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Angoisse climatique !


David Lemer
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Bonjour,

Je m’intéresse à la climatologie sans être dans le métier ni même une association mais en tant qu’observateur lambda du quotidien. Je me suis toujours senti sensible au climat, d’une façon dont je peux difficilement échanger avec mon entourage pour qui le climat se résume à la météo du week-end. Si je parle de mon ressenti par rapport à la pluie ou aux températures je passerai pour un doux dingue. C’est pourquoi je viens de m’inscrire au Forum d’Infoclimat, pour pouvoir échanger sur ce sujet.

Mes propos n’auront rien de scientifique, j’espère que c’est acceptable pour ce forum.

Je suis particulièrement sensible au changement climatique. Or c’est très difficile de s’exprimer sur ce sujet. Pendant des mois on nous a bassinés avec Copenhague, on a le droit de parler du changement climatique à un niveau global et tant que les conséquences sont lointaines, mais si vous faites part de votre ressenti personnel tout le monde pense que vous exagérez ou que cela n’a aucune valeur car ce n’est pas fondé scientifiquement. Dès qu’on évoque un phénomène qui pourrait s’apparenter à une forme de changement climatique, c’est toujours la même réponse : une observation subjective sur un phénomène isolé n’a aucune valeur scientifique. Résultat : interdit d’évoquer la baisse très importante des chutes de neige en moyenne montagne (perceptible par tous les habitants de ces régions), prohibé de remarquer que désormais quand il fait chaud, même avant l’été, il fait immédiatement très chaud, impossible de suggérer le changement du schéma des précipitions en région parisienne depuis 40 ans (j’ai 40 ans donc je peux déjà comparer la situation actuelle par rapport à mes souvenirs des années 70 ; enfant j’étais déjà très sensible au climat). De toutes façons, notre société n’aime pas la pluie et est obsédée par le soleil.

J’en viens donc à l’objet de mon message : quand j’étais petit, les hivers en région parisienne (et d’ailleurs même parfois les étés, les fameux « étés pourris », ou n’importe quelle saison) étaient très souvent gris et pluvieux. C'est-à-dire un temps quasi à l’anglaise, ou on pouvait avoir des semaines entières de temps gris, ciel bas et bouché, avec pluie fine ou moins fine (j'aime bien la pluie, mais dans ces cas là c'était pas toujours drôle...). De tels épisodes semblent avoir quasiment disparu. La pluie est devenue plus forte, mais beaucoup plus éparse. Une chose me frappe particulièrement, c’est la longueur des périodes sèches. On dirait que désormais quand l’anticyclone arrive, il s’installe tout de suite pour une longue période et bloque l’entrée des perturbations atlantiques (les faisant probablement passer plus au nord ?). Prenez ce mois d’avril : il n’a pratiquement pas plus (13,8 mm à Paris, et des données similaires dans le reste du pays), ce qui est quand même inhabituel en avril. Vous regardez la météo à 10 jours (à ce jour le 4 mai), et aucune pluie n’est annoncée. Mars n’avait déjà pas été particulièrement humide donc c’est un printemps déjà sec pour la végétation qui a pourtant besoin de beaucoup d’eau en cette saison. Imaginez qu’on se récupère des périodes de canicule là-dessus, et c’est la cata !

Moi depuis une dizaine d’années dès qu’une période sèche commence ça m’angoisse un peu car j’ai l’impression qu’elles s’inscrivent désormais systématiquement dans la durée. Est-ce que quelqu’un peut me confirmer une telle tendance ? Est-ce que ce n’est que le fruit de mon imagination ? Est-ce que le changement climatique renforcerait l’anticyclone des Açores ? Et dans ce cas, pourquoi ? Est-ce que les schémas de précipitations a déjà changé en France ? A-t-on le droit d’en parler si ça ne se passe pas au pôle Nord ou en Australie ? Est-ce qu’il y a des observations scientifiques du changement climatique en France comme il y en existe pour des régions lointaines ? Si oui, pourquoi n’en parle-t-on jamais ?

Merci d’avances pour vos réactions précieuses

Bonne journée

David Lemer

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Bonjour,

Je m'intéresse à la climatologie sans être dans le métier ni même une association mais en tant qu'observateur lambda du quotidien. Je me suis toujours senti sensible au climat, d'une façon dont je peux difficilement échanger avec mon entourage pour qui le climat se résume à la météo du week-end. Si je parle de mon ressenti par rapport à la pluie ou aux températures je passerai pour un doux dingue. C'est pourquoi je viens de m'inscrire au Forum d'Infoclimat, pour pouvoir échanger sur ce sujet.

....

De l'angoisse ? A ce point ?

J'espère que vous pourrez être rassuré, sur ce qui peut être rassurant.

Le changement climatique ce sont des moyennes de moyenne de moyenne, sur 30 à 50 ans.

L'observation au jour le jour ne nous apprend pas grand chose.

On remarque surtout que les vagues de chaleur sont plus chaudes qu'avant. Mais sinon tout est possible.

Sachant que les hivers actuels sont plus "normaux" voire un peu froids, comparés à ceux des années 1990 par exemple.

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Posté(e)
Lagardelle sur Leze

Salut David

Bienvenue sur IC

Mais ca y est je flippe moi aussi mais habitant dans le sud , je flippe pour autre chose .....j'ai remarqué que quand le temps pourri (pluie et vent marin) s'installait chez nous ,on en avait pour un moment a chaque fois , et ca devient récurrent , les périodes de flux de sud mou et humides sont de plus en plus fréquentes et durables .

