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Pan

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Stratocumulus

Stratocumulus (6/24)

  1. Ok. Ca clarifie donc. J'étais étonné de lire ça dans la mesure où c'est au Collège de France que la confrontation scientifique avait été la plus violente il y a une dizaine d'années contre les travaux de Courtillot. Edouard Bard avait mené l'offensive. Donc il y a peut-être confusion entre Collège de France et ses membres, qui ont bonne réputation, et les gens qu'ils invitent pour discuter/débattre/confronter scientifiquement leurs travaux.
  2. C'est amusant, mais il se trouve justement que j'ai commencé il y a quelques semaines la lecture du livre Human Impacts on Weather and Climate par Bill Cotton et Roger Pielke, deux sommités et pionniers de la météorologie à méso-échelle orageuse : https://www.cambridge.org/core/books/human-impacts-on-weather-and-climate/897518ADEF0D170FF305A776C62E495D La première partie (les 70 premières pages du livre) traite justement de l'émergence de la science de la modification de la météo par ensemencement des nuages. On comprend que ça a été un grand domaine de recherche théorique et appliqué à une certaine époque, qui dépasse de loin le seul cadre de la suppression de la grêle. Le livre commence par présenter l'historique : comment nous sommes passé des premières découvertes sur la formation des cristaux de glace par Schaefer, Wegener et Vonnegut en chambre froide en laboratoire, aux expériences de terrain, et le développement des différentes approches d'ensemencement. La première expérience de terrain fut le projet Cirrus à grande échelle, mené par General Electric, l'US Army Signal Corps, l'US Air Force, et l'Office of Naval Research, au cours duquel ils ont cherché à modifier les cirrus, les stratus, les cumulus, la trajectoire des ouragans, en ensemençant les nuages avec de l'iodure d'argent depuis des avions. Les responsables scientifiques du projet (Schaefer et Langmuir) ont conclu avoir obtenu des succès lors de la campagne, notamment la formation de trous dans les nuages survolés par les avions d'ensemencement (ci-dessous), la production de précipitations provoquées sur un quart de la surface du Nouveau Mexique, la périodisation des précipitations dans le bassin de la rivière Ohio, et la provocation de neige dans un ouragan en octobre 1947 le long de la côte est américaine. Cependant, même si les scientifiques du projet sont convaincus de leurs résultats, il est dur d'identifier si tout cela était du à l'ensemencement où à la variabilité naturelle. Le résultat le plus éloquent, au moins visuellement (et selon moi), reste celui des trous dans les nuages. Fort de l'expérience acquise lors de cette campagne, deux méthodes principales ont été développées, la méthode statique et la méthode dynamique, ce qui a permis que la discipline connaisse un essor et un âge d'or aux Etats-Unis, des années 50 aux années 90. Pour faire simple, la méthode statique se basait sur le fait de chercher à augmenter l'efficacité de précipitation d'un nuage en forçant par ensemencement l'eau nuageuse en surfusion à se transformer en cristaux de glace qui vont grossir puis précipiter sous forme de pluie après fusion de la glace. Les recherches menées durant la période 1950-1980 ont conduit à comprendre que cette méthode ne s'appliquait pas à tous les nuages. Ce qui a donné la méthode dynamique, qui consiste à altérer la dynamique (les mouvements) au sein nuage, principalement en augmentant les courants verticaux, afin d'augmenter les précipitations. Je n'en suis pas encore là dans le livre, mais ont suivi par la suite le développement de techniques pour extraire les précipitations de nuages chauds (dans les régions tropicales), la suppression de la grêle, la modification des cyclones troopicaux (le projet STORMFURY, mené par l'US Navy et le NWS). Cette discipline de la science a reçu à son pic, au milieu des années 1970, 19 millions de dollars annuels en financement, pour retomber actuellement à 0.25 millions annuels aux Etats-Unis actuellement. Selon les auteurs, les principales causes du désintérêt de l'administration pour cette discipline sont le cout des projets, la difficulté d'apprécier la variabilité naturelle et de discriminer par rapport à l'effet de l'ensemencement (la difficulté de prouver l'efficacité de leur méthode), et le fait que les scientifiques survendent parfois le potentiel de ce qu'ils ont développé (critique qu'ils étendent aussi aux modèles, dont on survend également parfois un peu les capacités).
  3. Pan

