Aller au contenu
Les Forums d'Infoclimat

Ce tchat, hébergé sur une plateforme indépendante d'Infoclimat, est géré et modéré par une équipe autonome, sans lien avec l'Association.
Un compte séparé du site et du forum d'Infoclimat est nécessaire pour s'y connecter.

Suivi du temps à Bangui, Rép. Centrafricaine


Youri

Messages recommandés

Bonjour à tous !

 

Encore une fois, un bon bout de temps s'est écoulé depuis mon dernier post... Je suis, comme précédemment mentionné, installé à Sibut où j'ai trouvé une certaine stabilité.

 

Peu de temps, et aucun chiffre à partager. Ce sont les deux raisons principales qui m'ont fait "procrastiner" à chaque fois que j'ai voulu poster sur ce forum. Eh oui, 180 km de Bangui, c'est quand même bien trop loin pour que je puisse évoquer les chiffres de la station de l'aéroport de Bangui pour parler de ce qui se passe à Sibut. Je n'ai pas non plus de station, et ce pays est un véritable "désert" en terme de relevés officiels...

 

Je bénéficie de l'électricité grâce à un panneau solaire de 200 watts situé dans le lieu où j'habite, ainsi qu'un autre sur le lieu où je travaille. La bonne nouvelle, c'est que si j'arrive à faire venir une station, je pourrai l'alimenter, et la sécurité de celle-ci serait plus assurée qu'à Bangui (la sécurité est en fait une des principales raison qui m'a freiné dans mon élan d'en faire venir une, en plus du fait que je ne connaisse qu'une seule personne qui fasse des aller-retours "réguliers" entre la France et la R.C.A). Sur Bangui le vol et / où la dégradation "gratuite" de matériel est monnaie courante dès le moindre souci social ou politique, même si je n'en n'ai pas encore été directement témoin, les témoignages ne manquent en revanche pas...

 

A Sibut en revanche, une fois un peu éloigné du centre ville, le risque semble quasi-nul.

 

En fait, je "rêve" de pouvoir effectuer un suivi tel que je le faisais à Ziniaré... Ca viendra certainement un jour. Je préfère écrire un second message plus bas au lieu de poster un pavé traitant de tous les sujets à la fois, donc... on se retrouve un peu plus bas !!!

  • J'aime 4
  • Merci 1
  • Solidaire 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • Réponses 60
  • Créé
  • Dernière réponse

Les plus actifs

Les plus actifs

Messages populaires

Bonjour à tous !   Me voici donc à Bangui, en Centrafrique, pays enclavé entre le Cameroun à l'ouest, le Tchad au nord, la RDC au sud et le Soudan du Sud à l'est.   Avant que je pu

Bonjour à tous,   19ºC à l'aéroport ce matin du 31 décembre à 6h avec un point de rosée (Td) à 18ºC. Il y avait quelques bancs de brume dans les creux (le terrain est nettement plus val

Bonjour à tous... Oui je suis toujours à Bangui, mais en plein projets... Du coup ça fait un bail que je n'ai pas posté. Alors, petit briefing pour amorcer une reprise de posts plus réguliers !  

Images postées

Allons-y alors, parlons météo... Alors comme dit précédemment, j'hésite à ouvrir un sujet dédié à Sibut, du moins tant que je n'ai pas de station... C'est peut-être mieux que j'alimente celui-ci en attendant, pour ne pas créer un sujet dénué d'intérêt.

 

Premièrement, cette année a l'air d'être plus chaude et moins pluvieuse que l'année dernière, du moins pour le moment. Même à Bangui, où je retourne de temps en temps, la pluie s'est montrée plus erratique en première partie de saison (mars, avril, mai et juin). Au point d'observer de temps en temps des signes de soif sur la végétation herbacée entre deux épisodes pluvieux. Même actuellement, où la pluie est au rendez-vous (de toute manière, une sécheresse, même de surface, reste impossible par ici passé le mois de juin), cela paraît moins abondant que l'année dernière où, à cette période, on parlait beaucoup d'inondations.