Bref les raisons de flipper sont grandes pour chacun de nous et c'est tellement bon de se plonger ici pour faire sa thérapie default_rolleyes.gif

Donc re bienvenu sur IC , le forum ou il fait toujours beau ou pluvieux ou neigeux ou venteux ou ...........................

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Posté(e)
Abbeville centre (Somme)

Bonjour, fais-tu des relevés David? Si oui depuis combien de temps?

Bref, nos souvenirs de la petite enfance sont erronés, comme les souvenirs des anciens. Si tu me demandes comment étaient les hivers dans le massif central, je te répondrai super froids et neigeux car je me souviens essentiellement de 1985 par exemple. Tout ça pour dire que se baser uniquement sur notre ressenti est très loin de la réalité. Tu te souviens donc davantage des faits marquants et c'est ceux-là qui laissent leur empreinte et il te semble que du coup c'était le temps généralisé.

Or la climatologie est basée sur des relevés de longue haleine. Depuis plus de 10 ans que je fais mes relevés, j'ai souvent été surpris. Chaque année apporte son lot de temps bizarre (une année ce sera un été caniculaire, une autre un été pourri, une autre sec, une autre nuageux. Bref finalement sur une échéance un peu plus longue et surtout en prenant du recul sur les chiffres, on s'aperçoit que les relevés restent en moyenne assez conformes aux relevés d'antan. Pire, on s'aperçoit aussi en fouinant dans le temps passé que des évènements souvent plus sévères ont eu lieu. On bat rarement des records et il faut se dire que le temps incroyable observé à tel moment l'a souvent été encore plus à un autre moment dans le passé.

Voila, pas d'inquiétude, tu auras à nouveau des étés pourris et d'interminables jours de grisaille, même si cela ne m'enchante pas vraiment comme temps. tout n'est qu'éternel retour et même un changement climatique, s'il est, est bousculé par la diversité sans cesse renouvelée de la météo au quotidien.

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Salut David

Bienvenue sur IC

Mais ca y est je flippe moi aussi mais habitant dans le sud , je flippe pour autre chose .....j'ai remarqué que quand le temps pourri (pluie et vent marin) s'installait chez nous ,on en avait pour un moment a chaque fois , et ca devient récurrent , les périodes de flux de sud mou et humides sont de plus en plus fréquentes et durables .

Bref les raisons de flipper sont grandes pour chacun de nous et c'est tellement bon de se plonger ici pour faire sa thérapie default_rolleyes.gif

Donc re bienvenu sur IC , le forum ou il fait toujours beau ou pluvieux ou neigeux ou venteux ou ...........................

c'est peut-être le temps depuis cet hiver qui te fais dire ça. default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">globalement, ce que je peux constater du haut de mes 30 ans et mon ressenti sur le temps en Corse:

en matière de certitude (je parle de mon point de vue, pas des moyennes):

- orages moins nombreux.

- températures en hausse.

- les hivers froids (avec de la neige quasi généralisée jusque sur le littoral) n'ont pas changé de fréquence (toujours en moyenne 1 fois tous les 5 ans); par contre les hivers doux sont de plus en plus doux.

en matière de vision biaisée (je sais qu'il y a des fluctuations sur 30 ans, mais la mémoire à court terme l'emporte sur le long terme):

- sécheresses plus longues (j'ai pourtant le souvenir, quand j'étais gosse, qu'on avait des étés très secs; c'est donc probablement que les années 90 étaient moins sèches et que je fais la comparaison des années 2000 avec les années 90),

- épisodes pluvieux (avec et sans orages) moins intenses (là aussi, vision biaisée par les années 90 qui ont été particulièrement arrosées, avec des crues d'ordre centennal à plusieurs reprises), mais plus nombreux !

depuis 2005 que je suis inscrit sur IC, et que j'apprends la prévision et à lire les cartes des modèles météo, j'ai l'impression de constater une augmentation des blocages des centres d'action. ce qui auparavant se mettait en place pour 1 ou 2 semaines, voire 1 mois, peut durer maintenant plusieurs mois d'affilée. y'a qu'à voir depuis décembre, le même plat est resservi sans cesse ou presque...

j'ai surtout l'impression d'assister, avec le vortex polaire déconcentré, à un rééquilibrage des températures globales.

je m'explique: lorsque les températures sont équilibrées (plus ou moins), les hautes pressions tropicales et les basses pressions polaires sont bien délimitées. lorsque par contre les hautes pressions tropicales se renforcent (augmentation des températures), elles poussent plus fréquemment vers le pôle et produisent des décrochage du vortex, afin que l'air froid concentré au pôle puisse se mélanger à l'air chaud pour que les échanges de chaleur se produisent (dans l'équation obtenue, le rapport air-chaud/air-froid augmente), et ce jusqu'à ce que l'équilibre soit enfin retrouvé. tant que les températures globales augmentent, l'équilibre est rompu et les échanges sont plus prononcés (on aboutit à des hivers plus rigoureux, ou des saisons complètement décalées, accompagnées de phénomènes locaux de plus en plus violents, ce qui conduit certaines personnes à se dire que le RC est un mensonge (hiver rigoureux) ou au contraire qu'il est bien établi (saisons décalées, et phénomènes violents)).

c'est mon impression générale.

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Bonjour,

Je m’intéresse à la climatologie sans être dans le métier ni même une association mais en tant qu’observateur lambda du quotidien. Je me suis toujours senti sensible au climat, d’une façon dont je peux difficilement échanger avec mon entourage pour qui le climat se résume à la météo du week-end. Si je parle de mon ressenti par rapport à la pluie ou aux températures je passerai pour un doux dingue. C’est pourquoi je viens de m’inscrire au Forum d’Infoclimat, pour pouvoir échanger sur ce sujet.

