux la partie avale du glacier.

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Un autre facteur qui joue un rôle important variabilité du rayonnement solaire chercher sur Google avec

"Strong Alpine glacier melt in the 1940s due to enhanced solar radiation"

sinon une biblio là http://www.obs.ujf-grenoble.fr/risknat/projets/alpes-climat-risques/pages/2-milieu/2_5glaciers.html

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Tout à fait d'accord sur l'ensemble de ton message sauf cette petite partie.

En été, lorsqu'il fait chaud et sec, des orages naissent fréquemment en montagne et ce, dès 12h voire plus tôt. J'en ai fait l'expérience surprenante cet été: la canicule assommait tout le pays et même d'avantage le quart sud-est et pourtant, perché sur un glacier vers 3500m je pouvais marcher dans le la fraîche tombée la veille (et pas qu'un peu!). Au moment où les orages ont commencé à éclater sur le massif ça a été le blizzard avec une température autour de 0°, plutôt original au milieu d'un mois aussi chaud.

A 3200m au pied du glacier sur les pistes de ski d'été des deux alpes, les conditions étaient celles de l'hiver sous une pertu' océanique vers 1500m. La photo a été prise le 19 juillet peu avant l'éclatement des orages du jour.

Et voici la carte des températures du jour... Qui est loin d'être une journée d'été fraîche, et pourtant on est également très loin du glacier gris.

Ce facteur n'est pas à sous estimer.

Difficile de généraliser une expérience vécue sur un glacier lors d'un chaude journée d'été à l'ensemble d'une saison estivale. Moi aussi je suis monté sur le glacier des Deux Alpes en été au mois de juillet il y a une dizaine d'année, lors d'une période chaude et anticyclonique et les quelques orages de fin de journée donnaient de la flotte ou du grésil jusqu'au sommet. En remontant le matin c'était de la glace pilée raclée du glacier par les dameuses plus que de la neige fraîche, cela m'a d’ailleurs vacciné sur cette pratique du ski d'été (au delà de l'empreinte écologique plus que discutable de ce genre de pratique).

Comme l'explique neigepassion les orages de chaleur en été peuvent donner de la vrai neige mais souvent à très haute altitude, et ont plutôt tendance à fragiliser la glace lorsqu'il pleut (la pluie pénètre dans le glacier et le réchauffe). Les étés globalement chauds et secs fragilisent les glaciers et ce malgré les quelques orages isolés, contrairement à un été pluvieux et frais c'est indéniable et prouvé.

Le seul point positif c'est l'effet parasol de ces convections estivales qui s'enclenchent dès le début la fin de matinée début d'après-midi d'une chaude journée d'été permettant au moins de protéger les glaciers des ardeurs du soleil, mais en aucun cas ne garantissent leur survie à moyen long terme.

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Posté(e)
Tourrette-Levens (06) 420m

Ah par contre, je n'ai jamais dit que c'était meilleur ou égal à un été frais et humide, cela va de soi!

J'ai simplement dit que cet effet était non négligeable et à tenir en compte lors d'un bilan d'été. Après il est certain qu'en dessous de 3500m, la pluie fera des ravages lors de ce type d'été.

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Posté(e)
Megève (1106 m)/Saint-Gervais (808 m) en semaine - Samoëns (716 m) les WE

Oui l'iso 0° s'envole parfois autour des 5000m, très rarement, mais uniquement en conditions sèches il me semble.

Je ne suis pas persuadé que l'on puisse avoir cette configuration en situation perturbée. Si une personne éclairée pouvait nous apporter ses lumières sur ce point, je ne voudrais pas être catégorique, même si ma conviction m'y invite...191769.gif

Edit: et pour compléter, je pense effectivement qu'il faut surtout beaucoup de précipitations pour alimenter le bassin... d'alimentation justement... Un froid sec ne servira pas à grand chose, si ce n'est préserver mieux la partie avale du glacier.

En fait, pas sur qu'il dégèle même avec un iso a 5000m. En air libre oui, mais au sommet il y a toujours du vent qui lèche la glace et abaisse la température. À l'aiguille du midi, il me semble que le record de douceur est de 13.4°C, mais c'est un pic qui est représentatif de la masse d'air. Cet été j'y ai été un jour ou il y avait +9, et en descendant au vent au col du midi il n'y avait que +7 (3650m).

Donc oui les plus douces journées, +1/+2 peut être. Ce qui fait donc que la pluie est impossible, est d'autant plus qu avec une masse d'air telle, si RR il y a ce sont des orages et avec l'isothermie c'est de la neige immédiatement.

D'ailleurs, à confirmer ce que j'ai dit sur l'aiguille du midi. Et même la je ne sais pas s'il y a déjà plu ?

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