 

Ici à Sibut, la différence avec Bangui m'a pour tout dire étonnée, car elle semble plus prononcée que ce que j'avais imaginé au premier abord. Je n'ai pour le moment aucun recul ni source fiable pour comparer les conditions climatiques de Sibut avec les années précédentes (en dehors des témoignages des habitants). Jusqu'à début juin, les pluies ont été ici (un peu trop) espacées, et la végétation herbacée donnait vraiment des signes de soif avec enroulement des feuilles et même léger jaunissement des herbes précédemment sorties dans les terrains peu fertiles. Cela n'a semble-t-il pas trop touché les cultures (qui sont ici en route depuis avril), car malgré l'espacement entre les pluies (parfois plus d'une semaine), celles-ci étaient, lorsqu'elles tombaient, réellement abondantes (presque toujours nocturnes), et l'ambiance restait de toute façon toujours très humide (rosée matinale abondante et quotidienne, avec les toits en tôle qui font du goutte-à-goutte chaque matin).

 

Depuis la fin juin, les pluies sont plus régulières, mais restent surtout nocturnes, ce qui fait que le ressenti reste chaud et moite la plupart du temps, en journée.

 

Les journées sont très souvent ensoleillées, avec des nuages bourgeonnants pas suffisamment nombreux pour freiner les ardeurs du soleil, un vent perpétuellement nul ou très faible. Lors du passage d'ondes d'est (qui circulent de plus en plus au nord avec l'avancement de la saison), le temps est plus instable, le ciel plus laiteux et le soleil moins présent.

 

Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que (et ce depuis mon arrivée en Avril) les plus forts foyers pluvieux avaient tendance à éviter Sibut dans la journée, mais, au contraire, s'y concentrer durant la nuit. En effet, j'ai vécu, depuis mon arrivée à Sibut, beaucoup d'orages, mais seule une minorité ont frappé la ville de plein fouet en plein jour, avec parfois les rideaux de pluie visible de part et d'autre de la ville, mais que des pipis de chat, voire rien du tout sur la ville en elle-même. De nombreuses fois, de gros foyers orageux prometteurs se sont formés, positionnés (apparemment) idéalement pour fondre sur la ville, beaucoup d'activité électrique, du vent, mais finalement juste quelques gouttes en ville, genre la montagne qui accouche d'une souris.

 

En revanche, de gros "déluges" sont régulièrement tombés tout au long de la nuit, alors même que l'image satellite était beaucoup moins "prometteuse" que lors des épisodes diurnes ratés, où je me disais pourtant qu'on allait s'en prendre plein à la figure. Pour l'instant, je dirai que les trois quarts de notre cumul pluviométrique sont tombés à des heures comprises entre 21 heures et 3 heures du matin.

 

À Bangui en revanche, à chacun de mes retours, les pluies de fin de matinée ou milieu d'après-midi sont très régulières. Il est encore bien trop tôt pour déterminer si c'est une particularité de Sibut ou un hasard...

 

Au fil de mes recherches sur le sujet (un sujet pas vraiment très bien traité sur le net pour tout dire), il s'est avéré que Bangui était quelque peu favorisé par le relief (Bangui et ses alentours sont agrémentés de pas mal de collines un peu partout) et son climat et aussi certainement influencé par le fleuve. Sibut et ses alentours ressemblent plus à ce qu'on pourrait voir du côté de Ziniaré, c'est-à-dire que c'est plutôt un plat pays, bien que pas complètement non plus).

 

Et quelques recherches plus poussées m'ont permis de voir qu'en effet, Sibut se trouve dans une (vaste) zone quelque peu défavorisée par le relief, car "en creux à l'abri du plateau de Bosobolo". (source, un document nommé Agroclimatologie de Centrafrique, éditions ORSTOM, datant de 1988). Cependant, si cela explique un certain désavantage pluviométrique par rapport à la même latitude dans l'ouest centrafricain, je ne crois pas que cela puisse avoir d'influence quelconque sur la répartition horaire de la pluviosité... Bref, à suivre, car tout cela pourrait changer dans les jours à venir, nous ne sommes après tout qu'à la moitié de la saison des pluies. Et comme je le disais, je n'ai aucun recul pour le moment.

 

Je me rappelle aussi que certaines années, au Burkina, Ziniaré subissait le plus clair de ses pluies en pleine nuit, laissant des journées chaudes et moites, tandis que d'autres années, c'était à d'autres moments de la journée, ce qui nous laissait plus de fraîcheur et de nébulosité... Certainement une question de timing dans le passage des ondes d'est, et plein d'autres choses que je ne maîtrise que peu...

 

 

  • J'aime 3
  • Merci 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Je tenais également à parler d'une autre particularité du climat d'ici, (ça je pense que c'est pareil à Bangui qu'à Sibut) qu'on doit surtout à la position assez proche de l'équateur, donc dans une zone de convergence entre plusieurs vents / flux...