David Lemer

Bonjour DAVIDJe viens de parcourir ce post concernant ta légitime inquiétude.

J’ai 65 ans, et depuis mon très jeune age (5 ans) j’ai la « tête en l’air » à cause des nuages, de la pluie, de la neige, des vents…etc.…dont j’ai toujours été passionnément attiré. Nous avons tous à info climat cette passion.

Ce que je me rappelle de ma jeunesse, et de mon enfance, j’entends encore la voix de ma mère nous disant « vous ne sortirez qu’après la pluie », je me rappelle des longues périodes de temps froid en hivers, (10 jours environs) où nous pouvions faire des glissades sur les terrains gorgés d’eau glacée. J’avais déjà observé que les vents régulièrement passés du sud à L'Ouest, de L’Ouest à l’est, de l’est au sud est, du sud est au sud, et le cycle recommençait.

Plus tard dans les années 1968, une de ma voisine alors âgée de 70 ans, me disait toujours, en Lorraine les chaleurs ne commencent qu’à partir de la mi-juin, voir juillet.

Je me souviens également, que l’imperméable, était toujours à porté de main.

Une fois les années 1970 arrivés à Paris, ma Cape de pluie de randonneur et de cycliste était toujours à ma portée, et était bien souvent utilisée.

Ce n’est qu’à partir des années 1980, (environ) que je me suis aperçu que le vêtement de pluie, se remisait petit à petit dans les oubliettes. Nous entrions alors dans une période ou le beau temps était dominant, mes chers vent d’ouest avec leurs gentilles ciel de traîne, ne venait presque plus nous visiter. Une période ou souvent fois en été, les vents se mettaient en régime de sud, sans toute fois que nous puissions voir les fronts venir nous arroser.

Il eut alors la fameuse sècheresse de 1976 (crois-je.

Mais ce n’est qu’en 1999, que mon inquiétude à propos du climat est venue m’habiter.

Ce qui suit, explique le pourquoi. Un jour en 1987, la météo nationale avait organisé dans les salons de la maison de la radio, une grande exposition sur le climat sur la météo, et les phénomènes cyclonique, et dépressionnaire. Il y avait dans un coin, affiché, comme une thèse scientifique, les explications sur la formation des pluies (des gouttes de pluies) dépendait sérieusement de la composition de l’air. Le CO2 à notamment une part importante dans la fusion moléculaire de la vapeur d’eau qui se condense en eau ( grâce au micro poussière); Or, la concentration croissante de ce CO2, en constante augmentation due à l’activité humaine, laissait, prévoir sur la courbe d'un graphique également affiché une courbe exponentiel, qu’en l’an 2000 cette courbe commencerait à atteindre la phase en monté verticale sur le graphique sur le point coordonné atteignant les années 2000); Cette exposé, prévoyaient donc une désorganisation des centres d’action ( Dépression anticyclone) que devait aboutire donc à une croissance accrue de leur action : (longue sècheresse- aggravation de la puissance des cyclones etc…etc..

Tu dois bien penser, qu’avec la tempête de 1999, et que j’ai vu la désolation apporté à notre environnement, j’ai aussi vécu des angoisses pour l’avenir.

Donc personnellement je m’inquiète plus aux cause de ces désorganisations, qu’a un possible réchauffement climatique.

Ce pendant, mes angoisses ont fortement disparues, étant donné qu’apparemment nos gouvernants de la planète, ont pris en compte la climatologie, pour réagir comme il le peuvent un nouveau comportement humain des individus, sur notre chère et bonne planète.Je reste donc optimiste ,car la prise de conscience de ce problème ayant été amorcé, je ne doute pas des bonnes réactions qui seront prisent par la nouvelle génération.

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Salut !

Passionné de météo depuis toujours, et ayant la trentaine, j'ai observé que la variabilité est le maitre mot en matière de météo, et qu'il faut se méfier de ses souvenirs (Grecale l'explique bien).

De mon coté, en Auvergne, mon ressentit du temps dégage 3 période :

Mon jeune temps, avant 1988 :

Hivers toujours froids et neigeux (c'est faux, je le sais, mais c'est mon ressenti), été beaux, chaud, réguliers, rarement vraiment caniculaires, pluvio "normale"

La période aride de temps d'ouest, 1988 - 2003

Années sèches, très sèches, presque systématiquement, disparition brutale et quasi-totale des hivers et surtout de la neige, en plaine, mais aussi dans une moindre mesure dans nos montagne. des été caniculaires, surtout 2003 et 1998, des printemps pas mieux qu'avant, des automnes magnifiques (doux et longs), des sècheresse terribles (1991, 1997 hiver 2001-02, 2003)

Le retour de la neige et d'une certaine humidité : depuis décembre 2003 (ressenti par moi comme tel)

Plus de neige en plaine, régulièrement, retour de l'hiver en montagne, a nouveau enneigée comme "avant" (avant 1988), moins de sècheresses, moins de vent d'ouest (synonyme ici de sècheresse à cause du Foehn)

Bref, du mieux depuis 6-7 ans, avec des saisons plus marquée, de l'hiver, et moins de secheresse.

Mais je sais que mon ressenti n'est pas vraiment validé par les séries statistiques, avec les T moy annuelles qui restent élevées, des coups de chaud pas négligeables, même si la neige à bien fait un retour remarqué en montagne.

Alors méfions nous de nos impression et abordons le sujet avec rigueur !

Et certaines zones sont sujettes à variation sur des periodes de quelques années (pluvio de la cote d'azur avec des series de bonnes années, puis de mauvaises, puis retour de la pluie...cf Guy Plaut)

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frc tu es où précisément ?

