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Microclimats de Menton et ses environs


Quentin06
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Messages recommandés

Posté(e)
Saint-Alban-Leysse - 311 m (Est Chambéry) -(73) et ponctuellement sur Palette-Le-Tholonet -158 m (Aix sud-est) (13) et Mazamet(81) - (ville : 266 m)

Il faudrait l'avis de personnes habitant dans le coin, peut être devrais tu poster ton lien dans "suivi-temps réel sud-est".

Pour ma part je peux t'aider en te transmettant ce lien : http://sophy.u-3mrs.fr/poscli/B63.html

Je pense que les données sont relativement fiables, après je ne sais pas ou se trouvait la station exactement ..

Par contre il fait plus froid à Saint Agnès ou encore à Gorbio je pense en tn qu'à Menton même..

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Posté(e)
Nice (Ouest), Collines secteur Bellet . 193 m

Salut Quentin,

Je ne vais pas répondre à ta question mais habitant sur les collines Niçoises, je confirme qu'il y a de grosses différences de température du fait des configurations de terrain entre des endroits éloignés de seulement 2 kms à vol d'oiseau. Situé à 190 m d'altitude je n'ai pratiquement jamais de gelées l'hiver. Je fais souvent la comparaison avec la plaine du Var que j'emprunte régulièrement et les écarts peuvent être de 6/7 °C le matin et de 4/5°C le soir. Donc trouver un -1°C le matin (axe aéroport/Carros) quasiment au niveau de la mer, alors que j'avais 5°C en partant est très fréquent. Au niveau configuration je suis en sommet de colline, avec un thermique fort le matin et une inversion pour de la brise marine vers 9/10h (vue directe sur le mercantour et sur la mer) , sauf par vent météo fort prévu (principalement de l'Est).

Notre région est aussi une zone de confluence Est/Ouest qui produit pas mal de calme plat mais aussi des renverses de vent spectaculaires...

Donc oui, des micro-climats qui peuvent donner l'illusion d'habiter des régions différentes a peu de kms de distance.

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Bonjour,

Je ne suis absolument pas de la région mais ai passé une semaine de vacances à Menton, début mai.

Nous étions logé sur une corniche, centre de vacances "Annonciata" situé sur la corniche gauche du vallon du Careï (en regardant ta photo)

En discutant avec une personne de Menton, il nous a expliqué qu'à Menton même, y compris les vallons, le climat y était, effectivement "subtropical", du fait de l'enclavement de la ville et des hameaux environnants l'été y est svt "brumeux" du fait des brises de mer stagnants, si je puis dire sur le secteur...; après, les villages perchés type St Agnès doivent être différents, mais bon, pas si sur.....en nous baladant, on s'est vite appercu que le secteur est tout de même bien abrité par les montagnes que l'on peut voir au dessus de ce même village et qui se prolonge au dessus de Garavan.

Alors à moins d'ètre situé pile poil dans la trouée bien visible sur ta photo, je ne pense pas que tu risques bcp de "coups de froids"...

Tu irais sur Sospel, je pense que ce serait différent.

A+

pascal

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Posté(e)
Saint-Quentin-la-Poterie (30)

Hello.

C'est honnêtement bien compliqué de te répondre rigoureusement, car l'étude climatologique aspire à des relevés effectués selon les normes officielles, et non pas eu égard des ressentis des populations locales. Je te conseille également de cibler dans un premier temps les caractéristiques climatologiques générales de la région, avant d'aborder une étude de méso-échelle plus précise.

Effectivement, le gel y est rare (mais non exclu). En terme d'occurrence, ça doit être un peu "mieux" que le Menton même mais si tu recherches le froid, ce n'est clairement pas l'endroit à privilégier. Au delà des caractéristiques dîtes "subtropicales", tu restes à proximité de la mer. Cela trahit clairement le rôle des brises thermiques marines, avec des Tx potentiellement moins chaudes et des Tn potentiellement plus douces.

L'avantage d'un tel secteur, c'est pour les orages estivaux et automnaux sur les franges littorales. La baie semble clairement bien exposée et demeure assujettie aux trombes marines.

La présence de reliefs derrière n'assure malheureusement pas la descente froide. En thermodynamique, on ne peut pas corréler un échange de flux sur un gradient altitudinal aussi important. Concrètement : pour qu'il neige dans ce secteur, il faudra que les conditions synoptiques et de surface soient clairement favorables. Les montagnes n'y changeront pas grand chose, si ce n'est de te donner la possibilité d'y monter assez souvent.

Cela reste, au delà de l'aspect météorologique, l'un des plus beaux secteurs du pays à mes yeux.

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Notre rêve à moi et ma compagne serait vraiment de pouvoir créer notre jardin botanique, y faire nos propres expériences d'acclimatation, avec des plantes rares, et en général issues de climats subtropicaux.

Comme vous le savez sûrement, Menton est réputée pour son climat quasi subtropical qui permet l'acclimatation de plantes qu'il est incroyable de voir pousser sous ces latitudes. Un rêve absolu pour les botanistes métropolitains !

Bonjour Quentin,

Comme tu le dis, Menton est effectivement assez proche de la subtropicalité, selon l'approche bioclimatologique et botanique. Voilà quelques mois, j'ai justement créé un indice qui permet de déterminer le niveau de "subtropicalité" d'un climat. Par la suite, j'ai pu élaborer quelques cartes, et notamment celle du midi français. Il s'avère que, bien évidemment, aucune station française n'est subtropicale (le seuil étant atteint à 11000), mais certaines (comme Nîmes, Draguignan, Vence ou encore Menton, justement) n'en sont tout de même pas très loin.

subtropmidifrance.jpg

J'ai entendu dire qu'à Menton il ne gelait peut-être qu'une fois tous les 5 ans près du littoral, mais à quel point ce nombre de gelées annuelles pourraient-elles augmenter dans des coins tels que le Careï, sur une pente de la colline, à 90m d'altitude par exemple. Pour information, à vol d'oiseau, ce point se situe à 2.60km de la mer.
À moins que tu cherches à ne planter que des plantes peu rustiques (càd ne supportant que difficilement le gel), il faut savoir que les plantes subtropicales ne demandent pas nécessairement une absence (ou quasi absence) de gel. Non, il existe bon nombre de coins pleinement subtropicaux qui, pourtant, connaissent le gel, et régulièrement, et parfois assez intense. Par exemple, à Ouarzazate (Maroc), il gèle au cours de chaque hiver, et parfois même 1 jour sur deux en janvier, avec des valeurs fréquentes entre 0 et -4°c, et pouvant passer sous les -7°c ! Et pourtant, tout le monde connaît la flore subtropicale absolument magnifique qui pousse et se développe naturellement là-bas. Idem dans d'autres coins humides subtropicaux, comme à Podgorica (Montenegro, près de la côte dalmate).

L'important pour la majorité des végétaux subtropicaux, ce n'est pas l'absence de gel (sauf pour certains, comme certaines espèces de la Laurisylve de Madère ou des Açores), c'est la présence de pluies estivales chaudes. C'est de ça dont ils ont surtout besoin.

Sinon, je ne connais pas très bien le coin de Menton, mais je pense qu'il te faut surtout rechercher les zones chaudes l'été (et si possible, connaissant des orages estivaux), plutôt que celles présentant le moins de risque de gelées.

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Posté(e)
Saint-Alban-Leysse - 311 m (Est Chambéry) -(73) et ponctuellement sur Palette-Le-Tholonet -158 m (Aix sud-est) (13) et Mazamet(81) - (ville : 266 m)

Oui pour la tnm. Par contre, le 4.1°C correspond à la minimale absolue atteinte en moyenne chaque mois de Janvier. Ce qui est assez énorme !

En comparaison à Vence par exemple, la Tnnm est de -0.2°C : http://sophy.u-3mrs.fr/poscli/B71.html , ce qui veut dire que si on fait la moyenne des minimales extrêmes de Janvier sur cette période à Vence, on obtient une valeur de -0.2°C.

