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Albedo et émissivité


Cers
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55 minutes ago, Sebaas said:

 

Il me semble qu'il confond albédo et émissivité ...

 

Le rayonnement infrarouge émis par la surface ou par l'atmosphère dépend de l'émissivité, pas de l'albédo.

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Posté(e)
Tourrette-Levens (06) 420m
Il y a 2 heures, Cers a dit :

 

Il me semble qu'il confond albédo et émissivité ...

 

Le rayonnement infrarouge émis par la surface ou par l'atmosphère dépend de l'émissivité, pas de l'albédo.


L’albédo à son importance car plus il est élevé, plus le rayonnement issu de l’atmosphère est renvoyé (c’est expliqué)

 

L’émissivité quant à elle concerne uniquement le rayonnement de la surface (representé), qui refroidit le sol ainsi que l’air au contact de ce dernier.

 

La somme des deux donne un bilan fortement négatif.

 

Le but d’un article grand public n’est évidemment pas de faire un cours de physique absolu avec formules.

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2 hours ago, Météo78 said:


L’albédo à son importance car plus il est élevé, plus le rayonnement issu de l’atmosphère est renvoyé (c’est expliqué)

 

L’émissivité quant à elle concerne uniquement le rayonnement de la surface (representé), qui refroidit le sol ainsi que l’air au contact de ce dernier.

 

La somme des deux donne un bilan fortement négatif.

 

Le but d’un article grand public n’est évidemment pas de faire un cours de physique absolu avec formules.

 

Je pense que tu te trompes. L'albédo, c'est la fraction du flux d'énergie solaire renvoyée, alors que l'émissivité mesure la capacité à émettre ou absorber le flux de rayonnement infrarouge. Pour une surface donnée, l'émissivité et l'albédo peuvent être très différents. La neige a un fort albédo et une forte émissivité. De nuit, il n'y a pas de Soleil. La surface reçoit/absorbe un flux de rayonnement atmosphérique infrarouge, et émet un rayonnement infrarouge, en fonction de l'émissivité thermique et de la température, pas de l'albédo.

Modifié par Cers
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Posté(e)
Tourrette-Levens (06) 420m
Il y a 8 heures, Cers a dit :

 

Je pense que tu te trompes. L'albédo, c'est la fraction du flux d'énergie solaire renvoyée, alors que l'émissivité mesure la capacité à émettre ou absorber le flux de rayonnement infrarouge. Pour une surface donnée, l'émissivité et l'albédo peuvent être très différents. La neige a un fort albédo et une forte émissivité. De nuit, il n'y a pas de Soleil. La surface reçoit/absorbe un flux de rayonnement atmosphérique infrarouge, et émet un rayonnement infrarouge, en fonction de l'émissivité thermique et de la température, pas de l'albédo.


Tu fais une erreur liée aux raccourcis et imprécisions couramment rencontrés sur l’albédo. L’albédo est en général calculé et décrit pour la lumière solaire tout simplement car il s’agit de la source d’énergie principale dans le bilan radiatif de notre planète.
 

L’albédo de Bond, n’est pas basé sur le Soleil en particulier, mais sur le rayonnement de corps noir (allant du corps noir parfait 0 à la réflexion parfaite 1)

 

Le soleil ayant un rayonnement assimilable à celui d’un corps noir (comme tout objet possédant une température…), la formule d’albédo de Bond est utilisée.

 


 

C’est exactement le même principe qui est en jeu quand tu éclaires une surface avec une lampe à incandescence par exemple.

Ta lampe aura un rayonnement de corps noir lié à sa température indépendamment de ses raies d’émissions spécifiques (comme celle d’une lampe à sodium par exemple où tu aurais un rayonnement de corps noir + les raies d’émission spécifiques du sodium).

 

Le rayonnement incident d’une telle lampe étant assimilable à celle d’un corps noir, la formule d’albédo est valable et peut être utilisée. L’effet sera d’ailleurs le même : une feuille noire se réchauffera tandis que la blanche restera froide.