Je te soupçonne d'habiter en Limagne à l'abri des flux océaniques. default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Gagné, bien sûr default_thumbup.gif !

Fastoche pour quelqu'un comme toi qui connait bien les signatures climatologiques liées à la topographie, mais j'aurais dû préciser la zone pour une meilleure lisibilité pour tout le monde.

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  • 5 weeks later...

Mon billet d’humeur sur l’Angoisse Climatique

Bonjour,

Il n’est peut-être pas trop tard pour réagir sur ce topic (l’intrigue n’ayant pas été vraiment résolue default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">), et sans pour autant répondre à David (n’en étant pas capable), j’apporte ma pierre à l’édifice de l’Angoisse Climatique.

« Angoisse climatique »… c’est la première fois que j’entends cette association de mots et ça me parle vraiment. Comme toi David je suis très sensible au climat, et je souffre d’avoir l’impression qu’il évolue trop rapidement et « négativement ». Je n’ai que 23 ans et aucune connaissance particulière en climatologie, cependant j’observe de mes petits yeux trois phénomènes (liés ?) qui m’attristent presque profondément. Alors comme Cris, je vais me plonger ici pour faire ma thérapie default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">.

Les crues, les pluies.

De 6 à 13 ans, insouciant, je ne ratais pas une occasion (et les occasions étaient nombreuses !) de tremper mes bottes dans le ruisseau au bout de mon jardin devenant un torrent fougueux après chaque bonne vraie pluie, été comme hiver, printemps comme automne. C’était le bon temps (comme toujours quand on est jeune default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">). À 13 ans, j’ai pris conscience de la chance que représentaient les crues, pour moi comme pour la rivière. Quelques années plus tard, je me suis mis à les attendre, à les espérer, à les implorer et elles ne se sont plus jamais pointées (ou alors de petites, qui plus est, anecdotiques). Depuis 2003, j’assiste à une absence totale de crues remarquable* sur les cours d’eau de ma région.

*Les crues dites remarquables sont les crues (je crois) qui ont une période de retour au minimum de 2 ans (les dites biennales).

Je me suis alors renseigné (comme j’ai pu) et j’ai découvert deux choses, l’une quelque peu rassurante, et l’autre pas. En effet, les années de ma jeunesse (les années 90) ont été spécialement humides dans ma région (comme sur une bonne partie de la France je crois) ce qui expliquerait que mon souvenir soit fourni en crues plus que de « raison ». Cependant en jetant un œil sur de vieux documents ou sur la Banque Hydro, on s’aperçoit que les crues remarquables se font de plus en plus rares, que les décennales remplacent les centennales et que ces 7 dernières années sont un record absolu d’absence de crues. Est-ce simplement un très mauvais cycle, ou est-ce qu’on pourrait, avec réserve, appeler ça « conséquence d’un changement climatique » ?

Quand on regarde le cumul de pluie annuel au cours de cette 2nde moitié du XXème siècle, il a tendance à augmenter, donc on pourrait s’attendre à des crues de plus en plus importantes et pourtant c’est le contraire qui se passe (ex : en 2008 on a atteint des records de pluviométrie sur certains secteurs du bassin versant de la Drôme, et pourtant la plus grosse crue de 2008 de la Drôme était minuscule). C’est comme si la répartition, la fréquence et l’intensité des pluies avaient complètement changé. Depuis que je regarde le radar pluviométrique, le Mt. Ventoux arrête tous les beaux épisodes méditerranéens venant du Sud, les montagnes Ouest-drômoises nous protègent des forts orages de la vallée du Rhône, les retours d’Est n’arrivent pas vraiment jusqu’à nous et les flux de Nord ne donnent pas de fortes pluies dans le Diois. Bref, le Mt. Ventoux, Montélimar, et les Alpes frontalières se gavent tandis qu’il ne nous reste que des os à ronger. Mais quand on regarde les archives, on s’aperçoit qu’il y avait des crues autrefois, donc c’est bien que les fortes pluies arrivaient jusqu’à nous !?!

Les poissons.

Pardonnez-moi mon père car j’ai pêché. J’ai pêché toute ma jeunesse, jusqu’à l’adolescence. Je pêchais du petit vairon, au gros barbeau, à la soif (orthographe ?) en passant parfois par la truite fario. J’avais un plaisir indescriptiblement puissant à attraper ces petits êtres que j’aimais d’amour. Mais cela fait bien longtemps mon père que j’ai appris à toucher ses animaux qu’avec les yeux et ainsi à les respecter. Mais voilà, depuis que je ne les emm**** plus, ils disparaissent ! Ils sont de moins en moins, de plus en plus petits, dans de moins en moins de rivière, et de qualité de moins en moins « bonne »*

*Je respecte et aime cependant toutes les espèces de poisson qui pour moi ont toutes leur place (vulgaire poisson blanc ou de renommée piscicole).

