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Du 3 juin au 9 juin 2024 - prévisions météo semaine 23


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Sainte-Maure-de-Touraine (37)

Calme et températures de saison, dégradation du temps en fin de semaine :

 

Je n'avais pas pu beaucoup participer sur ce topic mais j'ai vu à quel point l'incertitude était de mise dans les modélisations jusqu'à encore le week-end dernier. 

 

On retrouve enfin un peu de temps calme et sec après cette longue, très longue période d'humidité. Néanmoins, ce calme ne semble être que temporaire pour certaines régions avec le retour d'un temps humide et instable à partir de la fin de semaine. 

 

Notre pays se trouve actuellement au sein d'un marais barométrique à tendance dépressionnaire, on retrouve une vaste dépression synoptique qui ondule entre l'Islande et la Scandinavie ainsi qu'un anticyclone qui s'étire entre le Sud du Groenland et le milieu du bassin Atlantique. Ce dernier à du mal à se propager vers le Sud à cause d'une anomalie persistante sur les Açores tandis que plus à l'Est, le continent européen sous la circulation de bas géopotentiels sous forme d'un talweg de courte longueur d'onde piloté par la dépression synoptique plus au Nord. 

 

C'est la raison pour laquelle nous n'avons pas un soleil complètement radieux mais un temps généralement mitigé avec la circulation de perturbations plus au Nord, la masse d'air quant à elle s'est radoucie par rapport aux jours précédents. 

 

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De ce fait, c'est un temps calme avec des températures plus proches des normales de saison qui s'impose depuis lundi, et ce type de temps devrait se poursuivre jusqu'à jeudi voir vendredi tout au plus, mais avec tout de même quelques variantes. 

 

Tout d'abord pour la journée de demain mercredi, le beau temps s'imposera sur les trois quarts d'une pays mais seul les régions au Nord de la Loire pourraient avoir un temps un peu moins joli. La faute à un front en phase de frontolyse et qui va surtout circuler durant la matinée de mercredi, c'est donc un ciel assez chargé qui s'imposera avec possiblement quelques pluies résiduelles. Les restes de ce front pourraient se confronter à une légère instabilité sur l'extrême Nord-Est du pays en cours d'après-midi, pouvant donner lieu à quelques averses ponctuellement orageuses. 

 

Au passage de ces restes, les maximales au Nord de la Loire auront du mal à dépasser les 16-18°C. Sur la moitié Sud, c'est un temps lumineux et chaud qui va s'imposer avec des maximales qui pourront facilement dépasser la barre des 25°C, il est même probable d'atteindre les 28-30°C de manière localisée dans les plaines du Languedoc-Roussillon et du Sud-Ouest. AROME PE fait même ressortir de bonnes chances d'avoir des maximales très localement >30°C, le tout bien suivi par le modèle ARPEGE notamment. 

 

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Durant la journée de jeudi, la synoptique devrait changer un petit peu sur le bassin Atlantique

 

L'anticyclone va avoir tendance à se diriger tout doucement vers les Açores incitant l'anomalie qui y circule à se décaler un peu plus vers le Sud-Est pour se loger au large de l'Afrique, on constate d'ailleurs que la structure de l'anticyclone prend une allure de type oméga avec l'ondulation d'une goutte froide sur sont pied occidental en plus de l'anomalie sur sont pied oriental. Pas de grand changement en ce qu'il concerne l'Europe et l'ondulation de la dépression plus au Nord. 

 

En lien avec une rivière atmosphérique s'étirant des Caraïbes au milieu de l'Atlantique, l'anomalie présente au large de l'Afrique va reprendre dans sa circulation une forte concentration en eau précipitable qui va ainsi humidifier de manière assez importante la masse d'air au-dessus de notre pays. 

 

Notre pays se retrouverait surtout au sein d'un gradient de température marqué entre le Nord et le Sud, de l'air d'origine maritime polaire aurait tendance à gagner du terrain jusque dans la mer Manche tandis que de l'air plus doux voir chaud résisterait sur la moitié Sud. Les valeurs sont équivoquent sur les modèles avec des pointes jusqu'à 18-20°C à 850 hPa au Sud et des valeurs proches de 0°C près des côtes de la Manche, mais on peut voir qu'il y'a encore de l'incertitude rien qu'en regardant la moyenne des ensemblistes GEFS et CEP. Entre ces 2 zones, le conflit serait relativement assez important pour la mise en place d'un axe instable. 

 

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Ce conflit thermique au milieu de pays sera favorable à un temps devenant instable entre le Centre-Ouest et le Centre-Est, une instabilité modérée à forte devrait se mettre en place, il s'agira surtout d'instabilité latente sur le Sud-Ouest du pays suite au fort réchauffement dans les basses couches. Néanmoins, cette instabilité va se conjuguer à une masse d'air devenant de plus en plus humide avec des valeurs de Thêta'W élevées à 850 hPa (jusqu'à +20°C par endroits).