 

J'en deviendrai presque fou, à essayer de déterminer d'où viennent les nuages... J'ai l'impression que ça se croise de partout. En fait, ce n'est pas qu'une impression. J'ai pris des vidéos accélérées 30x pour observer le déplacement des nuages dans le ciel. Et le résultat est que c'est vraiment le désordre là-haut, et ce, tous les jours depuis le mois de juin. Entre des nuages très bas matinaux qui circulent (très lentement) un jour d'ouest en est, le lendemain dans le sens inverse, des cumulus dans la journée qui circulent essentiellement d'ouest en est, surmontés de nuages moyens ou élevés qui circulent quant à eux essentiellement d'est en ouest, on voit dans les vidéos en accéléré que les cumulus (qui viennent de l'ouest ou du sud-ouest) bourgeonnent et que leur sommet se retrouve finalement entraîné dans le flux d'altitude qui va en sens inverse.

 

Le tout est très lent, donc, en gros, quand vous levez la tête pour observer les nuages, vous n'y comprenez rien, ou vous gourez complètement. Cette expérience me marque suffisamment pour que j'en parle ici. Au Burkina, on observe aussi un cisaillement entre la mousson de sud-ouest en basses couches et la circulation d'est en altitude, mais c'est tout de même beaucoup plus clair dans l'ensemble. Les pluies viennent essentiellement de l'est, même s'il est vrai qu'il y a des années où, surtout en août quand la mousson de sud-ouest est particulièrement vigoureuse, on retrouve aussi des remontées pluvieuses qui suivent le flux de mousson et donc nous viennent directement de l'ouest (mais ça se limite à une quinzaine de jours par an).

 

Ici les vents de surface sont tellement faibles et variables que c'est vraiment difficile de savoir. Souvent, les orages qui se forment font leur propre loi en ce qui concerne le vent en surface, et comme plusieurs cellules orageuses peuvent passer à proximité dans la même journée, un passant plus au nord et l'autre plus au sud, le vent peut en gros passer par tous les points cardinaux en 24 heures.

 

Et enfin, j'ai aussi remarqué, ici à Sibut, que la plupart des orages qui nous tombent violemment dessus semblent se former directement au-dessus de la ville. Au lieu de bourgeonner plus loin et de dériver vers nous, (comme j'en avais plutôt l'habitude jusqu'ici partout où je suis allé), ils semblent partir directement des cumulus situés au-dessus de notre tête ou à proximité immédiate. Ce qui en rend l'anticipation particulièrement ardue. Parfois, il se met à pleuvoir à grosses gouttes sans le moindre signe avant-coureur. Tandis que des gros Cb bien sombres visibles depuis des heures viennent nous donner trois gouttes, comme j'en parlais plus haut.

 

Il y a trois jours, je me rappelle, vers 20 heures, être en train d'admirer, dans une ambiance tiède et moite, le premier quartier de lune dans un ciel bien dégagé (quelques flashs dans le lointain étaient toutefois visibles de temps à autre), avant qu'en quelques minutes, des nuages se forment et bourgeonnent à l'étage moyen, cernent la lune de tous les côtés, puis finissent rapidement par la masquer. Après un beau spectacle de tours convectives éclairées par la lune, le ciel a fini par se couvrir complètement et il s'est mis à pleuvoir à grosses gouttes pendant un bon quart d'heure. Vraiment... je n'ai pas l'habitude de ces formations convectives expresses sur place, mais ici, cela semble être légion en ce moment.

 

Ici comme à Bangui, je trouve, et ce, depuis le début (même l'année dernière), que les orages sont particulièrement "explosifs", c'est-à-dire riches en impacts de foudre à vous faire sauter de votre chaise. Différence marquante avec le Burkina où c'était beaucoup plus souvent un festival d'intra-nuageux, très lumineux, mais peu bruyants (petit roulement de tonnerre permanent, ce qui n'excluait pas évidemment quelques impacts bien bruyants de temps à autre).

 

Bref, voilà un peu, en désordre (comme à l'accoutumée, me direz-vous ! ) les chroniques météo de Sibut... Je ne manquerai pas de mettre en ligne mes vidéos accélérées de la circulation des nuages, et de les partager ici très vite. J'ajouterais que je souhaite bon courage à n'importe qui pour essayer d'anticiper les pluies, même une heure à l'avance... :D 

  • J'aime 4
  • Merci 3
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Pour rappel, c'est accéléré 30 fois, donc imaginez vous fixer le ciel et y comprendre quelque chose en un coup d'œil... Chaque vidéo représente 30 minutes compressée en une seule... C'est surtout dans la deuxième vidéo à partir de la 25e seconde, que le déplacement des nuages est le plus difficile à comprendre. À l'étage élevé, on observe carrément un genre de demi-tour...