En effet, j’observe depuis plus de 10 ans sur les tronçons de rivières que je fréquente, un appauvrissement évident de la faune piscicole. Je traquais à l’époque de ma jeunesse les plus gros barbeaux et chevesnes que je pouvais trouver, et dans chaque trou d’eau assez grand, gisaient plusieurs beaux spécimen d’une 50aine de cm, alors qu’aujourd’hui sur la Drôme en amont de sa confluence avec le Bez, je défie quiconque de trouver des spécimen de plus de 30cm (j’en ai pas vu depuis plusieurs années) ! Idem pour la quantité : en quelques heures je pêchais plusieurs dizaines de soifs adultes, aujourd’hui ce n’est plus possible, il y a trop peu de soif adulte par trou d’eau. Quant à la qualité, autrement dit, la proportion de truite par rapport aux poissons blancs, il doit être aujourd’hui très dur de pêcher une truite adulte sur la Drôme entre Luc-en-Diois et sa confluence avec le Bez (par exemple) sur laquelle j’en ai attrapé quand j’étais petit. Et enfin, quant aux petits ruisseaux (de 5 à 30km²) où vivaient de petits bancs de magnifiques vairons et petites truitelles solitaires, aujourd’hui la faune piscicole, qui a crevé petit à petit, ne réinvestit pas les lieux default_sad.png/emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20">. Et encore, je suis jeune ! Les anciens parlent (peut-être en exagérant) de quantité de truite bien supérieure à ce qu’on connaît aujourd’hui, et même de la présence de poissons dans des ruisseaux qu’on imaginerait pas tellement l’eau est croupie ou à sec l’été.

Et imaginez-vous, je n’ai que 23 ans, c’est très peu comme recul, surtout pour parler comme un ancien. Qu’en sera-t-il quand je serais vraiment un ancien ? Est-ce que la faune piscicole des rivières et ruisseaux du Diois sera un mythe à raconter à ses enfants ou petits-enfants ? Je ne veux pas être alarmiste, mais s’il y a une chose de sûre, c’est que la faune piscicole s’appauvrit dans les rivières et ruisseaux à très grande vitesse (j’ai du mal à le réaliser mais c’est dingue de s’imaginer la différence en moins de 10ans !). La tendance peut cependant toujours s’inverser, mais pour l’instant il y a un autre problème (dont j’ai parlé sur le topic /index.php?showtopic=48275'>Mais qui retient l'eau de la rivière Drôme ?) c’est que l’eau elle-même désinvestit les ruisseaux, et sans eau, pas de poisson !

Les trous d’eau.

Les trous d’eau… si chers aux poissons, et si recherchés par les baigneurs. Je ne comprends pas le procédé physique à l’origine des trous d’eau. Il a des rivières avec d’énormes trous d’eau (comme l’Ardèche), des rivières dénuées du moindre calme et de la moindre profondeur (comme les torrents alpins) et entre les deux, nous avons la Drôme, qui suivant les années, nous offrent quelques beaux trous d’eau baignable. Je tente de comprendre en observant le comportement de la rivière, crue après crue, ce qui est à l’origine des trous d’eau, mais rien ne se démarque (les petites crues comblent les trous, et les grosses aplanissent tout --> dans tous les cas, les trous sont de plus en plus petits). Eh oui, les trous sont de plus en plus petits, c’est l’objet de ce paragraphe ! Encore une fois, quand j’étais jeune, il ne fallait pas chercher très longtemps pour trouver un trou où je n’avais pas pied (donc au moins 1.5m de profondeur). Il y avait aussi les trous très connus qui ne changeaient pas d’année en année et qui pouvaient dépasser les 2m de profondeur. Mais voilà que plus je me faisais grand, et plus les trous d’eau diminuait et se raréfiait. Mon souvenir est peut-être quelque peu altérée par ma taille (on voit tout en plus grand quand on est enfant) mais il y a des multiples données qui ne trompent pas ! J’ai des centaines d’exemple ! Les trous d’eau rétrécissent et se raréfient en Diois-Baronnies, c’est un fait indéniable ! Et encore une fois, j’ai très peu de recul, et les anciens parlent de trous d’eau de 3m de fond (il y a peut-être de l’exagération), 3m ! Je n’ai jamais connu ça ! Chaque année, les trous (que je connais par-cœur) diminuent progressivement, à tel point que nous avons dû chercher de plus en plus longtemps et de plus en plus loin ces dernières années pour trouver un trou d’eau baignable, et cette année je suis allé en reconnaissance sur 5 km autour de chez moi, et pas un seul trou d’eau de plus d’1m de fond ! C’est la première fois que ça arrive depuis que je suis né !

Prenez le Toulourenc et ses fameuses gorges par exemple : Mes parents disent qu’il y avait des passages où il fallait obligatoirement passer à la nage et qu’il y avait plusieurs mètres de fond. Je le fais quasiment tous les 2 ans depuis une dizaine d’années, la première fois il devait y avoir 1.5m de fond dans le passage le plus profond, et aujourd’hui on passe presque au sec si on porte un short. À Die, on sautait du Pont-Rompu dans la Drôme (environ 2m de fond quand je suis arrivé au collège). Puis chaque année le trou d’eau diminuait et il devenait de plus en plus dangereux de sauter. Aujourd’hui, avec près d’1m de fond, plus personne ne saute. La Sure, ma rivière préférée, poissonneuse et pleine de trous d’eau. L’année dernière il n’y avait plus de vrai trou d’eau, et tous les gros chevesnes (les plus gros que je n’avais jamais vu) sont morts ou partis. Peut-elle être encore ma rivière préférée ? default_sad.png/emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20">.

Je ne pense pas que l’incision de la Drôme soit à mettre en cause car elle ne s’incise pas partout, et elle se rehausse même par endroit. Mais alors qu’est-ce qu’il se passe ??? Quel Dieu est derrière tout ça !?!

Plus de crue, plus de poisson, plus de trou d’eau… c’est bon quoi… sans parler des aménagements humains qui nuisent à la rivière, et des sécheresse à répétition, que lui reste-t-il d’intérêt et de charme ??? Faut absolument que je trouve une autre passion, sinon c’est la Dépression ! J’espère que malgré mon ton volontairement alarmiste et désabusé, vous comprenez mes raisons d’angoisser ?