 

Maintenant, l’atmosphère possède également une température, et donc un rayonnement de corps noir. Trop froide pour être visible à l’œil nu, la lumière de son spectre d’émission est situé dans l’infrarouge… C’est justement ce qui nous intéresse dans notre bilan radiatif.
 

Bien qu’invisible, et même de nuit, ce rayonnement est lui aussi soumis à l’effet d’albédo selon la même formule… Et donc au type de surface qu’il rencontre.

 

Le rayonnement (de corps noir) émis par l’atmosphère sera principalement composé d’infrarouges, qui seront plus efficacement réfléchi par une surface avec un indice albédo élevé que celle qui en a un faible. Donc, en présence de neige au sol (albédo fort) il y aura un forçage radiatif négatif et une baisse des températures directement liée.

 

L’émissivité thermique c’est bien, mais une fois que la surface et l’atmosphère sont à la même température, le bilan est nul (il n’y a plus de transfert de chaleur). 
En revanche, si ta surface n’absorbe pas efficacement le rayonnement atmosphérique, cela agira comme si l’atmosphère était « virtuellement » plus froide (la surface absorbe moins de chaleur qu’elle n’en émet). C’est le forçage radiatif négatif. 

Ce phénomène est permis par l’albédo fort de la surface de neige, comme nous l’avons vu plus haut. 
 

Notes que l’émissivité reste importante car si la surface se refroidit trop, le rayonnement de l’atmosphère deviendra beaucoup plus important que celui de la surface, ce qui aura pour conséquence de compenser le forçage radiatif négatif dû à l’albédo… Et stoppera la baisse des températures une fois l’équilibre retrouvé.

 

C’est pour cela que les TAF de montagne sont plus efficaces que ceux de plaine : l’atmosphère est moins dense en altitude, donc la quantité de rayonnement atmosphérique diminue, ce qui limite la compensation par émissivité de l’atmosphère… Et permet donc un meilleur refroidissement de la surface.

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Il y a 4 heures, Météo78 a dit :




Ce phénomène est permis par l’albédo faible de la surface de neige, comme nous l’avons vu plus haut. 
 

 

Bonjour 

 

L'Albedo de la neige est fort non ? Environ 0.87

L'emissivité de la neige est forte aussi ?

La journée elle capte peut d'énergie donc se réchauffe peu et la nuit elle en émet beaucoup donc se refroidit plus?

 

Cyle

 

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Posté(e)
Tourrette-Levens (06) 420m

Oui, il était 3h du matin j’ai fait une coquille xD

 

C’est corrigé, merci.

 

La neige capte en effet peu d’énergie en journée, mais un corps moins chaud en aura aussi moins à restituer, plus la température sera basse, plus le rayonnement thermique sera faible.

 

Le transfert de chaleur par rayonnement est peu efficace, beaucoup moins que celui par conduction par exemple. (Dans les conditions qui nous intéressent, il ne peut pas y avoir de convection significative) Donc le rayonnement très faible de la neige sera rapidement compensé par la conduction de l’air à son contact.

 

Ce qui limite la conduction dans les conditions qui nous intéressent c’est la stabilité de la masse d’air au contact du sol, le forçage radiatif négatif va refroidir la surface, et l’air à son contact par conduction thermique (c’est la formation de la pellicule d’air froid proche du sol). S’il y a du vent, la couche d’air près du sol est renouvelée en permanence et le refroidissement par rayonnement devient donc extrêmement limité par rapport à la conduction du volume d’air en jeu : les températures baissent beaucoup moins. C’est ce que l’on appelle « brassage » et nous connaissons tous le problème du vent sur les Tn et les TAF.

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On 1/6/2025 at 3:08 AM, Météo78 said:


Tu fais une erreur liée aux raccourcis et imprécisions couramment rencontrés sur l’albédo. L’albédo est en général calculé et décrit pour la lumière solaire tout simplement car il s’agit de la source d’énergie principale dans le bilan radiatif de notre planète.
 