Du coups dans le (06) sur cette période, en moyenne en Janvier, la minimale absolue est de :

4.1°C à Menton

3.2°C au Cap Ferrat

1.2°C à Antibes

0.8°C à Nice

-0.2°C à Vence

-2.3°C à Cannes

-2.4°C à Grasse

-5.4°C à L'Escarène

-5.8°C à Moulinet

-6°C à Saint Martin Vésubie et Tende

-6.6°C à Clans

-9.3°C à Lucéram

-11.2°C à Guillaumes

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

dann17: très intéressant ton indice de subtropicalité, mais comment le calcules-tu ? Enfin surtout, selon quels critères estimes-tu qu'un climat est subtropical ? (je parle en néophyte hein) Je crois qu'il y a subtropical sec et subtropical humide non ? Du coup, tu te basses aussi sur l'hygrométrie ou les précipitations ?

Salut Quentin,

Je me suis placé sous l'aspect bioclimatique et botanique pour élaborer cet indice, et donc pour déterminer si un climat était subtropical ou pas. Mais avec d'autres conceptions, un climat pourrait être considéré subtropical alors que selon mon approche, il ne le serait pas. Ou inversement.

Donc, tout ce qui suit est défini selon l'approche bioclimatique et botanique...

Pour résumer, et pour simplifier, je dirais que, comme tu t'en apercevras au travers de la méthode de calcul de l'indice, pour qu'un climat soit considéré subtropical, il faut nécessairement que le biome naturel (et notamment les peuplements végétaux naturels ou de climax, càd la végétation naturelle potentielle) soit constitué d'au moins en partie de végétation subtropicale.

Cette "végétation subtropicale" est celle qui a été définie par les botanistes. Si cette végétation est définie ainsi, c'est parce que ses origines taxonomiques sont tropicales. C'est en quelque sorte une végétation d'origine tropicale qui s'est adaptée aux conditions plus fraîches (soient-elles tempérées ou arides). Autrement dit, la végétation subtropicale possède des liens de parenté forts avec la végétation tropicale : elles ont toutes deux une physionomie très proche (bien qu'elles soient différentes d'un point de vue floristique). Et donc, effectivement, d'une manière générale, la végétation subtropicale (tout comme la végétation tropicale, d'ailleurs) a surtout besoin de "pluies chaudes". D'une manière un peu grossière, je dirais qu'il faut que le ratio "pluies fraîches et froides / pluies chaudes" soit le plus faible possible.

Voici la méthode de calcul de l'indice :

J'appelle E la valeur de l'indice de subtropicalité, qui correspond donc à une "énergie" constituée par le couplage températures-précipitations.

Appliquer la procédure suivante pour chaque mois, puis additionner les 12 valeurs à la fin :

Si Tm > 0,

1) faites d'abord le calcul de Tn + 2Tx - 25

2) si P > Tn+Tx , alors prenez P = Tn+Tx, sinon, prenez P réel.

3) si Tn + 2Tx - 25 < 0 (cela peut être le cas en hiver), alors prenez P = 40mm si P > 40mm.

--> Calculez P(Tn + 2Tx - 25)

si Tm < 0,

1) calculez 2Tn + Tx - 25

2) prenez P = 40mm

--> Calculez P(2Tn + Tx - 25)

Une fois que vous avez additionné les 12 valeurs et que vous avez obtenu E, si Pannuelles < 2Tm annuelle, il faut faire :

Ecorrigé = E (24Tann / Pann)

Parce qu'ayant vécu au Japon par exemple, j'ai vraiment senti ce qu'est un climat subtropical humide, par ailleurs totalement insupportable (une étuve, air saturé d'air en permanence), et ça ne m'a pas l'air d'être le cas dans l'arrière pays Montpelliérain, ni même dans le Var ou même à Menton (pas du tout au même point qu'au Japon niveau ressenti). Si ton calcul se base sur la température, j'ai aussi un peu de mal à comprendre car je crois que l'arrière pays Montpelliérain doit vraiment être froid en Tn surtout l'hiver par rapport à la région Mentonnaise, or il possède un indice plus fort que cette dernière.
Comme je le disais, ce qui importe, c'est surtout les pluies chaudes d'été : si la Tm dépasse les 22°c et qu'il y pleut suffisamment, c'est bon pour la végétation subtropicale. Ces pluies chaudes - si elles sont assez copieuses et si les Tm sont bien élevées - vont compenser assez rapidement la fraîcheur hivernale. Toutes proportions gardées, bien sûr !

Attention tout de même : si tu parles de Tokyo, ou même de régions plus au sud, il faut savoir que ces régions sont subtropicales, alors que le midi français ne l'est pas (toujours d'après l'approche bioclimatique). Il est évident que la chaleur estivale qui règne dans tout le grand sud du Japon n'a aucun commune mesure avec celle du midi : dans ces régions subtropicales japonaises, les étés sont tout à fait tropicaux.

Il existe plusieurs types de climats subtropicaux, ou plutôt, il existe plusieurs types de climats pouvant être qualifiés subtropicaux :

- il existe donc le climat méditerranéen subtropical, comme dans le delta de l'Ebre en Espagne, ou comme vers l'extrémité nord de la Sicille, comme le climat de Dubrovnik ou celui de la baie d'Iskenderun (Turquie).

- le climat océanique subtropical (Açores, Madère en sont les meilleurs exemples)

- le climat continental subtropical (souvent appelés climats subtropicaux de façade est, comme au sud du Japon par ex)

- le climat semi-aride ou aride subtropical (comme à Ouarzazate, Marrakech, centre tunisien, mais aussi toute l'extrémité sud-est de l'Espagne (Elche, Alicante, etc...) où poussent les palmeraies (dattiers), etc...)

Et d'une manière générale, il existe deux formes de milieux subtropicaux : le sec (végétation subtropicale xérophile), et l'humide (souvent des formes de Laurisylves).

ste toutefois beaucoup plus liée au fait de réduire au maximum le nombre de jours de gel plutôt qu'à favoriser les pluies estivales : en effet pas mal de plantes que j'aimerais cultiver sont vraiment limites niveau gel.. comme le Bismarckia nobilis par exemple, ou les Archontophoenix (enfin ça c'est l'idéal, après je m'adapterai bien au terrain de toute façon ^^).
Oui, bien sûr qu'il est important de considérer la rusticité des plantes. Mais ce que je veux dire, c'est que la rusticité n'est pas directement synonyme de subtropicalité : il existe pas mal de plantes méditerranéennes peu rustiques, mais pourtant non subtropicales.

En revanche, ces plantes que tu mentionnes ici sont effectivement subtropicales. Il faut savoir que les Bismarckia nobilis par exemple, ne pourraient pas se développer et prospérer naturellement en climat méditerranéen non subtropical (donc dans le midi français). En effet, là encore, ces plantes ont besoin de précipitations chaudes en été pour germer. Or ces précipitations estivales manquent. C'est la raison pour laquelle il faut les arroser en été. Cela se fait, bien sûr. Mais ce n'est pas naturel. Il faut donc nécessairement s'en occuper... Là où cette plante pourrait pousser à l'état naturel en Europe serait sans doute l'extrême sud-est de l'Espagne, dans cette zone semi-aride (ou aride) subtropicale (puisque cette espèce aime un certain niveau d'aridité), et notamment sur la côte, là où le risque de gel est très faible.

Voici d'ailleurs une carte résumant pas mal le positionnement du "domaine subtropical" de cette partie du monde...

547163ZoneSubtroppalarctiqueocc.jpg

ou les Archontophoenix (enfin ça c'est l'idéal, après je m'adapterai bien au terrain de toute façon ^^).
Là aussi, je viens de voir que, puisqu'il s'agit effectivement d'une espèce subtropicale, il lui faut également pas mal d'eau l'été (même beaucoup d'eau en été, puisque c'est apparemment une espèce propre à un climat subtropical humide), et au contraire, pas trop l'hiver... ce qui ne colle pas bien avec les climats typiquement méditerranéens. Certes, il faut éviter les risques de gel, mais c'est loin d'être la seule caractéristique à respecter.