Du coup je passe une bonne partie de mon temps libre sur les sites de météo, de prévision, d’analyse, des radars pluviométriques etc. à attendre ma crue, à l’attendre, l’attendre… et à être sans cesse extrêmement frustré (je n’exagère presque pas) par la tournure des évènements (la météorologie nous trompe, vous n’avez pas idée !). Depuis quelques années, je me ballade de moins en moins le long des rivières que j’aimais, et je passe beaucoup moins de temps à analyser leur débit sur la Banque Hydro… je suis de plus en plus désabusé. Je ne comprends pas ce qu’il se passe : où se retrouve toute l’eau des pluies puisque la pluviométrie augmente et les débits diminuent ? Pourquoi les trous d’eau disparaissent, après de faibles ou de fortes crues ? Pourquoi toutes les pluies que j’ai observé sur le radar pluviométrique depuis quelques années, se désagrègent arrivées sur le Diois ? Pourquoi la faune piscicole s’est dégradée à ce point-là et en si peu de temps ? J’angoisse sur l’avenir climatique, car pour moi c’est le seul responsable que j’ai pu trouver sur les transformations que j’observe. Et je crois que les choses peuvent encore empirer default_sad.png/emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20">.

N.B. Certes il y a beaucoup plus grave comme conséquences du réchauffement climatique, notamment au niveau humain.

Voilà, je me suis exprimé avec le plus de sincérité possible (bien que je ne sois pas à l’abris de l’exagération, qui s’insinue facilement sans que nous l’ayons sciemment invité, le fourbe !). J’espère ne pas avoir été trop long et trop simpliste pour le forum. Pour ma part ça m’a fait du bien de partager un peu mes angoisses default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">.

P.S. Je n’ai pas apporté de graphique et de tableau à l’appui de mon texte pour ne pas vous surcharger, mais si vous le demandez, je pourrai vous en faire part par le suite.

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Ici en plaine du Forez ce qui me frappe c'est la difficulté qu'a la neige à tenir, d'ailleurs les - 20 °C n'ont pas été atteint sous abri depuis 1987 ... 23 ans... il faut remonter loin pour trouver une période aussi longue, le cocktail ciel clair + neige au sol + absence de vent a disparu...

Par contre, depuis quelques années les grandes sécheresses ( 1985, 89, 90, 91 ) semble s'être éloignées notamment en saisin chaude, le foehn nous garantissant encore une bonne sécheresse hivernale parfois sévère ( 2002 ).

Par contre, je trouve que le rythme 20 avril - 10 juin : " pluies de printemps" ; 10 juin - 10 septembre : "Orages d'été" ; 20 septembre - 10 novembre : "pluies d'automne" toujours observé ( avec une certaine variabilité bien sûr ) reste assez respecté.

Pour les crues : 2003 et 2008 avec plus de 2000 m3 / s pour la Loire ramène à rappler qu'au 20ème siècle, celle valeur n'a été dépassé que 4 fois :

-- 1907 ( la plus importante ) - 1943 - 1980 et 1996

Par contre, on oberve des phénomènes type orage stationnaires ( plaine du Forez - juillet 2003 ; Chalmazel - août 2009 etc... ) et cela je n'en ai pas souvenir

Enfin, le vent est en perte de vitesse , Andrézieux n'a plus dépassé les 100 km / h depuis plusieurs années , il me semble ( même 1999 ! ).

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Altkirch 301m / Retzwiller 315m dans le Sundgau

Intéressant ton vécu Alfeternale.

Je pourrais dire pareil pour les épisodes neigeux de grandes ampleur dans le bassin lémanique... les 30cm était monnaie courante quand j'étais jeune (et j'ai le même age que toi).

Pour le comblement des trous d'eau c'est peut être l'absence de crue majeur qui les combles. En effet la capacité de transport des sédiments augmente avec le débit. Si aucune crue ne permet au galet érodé de s'évacuer par le Rhône, il reste ou migre dans les trou ne pouvant être évacués. On pourrait également l'expliquer par la présence de barrage, mais n'ayant pas de barrage dans cette rivière ce n'est pas possible.

Si les côtes sablonneuses du Languedoc s'érodent pas manque d'apports alluvionnaires depuis la création des barrages du Rhône, il ne faut pas se demander ou ils peuvent être stockés...

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Personnellement le climat a changé "énormément", les modèles le montrent sur les poles par exemple, je suis pas connaisseur mais il est étonnant de voir des températures proche de 0°C voir légèrement positive! la fonte de la banquise s'accélère de manière importante.

Plus proche, en France, on constate des changements plus inquiétants, certains demandent une explication car je ne voie pas le lien directe avec le réchauffement climatique mais pour résumer, c'est le gros b*****l (pas d'autres mots dsl default_blushing.gif ) dans le climat.

un exemple flagrant, c'est les blocages multiples d'un anticyclone sur l'Angleterre, on a un climat plus sec, les précipitations, quand on passe d'un état chaud à un état plus frais ne sont même pas forcément là; on a eut un temps sec pendant X temps et après on passe a une période fraiche.... sans précipitations. Bien sur cela n'arrive pas tout le temps, mais ce phénomène n'avait jamais été si "voyant" ou flagrant.

Une disparition, pour le bonheur, comme moi, des allergiques, des aoûtats, surement terrassés par ce climat sec. Un climat plus continental...