L’albédo de Bond, n’est pas basé sur le Soleil en particulier, mais sur le rayonnement de corps noir (allant du corps noir parfait 0 à la réflexion parfaite 1)

 

Le soleil ayant un rayonnement assimilable à celui d’un corps noir (comme tout objet possédant une température…), la formule d’albédo de Bond est utilisée.

 


 

C’est exactement le même principe qui est en jeu quand tu éclaires une surface avec une lampe à incandescence par exemple.

Ta lampe aura un rayonnement de corps noir lié à sa température indépendamment de ses raies d’émissions spécifiques (comme celle d’une lampe à sodium par exemple où tu aurais un rayonnement de corps noir + les raies d’émission spécifiques du sodium).

 

Le rayonnement incident d’une telle lampe étant assimilable à celle d’un corps noir, la formule d’albédo est valable et peut être utilisée. L’effet sera d’ailleurs le même : une feuille noire se réchauffera tandis que la blanche restera froide.


 

Maintenant, l’atmosphère possède également une température, et donc un rayonnement de corps noir. Trop froide pour être visible à l’œil nu, la lumière de son spectre d’émission est situé dans l’infrarouge… C’est justement ce qui nous intéresse dans notre bilan radiatif.
 

Bien qu’invisible, et même de nuit, ce rayonnement est lui aussi soumis à l’effet d’albédo selon la même formule… Et donc au type de surface qu’il rencontre.

 

Le rayonnement (de corps noir) émis par l’atmosphère sera principalement composé d’infrarouges, qui seront plus efficacement réfléchi par une surface avec un indice albédo élevé que celle qui en a un faible. Donc, en présence de neige au sol (albédo fort) il y aura un forçage radiatif négatif et une baisse des températures directement liée.

 

L’émissivité thermique c’est bien, mais une fois que la surface et l’atmosphère sont à la même température, le bilan est nul (il n’y a plus de transfert de chaleur). 
En revanche, si ta surface n’absorbe pas efficacement le rayonnement atmosphérique, cela agira comme si l’atmosphère était « virtuellement » plus froide (la surface absorbe moins de chaleur qu’elle n’en émet). C’est le forçage radiatif négatif. 

Ce phénomène est permis par l’albédo fort de la surface de neige, comme nous l’avons vu plus haut. 
 

Notes que l’émissivité reste importante car si la surface se refroidit trop, le rayonnement de l’atmosphère deviendra beaucoup plus important que celui de la surface, ce qui aura pour conséquence de compenser le forçage radiatif négatif dû à l’albédo… Et stoppera la baisse des températures une fois l’équilibre retrouvé.

 

C’est pour cela que les TAF de montagne sont plus efficaces que ceux de plaine : l’atmosphère est moins dense en altitude, donc la quantité de rayonnement atmosphérique diminue, ce qui limite la compensation par émissivité de l’atmosphère… Et permet donc un meilleur refroidissement de la surface.

 

J'insiste, c'est pas pour polémiquer à tout prix, mais tu fais erreur.

 

Le bilan énergétique à la surface peut s'écrire comme ci-après :

 

image.png.212b7cf7a0898508da7be696f01b19b9.png

 

(source MF, J. Coiffier)

 

Dans cette équation, les flux radiatifs (solaire + infrarouge) équilibrent les flux turbulents et le flux G en provenance du sol. Le premier terme représente le rayonnement solaire net, qui est fonction de l'albédo (la surface réfléchit une fraction de l'énergie solaire reçue). De nuit, ce terme est nul. Le flux de rayonnement infrarouge émis par la surface est représenté par le quatrième terme ; il est fonction de la puissance quatrième de la température de la surface Ts (loi de Stefan) et de l'émissivité de la surface (qui dépend de la nature de la surface). Le deuxième terme représente le rayonnement atmosphérique net : la surface reçoit le flux de rayonnement émis par l'atmosphère (qui peut être paramétré de différentes manières en déterminant l'émissivité atmosphérique), et absorbe une partie de ce flux qui est proportionnelle à son émissivité thermique.

