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todlaniug

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Altostratus

Altostratus (4/24)

  1. Concernant le réchauffement et la stratification, il y a bien un effet conjoint. Aujourd'hui, on définit classiquement la stratification par une expression de la flottabilité : la fréquence de Brunt-Väisälä (et donc lié au gradient de densité). Au premier ordre, cette fréquence peut se décomposer en 1 contribution thermique (gradient de T sur la couche) et 1 contribution de salinité (gradient de S sur la couche). Il en va de même aujourd'hui avec la profondeur de la couche de mélange qui est définit en terme de densité (historiquement c'était en T°C). Une eau plus chaude est moins dense et reste en surface. Une eau plus douce a le même effet. Si on ajoute les 2 contributions, on se retrouve avec une tendance à la stratification plus forte. Ce qui bloque les échanges verticaux et accentue le phénomène de réchauffement et d'adoucissement. La prise en compte des glaces n'est pas chose aisée et d'ailleurs l'an dernier, une étude avec la prise en compte de l'apport d'eau douce de la calotte antarctique sur la formation d'eau dense et l'affaiblissement de circulation thermohaline : https://www.nature.com/articles/s41586-023-05762-w
  2. L'étude est ici : https://www.nature.com/articles/s41561-024-01568-1 Je n'ai pas eu le temps de la lire mais c'est prévu. Tu as accès aux articles ou tu veux que je mettes le pdf ici? (il faut juste attendre que le réseau MF revienne car je suis bloqué hors réseau pour l'instant)
  3. Avec un peu de retard, je te réponds et même si je n'ai pas encore fini la vidéo... malheureusement il faut travailler aussi parfois Tu as raison la stratification joue un rôle majeur dans les extrêmes de chaleur dans l'océan. Il existe un lien bien connu entre les conditions de subsurface et le développement de vague de chaleur marine. Généralement la stratification tend à supprimer les processus océaniques 'refroidissant' (diffusion, mélange turbulent, ...). Ensuite, il y a un effet rétroaction négative puisque la couche stratifiée se réchauffe d'autant plus. J'ai mis en PJ une très bonne review sur les mécanismes et les manques de connaissances. Pour faire simple, on observe des tendances de stratification pilotée par le thermique dans des bassins comme l'Atlantique tropical ou piloté par la salinité en subpolaire. Un point essentiel quand même est de bien dissocié stratification qui correspond à la séparation entre 2 couches et la profondeur de couche de mélange qui correspond à la profondeur à partir de laquelle la densité est homogène. C'est assez contre-intuitif mais il semblerait que l'augmentation de la stratification tend à se produire avec une couche de mélange plus profonde en été (lié à une intensification des vents). L'étude est ici. Si je ne me trompe pas, la problématique avec l'AMOC est la conséquence d'une stratification sur la stabilité de l'océan et donc de la convection au niveau de l'Atlantique subpolaire (et donc la formation d'eau dense en profondeur). 43017_2020_68_OnlinePDF_2.pdf
  4. Une évaluation de l'inflexion des TS a été faite dans le dernier rapport du GIEC: https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/downloads/faqs/IPCC_AR6_WGI_FAQ_Chapter_04.pdf Il y a aussi cette très bonne review sur le concept de Zero Emissions Commitment: https://www.annualreviews.org/content/journals/10.1146/annurev-environ-112320-105050 En théorie, la réponse en TS sera quasi-immédiate (autour de +/- 0.3°C) si il y a un arrêt brutal des émissions de CO2 (Fig4 du papier de Allen et al). Mais dans un monde réel, cela n'est pas envisageable car il faut aussi regarder les autres GHG et a baisse de la quantité d'aérosols. Cet effet devrait donc se produire dans un intervalle de temps de l'ordre de 20 à 30 ans et sera forcément modulé par la variabilité naturelle. Vous pouvez visualiser l'effet avec cet outils interactif: https://stujen.github.io/SPMfigure_webpage/ Cela permet de dire qu'il n'y a pas vraiment de 'warming commitment' (excepté dans les océans avec une stabilisation plus longue dû fait de leur inertie). Par contre, reste la problématique des points de bascules qui sont mal appréhendés. Il y a une nécessité d'améliorer nos systèmes d'observations notamment pour l'océan profond (mais pas que) et l'interface océan-atmosphère car il y a quand même des trous dans la raquette.
  5. Voici un article référence accessible pour non-expert écrit par le spécialiste de l'AMOC: https://tos.org/oceanography/article/is-the-atlantic-overturning-circulation-approaching-a-tipping-point
  6. La téléconnection entre ENSO+ et les SSTs dans l'Atl N tropical est significative, je mets ici 2 références sur le sujet (mais il y en a d'autres): Huang (2004) Lopez-Parages (2021) En général, cette téléconnection est initiée par une modification des structures atmosphériques (notamment des évolutions dans les cellules de Hadley et Walker ou la propagation d'ondes de Rossby) ayant un impact sur les alizés (affaiblissement) et aussi sur l'upwelling des côtes africaines. En complément de l'article, il y a aussi une rétroaction qui se met en place au sein du bassin: les anomalies de SST en 'fer à cheval' sont généralement initiées par un NAO- qui lui même est entretenu au cours de l'hiver par la structure des SSTs. Je n'ai pas étudié les autres bassins (même si je crois me souvenir qu'il y a des téléconnections entre IOD et ENSO) donc je ne peux répondre que pour l'Alt. Nord mais pour ce bassin la principale contribution est l'affaiblissement des alizés dont l'effet direct est une réduction des flux turbulents et du mélange vertical et l'effet indirect est un transport moindre de poussière saharienne. A cela s'ajoute un mois de Mai-Juin exceptionnel avec un blocage anticyclonique sur la partie Nord-Est. Enfin une très forte stratification de la couche supérieure de l'océan principalement dû à une hausse de la T°.