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Altkirch 301m / Retzwiller 315m dans le Sundgau

Pour mes études j'ai bossé sur l'Angleterre. Les PPRI la bas inclus le changement climatique pour établir le zonage. Avec l'aide de divers groupes de travail dont le GIEC, ils ont établi que, en Angleterre:

- les précipitations augmenteront de 15% en hiver et diminueront de 30% en été en 2050 par rapport à 2000

- les précipitations augmenteront de 30% en hiver et diminueront de 45% en été en 2080 par rapport à 2000

Cette tendance est intéressante...

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- les précipitations augmenteront de 15% en hiver et diminueront de 30% en été en 2050 par rapport à 2000

- les précipitations augmenteront de 30% en hiver et diminueront de 45% en été en 2080 par rapport à 2000

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Le climat évoluera tout le temps comme il a toujours évolué depuis la nuit des Temps. Il n'y a pas de règle au sens strict du terme.

J'avoue être très perplexe quand je lis certains constats. En comparant dans mon entourgage certains "ressentis" par rapport à des séries climatiques de plus de 50 ans, j'avoue avoir été plusieurs fois très surpris. Notre mémoire est beaucoup trop sélective et ce "défaut" s'accentue avec les années.

Une chose est claire, notre société actuelle accepte de moins en moins les contraintes liées à la nature. C'est ce que je constate de plus en plus.

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Pour le comblement des trous d'eau c'est peut être l'absence de crue majeur qui les combles. En effet la capacité de transport des sédiments augmente avec le débit. Si aucune crue ne permet au galet érodé de s'évacuer par le Rhône, il reste ou migre dans les trou ne pouvant être évacués.

Oui mais la plus grosse crue depuis 2003 (bien que toute petite) fut cet hiver et pourtant cette année c'est un record absolu d'absence de trou d'eau. Alors à moins que les deux petites (que dis-je... minuscules !) crues de février et avril 2010 aient comblé les trous d'eau créés cet hiver (ce dont je doute), je ne com-prends-pas !
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Oui mais la plus grosse crue depuis 2003 (bien que toute petite) fut cet hiver et pourtant cette année c'est un record absolu d'absence de trou d'eau. Alors à moins que les deux petites (que dis-je... minuscules !) crues de février et avril 2010 aient comblé les trous d'eau créés cet hiver (ce dont je doute), je ne com-prends-pas !

Tu as mal compris. C'est l'absence de crue notable qui comble les trous d'eau. Les sédiments les plus grossiers ont besoin d'une vitesse d'écoulement élevé pour pouvoir être charriés. Si il n'y a pas de crue depuis plusieurs années alors ils ne sont pas acheminés vers l'exutoire et s'entasse dans les cuvettes du lit mineur et les bouche.

Au contraire, si les crues sont fortes, les courants avec les sédiments qu'ils transportent vont avoir un suffisamment grand pouvoir érosif pour pouvoir créer des trous d'eau, éroder les berges...

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Le climat a toujours varier beaucoup, et chaque decennie a toujours vu passer des extremes en tout genre. Je suis d'accord que les grands froids commencent a manquer serieusement en France [depuis 1987, ca commence a faire tres long], mais on peut tres bien se taper 3 vagues de froids successives en 3 ans comme au milieu des annees 1980, et au final, tout s'equilibrerait.

A noter que les extremes climatiques que nous connaissons, meme en terme de chaleur, ont toujours existe a travers les temps, comme le prouvent les releves des siecles precedents. Etudions par exemple la repartition des records decadaires a Prague depuis 1775:

[records de froid/records de chaleur]:

1775-1780: 1/2

1781-1790: 17/6

1791-1800: 2/6

1801-1810: 0/3

1811-1820: 0/0

1821-1830: 1/0

1831-1840: 0/0

1841-1850: 3/1

1851-1860: 10/2

1861-1870: 6/4

1871-1880: 8/0

1881-1890: 0/0

1891-1900: 2/1

1901-1910: 3/0

1911-1920: 4/1

1921-1930: 4/4

1931-1940: 0/2

1941-1950: 0/1

1951-1960: 2/2

1961-1970: 2/7

1971-1980: 4/2

1981-1990: 2/5

1991-2000: 0/12

2001-2005: 0/11

Bref une variabilite enorme, et un peu imprevisible: vague de records de froid dans les annees 1780 suite au Laki, alors meme que les annees 1790 et 1800 sont marquees par une serie de records de chaleurs, pas grand chose a signaler pendant une bonne trentaine d'annees au debut du 19e siecle avant une vague de records de froids au debut de la 3e moitie du 19e, et ensuite ca se vaut a peu pres jusqu'aux annees 1980/1990 ou la chaleur revient en force.

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Tu as mal compris. C'est l'absence de crue notable qui comble les trous d'eau. Les sédiments les plus grossiers ont besoin d'une vitesse d'écoulement élevé pour pouvoir être charriés. Si il n'y a pas de crue depuis plusieurs années alors ils ne sont pas acheminés vers l'exutoire et s'entasse dans les cuvettes du lit mineur et les bouche.

Au contraire, si les crues sont fortes, les courants avec les sédiments qu'ils transportent vont avoir un suffisamment grand pouvoir érosif pour pouvoir créer des trous d'eau, éroder les berges...

Ce que tu dis c'est que plus les crues sont fortes, plus elles évacuent les plus grossiers sédiment vers l'exutoire, et donc ces sédiments ne stationnent pas au fond des trous. J'ai compris ça (il me semble). Ce que je disais c'est que justement la plus grosse des crues depuis 7 ans est celle qui a laissé les plus petits trous d'eau, ce qui est paradoxale non ?De plus, la plus grosse crue enregistrée sur la période 1966-2010 est celle de 2003, et celle-ci a tout aplanis (de mon souvenir).