Le climat méditerranéen subtropical le plus approprié pour cette plante se trouve à Iskenderun (Turquie), quoique même dans ce cas, il faudrait arroser un peu l'été.

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Je pense que même à 90 mètres d'altitude le gel est tres rare dans ce coin, la station Météo-France de Menton située à 216 m sur un commet de colline, et installée en 1988, a une minimale moyenne de 7.7° en janvier, et a connu seulement une dizaine de gelées en 20 ans.

Toute la zone littorale à l'est de Nice ainsi que le littoral corse sont des zones propices à la culture de plantes à "faible rusticité" (mais supportant le régime pluviométrique méditerranéen et sa sécheresse estivale, à moins de pouvoir arroser bien entendu).

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

La prochaine fois, j'éviterai de me décarcasser, hein m'sieur Quentin... sleep.png

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Salut Quentin,

Je me suis placé sous l'aspect bioclimatique et botanique pour élaborer cet indice, et donc pour déterminer si un climat était subtropical ou pas. Mais avec d'autres conceptions, un climat pourrait être considéré subtropical alors que selon mon approche, il ne le serait pas. Ou inversement.

Donc, tout ce qui suit est défini selon l'approche bioclimatique et botanique...

Pour résumer, et pour simplifier, je dirais que, comme tu t'en apercevras au travers de la méthode de calcul de l'indice, pour qu'un climat soit considéré subtropical, il faut nécessairement que le biome naturel (et notamment les peuplements végétaux naturels ou de climax, càd la végétation naturelle potentielle) soit constitué d'au moins en partie de végétation subtropicale.

Cette "végétation subtropicale" est celle qui a été définie par les botanistes. Si cette végétation est définie ainsi, c'est parce que ses origines taxonomiques sont tropicales. C'est en quelque sorte une végétation d'origine tropicale qui s'est adaptée aux conditions plus fraîches (soient-elles tempérées ou arides). Autrement dit, la végétation subtropicale possède des liens de parenté forts avec la végétation tropicale : elles ont toutes deux une physionomie très proche (bien qu'elles soient différentes d'un point de vue floristique). Et donc, effectivement, d'une manière générale, la végétation subtropicale (tout comme la végétation tropicale, d'ailleurs) a surtout besoin de "pluies chaudes". D'une manière un peu grossière, je dirais qu'il faut que le ratio "pluies fraîches et froides / pluies chaudes" soit le plus faible possible.

Voici la méthode de calcul de l'indice :

J'appelle

E

la valeur de l'indice de subtropicalité, qui correspond donc à une "énergie" constituée par le couplage températures-précipitations.

Appliquer la procédure suivante pour chaque mois, puis additionner les 12 valeurs à la fin :

Si Tm > 0,

1) faites d'abord le calcul de Tn + 2Tx - 25

2) si P > Tn+Tx , alors prenez P = Tn+Tx, sinon, prenez P réel.

3) si Tn + 2Tx - 25 < 0 (cela peut être le cas en hiver), alors prenez P = 40mm si P > 40mm.

--> Calculez P(Tn + 2Tx - 25)

si Tm < 0,

1) calculez 2Tn + Tx - 25

2) prenez P = 40mm

--> Calculez P(2Tn + Tx - 25)

Une fois que vous avez additionné les 12 valeurs et que vous avez obtenu E, si Pannuelles < 2Tm annuelle, il faut faire :

Ecorrigé = E (24Tann / Pann)

Comme je le disais, ce qui importe, c'est surtout les pluies chaudes d'été : si la Tm dépasse les 22°c et qu'il y pleut suffisamment, c'est bon pour la végétation subtropicale. Ces pluies chaudes - si elles sont assez copieuses et si les Tm sont bien élevées - vont compenser assez rapidement la fraîcheur hivernale. Toutes proportions gardées, bien sûr !

Attention tout de même : si tu parles de Tokyo, ou même de régions plus au sud, il faut savoir que ces régions sont subtropicales, alors que le midi français ne l'est pas (toujours d'après l'approche bioclimatique). Il est évident que la chaleur estivale qui règne dans tout le grand sud du Japon n'a aucun commune mesure avec celle du midi : dans ces régions subtropicales japonaises, les étés sont tout à fait tropicaux.

Il existe plusieurs types de climats subtropicaux, ou plutôt, il existe plusieurs types de climats pouvant être qualifiés subtropicaux :

- il existe donc le climat méditerranéen subtropical, comme dans le delta de l'Ebre en Espagne, ou comme vers l'extrémité nord de la Sicille, comme le climat de Dubrovnik ou celui de la baie d'Iskenderun (Turquie).

- le climat océanique subtropical (Açores, Madère en sont les meilleurs exemples)

- le climat continental subtropical (souvent appelés climats subtropicaux de façade est, comme au sud du Japon par ex)

- le climat semi-aride ou aride subtropical (comme à Ouarzazate, Marrakech, centre tunisien, mais aussi toute l'extrémité sud-est de l'Espagne (Elche, Alicante, etc...) où poussent les palmeraies (dattiers), etc...)

Et d'une manière générale, il existe deux formes de milieux subtropicaux : le sec (végétation subtropicale xérophile), et l'humide (souvent des formes de Laurisylves).

Oui, bien sûr qu'il est important de considérer la rusticité des plantes. Mais ce que je veux dire, c'est que la rusticité n'est pas directement synonyme de subtropicalité : il existe pas mal de plantes méditerranéennes peu rustiques, mais pourtant non subtropicales.

En revanche, ces plantes que tu mentionnes ici sont effectivement subtropicales. Il faut savoir que les Bismarckia nobilis par exemple, ne pourraient pas se développer et prospérer naturellement en climat méditerranéen non subtropical (donc dans le midi français). En effet, là encore, ces plantes ont besoin de précipitations chaudes en été pour germer. Or ces précipitations estivales manquent. C'est la raison pour laquelle il faut les arroser en été. Cela se fait, bien sûr. Mais ce n'est pas naturel. Il faut donc nécessairement s'en occuper... Là où cette plante pourrait pousser à l'état naturel en Europe serait sans doute l'extrême sud-est de l'Espagne, dans cette zone semi-aride (ou aride) subtropicale (puisque cette espèce aime un certain niveau d'aridité), et notamment sur la côte, là où le risque de gel est très faible.

Voici d'ailleurs une carte résumant pas mal le positionnement du "domaine subtropical" de cette partie du monde...

547163ZoneSubtroppalarctiqueocc.jpg

Là aussi, je viens de voir que, puisqu'il s'agit effectivement d'une espèce subtropicale, il lui faut également pas mal d'eau l'été (même beaucoup d'eau en été, puisque c'est apparemment une espèce propre à un climat subtropical humide), et au contraire, pas trop l'hiver... ce qui ne colle pas bien avec les climats typiquement méditerranéens. Certes, il faut éviter les risques de gel, mais c'est loin d'être la seule caractéristique à respecter.

Le climat méditerranéen subtropical le plus approprié pour cette plante se trouve à Iskenderun (Turquie), quoique même dans ce cas, il faudrait arroser un peu l'été.

Hello Dann,

Juste une petite intervention pour rebondir sur ta classification.

Dans le sujet des climats subtropicaux on parlait de masses tropicales, tm et tc ainsi que em ( air que tu considère réellement tropical). Dans ta classif, la zone d'affinité tropicale remonte aux environs du 30 eme parallèle, soit au niveau de la zone concernée par cette masse tc. Considère-tu que cette zone (au nord de l'adrar) reçoit de l'air "réellement tropical"? Ou est-ce que cette approche bioclimatique fait abstraction du paramètre des masses d'air?