 

Ainsi, des orages assez bien organisés pourraient circuler en cours de journée, ces orages produiront essentiellement de fortes pluies localement avec par endroits des lames d'eau pouvant atteindre les 30-40mm/h, il existe également un risque de petite grêle localement. 

 

Sur cette journée, il est susceptible d'atteindre et de dépasser localement les 30°C dans les plaines du Sud-Ouest et de la PACA, la barre des 25°C pourrait être atteinte jusque sur le centre du pays tandis plus au Nord et notamment le long des côtes de la Manche, il sera parfois difficile d'atteindre les 18°C. 

 

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A partir de vendredi, l'anomalie au large de l'Afrique va avoir tendance à remonter légèrement vers la péninsule Ibérique provoquant une accentuation du cyclonisme dans le flux, le tout accompagné d'air chaud dans les basses couches et d'une humidification de plus en plus importante de la masse d'air qui verra sont contenu en eau précipitable encore augmenter. Alors que plus au Nord, l'air plus frais stagnera permettant la persistance de ce conflit thermique au sein de notre pays, surtout du Sud-Ouest aux frontières de l'Est. 

 

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Avec un conflit thermique s'accentuant, l'instabilité augmentera d'un cran sur cet axe allant du Sud-Ouest aux frontières de l'Est avec des valeurs de MUCAPE qui pourront parfois excéder les 2000 j/kg. De plus, alors que la masse d'air va s'humidifier, le dynamisme va aussi gagner en intensité avec d'abord l'accentuation du cyclonisme dans les basses couches, mais aussi la présence de plusieurs axes de convergence permettant la mise en place de forts courants ascendants, les valeurs de TTI parfois >50 indiquent clairement un potentiel de convection profonde. 

 

Le modèle ICON entrevoit bien la mise en place d'une dégradation orageuse sur l'axe cité précédemment, il est suivi d'une manière plus discrète par ses homologues GFS et ARPEGE, mais il est particulièrement bien suivi par le modèle WRF 0.05° par exemple. Ces derniers mettent bien en exergue ce potentiel orageux pour la fin de semaine, des orages pouvant produire de fortes pluies au vu du contenu en eau précipitable dans la masse d'air avec possiblement de fortes accumulations d'eau à attendre sur certaines régions, surtout du Sud-Ouest à l'Auvergne. 

 

L'intensité, la localisation et la chronologie sont évidemment à largement confirmer au vu de l'échéance, ne pas prendre ces modélisations au pied de la lettre, elles sont là pour mettre en lumière le risque attendu. 

 

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Avec cette dégradation du temps à partir de vendredi, le week-end ne s'annonce guère terrible malheureusement. 

 

Les scénarios sont encore relativement divergents puisque tout dépendra de l'évolution de cet axe orageux, il existe 2 possibilités :

  1. L'axe reste peu mobile avec de fortes précipitations du Sud-Ouest aux frontières de l'Est (CEP et ICON)
  2. L'axe se propage légèrement vers le centre et le Nord du pays (GFS)

Le risque qui ressort cependant c'est que ces pluies pourront prendre un caractère stationnaire sur certaines régions pouvant ainsi créer de fortes accumulations d'eau. Maintenant, l'incertitude règne surtout sur comment vont évoluer ces pluies, et il va falloir attendre encore un peu que les modélisations s'accordent un peu plus sur la réponse, tout dépendra également de l'évolution de cette anomalie qui semble vouloir venir entre la péninsule Ibérique et le centre du continent. 

 

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Encore beaucoup d'incertitude également quant à la synoptique envisagée, notamment quand on regarde les déterministes avec GFS qui voit un retour progressif des hautes pressions par l'Ouest mais avec un anticyclone mal structuré, ou bien le même anticyclone qui resterait sur le milieu de l'océan laissant le pays en proie des bas géopotentiels, un scénario proposé par son collègue CEP. 

 

Par contre, quand on regarde sur les moyennes des ensemblistes, c'est le scénario CEP qui semble être privilégié aujourd'hui avec un anticyclone positionné sur l'Atlantique et des basses pressions sur la Scandinavie, l'Europe resterait sous l'influence de talwegs en plus de la circulation de cette anomalie qui transiterait entre vendredi et dimanche. 

 

Du côté de la masse d'air, l'air doux voir chaud va se décaler durant la journée de samedi sur l'Est du pays avant que de l'air plus frais en provenance du Nord-Ouest s'imposera progressivement durant la journée de dimanche et surtout à partir du début de semaine prochaine. 

 

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Allez, un petit point sur la circulation à échelle synoptique et sa possible évolution, alors qu'on devine déjà que ça va continuer à bouger lentement. Comme souvent beaucoup de figures pour montrer l'évolution temporelle, mais moins de texte.