    Twisters

    Oui! Et même si le film m'a plu, il a effectivement la profondeur d'un film Marvel lambda. Ca va trop vite pour qu'on s'attache même aux protagonistes. Malgré tout, j'ai regretté qu'il n'y ai pas de plans larges qui mettent en valeur les structures nuageuses typiques qu'on observe dans la réalité. En film récent, le seul qui visuellement parvenait à restituer cela était 13 minutes (qui avait mis le curseur dans la direction totalement opposée, niveau rythme et action). On en a parlé ici sur IC : Dommage qu'un petit budget soit capable de montrer ce genre de vues ci-dessous (j'ai pas mis l'unique vue sur la tornade, pour ne pas gâcher) et pas une superproduction telle que Twisters :
  4. Très belles images 🙂 Mais assez médiocre niveau explications physiques.
  5. Dans les commentaires en réponse à ça : https://x.com/SergeZaka/status/1852780009783746697
  6. Pan

    Temps en Espagne

    Le sondage de Murcia de 12Z est impressionnant et rare pour l'Europe, potentiellement tornadique (pour de la grosse tornade) : Dommage qu'on n'ait pas accès à de l'imagerie radar de meilleure qualité, je me demande si c'est pas une supercellule au radar de Valencia.
  7. J'ai implémenté un nouvel algorithme qui affiche les trajectoires cumulées des zones de rotation, qui donne des résultats plus parlants (selon moi) que mon précédent algorithme qui traquait les mésocyclones. J'ai testé avec le cas des belles supercellules du 6 juin 2024 sur le centre est du pays. Je partage ici, car c'est des produits radars et c'est joli 🙂 La séquence radar (réflectivité) : Les trajectoires des rotations en basse troposphère, cumulées sur la même séquence (2 h au total), qui fait bien apparaitre le mésocyclone de la supercellule déviant vers la droite en rouge, puisqu'on considère souvent que le seuil de vorticité mésocyclonique est de 0.01 1/s. On voit bien la courbure de la trajectoire aussi, et combien la rotation intense dans les 3 premiers kilomètre est transitoire (20-30 km de long). Je montre ici uniquement les valeurs positives, ce qui filtre la rotation de la supercellule déviant vers la gauche.
  8. Confusion journalistique habituelle entre "vigilance" et "alerte".
  9. Autant celui qui fait de la numérologie sur Kirk est bien gratiné, autant j'en ai marre de ces généralités de comptoir : le monde binaire résumé à 1) la figure de l'imbécile climatosceptique antivax pro Poutine face à 2) la figure de la vertue (en gros l'inverse), c'est épuisant. Je sature. Heureusement, le monde est plus complexe et divers que ça.
  10. Oui, les vagues transfèrent de la quantité de mouvement à l'atmosphère. Cet effet dissipatif est plus où moins fort selon la longueur d'onde des vagues, leur hauteur, leur vitesse de phase. Oui c'est bien ça
  11. Salut @_sb 🙂 Pour un ouragan, c'est pas si différent que pour une tempête des moyennes latitudes (en surface tout du moins), on a un profil semi-logarithmique avec un max local de vent dans la zone 900-600 mb plutôt que proche de la surface (à cause de la dissipation frictionnelle) puis ça baisse ensuite en altitude (image ci-dessous à droite). En revanche, il est vrai que les vents sont les plus violents très proche de la surface dans une tornade, car c'est un cas très particulier où la friction du sol induit un énorme transport radial en surface vers le centre de circulation, ce qui augmente le moment angulaire des parcelles qui entrent dans la tornade. J'ai peur que tu appliques ici un concept (l'advection chaude) qui est très important aux moyennes latitudes mais n'est pas très pertinent pour les cyclones tropicaux. Le long du parcours radial d'une parcelle d'airr en surface vers le centre de circulation, l'advection de température est équilibrée par le refroidissement adiabatique, de telle sorte