Sinon, ta classification prend t'elle en compte la durée de la saison de végétation? Car j'ai vu ( je ne sais plus ou) que la définition conventionnelle du climat subtropical, justifiait l'appartenance de certaines zones à étés relativement doux (autour de 22-23°) à ce domaine, par une durée de la saison de végétation plus longue grâce à des hivers significativement plus doux.

Pardon pour la parenthèse.

Crabo

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Salut Quentin,

Je me suis placé sous l'aspect bioclimatique et botanique pour élaborer cet indice, et donc pour déterminer si un climat était subtropical ou pas. Mais avec d'autres conceptions, un climat pourrait être considéré subtropical alors que selon mon approche, il ne le serait pas. Ou inversement.

Donc, tout ce qui suit est défini selon l'approche bioclimatique et botanique...

Pour résumer, et pour simplifier, je dirais que, comme tu t'en apercevras au travers de la méthode de calcul de l'indice, pour qu'un climat soit considéré subtropical, il faut nécessairement que le biome naturel (et notamment les peuplements végétaux naturels ou de climax, càd la végétation naturelle potentielle) soit constitué d'au moins en partie de végétation subtropicale.

Cette "végétation subtropicale" est celle qui a été définie par les botanistes. Si cette végétation est définie ainsi, c'est parce que ses origines taxonomiques sont tropicales. C'est en quelque sorte une végétation d'origine tropicale qui s'est adaptée aux conditions plus fraîches (soient-elles tempérées ou arides). Autrement dit, la végétation subtropicale possède des liens de parenté forts avec la végétation tropicale : elles ont toutes deux une physionomie très proche (bien qu'elles soient différentes d'un point de vue floristique). Et donc, effectivement, d'une manière générale, la végétation subtropicale (tout comme la végétation tropicale, d'ailleurs) a surtout besoin de "pluies chaudes". D'une manière un peu grossière, je dirais qu'il faut que le ratio "pluies fraîches et froides / pluies chaudes" soit le plus faible possible.

Voici la méthode de calcul de l'indice :

J'appelle

E

la valeur de l'indice de subtropicalité, qui correspond donc à une "énergie" constituée par le couplage températures-précipitations.

Appliquer la procédure suivante pour chaque mois, puis additionner les 12 valeurs à la fin :

Si Tm > 0,

1) faites d'abord le calcul de Tn + 2Tx - 25

2) si P > Tn+Tx , alors prenez P = Tn+Tx, sinon, prenez P réel.

3) si Tn + 2Tx - 25 < 0 (cela peut être le cas en hiver), alors prenez P = 40mm si P > 40mm.

--> Calculez P(Tn + 2Tx - 25)

si Tm < 0,

1) calculez 2Tn + Tx - 25

2) prenez P = 40mm

--> Calculez P(2Tn + Tx - 25)

Une fois que vous avez additionné les 12 valeurs et que vous avez obtenu E, si Pannuelles < 2Tm annuelle, il faut faire :

Ecorrigé = E (24Tann / Pann)

Comme je le disais, ce qui importe, c'est surtout les pluies chaudes d'été : si la Tm dépasse les 22°c et qu'il y pleut suffisamment, c'est bon pour la végétation subtropicale. Ces pluies chaudes - si elles sont assez copieuses et si les Tm sont bien élevées - vont compenser assez rapidement la fraîcheur hivernale. Toutes proportions gardées, bien sûr !

Attention tout de même : si tu parles de Tokyo, ou même de régions plus au sud, il faut savoir que ces régions sont subtropicales, alors que le midi français ne l'est pas (toujours d'après l'approche bioclimatique). Il est évident que la chaleur estivale qui règne dans tout le grand sud du Japon n'a aucun commune mesure avec celle du midi : dans ces régions subtropicales japonaises, les étés sont tout à fait tropicaux.

Il existe plusieurs types de climats subtropicaux, ou plutôt, il existe plusieurs types de climats pouvant être qualifiés subtropicaux :

- il existe donc le climat méditerranéen subtropical, comme dans le delta de l'Ebre en Espagne, ou comme vers l'extrémité nord de la Sicille, comme le climat de Dubrovnik ou celui de la baie d'Iskenderun (Turquie).

- le climat océanique subtropical (Açores, Madère en sont les meilleurs exemples)

- le climat continental subtropical (souvent appelés climats subtropicaux de façade est, comme au sud du Japon par ex)

- le climat semi-aride ou aride subtropical (comme à Ouarzazate, Marrakech, centre tunisien, mais aussi toute l'extrémité sud-est de l'Espagne (Elche, Alicante, etc...) où poussent les palmeraies (dattiers), etc...)

Et d'une manière générale, il existe deux formes de milieux subtropicaux : le sec (végétation subtropicale xérophile), et l'humide (souvent des formes de Laurisylves).

Oui, bien sûr qu'il est important de considérer la rusticité des plantes. Mais ce que je veux dire, c'est que la rusticité n'est pas directement synonyme de subtropicalité : il existe pas mal de plantes méditerranéennes peu rustiques, mais pourtant non subtropicales.

En revanche, ces plantes que tu mentionnes ici sont effectivement subtropicales. Il faut savoir que les Bismarckia nobilis par exemple, ne pourraient pas se développer et prospérer naturellement en climat méditerranéen non subtropical (donc dans le midi français). En effet, là encore, ces plantes ont besoin de précipitations chaudes en été pour germer. Or ces précipitations estivales manquent. C'est la raison pour laquelle il faut les arroser en été. Cela se fait, bien sûr. Mais ce n'est pas naturel. Il faut donc nécessairement s'en occuper... Là où cette plante pourrait pousser à l'état naturel en Europe serait sans doute l'extrême sud-est de l'Espagne, dans cette zone semi-aride (ou aride) subtropicale (puisque cette espèce aime un certain niveau d'aridité), et notamment sur la côte, là où le risque de gel est très faible.

Voici d'ailleurs une carte résumant pas mal le positionnement du "domaine subtropical" de cette partie du monde...

547163ZoneSubtroppalarctiqueocc.jpg

Là aussi, je viens de voir que, puisqu'il s'agit effectivement d'une espèce subtropicale, il lui faut également pas mal d'eau l'été (même beaucoup d'eau en été, puisque c'est apparemment une espèce propre à un climat subtropical humide), et au contraire, pas trop l'hiver... ce qui ne colle pas bien avec les climats typiquement méditerranéens. Certes, il faut éviter les risques de gel, mais c'est loin d'être la seule caractéristique à respecter.

Le climat méditerranéen subtropical le plus approprié pour cette plante se trouve à Iskenderun (Turquie), quoique même dans ce cas, il faudrait arroser un peu l'été.

Hello Dann,

Juste une petite intervention pour rebondir sur ta classification.

Dans le sujet des climats subtropicaux on parlait de masses tropicales, tm et tc ainsi que em ( air que tu considère réellement tropical). Dans ta classif, la zone d'affinité tropicale remonte aux environs du 30 eme parallèle, soit au niveau de la zone concernée par cette masse tc. Considère-tu que cette zone (au nord de l'adrar) reçoit de l'air "réellement tropical"? Ou est-ce que cette approche bioclimatique fait abstraction du paramètre des masses d'air?

Sinon, ta classification prend t'elle en compte la durée de la saison de végétation? Car j'ai vu ( je ne sais plus ou) que la définition conventionnelle du climat subtropical, justifiait l'appartenance de certaines zones à étés relativement doux (autour de 22-23°) à ce domaine, par une durée de la saison de végétation plus longue grâce à des hivers significativement plus doux.

Pardon pour la parenthèse.

Crabo

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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Hello Dann,

Juste une petite intervention pour rebondir sur ta classification.

Dans le sujet des climats subtropicaux on parlait de masses tropicales, tm et tc ainsi que em ( air que tu considère réellement tropical). Dans ta classif, la zone d'affinité tropicale remonte aux environs du 30 eme parallèle, soit au niveau de la zone concernée par cette masse tc. Considère-tu que cette zone (au nord de l'adrar) reçoit de l'air "réellement tropical"? Ou est-ce que cette approche bioclimatique fait abstraction du paramètre des masses d'air?