 

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Posté(e)
Tourrette-Levens (06) 420m

Je ne conteste absolument pas la première partie du message, et ça n’est même pas le sujet de ma réponse. Nous parlons de la nuit effectivement, et le premier terme sera bien nul. 

Ma réponse concerne cette partie :

 

il y a 54 minutes, Cers a dit :

Le deuxième terme représente le rayonnement atmosphérique net : la surface reçoit le flux de rayonnement émis par l'atmosphère (qui peut être paramétré de différentes manières en déterminant l'émissivité atmosphérique), et absorbe une partie de ce flux qui est proportionnelle à son émissivité thermique.



Mon explication sur le bilan nocturne repose sur le deuxième terme. Tu retrouveras ta réponse dans mon post :

 

 

il y a 54 minutes, Cers a dit :

le flux de rayonnement émis par l'atmosphère (qui peut être paramétré de différentes manières en déterminant l'émissivité atmosphérique)

 


>>>

Le 06/01/2025 à 03:08, Météo78 a dit :

L’atmosphère possède également une température, et donc un rayonnement de corps noir. Trop froide pour être visible à l’œil nu, la lumière de son spectre d’émission est situé dans l’infrarouge… C’est justement ce qui nous intéresse dans notre bilan radiatif.


 

Et ensuite :

 

il y a 54 minutes, Cers a dit :

la surface reçoit le flux de rayonnement […] et absorbe une partie de ce flux qui est proportionnelle à son émissivité thermique.



Ça, c’est ce que j’explique dans mon post. La surface n’absorbe pas la totalité des infrarouges émis par l’atmosphère. Comme tout rayonnement, il est plus ou moins réfléchi par le type de surface rencontré.

 

Ta surface n’est ni un corps noir parfait (elle n’absorbe pas 100% du rayonnement), ni un miroir parfait (elle ne renvoie pas 100% du rayonnement). Et selon sa nature, cette proportion de rayonnement renvoyé va changer.
 

C’est là qu’intervient la formule d’albédo de Bond : La neige renvoie une fraction plus importante du flux atmosphérique que la terre nue.
 


>>>

 

Le 06/01/2025 à 03:08, Météo78 a dit :

Le rayonnement (de corps noir) émis par l’atmosphère sera principalement composé d’infrarouges, qui seront plus efficacement réfléchi par une surface avec un indice albédo élevé que celle qui en a un faible. Donc, en présence de neige au sol (albédo fort) il y aura un forçage radiatif négatif et une baisse des températures directement liée.



Autre vue du raisonnement : La surface ne va pas « choisir » sa réaction en fonction de si le rayonnement vient du Soleil ou d’ailleurs.
 

Que ton photon infrarouge vienne du soleil, ou de l’atmosphère, il se comportera comme un photon infrarouge : sa probabilité d’être renvoyée est une constante de chaque surface, cette constante est exprimée sous la forme de l’albédo de Bond pour chacune d’entre elle.


——

 

L’effet de l’albédo est proportionnel à l’intensité du rayonnement, la « quantité » de rayonnement solaire renvoyée sera donc gigantesque avec un albédo de 0.90.

 

Le flux atmosphérique nocturne beaucoup plus faible, donc même avec une surface à 0.90 d’albédo, la « quantité » de rayonnement renvoyée sera très faible, mais le sera dans la même proportion.

 

Très faible n’est pas nul, cela suffira à ce qu’il fasse plus froid avec un sol couvert de neige.

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29 minutes ago, Météo78 said:

La surface n’absorbe pas la totalité des infrarouges émis par l’atmosphère.