  7. J'ai oublié d'en parler (déso pour l'auto-citation) mais on remarque d'ailleurs le signal du RCA sur ces figures. Dans un climat stationnaire, la moyenne 1982-2011 devrait être de 0 sur les 365 jours (ici positive). Si on analyse l'intégrale sous la courbe, la signature du RCA est plus forte pendant le mois d'été que dans les mois d'hiver (merci à Christophe C. qui l'a noté)
  8. Je dois admettre qu'autant l'année dernière, avec la bascule ENSO-/ENSO+, on pouvait expliquer une partie du rattrapage en termes de SST globales. Comme le montre @Llop, la contribution du Pacifique équatorial va diminuer et il sera intéressant de voir ce qui va suivre (surtout avec le retour de ENSO-). En ce qui concerne les causes, cette étude a été publiée récemment : https://journals.ametsoc.org/view/journals/bams/aop/BAMS-D-23-0209.1/BAMS-D-23-0209.1.xml Cela confirme plusieurs choses : Les flux pilotent cette hausse; La stratification exceptionnelle, notamment la contribution de la température en lien avec un réchauffement conséquent de la couche; Pas de contribution significative du forçage aérosol suite à l'IMO 2020. Il y a quelques limites, notamment le fait qu'il n'y a pas de calculs d'incertitudes et cela manque d'analyses à l'échelle des bassins. Dans notre étude (pas encore publiée et seulement sur l'Atl Nord), nous confirmons le rôle déterminant des flux sur l'initialisation de l'événement. L'intensité est ensuite modulée par une forte stratification (dont la principale contribution provient d'un réchauffement de la couche 0-200m). En complément, j'ai examiné les variations de SST par rapport au 1er Janvier pour chaque année (il y a des limites car la contribution des années N-1 ne s'arrête pas au 1er Janvier en raison de l'inertie). On peut voir que les SST record de 2024 peuvent s'expliquer par le niveau atteint en 2023. En termes de réchauffement, ce début d'année est plutôt normal. Cela pourrait tendre à valider l'idée d'un palier franchi.
  9. Quelqu'un à la source du calcul de la proba d’occurrence?
  10. Comme le dit @Higurashi, il est intéressant de noter que la communauté est bien d'accord sur la nécessité d'améliorer la communication sur ce type d'études qui ont tendance à faire grand bruit. Le meilleur exemple de mauvaise com scientifique date d'il y a à peine 10 jours et tout est encore à faire: https://www.carbonbrief.org/scientists-challenge-flawed-communication-of-study-claiming-1-5c-warming-breach/ Sur l’intérêt scientifique, l'étude est, à mon avis, essentielle notamment pour sa meilleure résolution spatiale. Il y a un risque réelle, il faut en quantifier les impacts et essayer de l'anticiper au mieux (c'est le travail du scientifique). Mais sans un système robuste et continu d'observations les perspectives resteront floues/incertaines. Il y a peut-être plus récent mais j'ai en tête cette publi basée sur des obs et la conclusion est différente: https://os.copernicus.org/articles/16/863/2020/
  11. Je me suis mal exprimé mais le sondage de la couche est bien 10microns. L’algorithme pour calculer la SST utilise différentes bandes, par exemple pour nos produits avec Metop on utilise la bande 3.7, 10.8 et 12
  12. Je te confirme qu'on préfère regarder l'OHC pour les études clims car c'est moins sensible aux facteurs externes (il ne baisse pas et il n'est pas prêt de baisser). Après les données satellites généralement regardées (OISST, OSTIA) sont des niveaux 4 donc multi-capteurs et interpolés. De plus, elles prennent en compte la SST de nuit (température de fondation) qui peut être assimilée à une température de la couche de mélange (notamment en été où elle est plutôt faible). Pour ce qui est de l'influence du vent, on est sur des anomalies (pour Mai-Juin en Atlantique Nord par exemple) de l'ordre de -1 à -2 m.s-1, localement cela à des effets certains (notamment sur les flux turbulents mais à contrebalancer avec les flux radiatifs). Le canal IR pour la SST c'est 10 microns
  13. Infographie très parlante trouvée sur X (compte de @sdbernard lien) pour le Financial Times:
  14. Peut-être du poivron made in Bretagne cultivé dans les serres chauffées? Je ne sais pas si ils en font ici
  15. un 1ère étude sur l'année 2023 exceptionnelle pour l'Atlantique Nord et l'Antarctique: https://journals.ametsoc.org/view/journals/bams/aop/BAMS-D-23-0209.1/BAMS-D-23-0209.1.xml Pas d'études de processus mais au moins cela a le mérite de poser une première pierre. Le niveau de SST à l'échelle du bassin pour 2023 est dans la moyenne des projections pour 3°C GWL avec une contribution non négligeable de la subsurface (températures et salinité). Cette étude n'établit pas de relation significative avec la réduction des aérosols suite à l'IMO 2020.
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