 

 

 

 

 

 

Modifié par Youri
  • J'aime 1
  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Le 29/07/2023 à 13:56, Youri a dit :

. Sur Bangui le vol et / où la dégradation "gratuite" de matériel est monnaie courante dès le moindre souci social ou politique

Bonjour Youri

D'abord, bien content de te retrouver, les obs de ce coin du monde un peu délaissé me manquaient beaucoup et je suis toujours impatient de te lire. Concernant les dégradations de matériel, pourquoi pas faire à l'ancienne, avec le bon vieux thermomètre et pluviomètre manuel + fichier Excel ou papier, cela semble un peu ringard, mais c'est efficace et bien moins cher en cas de dégradation !!, mais il faudra quand même un abri pour des relevés cohérents 

Bon courage et encore merci de nous faire partager la climatologie de ce coin d'Afrique

Modifié par jean pierre
  • J'aime 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Le 04/08/2023 à 07:07, jean pierre a dit :

Concernant les dégradations de matériel, pourquoi pas faire à l'ancienne, avec le bon vieux thermomètre et pluviomètre manuel + fichier Excel ou papier, cela semble un peu ringard, mais c'est efficace et bien moins cher en cas de dégradation !!

 

Bonjour Jean-Pierre,

 

Merci pour cette remarque. Comme je le disais, étant maintenant à Sibut, avec le temps, j'aurai probablement l'opportunité d'installer du matériel dans un coin tranquille et je ne crains plus les dégradations. Que ce soit du matériel "à l'ancienne" ou plus moderne, le tout est de le faire venir. A Sibut il n'y a aucun moyen d'avoir ce genre de matériel, même un thermomètre tout bête. À Bangui, pour être franc, je n'en sais rien, à la prochaine virée là-bas il faut que je farfouille un peu en ville... Ça doit pouvoir se trouver, mais ça ne court certainement pas les rues non plus.

 

Mon plan le plus sérieux est de profiter de la venue d'une connaissance à Bangui pour lui faire ramener du matos. Il me reste encore quelques temps pour réfléchir... Pour le pluviomètre, comme on me l'a fait remarquer en MP, je pourrais essayer d'en fabriquer un à la main, mais là il faut que je fouille pour ne pas faire n'importe quoi.

 

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada
il y a 4 minutes, Youri a dit :

Mon plan le plus sérieux est de profiter de la venue d'une connaissance à Bangui pour lui faire ramener du matos.

Salut Youri !

C'est précisément ce que j'allais te dire. C'est sûr que ce serait le plus simple.

Ta famille et/ou tes amis viennent te rendre visite de temps à autre ?

Et toi, tu rentres au pays pour les vacances parfois ? (je crois que oui, si je me souviens bien)

En tout cas, on (je me permets de parler au nom de tous ceux qui te suivent) a hâte de te lire... :)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

il y a 15 minutes, dann17 a dit :

Ta famille et/ou tes amis viennent te rendre visite de temps à autre ?

Et toi, tu rentres au pays pour les vacances parfois ? (je crois que oui, si je me souviens bien)

En tout cas, on (je me permets de parler au nom de tous ceux qui te suivent) a hâte de te lire... :)

 

Salut ! Et merci. Vraiment, la passion météo ne m'a pas quittée d'un pouce... Pas plus que mon envie de partager les données en temps réel. Mais j'ai dû faire des choix de priorités... Et je pense que petit à petit, je pourrai réunir les conditions pour le faire de nouveau.

 

Pour ce qui est des visites au pays et vice-versa, non, justement, c'est un peu compliqué dans l'état actuel des choses. Le pays dans lequel je suis n'étant pas dans une situation de "hotspot touristique" en ce moment (comme de plus en plus de pays d'Afrique, malheureusement, il suffit de voir l'actualité...), la famille ne se bouscule pas au portillon pour venir ici. Les vols Paris-Bangui sont plus onéreux que les Paris-Ouaga... Donc comme je le dis, choix de priorités... Je préfère rester et développer mon projet plutôt que de faire des voyages dont le coût réduirait à néant mes possibilités d'aller de l'avant dans mon projet sur place.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 8 months later...