Salut crabo,

C'est une très bonne question, et je me la suis posée moi-même, en observant les positions des différentes masses d'air en présence. Ces masses d'air sont le plus clairement définies et délimitées à l'aide de ce qu'on appelle la température potentielle équivalente prise au niveau 850 hPa. On la note θe. Cette carte, par exemple, permet de bien visualiser les différentes masses d'air :

Rafravn067.png

On remarque ainsi 4 masses d'air bien distinctes (bien que seules 3 d'entre elles apparaissent ici) :

- l'air tropical (qu'on appelle Em dans l'ancienne appellation) : valable pour θe > 63°c (de l'orange foncé au rose violacé, en passant par le rouge).

- l'air subtropical (correspondant pas mal apparemment à ce qu'on appelait Tm et Tc), valable pour 40 < θe < 63°c (du jaune à l'orange)

- l'air "polaire", pour 15°c < θe < 40°c, en vert et bleu.

- l'air "arctique", pour θe < 15°c, bleu nuit à mauve.

On constate assez nettement que l'air subtropical possède une énergie plus faible que celle de l'air tropical. La frontière entre les deux, notamment en Afrique saharienne en été, correspond au front intertropical. Ce front intertropical est ici le lieu de rencontre entre l'air subtropical aride (Tc sous l'ancienne appellation) brûlant mais ne contenant que très peu de vapeur d'eau, et l'air tropical (Em sous l'ancienne appellation) un peu moins chaud, mais pourvu d'une très grande quantité de vapeur d'eau. L'air tropical étant moins chaud (en température, donc en chaleur sensible) que l'air subtropical, il est donc plus dense et passe alors sous l'air subtropical (comme si l'air tropical était ici l'air froid, et l'air subtropical l'air chaud le surmontant). Seulement voilà, ce front intertropical est souvent peu actif en termes de précipitations, puisque l'air subtropical aride qui est forcé à s'élever ne contient quasiment pas de vapeur d'eau.

Tout ça pour dire que l'arrivée de l'air tropical (chaud et très humide) engendre automatiquement une élévation de la teneur en vapeur d'eau (donc du Td), mais les pluies ne suivent pas nécessairement, surtout lorsque cet air tropical parvient à remonter dans le désert saharien central.

Ainsi, effectivement, il arrive que cet air tropical remonte assez haut vers le nord, jusque dans le sud de l'Algérie, voire très rarement jusqu'au centre de l'Algérie. Mais il n'y pleut pas pour autant.

Donc pour répondre enfin à ta question, il est apparemment excessivement rare que cette masse d'air tropicale (donc l'ancienne Em) remonte jusqu'au nord de l'Adrar.

Et c'est là que je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas vraiment nécessairement de corrélation directe entre la présence de la masse d'air tropicale et les zones de climats arides ou désertiques d'affinité tropicale. Car c'est également valable par exemple pour le sud de l'Egypte, ou le centre de l'Arabie Saoudite qui ont un climat désertique d'affinité tropicale, mais où la masse d'air tropicale ne se rend quasiment jamais.

En fait, si ces régions sont bioclimatiquement d'affinité tropicale, c'est parce que la végétation tropicale qui y pousse n'a pas nécessairement besoin de cette masse d'air tropicale. Non, ce dont elle a besoin, c'est d'absence de froid hivernal (tolérance jusqu'à un gel limite, exceptionnel et très bref de -2°c pour les plantes tropicales des régions arides), et d'au moins quelques pluies chaudes (mais surtout très peu ou pas du tout de pluies fraîches ou froides), et besoin bien entendu de chaleur tout au long de l'année.

L'indice que j'ai déterminé (l'indice de tropicalité) montre bien qu'il n'y a pas de corrélation directe avec telle ou telle masse d'air. Cependant, il est évident que les zones climatiques tropicales ou d'affinité tropicale ne sont jamais (ou alors rarement, et de façon peu marquée) concernées par des intrusions d'air polaire.

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Salut crabo,

C'est une très bonne question, et je me la suis posée moi-même, en observant les positions des différentes masses d'air en présence. Ces masses d'air sont le plus clairement définies et délimitées à l'aide de ce qu'on appelle la température potentielle équivalente prise au niveau 850 hPa. On la note θe. Cette carte, par exemple, permet de bien visualiser les différentes masses d'air :

Rafravn067.png

On remarque ainsi 4 masses d'air bien distinctes (bien que seules 3 d'entre elles apparaissent ici) :

- l'air tropical (qu'on appelle Em dans l'ancienne appellation) : valable pour θe > 63°c (de l'orange foncé au rose violacé, en passant par le rouge).

- l'air subtropical (correspondant pas mal apparemment à ce qu'on appelait Tm et Tc), valable pour 40 < θe < 63°c (du jaune à l'orange)

- l'air "polaire", pour 15°c < θe < 40°c, en vert et bleu.

- l'air "arctique", pour θe < 15°c, bleu nuit à mauve.

On constate assez nettement que l'air subtropical possède une énergie plus faible que celle de l'air tropical. La frontière entre les deux, notamment en Afrique saharienne en été, correspond au front intertropical. Ce front intertropical est ici le lieu de rencontre entre l'air subtropical aride (Tc sous l'ancienne appellation) brûlant mais ne contenant que très peu de vapeur d'eau, et l'air tropical (Em sous l'ancienne appellation) un peu moins chaud, mais pourvu d'une très grande quantité de vapeur d'eau. L'air tropical étant moins chaud (en température, donc en chaleur sensible) que l'air subtropical, il est donc plus dense et passe alors sous l'air subtropical (comme si l'air tropical était ici l'air froid, et l'air subtropical l'air chaud le surmontant). Seulement voilà, ce front intertropical est souvent peu actif en termes de précipitations, puisque l'air subtropical aride qui est forcé à s'élever ne contient quasiment pas de vapeur d'eau.

Tout ça pour dire que l'arrivée de l'air tropical (chaud et très humide) engendre automatiquement une élévation de la teneur en vapeur d'eau (donc du Td), mais les pluies ne suivent pas nécessairement, surtout lorsque cet air tropical parvient à remonter dans le désert saharien central.

Ainsi, effectivement, il arrive que cet air tropical remonte assez haut vers le nord, jusque dans le sud de l'Algérie, voire très rarement jusqu'au centre de l'Algérie. Mais il n'y pleut pas pour autant.

Donc pour répondre enfin à ta question, il est apparemment excessivement rare que cette masse d'air tropicale (donc l'ancienne Em) remonte jusqu'au nord de l'Adrar.

Et c'est là que je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas vraiment nécessairement de corrélation directe entre la présence de la masse d'air tropicale et les zones de climats arides ou désertiques d'affinité tropicale. Car c'est également valable par exemple pour le sud de l'Egypte, ou le centre de l'Arabie Saoudite qui ont un climat désertique d'affinité tropicale, mais où la masse d'air tropicale ne se rend quasiment jamais.

En fait, si ces régions sont bioclimatiquement d'affinité tropicale, c'est parce que la végétation tropicale qui y pousse n'a pas nécessairement besoin de cette masse d'air tropicale. Non, ce dont elle a besoin, c'est d'absence de froid hivernal (tolérance jusqu'à un gel limite, exceptionnel et très bref de -2°c pour les plantes tropicales des régions arides), et d'au moins quelques pluies chaudes (mais surtout très peu ou pas du tout de pluies fraîches ou froides), et besoin bien entendu de chaleur tout au long de l'année.

L'indice que j'ai déterminé (l'indice de tropicalité) montre bien qu'il n'y a pas de corrélation directe avec telle ou telle masse d'air. Cependant, il est évident que les zones climatiques tropicales ou d'affinité tropicale ne sont jamais (ou alors rarement, et de façon peu marquée) concernées par des intrusions d'air polaire.

C'est bien ce que je me disais,

merci pour ces précisions détaillées.

