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Les coulées de boue dans le nord de la France : une fatalité ?


bernardt60
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Les orages souvent violents qui ont frappé notamment les Hauts de France sur plus d'une semaine ont vu de nombreux villages et même l'agglomération d'Amiens envahi par des coulées de boue dévastatrices, certains villages comme celui de Boularre dans l'Oise ayant même été concerné plusieurs fois  sur ces 10 jours orageux .

http://www.leparisien.fr/oise-60/a-boullarre-les-habitants-abasourdis-apres-les-pluies-diluviennes-23-05-2018-7731423.php

 

boularre.jpg.35d1de9f67ee5ea6a907d362959ec8a6.jpg

 

Est-ce vraiment une fatalité, je crois que l'on ait en droit de se poser la question, et ce reportage  de France 3 Hauts de France datant de juin est je crois une bonne base de réflexion :

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/2015/06/23/comment-prevenir-les-inondations-et-les-coulees-de-boue-754349.html

 

 

 

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Posté(e)
Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37)

Grâce @chris68 , j'ai découvert hier "l'effet splash" dont je n'avais jamais entendu parler!

 

 

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Posté(e)
Sainte-Croix-aux-Mines (68) - 340 m

En effet, dans ces situations, l'orage n'est que le phénomène déclencheur, mais les principaux facteurs de ces coulées boueuses sont de nature agricole/occupation du sol. Le principal problème, c'est le labour et la monoculture qui rend les champs totalement nus de végétation entre avril et juin. En Alsace, on connait très bien ce phénomène, car on a des surfaces immenses de monoculture intensive du maïs. Jusqu'à fin juin, les champs sont vierges et la terre labourée est très sensible aux précipitations.  Quant tu as une averse, les gouttes arrachent des micro-particules qui forment peu à peu une croute de surface. Au final, sous l'action du soleil, ça vous donne cette croute avec ses craquelures que tout le monde a déjà vu (cf. photo).

Quand ensuite tu as un nouvel orage là dessus, qui t'envoi 30, 40 ou 50 mm, rien ne peut s'infiltrer, ça ruisselle en surface, ça arrache la terre, ça suit la topographie locale qui se finit en général...dans un village.... Pour limiter ces phénomènes, il faut avant tout revoir les pratiques agricoles (ré-enherber les champs, fossés végétalisés etc.). En Alsace, comme on a pas très envie de s'attaque au puissant maïs, on ne fait que des actions curatives locales (bassins de rétention) mais ce n'est pas efficace. Ici, c'est tellement poussé à l'extrême, que même des averses de 20 ou 25 mm nous donne des coulées boueuses....certaines communes en subissent 2, 3 ou 4 fois par an (certes plus ou moins mineures mais quand même) !

 

Capture d’écran 2018-06-02 à 14.01.04.png

Modifié par chris68
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Effet "splash" relaté aussi par cet écrit venant de l'Université de Picardie Jules Verne :

 

https://www.u-picardie.fr/beauchamp/mst/Erosion_sol/Erosion-sol.htm

 

"2.1- Limiter la concentration du ruissellement

Différents ouvrages existent pour retenir l’eau, au moins temporairement, dès l’amont du bassin versant, de manière à limiter les débits de pointe, éviter l’incision des zones de concentration et le cas échéant, provoquer la sédimentation des matières solides (AUZET, 1990). De tels ouvrages sont actuellement expérimentés dans l’Aisne, sous la responsabilité de la Chambre d’Agriculture et dans l’Oise, par la DDAF. Dans chacun des cas, la mise en place des ouvrages a été décidée à la suite de dégâts subis par des communes situées en aval des bassins versants. Elle suppose une coopération entre agriculteurs, les élus et les services administratif "

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Avec le retour (temporaire) du beau temps ensoleillé depuis hier la conséquence des pluies d'orages des jours précédents est bien visible sur un champ de blé se trouvant sur le plateau au dessus de chez moi, notamment dans le sillage des roues des engins agricoles qui procèdent régulièrement surtout en ces temps humides aux différents "traitements" et ce  dans le sens de la légère pente du terrain :

 

20180603_110641.thumb.jpg.1217036dd628d21bea0c9c19ddda29c9.jpg

 

Permettant d'ailleurs de voir dans cette boue se " durcissant" les empreintes de pas de cervidés :

 

20180603_110714.thumb.jpg.3f79a3424627d66953cd1e73dc6942fc.jpg

 

Dans le coin le plus bas du champ il y a bien un petit talus ( dont les herbes ont différemment apprécié les "traitements") qui peuvent protéger temporairement les eaux boueuses de se déverser sur la rue goudronnée en pente  qui se dirige vers mon quartier en contre-bas, mais qu'elle serait l'issue   si un orage diluvien stationnaire se déclenchait comme en juin 1969 comme l'ont raconté des anciens du quartier ( c'est sûr cela ne date pas d'hier ça fait presque 50 ans !) et dont l'eau boueuse venant des champs du plateau ont inondé les zones marécageuses le long de la petite rivière aujourd'hui envahies par des ......pavillons ! ( je ne suis pas dans cette zone ouf !)