 

On commence avec les images habituelles des quelques heures précédant l'instant présent. Toutes les annotations sont dérivées uniquement à partir de ces figures. Si on focalise sur les centres d'actions B et C (les plus intéressants pour l'instant), on a :

  • B : Un système dépressionnaire associé à une zone barocline en phase d'affaiblissement (jet d'altitude qui faiblit, faible déplacement)
  • C : Max de jet qui pivote autour du low, associé à un front froid qui devrait se déplacer vers l'E puis le NE. On discerne également l'apparition d'une vallée sur Z500 en fin de séquence sur le cadrant NE du low, qui permet d'identifier le front chaud (advection thermique positive -> baisse de pression sous le maximum de chauffage).

 

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En fin de séquence, l'instant quasi-présent, on a pour B la zone barocline qui s'est très affaiblit, et le low se déplace trop lentement pour que la CVA contribue à son déplacement. En terme d'évolution immédiate on voit aisément qu'on aurait

  • faible déplacement de B
  • pour C : le front qui pivote à l'E puis NE, faible déplacement du low, mais "vallée" qui pivote vers l'E (collocalisation entre signature de CVA et advection thermique positive juste à l'E) puis possiblement vers le NE au fur et à mesure que l'air chaud passe sur le cadrant N.
  • au dessus de la France : diffluence donc surface low (baisse locale de la pression en surface).

 

er63.png

 

On va regarder à nouveau les deux termes de l'équation d'évolution du géopotentiel simulée par les modèles de prévision : 1) advection différentielle d'épaisseur et 2) advection de vorticité.

 

Comme anticipé précédemment à partir des observations, la zone d'advection thermique positive pivote sur le cadrant N 24h plus tard. Idem pour le front qui pivote d'abord sur le cadrant SE (identifié grâce à la signature d'advection positive de vorticité)

 

2024060412+024_EU_Sda_P1000-P500_1deg.pn

2024060412+024_EU_500hPa_absVortAdv_1deg

 

puis sur le cadrant E. Idem pour la signature d'advection thermique qui s'enroule sur le côté NO. Par ailleurs, on discerne un léger creusement de Z500 (un début d'onde à courte longueur d'onde) sur les Pays-Bas, surement associé à l'advection thermique positive sur l'Allemagne. A priori, ce signal est incertain dans la mesure où le gradient de température zonal parait pour l'instant peu fort et difficile d'imaginer pour l'instant pour quelle raison il devrait évoluer.

 

2024060412+048_EU_Sda_P1000-P500_1deg.pn

2024060412+048_EU_500hPa_absVortAdv_1deg

 

A J+3, on voit que la zone d'advection thermique positive s'étend davantage encore géographiquement, de l'Allemagne au N du Royaume Uni d'une part, et sur le flanc E de la péninsule ibérique d'autre part, sous l'influence du low qui arrive au large du Portugal, et contribue à advecter de l'air chaud depuis le S.

 

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2024060412+072_EU_500hPa_absVortAdv_1deg

 

En terme d'incertitudes, on comprend facilement le second, plutôt que le premier. Pour le second, à partir des observations plus haut, on peut estimer un déplacement (semi constant puisque affaiblissement) de 150 km pour 12 h plein E. Ce qui donne du 300 km pour 24h. Donc à J+3, l'estimation serait de environ 900 km. 1000 km à la louche, en ordre de grandeur. Si on translate le low B de 1000 km vers l'E, il se retrouve environ au large du Portugal, comme simulé. Ce qui va permettre l'advection d'air chaud sur le cadrant E-SE depuis les régions sources d'air chaud en Afrique du N. Pour le premier, c'est plus incertain, donc c'est cet ingrédient que je vais passer un peu de temps.

 

Pas évident de trouver les bonnes figures toutes faites sur le net (sans devoir faire soi-même ses figures) donc ça ajoute une petite contrainte et il va falloir raisonner. On regarde à J+2, qui est l'instant où on commence à voir l'advection thermique. Ci-dessous la prévision d'ensemble IFS pour Z500, sur laquelle j'ai surligné en vert quelques iso-Z.

 

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Et ci-dessous, la prévision d'ensemble pour T850, sur laquelle j'ai ajouté les contours verts de la figure précédente. Attention, il y a une hypothèse ici. Celle selon laquelle les contours à 500 et 850 hPa sont vaguement les mêmes (Z500 et Z850 parallèles). Si on part de l'O en suivant un contour de Z850, on a la température qui augmente à peu près au niveau de l'Irlande, puis qui baisse au dessus du N de la France. Cette zone où la température augmente le long des contours de Z850 (alternativement, cette zone où Z850 intercepte le gradient zonal négatif de T850) est la zone où l'advection thermique positive se produit. Première observation : la zone positive pour l'ensemble IFS est décalée un peu vers l'O comparé à GFS. Seconde observation : l'incertitude sur T850 est justement maximale sur la zone en amont où T850 croise Z850. Il faudra surveiller ce signal donc.

 

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Dans quelques jours (à J+2 environ), on aura peut-être l'occasion de commencer à parler un peu de convection orageuse, comme il devrait y avoir formation d'air avec fort lapse rate (EML) sur la péninsule ibérique qui devrait être advecté vers le N (moitié S de la France) par le low au large du Portugal.

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