 

Oui

 

29 minutes ago, Météo78 said:

C’est là qu’intervient la formule d’albédo de Bond

 

Non. La proportion absorbée par la surface est donnée par le produit de l'émissivité et du flux de rayonnement atmosphérique. Autrement dit, un sol enneigé absorbe en grande partie le flux de rayonnement thermique en provenance de l'atmosphère, puisque son émissivité est forte. Mais il renvoie une grande partie de l'énergie solaire en journée, puisque son albédo est élevé.

Modifié par Cers
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Posté(e)
Saint André de Sangonis (34)

J'ai l'impression que vous parlez plus ou moins de la même chose mais sans utiliser les mêmes termes et définitions, avec quelques grosses approximation faites par Jérémie dans un soucis de vulgarisation je présume mais qui dans l'absolu font tiquer les physiciens.

 

Il est clair que la formule de Cers me semble physiquement plus juste et robuste. L'albedo est d'ailleurs une grandeur pas forcément rencontrée en physique, on lui préfère l'émissivité (et exitance) et l'absorptivité. L'albedo n'a pas de dimension, c'est un simple ratio entre lumière incidente/réfléchie, c'est un peu chiche et peu précis, surtout qu'il ne prend pas forcément en compte les changements de longueur d'onde (quid d'un albedo entre des IR proche ou lointains?), en ce sens l'émissivité (directionnelle monochromatique) est plus précise et physiquement mieux construite, c'est d'ailleurs cette valeur qu'on retrouve dans bon nombre d'équation de thermodynamique ou de calcul de bilans radiatifs voire de thermométrie IR. 

 

Il faut quand même un bagage scientifique solide en physique (de niveau Licence à minima) pour manier de telles notions, sinon on rentre trop dans des approximations, qui a la fin n'en sont pas car elles déforment la réalité (complexe!).

Modifié par cirrus007
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Posté(e)
Toulouse (quartier Lardenne)
il y a 51 minutes, Météo78 a dit :


Ça, c’est ce que j’explique dans mon post. La surface n’absorbe pas la totalité des infrarouges émis par l’atmosphère. Comme tout rayonnement, il est plus ou moins réfléchi par le type de surface rencontré.

 

Ta surface n’est ni un corps noir parfait (elle n’absorbe pas 100% du rayonnement), ni un miroir parfait (elle ne renvoie pas 100% du rayonnement). Et selon sa nature, cette proportion de rayonnement renvoyé va changer.
 

C’est là qu’intervient la formule d’albédo de Bond : La neige renvoie une fraction plus importante du flux atmosphérique que la terre nue.

>>>

 



Autre vue du raisonnement : La surface ne va pas « choisir » sa réaction en fonction de si le rayonnement vient du Soleil ou d’ailleurs.
 

Que ton photon infrarouge vienne du soleil, ou de l’atmosphère, il se comportera comme un photon infrarouge : sa probabilité d’être renvoyée est une constante de chaque surface, cette constante est exprimée sous la forme de l’albédo de Bond pour chacune d’entre elle.


——

 

L’effet de l’albédo est proportionnel à l’intensité du rayonnement, la « quantité » de rayonnement solaire renvoyée sera donc gigantesque avec un albédo de 0.90.

 

Le flux atmosphérique nocturne beaucoup plus faible, donc même avec une surface à 0.90 d’albédo, la « quantité » de rayonnement renvoyée sera très faible, mais le sera dans la même proportion.

 

Très faible n’est pas nul, cela suffira à ce qu’il fasse plus froid avec un sol couvert de neige.

 

il y a 15 minutes, cirrus007 a dit :

J'ai l'impression que vous parlez plus ou moins de la même chose mais sans utiliser les mêmes termes et définition, avec quelques grosses approximation faites par Jérémie dans un soucis de vulgarisation je présume mais qui dans l'absolu font tiquer les physiciens. Il est clair que la formule de Llop me semble physiquement plus juste et robuste. L'albedo est d'ailleurs une grandeur pas forcément rencontrée en physique, on lui préfère l'émissivité (et exitance) et l'absorptivité. L'albedo n'a pas de dimension, c'est un simple ratio entre ce qui est absorbé/réfléchi, c'est un peu chiche et peu précis, surtout qu'il ne prend pas forcément en compte les changements de longueur d'onde (quid d'un albedo entre des IR proche ou lointains?), en ce sens l'émissivité (directionnelle monochromatique) est plus précise et physiquement mieux construite, c'est d'ailleurs cette valeur qu'on retrouve dans bon nombre d'équation de thermodynamique ou de calcul de bilans radiatifs voire de thermométrie IR. 