 

20180603_112609.thumb.jpg.8b1fa106a1f6f8f3f28b116b2bb18f6f.jpg

 

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il y a 14 minutes, bernardt60 a dit :

[...]

Dans le coin le plus bas du champ il y a bien un petit talus ( dont les herbes ont différemment apprécié les "traitements") qui peuvent protéger temporairement les eaux boueuses de se déverser sur la rue goudronnée en pente  qui se dirige vers mon quartier en contre-bas, mais qu'elle serait l'issue   si un orage diluvien stationnaire se déclenchait comme en

juin 1969 ( le 1er je crois) comme l'on racontait des anciens du quartier ( c'est sûr cela ne date pas d'hier ça fait presque 50 ans) et dont l'eau boueuse venant des champs du plateau ont inondés les zones marécageuses le long de la petite rivière aujourd'hui envahies par des ......pavillons !

[...]

 

Cela fait peur en effet de voir l'absence de mémoire... combien de lotissements nous connaissons tous dans des zones que nous avons déjà vu sous l'eau.

Dommage ici photo aérienne de 1969 en avril... et celle de 1970 il y a 48 ans jour pour jour.

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Les coulées de boue répétitives semblent quand même avoir accéléré la prise de conscience, espérons juste qu'elle se maintienne une fois l'émotion et la médiatisation passées où l'on observe souvent une tendance à l'amnésie ensuite, quoique le montant des prochaines cotisations d'assurance vont peut-être se charger de nous le rappeler  :

 

https://www.francetvinfo.fr/meteo/inondations/pourquoi-autant-de-coulees-de-boue-pendant-les-orages_2789317.html

 

 

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  • 2 weeks later...

Une piste de réflexion intéressante dans cet article paru dans le courrier picard:

 

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AGRICULTURE


Étudier le sol de l’Oise pour éviter les coulées de boue


Des élèves de l’école d’ingénieur Unilasalle ont étudié les pratiques agricoles autour du bassin-versant du Thérain. Les résultats pourront être utilisés pour éviter les coulées de boues.

 

Les coulées de boue sont un fléau dans les communes rurales. Les fortes précipitations des dernières semaines et leurs conséquences dans le département ne peuvent que convaincre les acteurs du territoire d’agir pour éviter de nouvelles catastrophes. Le syndicat des intercommunalités de la vallée du Thérain a fait appel, en début d’année, aux élèves de quatrième année de la formation d’ingénieur en agronomie et agro-industries d’UniLaSalle, à Beauvais. Avant même les intempéries, pour une raison très simple. «  Nous allons d’ici 2020 récupérer la compétence ruissellement et érosion, explique Denis Collinet, le président du syndicat. C’est dans cette optique que nous avons demandé aux élèves de faire un état des lieux des pratiques agricoles dans le secteur  ».

Pendant six mois, les étudiants ont travaillé d’arrache-pied pour matérialiser sur logiciel les zones les plus sensibles à l’érosion, les zones agricoles et les zones naturelles du secteur. Un premier constat complété par une autre étude sur le ruissellement à proprement parler, à partir de septembre. Le travail est lancé sous l’égide de plusieurs professeurs, dont Davide Rizzo, enseignants-chercheurs : «  À peu près un tiers de nos élèves sont des enfants d’agriculteurs. Beaucoup se destinent à racheter des exploitations agricoles. C’est une question importante dans le territoire où nous sommes  ».

« Pas de raison de ne pas être optimiste »

Les conclusions, présentées devant un parterre d’élus du syndicat, jeudi dernier, mettent en évidence l’importance de ‘‘couvrir’’ le sol en permanence pour le rendre moins sensible à l’érosion. D’après le travail des jeunes, les cultures majoritaires dans le secteur sont le blé, le colza et les prairies, des cultures d’hiver qui limitent le ruissellement par érosion. Plutôt positif.

 

Ils préconisent de favoriser des intercultures, à savoir des cultures intermédiaires, entre deux récoltes, pour ne pas laisser le sol à nu à certaines périodes de l’année. Autre point avancé : la nécessité de travailler ensemble, dans une bonne concertation entre élus, agriculteurs et riverains. Un début de piste, puisque d’autres paramètres, comme la morphologie des sols (pente), ne sont pas pris en compte. Ce sera le cas l’année prochaine.

 

La question posée reste aussi de savoir si les agriculteurs vont suivre les conseils prodigués. Le président du syndicat intercommunal, Michel Degrabe, n’a «  pas de raison de ne pas être optimiste, dans la mesure où les coulées de boue concernent tout le monde. Dans l’idéal, il faudrait mettre en place des préconisations, des mesures  ». En septembre, les jeunes iront sur le terrain, pour rencontrer les professionnels. Une façon de nouer les premiers contacts.

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Je rappelle que nos facs sont truffées de géographes dont le potentiel pourrait servir à dresser des diagnostics simples à l'échelle de l'EPCI.

Avec tous les outils existants aujourd'hui ce serait entièrement gratos..

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