Bonjour à tous !

Cela fait un long moment que je n’ai pas posté, et je me suis dit qu’il était temps que je fasse remonter ce fil à la surface. Étant toujours dépourvu de matériel de mesure sur place, je ne puis me lancer dans des relevés réguliers. Mais cela n’est effectivement pas une excuse pour ne pas donner des nouvelles de l’évolution du temps, d’une manière ou d’une autre.

 

Je m’en vais donc me rattraper autant que possible. J’étais, comme  vous le savez sans doute, à Sibut depuis le mois d’avril passé, et ce jusqu’à décembre dernier (mon dernier post date d’août ou j’évoquais une saison des pluies plutôt timide là-bas). La tendance s’est maintenue fortement déficitaire jusqu’à la fin septembre, avant de s’inverser en octobre et novembre (ce dernier mois ayant été presque le plus pluvieux de toute la saison, avec des pluies abondantes et presque quotidiennes à un certain moment, alors que normalement, c’est le premier mois de la saison sèche).

 

Ensuite, courant décembre, l’Harmattan est arrivé avec son lot de fraîcheur nocturne et de températures élevées dans la journée mais supportables vu l’air plus sec. Au passage, cette fraîcheur est vraiment saisissante, lors des premières semaines d’Harmattan, car l’herbe étant toujours bien verte et se couvrant de rosée au petit matin, l’arrivée de l’air sec dans cet environnement plutôt mouillé cause un important refroidissement, certainement parce que, justement, les surfaces humides se refroidissent plus fortement par évaporation… Les premières nuits furent vraiment fraîches, car même sans thermomètre, au ressenti, je pourrais parier qu’on est descendu sous la barre des 15°C, voire même moins au petit matin… alors que la plupart du temps, chaque matin, il fait entre 20 et 23°C selon la couverture nuageuse… La fraîcheur nocturne fut moins marquée vers la fin décembre justement, lorsque l’herbe a commencé à sécher et qu’il n’y avait plus du tout de rosée.

 

Je me permets, à ce niveau, de comparer avec mon vécu à Ziniaré, au Burkina Faso, où l’Harmattan arrive beaucoup plus tôt (fin octobre) et déjà, le plus souvent, après deux ou trois semaines sans pluie ou presque et un air surchauffé, ce qui fait que la végétation est déjà bien grillée : la première arrivée de l’Harmattan (presque toujours un après-midi entre le 25 octobre et le 1er novembre) y est également évidente, sans aucun instrument, car le ressenti change brusquement, passant d’une chaleur oppressante et immobile le matin à une « tiédeur » aérée quelques heures plus tard (je parle de tiédeur pour illustrer la première fois que je l’ai ressenti, où j’ai été surpris de voir qu’il faisait 38°C alors que j’aurai pensé beaucoup moins). Mais en revanche, les nuits qui suivent, bien qu’également plus fraîches, n’atteignent pas le niveau de fraîcheur que j’ai connu à Sibut. A Ziniaré, il faut attendre décembre pour connaître régulièrement des températures inférieures à 20°C le matin, et ce dans un air vraiment très sec et des points de rosée flirtant avec 0°C.

 

Tandis qu’à Sibut, c’était saisissant parce qu’en à peine une semaine, on est passé d’un temps régulièrement pluvieux avec des nuits comme d’habitude autour de 22 ou 23°C à un ciel sans nuages et des nuits vraiment fraîches (avec disons, une transition d’allez… deux jours où l’on sentait que c’était proche car il faisait soudainement plus chaud dans la journée et le ciel prenait une teinte caractéristique de saison sèche) et, ce premier après-midi ou l’Harmattan a soufflé en petite brise, à peine le soleil couché, le temps s’est vraiment rafraîchi au point ou personne (y compris moi) n’a passé la soirée dehors dans la cour.

 

Par contre, les journées étaient rapidement chaudes, autour de 35°C, pas de pic de « fraîcheur » diurne durable comme à Ziniaré où fin décembre et courant janvier, on arrive à avoir des journées avec 28-29°C de maximale. En effet, les températures à 850 hPa ne descendent jamais bien bas par ici, donc la fraîcheur matinale semble clairement due à une situation d’inversion quasi-quotidienne avec l’humidité restante de la végétation piégée au ras du sol… Clairement visible avec la fumée des foyers qui « s’arrête » quelques dizaines de mètres au dessus du sol et s’étale en plateau…

 

J'ai aussi constaté qu'à Sibut, il y a beaucoup moins de fumée de feux de brousse qu’à Bangui… C’est fin décembre que je suis retourné à Bangui et que j’ai retrouvé ce ciel enfumé et ces filaments noirs de cendre qui tombent lentement du ciel… Que les gens appellent d’ailleurs ironiquement la neige de Bangui.