 

Il faut quand même un bagage scientifique solide en physique pour manier de telles notions, sinon on rentre trop dans des approximations, qui a la fin n'en sont pas car elles déforment la réalité (complexe!).

 

J'hésitais à répondre car ça peut prendre beaucoup de temps parce que les processus radiatifs sont des processsus physiques assez complexes qui comme le dis @cirrus007 nécessite un bon baggage scientifique dans la physique pour bien tout comprendre dans le détail. Et je pense que ce sujet n'a rien à faire dans ce topic.

 

Mais juste pour apporter une bonne précision, que @cirrus007 a fait, il faut bien prendre en compte les longueurs d'onde du rayonnement que l'on étudie. D'ailleurs, on parle plutôt de réflectance lorsque l'on regarde la proportion de rayonnement réfléchi par une surface dans une longueur d'onde donnée (l'albédo est en fait la proportion de rayonnement réfléchi lorsque l'on intègre dans une certaine gamme de longueurs d'onde).

 

Et si on regarde pour la neige sur le graphique ci-dessous (courbe bleu), on peut voir que la neige a une très forte réflectance dans le visible mais qui devient quasiment nul dans l'IR.

C'est pour cela que dans la formule du bilan énergétique d'une surface donnée par @Cers, on suppose que tout le rayonnement infrarouge atmosphérique net (qui a un max dans l'IRT cf la Loi de Wien) est absorbée par la surface (le fameux eT Ra down) et dépend de l'émissivité atmosphérique.

image051_large,0.jpg

Modifié par Ventdautan
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Posté(e)
Tourrette-Levens (06) 420m

J’ai besoin d’une clarification alors car cela vient peut-être alors d’une confusion de ma part :

 

L’émissivité ne correspond elle pas à la quantité de rayonnement qui est absorbée puis renvoyée
 

Tandis que l’albédo correspond à la quantité de rayonnement qui peut être réfléchie (donc directement renvoyée sans être absorbée)


Le bilan, de ce que j’en comprends jusqu’à présent :

 

> Une fraction du rayonnement (de tout rayonnement thermique assimilable à un rayonnement de corps noir) est directement renvoyée (effet « miroir » déterminé par l’albédo)


> Puis la fraction effectivement absorbée et réémise (émissivité)

 


Si, selon ce que je lis dans ton message, l’effet d’albédo n’est applicable qu’au seul rayonnement solaire, comment appelle t’on dans une autre situation « une part de rayonnement réfléchie sans être absorbée » ?

 

C’est en tous cas passionnant, si ça peut m’ouvrir à une plus large compréhension c’est tout benef 

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Posté(e)
Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles

Ne serait ce pas une bonne occasion d ouvrir un topic "albedo et émissivité", ou quelque chose dans le genre, et d y déplacer les derniers messages ?

La question a déjà été évoquée par le passé, elle mériterai peut être un petit topic :)

Et en plus j en ajoute une petite couche, avec ce document qui m'a paru (a une coquille près ? Dans le résumé final) assez clair

https://www.differencebetween.net/science/difference-between-albedo-and-reflectance/

 

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Posté(e)
Toulouse (quartier Lardenne)
il y a 54 minutes, Météo78 a dit :

J’ai besoin d’une clarification alors car cela vient peut-être alors d’une confusion de ma part :

 

L’émissivité ne correspond elle pas à la quantité de rayonnement qui est absorbée puis renvoyée
 

Tandis que l’albédo correspond à la quantité de rayonnement qui peut être réfléchie (donc directement renvoyée sans être absorbée)


Le bilan, de ce que j’en comprends jusqu’à présent :

 

> Une fraction du rayonnement (de tout rayonnement thermique assimilable à un rayonnement de corps noir) est directement renvoyée (effet « miroir » déterminé par l’albédo)


> Puis la fraction effectivement absorbée et réémise (émissivité)

 


Si, selon ce que je lis dans ton message, l’effet d’albédo n’est applicable qu’au seul rayonnement solaire, comment appelle t’on dans une autre situation « une part de rayonnement réfléchie sans être absorbée » ?