Sinon, concernant la durée de la saison de végétation, est-ce un paramètre pris en compte par ton approche?

crabo

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Sinon, ta classification prend t'elle en compte la durée de la saison de végétation? Car j'ai vu ( je ne sais plus ou) que la définition conventionnelle du climat subtropical, justifiait l'appartenance de certaines zones à étés relativement doux (autour de 22-23°) à ce domaine, par une durée de la saison de végétation plus longue grâce à des hivers significativement plus doux.

J'en viens maintenant à ta seconde question...

Plutôt que de te parler d'une classification (que je n'ai pas encore ficelée), je vais tenter de te répondre au travers de mon indice de subtropicalité. Je crois que c'est celui qui t'intéresse.

Si je devais répondre d'emblée à ta question, je dirais oui... et non. En fait, le "oui" le serait indirectement.

Comme tu le sais, cet indice repose sur la dualité (ou plutôt le couplage) température-précipitations. Et pour faire simple, il permet de considérer qu'une certaine forme d'énergie consiste à coupler ces deux paramètres. En d'autres termes, un mois chaud et arrosé représente une plus grande quantité d'énergie disponible pour la végétation qu'un mois chaud et sec. Et pour aller plus loin, l'indice nous "dit" que quand bien même un mois serait très chaud, si les précipitations sont absolument absentes, il n'y a alors pas d'énergie disponible et utilisable pour activer la photosynthèse de la végétation, et il n'y a donc pas création de biomasse. Bref, la végétation est ici au mieux en dormance et elle se sert de l'énergie solaire pour puiser à l'aide de ses racines profondes (lorsqu'elle en a) l'eau qui lui permettra tout juste de se maintenir en vie.

Donc tu peux comprendre que non seulement la longueur de la saison végétative joue un rôle non négligeable, mais en plus, ce qui est primordial et qui compte beaucoup, c'est la quantité "d'énergie" disponible durant la période végétative. L'indice va donc en quelque sorte quantifier la longueur et l'efficacité de la saison végétative.

Or... or il s'avère que, s'agissant du climat et du biome méditerranéens, la quantité d'énergie disponible n'est pas si élevée que ça : d'une part à cause des hivers assez frais tout de même, mais aussi à cause de la sécheresse estivale qui réduit assez fortement cette fameuse "quantité d'énergie" (donc je rappelle : le couple températures-précipitations) durant cette saison.

On s'aperçoit, à travers cet indice, qu'en fin de compte, la végétation méditerranéenne ne reçoit souvent pas beaucoup plus d'énergie que la végétation médio-européenne plus nordique, ce qui signifie par conséquent qu'elles deux ont besoin approximativement de la même quantité d'énergie. Ce qui confirme d'ailleurs le fait que végétation méditerranéenne et végétation tempérée medio-européenne ont un métabolisme très proche.

En revanche, la végétation subtropicale, quant à elle, a besoin d'une quantité d'énergie assez sensiblement plus importante que la végétation méditerranéenne. En effet, cette végétation possède un métabolisme et une physionomie différents de ceux de la végétation méditerranéenne, mais proche de ceux de la végétation tropicale dont elle est d'ailleurs apparentée. Comme je l'ai souvent dit, cette végétation a besoin surtout de pluies chaudes ou douces, et donc par voie de conséquence, du moins de pluies froides possible. Ainsi, cette végétation va tolérer des hivers assez froids, du moment que les étés sont très chauds et pluvieux. Également, si les étés sont tout juste suffisamment chauds (par exemple dans les 22°c pour le mois le plus chaud) et suffisamment pluvieux, il faudra nécessairement des hivers très doux : c'est le cas par exemple sur les côtes des Açores ou de Madère.

S'il s'agit d'une zone aride, cette végétation demandera que les quelques précipitations disponibles soient les plus douces ou chaudes possibles, toujours dans le but de faire en sorte que le ratio pluies douces ou chaudes / pluies fraîches ou froides soit le plus élevé possible.

Bref, comme tu le vois, c'est un peu plus complexe que de ne considérer que la seule durée de la saison végétative.

smile.png

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J'en viens maintenant à ta seconde question...

Plutôt que de te parler d'une classification (que je n'ai pas encore ficelée), je vais tenter de te répondre au travers de mon indice de subtropicalité. Je crois que c'est celui qui t'intéresse.

Si je devais répondre d'emblée à ta question, je dirais oui... et non. En fait, le "oui" le serait indirectement.

Comme tu le sais, cet indice repose sur la dualité (ou plutôt le couplage) température-précipitations. Et pour faire simple, il permet de considérer qu'une certaine forme d'énergie consiste à coupler ces deux paramètres. En d'autres termes, un mois chaud et arrosé représente une plus grande quantité d'énergie disponible pour la végétation qu'un mois chaud et sec. Et pour aller plus loin, l'indice nous "dit" que quand bien même un mois serait très chaud, si les précipitations sont absolument absentes, il n'y a alors pas d'énergie disponible et utilisable pour activer la photosynthèse de la végétation, et il n'y a donc pas création de biomasse. Bref, la végétation est ici au mieux en dormance et elle se sert de l'énergie solaire pour puiser à l'aide de ses racines profondes (lorsqu'elle en a) l'eau qui lui permettra tout juste de se maintenir en vie.

Donc tu peux comprendre que non seulement la longueur de la saison végétative joue un rôle non négligeable, mais en plus, ce qui est primordial et qui compte beaucoup, c'est la quantité "d'énergie" disponible durant la période végétative. L'indice va donc en quelque sorte quantifier la longueur et l'efficacité de la saison végétative.

Or... or il s'avère que, s'agissant du climat et du biome méditerranéens, la quantité d'énergie disponible n'est pas si élevée que ça : d'une part à cause des hivers assez frais tout de même, mais aussi à cause de la sécheresse estivale qui réduit assez fortement cette fameuse "quantité d'énergie" (donc je rappelle : le couple températures-précipitations) durant cette saison.

On s'aperçoit, à travers cet indice, qu'en fin de compte, la végétation méditerranéenne ne reçoit souvent pas beaucoup plus d'énergie que la végétation médio-européenne plus nordique, ce qui signifie par conséquent qu'elles deux ont besoin approximativement de la même quantité d'énergie. Ce qui confirme d'ailleurs le fait que végétation méditerranéenne et végétation tempérée medio-européenne ont un métabolisme très proche.

En revanche, la végétation subtropicale, quant à elle, a besoin d'une quantité d'énergie assez sensiblement plus importante que la végétation méditerranéenne. En effet, cette végétation possède un métabolisme et une physionomie différents de ceux de la végétation méditerranéenne, mais proche de ceux de la végétation tropicale dont elle est d'ailleurs apparentée. Comme je l'ai souvent dit, cette végétation a besoin surtout de pluies chaudes ou douces, et donc par voie de conséquence, du moins de pluies froides possible. Ainsi, cette végétation va tolérer des hivers assez froids, du moment que les étés sont très chauds et pluvieux. Également, si les étés sont tout juste suffisamment chauds (par exemple dans les 22°c pour le mois le plus chaud) et suffisamment pluvieux, il faudra nécessairement des hivers très doux : c'est le cas par exemple sur les côtes des Açores ou de Madère.

S'il s'agit d'une zone aride, cette végétation demandera que les quelques précipitations disponibles soient les plus douces ou chaudes possibles, toujours dans le but de faire en sorte que le ratio pluies douces ou chaudes / pluies fraîches ou froides soit le plus élevé possible.

Bref, comme tu le vois, c'est un peu plus complexe que de ne considérer que la seule durée de la saison végétative.

smile.png

Salut à tous,

Oui je connaissais ton explication et merci de toutes tes précisions à ce sujet.

L'article que j'avais lu, faisait référence à la définition qui serait de considérer l'intervalle entre deux dates (qui cernent la période estivale) ou la température moyenne quotidienne serait supérieure ou égale à 6 degrés.