que le parcours est en fait isotherme. Ce qui fait augmenter l'entropie humide sur cette partie du trajet (sur cette branche du cycle de Carnot) à température constante, c'est le flux d'humidité et de chaleur sensible et latente (plutôt que l'advection). Il est également possible que la transition extratropicale ait déjà commencé à ce moment dans la simulation (voir ci-dessous). Ce qui me laisse penser que la transition a déjà commencé en fait, c'est justement l'incohérence entre ceci et le fait qu'il est écrit plus haut qu'il y a advection chaude. Un cyclone tropical (avant transition) est barotrope, ce qui se traduit par un parallélisme entre courbes iso-T et iso-Z. Advection chaude signifie au contraire croisement entre iso-T et iso-T (et cisaillement par conséquent). Donc les deux propositions ne peuvent pas être vraies simultanément. Si on regarde un peu en détail, mon impression est qu'il y a déjà pas parallélisme total entre iso-T et iso-Z. On l'a au centre du low, mais déjà moins sur le cadrant NO.
  12. Je suis pas sûr de comprendre. Moins phasé avec quoi? Intéressant. Qu'est ce qui pourrait expliquer que plus ça passe au nord plus c'est creux? J'ai de la peine à voir des différences significatives au niveau du gradient thermique, mais assez en amont.
  13. Je suis nul en dynamique des cyclones tropicaux et en dynamique tropicale, mais je vais tout de même tenter un petit calcul basique en ordres de grandeur pour estimer le déplacement méridien. Pour commencer, on voit que le cyclone se situe à environ 20°N de latitude, ce qui donne les valeurs suivantes pour le paramètre de Coriolis (https://en.wikipedia.org/wiki/Coriolis_frequency) et le paramètre beta (https://en.wikipedia.org/wiki/Beta_plane) : Le cyclone a comme dimension horizontale typique son diamètre, qui est environ D = 500 km. La forme la plus simple de loi de conservation est celle de la PV, qui dit qu'elle est conservée lors du mouvement d'une particule. Mathématiquement, ça s'écrit autrement dit, la quantité entre parenthèse (qui est la PV) est conservée au cours du mouvement. d/dt est dérivée tenant incluant l'advection, est la vorticité relative, y est la distance méridienne par rapport au point de latitude 20°N, et h est la hauteur de la tropopause, supposée ici constante par simplicité. L'expression peut alors être réécrite où v est la vitesse méridienne. C'est une expression bien connue des océanographes. Dernière étape, l'adimensionnement afin d'obtenir les bons ordres de grandeur. On estime l'ordre de grandeur des deux termes de cette équation. A gauche, on a une vorticité typique divisée par une échelle de temps. La vorticité est dimensionnelle à une vitesse V divisée par une distance R. Je choisis V comme étant la vitesse typique méridienne, et R le rayon du cyclone (définit par le seuil de vent 35 kts). Et l'échelle typique de temps est dimensionnelle à R/V. Le terme de gauche a donc pour dimension . Le terme de droite est dimensionnel à multiplié par V. L'égalité devient donc ce qui donne pour V : Avec les valeurs déterminées précédemment, on peut donc estimer que Donc, en 12h le déplacement est de : 55 km En 24 h : 110 km En 48 h : 220 km etc ... Naturellement, cette estimation suppose que le beta drift est l'unique effet qui influence le déplacement méridien, que le cyclone ne change pas significativement en dimension, et que la valeur de ne change pas trop (quand le déplacement méridien vers le nord n'est pas trop important). La variation de devrait pas être trop importante, en revanche le diamètre est susceptible d'augmenter pas mal et donc de permettre un drift bien plus important qu'avec une estimation à R constant. On voit par ailleurs que cette estimation à R constant diverge assez rapidement par rapport à ce que propose la