 

Non, il faut vraiment séparer le rayonnement qui arrive sur une surface et le rayonnement émis par la dite surface. Donc en tant que physicien, quand on me parle de rayonnement réémis, ça me hérisse le poil, de la même manière que lorsque Toulouse-Blagnac fait 34.9°C de Tx ! 😆

On parle juste de rayonnement émis.

 

Lorqu'un rayonnement (un flux de photons) arrive dans un gaz, une partie est absorbée, une autre partie est transmise et le reste est réfléchi (on parle de diffusion qui n'est pas forcément isotrope) avec des proportions différentes qui dépend de la composition du gaz (les molécules qui composent le gaz), de la longueur d'onde du rayonnement et même de l'angle auquel arrive ce rayonnement. C'est ce qui se passe lorsque l'on regarde un rayonnement qui arrive dans l'atmosphère par exemple. 

Si on parle d'une surface (un sol par exemple), on suppose qu'il n'y a pas de transmission. Une partie du rayonnement est absorbée par la surface et l'autre partie est réfléchi. C'est là qu'on parle donc de réflectance, qui dépend de la longue d'onde du rayonnement et du type de la surface.

 

En parallèle (et peu importe si la surface reçoit ou pas du rayonnement), cette surface émet un rayonnement qui dépend uniquement de sa température et qui a une cetaine émissivité.

L'émissivité correspond au rapport entre le rayonnement émis par la surface et le rayonnement émis par un corps noir à la même température. Et cette émissivité peut être définit à une longueur d'onde précise ou en intégrant dans une certaine gamme de longueur d'onde.

Plus la température de la surface est élevée, plus le maximum de rayonnement émis sera fait vers les courtes longueurs d'onde.

Modifié par Ventdautan
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Le 06/01/2025 à 07:39, cyle a dit :

Bonjour 

 

L'Albedo de la neige est fort non ? Environ 0.87

L'emissivité de la neige est forte aussi ?

La journée elle capte peut d'énergie donc se réchauffe peu et la nuit elle en émet beaucoup donc se refroidit plus?

 

Cyle

 

La réflectance de la neige  dépend énormément  de son état et de la longueur d'onde  , les IR émis par les nuages  font très mal au manteau neigeux qui les absorbe bcp plus  que les ondes plus courtes 

 

 

image.thumb.png.475767f26d60073845b3b50888a60bad.png

 

source https://ise.unige.ch/geomrapport/rapports/01-Memoire-geomatique-Camille-Cornut-CORRIGE-02-sup.pdf

Voir ça aussi

https://www.slf.ch/fr/neige/le-materiau-neige/proprietes-optiques/

 

et ça 

 

Modifié par lothski
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Posté(e)
Tourrette-Levens (06) 420m

Merci @Ventdautan pour ces précisions, je n’ai pas la prétention d’être physicien loin s’en faut, mais j’aime comprendre.

 

On ne peut pas être expert en tout, comme Toulouse ne peut pas faire des scores de Tx corrects xD

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Posté(e)
Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles

Une conversation intéressante dans un autre topic ayant donné lieu a des précisions sur ce que sont l albédo, l émissivité et d autres grandeurs, elle est transférée ici pour y être toute a son aise ;) et mérite un topic tant la question est importante, même sur ces points de détails techniques, en matière de flux d énergie 

Messages suivent 👍 merci pour vos éclaircissements !

 

  • Merci 1
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