Ce paramètre permet certainement de considérer que l'apport énergétique lié à la saison de végétation plus longue, permettrait de compenser le "déficit" estival causé par des températures très douces (à peine supérieures à 22degrés) pour les visions communes du climat subtropical. Mais ceci vaut pour la végétation de manière générale, et n'est visiblement pas spécifique de la végétation subtropicale.

D'ailleurs, il semblerait que certaines végétations méditerranéennes et même océanique verrait leur origine dans la végétation subtropicale. Ce serait le cas de bien des espèces de lauriers, comme le laurier sauce, je ne suis plus sur mais peut être le liège, et plus surprenant le houx. Ces espèces se seraient maintenues et adaptées depuis les dernier peuplement de laurisylve.

Crabo

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Salut à tous,

Oui je connaissais ton explication et merci de toutes tes précisions à ce sujet.

L'article que j'avais lu, faisait référence à la définition qui serait de considérer l'intervalle entre deux dates (qui cernent la période estivale) ou la température moyenne quotidienne serait supérieure ou égale à 6 degrés.

Ce paramètre permet certainement de considérer que l'apport énergétique lié à la saison de végétation plus longue, permettrait de compenser le "déficit" estival causé par des températures très douces (à peine supérieures à 22degrés) pour les visions communes du climat subtropical. Mais ceci vaut pour la végétation de manière générale, et n'est visiblement pas spécifique de la végétation subtropicale.

Hello,

Oui je comprends bien. Il faut cependant être conscient du fait qu'au-dessous d'une Tm de 10°c, l'activité chlorophyllienne reste très limitée, pour ne pas dire quasi-inexistante.

Voici par exemple les quantités d'énergie mensuelles (je ne donne pas d'unité) pour quelques valeurs de températures et précipitations :

Tm < 6 ou 7°c, E = 0 (et même "E < 0", artificiellement).

Tm 10°c (Tnm 6°c et Txm 14°c), 40 mm : E = 180 (extrêmement faible)

Tm 14°c (Tnm 10°c, Txm 18°c), 40 mm : E = 588 (très faible)

Tm 18°c (Tnm 12°c, Txm 24°c), 50 mm : E = 1260 (activité chlor. modeste)

Tm 22°c (Tnm 15°c, Txm 29°c), 50 mm : E = 2112 (bonne activité)

Tm 22°c (Tnm 15°c, Txm 29°c), mais seulement 20 mm : E = 960 (activité faible)

Tm 26°c (Tnm 24°c, Txm 28°c)*, 100 mm : E = 2860 (*) ces valeurs dénotent une nébulosité moyenne élevée.

Tm 26°c (Tnm 18°c, Txm 34°c)*, 60 mm : E = 3172 (activité chlorophyllienne intense) (*) ces valeurs dénotent un ensoleillement moyen important.

Tm 30°c (Tnm 24°c, Txm 36°c), 80 mm : E = 4260 (activité chlorophyllienne très intense, propre à certaines régions de mousson).

Tm 30°c (Tnm 20°c, Txm 40°c), mais seulement 5 mm : E = 375 (activité extrêmement faible, évidemment).

Au-delà de 30-34°c en Tm, la chaleur commence à devenir trop forte, et l'activité chlorophyllienne commencerait à baisser, même pour les espèces tropicales les plus avides de chaleur. Cependant, il n'existe pas de valeur de Tm > 35°c avec des précipitations importantes. Donc le problème ne se pose pas.

Donc comme tu le vois, si la Tm du mois le plus chaud ne dépasse pas les 22-23°c, il faut nécessairement des hivers vraiment très doux pour accumuler une quantité d'énergie annuelle suffisante. Or avec des Tm de 6 à 10°c en hiver, cette quantité d'énergie hivernale est, dans la grande majorité des cas, bien insuffisante (même quasi-nulle), comme c'est très souvent le cas en climat méditerranéen. En revanche, à Madère ou aux Açores, avec des Tm de mois le plus froid de 14 à plus de 16°c, là, la quantité d'énergie accumulée en hiver est déjà bien plus appréciable. Et il suffit que les étés soient bien trop secs pour que l'énergie annuelle accumulée soit finalement insuffisante pour égaler les valeurs subtropicales.

D'ailleurs, il semblerait que certaines végétations méditerranéennes et même océanique verrait leur origine dans la végétation subtropicale. Ce serait le cas de bien des espèces de lauriers, comme le laurier sauce, je ne suis plus sur mais peut être le liège, et plus surprenant le houx. Ces espèces se seraient maintenues et adaptées depuis les dernier peuplement de laurisylve.
Tout à fait, tu as raison. Le laurier sauce (Laurus nobilis) par exemple est effectivement une relique de cette forêt subtropicale qui couvrait le bassin méditerranéen lorsque le climat était plus chaud et plus humide qu'aujourd'hui. Mais on sait que cette forêt subtropicale a déserté le bassin méditerranéen et a été remplacée par des espèces très majoritairement xérophiles aux feuilles sclérophylles. Il subsiste donc quelques rares espèces (comme celles que tu as citées) qui sont effectivement des reliques de Lauracées, de cette forêt subtropicale.

Cependant, il est important de comprendre que ces rares espèces qui se sont maintenues ici en Méditerranée ont dû s'adapter à de nouvelles contraintes climatiques bien différentes de celles qui régnaient lorsque la Laurisylve dominait le bassin méditerranéen. Ces espèces ont donc dû transformer radicalement leur physionomie et leur métabolisme. On parle même de mutation génétique. Ceci est le résultat de la vicariance (c'est à dire que des groupes ayant les mêmes origines sont séparés géographiquement, et ici climatologiquement, finissent par évoluer bien différemment et se transforment).

Bref, ces espèces comme le laurier sauce et le houx par exemple, si leurs origines sont communes avec celles des espèces subtropicales, il n'en demeure pas moins qu'elles ne peuvent plus du tout être considérées subtropicales désormais tant leurs changements ont été importants.

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D'accord,

Tout ça est très cohérent avec la vision que tu proposes.

Pour faire simple, tu considères que ces espèces, ont des origines subtropicales, alors que la végétation subtropicale, même si elle aussi a du réellement s'adapter à des conditions tempérées parfois très rudes, voit son origine dans la flore tropicale.

Crabo

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Pour faire simple, tu considères que ces espèces, ont des origines subtropicales, alors que la végétation subtropicale, même si elle aussi a du réellement s'adapter à des conditions tempérées parfois très rudes, voit son origine dans la flore tropicale.

Crabo

Oui, c'est à peu près ça.

En fait, pour essayer d'être le plus concis possible, je dirais que :

- ces espèces (laurier sauce, houx, etc...) ont des origines subtropicales (et donc également des origines tropicales (mais très "lointaines" dans ce cas), comme tous les végétaux subtropicaux), mais elles se sont transformées radicalement au point de ne plus être subtropicales. Leur physionomie et leur métabolisme sont désormais très semblables à ceux des végétaux "tempérés", puisque ces espèces ont dû s'adapter à ce nouvel environnement. Elles n'auraient pas survécu sans cette transformation.

- les espèces subtropicales (laurisylve, magnoliacées, euphorbes, etc...) ont évidemment également des origines tropicales, et, contrairement aux espèces méditerranéennes (anciennement subtropicales) dont on vient de parler, elles ne se sont pas transformées, et ont gardé toutes leurs caractéristiques subtropicales, puisque le climat dans lequel elles évoluent est subtropical, voire peu différent (comme sur les hauteurs de Madère par exemple).

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Oui, c'est à peu près ça.

En fait, pour essayer d'être le plus concis possible, je dirais que :

- ces espèces (laurier sauce, houx, etc...) ont des origines subtropicales (et donc également des origines tropicales (mais très "lointaines" dans ce cas), comme tous les végétaux subtropicaux), mais elles se sont transformées radicalement au point de ne plus être subtropicales. Leur physionomie et leur métabolisme sont désormais très semblables à ceux des végétaux "tempérés", puisque ces espèces ont dû s'adapter à ce nouvel environnement. Elles n'auraient pas survécu sans cette transformation.