prévision numérique (ci-dessous). J'ai représenté en bleu les positions successives dans la simulation à 0, +12h, +24, +48h. La distance en rouge correspond à 1110 km (1° de latitude = 111 km -> 10° de latitude = 1110 km). On peut refaire le test avec plusieurs lois d'évolution du diamètre. L'évolution pour le rayon des vents externes suit une loi linéaire en bonne approximation, donc c'est ce que je vais utiliser. Au lieu d'une multiplication, c'est cette fois une intégrale de V (qui est variable) qu'il faut évaluer. Pour une loi qui fait augmenter le rayon de 10% en 48 h : déplacement de 250 km 20% : 280 km 100% : ~1000 km Ci-dessous, on voit sur la prévision numérique GFS que le diamètre initial (en jaune) double (en rouge) 48 h plus tard. Donc l'approximation du beta drift est pas mauvaise là (~1000 km de déplacement en 48h), considérant l'augmentation du rayon du cyclone. Comme ici la vitesse est fonction quadratique du rayon, et le rayon fonction linéaire du temps, on peut espérer un déplacement qui augmente de façon quadratique en fonction du temps, mais qui va se stabiliser plus tard avec le diamètre, avant de se déplacer vers l'est sous l'influence d'autres effets. On peut estimer à la louche à quel endroit devrait commencer le déplacement avec une composante essentiellement vers l'est en regardant où se situe la zone où la tropopause baisse aux plus hautes latitudes. Si h peut varier dans la relation de la conservation de la PV plus haut, si on suppose que le cyclone ne s'intensifie pas (pas d'effets baroclines, vorticité absolue constante), on peut réécrire la relation sous la forme v s'annule si dh/dt ~ 0. Autrement dit, la dérive vers le nord devrait diminuer considérablement quand le low passe dans une région aux hautes latitudes où la hauteur de la tropopause ne varie plus beaucoup. Aujourd'hui, cette région se situe entre environ 45°N et 50°N. Ca devrait peu se déplacer sur des échelles de quelques jours, donc on peut penser que le low devrait arriver dans ces régions là sur le bord est du bassin. Naturellement, il faudra suivre comment évolue cette zone de gradient de hauteur de la tropopause pour voir comment le low va entrer dans le rail des dépressions. Encore une fois, c'est une estimation, qui ne tient pas compte de la baroclinie aux hautes latitudes.
  14. J'ai récemment enfin pu regarder le film de 2022 intitulé Génia et Vania au bout du monde (titre original : Женя и Ваня на краю света), dont voilà la bande annonce : Je voulais le voir depuis sa sortie. A l'instar de The Last Observers (lien ci-dessous par @Volcegur), le film suit un couple de jeunes météorologues (Génia et Vania), mais l'aventure en plus. Je recommande fortement de le voir pour ceux que ça intéresse! Tous les printemps (quand la navigation maritime est enfin possible) depuis 7 ans, ils se rendent au Cap Kanine, dans l'extrême nord du district autonome déjà très septentrional et polaire de Nénetsie en Russie, et restent jusqu'au printemps suivant tous seuls tous les deux (plus le chien répondant au doux nom de Dragon ), en autarcie complète. L'unique lien avec le pays-continent reste les transmissions par radio. Pour se rendre à leur station météo depuis Moscou, les deux météorologues ont d'abord 950 km à parcourir en avion jusqu'à Arkhangelsk, puis 550 km à faire en bateau jusqu'au cap Kanine, pour un trajet total pouvant souvent prendre plus de deux semaines. Entre calme, blizzard, grand soleil, obscurité, ennui, angoisse, relevés météos toutes les 3h, ralentissement du temps, on suit le quotidien des deux alors qu'une tempête arrive et les coupe de la civilisation pendant 3 jours (radio désespérement silencieuse). trajet approximatif photos du lieu où se trouve la station
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