Je conçois très bien que plus les crues sont grosses, plus elles laissent théoriquement des trous plus grands, mais ce que j'observe depuis 15 ans, n'est pas le cas (d'où mon questionnement).

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Ce que tu dis c'est que plus les crues sont fortes, plus elles évacuent les plus grossiers sédiment vers l'exutoire, et donc ces sédiments ne stationnent pas au fond des trous. J'ai compris ça (il me semble). Ce que je disais c'est que justement la plus grosse des crues depuis 7 ans est celle qui a laissé les plus petits trous d'eau, ce qui est paradoxale non ?

De plus, la plus grosse crue enregistrée sur la période 1966-2010 est celle de 2003, et celle-ci a tout aplanis (de mon souvenir).

Je conçois très bien que plus les crues sont grosses, plus elles laissent théoriquement des trous plus grands, mais ce que j'observe depuis 15 ans, n'est pas le cas (d'où mon questionnement).

Moi qui vient de terminer mon mémoire de recherche tu me redonnes déjà un sujet pour l'année prochaine, je sais pas si je doit te remercier default_wacko.png

Intéressant en tous cas tes observations.

Tu dis que la crue de 2003, certes la plus importante de ces 45 dernières années a été relativement faible (quelle période de retour?). Ce n'est pas un réponse basée sur des recherches scientifiques que je vais te donner mais un avis. Il me parait probable selon moi que la crue de 2003 n'est pas été suffisante pour bouleverser la topographie du lit mineur mais suffisamment pour déplacer les sédiments. De ce faite ils ont effectivement migrer mais ils se seraient entassés dans les trous d'eau ou les débits sont faibles sans pouvoir être plus mobiliser vers l'exutoire, surement par un processus de saltation.

Pour pouvoir corroborer cette thèse il faudrait aller sur place et mesurer la taille dominante des sédiments présents dans ces trous d'eau. Si ce que je dis est juste on y trouvera surement des sédiments grossiers couverts par des sables ou des limons déposés par le courant habituel. Mais peut être es ce faux et d'autres théories peuvent être proposées.

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Certes notre ressenti est sélectif, certes il y a toujours eu des cycles climatiques plus ou moins long, et certes les choses peuvent toujours s'inverser, mais je me désespère de la longueur du cycle dans lequel le Diois se trouve. La vie est courte pour nous, pauvres humains, et je n'ai pas envie d'attendre plusieurs dizaines d'années ou demi-siècles pour assister au retour de la faune piscicole dans les cours d'eau par exemple, n'est-ce pas une crainte légitime ? Surtout que même si la tendance climatique s'inversait à partir de demain matin, il faudrait j'imagine beaucoup d'années pour que la faune piscicole réinvestisse les ruisseaux et rivières.

C'est très dommage que nous n'ayons des données hydrométriques et pluviométriques que depuis 100 ans, car si nous vivons ces dernières années des records absolus depuis 100 ans, je ne sais pas ce qu'il en était avant ça, et si on peut parler de changement climatique ou de simple cycle sévère default_confused1.gif

Merci pour vos réactions default_flowers.gif

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Moi qui vient de terminer mon mémoire de recherche tu me redonnes déjà un sujet pour l'année prochaine, je sais pas si je doit te remercier default_wacko.png

Intéressant en tous cas tes observations.

Heureux que ça te plaise default_flowers.gif
Tu dis que la crue de 2003, certes la plus importante de ces 45 dernières années a été relativement faible (quelle période de retour?).

En fait 1966-2010 est la période d'enregistrement de la Drôme à Saillans (pas de données antérieures) et la crue de 2003 n'a pas été faible, non, elle a été forte (une centennale d'après les calculs sur la période 1966-2010, période où il y a eu peu de crue semble-t-il comme en témoigne ce document (Drôme à Luc-en-Diois) :Alt%C3%A9ration%20Des%20Pics%20De%20Crue.gif

Donc ce serait plutôt une décennale ou cinquantennale aux yeux de la période 1841-2010 (sachant que sur ce graphique, 2003 serait à 134 m3/s).

Il me parait probable selon moi que la crue de 2003 n'est pas été suffisante pour bouleverser la topographie du lit mineur

Donc du coup, vu que c'est une crue majeur, elle a été capable de bouleverser la topographie du lit.
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Prudence avec les extrapolation évolution des crues=> évolution climatique. Surtout en région de montagne et en milieu méediterranéen. L'évolution du couvert végétale, de l'urbanisation, des aménagements anthropiques sur les bassins versants des rivières a été considérable ces dernières décennies. C'est un facteur important à également prendre en compte dans l'évolution des crues.

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Sainte-Croix-aux-Mines (68) - 340 m

Mais voilà, depuis que je ne les emm**** plus, ils disparaissent ! Ils sont de moins en moins, de plus en plus petits, dans de moins en moins de rivière, et de qualité de moins en moins « bonne »*

En effet, j’observe depuis plus de 10 ans sur les tronçons de rivières que je fréquente, un appauvrissement évident de la faune piscicole.

Les poissons comme la truite ont traversé bien des millénaires. Ils étaient là lors de l'optimum médiéval, du petit age glaciaire et bien avant encore. La truite est un poisson très robuste, primitif qui a des capacités d'adaptation remarquables (d'où sa présence actuelle). Ramener sa disparition, ou en tous cas, ses difficultés actuelles avec le RC est sans doute très difficile compte tenu des autres pressions négatives qu'elle subit et qui ont un impact bien plus direct (pollutions agricoles et industrielles, dérivations, prélèvements d'eau, urbanisation des lits, interventions et ouvrages dans les rivières, pression de pêche, barrages etc.).
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