- les espèces subtropicales (laurisylve, magnoliacées, euphorbes, etc...) ont évidemment également des origines tropicales, et, contrairement aux espèces méditerranéennes (anciennement subtropicales) dont on vient de parler, elles ne se sont pas transformées, et ont gardé toutes leurs caractéristiques subtropicales, puisque le climat dans lequel elles évoluent est subtropical, voire peu différent (comme sur les hauteurs de Madère par exemple).

C'est bien ce que j'avais compris.

Tu penses, pour relocaliser un peu le débat, que les espèces méditerranéennes sont en grandes partie d'origine subtropicale (pas directement tropicales donc), et non des espèces plus nordiques qui auraient elles aussi "conquis" ces territoires bordant la méditerranée?

Crabo

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Hello,

voici un lien parlant de la biogéographie végétale en zone méditerranéenne.

Menton se situerait dans une des zones refuges et hotspot de biodiversité, ce qui implique que la végétation sur place pourrait présenter des espèces reliques dont l'ascendance pour certaines remonterait au tertiaire

http://www.sfecologie.org/regards/2012/11/07/r38-frederic-medail-et-al/

Plus largement, il est confirmé ici que la flore méditerranéenne a une origine composite entre plantes d'origine tropicales et extra-tropicales (originaire de la région ou plus nordiques).

Crabo

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Hello,

voici un lien parlant de la biogéographie végétale en zone méditerranéenne.

Menton se situerait dans une des zones refuges et hotspot de biodiversité, ce qui implique que la végétation sur place pourrait présenter des espèces reliques dont l'ascendance pour certaines remonterait au tertiaire

http://www.sfecologie.org/regards/2012/11/07/r38-frederic-medail-et-al/

Plus largement, il est confirmé ici que la flore méditerranéenne a une origine composite entre plantes d'origine tropicales et extra-tropicales (originaire de la région ou plus nordiques).

Crabo

Salut Crabo, salut à tous,

Ta question est très intéressante. N'étant pas - loin s'en faut - un grand connaisseur en botanique, j'ai tenté de me documenter le plus possible sur ce thème de la paléobotanique de la région méditerranéenne. Je suis effectivement tombé sur cet article que tu as posté, mais également sur bien d'autres encore.

Il en ressort que la végétation méditerranéenne actuelle est d'une très grande complexité. Tant du point de vue de la diversité de sa flore actuelle que des origines dont elle est issue.

Je vais essayer de résumer ce que j'ai compris de ces lectures - fort intéressantes, d'ailleurs...

Remontons au Miocène, il y a plus de 10 millions d'années. À cette époque, le climat sur Terre était bien plus chaud et humide qu'il ne l'est aujourd'hui. Les forêts tropicales et subtropicales recouvraient alors une superficie très vaste, en remontant loin vers des latitudes plutôt élevées. Ainsi tout le bassin méditerranéen était-il recouvert de forêt subtropicale humide, le Sahara était lui aussi recouvert de forêts tropicale et subtropicale modérément humides. Certaines espèces subtropicales remontaient aussi haut que vers le 55ème parallèle nord en Europe ! Des spots subtropicaux importants étaient présents jusque dans le nord de la Bohème.

Puis, au cours du Pliocène, il y a donc environ 2 à 5 millions d'années, le climat a commencé à se refroidir et à s'assécher, et la forêt subtropicale débutait alors son recul. À la fin de cette période, celle-ci avait complètement disparu du bassin méditerranéen qui s'était alors nettement asséché (le détroit de Gibraltar ayant été fermé pendant un long moment), et les hivers devenaient de plus en plus froids.

Cependant, étant donnée la complexité géographique du bassin méditerranéen - complexité provenant de la configuration du relief et des différentes formations insulaires - plusieurs espèces avaient pu résister temporairement au changement climatique grâce à la présence de refuges climatiques (les fameux "hotspots" dont il est question dans l'article que tu as posté). Dès lors, hormis dans ces zones refuges, à l'approche du Pléistocène et de ses glaciations, le reste des terres bordant et entourant la Méditerranée se recouvrait peu à peu d'une steppe semblable à celle d'Asie mineure.

La forêt subtropicale du tertiaire avait donc reculé, et la zone la plus "nordique" dans laquelle elle avait résisté était (et est toujours !) la Macaronésie. Mais les espèces qui avaient trouvé refuge dans ces "hotspots" du bassin méditerranéen avaient finalement dû - à cause de l'éloignement et de l'isolement géographique et à cause des conditions climatiques malgré tout trop rudes pour cette végétation, notamment lors des périodes les plus froides - s'adapter aux nouvelles conditions, sous peine de disparaître comme les autres avant elles. C'est là qu'apparaît le mécanisme de la vicariance, qui consiste en une mutation génétique, en une transformation physiologique et métabolique de ces espèces. Lors des périodes de répit (plus chaudes), il y a même eu beaucoup d'hybridation entre espèces, de sorte que les nouvelles espèces naissantes devinrent plus adaptées.

Au cours de cette transformation (vicariance), les espèces ainsi mutées avaient tout de même conservé certaines caractéristiques, comme notamment la thermophilie et l'héliophilie.

Pendant ce temps, à la fin du Pliocène, de nouvelles espèces commençaient à voir le jour sur l'Europe : des espèces adaptées au froid (les feuillus caducs), et vinrent se mêler à des espèces déjà présentes et adaptées elles aussi au froid (les conifères, dont les pins, ces derniers étant en plus adaptés à des conditions plus arides).

Ainsi, au cours du Pléistocène (càd au cours des périodes glaciaires et interglaciaires), la végétation méditerranéenne "moderne" commençait à se matérialiser. Celle-ci était issue de :

- végétation d'origine subtropicale (et donc tropicale) qui s'était refugiée par endroit et qui s'était transformée (comme quelques espèces actuelles de feuillus sclérophylles : laurier sauce par exemple).

- végétation hybride, d'origine subtropicale et autochtone : la plupart des feuillus sclérophylles actuels, de même que le chêne pubescent.

- végétation d'origine autochtone (ifs, cyprès, genévriers, pins et conifères).

L'action humaine fut donc importante (déforestation pour chauffage, pâturage, construction, agriculture, etc...) et très influente au point de transformer l'état d'équilibre de climax : le chêne pubescent était très répandu dans la partie nord du bassin méditerranéen, mais il a été remplacé par les feuillus sclérophylles. La végétation d'origine autochtone (notamment les ifs, les cyprès et les genévriers) a été quasiment décimée.

Finalement, ce qu'on peut retenir, c'est que si, en effet, les hotspots ont permis de conserver, d'engendrer puis de répandre une très grande variété d'espèces issues de l'époque tertiaire donc de végétation d'origine subtropicale, il n'en demeure pas moins que ces espèces actuelles (les reliques comme les hybrides) ont toutes été transformées au point de ne plus faire partie de la végétation subtropicale possédant un métabolisme et une physionomie bien différente. Il en subsiste néanmoins des restes génétiques, tels que les caractères thermophiles et héliophiles.

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Salut,

bien résumé à mon avis.

Si ce n'est que l'If et le genévrier thurifère descendraient de la forêt subtropicale, car considérés comme reliquats de l'ère tertiaire.

Ensuite, il semblerait que ce que tu appelles végétation autochtone, serait en réalité un mix de végétations vraiment autochtones et de végétations plus septentrionales.

En gros, c'est en cela que le biome méditerranéen est un domaine particulier, parce que toutes les espèces, subtropicales ou non, ont du se transformer pour s'y installer.

Sinon, j'aurais pensé que le chêne pubescent (à cause de son feuillage caduc) provenait d'une région plus tempérée. Tu aurais des liens vers des articles ou études qui traitent de ça, j'avoue que ça m'intéresse bien.

Crabo

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