Peut-être que ceci est favorisé par la situation géographique de Bangui, dans une cuvette entourée de collines où la brousse brûlent un peu de partout durant toute la saison sèche (le plus souvent ce sont des feux allumés par les paysans, bien que j'ai été témoin une fois d'un feu directement allumé par la foudre lors d'un orage non accompagné de pluie fin novembre 2022...). La fumée semble restée piégée, et la plupart du temps entre décembre et mars, l'atmosphère est fortement concentrée en fumée, au point où le soleil a une drôle de couleur le matin et l'après-midi, et la lune est presque orange à certains moments la nuit. Et comme je le disais, toute la journée, des filaments noirs tombent du ciel.

  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Pour revenir un peu au présent après cet historique rapide, je suis donc de nouveau à Bangui à temps plein depuis janvier, et ce avec un peu de stabilité. Côté météo, il faut bien dire que, après un mois de janvier et février plutôt normaux, avec l'Harmattan soufflant par intermittence et quelques journées plus lourdes, c'est un temps anormalement chaud qui s'est installé et surtout prolongé en mars et avril. Ca fait la troisième fois que je vis cette période, et je n'ai jamais vu une telle chaleur et si peu de pluie au mois d'Avril.

 

Habituellement, il fait chaud et lourd fin février et au mois de mars, avec déjà de beaux orages de temps à autres venant rafraîchir temporairement l'atmopshère. Ce qui pose le plus problème n'est pas en soi la température, mais les niveaux d'humidité et l'absence de vent qui rendent cette période oppressante. Cela monte le plus souvent à 36 ou 37°C dans la journée, et dans la nuit, ça ne se rafraîchit pas bien vite, pour redescendre à 24 ou 25°C au petit matin, avec une humidité presque à saturation dès la fin de soirée et le tout sans le moindre souffle de vent (c'est pour cela que sans ventilateur, dans la maison c'est assez pénible, la sueur coule et roule en quelques minutes, même à ne rien faire). Mais en avril, ça devient rapidement pluvieux et les intermèdes chauds et oppressants restent normalement brefs, se limitants aux 24 h précédent une dégradation orageuse après deux ou trois belles journées.

 

Mais cette année, la chaleur habituelle en mars s'est prolongée la plus grande partie du mois d'avril et les dégradations orageuses n'ont pas été bien nombreuses. Et à peine passée, retour à la case départ, chaleur oppressante. La température a presque tous les jours atteint 35°C et même plusieurs fois 37 à 38°C à l'aéroport de Bangui M'Poko ce mois-ci, ce qui représente quand même 5 - 6°C de plus que la moyenne des maximales. En fin de nuit un gros paquet orageux nous a concerné et le temps reste voilé et agréable ce midi. A voir si nous sommes définitivement sortis de cette période anormalement chaude ou si cela va recommencer.

 

On a beaucoup parlé dans les médias de chaleur anormale au Congo RDC et Brazza... ainsi qu'en Afrique de l'Ouest, mais la Centrafrique a été également concernée (même si les pics de chaleurs sont tout de même un peu plus communs ici).

  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Pour étayer un peu ce qui a été dit plus haut sur la chaleur anormale, voici, de source Ogimet, les relevés d'Avril pour les années 2022, 2023 et 2024. Il n'y a pas "photo" en ce qui concerne 2024. Les relevés de pluies ont beau être souvent manquants, on voit bien côté température qu'avril 2024 se démarque de plusieurs degrés, et que les pictogrammes "orage" ou "pluie" sont moins nombreux.

 

Capturedcrandu2024-04-2713-31-06.thumb.png.b48209202c2f3afa85e7bd804eafc005.png

Capturedcrandu2024-04-2713-32-39.thumb.png.316420c575427cadd7f8d6c50764cab5.png

Capturedcrandu2024-04-2713-33-08.thumb.png.d786cdcb97a81d66ba4ee76fa85bcf8a.png

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • En ligne récemment   1 membre est en ligne

×
×
  • Créer...